Hi, everyone ! Nous sommes bien Vendredi, vous n'imaginez rien. Par conséquent, voici comme prévu la suite. Et justement, je tiens à apporter quelques petites explications à ce chapitre. Tout d'abord, vous remarquerez qu'il est plus long que les précédents.

Deux raisons à cela : la 1e est que comme je vous ai pas mal frustré dernièrement (oui oui, je le reconnais) je me suis dis que ça ne serait pas si mal de vous faire profiter un peu plus longuement de 'la suite du Vendredi' ; la 2e étant que je ne pouvais pas couper ce chapitre ailleurs, ni avant ni après de part ce qui s'y passe. De plus, sachez que c'est ici que le chemin se sépare entre Cuddy et le Lieutenant Brazzi - Ou pas ! - Beaucoup d'entre vous (pour ne pas dire TOUT LE MONDE ! ) ne l'apprécie pas, ne voyant en lui qu'un abject personnage. J'espère cependant qu'après avoir lu ce qui suit vous aurez une autre vision des choses, même infime. Cela dit, j'attends aussi vos impressions si votre optique sur ce personnage ne change pas. Et en parlant de lui, je tenais particulièrement à vous dire que j'ai beaucoup aimé vos impressions sur le chapitre précédent en ce qui concerne cette chose que Cuddy avait remarqué au niveau de ses doigts, ça m'a bien faite rire *_*

Vous apprendrez aussi certaines choses concernant Benoît (lui par contre je ne contredirais pas le mépris que vous lui portez ! ), histoire de, là aussi, clore la chose. Il est vrai en effet que pas mal de choses vont se clôturer ici, mais ne vous en faites pas parce que l'histoire ne touche pas encore à sa fin. D'ailleurs, très prochainement va suivre le dévoilement de ce fameux cliffhanger que je vous avais fait lors du chapitre 3... Je sais, j'ai vraiment exagéré là XD Bref, je vais maintenant vous laisser découvrir tranquillement la suite.

À Monica : merci à toi, je suis contente que ça te plaise :)

À djnoe : du calme, ça arrive (oui oui, j'ai vraiment très peur quand on me dit de me dépêcher ! ) Déteste-moi autant que tu voudras, c'est pour la bonne cause :p Louche… Hum, moi j'aime :D

Un grand merci à vous, c'est toujours avec un certain plaisir que je lis vos reviews en étant quelquefois un peu surprise, toujours dans le bon sens cela dit. Et concernant ceux qui ont posté des reviews, je suis désolée de ne pas y avoir répondu. Je n'ai pas eu le temps cette semaine mais j'espère pouvoir me rattraper ce w-e même si rien n'est gagné. Merci.

Good Read ;)

Chap' 13


Timidement, elle demanda.

Vous ne portez pas d'alliance ?

Surpris, il leva la tête vers la jeune femme, plongeant ses yeux ténébreux dans la grisaille des siens. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle s'était sentie comme obligée de relever cette observation à voix haute. Ce qu'elle savait en revanche, c'est que ce n'était pas un simple détail anodin. Le Lieutenant se mit à regarder sa main, la tournant de droite à gauche comme si c'était la première fois qu'il la voyait, comme pour vérifier que la mobilisation de celle-ci se faisait normalement.

Ça remonte à longtemps… Commença-t-il à se confier. On vivait à Syracuse à cette époque. J'étais en bas de l'échelle, un gratte-papier pour ainsi dire. Il fit une pause, sans doute parce qu'il ne voyait pas bien l'intérêt de lui raconter tout ça. Sarafina était tellement enjouée à l'idée d'emménager dans un coquet petit appartement. Cette fois, l'homme baissa la tête et mit quelques instants avant de reprendre sur un ton lugubre. Le regard que je posais alors sur elle lui était devenu insupportable… Elle est partie.

