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Note de la traductrice :

Bonjour à vous tous, qui me lisez encore !

Comme je l'ai aussi écrit dans le cinquième chapitre de "Académie Internationale de Magie" (fandom HP) : je suis vraiment désolée de vous avoir fait faux bond pendant si longtemps. Mais j'ai eu la malchance de connaître une période très stressante, de la Noël 2021 jusqu'à la fin de janvier 2023, et malgré quelques rémissions, j'ai fini par littéralement m'effondrer...

Cela va beaucoup mieux, maintenant. Je n'ose pas prétendre que je vais retrouver mon rythme de parution d'autrefois, mais j'ai quand même le plaisir de vous présenter ce nouveau chapitre.

Bonne lecture à tous !

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CHAPITRE 16

Le temps passe étrangement dans la pièce carrelée.

Il n'y a pas de fenêtres, et aucun moyen d'évaluer la position du soleil. Au bout d'un moment il fait un peu plus froid, et Stiles pense que c'est peut-être cette heure étrange avant l'aube, où la majeure partie de la chaleur de la veille est perdue, et n'est pas encore reconstituée par le soleil du nouveau jour.

Mais ce n'est peut-être pas du tout la température extérieure qu'il remarque. Peut-être qu'il a juste plus froid parce que sa peur s'est infiltrée jusqu'à ses os...

Stiles se déroule et se met à genoux. Il frotte sa main contre le flanc du loup. « Derek ? Réveille-toi, Derek. »

Le loup cligne des yeux.

« Nous devons parler, maintenant. » annonce Stiles.

Derek s'étire et se dresse sur ses pattes. Il presse son nez froid contre la joue de Stiles.

Stiles lève une main et le tient là, puis tourne rapidement son visage et presse ses lèvres contre le museau de Derek.

« D'accord. » dit-il, la chaleur lui montant aux joues. « D'accord, tu peux te rechanger, maintenant. »

Il recule et observe la transformation. C'est moins effrayant que de voir Derek se transformer d'humain en loup, ou peut-être est-ce juste parce que cette fois, Stiles sait ce qui se passe. Cela ne dure que quelques instants avant que Derek ne soit accroupi sur le sol, sous forme humaine.

Stiles rougit, et commence à ouvrir son sweat à capuche.

Derek secoue la tête. « Je suis plus chaud. »

Ouais, tu l'es, pense Stiles. Il ne le dit pas à voix haute, mais il a l'horrible pressentiment que son visage rouge le dit quand même pour lui.

Les yeux de Derek s'écarquillent. « Loups. Nous... » Il semble lutter pour les mots. « Température du corps, plus élevée. »

Stiles hoche la tête et regarde le sol. Il est sûr que c'est vrai, mais il est aussi sûr que Derek a toujours froid, qu'il ne veut juste pas que Stiles soit sans son sweat à capuche.

Les yeux de Stiles peuvent lui dire qu'il ne connaît pas cet homme, mais il le connaît. Il le connaît vraiment.

Derek s'occupe de lui depuis des semaines. Stiles ne le reconnait peut-être pas sous cette forme, mais c'est le même Derek qui s'enroulait autour de lui pour le réchauffer, qui lui apportait de la nourriture, qui s'est toujours mis entre Stiles et toute menace.

Il connaît Derek.

« Tu vis la plupart du temps en loup ? » demande calmement Stiles, pensant à la photo de Derek qu'il a vue dans le journal. Derek allait à l'école, autrefois. Il devait vivre comme un enfant normal, autrefois.

« Depuis l'Incendie. » Derek baisse son regard.

« C'est un long moment sans utiliser de mots. » répond Stiles.

Il veut tendre la main et toucher Derek, mais ça fait bizarre d'une certaine manière. On dirait qu'il y a un monde de différences entre caresser Derek-le-loup et caresser Derek-le-mec-nu.

Mais d'autre part...

Mais d'autre part, peut-être qu'il n'y en a pas pour Derek ?

Stiles fait un compromis en se rapprochant pour qu'il soit assis juste à côté de Derek, et que leurs épaules se touchent.

« Ça fait longtemps. » acquiesce doucement Derek aux mots précédents.

« Est-ce que Kate a allumé l'Incendie ? » demande Stiles.

Un frisson parcourt Derek. « Oui. »

Stiles se penche vers lui.

Derek serre et desserre ses doigts. « Les Argent chassent notre espèce. Censés avoir un Code. Censés ne pas nous blesser si nous ne blessons personne. »

« Ils ont brisé le Code. » dit Stiles, et Derek hoche la tête. « Ta famille n'a jamais fait de mal à personne. »

« Jamais. » répète Derek en écho. « Ma faute. »

« Comment ça, ta faute ? » demande Stiles.

