Malgré une semaine pas très facile, je vous poste la suite. Voyez comme je suis trop douée ! Non parce que bon en ayant eu un état de santé aussi pourri que celui que je viens d'avoir, vous pouvez m'applaudir pour ça (ou tout du moins vous réjouir, ça serait pas mal ! ) Et après avoir vu le monde des Urgences dans tous ses états, je reprends les cours Lundi alors autant vous dire que je préfère ne rien vous promettre pour la suite. Mais comme toujours, vous savez bien que je fais des efforts pour vous :)

Concernant ce chapitre, je n'ai pas grand-chose à vous dire. C'est la suite du drame traumatisant que Cuddy a vécu précédemment, ce qui est en fait tout à fait logique. Bref, là je parle pour ne rien dire donc je vais arrêter :p

À Huddyfanlove : je comprends tout à fait. Personne ne s'y attendais je crois, et peut-être même que moi non plus au moment où j'ai commencé à écrire cette histoire. Le drama ne me pose pas de problème. Ce dont j'ai un peu plus de mal, c'est écrire une scène comme celle précédemment parce que je ne supporte pas que l'on fasse du mal à Cuddy. Reste donc à savoir pourquoi j'arrive mieux à écrire un drame du genre catastrophe plutôt qu'une scène d'agression sexuelle ! Peut-être en fait parce qu'il s'agit de personne à personne.. En tout cas je te remercie pour ta review et j'espère que ce qui suit te plaira tout autant et ainsi de suite :)

Un grand merci à vous les filles ! Pour vos impressions, pour votre fidélité.

Quant au cliffhanger qui date du chapitre 3, sachez que ce n'est pas là que vous allez découvrir ce qu'il en est. Ça sera même dans un looooonnnnng moment ! XD (Sadique ? Je sais ! )

Good Read ;)


Chap' 5

La nuit fut courte et ponctuée d'insomnies. Combien de fois s'était-elle réveillée en sursaut ? Combien de fois avait-il eu le réflexe de la prendre dans ses bras ? Combien de fois avait-elle été prise de tremblements spasmodiques ? Combien de fois s'était-il mis à la bercer contre lui ? C'est difficilement qu'il ouvrit les yeux ce matin-là, anxieux à l'idée qu'il se faisait du moment qui allait suivre, et bien plus encore. Si on va au fond des choses, il lui avait évité une agression sexuelle. Du moins l'avait-il stoppé. La question était de savoir si oui ou non il y avait véritablement eu viol. House ne pouvait en être sûr, trop occupé à cet instant à se jeter sur cette ordure. Il supposait pourtant bien des choses, mais ne voulait pas les reconnaître. Et puis il verrait ça plus tard, l'heure n'étant pas aux interrogations.

Le bras droit placé sous sa tête, il la sentit bouger légèrement et sortit de ses pensées. Il appréhendait tout autant qu'elle le moment où leur regard allait s'accrocher, le moment où ils allaient prendre la parole pour qu'en découle moult choses. La chair de poule la fit émerger de son sommeil morne. Elle offrit alors l'agressive lumière du jour à ses yeux rougis. Doucement, il tourna quelque peu la tête dans sa direction et la vit fixer un point imaginaire sur le haut du mur qui leur faisait face. Sûrement était-elle progressivement en train de se remémorer les évènements de la veille. Il l'observa, furtivement pour ne pas qu'elle ne se sente encore plus mal qu'elle ne l'était déjà. Les larmes versées la veille avait séché sur ses joues. Sa lèvre trembla et instinctivement il exerça de sa main droite une légère pression sur son épaule. La jeune femme tourna immédiatement son regard vers lui, presque bouleversée de le voir à ses côtés, dans de telles circonstances. Il lui sembla qu'elle parut gênée lorsqu'elle se rendit compte qu'elle n'avait que ses sous-vêtements sur elle. Il la sentit frissonner et sans même réfléchir accentua sa prise sur elle en passant sa main libre sur le dessus du drap, au niveau de sa taille. Elle baissa les yeux, incapable de soutenir son regard tant elle se sentait mal.

