Cette fic est écrite dans le cadre de la 158ème nuit écriture du FoF (Forum Francophone) pour le thème "Immoral". Le FoF est un forum regroupant tous les francophones de ffnet où l'on peut discuter, demander de l'aide ou s'amuser entre nous. Le lien se trouve dans mes favoris. Rejoignez-nous !
Note de l'autrice : Si ça peut vous aider à visualiser pour ceux qui ont la référence, pour l'OC de ce texte, Edmund Connor, j'imaginais beaucoup le Répurgateur, le personnage joué par Elie Semoun dans Kaamelott avec ses nombreux "Au bûcher !" indignés. ENJOY !
Dumbledore fit tinter son couteau contre son verre et le silence tomba dans la Grande Salle.
- Mes enfants, j'ai une annonce à vous faire. Sur ordre du ministère de la magie, nous recevrons désormais dans notre école Mr Edmund Connor en sa qualité de législateur de moralité.
- De quoi ? s'exclamèrent en chœur James et Sirius.
Ils dévisagèrent l'homme brun, petit, trapu avec un visage angulaire se lever en remerciant Dumbledore d'un signe de tête.
- Je vous remercie pour votre accueil, monsieur le directeur, salua Connor d'une voix étonnamment suraiguë. Comme vous le savez, en dehors de ces murs, une guerre sans merci se livre entre le ministère et le groupe qui se fait appeler les mangemorts. Nous jugeons donc nécessaire d'attaquer ce problème à la racine, soit dans cette école. Chacun des pires mages noirs que les aurors affrontent en ce moment même a un jour été un élève dont la moralité déviante n'a pas su être décelée et traitée à temps. J'interviendrai donc à Poudlard aussi longtemps qu'il le faudra pour déceler tous les comportements suspects ou immoraux chez chacun d'entre vous et pouvoir ainsi vous conseiller au mieux pour revenir dans le droit chemin tant que cela vous est possible. Dans ce but, j'afficherai dès ce soir dans chaque salle commune une liste de recommandations comportementales que vous devrez vous efforcer d'adopter au plus vite.
- Il devrait pas être déçu du détour, approuva Sirius.
- Fais attention, souffla Remus, ce type a l'appui du ministère et ils ont dû forcer la main de Dumbledore. Ca peut coûter cher de se le mettre à dos.
Les yeux de Sirius pétillaient déjà de l'excitation qui l'envahissait quand il préparait un mauvais coup.
Les maraudeurs avaient espéré que, sorti des panneaux ayant recouvert les murs des couloirs et des salles communes, le législateur de moralité du ministère se montrerait discret. Ils furent détrompés dès le deuxième soir, lorsque McGonagall l'accompagna dans leur salle commune pour expliquer qu'il passerait la soirée avec eux pour juger de leur attitude jusqu'à ce que chacun aille se coucher. S'il fut fixé par des dizaines de paires d'yeux curieux dans un premier temps, les Gryffondors finirent rapidement par ignorer l'homme qui s'était installé dans un fauteuil dans un coin de la salle et ils recommencèrent à vaquer à leurs occupations. Les maraudeurs avaient entamé leurs devoirs à faire quand Lily se rapprocha d'eux :
- Excuse-moi Lupin. J'étais malade lundi dernier et j'ai raté le cours d'arithmancie, est-ce que par hasard tu aurais tes notes pour que je puisse les recopier s'il te plaît ?
- Bien sûr !
Remus sortit une liasse de parchemins de son sac qu'il tendit à Lily. A l'instant où les mains de la jeune fille se posèrent également dessus, une voix résonna :
- JEUNES GENS !
Connor fondit sur eux à une vitesse qu'ils n'auraient pas soupçonnée et reprit :
- Je vous prierai de vous abstenir d'une telle démonstration de sentiments !
- D'une… QUOI ?! s'étouffa Lily.
- Ne faites pas l'innocente mademoiselle, vos mains se trouvaient à moins d'un centimètre de celles de monsieur et de telles démonstrations d'affections publiques n'ont pas leur place dans une école !
- Je lui donne mes notes de cours, je ne l'ai même pas touchée ! protesta Remus.
- Je croyais que vous étiez supposés surveiller des comportements de futurs mangemorts ?! répliqua James révolté.
- De nombreux couples font partie des fidèles de Vous-Savez-Qui ! protesta Connor. Je refuse de prendre le risque de voir des couples se former sous ma surveillance pour qu'ils deviennent aussi tristement célèbres que les Carrow ou les Dolohov qui éduquent dores et déjà leurs enfants dans la même direction qu'eux ! Veuillez vous séparer immédiatement avant que je ne sévisse !
