Chapitre 2 :

Procès

Harry avait froid mais surtout il avait peur. La forêt dans laquelle il se trouvait été sombre et lugubre. Les rires qui lui parvenaient, étaient de plus en plus proches. Ces rires, il les connaissait bien, il les hantait depuis ses quinze ans. Depuis qu'il avait vu Sirius mourir devant lui. Ce dernier apparut soudainement, le visage froid emplis de haine. Un cri résonna cette fois, lui glaçant le sang. Sa mère apparut à son tour au côté de son père. Si jeune. Leurs regards étaient tout aussi froid que l'expression de son parrain, plein d'une haine qui lui était destiné. Ils n'avaient pas besoin de parler, de lui reprocher leur mort. Il le savait déjà. Il recula de quelques pas, la culpabilité si forte qu'il était difficile de la supporter. Derrière ses parents apparurent d'autres morts. Tous ceux qui avaient péri par faute. Il recula encore jusqu'à buter contre un arbre où il se retrouva attaché. Le décor changea et il se retrouva à nouveau dans ce cimetière maudit. Il fixait Diggory qui gisait sur le sol, mort. Par sa faute. S'il avait été plus réactif ce soir-là, s'il avait porté plus d'attention à ses rêves il aurait pu éviter la suite des événements.

Il se sentit chuté et se retrouva plongée dans l'eau. Il avait l'impression de se noyait. Quand il put respirer il reconnut oncle Vernon qui le tenait pat les cheveux. La peur s'insinua et il pleura avec sa version enfant qui recracher l'eau qu'il avait avalé en s'excusant auprès de son oncle. Mais ce dernier lui immergea à nouveau la tête dans la baignoire. Il suffoquait, sentait l'eau rentrait dans ses poumons. Il ne voulait pas mourir. Il avait peur. Si peur.

Il se réveilla avec un sursaut en prenant une grande respiration. Tremblant encore du cauchemars, Harry remonta la couverture sur son corps recroquevillé. Il se sentait gelé. La dernière partie de son rêve tournait en boucle dans sa tête. Il se rappelait de ce jour-là, c'était l'été de ses cinq ans. Dudley avait invité ses copains pour la journée et Harry avait dû rester dans son placard avec l'interdiction formelle d'en sortir. Il avait vite eu envie d'aller au toilette et s'était retenue durant toute la journée. Une vrai torture. Quand il avait enfin pu sortir, il s'était dirigé vers les toilettes et l'accident était arrivé alors qu'il atteignait la porte. Son oncle en le voyant piteux dans le couloir, baignant dans son pipi, avait piqué une terrible colère. Après l'avoir longuement puni dans la baignoire et l'avoir fait nettoyer ses saletés, il s'était de nouveau retrouvé enfermé dans son placard pour les jours suivant, sans avoir pu changer ses vêtements souillés. On lui avait aussi jeté un sceau pour ses besoins.

Harry effaça les larmes qui étaient apparu à ce souvenir, les membres encore tremblant. Il devait penser à autre chose. Ressasser ce genre de souvenir n'était pas bon. Il devait faire disparaître son angoisse qui le rendait malade. Il se retourna dans ses draps et pris une profonde inspiration. Harry ne sut pas combien de temps il resta ainsi, mais le soleil était bien haut quand il se sentit un peu mieux. En contrepartie cela entraîna une forte lassitude qui lui enleva toute motivation de bouger. Il resta donc allongé, finissant par jeter un sort aux nouveaux rideaux de sa chambre pour qu'il se ferme.

Kreattur avait refait sa chambre en une journée. Cette dernière aux lieux d'arborer des murs aux tapisseries fatiguées en arborait de nouvelles immaculées. Seul le mur où se trouvait sa tête de lit était doré. Le parquet avait été poncé le laissant plus claire et fut à nouveau lustré, de même que le cadrant de son lit à baldaquin qui avait retrouvé des rideaux pourpre identique à ceux de sa fenêtre. Les tables de chevets bancales avaient été changé de même que l'armoire et la commode. Kreattur avait aussi installé un perchoir dans un coin de la pièce pour Inima qui en semblait satisfaite.

Harry soupira et regarda sa chouette qui dormait, la tête nichait sous une de ses ailes. Elle avait dû aller voler dans la nuit, la fenêtre de sa chambre avait été enchanté pour la laisser entrer et sortir à sa guise. Hors de question qu'elle vive enfermée. Rattrapé par la fatigue de ses courtes nuits, Harry se laissa happer par le sommeil. Trop las pour lutter contre malgré le risque des cauchemars.

Il se réveilla un peu plus tard le souffle court et sa baguette à la main. Kreattur, qui venait d'entrer, le regardait sans réagir un plateau encombrant ses bras. Harry baissa sa baguette en se passant une main tremblante sur le visage. Ce n'était que son elfe de maison, pas un mangemort ou une quelconque autres menaces.

« - Excuse-moi Kreattur, je ne t'ai pas entendu entrer ... » Fit-il après un moment.

« - Ce n'est rien maître Harry, Kreattur comprend. » Répondit l'elfe, pourtant rien n'indiquait dans son ton ou sa posture, une quelconque compassion.

Après avoir posé le plateau sur son lit, Kreattur s'en alla vaquer à ses occupations. Sûrement allait-il commencer la chambre de Remus et Dora. Ces derniers étaient partis la veille avec Teddy pour rendre visite aux parents de la jeune maman, ce qui laissait tout le loisir à Kreattur de travailler tranquillement. Kreattur ne perdait jamais de temps à parler, effectuant son travail sans jamais protester ou poser de question.

Harry prit le journal posé sur le plateau, délaissant la nourriture qui avait pourtant l'air succulente. Mais la faim n'était pas présente, son estomac était encore trop noué de ses derniers rêves. Il ouvrit donc le journal, s'attardant sur le titre de la première page.

« Severus Rogue, Lucius Malfoy et Draco Malfoy les procès de soi-disant espions.

Alors que le ministère se remet de ses blessures que vous-savez-qui lui a infligé, ce dernier repart au front pour des batailles juridiques. Suite à la victoire de notre sauveur Harry Potter, de nombreuses arrestations ont été faites et les procès arrivent enfin pour rendre justice. La population sorcière va ainsi pouvoir suivre le dérouler de ces derniers par le biais de nos articles futur. Aujourd'hui nous nous intéressons à deux cas particulièrement complexe : Severus Rogue, Lucius Malefoy et Draco Malfoy.

Durant la guerre ces trois hommes ont été des figures importantes du camp de vous-savez-qui. Il semble donc tiré par les cheveux qu'on puisse croire que ces derniers aient pu être des espions pour le compte de l'ordre du phénix, comme ils semblent l'affirmer. Bien qu'il fût établi que Severus Rogue l'ait été durant la première guerre, il est difficile de le croire aujourd'hui en sachant qu'il est le responsable de la mort d'un illustre sorcier : Albus Dumbledore. Tandis que Lucius Malfoy est un sang pur qui a toujours, selon plusieurs témoins, été un homme froid, intolérant, n'hésitant pas à user de tous les moyens possibles pour parvenir à ses fins. Employant la magie noire sans hésiter si besoin. Quant à Draco Malfoy, il suffit d'interroger des élèves de Poudlard l'ayant côtoyé pour savoir que sa relation avec le sauveur était électrique. Certain même ose parler de haine que lui vouait Draco Malfoy.

Quand nous avons appris de Maitre Loyocervis, leur avocat commun, que tous trois se désignaient espion pour le compte d'Albus Dumbledore et d'Harry Potter, quelle ne fut pas notre surprise. Il s'agit sûrement là d'une tentative de défense pour le moins farfelue car une de nos source affirme : " ils n'ont aucune preuve direct et aucun témoin à fournir. " De quoi soulever la supercherie de leur défense. En attendant les dates de leurs procès sont fixés au 17, 18 et 19 août prochain. Nous vous tiendrons au courant du verdict. »

Harry fronça les sourcils à la fin de sa lecture. Furieux de ce qu'avait rédigé ce journaliste pour dépeindre Rogue et les Malfoy. Oui il les détestait pour tout ce qu'ils leur avaient fait subir mais ils avaient compris, grâce à Dumbledore, que ça avait été nécessaire pour leur rôle d'espion. Que leurs comportements n'avaient été qu'une façade afin de mieux tromper l'ennemi. Il avait appris leurs rôles durant sa sixième année et avait fait le serment de n'en parler qu'une fois la guerre fini. Même Hermione et Ron n'était pas au courant. En relativisant il était normal que l'article soit si cassant envers les trois hommes. Ces trois hommes qui risquaient Azkaban parce qu'ils n'avaient pas d'éléments pour mener une défense correcte.