Est-ce que ça va ? Demanda-t-il un moment après.

Sa question paraissait être stupide. Il savait bien que ça n'allait pas et que ça n'irait pas durant un long moment. Toutefois c'était comme naturellement que la question lui était venue. Elle fit signe de la tête que oui et, bien qu'il n'en était pas du tout convaincu, il jugea qu'il n'était pas nécessaire de pousser la discussion plus loin pour l'instant. Soudain, la jeune femme bondit du lit en emportant avec elle le drap qui s'enroula autour de son corps et alla s'enfermer dans la salle de bain. Surpris de cette réaction, le diagnosticien resta comme figé, le dos assurément plaqué au matelas. Il n'aimait pas montrer ses sentiments mais pour la première fois il reconnaissait qu'il tenait bien plus à elle qu'il ne l'aurait cru. Les évènements de la veille n'étaient sûrement pas anodins à tout cela. Il ne voulait pas lui faire de mal mais là c'était un autre homme qui lui en avait fait. Pour il ne sait trop quelle raison, il fut poussé par une soudaine envie de la protéger, de la rassurer.

Dans la pièce attenante, la jeune femme enfila un peignoir et ouvrit le robinet. L'eau fraîche la fit tressaillir. Le visage ruisselant, elle appliqua sur celui-ci une serviette éponge avant de se saisir du dentifrice et d'en répartir sur sa brosse à dents. Rafraîchie, elle n'osa pas se regarder dans le miroir mais intentionnellement cela arriva. Les traits tirés, les paupières lourdes et les yeux creusés, elle crut sur l'instant même ne pas se reconnaître. Elle avait honte, elle avait mal. Elle sentait le dégoût en elle. Ce sentiment de répugnance que l'on peut quelquefois ressentir en soi et qui ne nous laisse aucun répit… Qui pourrait la comprendre ?

Elle sortit au bout de quelques minutes avec pour seule apparence un visage blanc comme un Québécois et des yeux littéralement explosés. De cette façon, on pouvait dire qu'elle avait une allure cadavérique. Assis sur le lit, l'homme la regarda s'avancer vers l'armoire, non sans être alerte à son attitude.

Vous avez pleuré ? S'enquit-il curieusement.

Ce n'est pas pour pleurer que je me suis jetée sur les toilettes. Répondit faiblement la jeune femme.

Vos yeux ne seraient pas dans cet état si vous n'aviez fait que rendre vos entrailles…

Oui, elle avait pleuré. Pleuré pour tellement de choses en fait. Ce n'était pas qu'à cause de ce qui s'était passé la veille au soir. C'était aussi pour des choses dont il ne soupçonnait même pas la possibilité qu'elles puissent exister.

Il s'était levé et approché d'elle. Au moment où il l'avait vu farfouiller dans ses vêtements, il avait tout de suite su ce qu'elle avait en tête.

C'est inutile d'y penser.

Elle le regarda, surprise de son comportement. Pire encore, elle en éprouva une certaine gêne, de la frustration même. Décidément, elle était servie en sentiments. Son état émotionnel ne lui plu pas du tout. Elle aurait aimé être plus forte, ne serait-ce qu'au moins en donner l'impression. Elle sentit la main de l'homme chatouiller sa peau et ce contact fit naître en elle un nouveau sentiment. Elle plongea son regard dans le sien, incertaine.

Hors de question que vous alliez bosser aujourd'hui. Vous devez vous reposer.

J'ai un hôpital à gérer, je vous le rappel. Tenta-t-elle de se justifier.

Peu importe. Seul un foutu con d'égoïste pourrait vous laisser faire ce que vous vous apprêtez à faire.

Ses yeux s'écarquillèrent plus encore. Le regard ne quittant pas le sien, il était des plus sérieux. C'est probablement ça qui la déconcertait le plus.

Il faut que je…

Cuddy ! Gronda-t-il gentiment.