« Kate. »

Derek ferme brièvement les yeux. Quand il les rouvre, ils brillent de larmes retenues.

« M'a dit qu'elle m'aimait. M'a posé des questions. J'ai beaucoup parlé, alors. J'ai dit les tunnels sous la maison. »

Les tunnels.

Les Hale étaient au sous-sol parce qu'il y avait un autre moyen de sortir de la maison ? Ça a du sens.

Le père de Stiles s'était toujours demandé pourquoi les Hale étaient allés au sous-sol. « C'était un incendie, » marmonnait-il pour lui-même en parcourant le dossier, pendant que Stiles jouait avec ses Legos sur le sol, « pas une putain de tornade. »

« Les portes, bloquées par des cendres de sorbier. » continue Derek. « Les tunnels aussi. Tous, ils sont tous morts brûlés. »

Stiles tend la main et prend celle de Derek dans la sienne. « Je suis vraiment désolé, Derek. »

Derek avait quel âge au moment de l'Incendie ? Quinze ans, peut-être seize...

De sa vie, Stiles n'a jamais autant voulu que quelqu'un meure, que Kate Argent meure !

Ça brûle avec une intensité au-delà de la colère. Comme une flamme claire, brillante...

« Qu'est-ce qu'un Alpha ? » demande enfin Stiles.

« Chef de Meute. Ma mère. » Le front de Derek se plisse, alors qu'il rapproche ses sourcils. « Laura... »

Stiles lui serre la main.

« J'étais dehors. » Le souffle de Derek se coupe. « Le Feu brûlait quand je suis revenu. Laura... Je ne sais pas comment elle a pu sortir. Ses yeux étaient rouges. Étincelle Alpha. C'est comme ça, j'ai su que maman était morte. Il y avait... »

Il secoue la tête. « Des Chasseurs. Il y avait des Chasseurs. Je l'ai emmenée dans la Réserve. L'ai portée. Quand elle est morte, Étincelle partie avec elle. »

Les larmes de Stiles sont des traces brûlantes sur ses joues froides. « Je suis vraiment désolé, Derek. Je suis vraiment désolé. »

Derek ferme les yeux et s'appuie contre Stiles. Il pose sa tête sur l'épaule de Stiles, et Stiles met un bras autour de lui...

« Les Alphas sont à la tête de la Meute. » murmure Stiles. « Est-ce que seuls les Alphas peuvent mordre et changer les gens ? »

Derek hoche la tête. « L'Alpha. Ils chassent l'Alpha. Ils l'avaient ici, je crois, mais il s'est enfui. Le veulent vivant. »

« Pourquoi ? »

Derek lève la tête et fixe la porte métallique menant à la pièce principale. « Le père de Kate. Gerard. Il sent la Mort. »

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Si la Mort fait deux pas en avant et un pas en arrière quand il s'agit du loup et de son garçon, là elle marche avec une main enroulée autour de la gorge de Gerard Argent. Le loup a senti la maladie en lui dès la première fois. La maladie, recouverte d'une sorte d'odeur alcaline. Il sent le cancer.

« Une maladie en phase terminale. » songe son garçon, les yeux brillants. « Quelque chose que les loups-garous ne comprennent pas ? Parce que vous, les gars, vous guérissez si vite. Cette fois-là, quand tu as été renversé par la voiture... Tu allais déjà mieux au moment où Scott t'a vu. »

Derek hoche la tête.

« Je pensais que je devenais fou. » reprend son garçon. « Je le suis toujours, peut-être. »

« Pas fou. » grogne le loup pour faire valoir son point de vue.

« D'accord. » La bouche de son garçon fait un sourire de travers. « Pas fou, parce que le loup-garou le dit. »

Le loup renifle.

Garçon intelligent.

Garçon je-sais-tout.

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Lorsque la porte de la pièce s'ouvre, Stiles s'éloigne de Derek. Kate entre. Elle est suivie par un vieil homme. Son père ? Gerard ?

« Attention, Grande Asperge. » Elle lui lance quelque chose.

Stiles l'attrape contre sa poitrine. Une bouteille d'eau. Il la pose à côté de lui avec prudence.

« J'ai besoin des toilettes. » demande-t-il.

« Comme c'est dommage. » répond Kate.

« S'il te plait. » essaie Stiles.

« Ce n'est pas mon problème. » rétorque Kate avec un sourire narquois.