Mu par le sentiment d'injustice envers ces trois hommes qui avaient pris de tels risques pendant que d'autres n'avaient pas levé le petit doigt. Et surtout parce qu'il voulait éviter que d'autre innocent, comme Sirius ou Hagrid, finissent à Azkaban, il se leva de son lit et se pointa devant son armoire. Il leur fallait des preuves pour être innocenter ? Lui, il les avait, caché dans une pochette en cuir usée qu'il avait mis entre deux pulls dans son armoire. Harry resta un moment devant le meuble, soudain pris d'angoisse. S'il allait au bout de son idée, cela voulait dire qu'il devrait sortir de la maison. Or depuis qu'il était allé chez les Weasley, soit il y a treize jours, il n'était pas sorti, trop stressé de se retrouver au milieu de la foule ou dans un lieu qu'il lui rappellerait trop de mauvais souvenir. Rien que l'idée de sortir lui nouait l'estomac. Et restait enfermé le déprimé tout autant mais il préférait ça que d'affronter la foule. Il ferma un instant les yeux, s'insultant mentalement. Trois hommes risquaient de finir en prison s'il ne se bougeait pas. Il devait prendre sur lui et agir.

Prenant une grande inspiration, et s'armant de courage, Harry ouvrit brusquement l'armoire et en sortie la fameuse pochette. Dedans se trouvait tout ce dont il avait besoin. Il prit ensuite son nouveau jean et sa nouvelle chemise blanche et alla se vêtir. C'est alors qu'il s'apprêtait à partir qu'il se rendit compte qu'il ne savait pas où aller.

« - Kreattur ? » Appela-t-il, toujours incertain que l'elfe se montre quand il l'appelait. Ce dernier apparut cependant juste devant lui, incliné.

« - Oui maître Harry ? »

Harry grimaça à l'appellation. Il avait plusieurs fois demandé à l'elfe de ne pas l'appeler ainsi, mais rien n'y faisait. Alors il avait fini par abandonner mais cela ne lui convenait toujours pas.

« - Pourrais-tu me trouver l'adresse du cabinet de maître Loyocervis s'il-te-plaît ? C'est assez urgent. »

Avec un simple hochement de tête Kreattur disparu. Harry finit de se préparer en attendant, prenant avec lui une sacoche remplis de potion au cas où et accrochant sa baguette à son avant-bras. Comme du temps de la guerre, il était plus rassuré de sortir ainsi. Prêt à tout éventualité. Il se dirigea ensuite vers Inima et la caressa doucement. L'oiseau releva doucement la tête de sous son aile et Harry s'excusa de la réveiller avant de la prévenir qu'il devait s'en aller pendant quelques instants. Inima cala un peu plus son visage dans sa main, heureuse de l'attention qu'elle recevait elle poussa un doux tremolo qui fit sourire le jeune homme avec tendresse. Kreattur réapparut deux minutes plus tard avec l'adresse. Harry le remercia et l'elfe s'en alla sans demander plus d'explication.

Enfilant sa cape d'invisibilité, Harry sortit de la maison afin de pouvoir transplané depuis le parc d'en face. Quand il atterrit, il se retrouva dans une ruelle attenante du chemin de traverse. Il entendait au loin le bruit de la foule grouillante et se retrouver ici lui rappela qu'il devait aussi faire ses courses pour la rentrée. Il attendrait qu'Hermione et Ron rentre de leur voyage dans moins de deux semaines. Ses amis, enfin surtout Hermione, avait réussis à redonner la mémoire à ses parents quelques jours plus tôt, après avoir eu l'accord du ministre Australien. Le jeune couple avait décider de rester quelques temps pour profiter du pays et surtout pour se retrouver avec les parents d'Hermione. Ces dernier avait apparemment bien accusé le coup et accueillait Ron avec sympathie. Harry attendrait donc que ses meilleurs amis rentrent de leur voyage pour faire ses courses de rentrée avec eux, il serait plus rassurant de ne pas y aller tout seul.

Soupirant intérieurement par ce fait, il se ressaisit, ce n'était pas le moment d'y penser. Réajustant sa cape afin d'être sûr qu'elle le recouvrait correctement, Harry se mis en route et s'enfonça un peu plus dans la ruelle. Cinq mètre plus loin il s'arrêta devant une porte en bois vernis, où ne plaque en or indiquant le nom de l'avocat décoré le mur juste à droite de celle-ci. Harry posa sa baguette dessus afin de prévenir de sa présence. Avant de retirer sa cape, il vérifia qu'il était bien seul dans la ruelle.

Une femme ouvrit la porte et le regarda avec surprise, la bouche ouverte ne semblant croire qu'il était bien en face d'elle et ne sachant apparemment pas quoi dire. Harry offrit un sourire gêné et espéra qu'elle ne se mette pas à crier une fois sa stupeur passé, il ne voulait surtout pas rameuter tout le chemin de traverse ici. Afin d'évité cette éventualité il prit les devant en demandant :

« - Bonjour, je voudrais m'entretenir avec Maître Loyocervis, je n'ai pas de rendez-vous mais c'est urgent. »

Semblant se réveillé la femme se secoua. Elle referma la bouche et épousseta sa jupe mauve pour reprendre contenance, puis elle remonta ses lunettes sur son nez en redevenant professionnelle. Cela soulagea quelque peu Harry.

« - Bonjour monsieur Potter, entré, je vais voir s'il est bientôt disponible. » Dit-elle avec gêne, sûrement dû à sa réaction devant lui.

Harry ne s'en préoccupa pas, il avait d'autre chose en tête. Il suivit la femme, qui devait être la secrétaire de l'avocat, montant ainsi au premier étage. Elle l'installa dans la salle d'attente quelques instant et Harry se retrouva seul dans la pièce. Les murs vert étaient tapissé de tentures richement décoré et Harry ne s'arrêta pas sur ce qu'elles pouvaient bien représenter. Ni ne prit la peine de jeter un œil aux tableaux qui murmuraient en le fixant. Harry était un peu stressait de se retrouver ici, c'était pour la bonne cause évidemment. Mais son stress était dû au fait d'avoir quitté son cocon protecteur. Bien qu'il s'agisse de la maison des Black et qu'il n'y était franchement pas à l'aise, au moins s'y sentait-il un minimum protégé. Quitté ce maigre confort été un peu désagréable. Il avait sans cesse l'impression d'être en danger à l'extérieur, peut-être que savoir certain mangemort en cavale n'y était pas pour rien.

« - Monsieur Potter, je suis maître Jonathan Loyocervis. » Fit une voix qui le ramena sur terre.

« - Enchanté, Harry, Harry Potter. » Répondit Harry après s'être retourné vivement.

Il serra la main que l'avocat lui tendait. L'homme était plus grand que lui, ce qui n'avait rien de très compliqué, tout le monde était plus grand que lui. Il avait un visage dur, accentuait par ses épais sourcil noir qui contrasté avec ses courts cheveux d'un blond cendré. Jonathan l'invita à le suivre dans son bureau, passant par celui de sa secrétaire qui lui lança un sourire joviale. Harry y répondit timidement, ne voulant pas paraître malpoli. L'avocat le mettait un peu mal à l'aise. Outre le fait qu'il soit plus grand que lui, l'homme paraissait plein d'assurance et son costume sorcier ne faisait qu'accentuer ce fait. Harry se sentait vraiment pathétique à côté et encore il avait mis ses nouveaux vêtements, pas ses vieilles nippes qui lui venaient de son cousin. S'asseyant sur l'un des deux fauteuils en cuir après avoir été invité à le faire Harry fixa son regard sur le bureau en bois débordant de dossiers rangé proprement. Prenant une inspiration, il planta un regard déterminé dans les yeux brun de l'avocat assit de l'autre côté du bureau.

« - Merci de me recevoir alors que ce n'était pas prévu. » Se lança Harry en n'oubliant pas la politesse. Les Dursley l'a lui avait apprise à la dur et il n'était pas près de l'oublier.

« - Je vous en prie monsieur Potter. Quand ma secrétaire m'a annoncé votre venu et votre demande j'avoue avoir été surpris. »

« - Je me doute, en vérité je viens à cause de ceci. » Dit-il en posant le journal du jour sur le bureau avec l'article qu'il avait lu le matin même.

Harry sentit de suite le changement d'ambiance dans le bureau. S'il avait pensé que l'avocat avait un visage dur, il fût surpris par l'aspect plus sévère et froid qu'il prit. Discrètement il fit glisser sa baguette dans sa main sans s'en rendre compte, juste par réflexe en sentant le changement chez l'homme.

« - Monsieur Potter, je vais rester poli vu qu'il s'agit de vous. Mais je refuse de vous donner des détails sur cette affaire et je refuse aussi tous ce que vous pourriez me proposer pour que je me retire de l'affaire. Je ne suis pas du genre à abandonner et je défendrais ces trois hommes. » Déblatéra l'homme avec un ton froid, mais ce qui surpris Harry fut le discours qu'il tenait.

« - Heu … maître Loyocervis … ce n'est pas. »

« - Quoi ? Ce n'est pas le ministère qui vous envoie peut-être ? Ils veulent que mes clients payent pour la guerre et refuse qu'un bon avocat les défende. Mais je ne laisserais pas tomber, vous pourrez le leur dire. Leur tentative diffamatoire par le biais des journaux n'y changera rien, même si toute la communauté sorcière est contre moi et mes clients. Je suis un homme de principe et je n'ai qu'une parole. » L'homme repéra la baguette de Harry et s'énerva un peu plus. « Vous voulez me menacer en plus de ça ? Il est beau le sauveur s'il s'abaisse à une telle attitude. »

« - NON ! »

Paniqua Harry en se prenant conscience que sa baguette était sortie et pour stopper la méprise au plus vite. Les mains tremblantes par l'éclat de colère de l'homme, il rangea sa baguette, sous le regard de Jonathan, surpris par son cris.