- Je. Lui. Donne. Mes. Notes ! répéta Remus.
Lily n'insista pas plus malgré son air à la fois révolté et choqué et s'éloigna, les notes de Remus dans la main. Visiblement rassuré et satisfait, le législateur retourna s'asseoir dans son fauteuil. Remus était resté immobile, visiblement choqué, mais il finit par se retourner vers James et Sirius et murmurer :
- Je retire ce que je vous ai dit avant-hier. Faites-lui vivre un enfer à ce type, vous avez ma bénédiction de préfet.
Cette fois, les yeux de James brillèrent autant que ceux de Sirius.
- Objets à caractère intelligents et nauséabonds ! s'exclama Connor. Objets à caractère intelligents et nauséabonds dans les couloirs ! J'exige un châtiment exemplaire dès à présent !
- Mon cher Edmund, commenta McGonagall, vous connaissez bien mal Poudlard et certains de ses élèves si vous vous insurgez pour quelques bombabouses à tête chercheuse. Tenez, ajouta-t-elle en agitant sa baguette, c'est nettoyé, l'incident est clos.
- Je dois avouer, Minerva, reprit Connor de sa voix suraigue, que je ne m'attendais pas à autant de décadence et de laisser-aller dans cette école ! Je suis surpris de la plus mauvaise des manières de constater que vous ne recherchez même pas les coupables !
- Autant chercher une aiguille dans une botte de foin, ces bombabouses ont pu être lancées de n'importe où et par n'importe qui. Elles sont en accès libre chez Zonko et ne font pas partie des substances dangereuses reconnues. Vous allez devoir apprendre à choisir vos combats, Edmund.
Il parut encore plus offusqué par sa réponse et s'apprêta à répondre mais il fut interrompu par une élève de première année qui passa devant lui en faisant éclater bruyamment un chewing-gum. Sa tête se dévissa pour suivre l'élève du regard et, quand il revint vers Minerva, la bouche entre-ouverte et les yeux écarquillés, le corps subitement pris de tremblements, celle-ci soupira :
- Si vous n'êtes pas capable de gérer à la fois deux choses que vous trouvez choquantes, je vous conseille fortement d'arrêter votre mission ici. Nous avons des professionnels hors catégorie dans cette école, vous savez…
La nouvelle selon laquelle le législateur de moralité, malgré ses cris suraigus et indignés, perdait tous ses moyens dès qu'il était confronté à plusieurs événements choquants de son point de vue, s'était répandue comme une traînée de poudre dans l'école. Les maraudeurs en avaient profité pour établir des plans d'actions, mais celui-ci semblait se tenir loin d'eux, volontairement ou non, depuis l'altercation avec Remus et Lily dans la salle commune. Alors que les élèves de Gryffondor attendaient dans le couloir devant la classe de Flitwick, la voix suraigue à laquelle ils étaient désormais habitués résonna :
- Objet sphérique de nature inconnue ! s'écria-t-il. Mademoiselle, veuillez cesser de suite ces agissements avec cette chose rebondissante dont les mouvements répétés ne peuvent que dissimuler des intentions de nuire !
- Mais… souffla Marlene McKinnon. C'est un yoyo m'sieur ! C'est moldu, c'est juste deux moitiés d'un rond autour d'une corde… Ca me déstresse.
- De nombreux mangemorts tuent, torturent ou pillent tous les jours en affirmant trouver là une activité déstressante ! Ces objets emprunts de magie noire n'ont pas leur place dans une école ! Je me vois dans l'obligation de sévir pour sauver votre moralit…
- Bonjour Monsieur ! lança Sirius en passant à côté de lui.
Connor jeta un œil vers Sirius et se figea subitement. Par-dessus sa robe aux contours rouge et or, Sirius arborait une écharpe de Serdaigle et un badge de Poufsouffle y était épinglé. Une cravate de Serpentard avait été nouée autour de son front et retenait les mèches de ses cheveux qui lui tombaient habituellement sur le visage.
- Belle journée n'est-ce pas ? renchérit James qui s'était habillé avec un mini-short et un débardeur orange.
A nouveau, le législateur ne répondit rien, son corps pris de tremblements pendant que son regard horrifié ne cessait de faire des allers-retours de plus en plus rapides entre eux deux. A côté d'eux, Marlene rangea sans inquiétude son yoyo dans la poche de sa robe. Flitwick ouvrit la porte de sa classe à ce moment-là et, si ses sourcils se haussèrent de surprise devant les accoutrements de James et Sirius, il parut comprendre en voyant Connor tétanisé devant eux.
