Chapitre LXVIII : Qu'est-ce que vous voulez boire?
Constazz : Je ne sais toujours pas comment te remercier à chaque fois pour tous les compliments! Clarke se fait de plus en plus confiance effectivement, en espérant qu'elle garde confiance en elle pour le repas ;)
Seve04 : Merci beaucoup, contente que tu sois encore dans l'aventure!!
Angelye : Merci énormément! La suite pour Madi, c'est maintenant !
Ashley Lbr : Merci ! Et respect d'avoir lu ça sur ton lieu de travail ahah!! Je suis désolée pour ce que pense tes collègues même si d'un côté ça veut dire que j'ai réussi l'écriture du chapitre ;)
Delphine15 : Merci survivante ;) Je continue d'écrire! Je terminerai cette histoire! Peu importe le temps qu'il me faut !!
Vendredi 05 août
« Tu penses que tout est prêt? » me demanda Clarke, pour la centième fois dans la cuisine.
« Oui, tout est prêt. » répondis-je également pour la centième fois.
Je ne pouvais pas lui en vouloir, j'étais moi aussi très stressée de la venue d'Abby et de Marcus.
« Tu crois qu'il y a assez mangé? » me demanda-t-elle encore.
« Je pourrais inviter toutes mes coéquipières qu'il y aurait assez à manger. » plaisantai-je pour essayer de détendre l'atmosphère. « Tu sais, de nous, je suis la personne qui devrait être la plus stressée. » ajoutai-je en voulant piquer l'un des nombreux toasts que ma blonde avait fait, mais elle me tapa sur la main avec une serviette. « Aïe. » râlai-je en la foudroyant faussement du regard. « Personne ne remarquera que j'ai piqué quelque chose à manger parmi cette montagne de nourriture. » grognai-je en me ravisant, car ce n'était pas le moment de l'énerver.
« Moi je le saurai. » répondit-elle en vérifiant du coin de l'oeil que je me tenais bien à carreau. « Et pour te répondre, je ne vois pas pourquoi tu devrais être la plus stressée. » compléta Clarke en se dirigeant sur la terrasse afin de vérifier, pour la centième fois encore, les couverts.
« Veux-tu vraiment que je te fasse une liste? » rigolai-je nerveusement, car les raisons étaient évidentes pour moi. La tentation de décaler un couteau pour l'embêter était grande, mais il risquait de terminer en plein dans ma poitrine. Au meilleur des cas, elle me pousserait juste dans la piscine.
« Je t'écoute. » répondit-elle très sérieusement en se dirigeant de nouveau à l'intérieur, dans la cuisine, pour vérifier encore une fois que tout était parfait.
Qu'est-ce que ce sera le jour de notre mariage.
Du moins.
Si on se marie.
Non pas que je ne veuille pas me marier.
Mais c'est un peu tôt et ce n'est pas le sujet.
« Alors je commence. » dis-je en lui emboîtant le pas. « Le premier rendez-vous que j'ai eu avec ta mère après ces 3 ans, c'était pour parler de toi. On essayait de trouver une solution pour te sortir du merdier dans lequel tu t'étais mise. Et, j'avoue encore aujourd'hui, ne pas avoir été tendre dans mes paroles. » commençai-je en la voyant s'activer pendant que j'étais impuissante. Je ne savais pas comment l'aider. Nous aurions plutôt dû nous rendre dans un restaurant, l'endroit aurait été neutre et surtout il y aurait eu des témoins lorsque Abby m'aurait tué. « La deuxième fois que j'ai dû la voir, c'est le matin de ton anniversaire où j'ai fait le mur de sa maison pour passer la nuit avec sa fille. » continuai-je en m'asseyant sur le plan de travail. « Je me sens obligée de rappeler que lors de cette même journée, ton ex a débarqué pour balancer à tout le monde, du moins faire comprendre à tout le monde, que j'étais alcoolique. Je me suis même enfuie pour essayer de vider une bouteille d'alcool que j'avais précédemment cachée. » rigolai-je honteusement de mon comportement. « J'ai donc dû avoir un entretien avec ta mère pour lui expliquer mon comportement, mon passé et la rassurer sur mes intentions envers toi. J'ai dû me défendre en disant que je ne voulais que ton bien et ne pas t'apporter de problèmes. » précisai-je en la voyant toujours s'activer. « Et maintenant, pour la quatrième fois où je vais la voir, il faut qu'on lui annonce qu'on va devenir famille d'accueil pour une enfant. » ajoutai-je en me motivant enfin à l'interrompre dans sa check-list interminable. Je sautais donc de mon perchoir et je vins l'enlacer afin de la ceinturer. « Je dois aussi préciser que cette enfant est issue de mon association, que je t'ai presque forcé la main et que j'ai eu un comportement des plus déplacés envers toi lorsque toute cette situation a dégénéré. » terminai-je enfin mon exposé en déposant un baiser sur la joue de Clarke qui semblait, enfin, moins nerveuse.
