Peep-bo ! Et oui, déjà le 20e chapitre. Je vous avoue que lorsque j'ai commencé à écrire cette fic je ne pensais vraiment pas m'étaler autant sur le sujet. Il faut donc croire que c'est votre curiosité concernant cette histoire qui fait que celle-ci soit toujours en mode 'in-progress' :) Et c'est un bon exercice pour moi car c'est la seule fiction (avec Their Daily) que j'ai commencé à vous poster sans même avoir fini de l'écrire.
Bref, venons-en au petit récapitulatif : Wilson a débarqué chez Cuddy en compagnie d'un House plus qu'éméché, après quoi l'oncologue a laissé ses deux amis seuls. Ayant pour but de s'expliquer avec la jeune femme, House n'a cependant rien fait de cela.
Voilà ! Étant donné que ma dernière update remonte à 11 jours j'ai pensé qu'il serait bien de vous faire un bref rappel pour éviter que vous ne soyez trop perdu ;) Et d'ailleurs je pense que je vais vous faire ce genre de petit récapitulatif à chaque nouvelle update puisque désormais celles-ci sont assez espacées.
À Monica : je te remercie pour tes compliments, c'est très gentil :D Mais si je ne m'abuse, tu as déjà un compte ici. À très bientôt ;)
Sur ce, j'espère que cette suite vous plaira. Reconnaissez tout de même que 11 jours d'attente ce n'est pas non plus la mort ! XD L'inspiration était là pour ce chapitre. Gloire à toi, Dieu ! ( Owi, DIEU … ) *euhm-euhm, désolé mais la vision de Hugh me perturbe encore beaucoup x) *
Good Read ;)
Chap' 20
Un goût aigre vint lui décrocher une grimace. Cette âcreté lui irrita l'œsophage, si bien que chaque déglutition parut être un véritable supplice. Ses paupières papillonnèrent, lourdement. Quelle était cette odeur âpre qui s'infiltrait dans l'embouchure de son nez ? Sans le savoir, la réponse était déjà dans son esprit ; comme de manière inconsciente. Un bras replié sous la tête, sa main libre se balada maladroitement sur le haut de son corps, paraissant hésitante. Ses doigts frottèrent sa joue chaude, presque bouillante. Des frissons s'accumulèrent dans ses membres, provoquant par la suite un tremblement vif et incontrôlé. Une légère lumière se posa sur son visage, à la fois douce et étincelante. Un grognement lui échappa, résonnant dans le fond de sa gorge. Sa main voulut la chasser, mais le geste ne servit à rien. Ses yeux s'ouvrirent alors difficilement, frétillants devant cette luminosité qui n'était autre que le soleil qui se levait. Il était huit quarante et une. Le soleil levant était déjà passé en fait.
Elle n'avait plus de nausées depuis quelques semaines. Pourtant ce matin-là, une envie de vomir la prit à peine fut-elle réveillée. D'un bond, ses pieds se retrouvèrent plantés dans le sol, ne prenant pas le temps de caresser la douceur de la moquette comme elle aimait si souvent le faire. Elle courut jusqu'à la pièce mitoyenne et régurgita un large filet de bile qui lui brûla l'ensemble du tube digestif. Comment cela se fait-il ? Elle se souvenait que House avait débarqué chez elle, saoul. C'est tout.
Rafraîchie, la jeune femme respira profondément l'air matinal qui s'engouffra dans sa chambre. Elle resta là, accoudée à sa fenêtre en appréciant ce petit vent frais qui lui caressait le visage. Sa douce rêverie consistant à se perdre dans son envie de materner prit fin lorsqu'elle entendit du bruit en provenance du couloir. Elle soupira, frustrée. Son petit gilet de couleur lilas sur les épaules, elle ouvrit la porte et s'aventura hors de sa chambre à coucher. Elle ne vit personne dans le couloir. Cuddy trouva le praticien dans son salon, là où elle l'avait laissé la veille. Celui-ci était assis sur le canapé, les mains croisées devant lui.