« Vous vous méprenez, je ne suis pas là pour ça. Je suis là pour vous aider. » Il posa le dossier en cuire sur le bureau, regardant l'homme l'attraper avec méfiance. « Vraiment … j'ai lu que vous n'aviez aucune preuve ni témoin. » Ajouta-t-il en triturant ses mains sous la nervosité.

Il laissa ensuit maître Loyocervis lire les documents et prendre dans sa main une montre à gousset. Plus l'homme lisait et plus son visage se détendait, ce qui rassura quelque peu Harry, bien que le stress restait toujours présent en lui. Pour s'occuper il examina la bibliothèque qui prenait tout le pan de mur derrière l'avocat, elle était remplie de livre et de bibelots anciens dont Harry ne connaissait aucunement l'utilité. A part pour le sextant qu'il aperçut, s'il ne se trompait pas. Quelques minutes plus tard l'homme releva le regard vers lui en posant les documents sur le bureau en une pile parfaite.

« - Monsieur Potter, ce que vous m'avez apporté est inespéré, je dois l'avouer. Cela va probablement innocenter Messieurs Malfoy et monsieur Rogue, surtout si vous venez témoigner. Viendrez-vous ? »

« - Oui bien sûr. » Répondit Harry sans réfléchir.

Trois heures plus tard il rentrait chez lui avec toutes les recommandations que lui avait fait l'avocat. Ils avaient plus longuement parler de son témoignage et du déroulement du procès. Voyant qu'Harry était un peu dépassé, maître Loyocervis lui proposa qu'ils se voient encore deux fois avant le premier procès, soit quatre jours plus tard. Ce dernier concernait Draco Malfoy.

Plus stressait qu'il n'était parti, Harry se dirigea directement dans sa chambre et s'écroula dans son lit. La journée ne s'était vraiment pas déroulé comme il l'avait espéré. Loin du calme qu'il avait voulu en vérité. Inima vint se poser à côté de lui et picora ses cheveux avec affection. Harry lui sourit comme pour la rassurer.

« - Ne t'inquiète pas j'ai l'habitude, je me détendrai plus tard, on a besoin de moi. »

Même s'il pensait sérieusement ce qu'il venait de dire, Harry sentit l'épuisement le gagner. Ce qu'il aimerait ne rien faire, juste se retrouver seul. Mais ce n'est pas comme si c'était réalisable. Si le grand Harry Potter disparaissait ce serai une véritable catastrophe. Il devait juste pendre sur lui et ça passerait. L'angoisse l'étreignit un peu plus et son souffle devint haletant. Pouvait-il seulement supporter plus ? Il le devait, c'est ce qu'on attendait de lui. Harry se sentit tomber, étouffer et perdu. Quand il amena ses mains devant son visage, il les vit tremblante et cela l'angoissa un peu plus. Son cœur martelait dans sa poitrine, résonnant dans sa tête. La panique le gagna totalement quand il réalisa qu'il n'arrivait plus à bouger comme il le voulait, plus à respirer correctement alors qu'il s'évertuait à prendre de grandes inspirations. Que lui arrivait-il ? Est-ce qu'il allait mourir ainsi ? Alors qu'il avait survécu à tellement pire ? Il se mit en position fœtal et ferma les yeux, se rendant compte que des larmes coulaient. Les souvenirs tournaient dans sa tête et n'arrangeait rien à son état. Sa poitrine lui faisait mal, de l'air, il avait besoin d'air.

Quand Harry revint à lui, ce qu'il entendit en premier lieu fut le doux tremolo d'Inima à ses côtés. La chouette était devant son visage et lui picorait les cheveux avec douceur. Il leva sa main et la caressa doucement. L'animal chanta plus fortement, comme soulagé. Que lui était-il arrivé au juste ? Quelle était cette crise qu'il l'avait pris ? Pourquoi cela lui était-il arrivé ?

Après avoir retourné longuement la question il se releva de son lit. Ses membres étaient lourds. Quand il leva le regard il sursauta en voyant Kreattur face à lui. Habituellement il le sentait toujours arriver. L'elfe lui tendis une fiole de potion, le regard planté dans le sien. Et Harry était presque tenté de dire qu'il vit de l'inquiétude dans les yeux de Kreattur.

« - Maître Harry a fait une crise d'angoisse, Kreattur lui a apporté ce que maître Regulus prenait quand ça lui arrivait. C'est une potion calmante. » Fit la voix nasillarde de l'elfe.

« - Merci Kreattur. » Répondit Harry en prenant la fiole, sans savoir quoi penser de cette infirmation, tant sur le frère de son parrain que sur ce qui lui était arrivé. « Ça lui arrivé souvent ? »

« - Pas au début, ça s'est aggravé quand maître Sirius est parti et plus encore quand il a découvert la vérité sur le seigneur des ténèbres. Kreattur lui apportait toujours sa potion. »

« - Comment était-il ? » Demanda Harry avec curiosité après avoir bu la potion.

« - Différent de Sirius. Plus discret et silencieux. Secret aussi, il ne voulait pas se montrer faible, alors que c'était un grand sorcier, très intelligent. Maître Harry me le rappelle beaucoup, même si maître Harry se cache derrière une image pour paraître comme maître Sirius. »

Kreattur s'en alla sur ces paroles, ne laissant pas le temps à Harry de pouvoir poser plus de questions. Ni même de demander plus d'explication sur ce qu'il venait de lui dire. Mais il ne s'en préoccupa pas trop longtemps, la potion agissait déjà et il se sentit tout de suite plus apaisé. La tornade, qui faisait sans cesse rage en lui, cessait de le balloter entre ses émotions, ce qui était agréable. Il se rallongea dans son lit et fixa le ciel qu'il apercevait à travers sa fenêtre. Inima était retourné sur son perchoir pour visiblement dormir. Et il décida de l'imiter.

On était le 17 août au matin. Rémus et Dora ne revenait que dans quatre jours et lui allait au procès de Draco Malfoy. Il avait préparé ses témoignages avec l'aide de maître Loyocervis, un homme tout à fait remarquable. Harry avait été impressionnait par sa culture et sa franchise en apprenant à mieux le connaître aux fils des entrevues. Il avait été aussi surpris de découvrir qu'avant même d'avoir des preuves de l'innocences de ses clients, il en avait été convaincu.

Pour se rendre à l'audience Harry hésita longtemps sur ce qu'il devait porter. Finalement il choisi son pantalon d'uniforme et sa chemise noir. Il enfila par la même sa montre et ses chevalières reçu à son anniversaire. Il essaya ensuite de se coiffer, bien que cela se révéla comme toujours inutile. Le stress montait de plus en plus, alors il prit à nouveau une potion calmante. Cela était devenu quotidien depuis sa crise d'angoisse. Ces journées étaient bien plus agréables avec l'aide de la potion pour calmer son stress. De même que ses nuits, même si elle n'était pas parfaite, c'était toujours mieux qu'avant. Avec ça il pouvait manger au moins un peu. Il n'avait vraiment retrouvé d'appétit cependant le nœud constant que faisait son estomac sous l'angoisse n'était plus. Harry descendit les marches de la maison, dans le but de sortir dans le parc pour transplaner au bureau de l'avocat qu'il l'attendait. Il irait avec lui au ministère pour se rendre à l'audience discrètement

Arrivée dans l'entrée, Kreattur l'arrêta. Ce dernier savait où il se rendait, il le lui avait expliqué le lendemain de sa visite à l'avocat alors qu'il rédigeait ses témoignages avant de les soumettre à l'homme de loi.

« - Vous partez pour l'audience maître Harry ? »

« - Oui, je te laisse surveiller la maison. » Répondit le jeune sorcier sans trop savoir quoi lui dire alors qu'il enfiler ses chaussures d'école.

« - Je me suis dit que maître Harry aurait besoin de ceci. » Fit Kreattur en lui tendant une veste de costume sorcier. « Elle était à maître Regulus, Kreattur l'a ajusté pour maître Harry. »

« - Merci Kreattur. »

Touché par le geste de l'elfe Harry n'eut pas le cœur de refuser et attrapa le vêtement qu'il lui tendait avant de l'enfiler. Ce dernier était léger, parfait pour la saison estival. Simple et discrète la veste avait des manches bouffantes jusqu'au trois quart de ses bras, finissant serré jusqu'à ses poignets. Elle lui arrivait mi-cuisse et ne se fermé que de son cou à sa poitrine, s'ouvrant sur son ventre et le reste sa silhouette. La veste était noire, sauf pour ce qui était des boutons qui étaient en argent ainsi que les liserés qui décoraient les contours du vêtement, s'accordant parfaitement à sa tenue du jour. C'est ainsi qu'il sortit et rejoignit maître Loyocervis.