« Je me sens à mon tour obligée de préciser que tu ne m'as pas forcé la main pour devenir la famille d'accueil de Madi. » répondit-elle en premier. « Et le reste, c'est du passé. » ajouta-t-elle. Cependant, cela ne me rassura pas.
« Tu manques d'argument. J'ai raison. » conclus-je en arrêtant de l'enlacer.
« Lexa, tu te montes le bourichon toute seule. » râla ma blonde en commençant à s'en aller donc je la suivis. Elle se stoppa directement et me fit face, j'avais l'impression que j'allais me faire gronder. « Je vais chercher le vin, tu n'as pas le droit de me suivre. » m'expliqua-t-elle à la place de remontrances.
« Oh. » rigolai-je en me souvenant qu'elle était partie plus tôt acheter du vin pour ce soir, mais qu'elle l'avait caché afin que je ne sois pas tentée d'en vider la moitié avant l'arrivée de mes beaux-parents. Il ne fallait pas non plus que je connaisse la cachette, car lorsque le repas aura dégénéré, je pourrais avoir envie d'un petit remontant.
Elle disparut seulement quelques secondes et revint avec la fameuse liqueur.
« Ne touche pas cette bouteille. » me gronda-t-elle faussement après avoir posé la bouteille à l'opposé de moi dans la pièce.
« À vos ordres cheffe. » plaisantai-je en prenant la pose d'un soldat.
« Repos. » rigola-t-elle en venant m'embrasser et de marquer un temps d'arrêt en me fixant. « Tout va bien se passer et je t'aime. » ajouta-t-elle, afin que l'on commence la soirée sur des bonnes bases.
« Je t'aime aussi. » répondis-je avant d'être interrompue par un appel sur mon téléphone. Je l'attrapai rapidement et lorsque je vis de qui il s'agissait, je ne trainai pas pour répondre. « Ça va? » demandai-je directement à mon interlocuteur.
« Oui Lexa. Détends-toi. » rigola Toni à l'autre bout du fil.
« Tu me le promets? » demandai-je directement.
« Je ne suis pas en sucre. » grogna-t-elle.
« Quand Shelby n'est pas dans le coin, si. » précisai-je d'un ton moqueur avant qu'un petit blanc ne s'installe. « Pourquoi m'appelles-tu? » demandai-je pour relancer la conversation.
« Je voulais te souhaiter bonne chance pour ce soir. » répondit-elle sans relever ma première phrase.
« Tu penses que je vais avoir besoin de chance? » rigolai-je nerveusement sous le regard de Clarke.
« Non, mais c'est toujours bien de souhaiter bonne chance à quelqu'un. » expliqua, sans grande conviction, mon amie.
« Tu peux toujours venir pour me servir de bouclier humain, tu sais. » réitérai-je mon invitation pour la centième fois.
« Je te rappelle que je suis là. » grogna ma petite amie en se rapprochant de moi.
« Je préfère que le visage de Toni soit abîmé plutôt que le tien. » rigolai-je en caressant la joue de ma blonde.
« Je te rappelle que je suis là. » répéta mon amie au bout du fil.
« Désolée, mais je ne couche pas avec toi, alors je préfère protéger Clarke. » plaisantai-je sous les grognements de mon amie.
