Chapitre LXXIX : Ring

Quoi, je suis déjà de retour pour un nouveau chapitre?

Constazz : premièrement, encore merci!!! Clarke stressée ce n'est peut être pas la seule chose qu'on verra d'elle.. Pour la demande de Toni, il faut attendre encore un peu! Patience!!! ;)

Angelye : ahah pardon, il fallait préciser que tu ne voilais pas de coupure dans le chapitre ;)

Seve04 : tu devrais adorer encore plus les échanges Abby dans ce chapitre… Je ne peux rien dire de plus sur tes suppositions! Et merci à toi d'être encore là! :)


« Maman. » reprit Clarke afin de lui couper la parole. « Lexa et moi allons devenir la famille d'accueil de Madi. »

« La famille d'accueil? » répéta-t-elle complètement perdue.

« Oui, si ça ne te plaît pas, c'est trop tard. Nous ne changerons pas d'avis. » s'énerva ma blonde alors que je n'osais toujours rien dire. J'attendais la réelle réaction d'Abby.

Marcus semblait faire de même, il fixait sa femme, guettant le moindre signe qui indiquerait son ressenti.

Abby baissa le regard sur la table. Elle semblait réfléchir à la situation avant de s'énerver, ou dans un cas utopique, nous féliciter. Son visage ne laissait rien paraître, elle était fermée.

Le premier mouvement que son corps s'autorisa à faire trahit la suite des événements. Ses yeux se posèrent sur son verre de vin, puis continuèrent sur la bouteille avant de terminer leur route dans mon regard.

Je compris alors ce qu'Abby allait me dire, mais je ne pris cependant pas les devants. Je voulais la laisser parler, je voulais qu'elle donne son avis en toute franchise, même si cela devait me faire mal.

Abby continua de me fixer un moment, elle semblait réfléchir aux mots qu'elle voulait employer. Son regard alterna une dernière fois entre mon visage, la bouteille et son verre puis elle ouvrit la bouche. Cependant, aucun son n'eut le temps de sortir puisque Clarke prit les devant.

« N'essaie même pas de… »

« Non. » coupai-je froidement ma blonde pour son plus grand étonnement.

Elle avait également compris l'argument qu'allait utiliser sa mère, il était hors de question qu'elle me protège de la suite qui allait arriver. Nous savions déjà toutes les deux que ce sujet m'inquiétait énormément et que nous avions besoin de l'avis de tout le monde pour prendre la bonne décision.

Abby est médecin, elle saura nous conseiller.

« Je ne la laisserai pas te dire que tu es… »

« Une alcoolique. » la coupa cette fois-ci Abby, bien décidée à dire sa façon de penser.

Même si je m'étais légèrement préparée à entendre ces mots, que je me les étais plusieurs fois dit à moi-même, il était tout de même difficile de les encaisser pour la première venant de sa bouche. Personne n'aimait qu'on nous dise ces choses-là, c'était purement humain. Je devais tout de même avouer qu'elle l'avait fait de façon plus ou moins violente. Je l'avais connu avec plus de tact que ça…

« Je ne te permets pas. » s'énerva Clarke, car elle savait que cela m'avait blessée.

Qu'est-ce que j'aurais aimé ne jamais rentrer dans ce bar il y a 3 ans, cela m'aurait évité un nombre incalculable de problèmes!

« Ce n'est rien Clarke, il faut bien appeler un chat un chat. » défendis-je tout de même Abby. Je ne pouvais pas la blâmer après mon comportement à l'anniversaire de sa fille.

« Il y a des façons de le dire et ce n'est pas le sujet. » continua ma blonde sans se démonter face à sa mère.

« Clarke, Lexa est alcoolique. Tu crois vraiment qu'on peut omettre cet élément? » demanda-t-elle de façon rhétorique puisqu'elle n'attendit pas de réponse de sa fille pour continuer. « Vous allez être inspectée, votre entourage questionné, vous ne pourrez pas cacher cet élément qui est important! En tant que médecin… »

« Tu crois qu'on ne le sait pas? » la coupa-t-elle une nouvelle fois, en haussant maintenant le ton.

J'étais légèrement déçue qu'elle la coupe à ce moment-là, car elle allait nous donner son avis de médecin, chose que j'attendais depuis un moment.

« À la seconde où elle apprendra que Lexa est alcoolique, elle refusera le placement. » cria un peu plus fort Abby.

Cela semblait être un combat entre celle qui surenchérit sa mère, me donnant finalement ma réponse. Elle ne se laissa pas impressionner par la soudaine prise de confiance de sa fille.

