Bonjour à vous ! Comme chaque Vendredi, voici la suite. Dans ce chapitre, l'équipe et Wilson sont présents (bien que relativement peu) Je ne vous en dis pas plus mais je pense de toute façon que vous ne m'en voudrez pas pour ça. La seule chose que je vous dirai, c'est qu'il ne faut pas vous inquiéter pour ce qui est d'un certain dialogue (hum, pas sûr que ça vous aide beaucoup mais bon…) Bref, comme toujours vous comprendrez mieux par la suite.
Merci une fois encore pour vos reviews, très appréciées comme vous le savez :)
Aussi, bonnes vacances à ceux et celles qui en ont. Profitez-en, et pas de bêtises ! LOL
Good Read ;)
Chap' 6
Pendant ce temps, House était arrivé à l'hôpital sans même avoir pris le temps de passer chez lui se changer. Il irait prendre une douche ici même et c'est avec chance qu'il se rappela avoir des affaires dans son bureau. Pressant le pas, il ne mit pas huit jours pour atteindre son service. Il devait informer son équipe de la particularité du jour et n'avait pas envie d'épiloguer plus de cinq minutes avec celle-ci.
Aujourd'hui est un jour spécial. Annonça-t-il comme si rien ne s'était passée. J'ai des consultes à faire et…
En quoi ce jour est-il différent des autres? Demanda le jeune urgentiste.
Mais attendez, j'ai pas fini ! Foreman et Cameron, vous irez faire mes heures de consultes. Et vous, pointa-t-il Chase de sa canne, vous ferez les consultes de Cuddy.
C'est encore un de vos petits jeux pour nous pourrir la journée ? Répliqua Foreman.
Je ne plaisante pas. Si c'était le cas, je ne vous dirai pas que la patronne est souffrante.
Les trois jeunes gens le regardèrent et furent presque étonnés du sérieux qui émanait de lui.
Qu'est-ce qu'elle a ? S'inquiéta la jeune femme.
Et moi, est-ce que je me fais du souci pour votre mère ?
C'est notre boss, on a le droit de s'inquiéter ! S'agaça le neurologue.
Elle n'est pas bien, je n'en sais pas plus que vous. Maintenant, exécution. Ordonna-t-il en leur désignant la sortie.
Une fois son équipe partie, il alla chercher un sac dans son bureau avant de prendre la direction des douches. Quinze minutes plus tard, il revint dans la salle qu'il avait quitté il y a peu. Il s'installa sur son fauteuil près de l'entrée et, après avoir avalé deux vicodin, fit tournoyer le tube orange entre ses doigts. Il ne cessait de ressasser encore et encore ce qui s'était passé. Qu'est-ce que cet enfoiré foutait chez elle hier soir ? Pourquoi il lui a fait ça ? Et s'il n'était pas venu se planter devant chez elle comme il en avait pris l'habitude, comment aurait-elle fini ? Il n'arrêtait pas de se repasser la scène dans la tête en se demandant ce qu'elle pouvait bien ressentir après ça. Ce genre de chose ne lui ressemblait pas et ça lui donna vite mal au crâne. Il aurait bien aimé savoir comment elle faisait, elle qui n'arrête pas de martyriser ses méninges parce qu'elle se pose trop de questions. Décidément, c'est vraiment un truc de bonne femme. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de se demander comment est-ce qu'il avait fait pour se rendre aussi prévenant vis-à-vis d'elle. Il savait très bien que si ça n'avait tenu qu'à lui, il n'aurait jamais agis comme ça avec elle. Il se serait contenté de casser la gueule à l'autre con, mais il n'aurait jamais témoigné autant d'affection envers elle comme il l'a fait ce matin en la prenant dans ses bras. C'est pas vraiment qu'il le regrettait mais… ça allait à l'encontre de ses principes. Cela dit, il était à présent sûr et certain de certaines choses. L'oncologue chassa bien vite de son esprit son idée délirante lorsqu'il poussa la porte. Parce que penser à Stacy dans ces conditions ne pouvait être que délirant.
J'ai appris que Cuddy ne serait pas là de la journée et que apparemment tu savais pourquoi alors,… Pourquoi ? Demanda-t-il en se plantant devant son ami qui était toujours dans son fauteuil.
Elle est malade.
Et qu'est-ce qu'elle a ? Elle va bien ?
Allergie cutanée. Répondit-il instantanément en sachant qu'il ne le croirait pas si c'était pour une simple angine.
