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Fleamont Potter s'apprêtait à partir se coucher quand quelqu'un frappa à la porte. Son souffle se coupa et il tira sa baguette en se rapprochant lentement de la porte. Maintenant que les attaques de mangemorts étaient quasiment quotidiennes envers tous les sorciers qui prenaient position contre Voldemort, il avait appris à se méfier de quiconque se présentant chez eux. Et plus encore quand quelqu'un frappait à minuit passé. Il alluma la lumière de l'entrée et se rapprocha de la porte d'entrée.

- Qui est là ? demanda-t-il d'une voix tendue.

- Je suis Sirius Black, monsieur, répondit une voix adolescente mais tremblante. Je suis un ami de James, on s'était croisés une ou deux fois à King's Cross.

Fleamont ouvrit la porte pour faire face au meilleur ami de son fils. Mais il était loin du Sirius soigné, fanfaronnant et sûr de lui qu'il avait déjà rencontré. L'adolescent face à lui tremblait violemment à cause de la fraîcheur nocturne et de la simple robe qu'il portait. Devant son regard stupéfait, Sirius reprit :

- Je suis désolé de vous déranger à cette heure monsieur. Je… James avait dit un jour que je pourrais venir ici si… Si ce n'était plus possible avec mes parents… Je…

Il bafouilla quelques syllabes inintelligibles, semblant chercher ses mots et se désespérer lui-même de plus en plus de son incapacité à s'expliquer, mais une voix le coupa :

- Sirius ?

James également avait été réveillé par les frappements à la porte. Il était torse-nu, ne portant qu'un bas de pyjama, mais son regard était alerte et inquiet et il dévala les escaliers pour rejoindre son père. Une lueur de soulagement traversa le regard de Sirius. Fleamont avait beau être conscient de la situation de Sirius – il avait lui-même approuvé quand James lui avait rapporté d'avoir invité Sirius sans conditions chez eux – l'heure tardive et l'état déplorable de Sirius ne l'incitaient pas à baisser sa garde. Quand James arriva à sa hauteur, Fleamont tendit son bras devant lui pour l'empêcher d'avancer. Le regard de Sirius devint encore plus désespéré et James allait protester violemment quand Fleamont le coupa :

- Sirius, tu es le bienvenu chez nous. J'ai juste besoin que James te pose une question à laquelle tu es le seul à connaître la réponse. Simple précaution.

Sirius acquiesça vivement avec une lueur de reconnaissance dans les yeux pendant que James réfléchissait à toute vitesse.

- Où est-ce qu'on s'était cachés pour échapper à Rusard après avoir fait exploser des bombabouses dans les cachots ?

- Dans le passage de la statue de la sorcière borgne.

- C'est bien lui papa, confirma James.

Il écarta le bras de son père pour rejoindre Sirius et le prendre par les épaules avant de l'emmener vers l'intérieur. Maintenant qu'il était dans la lumière, Fleamont remarqua qu'il était dans un état encore plus lamentable qu'il ne l'avait pensé. Ses tremblements n'étaient pas seulement dus au froid. Sur toute la surface de son dos, sa robe était déchirée et ensanglantée et ils purent distinguer de longues rainures sanglantes sur sa peau. Fleamont souffla :

- Sirius, qu'est-ce que…

- Je suis désolé monsieur, je vous jure, assura Sirius, la voix plus tremblante que jamais malgré l'étreinte de James qui avait passé un bras autour de ses épaules. Mais je… Mon père… Enfin il…

- Tu n'as pas à te justifier, mon grand, assura Fleamont. Si ton père est responsable de ça alors t'enfuir et venir ici était la meilleure chose que tu avais à faire.

Les yeux de Sirius brillèrent de reconnaissance et il le remercia d'un rapide hochement de tête ému, semblant incapable de prononcer le moindre mot. Fleamont parut lutter pour mettre de l'ordre dans ses pensées malgré la fatigue et l'heure tardive.

- On va… On va voir ce qu'on peut faire pour ton dos et… Te trouver une chambre où t'installer.

- Pour la chambre on peut voir ça demain papa, répondit James. Il peut dormir avec moi cette nuit.

Sirius acquiesça vivement :

- Oui ne vous embêtez pas m'sieur ! J'ai besoin de rien, ça va aller et…

- Ne dis pas de bêtises, le coupa Fleamont.

Il se dirigea vers la cuisine et revint avec plusieurs fioles de potions et un pot de crème qu'il tendit à James.

- Anti-douleur, désinfectant, et cicatrisant, énuméra-t-il en les désignant une par une. Viens me demander si vous avez besoin de quoi que ce soit d'autre.

- Merci 'pa. Ca va aller, assura James.

James entraîna Sirius vers l'escalier et, vu la facilité avec laquelle il le monta, Sirius soupçonna Fleamont de lui avoir jeté un sort de lévitation pour lui éviter de trop mobiliser ses jambes et son dos.