Je ne pus cependant pas rigoler bien longtemps, car la sonnerie de la porte d'entrée retentit à ce moment là.
« Bien fait. » dit Toni, car elle avait tout entendu.
« Je te déteste. » lui lançai-je en voyant ma blonde se précipiter dans l'entrée.
« Tu m'aimes, je le sais. » rigola-t-elle avant de reprendre rapidement son sérieux. « Tout va bien se passer Lexa. » ajouta-t-elle, car elle savait que je devais raccrocher pour accueillir mes beaux-parents.
« C'est ce qu'on verra… » murmurai-je avant de raccrocher. « Tu es prête? » me demanda ma blonde, la main posée sur la poignée.
« Si je réponds négativement, il y a une chance qu'on annule la soirée? » tentai-je de façon désespérée.
« Je ne crois pas. » rigola Clarke en ouvrant finalement la porte.
« Bonsoir! » s'empressa de dire Abby, en prenant en premier sa fille dans les bras.
« Bonsoir. » dis-je timidement à Marcus pendant que les embrassades des Griffin prenaient plus de temps que prévu. Je retenais également mon chien qui n'avait qu'une envie, sauter sur nos invités.
« Bonsoir Lexa, comment vas-tu? » me demanda-t-il, mais je ne savais pas s'il s'agissait d'une formule de politesse ou si c'était parce que mon visage montrait mon angoissante croissante depuis qu'ils étaient arrivés.
« Je suis un peu fatiguée, mais sinon tout va bien. » répondis-je en tentant de donner une excuse. « Et vous? » m'empressai-je de retourner la question.
« Je suis également un peu fatigué. » répéta-t-il avec un sourire, car Nana venait enfin de lui dire bonjour.
« Vous avez eu beaucoup de boulot à l'hôpital? » m'inquiétai-je sans cacher mon sourire de voir mon chiot aussi heureux.
« Pas plus que d'habitude, mais il faut croire que je me fais vieux. » plaisanta-t-il en se décollant pour laisser la place à sa femme.
« Bonsoir Lexa. » s'empressa de dire Abby en me prenant dans ses bras.
« Bonsoir. » rigolai-je alors qu'elle m'étouffait presque sous son étreinte. J'espérai que ce soit la seule fois de la soirée où elle m'étouffe…
« Si je ne savais pas que tu l'adorais, je pourrais croire que tu es en train d'essayer de la tuer. » blagua ma petite amie. Je trouvais ça ironique quand on savait comment pouvait déraper la soirée.
« Je n'ai aucune raison de vouloir la tuer, n'est-ce pas? » me demanda-t-elle avec des yeux perçants.
« Hum hum. » réussis-je seulement à dire. Mon corps s'était raidi et ma gorge s'était asséchée. J'avais aussi extrêmement chaud et j'avais comme l'impression que je traversais actuellement un désert.
« N'est-ce pas? » répéta-t-elle en direction de sa fille.
« Tout va bien. » la rassura plus habilement Clarke. « Venez, on va vous faire visiter. » enchaina-t-elle pour changer de sujet alors qu'Abby me regardait de nouveau avec des yeux perçants.
« Je vous rejoins, j'ai un appel important à passer. » me dégonflai-je en courant presque jusqu'à mon bureau. Mon chiot préféra suivre ses nouveaux amis pour la visite.
Je pris bien soin de fermer la porte et je saisis rapidement mon téléphone.
« Déjà? » entendis-je Toni rigoler lorsqu'elle dérocha.
« Elle sait qu'il y a quelque chose. » dis-je sans relever sa moquerie.
« Lexa, ne soit pas bête, comment veux-tu qu'elle sache? » souffla mon amie.
« Elle nous a demandé, à Clarke et moi, si elle avait une raison de me tuer. » expliquai-je en me plaçant devant la baie vitrée pour regarder la famille Griffin visiter mon jardin.
