Coucou ! Parce que c'est le week-end, vous avez bien le droit à la suite, non ? Bon, avouez tout de même que je suis sympa (comment ça non ! o_O Hum, soyez sages les enfants, ou bien je ne ferais plus d'efforts ! :p )
L'histoire se poursuit. Faites-moi savoir si un truc vous échappe. Honnêtement je ne pense pas mais allez savoir !
Là encore, je fais intervenir l'équipe de House (l'ancienne, parce que je n'ai encore rien fait avec la génération Taub - Thirteen. Et puis je vous rappelle que cette fic se situe au niveau de la saison 3, donc...) Puisqu'on y vient, j'ai inclus un cas dans cette fic (peut-être plus, je ne sais plus en fait) Mais franchement les subordonnés de notre cher diagnosticien n'ont pas d'incidence sur l'histoire…
Merci beaucoup pour vos reviews encourageantes les filles :D Ça me fait très plaisir et me pousse à continuer de vous poster la suite malgré un certain manque de temps.
Good Read ;)
Chap' 3
Trois semaines que ce genre de situation durait. Trois semaines qu'il usait de non-dits envers elle. Trois semaines qu'elle cherchait à comprendre ce qu'il manigançait. Trois semaines que rien ne changeait et que tout perdurait dans un contexte qui l'étouffait lui et qu'elle avait peur de mal interpréter. Et alors que le lendemain elle lui donnait certaines prérogatives après l'avoir trouvé dans une salle de consultations, il décida enfin de se lancer plus explicitement, ce que lui-même il ne comprit pas vraiment venant de lui.
Est-ce que j'ai bien entendu ?
Vous avez très bien compris ce que je viens de dire.
Restant interdite, elle prit d'abord sa déclaration pour utopiste. Et puis, quand elle vit que son expression était des plus sérieuses et ne démontrait en aucun cas l'envie de se jouer d'elle ou de l'humilier, elle devint indécise et une peur inconsidérée prit forme et se dessina sur son visage jusque là effaré. De son côté, il ressentait la même indécision car même s'il paraissait sûr de lui, au fond il était totalement ébranlé.
Vous savez aussi bien que moi que…
Je sais aussi bien que vous que je suis loin d'être la copie conforme de ce que vous attendez, mais depuis le temps ce n'est pas une raison. Et ça, vous n'avez pas besoin de moi pour le savoir.
Bien consciente que tout ça ne sortait pas de son imagination, la Doyenne n'en revenait pas. Elle était tout simplement stupéfaite, sidérée par ses propos qui ne lui semblèrent pas être des paroles en l'air. Lui qui agissait souvent ignominieusement, qui prenait très probablement un malin plaisir à la faire tourner en bourrique sans se soucier des conséquences que ses actes auront… Maintenant, il venait de la renseigner à sa manière sur la conduite qu'elle devait adopter envers lui, si toutefois elle y consentait, ce qui s'avéra certainement être le cas puisqu'elle s'avança vers lui et l'embrassa sur la joue avant de sortir de la pièce.
Le soir venu, il l'avait attendu, ce qui ne l'étonna pas beaucoup. Il lui avait proposé d'aller prendre un verre, ce qui la surprit un peu plus. Néanmoins, elle avait accepté en se disant que pour une fois les choses n'allaient pas se manifester en allant dans un seul sens. Toujours aussi vitriol qu'en milieu professionnel, il s'était cependant montré plutôt désopilant et elle avait apprécié son humour assez particulier dont il s'était servi pour lui laisser parfaitement entendre ses motivations. Pour ce qui était de son point de vue, elle avait abondé dans son sens pour plusieurs choses car c'était également ce qu'elle ressentait, sans parler de sentiments. Malgré l'envie qu'elle avait éprouvé à le vouloir auprès d'elle, elle s'y était refusée en ayant été très claire avec elle-même. Cela dit, elle ne lui avait pas dit non lorsqu'il avait voulu l'embrasser…
Quelques jours s'étaient écoulés et, même s'il n'y avait eu que deux soirées loin d'être plongées dans la solitude et l'ennui, ils étaient conscients l'un comme l'autre que les choses étaient en train de se forger entre eux. L'oncologue, qui était tout à fait au courant de la situation, avait une sorte de rituel avec la Doyenne. Souvent, il venait discuter avec elle en abordant un sujet qui ne portait que sur le diagnosticien, et elle se confiait beaucoup à lui en sachant pertinemment que la plupart des choses qu'elle lui disait lui étaient ensuite répétées. Toutefois, même si le jeune médecin raisonnait inéluctablement son ami sur le fait de comment se comporter avec elle, entre autre, il s'imposait certaines limites afin de ne pas trop s'insinuer dans leurs histoires.