Tu étais avec elle hier soir ?
Qu'est-ce que ça peut te faire ? Fit-il sur un ton involontairement plus dur que d'habitude.
Rien, c'est juste que…
Écoute, elle m'a appelé pour me le dire et comme le bon chien bien dressé que je suis, je fais ce qu'elle m'a demandé de faire. D'ailleurs, j'ai été vérifier et je peux te dire que ça m'a foutu la trouille tellement c'était affreux !
Bien. Je passerai la voir ce soir.
Je te le déconseille, elle m'a clairement fait comprendre qu'elle ne voulait voir personne. Et comme en ce moment je dois me faire pardonner de certains trucs, je te demande de respecter sa volonté.
D'accord…
Oh, et, petit message pour toi : elle confie son bébé rempli de malades à ta grande sagesse. Sans oublier sa tonne interminable de paperasse inutile alors… bon courage parce que t'as du boulot mon grand !
Le diagnosticien se leva afin de mettre un peu d'ordre sur son bureau tandis que le cancérologue quitta la pièce avec un air songeur. Il s'inquiétait pour Cuddy et il savait bien pourquoi.
Toutes les heures de cliniques de Cuddy avaient été effectuées ainsi qu'une bonne partie de celles que House avait à rattraper, alors que Wilson s'était chargé des dossiers administratifs de la Doyenne ainsi que de ses nombreux appels. En résumé, cette journée se révéla être un véritable supplice psychologique, plus pour certains que pour d'autres. Ennuyeuse, longue et monotone en furent les trois principaux qualificatifs.
Il n'était pas resté bien longtemps dans les parages, s'étant éclipsé sans que personne n'y fasse attention. Ce rôle aurait dû être celui de Wilson, le bon et fidèle oncologue, mais vu que c'était lui qui avait été témoin de cette scène… Il se voyait mal la laisser seule maintenant et, quelque part, c'était de lui dont elle avait besoin et non de Wilson. Pas pour l'instant. Pas pour ça.
Assise dans un coin du canapé, elle était recroquevillée, fixant un point imaginaire. Le plaid recouvrant ses épaules ne l'empêcha pas d'avoir compulsivement des frissons. Elle préféra se dire que c'était parce qu'elle était sortie de la douche quinze minutes plus tôt, mais elle savait bien que ce n'était pas ça qui allait l'aider. Les larmes roulèrent sur ses joues pâles sans qu'elle ne puisse ni même ne veuille les contrôler. Il fallait que tout ça s'évacue, d'une façon ou d'une autre. Tant qu'elle était seule, peu lui importait la méthode à adopter.
Un quart d'heure donc qu'elle était assise comme cela mais déjà elle sursauta, manquant d'échapper un cri qui ne sortit pas du fait qu'elle était dans un état de tétanie. La jeune femme mit quelques secondes à réagir avant de se lever en direction de l'entrée. Sans aucune parole d'un côté comme de l'autre, elle ne le regarda que très brièvement avant d'aller se rasseoir au même endroit qu'il y avait quelques secondes.
Alors, comment ça s'est passé ?
Il la regarda, encore debout au milieu de la pièce. Il fut déconcerté pas sa question, ou plutôt par sa façon de la poser. Elle avait subi un gros choc psychologique et préférait faire comme si rien avait eu lieu. Toutefois il le comprit et n'en fit pas de cas, pour l'instant.
Ne vous inquiétez pas. Wilson s'est occupé de votre passionnante montagne de dossiers et toutes vos consultes ont étés faites. Expliqua-t-il en venant s'asseoir.
Et… Vous leur avez dit quoi ?
Que vous n'étiez pas en état de travailler. Wilson a absolument tenu à savoir pourquoi alors je lui ai dit une connerie. Je ne sais plus quoi, mais c'était bien. Termina-t-il d'une voix plus basse.
Hum, ça ne m'étonne pas…
Pourquoi ça ? Demanda-t-il visiblement troublé.
Euh… Eh bien parce que c'est un ami, c'est normal qu'il se fasse du souci.
Si vous le dites… Enfin bref vous auriez vu sa tête quand il a découvert toute la pile qui l'attendait, on aurait dit qu'il n'avait jamais rien vu de toute sa vie !
L'effet souhaité fut atteint ; la Doyenne esquissa un léger sourire. Le silence s'installa quelques instants. Elle semblait anxieuse lorsqu'il reporta son regard sur elle. Il hésita un instant, ne sachant pas de quelle manière s'y prendre.