Son visage était maintenant crispé. Nerveusement, il tripotait les doigts fins de ses courtes mains. Il est étonnant de voir comme les gens avenants et sûrs d'eux peuvent toutefois se montrer fragiles et vulnérables. Cet homme en faisait également partie. Elle se surprit à le remarquer. De part son comportement et son attitude, la Doyenne comprit vite que sa femme avait connu le même sort qu'elle. Désolée malgré elle, la jolie brune se mordit hargneusement la lèvre, se sermonnant mentalement sur la curiosité qu'elle venait d'avoir. Brusquement, il releva la tête vers elle et la fit sursauter sur sa chaise.

Il ne faut pas vous en vouloir, c'est du passé maintenant. Lui affirma-t-il avec conviction. Les gens devraient apprendre à ne pas se soucier des choses qu'ils ne peuvent plus changer.

Ses yeux venaient de s'écarquiller, et si elle ne s'était pas réfrénée au dernier moment, sa bouche se serait ouverte comme la lumière sidérale du soleil éclaire le monde.

Tout va bien, Madame ? Lui demanda-t-il, étonné de sa réaction soudaine.

Euh… ça va, oui. Peut-être allez-vous trouver ça totalement stupide mais il y a certaines similarités entre vos propos et ceux du docteur House. Avoua-t-elle, les yeux vissés dans les siens. L'homme qui est venu avec moi. Se sentit-elle obligée de préciser.

Mais pas besoin qu'elle le précise, il se souvenait très bien de qui il s'agissait. Angelo esquissa un sourire. Son sens aigu de l'observation et sa grande capacité de compréhension faisait de lui l'homme perspicace qu'il était. Même s'il avait voulu se persuader que les rapports que cette femme entretenait avec lui n'étaient que purement amicaux comme ce que Monsieur semblait à tout prix vouloir faire croire, il n'y serait pas parvenu. Il la regarda. Ses yeux étaient fixement rivés dans les siens. Il devait se le dire ; il la trouvait adorable. Belle et intelligente. Mais ce n'était pas tout. Elle avait quelque chose en elle. Une sorte d'aura. Il le sentait, le savait. Mais il n'aurait su dire quoi.

Il absorba les dernières gouttes de son café cacaoté et en vint à lui dévoiler ce qui lui restait à lui dire. Cela concernait bien sûr Benoît. Il savait que ça ferait du mal à la jeune femme, mais elle devait l'entendre si toutefois elle le consentait. Ce fut le cas. Angelo Brazzi lui conta alors que son ignominieux agresseur était psychologiquement perturbé. Psychotique, il était maniaco-dépressif depuis maintenant près de quinze ans. Sa maladie s'est déclarée lorsqu'il n'avait que vingt-neuf ans. Cette maladie héréditaire, il la tenait de son cher père. Il était suivi par un psychiatre de New York, bien entendu, mais il semblerait qu'il ait arrêté son traitement sans raison apparente il y a de ça environ un an et demi. Par conséquent, il était totalement désinhibé lorsqu'il avait agressé la jeune femme, se trouvant alors dans la phase « maniaque ». Pour cette raison, il avait commis ce viol sans avoir connaissance de l'horreur de son acte. Brazzi se stoppa, se sermonnant intérieurement en ayant quasiment oublié qu'elle était médecin et que donc il n'avait pas à rentrer autant dans les détails parce qu'elle savait d'ores et déjà ce que cette maladie impliquait.

