Hi !

Dans ce chapitre, un personnage connu de la série fait son apparition. C'est la première fois que je m'en sers pour écrire alors j'espère que je lui serais la plus fidèle possible.

Résumé : Cuddy passe voir House à son appartement. Elle souhaite savoir ce qu'il semblait vouloir lui dire quelques jours plus tôt, mais il ne lui dit rien. Elle lui annonce aussi que le Conseil d'Administration a rendu sa décision en ce qui concerne leur relation.

Good Read ;)


Chap' 29

Les jours avaient défilé à une vitesse folle, ses pensées encore plus. Comment pouvait-on avoir une activité psychique aussi riche ? Elle se fichait d'en comprendre le sens, elle trouvait cela juste effarant. Elle avait de nombreuses fois repensé à lui. Bientôt deux semaines qu'elle était venue à son appartement, lui annonçant ce qui se trouvait être une bonne nouvelle pour eux, emplie toutefois d'épreuves et de risques, et demandant contrôle et volonté. Elle se demandait la réaction qu'elle pourrait avoir si jamais elle ne parvenait pas à le canaliser. Car pour elle, il était hors de question de dire adieu à cet excellent médecin - bien que bourru et totalement imprévisible - ainsi, et ça allait de paire, qu'au département des diagnostics. Certes ce dernier coûtait une fortune et elle devait se démener pour le rentabiliser, mais il participait à la réputation de son hôpital. Et elle devait bien se l'avouer, il était aussi ce qui la rendait fière. Tout le monde ne pouvait pas se targuer d'avoir un tel service, ni même un médecin aussi talentueux qu'ingérable. L'un n'allait pas sans l'autre, fallait-il croire.

Jusqu'à présent il n'avait pas fait de faux pas. Mais jusqu'à quand allait-il agir de manière aussi contrôlée ? Cuddy préféra ne pas y penser, craignant que la réponse ne lui plaise guère. Elle se concentra plutôt sur ce qu'elle savait déjà et se rassura par le constat que oui, tout est sous contrôle.

Le mois de Novembre s'était donc égrainé de manière tout à fait spectaculaire et commençait maintenant à toucher à sa fin. L'automne allait tout doucement laisser sa place à l'hiver et cette constatation la fit s'enfoncer un peu plus dans son siège, rabougrie. Elle avait au mieux profité de ces couleurs chatoyantes, s'était aisément égarée dans ces magnifiques paysages. Cela lui avait aussi permis de recharger ses batteries, de reprendre un nouveau souffle.

Son travail l'épuisait chaque jour un peu plus et elle commençait sérieusement à se dire qu'il serait bien de lever le pied, bien que ce constat ne l'enthousiasmait pas le moins du monde. Ce n'était pour elle pas le moment de se montrer inconsciente alors il faudrait bien qu'elle fasse un effort. Considérable, l'effort, car laisser son hôpital filer entre ses doigts était tout bonnement impensable pour la bureaucrate acharnée qu'elle était. Et justement, la jeune femme allait commencer dès maintenant.

À l'occasion de Thanksgiving, elle avait pris sa fin de semaine, s'accordant ainsi un week-end de quatre jours. Elle avait eu sa mère au téléphone quelques jours auparavant, lui enjoignant de venir passer un peu de temps chez elle. Lisa ne lui avait encore rien dit sur sa grossesse, et encore moins sur sa "relation" avec le médecin. Elle sourit tristement tout en secouant la tête. Ce n'était plus une ado et pourtant elle redoutait sa mère, ou plutôt chacune de ses réactions. Il faut dire qu'Arlène Cuddy n'était pas une femme facile dans ses relations avec les autres, sa fille aînée n'y faisant pas exception, bien au contraire.

Au fond d'elle, l'endocrinologue était contente de pouvoir se retrouver avec sa mère, peut-être même en était-elle ravie. Malgré cela, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir une certaine appréhension aux vues des annonces qu'elle se devait de lui faire. Elle savait que Julia ne lui avait rien dit. Une grande complicité liait les deux sœurs, bien qu'elles ne se voyaient pas souvent.