Bizarrement, cela faisait bien trois ou quatre jours que House ne faisait plus de confidences à Wilson. Ce dernier considérait que c'était sûrement bon signe car, conscient qu'il ne lui racontait pas tout, il savait bien que les choses qu'il ne lui disait pas étaient celles pour lesquelles il y accordait le plus d'importance, le plus de sérieux. Quant à Cuddy, elle avait rassuré l'oncologue qui se faisait du soucis sur le fait que les choses allaient prendre du temps avec House. C'est vrai qu'elle n'était pas la patience incarnée pour ça, qu'elle avait même parfois tendance à brusquer un peu les choses dans une relation. Mais elle lui avait assuré qu'elle était prête à attendre le temps qu'il faudra parce qu'elle était sûre des sentiments qu'elle éprouvait à l'égard du diagnosticien, et que pour cette raison elle pensait que ça valait le coup d'attendre.
Chez lui, alors qu'il zappait sur des chaînes télévisées qu'il jugea vite inintéressantes, il eut l'envie inexplicable d'aller s'installer au piano, comme bien souvent. Dès qu'il composa la première note, il improvisa librement la suite en s'abandonnant à ses pensées qui semblaient lui souffler la partition que sa main droite traduisait en mélodie tandis que la gauche se chargeait de l'accompagnement. Des pensées lointaines, enfouies quelque part sans pour autant y être vraiment. Des pensées semblables à celles dans lesquelles on se plonge assez rarement et où on finit par s'y perdre. Et pour accompagner le tout, un verre - dont la forme était évocatrice - trônait sur la surface d'un noir brillant et contenait son breuvage de prédilection. Couleur et parfum lui sont propres. D'une teinte diluée entre le jaune et le brun, son odeur assez forte était vite reconnaissable. Il n'y avait pas l'ombre d'un morceau de glace pilée pour éviter de le brutaliser. Ce liquide avait ses habitudes dans ce verre qui, lui, avait l'habitude d'être posé là chaque soir sur cet imposant instrument. Lui-même, avait l'habitude d'être sensuellement caressé par les mêmes doigts qui avaient, eux, pour habitudes de porter ce verre à la bouche de leur propriétaire et de pianoter sur les touches bicolores de ce piano. Les gestes avaient beau être les mêmes tous les soirs, ce qu'on pouvait entendre était toujours différent avec cependant le même registre. C'était magnifique et triste à la fois, ce qui est en fait paradoxal. Mais peut-être que les belles choses sont tristes en fin de compte et que la tristesse a un fond de beauté. Quoi qu'il en soit, à chaque fois qu'il jouait des 36 noires et des 52 blanches, il communiquait ses sentiments. Ses pulsions émotionnelles semblaient préférer se manifester musicalement plutôt que verbalement. Et sur la note finale qui persista dans le silence de la pièce, il se demanda s'il devait continuer à lui dire 'vous' ou commencer à lui dire 'tu'.
Un nouveau jour commençait et le diagnosticien n'avait toujours pas de cas à traiter. Sortant de l'ascenseur, il claudiqua jusqu'à son bureau où il y déposa sac, casque et blouson avant d'aller retrouver son équipe dans la salle d'à côté.
Vous n'avez rien de mieux à faire que de jouer les statuts de sel ?
Vous proposez quoi ? Qu'on invente un cas et qu'on fasse semblant de le résoudre ? Proposa ironiquement le neurologue.
Hum, ce serait toujours mieux que de rester assis sur son cul à reluquer ses collègues, n'est-ce pas Chase ?
Le jeune médecin ne trouva rien à dire et se retrouva bête sous le regard interrogateur que lui lançait la jeune femme.
Oh je vous en prie Cameron, ne prenez pas cet air ébahi ! Fit-il en souriant. Et sinon, ne vous en faites pas. Je vous ai déjà trouvé un planning très complet !
Et on est censé faire quoi ? Nettoyer votre bureau et lustrer votre moto ? Répondit une fois de plus l'homme de couleur.
Rhô, ne soyez pas rabat-joie ! Dit-il en allant se préparer une tasse de café. Chase, vous irez faire un tour avec le docteur Goldstein. La chirurgie, ça vous connaît ! Cameron, les urgences n'attendent plus que vous. Et interdiction de nous ramener encore des accidentés de la route ! Quant à vous Foreman, vous prendrez ma place aux consultes. Je ne sais pas pourquoi mais depuis quelques temps les patients m'apprécient de moins en moins !
Les trois subordonnés quittèrent la pièce d'un air atterré et allèrent effectuer leur tâche chacun de leur côté. Pendant ce temps, leur patron sirotait tranquillement son café avant que l'oncologue ne vienne à sa rencontre.
Toujours pas de cas ?
Quelle tristesse, hein ? Tu crois que Cuddy essaie de me ménager ou qu'elle le fait exprès pour que je fasse chou blanc ?
Le plus jeune prit place sur une des chaises, face à son interlocuteur.
Tu comptes aller où avec elle ?
Tu veux que je parte ? Je sais bien que je t'exaspère, mais tout de même !
Oui, tu m'exaspères… Elle tient à toi, ne l'oublie pas.
Tu devrais t'enregistrer, ça t'éviterait de me rabâcher cent fois la même chose !
House, je ne plaisante pas !