Vous voulez en parler ?
Non. Répondit-elle simplement, les yeux baissés.
Je comprends. La rassura-t-il quelques secondes plus tard. Mais vous ne pouvez pas garder ça pour vous. Parlez-en à quelqu'un.
Comme elle restait prostrée dans son silence, il n'insista pas. Même si elle savait qu'elle devait déposer plainte, elle ne voulait pas parler de ce qui s'était passé à quelqu'un. La seule personne auprès de qui elle avait envie de le faire, c'était lui. Il avait été le seul témoin. Extérieurement, il était le seul impliqué dans cette histoire. Ça semblait logique. Mais elle ne pouvait pas. Quelque part, elle avait peur que quelque chose entre eux se brise.
Les larmes étaient toujours présentes, seulement elles ne coulaient plus. Elles étaient juste au bord de ses paupières, comme si elles ne pouvaient s'échapper. Elle a dû passer la journée entière avec pour seule compagnie une boîte entière de kleenex, pensa-t-il.
Comment avez-vous su ? Demanda-t-elle plusieurs minutes après.
Je… Je passais dans le coin.
Arrêtez de me mentir ! Lui ordonna-t-elle en plongeant cette fois-ci son regard dans le sien, grave.
Je m'arrête presque tous les soirs le long du trottoir d'en face, alors… Énonça-t-il avant de la voir être prise de tremblements passagers.
Et vous ne pouviez pas le dire tout de suite !
La jeune femme était en colère après lui, vexée qu'il lui cache la vérité sous prétexte qu'elle a été victime de violence sexuelle. Pleine de rage, elle se retrouvait à faire les aller-retour devant lui en disant tout ce qui lui passait par la tête. Devait-il prendre peur ? Non, il ne pouvait que la comprendre. Il s'en voulut tout de même, il aurait dû massacrer cette ordure pour ce qu'il lui a fait. Mais à quoi cela aurait-il servi ? Ce n'était pas un homme violent mais il savait bien qu'il pouvait déraper dans ce genre de situation, le problème étant qu'il ne connaissait pas ses limites avec franchise.
Il se leva et s'approcha d'elle, la prenant contre lui pour la calmer. Parcourue de frissons, elle laissa de côté ses états d'âme et se serra contre lui.
Vous voulez que je reste ? Murmura-t-il au creux de son oreille.
S'il vous plaît…
Il avait voulu commander mais elle lui avait dit qu'elle allait cuisiner. Il ne s'y opposa pas, conscient qu'elle y voyait là un exutoire à sa détresse émotionnelle. Il comprit également qu'elle avait besoin de rester seule, c'est pourquoi il s'installa devant un documentaire qui ne réussira de toute évidence pas à l'absorber. Tout se bousculait dans sa tête. Il crut même à un moment qu'il était en train de penser pour elle. C'était stupide, il le savait. Pourtant, il lui était particulièrement difficile d'y faire abstraction. Comme un cauchemar récurrent qui ne cesse d'aller et venir à son gré, il en était hanté. Il faillit presque tressaillir lorsqu'elle revint vers lui une petite heure plus tard pour lui dire qu'ils pouvaient passer à table. Quand il se rendit compte qu'elle avait fait un plat entier de lasagnes au saumon, il devint sceptique.
Vous avez fait tout ça en une heure ! S'ébahit-il en portant son attention sur la raison de sa réaction.
J'y ai passé une bonne partie de l'après-midi. J'ai juste préparé une salade en plus. S'expliqua-t-elle devant son air qui l'aurait fait rire en temps normal.
Une salade. Une heure. Il n'était pas dupe, il savait bien qu'elle avait passé cette même heure à faire autre chose qu'une salade. Il remarqua la tasse près de l'évier ainsi qu'une boîte de mouchoirs non loin du grille-pain et comprit qu'elle avait pleuré une fois de plus. Il s'en voulut aussitôt. Il avait été juste à côté pendant tout ce temps et n'avait rien fait. Elle avait laisser les larmes couler telles les chutes du Niagara et il n'avait pas été fichu d'aller la voir ne serait-ce que pour tenter de la réconforter à sa manière. Il était pitoyable.
Quelque chose ne va pas ?