Ce dernier l'attendait dans son bureau, toujours aussi élégant dans son costume sorcier. Harry lui, serra la main en signe de salutation. L'homme avait un air un peu plus jovial que quand il l'avait rencontré. Bien moins stressé qu'il ne l'aurait été sans sa potion, il revit les derniers détails avec l'avocat.

« - Rappelez-vous que la défense va vouloir vous déstabiliser et discrédité vos propos parce qu'il ne s'attende pas à votre venu. Ils voudront aussi ajourner le procès mais cela sera sûrement refusé, il y a bien trop d'attente pour se permettre un ajournement. De plus et malgré les délais j'ai pu faire certifié les éléments que vous m'avez apportés, ils ne pourront donc pas faire réfuter les preuves. Ça va aller ? »

« - Oui. » Et ce n'était pas comme s'il avait le choix dans le fond, il était le seul à pouvoir aider les trois hommes.

« - Bien, surtout retenez-vous et ne vous mettez pas en colère, peu importe ce que peuvent dire la défense et tenez-vous en au témoignage que nous avons établi. Bien que les procès soient à des dates différentes pour messieurs Malfoy et monsieur Rogue leur verdict est commun. »

Sur ces paroles, ils prirent tous deux la cheminée, au grand désarroi d'Harry. Il arriva dans la salle réservé à maître Loyocervis sur les fesses, couvert de sui et toussant. Il pesta un instant sur l'inventeur du réseau de cheminette et se jeta un sort pour se nettoyer. Jonathan le regardait avec une lueur amusé qu'il cacha bien vite pour ne pas embarrasser son témoin.

« - Nous allons nous séparer ici, vous pourrez suivre le procès grâce à la fenêtre juste ici. Comme je vous l'ai dit, au début il ne sera fait qu'un rappel des faits reprochés. Puis la défense fera sa plaidoirie ensuite viendra la nôtre, ce sera le même déroulé pour chacun des procès. Lorsque ce sera mon tour, je ferais témoigner monsieur Malfoy, puis je vous appellerai en tant que témoin. Vous descendrez prendre place et témoignerez à votre tour. La défense vous interrogera, puis ce sera mon tour. Nous aurons fini pour aujourd'hui. »

Exposé ainsi, cela semblait simple. Et Harry, pour avoir déjà été sur le banc des accusés savait que ça ne l'était en réalité pas. Tout serait long dû au protocole stricte de la justice. Maître Loyocervis partis rejoindre le banc de l'accusé, où il attendrait l'arrivée de Draco Malfoy. Harry s'assit face à la fenêtre, tendu. Revoir la salle d'audience lui rappelait de mauvais souvenir et il se réjouit d'avoir pris une potion calmante. La salle se remplis petit à petit, devenant vite bruyante. Une demi-heure plus tard le silence fût demandé et on fit entrer Draco. Ce dernier se tenait droit, fier et parfaitement illisible, vêtu d'un costume noir parfait et sans un plis. Ce qui surpris Harry qui s'attendait à le voir … en fait il ne savait pas vraiment à quoi il s'attendait.

Ensuite ce fût au tour du magenmagot de rentrer dans le tribunal. Cela pris dix minutes pour que tous soient installé et silencieux. Une femme, Amélia Bones reconnus Harry, se leva attirant toute l'attention sur elle. Elle déroula devant elle un parchemin et s'éclaircit la voix.

« - Nous sommes ici présent en ce lundi 17 juin 1998, afin de procéder au jugement de monsieur Draco Malfoy, assisté dans sa défense par maître Jonathan Loyocervis opposé à la défense sorcière représenté par maître Ophélie Cenble. Ce procès est le quatorzième ouvert des suites de la guerre sombre. » Déclara-t-elle avant de jeter un œil à l'assemblé, s'assurant d'avoir capté l'attention de tous. Elle déroula un peu plus son parchemin et reprit. « L'accusé, Draco Malfoy, se voit reproché les faits suivant : participation volontaire en tant que mangemort au service de vous-savez-qui, opposition volontaire au ministère de la magie, participation volontaire de méfaits accomplis en tant que mangemort sous ordre de vous-savez-qui, complicité de séquestration et torture sur des sorciers pour le compte de vous-savez-qui et utilisation de magie noire. Maître Loyocervis que plaide l'accusé ? »

L'avocat se leva, le regard sûr et franc. Il jeta un œil à toute l'assemblé, scrutant l'ambiance installé.

« - Non coupable. Mon client était un espion pour le compte de l'ordre du phénix, puis pour celui de monsieur Harry Potter. »

Des murmures se propagèrent dans l'assemblé et Harry vit un sourire narquois se former sur les lèvres de l'avocat de la défense, ainsi que sur plusieurs spectateurs et même certains membres du magenmagot. Cela l'énerva de voir tous ces gens juger sans savoir le risque qu'avait encouru Draco, alors qu'eux n'avaient rien fait. Ils étaient restés caché chez eux en attendant que cela passe, en attendant qu'il règle les choses. La vérité était que sans les trois hommes il ne serait parvenu à rien. Surtout sans l'aide inespéré de Narcissa qui au dernier moment avait trahi son camp pour son fils. Si elle avait été en vie, il n'aurait malheureusement rien pu faire, car à part ce mensonge, elle avait été totalement du côté de Voldemort.

Enfin, là n'était pas le sujet. Draco avait un peu pâli remarqua Harry en se reconcentrant sur le procès. Amélia Bones était entrain d'exposé les faits et éléments en sa procession. Elle lista les preuves directe, comme le tatouage de la marque des ténèbres. Puis elle raconta le témoignage de certaine victime qui avait été prisonnière des Malfoy, comme Luna, Gripsec ou Ollivender. En vérité ils avaient été plus les prisonniers de Narcissa et Bellatrix. Cela prit une bonne heure et demi. A la fin Harry s'impatientait, il avait hâte de passé pour lever l'injustice qui se peignait sous ses yeux.

Vint ensuite le tour de maître Cenble. Son discours tournait en boucle et reprenait les éléments déjà exposé. Rien de plus n'y était apporté, si ce n'est de la palabre inutile. Deux heures passèrent ainsi et Harry avait décroché depuis un moment, en ayant marre d'entendre encore la même chose, surtout que cela remontait de mauvais souvenir. C'était tout à fait inutile d'écouter plus longtemps la voix étonnement roque de la femme.

« - Le magenmagot prend une heure de pause et reprendra avec la défense de monsieur Malfoy. » Annonça ensuite Amélia Bones quand maître Cenble eut fini.

Tous sortir pour aller prendre un repas, Draco fut conduit dans une salle à part et maître Loyocervis le rejoignit. En refermant la porte celui-ci soupira de dépit, semblant relâché l'agacement qui l'avait habité depuis que la défense avait commencé son plaidoyer.

« - Quelle plaie cette bonne femme, une honte à la profession ! » S'exclama-t-il en sortant de sa sacoche une boite qui contenait son repas.

Harry le rejoignit à table et sortit un sandwich que lui avait préparé Kreattur le matin même. Les deux hommes échangèrent encore sur la suite du procès et Harry commençait à stresser de plus en plus. Son rôle était primordial pour innocenter Draco Malfoy, sa soi-disant némésis. En fait plus il réfléchissait, plus Harry se disait qu'il ne se connaissait en réalité pas. Ses sept dernières années n'avaient été que des façades, pour l'un comme pour l'autre. Draco pour son rôle d'espion et lui-même parce qu'il s'était laissé entrainait dans ce rôle du survivant sans jamais avoir pu être lui-même.

Bien vite le procès reprit. Draco sembla revenir plus en forme, en tout cas il était un peu moins pâle que quand il était parti. Était-il le seul à l'avoir remarqué ? Sûrement, peu était présent pour vraiment faire attention à l'état de l'accusé. Quand tout le monde fut assis et silencieux, ce qui prit un temps monstre, le procès reprit.