Le concerné baissa les yeux, puis la tête. Il savait bien qu'il ne rigolait pas, il aurait préféré d'ailleurs. Ce genre de situation n'était pas pour lui et cette conversation le gênait.
Qu'est-ce que tu veux savoir ? Si tout va bien ? Si elle n'est pas trop frustrée ou…
Arrête, je ne suis pas ici en tant que sexologue ! Déclara-t-il un peu sèchement. Je suis votre ami alors il est normal que je me fasse du souci.
Mais tu te fais du souci pour tout le monde, et pour pas grand-chose !
Oui, c'est sûr qu'avec toi il n'y a vraiment pas de quoi s'inquiéter !
Tu sais des choses…Soupçonna-t-il en plissant les yeux.
Conscient qu'il en avait encore trop dit, il dévia furtivement le regard. Une fois de plus, il venait de se faire démasquer et devait par conséquent quelques explications.
Je crois qu'elle attend quelque chose de ta part, un certain… engagement.
Elle te l'a dit ?
Non, mais elle l'a fait comprendre.
Elle veut de l'engagement alors qu'elle ne sait pas plus que moi où la route va nous mener…Avoua-t-il presque en murmurant.
Personne ne peut savoir ça à l'avance, House. Assura l'oncologue en observant attentivement son ami. Je pense que ses sentiments sont sincères, que ce n'est pas qu'une passade.
C'est sur ces dernières paroles que Wilson quitta son ami pour retourner vers ses occupations. En pleine réflexion avec lui-même, le diagnosticien n'arrêtait pas de penser à tout ceci. Il aurait préféré ne pas s'en faire, ne pas se poser la moindre question. Comment pouvait-on avoir tant de choses en tête ? Comparable à un système informatique tout ça. A l'excès, le résultat est le même : le disque dur bug et le cerveau sature.
Le reste de la journée, House assigna une fois de plus le soin à Foreman d'effectuer ses heures de consultations. Tout le monde y trouverait son compte : Cuddy aurait la preuve écrite qu'elles ont étés menées à bien (avec pour supplément la rédaction des dossiers médicaux) et House pourrait se consacrer à ses divers passe-temps. Tout le monde, mis à part le neurologue bien entendu. Mais il valait mieux déplaire à son employé plutôt qu'à son employeur, bien qu'il ne faisait pas grand-chose pour lui plaire en agissant ainsi. Par manque de volonté, il préférait les coller à un de ses acolytes pour éviter qu'elles ne s'entassent. Quant à Chase et Cameron, l'un était au bloc pour une intervention durant plusieurs heures tandis que l'autre se trouvait dans le bureau du diagnosticien afin de mettre un peur d'ordre dans la pile de paperasses que ce dernier n'avait pas rempli depuis des lustres.
La Doyenne n'en pouvait plus de cette journée. Une heure en consultations, réunion avec le Conseil d'Administration, quelques dossiers à traiter, entretien avec la famille d'un défunt, plusieurs coups de téléphone, encore des papiers à remplir… Qui osait dire que ce n'était pas éprouvant ? Sans parler de son ordinateur qui avait décidé de faire des siennes aujourd'hui. Quand ce n'était pas House… D'ailleurs, elle ne l'avait pas vu de l'après-midi. C'était probablement mieux ainsi, d'autant plus qu'elle était fatiguée et quelque peu sur les nerfs, ne nous demandons pas pourquoi…
Wilson avait eu des entretiens avec divers patients, le plus souvent pour un suivi médical. Il avait dû annoncer à l'un d'entre eux qu'il ne lui restait plus que six mois environ à vivre et à un autre que son cancer était en rémission. Il va de soit qu'ils ont tous deux étés surpris, pas dans le même sens cela dit. À chaque fois, l'oncologue se sentait mal, mais après tout il en avait l'habitude. Pour se sortir un peu de ce sentiment désagréable, il avait rempli sa part de dossier et effectué ses deux heures de consultations journalières.
Dans l'après-midi, Cuddy avait reçu un coup de fil de Benoît qui lui avait clairement dit qu'il avait envie de la voir et que donc il passerait le week-end à Princeton, ce qui était maintenant dans quatre jours. Vu ce qu'il y avait eu entre eux la dernière fois, elle était un peu gênée ; pas lui apparemment…
Rentrant chez elle, la jeune femme se rendit compte une fois de plus non sans une certaine affliction qu'elle avait bien réussi son parcours professionnel mais que l'autre facette de sa vie était aussi vide et délabrée qu'une ville abandonnée. Certes il y avait House, mais il était là sans vraiment y être. Il passait de temps à autres, rien de plus. Elle se disait que c'était peut-être mieux comme ça, mais ce n'était pas ce qu'elle voulait. Mais qu'est-ce qu'elle voulait ? Au fond, elle le savait très bien mais s'y refusait, pour l'instant.
Une fois arrivée, elle devait impérativement avoir la réponse à la question qui l'avait tiraillé toute la journée. Et avant de l'avoir, elle était loin de se douter que le lendemain elle ferait une confidence déconcertante à l'oncologue…
TBC…
Je ne pouvais pas m'en empêcher… Sorry ;)