Comment va ton patient ?

Il l'avait vu arriver à travers ces murs de verre, le son de ses talons qui martelaient le sol l'ayant sorti de sa réflexion. Assis sur la chaise de bureau, les jambes étendues sur ce dernier, House la regarda un instant. Ses paupières se fermèrent et restèrent closes quelques secondes avant qu'il ne les rouvrent et que ses pieds ne retrouvent le sol. Il resta assis et attrapa l'encyclopédie médicale qui se trouvait encore sur la surface en verre, grande ouverte. Il referma l'ouvrage et alla le ranger dans la petite bibliothèque lui faisant dos, toujours coincé dans cette chaise bureautique.

Toujours pareil. Souffla-t-il, plutôt dépité.

Cela faisait maintenant trois jours que le cas de cet homme était arrivé dans son bureau. Trois jours que le diagnosticien et toute son équipe planchaient sur les divers problèmes médicaux qu'avait ce patient. Et toujours rien.

Il passa une main dans ses cheveux, les ébouriffant au passage. Il semblait être agacé, ce que la Doyenne ne pouvait que comprendre avec un certain pincement au cœur. Tout en le regardant, elle pouvait sans problème imaginer les rouages de sa réflexion se mettre en œuvre. Ce mécanisme cérébral semblait ne jamais s'arrêter. Ça devait être éreintant. Mais il était brillant, elle n'avait aucun doute sur ses qualités de médecin.

Tu veux passer ce soir ?

Elle s'avança au centre de la pièce, les yeux toujours rivés sur lui. Sa question avait été spontanée, et elle espérait sincèrement qu'il accepte.

Au cas où tu viendrais juste de perdre la mémoire, j'ai un cas très prenant que je n'arrive pas à élucider. Fit-il remarquer, narquoisement.

Et c'est en passant ta soirée ici que tu vas sauver ton patient ? Demanda-t-elle, incrédule.

Ostensiblement, il fit une moue dubitative et finit par se lever, faisant face à cette baie vitrée qui donnait sur l'extérieur. Comment expliquer une chose quand vous savez qu'elle échappe aux autres ?

Je réfléchis mieux ici. Affirma-t-il en gardant le dos tourné. J'arrive… à me concentrer. Bien sûr c'est plus facile quand tu n'es pas là à m'épier. Conclut le néphrologue en finissant par se retourner vers la jeune femme.

Très bien, je m'en vais alors.

Vexée et ne cherchant pas à cacher sa déception, Cuddy commença à faire demi-tour et à se diriger vers la sortie. C'est alors qu'il la retint, gesticulant des mains devant sa méprise.

Non, attends. Ce n'est pas ce que je voulais dire.

Elle se retourna et lui faisait maintenant face car entre-temps il lui avait emboîté le pas. House planta son regard dans le sien et elle se sentit défaillir sous le bleu de ses yeux.

Enfin c'est vrai mais… J'aimerais beaucoup passer la soirée avec toi.

Proches comme ils l'étaient, elle pouvait sentir son souffle lui caresser le visage. Il n'y avait personne dans la salle différentielle à côté, son équipe étant certainement en train de réaliser une armada de tests en tout genre. Elle en était rassurée car une telle proximité avec le logicien la rendait vulnérable. Et au moment où il tendit une main vers son visage, elle n'eut d'autre choix que de se dérober.

À ce soir, House.

Et elle tourna les talons, poussa cette porte vitrifiée et s'en alla rejoindre l'ascenseur qui, la gueule béante, semblait désespérément avide de présence humaine.