« Lexa, c'est ce que font toutes les belles-mères. » commença mon amie tandis que Marcus me fit un signe de la main, car il avait remarqué que je les espionnais. Je répondis à son geste avant d'aller me cacher dans un coin de mon bureau. « Elle protège leurs enfants, donc tu peux être sûre que toutes les fois où tu la verras, elle posera cette question. » ajouta-t-elle pour me rassurer. « Crois-moi, elle ne sait rien. »
« Je ne suis pas si sûre, toutes les fois où je l'ai vue, il y a toujours eu quelque chose. » répétai-je les choses à Toni comme je l'avais fait avec Clarke.
« Écoute, tu n'as pas mis sa fille enceinte, elle ne fait pas partie d'un gang à cause de toi donc je pense que tu n'as pas de raison de t'inquiéter. » s'énerva mon amie pour que j'arrête de faire l'enfant.
« C'est presque comme si je l'avais mise enceinte. » murmurai-je.
« Quoi? » demanda mon amie, car elle n'entendit pas.
« Rien. Je dois te laisser. Merci Toni » dis-je tristement. Je ne pouvais pas rester cachée éternellement ici, même si intérieurement cette idée me plaisait.
« Ne me raccroche pas encore au … » entendis-je seulement avec de ranger mon téléphone.
« Aller Lexa, tu as affronté pire dans la vie. » chuchotai-je pour moi-même avant de descendre de façon déterminée les escaliers.
Je me rendis dans le jardin pour retrouver la famille Griffin qui n'avait pas bougé depuis que je les avais espionnés.
Ma détermination disparut instantanément lorsqu'Abby se tourna vers moi et me regarda d'un air songeur.
« Tout va bien Lexa? » me demanda-t-elle inquiète.
« Oui! » criai-je presque pour sembler convaincante. « Vous voulez boire quelque chose? » demandai-je directement afin d'avoir une excuse pour m'enfuir. « Nous avons du vin. » commençai-je avant de me taper le front avec ma main en comprenant la bêtise que je venais de dire. « Je veux dire que Clarke est allée acheter du vin, au cas où vous en voudriez. » me rattrapai-je en voyant Marcus sourire face à ma panique. « Moi je n'en bois plus. » me sentis-je obligée de préciser. « Du coup si vous en voulez, Clarke vous servira, je n'ai pas le droit de m'en approcher. » rigolai-je nerveusement face au spectacle ridicule que j'étais en train de donner. « Mais on a aussi du sans alcool, c'est bien aussi. Nous ne sommes pas obligés de boire de l'alcool pour passer une bonne soirée non? » ajoutai-je sans me contrôler. « Parce qu'on va passer une bonne soirée. » répétai-je sous l'explosion de rire de Marcus tandis qu'Abby me regardait avec de grands yeux, comme si je venais d'une autre planète. « Je… »
« Vous nous excusez. » me coupa Clarke en m'attrapant par la main pour me tirer jusqu'à la cuisine. « Je peux savoir ce que tu me fais? » rigola ma blonde de me voir ainsi perdre tous mes moyens.
« Je panique, je crois que c'est évident. » rigolai-je à mon tour du ridicule dans lequel je m'étais mise.
« Tout va bien se passer. » dit-elle en posant ses mains sur mes épaules. « On va passer une bonne soirée. » ajouta-t-elle en m'embrassant sur le front.
« Je crois bien l'avoir dit il y a quelques secondes. » me moquai-je de moi-même.
« Tu étais très drôle. » expliqua ma blonde en m'embrassant sur la joue. « Je n'ai pas l'habitude de te voir perdre tes moyens, même mercredi avec ce jouet, tu étais plus confiante. » ajouta-t-elle d'un air joueur pour me détendre.
« Je préférerais cent fois revivre la soirée de mercredi que celle-ci… » répondis-je en regardant par dessus l'épaule de Clarke pour remarquer que mes beaux-parents nous observaient. « On devrait y retourner. » ajoutai-je alors pour ne pas continuer à me donner en spectacle.
« Tu as raison. » fit-elle en me tendant deux plateaux d'apéritifs qu'elle avait préparés. « Et n'en mange pas en route, je te surveille. » se moqua-t-elle de mon appétit post-entraînement.