Il passa alors à la suite, se raclant la gorge d'un air gêné. Après une étude adaptée, il apparaîtrait qu'il aurait vraisemblablement eu un passé traumatisant. Par pure logique, cela n'avait en rien arrangé sa psychose. Le fait qu'elle l'ait repoussé le soir de l'agression n'a fait qu'exacerber son trauma émotionnel. Le Lieutenant lui confia également qu'ils avaient découvert que ce n'était pas la première fois qu'il agissait avec une certaine violence vis-à-vis de ses conquêtes. Néanmoins, c'est la première fois qu'il en vient au viol. Le raisonnement était donc le suivant : s'il y avait eu agression sexuelle, c'est parce qu'il avait certainement des sentiments pour cette femme. Brazzi se garda bien de dire à la Doyenne qu'en ayant entendu ça il s'était retenu de passer un savon à cet expert en psychiatrie qui avait bien voulu prêter main forte à la police en les aidant à mieux comprendre pourquoi un tel geste. Et pour éclaircir un peu plus ses dires, le spécialiste leur avait ensuite dit que Benoît n'avait jamais voulu faire intentionnellement du mal à la jeune femme, que pour lui elle était consentante parce qu'il était tout bonnement incapable d'accepter l'extrême contraire.

En écoutant le Lieutenant, la jeune femme se maudissait au plus profond d'elle-même. Maniaco-dépressif ? Elle ne s'en était même pas aperçue. Elle aurait pourtant dû percevoir certains signes prouvant l'existence d'une bipolarité ! Tout cela paraissait tellement invraisemblable que Cuddy en resta bouche bée. Elle ne pouvait pas réellement croire à tout ça. Peut-être que ça aurait été différent pour quelqu'un d'autre. C'était loin de l'être pour elle car elle avait été la victime dans cette histoire. Et les victimes n'oublient jamais leur bourreau. Elle ne pouvait pas y croire et encore moins lui pardonner son geste sous prétexte qu'il était dérangé. Tout compte fait, il était normal qu'elle n'ait rien vu.

J'espère ne pas avoir mal agis envers vous en vous ayant raconté tout ça. Voulut-il s'assurer en osant poser une main sur la sienne, sans arrière pensée.

Oh non, rassurez-vous. Je vous remercie de me l'avoir dit. Ça ne change rien, mais je pense que je devais le savoir. Lui assura la jolie brune en appréciant son geste.

Ils restèrent ensuite de longues minutes sans rien dire. Ce silence était nécessaire, bien qu'indubitablement pesant. Ils savaient aussi bien l'un que l'autre qu'ils s'étaient à présent tout dit. Pourtant, aucun des deux ne semblaient particulièrement emballé à l'idée de continuer sa vie de son côté. Il n'y avait rien de malsain dans cela. C'était simplement comme un besoin, une envie qui se raccordait comme instinctivement à la finalité de cette affaire. Ce qui surprit Cuddy autant que ça lui sembla normal, c'est lorsque Brazzi clappa un coup des mains avant de se lever. Elle se dit qu'en fait c'était plus l'action qui l'avait surprise plutôt que le pourquoi du comment de celle-ci et finit par se lever elle aussi. Dans son regard intensément brun, elle pouvait y lire qu'il espérait ne jamais plus la revoir. Que l'on s'entende, cela voulait bien entendu dire qu'il avait dans l'espoir de ne plus jamais intervenir dans la vie de cette femme. Elle le comprit et approuva d'un long battement de paupières.

Je vous remercie pour ce que vous avez fait, sincèrement. Avoua-t-elle en toute honnêteté, sentant ses paupières devenir subitement chaudes.

Vous n'avez pas à me remercier. Lui assura-t-il, catégorique. Cela dit, je vous demanderai de prendre soin de vous, et Monsieur a tout intérêt à garder un œil sur vous.

C'est gentil à vous de vous en soucier mais nous ne sommes pas…

Je sais. Je sais aussi que les regards et les gestes ont un langage et que celui-ci ne trompe pas. Alors vous pouvez vous voiler la face, mais je sais.

Elle le regarda, bouche bée. Une fois encore, elle se dit que le Lieutenant Brazzi n'était pas homme a être sensiblement naïf et dépourvu d'intelligence. C'était troublant. Elle pensait même que c'était fascinant. Mais puisqu'il s'agissait d'elle, elle trouva cela également très frustrant. Ça avait de quoi énerver. Dans les deux sens. Il enfila son imper et se permit de poser une main sur son épaule. Ça ne la dérangea pas.