D'un signe négatif de la tête, House lui indiqua qu'elle perdait son temps à vouloir le contrer. Elle était têtue mais il était bien pire qu'elle, ce qui la fit sourire presque secrètement. Sachant que discuter avec lui serait peine perdue et qu'il avait entièrement raison, elle s'inclina. Un haut couleur gris pâle dans les mains, elle laissa ses bras retomber le long de son corps et sa main la quitta. Elle grimaça légèrement. Ce fut pourtant suffisant pour qu'il le remarque. Le diagnosticien prit une seconde fois son poignet gauche dans sa main et l'inspecta. Bien qu'il n'ait exercé aucune pression, elle avait de quoi grimacer si on la touchait à cet endroit. Violine, le poignet de la jeune femme portait une ecchymose tout juste naissante. Le regard de House devint grave, empli de haine. Il la sentit frissonner. Un frisson bien différent de ceux auxquels il avait eu droit depuis toutes ces années qu'il la connaissait.

Vous devez déposer plainte. Lui déclara-t-il sous forme d'ordre-conseil.

Sans même attendre de réponse de sa part, il partit dans sa salle de bain et en ressortit rapidement avec un tube de crème. Spectatrice de sa propre vie, elle n'avait pas bougé, se contentant de le regarder et d'attendre. House la fit asseoir sur le lit à côté de lui. Il déposa une noisette de crème sur le bout de ses doigts et la répartit sur la zone lésée. Ses os étaient fins, mais il n'y était pas allé de main morte pensa-t-il. Il était doux et attentionné dans son action. Elle se demanda même si elle l'avait déjà vu faire preuve d'autant de tendresse. Il ne voulait pas lui faire mal.

Lorsqu'il eut terminé, ce fut comme ce à quoi il s'était mentalement préparé. La jeune femme se crispa et lui glissa entre les doigts, bondissant sur ses pieds comme si elle venait de se prendre une décharge. Il se retourna dans sa direction et, la voyant animée d'une énergie qui n'était pas naturelle ni même saine, la saisit par les épaules. Elle se laissa faire, à bout de force. Ses yeux tournèrent au gris pluvieux et elle fit tout ce qu'elle put pour retenir ses larmes qui menaçaient de couler à tout moment.

Écoutez, il a usé de violence envers vous. Vous devez en parler à quelqu'un.

Sous ses mots, elle ressentit quelque chose de bizarre. Ça lui faisait aussi mal que ça lui faisait du bien. Elle ne savait pas trop pourquoi et se dit que cela n'avait pas d'importance. Sa tête était posée contre l'épaule gauche de l'homme, tournée vers la fenêtre qui donnait sur ce lit qui ne lui inspirait plus qu'horreur désormais. Elle prit de grandes inspirations, essayant tant bien que mal de se concentrer sur sa respiration. Au beau milieu du désordre cérébral qui lui vrillait les oreilles, elle perçut les battements de son cœur. Quelque part, peut-être, y trouvait-elle un certain réconfort. Quoi qu'il en soit, elle se laissa aller et semblait ne pas vouloir se séparer de lui. Il resserra sa prise sur elle, lui disant silencieusement qu'il était là pour elle, qu'elle ne devait pas avoir peur. Par moment, il faisait glisser une main dans ses cheveux. Il ne l'avait jamais vu dans un tel état de fragilité. C'était donc tout naturellement qu'il agissait envers elle, ce qui l'étonna plus qu'un peu, il faut bien le dire.

Les minutes défilèrent sans que leur position ne change. Toutefois, au bout d'un certain temps, il se recula un peu et la fit se détacher de lui. La chaleur de son corps s'étant retiré, il sentit quelque chose de frais contre lui. Il comprit alors qu'elle avait laissé couler les larmes avant même de porter l'attention sur son visage, dépité et nuancé de pâleur et de rougeur. Il lui releva le menton, essuyant cette goutte lacrymale qui s'était échappée de ses paupières.

Je dois passer à l'hôpital, histoire de faire comme d'habitude. Vous, vous restez ici.

Elle le regarda, simplement. Aucun mot ne pouvait sortir de sa bouche. En somme, elle n'avait rien à dire. Se contentant d'acquiescer, il y eut toutefois cette lueur d'appréhension dans ses yeux. Il ne pouvait que trop bien le comprendre, lui-même n'étant pas très rassuré à l'idée de la laisser seule à présent.