Tout en rigolant, je me dirigeai de nouveau vers Abby et Marcus qui s'étaient installés dans les fauteuils extérieurs.
« J'espère que vous avez faim. Clarke est bien votre fille, elle a cuisiné pour dix. » souris-je en déposant les plateaux sur la table basse.
« Il nous faudra donc beaucoup à boire pour faire passer tout ça. » se moqua Marcus, avant de se faire réprimander d'une tape sur l'épaule par Abby.
« Tu as une très jolie maison. » dit-elle rapidement pour changer de sujet.
« Merci. » répondis-je pour le compliment et le changement de sujet.
« C'est normal, quand on gagne 250 000 . » précisa Clarke avec différentes boissons dont un vin qui semblait délicieux.
« Encore une fois, tu ne sauras pas combien je gagne. » rigolai-je qu'elle ramène ce sujet-là une nouvelle fois sur la table.
« 250 000 ? » répéta Marcus sous le choc de cette somme.
« C'est énorme n'est-ce pas? » continua Clarke afin de m'embêter.
« J'ai l'impression de me répéter, mais je n'ai jamais confirmé que je gagnais cette somme. » rigolai-je en jetant un regard vers Abby pour lui demander de l'aide.
« Mais tu n'as pas infirmé. » dit-elle alors, me faisant comprendre qu'elle se joignait à sa fille pour m'embêter.
« Les Griffin, vous avez un sacré souci avec l'argent. » répondis-je en faisant une caresse à mon chiot qui résistait, tout comme moi, à l'envie de dévorer le contenu des plateaux.
« Tu sembles affamée. » se moqua Abby en me voyant presque baver devant la nourriture en face de moi.
« Votre fille m'a interdit de manger alors que j'ai eu deux entraînements aujourd'hui. » rétorquai-je pour me faire plaindre par ma belle-mère.
« Clarke! » la gronda directement Abby, ce qui me fit rire. « Lexa est une athlète de haut niveau, elle a besoin de manger! » ajouta-t-elle en prenant l'un des plateaux pour se servir avant de me le donner. Elle savait que je n'allais pas commencer à manger avant que l'un des invités le fasse.
« Tu me le paieras. » grogna-t-elle dans ma direction en me voyant croquer avec vigueur dans la nourriture qui s'offrait enfin à moi.
« Avec plaisir. » rigolai-je en lui faisant passer le plateau. « Je suis désolée d'insister, mais qu'est-ce que vous désirez boire? » demandai-je en direction des deux invités.
« Du vin. » répondit spontanément Marcus en direction de Clarke.
« Si la bouteille est ouverte… » ajouta timidement Abby, qui semblait mal à l'aise.
« Vous avez raison, il ne faudrait pas la gâcher. » dis-je pour la rassurer avant de me rendre compte que je faisais sûrement tout le contraire. « Pardon, je voulais dire que… »
« Tout va bien. » me rassura-t-elle d'un sourire avant que je ne me remette à faire mon cinéma.
Étant la seule privée de ce jus de fruit pour adulte, je me contentais d'un verre d'eau. La reprise des entraînements étaient intensive, alors je ne me permettais aucun écart.
« Santé. » dis-je en trinquant avec eux.
« Clarke, tu es une aussi bonne cuisinière que ta mère. » dit Marcus se laissant tomber au fond de sa chaise après avoir terminé son dessert. « Comment fais-tu pour ne pas prendre de poids? » me demanda-t-il.
« Elle ne se ressert pas plusieurs fois de l'entrée, du plat et du dessert. » le sermonna Abby en tapant sur le ventre de son mari. « Elle fait aussi du sport. » ajouta-t-elle.
« Ah ça, elle n'arrête pas. » précisa ma blonde en tapant à son tour sur mon ventre.
« C'est mon métier. » précisai-je à mon tour amusé.
« À son âge, j'étais aussi bien foutu qu'elle. » grogna Marcus, légèrement vexé. « On en reparlera quand elle aura l'âge que j'ai actuellement. » ajouta-t-il en souriant.
« Je lève mon verre à ce défi. » rigolai-je en trinquant avec lui. Je portais ensuite mon énième verre d'eau à mes lèvres.