Sirius finissait de faire le lit de la chambre mitoyenne à celle de James. Cela faisait quatre jours qu'il était arrivé chez eux, et, si les potions et crèmes que James lui faisait prendre à intervalles réguliers avaient rapidement arrêté les saignements de son dos, il commençait à peine à pouvoir marcher correctement sans que la douleur ne le gêne. La mère de James l'avait accueilli avec autant d'assurance et de réconfort que Fleamont dès le lendemain matin et n'avait pas posé plus de questions. Il avait continué à dormir dans la chambre de James pendant quelques jours mais Euphemia avait fait remarquer qu'il faudrait penser à l'installer de façon plus durable dans la maison. La remarque avait en partie étonné Sirius. Lui-même n'était pas encore en état de réfléchir à l'avenir. Depuis qu'il était chez James, il voyait cette période comme une pause, une parenthèse dorée en attendant de trouver la force de retourner affronter son père dont la colère aura été décuplée par sa fugue. Mais les parents de James, eux, ne semblaient pas le voir de cet œil. Ils lui avaient nettoyé et remis à neuf l'une de leurs chambres inoccupées, s'inquiétaient de tout ce qui pourrait lui manquer jusqu'au détail le plus insignifiant. Alors que James finissait de nettoyer les placards de ce qui serait la chambre de Sirius, Euphemia passa la tête par la porte :

- Les garçons, quand vous aurez fini, vous viendrez avec moi à Londres ? J'ai plusieurs achats à faire, je vais avoir besoin de bras. Et on en profitera pour racheter des robes à Sirius, ça ne m'avait jamais marquée mais tu es un peu plus grand que James en fait.

Depuis qu'il était arrivé ici sans la moindre affaire, il portait des vêtements de James et n'avait jamais été embêté par le fait que ses robes lui arrivaient au-dessus des chevilles.

- Oh, nota Sirius. Je… Ce n'est pas la peine… Enfin j'en ai des robes et…

- Chez tes parents, tu veux dire ? demanda Euphemia d'un ton laissant entendre que c'était une question rhétorique. Autant dire que tu n'en as plus, donc. Je vous attends devant la cheminée dans cinq minutes.

Elle ressortit de la chambre et Sirius interrogea James du regard, semblant troublé par la réaction de sa mère.

- Tu t'attendais à quoi, Patmol ? A ce qu'on finisse par te renvoyer là-bas ? Si tu envisages seulement de remettre un pied chez ton père, je t'enferme dans cette chambre jusqu'à ta majorité. Et je suis prêt à parier que mes parents m'aideront tous les deux à condamner la porte.


- Faites attention à vous, souffla James en étreignant sa mère sur le quai de King's Cross.

- Tu n'as pas d'inquiétudes à avoir, assura-t-elle. Soyez sages, donnez-nous des nouvelles. Et on se revoie à Noël de toute façon, ça va vite passer.

Elle étreignit également Sirius. Son regard devint subitement inquiet et elle précisa :

- Quand je dis que l'on se revoie à Noël, ça vaut aussi pour toi bien sûr. Ne songe même pas à rester seul à Poudlard ou à aller ailleurs.

Sirius rougit légèrement mais acquiesça d'un hochement de tête ému. Il s'était attendu – ou avait du moins espéré de toutes ses forces – être accueilli chez les Potter quand il s'était enfui de chez son père. Mais il n'avait pas imaginé être recueilli à ce point, se voir offrir une maison, une famille, des parents qui l'aimaient. Il n'avait pas imaginé être considéré comme un fils et, parce que les parents de James savaient qu'il ne se sentait pas légitime comme tel, ils s'appliquaient à le lui rappeler chaque jour, à chacune de leurs phrases.


Fleamont faisait léviter des guirlandes au-dessus de la cheminée et demanda :

- Tiens mon chéri, tu veux bien les attacher s'il te plaît ?

Sirius venait d'entrer dans le salon et se figea une seconde avant de ressaisir :

- James est dans sa chambre monsieur. Mais oui, ne bougez pas.

Il monta sur une chaise pour prendre la guirlande et la fixer pendant que Fleamont répondait :

- Je le sais, qu'il est dans sa chambre. C'est à toi que je parlais.


James entra dans la salle à manger peu après que Euphemia les ait appelés pour le déjeuner mais Sirius brillait par son absence. Elle l'appela une seconde fois, sans réponse, avant de soupirer :

- James, s'il te plaît, tu veux bien aller voir ce que fabrique ton frère s'il te plaît ?


Sirius s'étira en bâillant dans son lit.

- Bon anniversaiiiiiire !

Les cris des maraudeurs dans ses oreilles dès le réveil le firent grimacer mais il se redressa quand James menaça d'entamer une bataille d'oreillers pour le tirer du lit.

- Vas-y, ouvre tes cadeaux ! lança Peter.

Le regard encore ensommeillé de Sirius se posa au pied de son lit où une pile de cadeaux l'attendait.

- Quoi ? Je… Tout ça ? D'où ça vient ? s'étonna Sirius, habitué à n'avoir que les trois paquets des maraudeurs.

- De nous trois, répondit James. Ah, et mes parents en ont envoyé cinq ou six également.


Fleamont et Euphemia leur adressèrent un geste de la main pour attirer leur attention quand ils descendirent du train. James et Sirius les rejoignirent mais, du coin de l'œil, Sirius ne put s'empêcher de remarquer Regulus qui partait avec son père. Regulus ne bronchait pas, il avait gardé les yeux baissés face à Orion et le suivait à présent vers la sortie de la gare, les mains croisées dans le dos. Seule la tension de son corps trahissait une légère appréhension et Sirius savait aussi bien que lui qu'il se dirigeait vers des remontrances, peut-être même des coups, pour chacun de ses écarts de l'année écoulée. Alors que Regulus disparaissait de son champ de vision, Fleamont accueilla Sirius d'une accolade. Sirius repoussa Regulus de son esprit en rendant son étreinte à son père d'adoption. Après s'être souvenu aussi nettement d'où il s'était échappé un an plus tôt, il ne pouvait que savourer le fait d'avoir désormais été recueilli dans une véritable famille, avec des parents qui l'aimaient et le chérissaient autant que leur propre fils.


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