Pardon, je ne voulais pas te réveiller. S'excusa-t-il en ayant sincèrement l'air d'être désolé. Je voulais voir un peu les bouquins que tu avais et j'en ai échappé un par terre.
Elle ne dit rien, se contentant simplement de sourire. Le fait qu'il fouille chez elle démontrait qu'il s'intéressait à elle. Et le fait qu'il ne fouille pas dans le tiroir de ses petites culottes mais dans sa bibliothèque prouvait que son intérêt n'était pas mal placé mais bel et bien franc. L'idée qu'il ait envie de mieux la connaître lui effleura l'esprit.
Du café ?
Elle n'attendit pas sa réponse et fit demi-tour en direction de la cuisine. Elle ne savait même pas pour quelle raison elle venait de lui proposer un café alors qu'il s'était pris une cuite la veille au soir. Sans doute était-ce pour le punir tout compte fait. Quoi qu'il en soit il ne protesta pas et se leva avant de lui emboîter le pas. Son regard tomba un court instant sur ses fesses. Il se surprit à esquisser un sourire. Après tout, il n'était qu'un homme.
Il s'assit, prenant une place au hasard autour de la petite table. Elle lui prépara une tasse de café, sans un mot. Il fit de même, ne brisant aucunement cette omerta qui toutefois cachait quelque chose. C'était évident. Quelque chose qui n'était pas très bon pour lui, il le savait. La machine à expresso faisait son tintamarre quasi inaudible pendant que Cuddy vidait son thé citronné de la veille, laissé sur le comptoir comme un vulgaire liquide indigeste. Elle rinça la tasse sous l'eau avant de se faire un autre breuvage, identique à celui qu'elle venait de jeter. Le fluide brun venait d'être posé devant le diagnosticien, le tirant ainsi de ses pensées. Sa tasse à la main, elle prit place à côté de lui et ce qu'il vit alors le laissa coi.
Euh… Tu vas t'enfiler tout ça ? Demanda-t-il sottement, l'œil sceptique.
Sers-toi.
Elle n'en dit pas plus, s'accommodant de rapprocher au milieu de la table tout ce dont elle s'était servie pour préparer son petit déjeuner. Il la regarda. Plus que de l'hésitation, c'était une certaine forme de peur qui flottait dans le fond de ses yeux. Peur de cette femme ? Elle était enceinte de quatre mois, les hormones tournaient en elle à une vitesse dépassant toute imagination, elle n'avait pas évoqué ne serait-ce qu'à travers un sous-entendu sa venue totalement improvisée, … Bref, il pouvait continuer d'étoffer encore cette liste montrant que les symptômes étaient plutôt inquiétants en ce qui le concernait. Alors non, il n'était pas trop rassuré. À l'aide de ses deux mains, il se frotta le visage dans un geste vertical. Cette petite comédie le rendait nerveux avant même de l'agacer.
Tu… Tu ne crois pas qu'il faut qu'on discute ?
Pas maintenant.
Il ne la perdit pas de vue, son regard se faisant toujours plus insistant. Il était désormais blasé.
Mais…
House ! Je mange d'abord, on discutera après.
