Cette fic est écrite dans le cadre de la 78ème nuit écriture du FoF (Forum Francophone) pour le thème "Idée". Le FoF est un forum regroupant tous les francophones de ffnet où l'on peut discuter, demander de l'aide ou s'amuser entre nous. Le lien se trouve dans mes favoris. Rejoignez-nous !
Sirius n'avait jamais eu de bonnes idées. Il le savait, il avait eu sept années à Poudlard pour s'en rendre compte. A chaque fois qu'il proposait aux autres maraudeurs un moyen de faire les 400 coups, ils finissaient toujours par se retrouver dans un pétrin des plus inimaginables. Quand James ou même Peter suggérait une idée de mauvais coup à faire, ils s'amusaient à chaque fois et ne se faisaient jamais prendre. Il fallait avouer que leurs idées étaient peut-être moins farfelues et audacieuses que les siennes. Mais cette fois, il ne s'agissait plus de mauvais coup ou de farces qui ne leur vaudrait rien d'autre qu'une retenue s'ils échouaient. Les enjeux étaient beaucoup plus graves, plus importants… Il aurait aimé pouvoir en parler à Remus, lui, il aurait su analyser la situation avec sa logique légendaire et décider de si c'était une bonne idée ou non. Mais il ne pouvait pas se le permettre, il savait qu'il y avait un espion parmi eux et, malgré la confiance qui avait régné entre eux pendant sept années, il n'arrivait pas à faire taire la petite voix qui lui soufflait que Remus avait le profil parfait d'un espion. Non, c'était à James qu'il devait en parler, après tout, il était le principal concerné.
Il transplana à proximité de chez eux et parcourut les quelques mètres qui le séparaient de leur porte. S'assurant de ne pas avoir été suivi, il frappa deux coups lents et deux coups rapides à la porte qui s'ouvrit quasiment aussitôt sur Lily. Il se glissa rapidement dans l'entrée de la maison et la jeune femme rousse referma la porte derrière lui. Depuis qu'ils savaient qu'ils étaient l'une des cibles prioritaires de Voldemort, ils étaient obligés de se cacher et ne pouvaient prendre le risque d'être vus devant chez eux.
- Qu'est-ce qui t'arrives, Sirius ? demanda-t-elle d'un ton anxieux.
- Il faut que je vous parle. A tous les deux. J'ai peut-être une idée pour vous protéger mais il me faut votre avis.
Elle acquiesça d'un hochement de tête et ils se dirigèrent vers le salon où Harry jouait dans son parc, cherchant à attraper les dragons en peluche qui volaient au-dessus de lui.
- Qu'est-ce que j'entends, Patmol ? demanda James en les rejoignant. Tu aurais eu une idée ?
- Ne te moque pas. Je ne sais pas ce qu'elle vaut, c'est pour ça que je viens vous demander.
Ils s'assirent autour d'une table et Sirius reprit :
- Dumbledore vous a parlé du sortilège de fidelitas, non ?
- Oui, et c'est hors de question, trancha James. Dumbledore et toi êtes les seules personnes en qui nous ayons véritablement confiance, mais Albus n'est plus tout jeune et toi, tu passes ta vie à te battre aux côtés des autres aurors de terrain. Si l'un de vous meurt, tous ceux à qui vous aurez révélé notre emplacement seront capables de le divulguer.
- Sauf si je ne suis pas votre gardien, répondit Sirius. C'est l'idée que j'ai eue.
- C'est-à-dire ? demanda Lily.
- Le risque avec ce fidelitas, c'est que votre gardien du secret soit capturé par les mangemorts et soit tué ou révèle votre emplacement sous la torture. C'est d'ailleurs pour ça que, jusqu'à maintenant, je refusais d'être votre gardien, j'avais trop peur de craquer s'ils me torturaient. Mais supposons… Supposons que Voldemort ne trouve pas la bonne personne ?
- Quoi ?
- Un leurre. Vous choisissez quelqu'un d'autre, n'importe qui, tant qu'il ne viendrait à l'idée de personne qu'il puisse être votre gardien. Après ça, on crie sous tous les toits que je suis votre gardien du secret. Les mangemorts vont me pourchasser, chercher à m'attraper, mais même s'ils y parviennent, même s'ils arrivent à me faire craquer, ça ne changera absolument rien parce qu'ils n'auront pas la bonne personne ! Votre secret sera gardé par quelqu'un d'autre qu'ils ne soupçonneront jamais !
Lily acquiesça lentement.
- Je vois où tu veux en venir. Oui, ça pourrait marcher…
James semblait encore sceptique :
- Supposons que j'accepte que tu mettes ta vie en danger pour nous. Qui d'autre veux-tu qu'on choisisse comme véritable gardien ? Je te l'ai dit, je n'ai confiance qu'en toi !
- Peter.
- Peter ? s'étouffa James.
- Tu connais quelqu'un de plus discret, de plus invisible, de plus insoupçonnable que lui ? Il se fond dans la masse, il ne fait pas parler de lui, je ne suis même pas sûr que les mangemorts soient au courant qu'il fait partie de l'Ordre du Phénix !
James resta silencieux, semblant ne rien trouver à répondre. Il réfléchit pendant quelques dizaines de secondes avant de reprendre :
- Promets-moi que tu te cacheras. Que même si on applique ce plan, tu n'iras pas pour autant te jeter bêtement dans la gueule du loup.
- Bien sûr. Je n'ai pas l'intention de mourir tout de suite.
- Alors c'est d'accord. Je te laisse en parler à Peter.
Ils se levèrent et, avant que Sirius ne parte, James le rattrapa.
- Sirius ?
- Oui ?
- Merci. Merci pour tout ce que tu fais pour nous.
- Je t'en prie. Je te l'ai promis quand on est sortis de Poudlard, on survivra tous à cette guerre. Et je tiens toujours mes promesses.
Sirius transplana et arriva à quelques centaines de mètres de la maison de Peter. Oui, il en était persuadé. Pour la première fois de sa vie, il avait eu une bonne idée.
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