« Allez. » insiste Stiles. « S'il te plaît. »

« Tu peux pisser dans le coin, comme le fait Derek. » lui lance Kate.

Stiles ouvre la bouche, mais le vieil homme le devance.

« Il parle trop. » dit-il. « Pourquoi diable est-il encore en vie ? »

Les mots se déposent comme de la glace contre la peau de Stiles. Pourquoi diable est-il encore en vie ? Comme s'il était une irritation mineure, un insecte à écraser. Comme s'il n'était rien...

« Je pensais que nous pourrions l'utiliser pour garder Derek gentil et coopératif. »

« C'est à ça que servent les chaînes. » se moque Gerard. « Le gosse est un handicap. Débarrasse-toi de lui. »

« Non ! » s'exclame Derek, tirant sa chaîne en avant. « Je peux trouver l'Alpha. Je peux chasser l'Alpha pour vous ! »

« C'est plus de mots que tu n'en as dit depuis ton arrivée. » s'ébahit Kate. Même Gerard a l'air décontenancé.

Kate secoue la tête. « Mais non, mon chéri. Cela n'arrivera jamais. »

« Débarrasse-toi du gamin. » grogne Gerard, avant de retourner dans la pièce principale.

Kate regarde Stiles pendant un moment, puis elle suit son père.

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« L'évasion est probablement tout à fait hors de question. » lance le garçon du loup, en arpentant la pièce pour la septième ou la huitième fois, faisant courir ses mains sur les carreaux.

Il s'arrête pour inspecter l'évent dans le conduit rouillé du plafond. Il ne peut pas l'atteindre, même sur la pointe des pieds, et c'est de toute façon trop petit pour qu'une personne puisse y passer.

« Je veux dire : tu es enchaîné, et nous sommes dans une pièce fermée à clé avec une seule sortie. Et même si nous pouvions passer par cette sortie, il y a des gens avec des armes de l'autre côté. »

Le loup enroule ses doigts autour de la chaîne qui entoure son cou. Le métal brûle un peu. Aconit. Il tire, mais les liens sont solides.

« Donc, l'évasion ne ressemble pas à une option. » continue son garçon.

Il s'assied par terre, hors de portée du loup. Il tremble, malgré la bravade de ses propos.

« Dans un monde idéal... » Sa voix faiblit...

Il s'éclaircit la gorge. « Dans un monde idéal, il y aurait une sorte de code à casser ou une clé à trouver, pas vrai ? Ensuite il faut combattre le Boss, et on monte au niveau supérieur. »

« C'est un jeu vidéo. » lui répond le loup.

« J'aime les jeux vidéo. » rétorque son garçon. « Si tu meurs, tu peux recommencer. »

Il pue la peur.

« Viens ici. » dit le loup. « Stiles. »

Son garçon se rapproche, lentement d'abord, puis il plonge dans l'étreinte du loup.

Son corps mince tremble d'une terreur à peine réprimée. Sa respiration est superficielle et rapide. Le loup lui frotte les mains dans le dos, comme sa maman le faisait pour lui quand il était petit et effrayé.

« Si tu t'en sors d'ici... » commence son garçon.

« Pas possible. »

« Juste... Fais semblant, d'accord ? » Stiles enfonce ses doigts dans l'épaule du loup. « Fais semblant. »

Le loup hoche la tête.

« Si tu réussis à sortir d'ici, mon père est à la prison de Mendota. Dis-lui... »

Son souffle s'interrompt. Il enfonce son visage dans la gorge du loup. Quand il parle, sa voix est saccadée.

« Papa, j'ai essayé de venir te voir, mais ils ne m'ont pas laissé faire. Je ne t'ai jamais oublié. Jamais. Je sais que tu n'as rien fait de mal. Je sais que ce n'était pas de ta faute. »

Les yeux du loup piquent.

« Tu me manques, papa. » Le souffle de Stiles est chaud et humide contre la peau du loup.

« Je ne crois pas vraiment au Paradis, ou à tout ce qui vient après ça, mais je vais essayer. Je vais essayer de croire que maman m'attend... »

Il prend une inspiration tremblante. « Nous serons tous les deux qui t'attendrons, d'accord, papa ? Ne sois pas triste. Nous t'attendrons tous les deux. »

Le loup frotte le dos de son garçon alors que la voix de celui-ci se dissout en larmes, et il regarde par-dessus son épaule.

La Mort regarde.

Ses larmes brillent comme le clair de lune.

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« Oh Seigneur ! » s'exclame Stiles, lorsque la porte s'ouvre à nouveau.

Derek resserre ses bras autour de lui.