Faites attention à vous, docteur Cuddy.

Sans un mot de plus, il laissa quelques billets sur la table et se dirigea vers la sortie, sortant de ce café ainsi que de sa vie. Elle le regarda s'éloigner, ressentant au plus profond d'elle-même un sentiment qu'elle n'arrivait pas à nommer.

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Il était dix-neuf heures cinquante quand elle rentra chez elle. Avec cette entrevue nécessaire qui avait frôlé les deux heures, elle avait dû rattraper un certain retard dans sa paperasse médicale. En garant sa Lexus devant l'entrée de garage, elle remarqua sa moto le long du trottoir. Elle s'empara de son sac et descendit du véhicule, s'avançant vers la porte.

Ça fait longtemps que tu es là ? Demanda-t-elle en le voyant assis sur les marches, sa canne tournoyant entre ses doigts.

En enlevant le temps que j'ai passé au téléphone ? À peine cinq minutes.

Elle le regarda, ne cherchant pas à savoir de quoi retournait son appel téléphonique. La porte s'ouvrit, donnant accès à un intérieur sombre et calme. Elle rentra, suivie de House qui jeta un rapide coup d'œil aux alentours. Il ne l'avait pas contrôlé. C'était devenu presque comme une habitude pour lui. Inconsciemment, il sourit. De nature, c'est elle qui était paranoïaque, pas lui. Pourtant là, c'était lui qui surveillait les environs, pas elle. Le néphrologue lui annonça qu'il avait commandé Thaï. Elle déposa ses affaires et se retourna vers lui, sans un mot.

Une heure venait de s'écouler. Entre temps, ils avaient eu le temps de dîner tranquillement. Ils étaient restés à table, alors que tout avait été débarrassé. Une tasse de thé chaud fumait devant la jeune femme. Elle l'informa que son entretien avec le Lieutenant Brazzi s'était bien passé et que l'affaire était désormais close. Il ne l'avait pas verbalement incité à en parler. Son regard presque constamment posé sur elle avait suffi à le lui faire comprendre, alors elle avait parlé. Il ne fit aucun commentaire. Dans ses yeux, il décela une certaine lueur et, sans rien attendre de plus, cela lui était suffisant. Les mains réchauffés au contact de la porcelaine, elle but ce qui lui restait de liquide avant de se lever sous l'œil attentif de House. Elle lava la petite vaisselle, comme d'habitude. Pourtant régnait en elle une chose particulière.

Il était allongé, une revue automobile sous les yeux. Il n'était pas absorbé par cet article, bien qu'il trouvait ce bolide être un véritable petit bijou de deux-roues. Ses yeux dévièrent sur les quelques lignes juxtaposées à la photo. Il ne retiendra pas ce qui y est écrit, pas plus qu'il ne se souviendra de cet article un peu limite au vu de son état de concentration. Elle pénétra dans la pièce et vint se glisser à ses côtés, sans un mot. Elle avait une idée en tête, une envie. Peut-être était-ce bien un besoin en fin de compte. Elle le regarda du coin de l'œil, timidement. Non, ce n'était pas rationnel. Mais depuis quand l'attraction, aussi diverse soit-elle, était-elle rationnelle ? Ça n'avait pas le moindre sens, pas plus que ça n'avait lieu d'être. Sauf que ça, elle n'en savait rien. En somme, personne ne pouvait le savoir. Car qui, parmi tous ces Hommes, étaient dans la capacité de savoir ce qui avait lieu d'être ou non entre eux ? Quelle absurdité de se poser ces questions. Pourtant, elle se les posait ; sans garantie d'y trouver une réponse et encore moins d'être dans la possibilité de prendre une décision par la suite. Elle stoppa donc cette foutue réflexion qui l'avait dévorée bon nombre de fois.

Il tourna la tête vers elle. Sans doute avait-il remarqué qu'elle le zyeutait depuis quelques instants. Peut-être même qu'elle n'avait pas fait que « zyeuter », tout simplement. House posa son magasine, le laissant piteusement choir sur la table de chevet. Son attention se reporta sur la jeune femme.