Sans un mot de plus, il referma la bouche et baissa la tête devant les yeux qu'elle avait enfin daigné levés vers lui dans un regard noir qui se passait bien de toutes réprimandes verbales. Ses grandes mains enserrèrent la tasse fumante qu'il avait sous le nez. Un sourire amère se dessina sur ses lèvres, fugacement. Il prit une gorgée, un peu trop vite. Ses lèvres s'étirèrent maintenant en une grimace de douleur. Il ne le vit pas mais elle se mit à sourire en coin, ne pouvant s'empêcher d'être amusée par cet homme qui pourtant l'avait blessée plus d'une fois. Elle croqua une nouvelle fois dans sa tartine, sentant cette fois-ci son regard posé sur sa personne. Elle n'en fit pas de cas, l'ignorant en étant quasiment obnubilée par son plaisir gastronomique. Une trace de confiture à la fraise errait sur le coin de sa bouche. Mais pourquoi avait-il fallu qu'il lève les yeux sur elle à ce moment précis ? L'apex de sa langue récupéra cette goutte de sucre carminé qui s'était agglutinée sur sa commissure gauche avant qu'elle ne trempe ses lèvres dans son thé au citron. La jeune femme se surprit elle-même de cet appétit. Certes cela faisait quelques temps déjà qu'elle prenait un petit déjeuné copieux, mais là elle venait de rendre le contenu de son estomac il y avait tout juste vingt minutes. Elle mit fin à ses cogitations sur le sujet, profitant simplement du fait qu'elle avait faim et qu'elle appréciait ce moment dans la journée.
House fouilla dans la poche droite de son jean. Il avait soigneusement pensé à y placer son tube de vicodin, précédemment enfoui dans son cuir de motard. L'attention de sa voisine de table fut attirée lorsque celle-ci reconnut le 'shlic-shlac' significatif. Il ne fit pas attention au fait qu'elle se soit momentanément stoppée dans son geste et sortit deux comprimés du cylindre orangé qu'il avala sans mal en une seule déglutition, sa tasse de café étant vide. D'un automatisme déconcertant, sa main frotta sa cuisse meurtrie sans qu'il ne s'en aperçoive pleinement. Étonnement il n'avait pas le moindre maux de tête, même infime. Non, la seule douleur qu'il ressentait était ce tiraillement musculaire qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'oublier. Sauf peut-être lors de brèves accalmies, aussi rares et exceptionnelles que les patients en rémission atteints de cancer en phase terminale. Pourquoi Wilson et ses fantastiques cancers venaient s'insinuer dans ses pensées ? Il avait été là hier soir. Il l'avait accompagné ici même. Il se faisait du soucis pour Cuddy. Et lui, se faisait-il du soucis pour elle ?
House ?
Le concerné sursauta, coupé court dans le cheminement de ses pensées. Il releva la tête et son regard plongea dans celui de la jeune femme, inquisiteur.
Il faut qu'on parle.
Il ne détacha pas les yeux d'elle ; il n'y arrivait pas. Lorsqu'elle tourna les talons il prit subitement conscience que plus rien ne traînait sur la table, pas même son thé aux notes d'agrumes ou ne serait-ce que la moindre miette de pain. L'homme reprit contenance et attrapa sa canne avant de la rejoindre dans le salon, là où elle se tenait debout face à la fenêtre qui donnait sur la rue. Il s'avança doucement jusqu'au milieu de la pièce, n'osant pas prononcer les premiers mots. Une fois de plus elle coupa court, ne lui laissant pas le temps de mettre en route sa fabuleuse réflexion.
Je t'écoute.
Elle lui faisait dos, et vraisemblablement elle ne comptait pas se tourner vers lui de si tôt. Il était comme pris au dépourvu, piégé entre son cœur qui lui murmurait de déballer toute la vérité et sa raison qui lui criait de prendre la tangente comme à son habitude.
Je suis désolé pour hier soir.
Un sourcil s'arqua de stupéfaction, néanmoins elle ne lui fit pas face. Elle voulait capter son attention, plonger au plus profond de ses yeux pour savoir si réellement il lui disait la vérité, s'il pensait sincèrement ce qu'il disait. Mais elle n'en avait pas le courage. Elle avait peur de se rendre compte que dans ses yeux tout n'était que factice et mensonger. Il continuait de la regarder, ayant dans l'espoir qu'elle se retourne vers lui. Il avait désespérément besoin de capter son regard. Cet échange visuel lui manquait et - bien qu'il ne l'avouerait jamais - il en avait envie avant d'en ressentir la nécessité. Il ne savait plus trop quoi penser et le fait de plonger ses yeux dans les siens l'aurait sans doute rassuré. Elle n'en fit malheureusement rien.