« - Mesdames et messieurs du magenmagot, monsieur le ministre. Je me présente devant vous aujourd'hui pour apporter la lumière sur le rôle que mon client a tenu durant cette guerre. Si tous ici présent le pense mangemort, c'est que malgré son jeune âge il a parfaitement accompli sa mission d'espion pour le compte de l'ordre du phénix et de monsieur Harry Potter. En effet et nous le verrons avec les procès à venir mais mon client, fils de monsieur Lucius Malfoy, c'est retrouvé dès son plus jeune âge entourait de mangemort. En commençant par sa mère, Narcissa Malfoy, née Black. A la mort première et présumé de vous-savez-qui le 31 octobre 1981 par Harry Potter, Lucius Malfoy, déjà espion mais c'est un fait qu'on n'éclairera pas ce jour puis ce qu'il ne s'agit pas de mon client présent, su que ce n'était pas réellement le cas et prévint Albus Dumbledore de ce fait. Draco Malfoy fut donc élevait avec la certitude que vous-savez-qui reviendrait et son père pour le protéger au mieux le forma pour être espion. C'est ainsi que, pour gagner la confiance de vous-savez-qui lorsqu'il reviendrait, Draco Malfoy joua le rôle que nous lui connaissons aujourd'hui : la némésis mutuellement détesté de Harry Potter. Cela fonctionna, puisque mon client a pu devenir un mangemort de confiance et récolter des informations pour le compte de l'ordre du phénix et de Harry Potter. J'en apporte pour preuve ce contrat magique. » Il sortit de son dossier un parchemin et l'amena à un membre du magenmagot et en donna une copie à la défense adverse. « Ce contrat a été doublement certifié, par un expert sélectionné par la défense et un autre par mes soin, et établis le rôle de mon client. Comme vous pouvez le voir, il est établi entre monsieur Draco Malfoy et feu monsieur Albus Dumbledore dont la partie signataire est revenue à Harry Potter. Ce contrat, outre de mettre en lumière le rôle de mon client, prouve par ses termes qu'il était incapable de trahir l'ordre du phénix ou monsieur Potter en aucune façon que ce soit et que sa magie était trafiquée afin qu'il ne puisse blesser réellement par ses sorts s'il devait prendre part à la torture d'un individu innocent ou à une bataille l'opposant à son réel camp. Cette altération magique permettait donc d'infliger ses sort de manière à ce que sa victime, comme tout autre témoin, croit qu'il s'agisse d'un vrai sort sans que cela ait d'atteinte physique. Pour corroborer ces faits, j'appelle à la barre le un témoin qui s'est présenté spontanément pour mettre fin à cette injustice. »

Harry ne savait pas comment il pouvait parler si longtemps d'une voix forte et emplis d'assurance devant tous ces gens. Lui était déjà mort de stress et il bénissait la potion calmante qui l'empêchait de l'être plus encore. Il prit plusieurs inspirations, ça aller bientôt être à son tour d'intervenir. Il connaissait son témoignage, il devait bien faire attention à articuler, de ne pas dire de bêtises et de ne surtout pas s'énerver.

« - Qui appelez-vous maître Loyocervis ? » Questionna Amélia Bones.

« - Monsieur Harry Potter. » Lâcha l'homme en se plantant au milieu du tribunal.

Le silence tomba net après son annonce, choquant l'assemblé qui s'était réunis pour ce procès. Puis des murmures surpris parcoururent les personnes remis de leur choc, qui ne semblait pas en revenir. Il fallait dire que depuis les enterrements, Harry n'avait plus fait d'apparitions publiques. Alors se montrer à un procès était inattendu, surtout en étant le témoin en faveur de l'accusé, Draco Malfoy qui plus est.

« - Faites-le entrer. » Intervint madame Bones en faisant à nouveaux taire l'assemblé.

Avant que les portes ne s'ouvrent, Harry prit une grande inspiration et s'arma de courage. C'est le regard déterminé qu'il entra dans la salle silencieuse et qu'il s'avança jusqu'à la place que maître Loyocervis lui avait désigné. Il attendit debout, jetant un œil autours de lui. Harry vit Draco le regardait avec surprise, ne croyant visiblement pas à sa venue, pourtant son avocat l'avait prévenu. Un homme se posta devant lui pour vérifier le serment qu'il allait effectuer et il leva sa baguette de sa main gauche prêt à s'y atteler quand on le lui demanderait.

« - Veuillez procéder au serment, monsieur Potter. » Intervint le ministre de la magie qui présidait l'audience, monsieur Shacklebolt.

« - Moi, Harry James Potter, se présente devant le magenmagot et la population sorcière afin d'établir la vérité pur sans déformation ou amoindrissement des faits dont j'ai connaissance et/ou étais témoin. »

Au fur et à mesure de son serment, un filet doré et un argenté s'était emmêlaient autours de son bras gauche et s'étaient relié sur son cœur d'où émanait une petite lueur blanche.

« - Monsieur Potter, nous écoutons votre témoignage. »

Reprit Shacklebolt, toujours un peu surpris, il ne s'attendait sûrement pas à le voir. Ce qui était normal, il n'avait prévenu personne hormis sa chouette et Kreattur. Et puis ce n'est pas comme s'il faisait quelque chose de mal, au contraire. Il prit à nouveau un grande respiration, jeta un regard à maître Loyocervis, puis parcouru le magenmagot, il se sentait sur le point de vomir de stress. Il y avait vraiment beaucoup de monde. Mais cela personne ne le remarqua. Les spectateurs ne voyaient pas son stress, ils voyaient seulement la forte détermination qu'il dégageait, comme s'il était prêt à se battre. Personne ne sembla se doutait du masque parfait qu'il portait, pas même le principale concernait.

« - Cela a commencé lors de ma sixième année, après que le ministère ait découvert que Voldemort était revenu, un an après que je l'ai rapporté et qu'on a considéré comme mensonge. » Le frisson qui parcouru tous le monde quand il prononça le nom de Voldemort le fit presque lever les yeux au ciel. Mais au moins sa pique était faite, rappelant cet défaillance et il vit certaines têtes du magenmagot se baisser. « Comme il n'y avait plus de véritable intérêt pour Voldemort de ce caché les attaques de Voldemort et de ses mangemort se sont multiplié cette année-là et au cours de l'année, le professeur Dumbledore m'a fait appelait. Durant cette année j'ai beaucoup appris sur le passé de Voldemort, mais aussi sur le plan qui avait été mis en place depuis de nombreuses années afin de le défaire et quelle allait être ma mission précisément. Le professeur Dumbledore m'a parlé d'une forme de magie noire que je ne développerais pas ici pour des raisons évidente, et qui permettait à Voldemort d'être immortel. Puis il m'a parlé de trois espions qui pourrait m'aider et qui l'aidait déjà depuis de nombreuses années. Pour les protéger j'ai fait le serment de divulguer leur rôle seulement quand la guerre serait finie. Le professeur m'apprit donc que Draco Malfoy était l'un d'entre eux et que pour sa couverture soit parfaite il avait joué un rôle avec moi afin d'être plus facilement introduit auprès de Voldemort. Ce qui a fonctionné. Le professeur Dumbledore, dans le but de protéger Draco Malfoy et se sachant mourant à cause d'un maléfice lié à la forme de magie noire que j'ai évoqué, a explicitement demandé à un autre espion de le tuer, ce qui a raffermit le lien de confiance entre Voldemort et cet homme. »

Harry, malgré son travail sur son témoignage avait l'impression de se perdre dans ses explications, de ne pas être tout à fait clair. Ce qui était un peu le cas ils avaient, avec maître Loyocervis, fait en sorte de ne pas tout divulgué dès son premier témoignage, afin de garder quelques atouts.

« - J'ai ainsi pris connaissance des contrats magiques et ce qu'ils impliquaient ainsi que du moyen de communication avec ces trois espions. » Il vit Jonathan se lever et montrer la montre à gousset qui passa de main en main. « Cette montre a été conçu pour être relié à trois autres identiques » Les trois autres circulèrent au même moment. « Les trois autres montres n'était relié qu'à la première. Avec ça on pouvait communiquer en envoyant un code en morse. Le morse est un code moldu et il était impossible que d'autre sorcier du camp de Voldemort le connaisse. Grâce à ceci, après la mort du professeur Dumbledore, j'ai pu être informé directement des agissements de Voldemort et réagir en conséquence. C'est d'ailleurs Draco Malfoy qui m'a prévenu pour la chute du ministère et l'attaque mené contre l'ordre simultanément l'été dernier, me permettant de m'enfuir à temps avec Hermione Granger et Ron Weasley afin de finir la mission qui m'avait été confié. C'est aussi lui qui le soir de noël m'a permis d'éviter la mort en m'indiquant qu'un piège m'attendait à Godric's Hollow. A nouveau Draco Malfoy m'a permis de m'enfuir de chez lui avec Ron Weasley et Hermione Granger en appelant Dobby, son ancien elfe de maison, pour qu'il nous aide à nous échapper, car notre magie de fonctionnait pas. Il a même menti à sa tante et sa mère pour éviter qu'on nous livre à Voldemort, alors que j'étais défiguré à l'aide d'un sort. Le soir de l'attaque de Poudlard il s'est battu à mes côtés sans ce faire repérer, au cas où il devait toujours tenir son rôle. »

Harry avait la gorge sèche à force de parler. Il stressait d'avoir oublié quelque chose mais un regard vers maître Loyocervis et son visage plutôt serein le rassura. Quand madame Bones invita la défense à poser ses questions, il darda son regard sur maître Cenble qui se leva. Elle semblait en colère et Harry se doutait qu'il s'agissait sûrement des preuves apporté et de son témoignages qui cassait totalement sa ligne de plaidoirie.

« - Monsieur Potter, pouvez-vous nous dire, pourquoi le professeur Dumbledore aurait choisi un adolescent comme espion alors qui semblait en avoir deux autres ? Il semble impensable qu'il ait pu confier une tel tâche à une personne si jeune. » Fit-elle en se rapprochant de lui.