Quelque chose ne va pas ?

Ses grands yeux gris se plongèrent dans les siens, indéfinissables.

Non, rien.

Elle se passa bien de dire autre chose. À présent, elle fuyait son regard. Celui-ci était devenu comme le sanctuaire des vérités ; vérités qu'elle n'osait pas affronter de manière franche. Elle se cala contre lui, l'air de rien. Le néphrologue sentit chez elle une légère incertitude. Elle fut néanmoins ensuite balayée lorsqu'elle trouva refuge au creux de son épaule et que sa main gauche se posa sur son torse. Ils ne parlèrent pas plus qu'auparavant. Leur langage ne reposait pas sur la parole. Il lui accordait quelques coups d'œil, attestant de sa respiration devenue lente et apaisée. Inconsciemment ou non, il entoura ses épaules de son bras, lui assurant ainsi la protection et la sécurité qu'elle semblait rechercher.

Tu me vois toujours comme ça ?

House recula la tête, se permettant ainsi de la voir ne serait-ce qu'un minimum. Elle, elle ne bougea pas et se contenta d'attendre sa réponse. Celle-ci se présenta quelques secondes après. Il n'avait pas besoin de quelconque explication. Il resserra sa prise autour d'elle et déposa un baiser sur son front, c'est la seule chose qu'il put faire. Certes ce n'était pas une réponse verbale, mais elle semblait tout de même convenir à la jeune femme. Elle se pressa un peu plus contre lui ; l'espace entre eux semblait être déjà bien trop grand.

Un peu plus tard, sa main se retrouva à voyager délicatement sur son abdomen dont la musculature n'avait rien d'excessif. Lentement, elle s'insinua sous son T-shirt et put alors le sentir doucement frissonner. Il savait bien ce qu'elle voulait. Il s'était retenu jusqu'à maintenant. Elle en avait besoin. Besoin de sentir le corps d'un homme près du sien. Besoin d'une tendresse masculine. Besoin de sentir qu'on la savait en pleine possession de ses moyens. Et tous ces besoins, c'était auprès de lui qu'elle voulait les assouvir. De son côté, il ne pouvait renier le désir qu'il avait pour elle. Il avait de plus bien conscience qu'elle devait retrouver toute son intégrité de femme, et que pour ce faire il devait l'autoriser à se laisser aller. Sans doute était-ce pour cela que, les yeux dans les yeux, il ne tarda pas à trouver ses lèvres. La main de la Doyenne monta au niveau de son torse, ses doigts pouvant à présent toucher sa virilité piquante.

S'il te plaît… Souffla-t-elle dans son cou, la main sur l'une de ses joues.

L'homme ferma les yeux, comme si cette demande implorante était des plus difficiles à supporter.

Je sais, oui.

Il lui donna un baiser sur sa joue légèrement rosie, puis prit sa main comme pour lui prouver qu'elle pouvait lui faire confiance. Ça, elle le savait déjà mais elle apprécia le geste. Il la fit se décaler un peu et se plaça au-dessus d'elle, sa joue contre la sienne.

Je ne te ferais pas de mal. La rassura-t-il, murmurant chacune de ses syllabes.

Elle s'accrocha à son cou, faisant lentement monter puis descendre ses doigts le long de sa nuque. De son nez, il caressa le sien, le frôlant dans un mouvement dextrogyre. Il s'approcha doucement et ferma peu à peu les yeux. Ses lèvres retrouvèrent les siennes, les effleurant tout juste. Elle l'attira à elle en faisant pression derrière son cou, pressant ses lèvres sur les siennes. Il l'embrassa alors franchement, sa langue trouvant la sienne afin de danser ensemble un tango enflammé. Il caressait son visage, ne se donnant pas encore vraiment le droit de descendre ses mains plus bas. Le goût de ses lèvres pulpeuses était acidulé ; il s'en délectait pleinement. Cuddy trembla. Il caressa doucement sa joue. Toute sa volonté était mise à contribution, pourtant il pouvait également sentir chez elle une certaine crispation de temps à autre. Ses gestes se faisaient avec toute la délicatesse dont il était capable. Il voulait la mettre en confiance et éviter qu'elle ne prenne peur.