Obstinément tournée vers cette fenêtre à regarder la vie se développer à l'extérieur, Cuddy n'eut le courage de prononcer ne serait-ce qu'un mot. Elle avait encore du mal à croire à ses excuses. Certes il n'était plus sous l'emprise de l'alcool mais cela était loin de constituer pour lui un alibi pour ne pas se jouer d'elle malgré tout. Elle avait horreur de ça. Devoir être plongée dans le doute sans pouvoir faire quoi que ce soit pour le dissiper. Elle voulait des preuves car elle devait être rassurée. Elle savait pourtant que l'apport de preuves n'était pas un point fort chez House. Pourquoi espérait-elle qu'il lui en fournisse ? Pourquoi voulait-elle à tout prix qu'il lui dise ce qu'elle voulait entendre tout en le pensant sincèrement ? Ses frêles épaules s'affaissèrent lourdement, laissant échapper dans le même temps un profond soupir qu'elle ne tenta même pas de contrôler. Il soupira également, toutefois sans un bruit. Sa tête baissée en direction du sol, le praticien semblait chercher ses mots. Quelques secondes passèrent avant qu'il ne secouât la tête, pas plus avancé qu'il ne l'était auparavant. Cette situation l'exaspérait au plus haut point et il ne vit qu'une solution pour y mettre un terme.
Ce petit bruit ténu mais reconnaissable assez facilement durait depuis quelques secondes et déjà elle ne pouvait plus se contenter de rester là, se questionnant sur ce que cela pouvait bien être. Se laissant porter par sa curiosité, Cuddy se retourna vers son diagnosticien et découvrit avec agacement que ce dernier s'amusait avec son portable sans aucune vergogne. Les sourcils froncés et le regard zain, les mots lui échappèrent sans qu'elle n'eut souvenance de les avoir pensé avant.
Tu as sans doute plus intéressant à faire !
Il releva la tête vers son interlocutrice, intérieurement fier de la réaction de celle-ci.
Je t'ai dit ce que j'avais à dire mais tu ne me crois pas. Fit-il remarquer innocemment.
Mais nous n'avons pas fini ! Réprimanda la jeune femme. Et comment est-ce que je pourrais te croire ? Tu mens à tout bout de champ !
Les bras croisés sur sa poitrine, elle le regarda toujours avec le même regard sombre. Tout bien réfléchi, c'était peut-être mieux lorsqu'elle lui tournait le dos. Pas d'éclairs sortant de ses yeux, pas de rides de sévérité lui étant destinées, … Oui, tout compte fait c'était bien mieux quand elle ne le regardait pas et qu'elle était plus captivée par cette foutue rue dehors que par lui.
Il avait le souffle court, ne sachant plus trop quoi dire à présent. Il savait pourtant qu'elle avait raison, bien que cette constatation le gênait avec véhémence. Son regard croisa à nouveau celui de sa patronne, sans savoir pourquoi. Cette fois-ci, l'expression y était différente. Plus de signe de colère, ni même de mépris. Non, cette fois son regard ne reflétait que lassitude et affliction. Il s'en voulut à l'instant même où il en prit conscience. Il le regrettait, même. Il devait agir, faire quelque chose et vite. L'éternité ne fut pas de mise pour cela. Il remit le Motorola dans la poche gauche de son blue-jean puis s'approcha doucement d'elle, évitant de lui faire peur ou de la faire fuir. Elle ne manifesta aucun signe de recul lorsqu'il se trouva juste en face d'elle, à quelques centimètres de cette enveloppe physique qui ne transpirait que de cette malheureuse tristesse. Ses grandes mains trouvèrent leur place de part et d'autre de ses épaules, captant ainsi son attention. À sa première expression vocale, elle releva instantanément les yeux vers lui.