Ses mots firent monter une certaine colère en lui, il semblait impensable que le grand Albus Dumbledore ait confié une tâche d'espionnage à Draco Malfoy, un adolescent ? Que devait-il dire pour sa part ? Ils avaient le même âge et on lui avait confié la mission de tuer Voldemort. Il inspira doucement, il ne devait pas s'énerver, ni prendre garde au pincement brulant qu'il ressentait dans sa poitrine.

« - Le professeur Dumbledore a vite compris que la position de Draco Malfoy, de part son entourage, serait vite un danger pour lui. Mais au lieu de le laisser sombrer dans la noirceur il a décidé de lui offrir une porte de sortie vers le bien, qui lui permettrait de s'en sortir une fois la guerre finie. C'était certes une mission dangereuse, mais nécessaire pour gagner la guerre. Et avoir trois espions infiltrés permettait aussi des solutions de secours si l'un d'eux étaient découvert. » Exposa Harry en faisant tourné la chevalière présente sur son indexe.

« - Comment pouvez-vous affirmer que les informations reçu était celle de Draco et non d'un autre espion dans ce cas ? » En entendant la question Harry se demanda si elle voulait vraiment remporter le procès.

« - Grâce aux aiguille de la montre que je possédais. Celle des secondes était associé à Draco Malfoy. »

« - Pourquoi avoir accorder votre confiance à quelqu'un qui vous a haït depuis le début de votre scolarité ? »

« - Parce que j'avais confiance au jugement du professeur Dumbledore, j'ai eu toutes les explications et preuves nécessaires qui m'ont permis de ne pas douter, dont le contrat magique. » Harry en avait un peu marre des questions stupides que la femme lui posait, mais au moins cela servait à la défense de Draco.

« - Donc vous accorder votre confiance si facilement, pouvez-vous nous dire que vous êtes amis avec Draco Malfoy ? »

« - Non. » Harry serra ses mains l'une contre l'autre.

« - Pourriez-vous le devenir ? » Attaqua la femme en voyant sa réaction.

« - Je ne sais pas. » Répondit-il après un temps de réflexion.

« - Vous ne savez pas ? Parce que vous ne lui faites visiblement toujours pas confiance. Ceci est une preuve que même en étant espion, votre confiance n'est pas accordée en la personne que représente Draco Malfoy. La défense n'a plus de question. »

L'avocate se tourna l'air triomphant et alla se rassoir à sa place. Harry n'eut pas le temps d'ajouter quoique ce soit et se mordit la langue pour éviter de parler impulsivement, ce n'était pas le moment, maître Loyocervis allait le questionner à son tour. Il se rassit correctement et se concentra sur sa respiration pour se calmer.

« - Monsieur Potter, vous avez dis plus tôt ne pas savoir si vous pouviez devenir ami avec mon client, monsieur Malfoy, pourriez-vous nous expliquer votre réponse ? » Demanda Jonathan en se mettant au milieu du tribunal, juste devant lui.

« - Je n'ai jamais vraiment communiqué avec le vrai Draco Malfoy. J'ai toujours connu son rôle qu'il jouait avec moi pour tromper Voldemort. Et pendant l'année passée nous avons exclusivement échangé des informations sur la guerre. Comment puis-je dire si oui ou non je peux être ami avec quelqu'un que je ne connais pas ? »

« - Merci monsieur Potter. J'aimerai aussi que vous nous racontiez votre première rentre avec mon client. »

« - C'était le jour de mes onze ans, Rubeus Hagrid m'accompagnait sur le chemin de traverse pour effectuer mes premiers achats en vue de ma rentrée à Poudlard. En entrant dans un magasin de vêtement j'ai échangé avec un garçon de mon âge, il s'agissait de Draco Malfoy. Je suis sûr qu'il ne savait pas qui j'étais ce jour-là. On a discuté normalement et ça m'a rassuré de savoir que je pouvais communiquer avec un sorcier de mon âge, j'ai été élevé chez les moldus. » Précisa-t-il, ne laissant rien paraître de son trouble.

En vérité, à ce moment-là il avait été surtout rassurer de pouvoir simplement parler avec quelqu'un de son âge. A l'école personne ne l'approchait à cause de Dudley et il n'avait aucun ami. Il se força à revenir au moment présent, ce n'était certainement pas le moment de penser à ce genre de chose.

« - Merci monsieur Potter, je n'ai plus de question. »

Harry se leva quand on le lui permit et il sortit du tribunal, rejoignant la salle dans laquelle il avait attendu plus tôt. En croisant le regard de Draco, il le vit plein de reconnaissance envers lui et cru lire sur ses lèvres un merci. Harry lui adressa un simple sourire, c'était normale. Il n'allait pas le laisser aller en prison alors qu'il avait le pouvoir de l'éviter.

Très vite après cela, le procès s'ajourna dans l'attente des procès de Lucius Malfoy qui viendrait le lendemain et de celui de Severus Rogue le dernier jour, pour prononcer le jugement. Il rentra au cabinet de l'avocat quand celui-ci le rejoint et ils débriefèrent sur la journée. Maître Loyocervis lui assura qu'il avait été parfait, ce qui le rassura. Il était sept heure passé quand il rentra enfin chez lui et il fut surpris en voyant Kreattur dans le couloir, semblant l'attendre.

« - Maître Harry, Kreattur a pris la liberté de vous trouvez des tenues pour les prochains jours. Il a regardé dans les affaires de maître Regulus et les a ajustés. Kreattur pense que Maître Harry ne voudrait pas réapparaître dans la même tenue. »

Harry resta surpris par l'initiative de l'elfe. A vrai dire il y avait pensé, mais il n'avait pas vraiment de quoi se changer convenablement et s'était résigner à remettre la même tenue. Il n'est pas forcément porté chiffon mais il voulait au moins paraître bien devant tous et non misérable comme cela avait été trop souvent le cas par le passé. Il picora dans l'assiette que lui avait préparé son elfe et monta se coucher.

Le lendemain, dans une similaire à la veille où seule la couleur de sa chemise changea pour le pourpre et les décoration de sa veste était en or, il se rendit au tribunal en compagnie de maître Loyocervis. Lucius Malfoy était droit, fier et impassible. Comme Harry l'avait toujours connu et il devait avouer qu'il avait toujours été impressionné par la prestance de l'homme. Le déroulement du procès se fit comme la veille. On rappela les faits, qui était sensiblement identique à ce de son fils. La défense opposé tourna à nouveau en boucle, ce qui exaspéra Harry par la perte de temps que cela engendrait.

Après le repas Jonathan fit sa plaidoirie, il parla de comment Abraxas Malfoy avait embarqué son fils au service de vous-savez-qui. Comme son père l'avait torturé pour qu'il lui obéisse et enfin comment Severus Rogue l'avait conduit vers Albus Dumbledore, lui offrant ainsi une porte de sortie. C'est ainsi qu'après la mort de son père il était resté au service de vous-savez-qui, afin de continuer son rôle d'espion que personne ne soupçonnait. De comment il avait su que vous-savez-qui n'était pas réellement mort le 31 octobre 1981 et comment il avait tout fait pour garder une image de mangemort. De comment il avait initié son fils à faire de même pour le protéger de la violence de sa femme, qu'il avait été obligé d'épouser. Il raconta comment Lucius Malfoy avait réussi à déjouer certain plan de retour de vous-savez-qui, de comment il avait introduit son elfe auprès de Harry pour qu'il puisse l'avertir du danger qui courrait et qui lui permettait de veiller sur lui après sa pseudo libération lors de la seconde année d'Harry à Poudlard.

Harry, malgré qu'il savait déjà beaucoup de ces faits, en fût touché. Il se sentit idiot de n'avoir rien vu à l'époque et de les avoir détestés tout ce temps, lui comme Draco et Severus. On l'appela à nouveau à témoigner et Harry remit inconsciemment le même masque que la veille. Paraissant ainsi sûr de lui, déterminé quand il s'avança devant tous. Il s'assit et prêta à nouveau serment.

Comment la veille il partis de sa sixième année quand il apprit pour les trois espions. De comment Lucius lui avait permit de se sauver ce fameux soir où Voldemort était revenue sans qu'il en ait conscience à l'époque. De comment il avait été informé sur de nombreux agissement grâce à Lucius Malfoy, notamment lors de la bataille de Poudlard. Ce qui lui avait permis d'agir aux mieux. Et puis c'était aussi grâce à Lucius Malfoy que le professeur Severus Rogue n'était pas mort. Il avait envoyé un SOS par leur montre et c'est lui qui arriva après leur départ pour soigner le maître des potions in extremis.

L'interrogatoire qui suivit par maître Cenble fit à nouveau monter sa colère, Harry se força cependant au calme. Il ne devait pas s'emporter face à elle. Et puis il pouvait compter sur maître Loyocervis, qui lui posait les bonnes questions juste après.