Il redessina du bout des doigts la courbe de son cou, allant de sa nuque à son épaule. Elle se laissa faire. House l'embrassa une fois de plus, du bout des lèvres, avant de descendre dans son cou, suivant le chemin qui venait tout juste d'être tracé par ses doigts. Elle laissa échapper un gémissement ténu. Ses fines mains étaient arrivées à la taille du diagnosticien et commencèrent à se glisser sous son T-shirt. De par son insistance, il comprit qu'elle voulait le lui retirer et se recula donc pour lui permettre d'effectuer son action. Il se pencha à nouveau sur sa partenaire, et elle posa ses mains sur son torse. Celles-ci glissèrent librement contre sa peau, appréciant la musculature de l'homme. Leurs échanges étaient doux, sans aucune brusquerie. Elle se révéla être câline, ce qui ne l'étonna pas le moins du monde. Elle avait tout simplement besoin d'affection, besoin qu'on prenne soin d'elle.

Le médecin fit descendre une de ses mains le long de ses côtes, puis elle se faufila ensuite sous le tissu de sa tenue. La jolie brune se crispa lorsqu'elle la sentit chatouiller son ventre. Sans trop en avoir conscience, elle laissa échapper un grognement caractérisant son malaise. Il mit fin à ce qu'il avait entrepris.

Je ne ferais rien que tu n'aies envie de faire. Lui assura-t-il d'une voix chaude tout en caressant doucement sa joue. Fais-moi confiance, Lisa.

Elle acquiesça, les commissures de ses lèvres s'étirant suffisamment pour qu'il puisse le percevoir bien que cela fut très léger. Il retira sa main et prit un peu de recul pour ne pas qu'elle se sente trop oppressée. Ses joues s'empourprèrent d'une teinte légèrement écarlate tant elle était gênée devant lui, ce qu'elle trouvait totalement ridicule. Elle le connaissait suffisamment pour savoir qu'elle pouvait lui faire confiance dans ce domaine. Et qu'elle le puisse ou non, elle avait confiance en lui. Néanmoins, elle semblait ne pas pouvoir se départir sans difficulté d'une certaine anxiété.

Elle commençait à se détendre sous ses doigts qu'elle l'avait, semble-t-il, autorisé à laisser vagabonder près de ses hanches. Ses mains étaient posées sur ce tissu de coton qui ne descendait pas plus bas que le creux poplité. Il voulait qu'elle garde un minimum de pouvoir sur son intimité et ne voulait donc pas aller trop vite. Toutefois, il se rendait bien compte qu'il ne tarderait pas à se sentir un peu à l'étroit dans ce pantalon de jogging qu'il portait toujours sur lui. Il demeura cependant inoffensif. Aussi put-il remarquer que ses muscles se décrispaient de plus en plus. Lentement, mais ils se décrispaient. Pensant que ça pourrait l'aider un peu plus, il voulut éteindre la lumière.

Non, L'interrompit-elle en stoppant son geste, je veux te voir.

Sans un mot, sa main s'éloigna de la lampe de chevet et il reprit une fois encore ses lèvres entre les siennes. Elle ne voulait pas se retrouver dans le noir. Peut-être cela aurait-il entretenu son angoissante frayeur car il n'était pas impossible que si elle ne voyait plus le visage du diagnosticien elle l'identifie involontairement comme étant son agresseur. Quoi qu'il en soit, il était décidé à lui faire oublier cet instant où il a bien failli la mettre en difficulté sans même le vouloir.

