Cette fic est écrite dans le cadre de la 108ème nuit écriture du FoF (Forum Francophone) pour le thème "Autre". Le FoF est un forum regroupant tous les francophones de ffnet où l'on peut discuter, demander de l'aide ou s'amuser entre nous. Le lien se trouve dans mes favoris. Rejoignez-nous !

Note de l'auteur : J'avais eu cette idée dans une vieille fic, mais je l'avais un peu oubliée. Une conversation avec Destrange m'a fait me souvenir de ce scénario et le thème me plaisait bien pour exhumer cette idée en dehors d'une fic longue où elle était anecdotique. Destrange, merci à toi pour cette conversation, et si tu passes par là, j'espère que ma version des faits te plaira !


Leurs valises étaient prêtes, bouclées, au pied de leurs lits respectifs. Dans le château, une horloge sonnait une heure du matin. James, Sirius, Remus et Peter ne dormaient pas. Depuis le début de leur scolarité, puis de l'année, cette nuit-là leur semblait trop lointaine, trop irréaliste, pour qu'ils daignent y accorder de l'importance. Ce n'était qu'une semaine plus tôt que Peter avait abordé la question : « Qu'est-ce qu'on fait, pour notre toute dernière nuit à Poudlard ? ». Ils auraient pu faire les quatre cents coups une dernière fois, savourer pendant le trop peu de temps qu'il leur restait le confort et la sécurité du château qui les maintenait loin de la guerre, se transformer et arpenter la forêt interdite. Mais Sirius avait balayé ces propositions d'un revers de main : « Tout ça, on l'a déjà fait des dizaines de fois ». James l'avait confirmé, et, en essayant de poser des mots sur la façon dont il imaginait cette dernière nuit, il avait fini par murmurer, autant pour lui-même que pour les autres : « Il faut quelque chose qui fera que Poudlard ne sera plus comme avant notre passage. Quelque chose qui fera en sorte que les élèves se souviendront de nous éternellement ». Ils avaient encore passé plusieurs heures à y réfléchir, à écumer chaque possibilité de méfait, de coups tordus ou d'attaques sur d'autres élèves. Mais aucune ne leur paraissait suffisamment forte, suffisamment utile… Suffisamment mémorable. C'était finalement Remus qui, après une longue hésitation, avait fini par lâcher : « On a fait de la trop belle magie pour la laisser être oubliée dans un carton chez nous ». Ils avaient tous approuvé, et avaient passé la semaine à élaborer leur plan.

Il était déjà une heure et demie quand ils se faufilèrent en dehors de leur salle commune. James et Sirius partirent au premier étage. Ils trouvèrent rapidement Peeves qu'ils parvinrent à convaincre de les aider une toute dernière fois et, à eux trois, ils parvinrent à faire léviter suffisamment haut une immense armoire qu'ils laissèrent s'écraser au-dessus des appartements de Rusard. Ils n'eurent besoin d'attendre que quelques secondes avant que Miss Teigne ne surgisse devant eux, immédiatement suivie par son maître en robe de chambre.

- Voyous ! Sacripants ! Même pour la dernière nuit, je peux encore vous enchaîner par les chevilles au fond des cachots !

Rusard les entraîna dans son bureau et passa plus d'une heure à vociférer les pires injures qu'ils aient jamais entendues. Est-ce que lui aussi profitait de cette dernière nuit en sachant qu'il ne risquait plus de réprimandes de la part du professeur Dumbledore et qu'il pouvait déverser tout ce qu'il avait sur le cœur ? Peut-être. Probablement. Après une avalanche d'injures et de menaces, Rusard eut besoin de s'arrêter pour reprendre son souffle et, afin d'avoir quelques secondes de répit, ordonna :

- Videz vos poches !

James et Sirius s'exécutèrent et déversèrent sur le bureau trois bombes encrières à tête chercheuse, une dizaine de pétards explosifs, trois moitié de plumes en morceaux, cinq bouts de parchemins déchirés, six parchemins entiers, une mèche de cheveux roux liée par la tige d'une fleur de lys, un pendentif argenté et une montre cassée. Avant que le concierge n'ait fini d'inspecter le contenu, quelqu'un frappa à la porte et Remus passa la tête par l'entrebâillement.

- Excusez-moi de vous déranger, monsieur Rusard. Peeves est en train de saccager la salle des trophées. Les préfets de Serpentard essaient déjà de le raisonner, mais est-ce que vous pouvez nous donner un coup de main ?

Rusard laissa échapper une nouvelle vague d'injures et contourna son bureau pour se diriger vers la porte. Avant de la franchir, il se retourna vers James et Sirius :

- Si vous avez bougé d'un seul millimètre en attendant mon retour, je passe cette dernière nuit à vous étriper lentement ! C'est bien compris ?

Ils acquiescèrent sobrement et, une fois la porte refermée, Sirius se leva et saisit l'un des parchemins sur la table.

- Attends ! le retint James.

- Quoi ?

- On ne sait pas à quel point les autres seront inventifs. Donnons-leur un coup de main.

Il saisit une bombe à encre, l'éclata sur le sol du bureau de Rusard et trempa le côté pointu d'une moitié de plume dedans avant de prendre l'un des bouts de parchemin déchirés.


- JAMAIS VU UNE BANDE DE CAFARDS IMPERTINENTS ET PRÉTENTIEUX COMME VOUS ! VOUS ALLEZ M'AIDER A PROUVER A LA DIRECTION QUE SEULE L'AUTORISATION DU FOUET ET DES CACHOTS PEUT ENCORE SAUVER CETTE ÉCOLE !

Fred et Georges se ratatinaient sur leurs chaises au fur et à mesure des injures du concierge. Alors que celui-ci s'arrêtait de parler pour jeter dans un de ses tiroirs les fumigènes arc-en-ciel qu'il leur avait confisqués, un vacarme assourdissant retentit et les jumeaux eurent l'impression que le plafond s'écroulait sur leur tête.

- PEEVES ! Le jour où je t'attraperai !

Le concierge partit en furie du bureau et Georges se leva rapidement pour inspecter le tiroir où il avait jeté leurs fumigènes.

- C'est quoi ce truc ? demanda-t-il en sortant un rouleau de parchemin. Pourquoi il garderait ça ici ?

- T'es sérieux ? Le tiroir déborde des trucs les plus cools et dangereux qu'il a jamais confisqués, et toi tu regardes un vieux morceau de parchemin ?

Georges n'avait pas répondu et avait fait tomber dans sa main un papier beaucoup plus petit, glissé au centre du rouleau. Il le déplia et Fred se glissa derrière lui pour lire par-dessus son épaule :

Jure solennellement que tes intentions sont mauvaises, et soit fier d'appartenir à une autre génération de Maraudeurs.


J'espère que ça vous a plu !

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