« - Vous avez dit plutôt que Lucius Malfoy vous avez permis de gagner la guerre durant la dernière bataille, pouvez-vous nous expliqué comment ? »

« - Quand je me suis rendu dans la forêt interdite, je n'avais pas pour but de me défendre. Je devais mourir pour sauvez tout le monde, j'y étais résigné surtout que sans cela Voldemort ne pouvait tomber. » Il prit un inspiration, c'était désagréable de repenser à sa mort. « Mais le sort n'a fonctionné que sur le maléfice que m'avait jeté Voldemort la nuit du 31 octobre 1981 sans le savoir. Ainsi j'ai pu survivre. Quand Hagrid me portait pour retourner à Poudlard j'ai envoyé discrètement un message par le biais de ma montre, comme je ne pouvais pas changer le destinataire sans me faire repérer ce fut à Lucius Malfoy qu'il était adressé. Je lui ai demandé de gagner du temps, que j'étais en vie mais que j'avais besoin de temps pour pouvoir éliminer le dernier maléfice avant de tuer Voldemort. Lucius Malfoy est celui qui a permis ce gain de temps, quand je me suis relevé il a jeté la confusion parmi les rangs de Voldemort. »

Maître Loyocervis le remercia là-dessus et retourna à sa place et il s'en alla. Lucius Malfoy lui accorda un hochement de tête en signe de remerciement, ne laissant rien transparaître. Et la journée se finit un peu plus tard que la veille. Et en rentrant il n'eut pas le courage de lire les lettres qu'il avait reçu. Il monta directement dans sa chambre pour se coucher, ne touchant pas au repas qui l'attendait dans la cuisine.

Le lendemain, après une nuit agité de cauchemars et reviviscence, Harry se leva, épuisé. En apercevant rapidement le reflet de son visage, qui arborait de grosses cernes, il se jeta un glamour pour paraître en forme et en bonne santé. Hors de question qu'on le tel qu'il était vraiment. Que dirait-on si on voyait le sauveur épuisé et amaigri par les vestiges de la guerre qui le bouffait de l'intérieur ? Que dirait-on en le voyant si faible et démuni alors que les autres se relevaient et guérissaient ?

Il prit la chemise gris perle et le pantalon de costume cintré noir que lui avait préparé Kreattur et enfila la veste sorcière noire aux liserais blanc et boutons noirs. Il refit le même manège que les deux précédents jours, embarquant le sandwich que Kreattur lui avait préparé pour le midi sachant qu'il n'y toucherait pas. Son estomac était trop noué et même la potion calmante ne l'aidait pas.

Harry suivit l'avocat dans sa cheminette, atterri à nouveau dans la petite salle du tribunal. Là où il attendrait des heures avant de pouvoir intervenir et révélé au grand jour quel rôle les espions avaient joué durant la guerre. Severus Rogue était égal à lui-même quand il pénétra dans vaste salle du tribunal, toujours vêtu de sa robe noire. Il écouta la comédie qui se joua sous ses yeux ce matin-là, l'énervement courant dans ses veines par le tissu de mensonge que tissait le tribunal pour parler de la vie de Severus Rogue en tant que mangemort. Le midi quand maître Loyocervis le rejoignit, il faisait les cent pas dans la salle, essayant de se calmer pour son témoignage. L'avocat essaya bien de l'aider et de le réconforter, qu'ils avaient assez de preuves de leur côté pour déjouer tous ce qui étaient dit. Cela rassura Harry qu'à moitié. La peur de voir les trois hommes aller à Azkaban par sa faute, alors qu'ils l'avaient aidé à maintes reprise, le révoltait et l'angoissait. Il ne voulait plus que les gens souffrent par sa faute, trop avait déjà subis. Il voulait vraiment faire les choses bien pour ces trois hommes qu'il avait abandonné à leur sort ces derniers mois.

Harry écouta ensuite la plaidoirie en faveur de Severus Rogue, de comment il était devenu espion après son départ de Poudlard, de comment il avait essayé de protéger James et Lyli Potter ainsi que leur enfant. De comment il avait fait croire à vous-savez-qui qu'il était en réalité un agent double pour son compte et qu'il l'aiderait dans ses projets. De comment il avait imaginé le plan avec le professeur Dumbledore pour que vous-savez-qui lui accorde toute sa confiance. Que cette idée avait vu le jour en sachant que le vieux sorcier était mourant, empoisonné par la destruction d'un des maléfices de vous-savez-qui. Il avait dû attendre le moment opportun pour le tuer, ce afin de protéger Draco Malfoy qui avait eu pour mission de le faire cette année-là. Maître Loyocervis évoqua ensuite comment il avait pris la direction de Poudlard pour être sûr que les enfants seraient en relative sécurité à l'école, empêchant qu'ils soient en danger de mort, surtout les nés moldu qu'il avait caché aux yeux des frères Carrow. De comment il avait aiguillé, comme il avait pu Harry Potter dans ses recherches pour sa propre mission et de comment il avait dirigé vous-savez-qui vers de fausses pistes. Laissant ainsi tout le temps nécessaire dont avait besoin Harry pour sa mission.

Harry écouta tout ça religieusement avant d'être une dernière fois appelé à témoigner, revêtant à nouveau son masque déterminé. Il s'assit et refit son serment. De tout ses témoignages, celui-ci était sans doute le plus important et le plus complexe. Il prit quelques instants pour se concentrer avant de se lancer.

« - Le professeur Rogue a toujours été là pour me protéger. Il ne le faisait jamais ouvertement cependant, afin de ne pas griller sa couverture. Le professeur Dumbledore m'a appris son rôle et j'ai eu beaucoup de mal à y croire au début, parce que j'avais vraiment l'impression qu'il me haïssait. Mais j'ai compris qu'en vérité le professeur Rogue avait de la rancune envers mon père et s'en servait pour son rôle qu'il jouait avec moi. Et j'ai aussi constatait qu'en effet il me protéger sans cesse grâce aux informations qu'il avait. Il fut aussi celui qui me protégea le soir où le professeur Dumbledore est mort. Il m'avait vu dans l'entrepôt de la tour d'astronomie mais n'a rien dit aux autres mangemorts présent, m'évitant d'être kidnappé et emmené à Voldemort. Il a joué son rôle d'espion et exécuté le plan du professeur Dumbledore qui a été consigné par écrit par lui-même et signé de sa magie. » Il vit l'avocat faire passer le document qu'il évoquait, surprenant les personnes présentes. « Ensuite le professeur Rogue n'a cessé de m'informer et de donner de fausse piste à l'autre camp pour me protéger et nous permettre de gagner la guerre. Ce que nous avons fait. »

Maître Cenble se leva et arborait un air vraiment agacé en voyant qu'elle allait perdre ce procès. Ce qui était impensable pour elle. Elle ne pouvait pas perdre. Qu'importe les preuves qu'on lui avait apporté, les trois hommes ne pouvaient pas être innocentés, c'était des mangemorts.

« - Monsieur Potter qu'entendez-vous par le fait que Severus Rogue avait de la rancune envers votre père. »

Harry regarda l'avocate avec un œil mauvais, ce n'était clairement pas le propos du procès, en quoi cela pouvait-il intéressé les gens. Il se mordit la langue pour ne pas dire de bêtise et serra les poings. Il fallait vraiment qu'il se calme, c'était le dernier jour, il serait bête de craquait aujourd'hui.

« - Même si je veux garder une image positive de mon père que je n'ai pas eu la chance de connaître, je sais qu'il avait des défauts. Notamment sa jalousie qui l'a poussé à harceler le professeur Rogue qui était un ami de ma mère durant leur scolarité. » Reprit Harry avec une voix ferme.

« - Donc c'est la faute de votre père si le professeur Rogue s'est tourné vers Voldemort, à cause du harcèlement qu'il lui faisait subir ? »

« - Non, je pense surtout que privé de sa seule amie et entouré de serpentards qui vouait un culte à Voldemort il n'a pas eu le choix que de se mettre à son service. Cependant il a décidé de devenir espion, s'est présenté devant le professeur Dumbledore dès qu'il a eu la marque pour pouvoir aider dans cette guerre qui prenait de plus en plus d'ampleur. » Harry sentait sa limite être de plus en plus atteinte.

« - C'est bien ce que je disais, votre père est la cause de son choix de devenir un mangemort. »

« - Mais ce n'est pas vrai vous vous écoutez parler ?! » S'emporta Harry en criant, il n'arrivait vraiment plus à se contenir et l'éclat de colère surpris tout le monde dans le tribunal. « Comment un adolescent à l'époque, sans repère et sans ami aurait pu dire non à Voldemort ! Qu'auriez-vous fait à sa place ?! Vous tremblez alors que je ne fais que prononcer son nom par merlin ! Jamais vous n'auriez pu vous tenir fièrement devant lui en cachant le fait que vous étiez un espion surtout en ayant conscience des nombreux risques et des tortures qu'il vous aurait fait subir selon son humeur. Voldemort faisait régner son pouvoir par la peur, ses alliés tant que ses ennemies devaient le craindre. Alors si vous aviez été devant lui vous n'auriez pas tenu, au contraire de ces trois hommes sur qui vous essayez de statuer depuis trois jours. Et vous osez les critiquer alors qu'ils ont tous fait pour que l'on gagne la guerre, pour que vous puissiez à nouveau dormir correctement alors que vous n'avez jamais levé votre baguette pour défendre qui que ce soit durant cette guerre. Mais heureusement que Severus Rogue, Lucius et Draco Malfoy étaient là à risquer leur vie, sans eux je puis vous assurer que je serais mort depuis des années et que Voldemort ferait régner sa loi. »

Harry, à la fin de sa tirade pleine de sa colère et de sa véhémence, sentit une pulsation étrange lui parcourir les corps. Sa magie semblait vouloir sortir par tous les pores de sa peau. Son cœur cognant fortement dans sa poitrine, résonnant comme un écho en lui. Il serra les poings si fortement que ses jointures en blanchir et que ses ongles se plantaient dans ses paumes, retenant sa magie avec force. Il ne savait pas ce qu'il lui arrivait mais ce n'était vraiment pas bon. Personne ne vit sa confusion et son combat intérieur, ou s'il le vit ils pensèrent que sa réaction était en adéquation avec sa colère. Comme en témoigné son expression fermé et son regard tranchant dû à la colère qui l'habitait toujours malgré tous. Le silence s'était abattu dans la salle et personne n'osait parler. Harry fixait un point devant lui, se concentrant sur sa respiration pour calmer sa magie qui s'emballait et le secouait intérieurement.