« Si Lexa porte un enfant, elle n'aura peut-être plus le même corps lorsqu'elle aura ton âge. » dit naturellement Abby, ce qui me fit totalement recracher le liquide qui était dans ma bouche. Heureusement, j'avais pris le temps de tourner la tête pour n'arroser que le sol et non ma belle-mère qui se trouvait en face de moi. « Qu'est-ce que j'ai dit? » s'étonna Abby en regardant les autres du regard pour avoir du soutien.
« Il est vrai qu'après un accouchement, le corps d'une femme peut changer. » intervint alors Marcus pendant que j'épongeais ma bêtise avec une serviette.
« En parlant de ça… » commença Clarke alors que je trouvais que ce n'était absolument pas le bon moment pour engager la conversation. Abby et Marcus parlaient d'un enfant biologique de façon générale, pas d'une adoption et encore moins d'être une famille d'accueil.
« Tu es enceinte? » s'exclama sa mère en direction de sa fille, ce qui me fit me redresser instantanément. Malheureusement, dans l'action, mon crâne rencontra l'angle de la table.
« Putain. » grognai-je de douleur, car cela me fit extrêmement mal.
« Ça va? » s'inquiéta Marcus pendant que Clarke regardait ma tête.
« Tu es enceinte! » répéta ma belle-mère.
« Tu n'as rien. » me rassura ma blonde pendant que je me frottais le crâne. « Tu as si mal que ça? » me demanda-t-elle car je n'étais pas du genre à me plaindre.
« Clarke, mon dieu, réponds-moi! » s'agaça Abby. « Es-tu enceinte? » demanda-t-elle une nouvelle-fois.
« Oui! » dis-je à ma petite-amie, car ça me faisait un mal de chien.
« Oh mon dieu… » murmura Abby en devenant toute blanche et en fixant la table puisque plus rien ne semblait exister autour d'elle. Elle devait penser que je répondais à sa question, mais ce n'était pas le cas.
« C'est le choc, ça va passer. » m'embrassa-t-elle sur la zone douloureuse.
« Tu parles d'un choc! J'apprends que ma fille est enceinte alors que ça ne fait qu'un mois que vous vous êtes remises ensemble! » dit-elle d'un ton scandalisé avant de boire d'une traite son verre de vin.
« Je pense que Lexa s'adressait à Clarke. » la rassura tant bien que mal Marcus.
« Oui maman, je ne suis pas enceinte. » souffla ma petite amie après m'avoir regardé le crâne pour la quinzième fois.
« Vraiment? » demanda-t-elle de soulagement.
« Oui Abby, Clarke n'est pas enceinte. » confirmai-je également en ayant bien envie d'un verre comme l'avait fait ma belle-mère.
« Alors tout va bien! » rigola Marcus de ce quiproquo.
« Effectivement! » m'enthousiasmai-je faussement en me levant. « Quelqu'un veut boire quelque chose? » demandai-je pour changer de sujet. Il faudrait vraiment que je revois mes tactiques de diversion.
« Non, tout ne va pas bien! » me coupa Abby en fixant sa fille. « Pourquoi as-tu dit, en parlant de ça, lorsque nous parlions d'enfants. » répéta-t-elle les mots de sa fille.
« Je ne suis pas sûre que ce soit le bon moment. » murmurai-je à Clarke en me rasseyant comme une petite fille qui allait se faire sermonner.
« Parlez. » s'énerva Abby dont le regard s'était obscurci.
Un long silence s'installa.
Nous n'avions pas parlé de qui, devait annoncer la nouvelle. Je me sentais d'ailleurs bête de ne pas y avoir pensé avant.
« Je. » commença Clarke hésitante face à sa mère.
« Nous. » corrigeai-je. Si Abby devait taper sur quelqu'un, je préférais que ce soit moi.
« Oui, nous. » reprit Clarke « Tu sais que Lexa a créé une association? » ajouta-t-elle habilement.
« Oui… » répondit Abby hésitante en essayant de me percer du regard pour avoir des informations.