« Ne me force pas à te traîner hors de là, Grande Asperge. » dit Kate en leur braquant ce qui ressemble à un taser.

« Okay. » marmonne Stiles. « Okay okay okay. »

Il pose ses mains sur les épaules de Derek et se redresse. Pendant une fraction de seconde leurs visages sont face à face, et il incline la tête pour effleurer rapidement leurs bouches. C'est trop bref pour appeler ça un baiser, pense-t-il.

« Mon Stiles. » murmure Derek.

« Mon loup. »

Stiles ne sait pas comment il trouve la force de se tenir debout, de se diriger vers la porte. Il s'arrête à mi-chemin et retire son sweat à capuche. Il le met en boule et le lance vers Derek. Derek l'attrape, et le porte à son visage.

Stiles incline sa bouche dans un sourire tremblant, et se dirige vers Kate.

« Non ! » Derek rugit, s'élançant soudainement. La chaîne le force à s'arrêter. « Kate, s'il te plaît ! »

Kate l'ignore. Elle sort de l'embrasure de la porte, et retourne dans la pièce principale.

Stiles la suit d'un air engourdi.

Kate claque la porte derrière eux...

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Il y a un autre Chasseur dans la pièce. Un homme d'âge moyen. Il a une cicatrice sur la joue. Ça tire un côté de sa bouche vers le bas comme une grimace. Il a une barbe rousse inégale.

« Dehors, hein ? » demande l'homme en regardant Stiles de haut en bas. « Moins de saleté. »

Kate ouvre la porte vers l'extérieur, et Stiles est surpris de voir qu'il fait jour.

Ça semble étrange qu'ils fassent cela à la lumière du jour. Ça serait plutôt le genre de chose à faire sous le couvert de l'obscurité, non ?

Mais au moins, il sentira la lumière du soleil sur sa peau une dernière fois...

Il y a une explosion soudaine de musique, et Barbe Rouge grogne et sort son téléphone de sa poche. Il y répond.

« Oui ? » Une longue pause. « Attends. » Il regarde Kate. « C'est Léon. Il dit que Chris est à la porte. »

« Chris ? Qui diable a parlé de cet endroit à Chris ? » demande Kate avec un air renfrogné.

« Il dit qu'il a capturé l'Alpha, et qu'il est en train de monter ici maintenant. »

Kate regarde Stiles, puis revient vers le Chasseur. « Merde. »

Elle s'avance, et attrape Stiles par le bras. Elle le ramène vers la porte de l'autre pièce, et la déverrouille. Elle l'ouvre, puis brusquement elle rit.

« D'accord, Grande Asperge. Je suppose que tu viens de te retrouver sur la liste des "choses à faire", pas vrai ? Et mon chéri, tu vas fermer ta gueule quand mon frère arrivera, pas vrai ? »

Stiles la regarde.

« Oh, je sais. » lui rétorque Kate. « Je sais. Pourquoi diable devrais-tu le faire, alors que je vais te tuer de toute façon, pas vrai ? Eh bien, ta coopération fait la différence entre "le faire rapidement" ou "le faire durer des jours". C'est à toi de voir. Pourquoi tu ne demandes pas à Derek à quel point je peux faire mal ? Juste quelque chose pour y penser. »

Elle le repousse à travers la porte, et la claque derrière lui.

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Derek est sous forme de loup.

Stiles trébuche vers lui, et l'entoure de ses bras.

« Je ne sais pas ce qui se passe. » murmure-t-il dans la collerette du loup. « Je ne sais pas. »

Derek gémit, et se blottit contre lui.

« Je crois... Je crois qu'ils ont capturé l'Alpha ! »

Derek se tend sous lui, puis un grognement sourd commence comme un grondement dans sa gorge, pour devenir de plus en plus fort, et de plus en plus fort...

Stiles le lâche et s'assoit.

« Derek ? » demande-t-il. « Der' ? »

Derek jette sa tête en arrière, et hurle !

Le son résonne dans les confins de la pièce, rebondissant sur les murs, le bruit atteignant un niveau presque douloureux.

Stiles met ses mains sur ses oreilles ! Le son résonne en lui...

Et puis c'est reparti, s'évanouissant dans le néant...

Et de quelque part à l'extérieur, de ce qui semble être à une grande distance, Stiles entend le hurlement en réponse de l'Alpha !

Les yeux de Derek clignotent en bleu, et il montre ses crocs dans un grognement...

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Note de la traductrice :

Je ne fais plus aucun pronostic de date pour le prochain chapitre, mais je vous promets qu'il sera mis en ligne.

Bonne continuation à vous tous !

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