Les mains de la jeune femme glissèrent dans le dos de son compagnon, sensuellement. Ses doigts effectuèrent par moment une pression marquée au niveau de ses reins. Sans doute le signe d'une certaine approbation formulée par un soupçon de sous-entendus dont eux seuls semblaient avoir le décodeur. La main gauche de House engagea une descente vers sa jambe. Toujours dans un rythme dénué de hâte, il caressa sa peau délicate, du mollet à la cuisse en appréciant autant qu'elle ce frisson qui leur parcourut l'échine. Il avait envie de tenter quelque chose. Pour éviter de lui faire peur, il y alla doucement, dirigeant progressivement ses doigts en direction de sa cage thoracique. Elle ne manifesta aucune réticence, alors il continua. Il posa à peine sa main sur sa poitrine, épousant parfaitement les formes de son sein rond à travers le tissus. L'endocrinologue ferma les yeux, laissant échapper un léger soupir. Il s'appliqua à utiliser toute la douceur dont il pouvait faire preuve. La jeune femme redécouvrait les sensations qu'elle pouvait ressentir au niveau de cette partie-là de son anatomie.

C'était comme dans ses souvenirs. Comme dans ceux qu'elle avait avec lui. Rien à voir avec l'autre. En fait, ses souvenirs remontaient à loin. Il avait été le premier à lui faire goûter à ce plaisir sous toutes ses formes, parce qu'alors elle représentait bien plus qu'une simple femme à ses yeux. Il était aujourd'hui le seul à lui rappeler qu'elle méritait plus que de l'ordinaire. Ça, jamais il ne lui en donnerait. Pour certaines choses, cette constatation lui faisait peur. Lui n'en avait aucune idée.

Une fois de plus, sa main rencontra sa peau nue. À tâtons, il remonta jusqu'à trouver ce qu'il se plaisait à appeler les « jumelles ». Elle se cambra un peu lorsqu'il pressa son téton dans sa paume, ce qui lui décrocha un sourire alors qu'il l'embrassait tendrement. Toute cette douceur, cette tendresse dont il faisait preuve envers elle… Si elle ne le connaissait pas si bien elle aurait à coup sûr pensé que ce n'était qu'à cause des circonstances passées. Pourtant, elle savait bien que ça ne retournait pas de ça. Si tel était le cas, elle ne sentirait pas de l'amour dans ses gestes. Et si elle en ressentait, c'est parce qu'il lui en donnait. Sa langue glissait contre la sienne sans jamais chercher à s'enfuir. Ses mains étaient douces malgré la rudesse qui s'y était installée au fil du temps. De sa main libre, il commença à taquiner sa bretelle, voulant la faire tomber de son épaule. Un grognement de gène lui échappa et dès lors il se stoppa dans son action. Il comprit qu'elle ne voulait pas se montrer nue devant lui. Alors certes elle avait peur de se retrouver dans le noir, mais là pour le coup l'obscurité aurait pu l'aider à se mettre à l'aise.

Il plongea dans son cou, désireux de lui procurer un plaisir bienheureux. Le piquant de sa légère barbe la fit frissonner, ne pouvant réprimer un gémissement qui vint s'échouer contre l'oreille gauche du praticien dans un son sépulcral. Avec une profonde délicatesse, sa bouche embrassait sa peau dans une sensualité que lui-même ne connaissait pas. Il respira son épiderme, humant son odeur qu'il aimait tant sans jamais le lui dire. Sa main était toujours sur son sein droit, tandis que l'autre était redescendue au niveau de sa hanche. Il était en train de la toucher, de la caresser. Elle appréciait pleinement leurs échanges, du moins jusqu'à un certain point. Après ça, elle se trouvait dans la phase d'essai. Parce que lorsqu'elle sentit son érection se développer au niveau de son aine, tout devint différent.

Arrête… Le repoussa-t-elle à contrecoeur, subitement prise par une difficulté à respirer.