La Doyenne quitta Plainsboro un peu avant 17 heures. Elle s'était efforcée de mettre le principal de ses affaires en ordre, ne laissant que quelques dossiers sans grande importance patienter jusqu'à son retour. Elle n'en était pas peu fière, et cela lui valut ce sourire bienheureux qu'elle n'arrivait pas à se départir. Savoir qu'il viendrait le soir-même fit naître en elle une émotion qu'elle prit plaisir à ressentir dans ses moindres recoins.

Ce soir-là, ils n'avaient fait que discuter, passant leur temps à se chamailler gentiment et à aborder ce sujet qui lui brûlait les lèvres à chaque fois qu'elle pensait à lui, à eux. Il semblait être indécis, ne sachant pas trop ce qu'il devait faire de cette vie qui se proposait à lui. Elle l'aurait supplié de rester avec elle tant elle était en manque de sa présence, mais elle s'était abstenue. Elle ne voulait rien lui imposer, elle préférait que ça vienne de lui. Mais elle était assez vulnérable, inondée par toutes ces hormones, qu'elle dut faire un effort considérable pour se contrôler. Avec le temps, ça risquerait d'être bien plus compliqué, voire impossible pour elle. Pour l'heure elle lui laisserait du temps, elle le lui avait dit.

Peut-être ne resterait-il pas auprès d'elle dans cette aventure qu'est la vie de couple, et qui se dessina à devenir une vie de famille, mais cette nuit il resta dans ses bras. Ils s'étaient contentés de dormir l'un contre l'autre, en toute simplicité. Jamais, sans doute, ne l'aurait-il avoué, mais il aimait dormir avec elle. Il n'avait rien tenté, la respectant bien trop pour laisser libre court à ses pulsions, pourtant bien présentes. Il voulait être avec elle, mais était certain de ne pas être fait pour cette vie. Celle-là même qui lui fichait une trouille bleue parce qu'elle le renvoyait à des souvenirs qu'il aurait aimé oublier. Pourtant il se surprit à éprouver l'envie d'essayer. Cette femme… Elle avait un tel pouvoir sur lui, sans même s'en rendre compte. Cette nuit-là, donc, il l'avait à peine touchée, juste quelques baisers plus tendres que fougueux. Des regards appuyés, son bras emprisonnant son corps et cette simple phrase : " Je vais m'améliorer. "

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Elle s'affairait à terminer les derniers préparatifs. Sa gorge était nouée, elle avait la boule au ventre. Bon sang, pourquoi fallait-il qu'elle appréhende autant ? Sans doute parce qu'elle savait exactement à quoi s'attendre, ce qui, dans un sens, aurait dû la rassurer car c'était tout le contraire d'avec le logicien. La voilà ! Cette douce constatation, insidieusement blessante. La voilà aussi, cette femme qui demeurait inexorablement dans l'ignorance. La sonnette eut le temps de résonner dans l'entrée avant qu'elle ne se décidât à aller ouvrir, profitant de ces dernières secondes pour se donner meilleure contenance. La planche de bois articulée la dévoila enfin. La sexagénaire planta instantanément ses yeux dans ceux de sa fille, vraisemblablement très mauvaise actrice.

Bon sang, Lisa, qu'est-ce que tu as mauvaise mine ! Lança Arlène pour seule salutation.

Bonjour à toi aussi, maman.

Elle la regarda d'un air trahissant son désespoir et se décala sur le côté pour la laisser entrer.

Il y a un moment qu'on ne s'est pas vu. Fit-elle en se débarrassant de son écharpe qu'elle posa sur le fauteuil. Je vois plus ta sœur que toi. Tu pourrais au moins téléphoner plus souvent. Je sais que ton travail est très prenant mais quand même. Tiens je suis d'ailleurs très étonnée que tu ne te sois pas enfermée dans ton hôpital pour les fêtes de Thanksgiving.

Je suis enceinte, maman. Déclara la jeune femme à peine sa mère eut-elle fini.

Les deux femmes se regardèrent dans un silence de stupéfaction. Arlène eut une furtive lueur de joie dans les yeux, balayant son étonnement qui, pourtant, revint aussitôt.