Il releva la tête vers elle, surpris de sa question. Voilà qu'en plus il était en train de susciter son inquiétude, comme si son actuelle situation douloureuse ne suffisait pas. Car oui, elle s'inquiétait pour lui comme elle l'avait toujours fait alors que dans le cas présent ça serait plutôt à lui de s'inquiéter pour elle. Bien sûr c'était le cas. Il était anxieux pour elle à vrai dire. Ça le rendait nerveux. C'est là qu'il finit de comprendre certaines choses.
Non, rien. L'espace d'un instant je vous avez pris pour Wonder Cuddy ! Ironisa-t-il pour se rattraper.
Il vit un léger sourire étirer ses lèvres et fut ravi de cette simple expression. Ils s'installèrent à table et elle le servit assez copieusement, sachant très bien qu'il n'était pas 'appétit d'oiseau' comme il le montrait quelquefois à l'hôpital. Ils ne dirent rien de tout le repas, laissant ce silence pesant les oppresser petit à petit. Elle ne mangea pas grand-chose. C'était dans ses habitudes et par conséquent il n'y prêta pas trop d'attention, pensant tout de même à le lui en faire la remarque si ça venait à persister.
Devant la télé qui débitait ses informations en terme d'exposition au sang, le diagnosticien zyeuta sur sa voisine. Les jambes recroquevillées contre elle, la jeune femme semblait s'être détachée du monde. Ses yeux étaient toujours un peu rougis ; il pouvait encore y distinguer les petits vaisseaux éclatés. Il releva également que l'une de ses mains tremblait frêlement de manière compulsive. Elle semblait ne pas y faire attention. Par déni ou par manque de réaction, cela ne l'inquiéta pas.
Je… Je ne sais pas quoi vous dire… Avoua-t-elle doucement.
Vous n'avez rien à dire.
Sans un mot ni même un regard, elle posa sa tête contre son épaule. Il ne la repoussa pas. Non pas parce qu'il trouvait ça inconvenant après ce qu'elle avait enduré, mais tout simplement parce qu'il n'en éprouvait pas le besoin ni même l'envie. Non en fait il se sentait plutôt bien avec elle blottie contre lui de cette façon parce qu'elle semblait se sentir bien de la sorte. Depuis la veille il faisait ressortir son côté humain qu'il aurait presque cru mort. Il faut dire qu'il ne se forçait pas trop. C'était naturel. Cette humanité avait en fait été endormie et venait de se réveiller, en quelque sorte.
Vous ne partirez pas, hein ?
L'homme la regarda, incrédule. Les yeux fermés, elle respirait calmement et il se dit qu'il préférait la savoir comme ça plutôt que dans un moment de tétanie.
Je suis là. La rassura-t-il en lui frictionnant l'épaule gauche.
Pendant de longues minutes ils restèrent dans cette posture, ne brisant à aucun moment ce silence qui, cette fois, était bienfaisant. Il la sentit par la suite s'appesantir contre lui. Elle commençait à s'endormir alors il la secoua gentiment pour lui faire regagner sa chambre. Ses yeux s'ouvrirent lentement, comme si elle avait peur de ce qu'elle allait découvrir. Elle grimaça quelque peu le temps que ses pupilles se réhabituent à la lumière diffusée par les appliques murales, puis elle se leva et lui fit signe de la suivre. Elle n'alla pas dans la pièce qui avait toujours été sa chambre, mais dans celle d'à côté. Il ne fit aucun commentaire quant au fait qu'elle allait désormais se servir de la chambre d'amis.
Arrivée dans la pièce, elle se dirigea dans la salle de bain mitoyenne et en ressortit quelques minutes plus tard vêtue d'un short en coton et d'un débardeur. Il la regarda, ne la quittant pas des yeux sous prétexte qu'il n'était pas certain de ce qu'elle voulait. Cuddy dégagea les couvertures et se glissa dessous, enjoignant House d'en faire autant. Alors, il retira baskets et chaussettes avant d'éteindre la lumière et de se placer à côté d'elle. Malgré leur relation d'il y a quelques temps, cette situation le gênait un peu et il préféra garder une certaine distance. Ce qui n'était pas de l'avis de la jeune femme qui se colla à lui. À sa respiration, il savait qu'elle n'avait pas mis une éternité à s'endormir, contrairement à lui qui passa la nuit à contempler le plafond en pensant à pas mal de choses. Des choses sensées, d'autres qui l'étaient beaucoup moins, délirantes et fictives. Des choses qui avaient toutes un fond commun : Cuddy.
TBC…