Son injonction n'avait été que murmure. Néanmoins, il y releva une certaine forme d'incertitude mêlée à de la gêne. De l'indécision ? Il lui semblait pourtant qu'elle appréciait de façon avantageuse son contact. Il lui lança un regard interrogateur, ne comprenant pas de suite pourquoi une telle réaction maintenant. Elle ne répondit pas à sa question muette, détournant le regard de par le mal aise qu'elle éprouvait. Sa tête était maintenant tournée sur le côté, comme si il lui était devenu impossible de le regarder. Il décrocha l'espace d'un instant. Le sang qui pulsait dans son membre le ramena à la réalité et il comprit enfin. Maladroitement, il se dégagea d'elle assez rapidement, se sentant probablement tout aussi mal qu'elle.

Je ne voulais pas te faire peur. S'excusa-t-il d'une voix basse.

Non, c'est moi… Je ne suis pas prête pour ça.

Sa voix était peu assurée, son intonation faible. Peu à peu, elle s'enferma dans un profond mutisme. Un tel mutisme qu'il ne put en supporter davantage. Sa main s'arrêta presque au même moment où il avait actionné le geste. Il ne pouvait pas. La toucher maintenant impliquerait une forme de pression à laquelle il n'était pas sûr de pouvoir résister sans mal. Il se sentait impuissant, et bien que ce sentiment ne lui plut pas il était dans l'indétournable obligation de faire avec. Sa main se rétracta alors contre son propre buste, obéissant à cette raison qui semblait s'emparer de lui au fur et à mesure qu'il respirait.

Après un moment à être restée allongée sur le dos, comme tétanisée par une vision qui venait de la hanter, Cuddy se tourna sur le côté. Elle lui faisait dos, pensant ainsi qu'elle pourrait calmer son angoisse. Elle avait maintenant pour seule vue le mur de couleur beige grisé sur lequel se reflétait un halo de lumière tout juste jaunâtre. C'était déprimant ; et ça, elle n'y avait pas pensé. Parce qu'elle aurait dû rester sur le dos avec House à sa droite qui la regardait de temps en temps comme pour s'assurer qu'elle allait suffisamment bien pour ne pas qu'il ait besoin de trop s'en faire à son sujet, elle voulut désormais se retourner et retrouver ainsi sa position précédente. Mais elle n'en fit rien. Ça la gênait de devoir à nouveau lui faire face. Un sentiment de honte ? Son orgueil en prenait un coup. À force de vouloir se persuader qu'elle ne devait pas le mêler à tout ça, elle en avait perdu le sens des réalités en ce qui le concernait. Il était le seul à pouvoir la soutenir, à pouvoir l'épauler dans cette épreuve parce que cette dernière l'impliquait lui aussi au même titre qu'elle l'affectait bien plus qu'il n'oserait un jour l'avouer. Il pouvait l'aider à aller mieux et cette constatation fit naître en elle ce sentiment qui lui donna l'impression que son cœur se retrouvait prisonnier de griffes acérées qui se resserraient toujours de plus en plus, jusqu'à n'en plus finir.

Elle pensait qu'elle aurait pu y arriver. Elle s'était trompée. Déçue d'elle-même, elle ne pouvait cependant pas passer outre le fait de s'avouer qu'elle n'y pouvait rien, que ce n'était pas de sa faute et qu'il n'y avait rien à y faire. Qu'avait-elle à se reprocher ? Par son silence et le respect qu'il lui témoigna en n'insistant pas, House lui démontra qu'il attendrait. Et il avait attendu. Cela dit, jamais ils n'avaient retenté quoi que ce soit de cet ordre-là.

TBC…


Maintenant que tout est fini (enfin façon de parler), j'aimerais savoir si votre jugement sur ce cher Lieutenant est différent ou non. Si oui, quel est-il ?

Quant à ce qui vous sera dévoilé dans le chapitre suivant, avez-vous une idée de ce que ça pourrait être ? (Toutes propositions prises en compte)

Merci d'avance et bonne continuation ;)