« Il y a plein d'enfants qui sont dans le besoin, qui sont dans une famille d'accueil, qui… »
« Je sais comment fonctionne son association. » la coupa Abby, visiblement pressée d'avoir des réponses.
« Bien. Très bien. » fit Clarke en ne sachant maintenant plus comment enchaîner sur le sujet.
Je posai ma main sur celle de Clarke afin de lui indiquer que je prenai le relais. Elle me remercia d'un timide sourire.
« Madi, une enfant que je suis depuis le début de mon association, a eu des soucis. » commençai-je en restant le plus calme possible. Pour le moment, je ne faisais qu'exposer le contexte. « Nous avons appris, qu'elle vivait finalement dans la rue puisque sa famille adoptive était extrêmement violente. » dis-je en repensant aux deux têtes de ces pseudo parents. Ce ne fut pas une bonne idée, on pouvait ressentir cette fois-ci une pointe d'énervement dans le ton que j'employais.
« La pauvre enfant… » commenta Marcus en sortant du silence.
« Ce n'est pas tout… » indiquai-je dans sa direction. « Nous avons également appris que dans la rue, elle vivait dans une espèce de cave d'un immeuble. Elle pouvait y rester, elle était nourrie et logée si, et seulement si, elle vendait de la drogue… » complétai-je plus tristement. « Elle ne savait bien évidemment pas ce qu'elle faisait. On lui expliquait plutôt, qu'elle distribuait des médicaments à des personnes très malades… » précisai-je en voyant le visage d'Abby et Marcus se radoucir pour faire place à l'horreur.
« C'est horrible. » murmura Abby.
« Quand Madi a découvert qu'on connaissait son secret, elle s'est enfuie. Il a été très compliqué de la retrouver et surtout, de regagner sa confiance. Elle avait peur, peur de devoir retourner dans cette famille. De ce fait, avec l'accord de Clarke, nous l'avons hébergé quelque temps à la maison en attendant de trouver une solution. » continuai-je mon récit en jetant un coup d'oeil vers ma petite amie pour la remercier une nouvelle fois du regard de ce qu'elle avait fait et ce qu'elle s'apprêtait à faire.
« C'est tout à votre honneur. » nous félicita Marcus en pensant que l'histoire s'arrêtait là.
« Merci. » répondit timidement Clarke qui savait que tout cela ne s'était pas passé aussi facilement que je le racontais.
« Je ne vois toujours pas pourquoi vous nous parlez de ça. » se méfia tout de même sa mère qui savait, elle, qu'il manquait des éléments.
« Effectivement… » rigolai-je nerveusement. La partie moins sympathique allait maintenant commencer. « Madi nous a rapidement été retiré comme nous n'étions pas une famille d'accueil. » commençai-je.
« C'est légalement évident. » confirma Marcus en prenant sûrement son rôle de médecin et j'acquiesçai de la tête.
« Comme elle ne pouvait pas non plus retourner dans sa famille d'accueil après en avoir parlé à la police, elle a été envoyée dans un centre à New-York. Elle y attend un nouveau placement. » continuai-je et cette fois-ci, c'est Clarke qui mit sa main sur la mienne. Je pris donc mon courage à deux mains et je décidai d'y aller d'une traite, comme lorsque l'on arrache un pansement. Ils sont médecins, ils devraient comprendre. « J'aime cette gamine, elle a vécu des choses horribles comme j'ai pu en vivre dans le passé. Elle mérite d'avoir une famille qui s'occupe d'elle, qui prend soin d'elle et qui l'aime… »
« Lexa je ne préfère pas que tu termines ta phrase. » me coupa Abby qui voyait très bien où je voulais en venir. Elle ne semblait pas être ravie de ce qu'elle pouvait entendre.
« S'il vous plaît, il faut que j'aille au bout. » insistai-je car je n'en pouvais plus de tourner autour du pot.
« Non. » s'énerva Abby en regardant Marcus pour avoir du soutien mais il ne savait pas quoi dire. « Je… »
« Maman. » reprit Clarke afin de lui couper la parole. « Lexa et moi allons devenir la famille d'accueil de Madi. »