Lisa… Tu dois me croire. Il fit une pause, la regardant droit dans les yeux comme il l'avait si rarement fait. Je suis désolé.
Leurs yeux ne se quittèrent pas, le regard de l'un étant toujours accroché à celui de l'autre. Pas une seule fois il ne cilla devant ses orbes grisées profondément ancrées aux siennes. Il décela à un moment le larmoiement de son regard criblé d'une souffrance qu'elle s'interdisait d'exprimer. Très vite elle se renferma, l'obligeant à ne plus rien détecter chez elle. Il fut très surpris de cette réaction et ne sut comment y faire face, restant planté devant elle sans faire le moindre geste, le moindre mouvement. Ses mains empoignaient toujours ses épaules dans une mollesse qui laissait présager une déconnection vis-à-vis de l'était actuel des choses. Ce n'est que lorsque l'endocrinologue bougea pour se dégager de sa prise qu'il reprit ses esprits et sembla revenir à la réalité.
La jeune femme passa donc à côté de lui, traversant le salon sans un mot pour y rejoindre sa chambre. Lui, il resta là, au même endroit. Des questions se bousculaient dans sa tête, des choses lui traversèrent l'esprit. Est-ce qu'elle allait bien, aussi bien qu'il pouvait l'espérer ? Avait-elle seulement cru ce qu'il venait de lui dire un peu plus tôt ? Il aurait voulu en être sûr. Il voulait être présent pour elle. Pour eux ? Elle méritait quelqu'un de bien. Un homme sur lequel elle puisse compter à chaque instant, coûte que coûte. Qui soit sécurisant, stable et aimant. Une personne ressemblant à Wilson. En somme c'était ça. Il secoua vivement la tête, désapprouvant en totalité cette idée saugrenue qui lui était venue en tête. Mais lui… Non, jamais il ne pourrait tenir ce rôle-là. Jamais Gregory House ne serait cet homme-là pour la femme qu'était Lisa Cuddy.
Sous la douche, elle espérait reprendre un peu ses esprits. Comment était-il possible qu'elle n'ait rien vu plus tôt ? Elle savait pourtant bien qu'il était capable de faire preuve de franchise parfois. Rarement, mais cela arrivait tout de même quelquefois. C'est d'ailleurs grâce à ces rares moments de pure vérité qu'il était possible d'attester de l'authenticité de ses propos. Elle le savait pertinemment, mais cette fois-ci elle ne put le tolérer. C'était toujours pareil avec lui, il fallait tout le temps accepter ses propres règles sans jamais avoir quoi que ce soit à en dire. Il fallait à chaque fois qu'elle passe au-dessus de sa propre frustration comme si cela était normal et qu'elle ne devait en aucun cas formuler le moindre reproche à son égard. Cette fois-ci, elle en avait plus qu'assez de faire semblant de s'en foutre alors qu'intérieurement elle en souffrait inutilement. Elle en avait assez de jouer cette comédie. Néanmoins à présent elle avait la certitude que les excuses du logicien étaient sincères. Mais pour quoi était-il désolé ? Pour son irruption d'hier soir, ou pour autre chose ? Pour la énième fois, elle ressentit cette amertume qui semblait s'accumuler de jour en jour ces derniers temps.
À son tour accoudé à cette fenêtre en train de contempler indifféremment la vue sur cette rue agréablement éclairée par les doux rayons de soleil de cette fin Octobre, House se retourna à l'entente de pas qui venaient de s'arrêter à proximité de lui. Vêtue d'un de ses traditionnels tailleurs de directrice, elle continuait à le surprendre même en étant enceinte. Il s'attendait maintenant à la voir changer un peu sa garde-robe, pourtant elle persistait à garder ses habitudes de ce côté-là. Il est vrai qu'elle ne présentait encore aucune rondeur à voir comme ça, après tout.
Tu n'étais pas censée arriver à l'hôpital il y a environ une heure ? Tint-il à préciser en remarquant qu'elle était également coiffée et légèrement maquillée.