- Entrez jeunes gens, je vous en prie, lança-t-il simplement. Monsieur Black, les écharpes et badges sont en libre service à la laverie mais les cravates sont personnelles, vous devrez rendre à son propriétaire celle que vous avez empruntée, précisa-t-il en désignant la cravate de Serpentard.
- Pas de souci, m'sieur ! confirma Sirius. Regulus a dit que je pouvais la garder toute la journée tant que je lui ramenais une photo à la fin.
- Je me vois dans l'obligation de sévir radicalement ! s'écria Connor. Vous serez tous deux contactés par le ministère en vue d'une audience disciplinaire qui prendra pour vous les meilleures décisions afin de vous remettre dans le droit chemin !
- Alors, autant pour les fringues de la dernière fois j'aurais pu comprendre, avoua Sirius, autant là on parle juste d'un peu de boue sous nos chaussures…
- Les mangemorts aussi n'évoquent que quelques saletés ou troubles de moindre importance lorsqu'ils font s'effondrer des villages entiers ! Je ne permettrai pas que ceci se produise sous ma surveillance !
Avant que James n'ait pu protester, des éclats de voix résonnèrent en direction des cachots et ils se tournèrent vers Rodolphus et Rabastan Lestrange, Rogue, Rosier, Rookwood et Bellatrix qui arrivaient dans le hall en discutant joyeusement.
- Je suis prêt à me montrer bienveillant une dernière fois à votre égard, reprit Connor, mais c'est mon dernier avertissement ! A partir de maintenant, je souhaite que votre comportement s'améliore du tout au tout et que vous preniez exemples sur vos camarades de Serpentard ici présents qui font preuve jour après jour d'une morale irréprochable !
- Le cours est terminé ! annonça McGonagall.
Les élèves rangèrent leurs affaires et quittèrent la classe à l'exception de Lily qui s'approcha du bureau de la professeure.
- Excusez-moi Madame, est-ce que je peux vous poser une question sur ma note à mon dernier devoir ?
- Bien s…
- Tentative de corruption d'un professeur de l'école ! s'exclama la voix habituelle suraiguë. Mise à profit d'un temps non-dédié à l'enseignement en vue d'obtenir de quelconques avantages déloyaux !
Les regards désormais blasés de Lily et de McGonagall se tournèrent en même temps vers le législateur mais, avant qu'elles n'aient pu dire le moindre mot, une gigantesque explosion retentit à l'entrée de la salle. Des dizaines de pétards roses et rouges crépitèrent en forme de cœur, des fusées arc-en-ciel partirent à toute allure pour noyer la classe dans un déluge de couleurs et des petits cupidons volaient par-dessus en chantant des cantiques avec une voix encore plus aigue que celle de Connor. Déjà choqué, son regard volant de plus en plus vite entre chaque éclat de couleur de la pièce, le regard du législateur se reposa sur James et Sirius qui se tenaient à l'entrée de la salle.
- Bah quoi ? demanda James. Vous nous avez demandé de cesser de corrompre nos âmes comme des futurs mangemorts.
- Alors on a décidé de faire preuve d'amour pour vous montrer notre bonne volonté, compléta Sirius.
Finissant sa phrase, il se retourna vers James et passa ses bras autour de son cou avant de l'embrasser fougueusement devant les regards consternés de Connor, Lily et McGonagall. James l'enlaça en lui rendant son baiser qui s'éternisa jusqu'à ce qu'un énorme bruit de bois cassé les fasse sursauter. Les bras toujours passés autour de l'autre, ils se détournèrent pour voir le corps de Connor inconscient sur la table sur laquelle il s'était visiblement effondré. Une minute de silence tomba dans la pièce avant que McGonagall ne le rompe :
- Miss Evans, voulez-vous aller prévenir le directeur ? Il doit envoyer un hibou au ministère pour les informer que leur législateur de moralité semble cassé.
Lily acquiesça et s'esquiva, non sans adresser à James et Sirius un regard à la fois hilare et stupéfait.
- Quant à vous deux…
James et Sirius s'étaient légèrement séparés l'un de l'autre et attendirent la sentence de McGonagall qu'ils savaient inévitable depuis qu'ils avaient mis leur plan au point.
- Dois-je dores et déjà vous adresser mes félicitations pour vos fiançailles ?
En espérant que ça vous ait plu autant que je me suis amusée à écrire ma connerie !
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