Oh, chérie, pourquoi ne m'as-tu rien dit ?

Cuddy cligna des yeux à plusieurs reprises et ouvrit la bouche sans parvenir à faire sortir le moindre mot.

Je comprends mieux ma présence ici, cela dit tu aurais très bien pu passer un coup de fil. Reprit Arlène d'un ton sec. Tu m'annonces ça comme si on en avait déjà discuté. Je ne sais rien de ta vie, Lisa, mais j'imagine que tu as quelqu'un.

Elle regarda sa fille avec insistance, presque en essayant de savoir si elle ne lui cachait pas des choses. Cuddy se sentit mal à l'aise sous son regard, et par nervosité elle se mordit la lèvre, les yeux perdus sur le plancher.

Tu as quelqu'un, n'est-ce pas ?

Arlène avait fait un pas en avant et attendait sa réponse sans la quitter des yeux, les mains sur les hanches. La jolie brune releva la tête et son regard s'ancra à celui inquisiteur de sa mère. Elle se dit que par bien des aspects Madame Arlène Cuddy allait être fortement déçue.

Viens t'asseoir.

La plus âgée s'exécuta, non sans un soupir de dépit. Elle écouta sa fille lui conter les quelques mois qui venaient de s'écouler avec beaucoup d'étonnement. Sa surprise était tellement grande qu'elle eut bien du mal à garder cette émotion silencieuse. Lisa tint certains évènements dans l'ombre, les gardant pour elle, tel un secret. Seul House savait. Et lorsqu'elle l'avait évoqué, elle avait bien remarqué ce tressaillement de sourcil de la part de sa mère. Sa bouche pincée ne lui avait pas non plus échappé. Et le flot de reproches qui s'ensuivit ne l'étonna pas le moins du monde, bien qu'elle s'en serait passée et qu'elle s'en retrouva véritablement blessée. Les gens ne changent pas. C'était très certainement vrai. Mais cette vérité l'emplit de douleur. Était-ce aussi vrai pour eux ? Lisa chassa cette idée de sa tête, le cœur au bord des lèvres.

Elle n'en pouvait plus de toutes ces remontrances. Assistait-elle à son propre procès ? Allait-elle être jugée par l'honorable juge Cuddy Arlène pour toutes les choses que celle-ci lui reprochait ? Ça en devenait absurde… L'entendre lui dire qu'il aurait été préférable qu'elle soit mariée avant de donner la vie, qu'elle n'était pas vraiment dans une relation stable et que le père de l'enfant n'était qu'un goï - qui plus est un de ses employés - n'arrangerait en rien les choses. Depuis la mort de son père, Cuddy a commencé à avoir une relation très conflictuelle avec sa mère. Elle aimerait tellement que ça s'arrange entre elles. Elle aimerait aussi beaucoup que son papa soit encore là…

Arlène alla déposer ses affaires dans la chambre d'amis. En chemin, sa curiosité lui fit défaut et elle ne put s'empêcher de fouiner un peu. Dans la chambre de sa fille, après en avoir poussé la porte, elle découvrit quelques cartons entassés contre le mur près d'une fenêtre. Elle inspecta rapidement le reste de la pièce et sortit, reprenant le chemin de sa chambre.

Les deux femmes se retrouvèrent plus tard autour du dîner. Sans plus de cérémonie, Arlène demanda à sa fille :

Tu as beaucoup d'affaires qui traînent et on dirait que d'autres manquent à certains endroits. Commença-t-elle sans jamais quitter sa fille des yeux. Et pourquoi y a-t-il des cartons que de toute évidence tu ne voulais pas que je vois ?

La jeune femme se mordit la lèvre en l'écoutant, puis soupira en fermant les yeux. Il était tout à fait inutile de cacher la vérité plus longtemps.

Je déménage. Dit-elle simplement.

Ah oui ! Et où comptes-tu aller ?