Je ne serais pas long. Dit-il en ramassant sa canne, abandonnée au sol pendant l'altercation des deux hommes. Enfermez-vous à double tour et restez tranquille, je reviens après.

L'expression de son regard ne changeait pas. Dans un élan d'affection, de compassion, et puis parce qu'il n'avait jamais aimé la voir dans un tel état de désolation, il l'embrassa sur le front. Un baiser à l'allure banal, rien de plus. Un baiser dont la signification était connue d'eux deux, en toute simplicité. Quoi qu'il en dise ou bien même qu'il en pense, il savait qu'il l'avait fait pour la rassurer, qu'il l'avait fait parce qu'il ne supportait pas de la voir triste et encore moins de la voir souffrir. Il le refusait, catégoriquement. Lui-même lui avait tellement fait de mal dans le passé, aussi bien éloigné que proche. Qu'un homme l'insulte le mettait hors de lui. Qu'un homme la frappe le rendait fou de rage. La violer… Il n'admettait pas ce manque de respect envers une femme. Comment était-il possible de faire pareille chose ? Il n'en savait rien. Il n'en avait jamais rien su. Peu lui importait la réponse qu'appelait cette question en fait. Tout ce qu'il voulait, c'était la protéger.

À peine était-il parti qu'elle se sentit dangereusement frissonner. Elle sortit brutalement de sa léthargie, la chair de poule lui provoquant une sensation désagréable. Cuddy inspira profondément et expira lentement, à plusieurs reprises. Il fallait qu'elle s'occupe, ne serait-ce que pendant un temps. Ce n'était pas possible de rester là les bras ballants à ressasser toute cette horreur, non. Elle décida de s'attaquer à ce qui représentait sa plus grande angoisse et qui se trouvait entre les murs de sa maison : sa chambre. Elle regarda le lit, figée. Effroyable était sans nul doute le mot qu'elle aurait pu mettre sur ce sentiment qu'elle avait en y étant à proximité. Les flashs de la veille lui revinrent. Tout lui apparut sous les yeux, comme les images d'un film. Il la maintenait. Il l'embrassait. Il la caressait. Il… Une horreur. Elle le sentait encore. Son souffle chaud qui s'abattait dans son cou. Ses lèvres qui glissaient sur son corps. Ses mains qui lui faisaient mal. Et puis… Une torture. Elle se saisit d'un bout de drap, et tira hargneusement dessus. Le contact avec le tissu la dégoûta. Pas la peine de les faire passer par la case lave-linge. Elle fit une grosse boule du tout et alla le jeter directement dans le container. Seule cette taie d'oreiller portant l'odeur du diagnosticien fut conservé.

Les sillons lui coulèrent le long des jambes. Qu'y avait-il de plus agréable qu'une délicieuse douche chaude ? Pour l'instant c'était tout ce qu'elle voulait. Certes ce n'était pas seulement une envie. C'était aussi un besoin qu'il lui fallait assouvir, vite. Ses mains sales disparaissaient, ses lèvres dépourvues d'amour la quittèrent. Cette chose, cette horrible sensation s'évanouit. Elle ne se leurrait pas, bien consciente que tout cela n'était qu'au sens physique du terme. Elle resta dix longues minutes sous la douche, regardant la mousse de son gel douche - dont elle ne cessait d'en rajouter à chaque fois - dévaler sa peau avant d'être avalé par le siphon. Ça et toutes ces impuretés dont elle était comme infestée. Elle avait l'impression de les sentir se détacher d'elle, de glisser jusqu'à ses pieds et de les entendre ensuite hurler leur désarroi le plus profond en plongeant dans la canalisation. L'illusion semble tellement réelle parfois… Une serviette autour d'elle, Cuddy se planta devant son miroir. Elle attrapa un peigne large et démêla sa chevelure ébène, refusant de se reconnaître dans son propre reflet. Elle ne voulait pas plonger son regard dans celui de cette femme qu'elle voyait en face d'elle. Ce n'était pas une forme de déni. C'était une façon de se protéger.

TBC…