Si tu arrivais à l'heure comme tout le monde tu saurais que depuis bientôt deux semaines je ne commence qu'à partir de dix heures.
Il porta un rapide coup d'œil à sa montre. 9:37. L'homme haussa les épaules, railleur.
Tu ne seras jamais à l'heure.
À qui la faute ?
Leurs regards se croisèrent. Une fois de plus, les mots lui avaient échappés sans qu'elle ne s'en rendît compte. Il baissa la tête. Elle se mordit la lèvre.
Je t'amène ou tu veux d'abord passer chez toi ? Lui demanda-t-elle ensuite l'air de rien, espérant ainsi détendre l'atmosphère.
Hum, faut que je récupère ma moto…
Sans plus de cérémonie, il ramassa son blouson de cuir et elle enfila sa veste doucement chocolatée avant de prendre avec elle le reste de ses affaires. Ils montèrent dans sa Lexus et pendant le trajet il ne résista pas à son désir de curiosité.
Tu comptes l'annoncer quand ?
Surprise par sa question, elle donna un rapide coup d'œil sur sa droite, paraissant gênée.
Je ne vois pas en quoi ça te regarde. Cracha-t-elle abruptement.
Oh mais moi je m'en fou. C'est juste que j'ai pas envie de voir mes employés décamper les uns à la suite des autres, déjà que Foreman devient soupçonneux…Termina-t-il en laissant volontairement sa phrase en suspend.
Comment ça ''soupçonneux'' ?
Il se doute de quelque chose, qu'est-ce que tu crois ? Il a bien remarqué ton humeur enflammée qui s'éternise !
Je ne suis pas d'une hum… Bon d'accord, c'est vrai. Concéda-t-elle humblement.
Il sourit légèrement, pas assez pour qu'elle le remarque. La jeune femme arrêta la voiture à un feu rouge, profitant de ce temps d'arrêt pour tourner la tête dans la direction du médecin assis à côté.
J'ai prévu de mettre tout le monde dans la confidence une fois passé le cap des trois mois.
Il dévia son regard vers le tableau de bord, se perdant dans le vague.
Cap qui a été franchi, si je ne m'abuse.
Ce qui veut donc dire que c'est pour bientôt. Déclara-t-elle sèchement.
Le feu passa au vert et elle démarra en trombe. Il ne fit aucun commentaire sur cela. Plus aucune parole ne fut ensuite prononcée. Moins de cinq minutes après, la berline se gara le long du trottoir qui longeait la rue Baker Street. Sa main sur la poignée de la portière, il ajouta :
Tu devrais te méfier de la théine.
Je n'ai que faire de vos conseils. Je vous veux à l'hôpital dans quinze minutes alors dépêchez-vous, House !
Il descendit de voiture, un fin sourire aux lèvres. Une fois qu'elle disparut au coin de la rue, il monta les marches du perron et entra dans l'immeuble. Le vouvoiement qu'elle avait réinstauré avait marqué la fin de cette proximité spéciale qui existait entre eux. Sans grand étonnement, cela l'incita à aller à l'encontre de ce qu'elle semblait vouloir en apparence. Mais ce qui n'était jusque-là qu'un jeu pour lui pourrait bien devenir une toute autre chose et cela lui faisait grandement peur. Jusqu'où était-il prêt à aller ?
TBC…
Des explications, toujours des explications… Si elles n'ont pas eu lieu dans ce chapitre, elles ne devraient plus tarder ;)
Je ne sais pas quand je pourrais vous poster le prochain chapitre - qui soit dit en passant je n'ai pas encore commencé décrire - mais sachez qu'il vous faudra patienter un peu. Mes vacances étant terminées, le temps que je consacre à l'écriture est par logique réduit. Mais je ferais mon possible pour ne pas vous faire languir trop longtemps. Quoi que… :p
- Kisses to you and see you soon -