Je ne sais pas, je n'ai pas encore trouvé autre chose…

Hébétée, Arlène regarda sa fille. Il était difficile de savoir exactement quels sentiments lui traversa l'esprit à ce moment précis, mais Lisa savait bien que les sermons allaient être de rigueur.

Je ne te suis pas très bien… Tu es enceinte de ce House mais vous n'êtes pas vraiment ensemble. Et tu déménages sans même savoir où exactement.

J'ai besoin de partir d'ici…

Mais pourquoi ? Ça fait des années que tu vis ici et ce n'est pas loin de ton hôpital. Et cette maison est assez grande pour y accueillir un enfant !

Cette maison… Ne me correspond plus. Expliqua-t-elle vaguement, sentant les larmes lui monter aux yeux.

Vous allez emménager ensemble, alors. Déclara Arlène plus qu'elle ne questionna.

Peut-être… Je ne sais pas.

La mère regarda sa fille. Il y eut dans ses yeux une lueur que Lisa ne put identifier. Elle détourna le regard et se saisit de la louche posée sur la table. Les deux femmes dînèrent tranquillement, n'abordant plus le sujet.

Ce n'est qu'en se retrouvant seule dans sa chambre que Cuddy repensa à tout ça. Au-delà de ses reproches et de sa façon qu'elle avait de la rabaisser, sa mère se faisait du souci pour elle. C'était réel, elle le savait. Elle n'avait juste pas la bonne manière de le lui montrer. Lisa se mit alors à songer que dans le fond sa mère avait raison. Après tout, était-ce bien logique de vouloir quitter sa maison sans même avoir trouvé un nouvel endroit où vivre ? Elle ne pouvait pas lui dire les raisons qui la poussaient à vouloir vivre ailleurs qu'ici, c'était trop douloureux et quelque part ça ne ferait qu'accentuer l'opinion négative qu'elle avait d'elle. Et en songeant à cela, la Doyenne se replongea dans les souvenirs de cette nuit où il avait réussi à la convaincre.

FLASH BACK

Il était passé un soir, comme il en avait pris l'habitude. Et puis il était resté la nuit, parce qu'elle le lui avait demandé comme bien souvent. Ils avaient donc fini par aller se coucher ensemble. Il ne s'était rien passé. Il l'avait simplement laissée se lover dans ses bras, et s'endormir sans chercher à prendre avantage de la situation. Et plus tard, cette nuit-là, le diagnosticien fut brusquement réveillé par des plaintes.

Non… Non… Laisse-moi… Ne fais pas ça… Fais pas ça…

House mit quelques secondes avant de comprendre ce qu'il se passait. Il se tourna de son côté du lit, tendit le bras et alluma la lampe de chevet. Ce qu'il vit lui fendit le cœur. Elle gigotait à côté de lui, serrant furieusement les draps dans ses poings. Les larmes coulaient sur ses joues. Elle était si vulnérable, tellement fragile.

Cuddy, réveille-toi. Tu fais un cauchemar. La secoua-t-il doucement pour la sortir de ses visions lugubres.

Elle finit par quitter son sommeil malfaisant, clignant des yeux avant de reprendre conscience. Ses images atroces lui revinrent en pleine figure et elle fut frappée de plein fouet.

Il est revenu. Il a recommencé. S'agita-t-elle, se redressant brutalement dans le lit.

Non, tout va bien. La rassura House en se rapprochant doucement d'elle. Tu as fait un cauchemar. Il n'est pas là. Sa main venant caresser la peau de son bras.

Elle éclata en sanglots, persuadée qu'elle n'avait pas rêvé malgré ce que lui disait le médecin. Ce qu'elle avait vu, ce qu'elle avait ressenti… Cette sensation semblait bien réelle.

Je l'ai vu. Reprit-elle entre deux suffocations. Il était là. Il me regardait. Il s'est avancé vers moi… Je l'ai senti me toucher…

Il la prit dans ses bras, incapable d'en supporter davantage.