« - Monsieur Potter, veuillez-vous rasseoir s'il vous plaît. » Intervint le ministre.

Harry se rassit, ne prenant seulement conscience qu'il s'était levé de sa chaise. Sa magie refluait petit à petit, le rassurant et il desserra les poings, soulageant ses paumes meurtris. Il ne savait pas ce qu'il venait de lui arriver mais ça le terrifiait. Est-ce qu'il s'agissait d'une réaction normal ? Avait-il un problème ? Il se reconcentra sur son environnement et regarda le magenmagot qui semblait le voir pour la première fois. Il regarda maître Cenble qui restait coi devant lui et en jetant un œil à maître Loyocervis celui-ci lui adressait un sourire rassurant. Comme si ce n'était pas grave qu'il est perdu son sang-froid. Ce qu'Harry ne pensait pas. Il était vraiment stupide, il était tombé droit dans le piège de l'autre avocate.

« - Maître Cenble, avez-vous d'autre question pour monsieur Potter ? » Fit madame Bones après quelques instant.

« - Non, plus de question. » Répondit l'avocate en retournant s'assoir, semblant enfin se réveiller de sa stupeur.

Puis Jonathan vint à son tour l'interroger, restant simple dans ses questions. Avec lui, il savait quoi répondre, il s'y était entraîné. Après cela le magenmagot sortit pour délibéré et Harry rejoignit la salle dans laquelle il patientait depuis trois jours, sans un regard pour qui que ce soit.

Une fois seul, il laissa l'angoisse monter et marcha en rond dans la pièce. Arpentant la salle en se refaisant la scène, qu'il aurait aimé pouvoir retourner dans le temps et ne pas péter un plomb devant tant de monde. Une demi-heure passa ainsi, Lucius et Draco avaient rejoint Severus sur le banc des accusés et Harry avait fini par s'asseoir, l'attente était insoutenable. Est-ce qu'il avait tout fichu par terre ? Est-ce que par sa faute les trois hommes iraient à Azkaban ?

Une quinzaine de minutes plus tard le magenmagot entra. Ils avaient statué. Harry se leva brusquement et se planta devant la vitre, attendant le jugement comme si on le jugeait lui, l'estomac noué. Les trois hommes étaient illisibles plus loin et Harry se demandait commet ils faisaient pour paraître si calme. Lui était sur le point de faire une crise de panique. Seul l'adrénaline de l'attente lui permettait de ne pas craquer. Amélia Bones se leva et il retint son souffle.

« - En ce qui concerne les chefs d'accusations concernant monsieur Draco Malfoy, monsieur Lucius Malfoy et monsieur Severus Rogue, le magenmagot a voté par majorité et les déclare innocent de tout crime, reconnaissant leur rôle d'espion de guerre. »

Le brouhaha qui suivit la déclaration fut surprenant et Harry se sentit soulagé, un poids qu'il n'avait pas senti porté depuis le début du procès s'envola. Il ne resta pas plus longtemps et rentra sans attendre l'avocat. Il voulait rapidement retrouver son chez lui. Il en avait besoin. Pour se calmer et surtout pour être de retour dans son cocon protecteur.

Enfin chez lui, il souffla et alla se chercher un verre d'eau. Il n'avait rien gâché. Dans la cuisine il fut surpris de voir Remus et Dora qui devaient normalement rentrer le lendemain, assit l'un en face de l'autre, semblant l'attendre. Il était pourtant tard, neuf heure passé, lu Harry en vérifiant l'horloge.

« - Qu'est-ce que vous faites là ? » fut la seule chose qui arriva à sortir de sa bouche.

« - Enfin Harry, on s'inquiétait pour toi ! Tu ne répondais pas à nos lettres et chaque fois qu'on a cherché à te joindre par cheminette tu n'étais pas là. Puis on a lu le journal et on a vu que tu témoignais pour Severus Rogue, Draco et Lucius Malfoy. » Lui répondit Rémus en se levant pour le rejoindre.

« - Excuse-moi Remus ... » Culpabilisa Harry en voyant l'autre homme s'énerver. « Je n'ai pas pris le temps de lire les lettres. » Ajouta-t-il en regardant ces dernières posé sur la table de la cuisine.

« - J'ai remarqué ça. Pourquoi tu ne nous as pas dit pour le procès et cette histoire d'espion ? » Reprit plus doucement Remus en voyant que le jeune homme avait fixé son regard sur le parquet.

« - Après la bataille j'ai un peu oublié tout ça et je me suis laissé porter par les évènements. Quand j'ai lu dans le journal que personne ne les croyait espion je ne pouvais pas les laisser aller à Azkaban alors qu'ils avaient tous trois fait de grands sacrifices. Je n'avais aucune idée qu'ils avaient été arrêtés. Alors j'ai pris les documents que m'avait confié Dumbledore et je suis allé voir leur avocat sur un coup de tête. »

Remus soupira et le prit dans ses bras tendrement. Ce qui surpris Harry. Il avait pensé que l'autre homme lui en voudrait pour son comportement irresponsable. Après un temps de surprise, il se blottit contre le plus vieux. Il avait vraiment besoin de cette étreinte après ces trois derniers jours plus que stressant qui l'avait vidé de toute son énergie. Les bras de l'homme, remarqua-t-il, avait le don de le rassurer et de l'apaisé. Cela lui rappelé les bras de Sirius, qui avaient exactement le même effet sur lui. Harry fut heureux de penser à Rémus comme à un membre de sa famille. Il n'était pas encore près à lui avouer ce fait, il avait peur que l'homme ne le rejette ou qu'il le perde. Car chaque fois qu'il avait pensé à quelqu'un de cette manière, il l'avait perdu.

« - Donc tu t'es comporté comme n'importe quel gryffondor et tu as foncé tête baissé encore une fois. Il va vraiment falloir que tu penses à prévenir ton entourage. On s'est beaucoup inquiété. Surtout qu'on avait aucune idée que ces trois-là étaient des espions. » Reprit Rémus avec un petit ton réprobateur.

« - Désolé, mais je ne pouvais pas en parler avant la fin de la guerre. Après … on n'a pas reparlé de ce qui a pu se passer. Je ne cherchais pas spécialement à le caché. »

Ils se séparèrent doucement et Rémus ébouriffa tendrement ses cheveux, signe qu'il ne lui en voulait pas vraiment. Harry regagna sa chambre quelques minutes plus tard, épuisé par les récent évènement. Mais avant de se coucher il se munit de sa plume et de parchemin. Il rédigea trois lettres pour présenter ses excuses aux trois espions d'avoir tant tarder à leur venir en aide. Il n'évoqua aucune justification à ce fait, prenant simplement la responsabilité de son inaction. Les lettres étaient à peu de chose près identique. Harry les remercia ensuite pour l'aide qu'ils lui avaient apporté durant la guerre avant de signer. Il glissa les trois lettres dans trois enveloppe et nota les noms correspondant. Il alla ensuite voir sa chouette qui picoré une friandise.

« - Je vais avoir besoin de toi Inima. » Dit-il en lui caressant la tête de son index. « Ce sera ta première mission, j'ai besoin que tu apporte ces lettres à Severus Rogue, Draco Malfoy et Lucius Malfoy. »

Inima lui mordilla affectueusement l'index et tendit une de ses pattes pour qu'il accroche les trois lettres. Harry lui sourit et l'amena jusqu'à sa fenêtre, la regardant ensuite s'envoler. Il resta un moment planté devant sa fenêtre, regardant le ciel noir dans lequel il distinguait des nuage. La fraîcheur qu'il sentait été agréable et son esprit tourmenté, par cette pulsation de sa magie qu'il ne comprenait pas, se détendit repoussant l'inquiétude pour plus tard. Il était trop fatigué pour y penser.

Ce n'est qu'une fois avoir pris une bonne douche qu'il s'allongea dans son lit. Epuisé comme il ne l'avait plus était depuis la guerre, Harry ne mit pas longtemps à s'endormir.