Hey, tout va bien. La berça-t-il contre lui. Je suis là. Tout va bien.

Cuddy ne put retenir ses larmes. Elle sanglotait tellement qu'elle était toute tremblante dans les bras de House. Ce dernier tenta du mieux qu'il put de la consoler, frictionnant lentement et inlassablement son dos de sa main droite. Après plusieurs minutes, elle sembla s'être apaisée un peu mais sa mâchoire tremblait toujours sous l'effet de la violence de ses émotions.

J'ai peur… Articula-t-elle difficilement. J'ai peur qu'il revienne et qu'il recommence. Confia-t-elle en le serrant fort contre elle.

Il est en prison, il ne te fera plus rien.

Et quand il sortira ? Se détacha-t-elle de lui. Et s'il recommence à ne plus prendre son traitement et qu'il revient ? Explosa-t-elle presque sous le calme dont il faisait preuve.

Chut, calme-toi. C'est mauvais pour le bébé. Chuchota-t-il, sa main caressant sa joue humide.

Tu t'en inquiètes ?

Il ne répondit pas.

Tu veux déménager ? Lui demanda-t-il, sa question lui faisant relever les yeux sur lui. Si ça t'angoisse tant, peut-être que c'est la solution.

Elle prit soin de l'observer. Il semblait véritablement sincère. Elle ne dit rien, car aucun mot ne semblait vouloir sortir de sa bouche. Il poursuivit, allant jusqu'au bout de sa pensée.

Et puis tu n'auras plus ces mauvais souvenirs d'ici. Supposa-t-il avant de laisser la pièce s'emplir d'un silence de réflexion. Il reporta ensuite son attention sur elle, son regard s'ancrant dans le sien. Prends le temps d'y réfléchir, ça peut peut-être t'aider.

Après cela, House lui avait embrassé la joue et s'était recouché. Elle en avait fait de même et il avait fini par éteindre la lampe de chevet. Il l'avait rapprochée de lui et l'avait entourée de ses bras. Apaisée, elle s'était blottie dans son cou et le sommeil était rapidement venu la chercher, bienfaiteur.

FIN DU FLASH BACK

C'était il y a quelques semaines maintenant. Elle avait vraiment passé un mauvais moment. Avec un peu de recul, elle se sentait presque chanceuse de l'avoir auprès d'elle. Elle ne lui avait jamais dit mais c'était parce qu'elle faisait beaucoup de cauchemars de cette nuit-là qu'elle lui demandait s'il voulait bien rester avec elle. Il n'avait jamais refusé. Sans doute avait-il compris. Ce n'était pas important.

Maintenant assise dans son lit, ses deux mains caressaient son ventre. Elle pensait à lui. Elle aurait voulu qu'il soit là. Qu'il la prenne dans ses bras et lui caresse le visage. Qu'il embrasse ses cheveux en lui murmurant que tout va bien. Elle sourit. Lui qui n'était pas doué avec les sentiments, qui était maladroit pour en parler, qui n'était pas à l'aise dans les démonstrations… Il était pourtant bel et bien attentionné avec elle. Même s'il semblait parfois un peu hésitant, il était authentique. Et force est de constater qu'il faisait des efforts. Pour elle, pour eux.

Cuddy eut cependant un pincement au cœur. Car était-ce bien réfléchi d'avoir un enfant alors que le père de celui-ci ne vivait pas avec vous ?

TBC...


J'espère que ça vous aura plu. J'essaie de rester fidèle aux personnages, ce qui n'est pas toujours évident quand on écrit des scènes qui ne sont pas vraiment abordées dans la série. Alors il faut beaucoup imaginer, se demander ce qu'ils auraient pu faire si telle ou telle chose était arrivée. C'est un exercice compliqué, mais très agréable en même temps.

En tout cas je prends plaisir avec cette histoire, pas toujours évidente à écrire. Et j'espère que vous prenez plaisir à la lire :)

- Kisses to you and see you soon -