« Lexa se fait soigner, elle va voir les alcooliques anonymes! Elle se bat tous les jours pour surmonter son problème. Je suis sûre qu'elle obtiendra des milliers de témoignages en sa faveur, en commençant par son parrain des AA! » continua-t-elle sans me laisser le temps d'en placer une avec Marcus. Nous nous contentâmes tous les deux de nous regarder, nous avions compris que nous ne pouvions pas intervenir dans cet échange musclé entre les Griffin. Si nous tentions de rentrer sur le ring, il était évident que notre moitié nous remettrait à notre place par un ko. Il devait se contenter tout comme moi de commenter le match dans sa tête. « En tant que médecin, comme tu aimes si bien nous le rappeler, tu devrais plutôt l'encourager et la féliciter de la façon dont elle se bat. » me défendit-elle une nouvelle fois.

J'étais touchée de la façon dont elle me défendait, mais je savais que cette défense allait prendre rapidement une tout autre tournure.

« Bien évidemment que je la félicite de sa démarche d'aller aux alcooliques anonymes! » s'écria-t-elle en me regardant avant de se recentrer sur sa fille. Je devais prendre ces microsecondes d'échange comme des félicitations venant de sa part. « Cependant, ce n'est pas suffisant! » s'entêta-t-elle comme sa fille, mais je sentais qu'Abby se retenait de lâcher ce qu'elle avait vraiment sur le coeur. « Lexa est alcoolique, c'est un fait que vous ne pouvez pas ignorer dans vos démarches. » répéta-t-elle alors qu'on se le répétait déjà depuis notre visite à New York.

Toutes les secondes, je cherchais une solution pour que l'on se sorte de cette impasse.

« Je ne te laisserais pas remettre la faute sur son problème d'addiction, juste parce que tu n'as pas le courage de nous dire en face que tu es tout simplement contre notre décision. » la provoqua ma blonde afin de faire sortir la vérité de la bouche de sa mère.

« Tu as raison! Même si, par je ne sais quel miracle, l'assistante accepte, vous ne pouvez pas accueillir un enfant. » confirma-t-elle les propos de sa fille, et ce, sans montrer le moindre signe d'hésitation.

« Enfin tu le dis!» rigola nerveusement ma petite amie en venant se servir un verre de vin pour se donner de la force de continuer cet échange plus que musclé. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour en avoir également un… « Du coup, je peux en servir un à Lexa? » provoqua-t-elle encore sa mère.

Personnellement, j'eu peur d'avoir pensé à voix haute mon envie d'un verre. Si je devais être honnête, j'avais envie et besoin de quelque chose de plus fort que du vin.

« Pour accueillir un enfant, il faut un environnement stable. » continua d'expliquer la doctoresse en ne rentrant pas dans la provocation de sa fille.

« Tu insinues que nous ne sommes pas stables? » s'énerva encore plus ma blonde avant de boire d'une traite le contenu de son verre.

« Oui Clarke, vous n'êtes pas le couple le plus stable! Vous venez tout juste de vous remettre ensemble! » expliqua-t-elle en levant les yeux et les mains au ciel puisque ce qu'elle venait de dire semblait couler de source pour l'univers entier, sauf sa fille.

« Et? » fit seulement ma blonde, en attendant plus d'arguments puisque qu'elle ne semblait visiblement pas venir de l'univers dont parlait sa mère.

« Après ce tout petit mois et les quelques mois avant votre longue séparation, vous vous voyez vraiment accueillir, élever, conseiller, protéger et aimer un enfant? » demanda très sérieusement ma belle-mère, qui semblait être redescendue sur l'échelle de la colère, comparée à sa fille.

« Parce que pour toi, comme notre relation est faible d'un point de vue temporel, nous ne sommes pas capables d'élever un enfant? » se sentit agressée Clarke.

« Oui. » répondit simplement Abby avant qu'un long silence ne s'installe. Elle avait visiblement donné son avis, elle était contre notre idée, mais je serais curieuse de savoir ce qu'en pense Marcus. Il ne parlait cependant pas, personne ne savait qui devait relancer la discussion. Je ne savais pas quoi dire, de toute façon, je voulais Madi, peu importe ce qu'elle en pensait. Je n'avais juste pas le courage de m'affirmer devant Abby. J'avais peur qu'elle puisse me reprocher d'embarquer Clarke dans cette histoire, et cela, contre son gré. « Je n'en reviens pas d'avoir pris ma soirée à l'hôpital pour apprendre ça! » murmura-t-elle en direction de son mari, remarquant que les choses ne bougeraient plus. Elle commença à se lever pour partir, elle semblait comprendre qu'il fallait que tout le monde mette de l'eau dans son vin avant de reprendre la discussion. La nouvelle était annoncée et personne n'était mort, c'était le principal.

« Tu oses me dire ça? » rigola nerveusement Clarke pour notre plus grand étonnement, figeant, d'incompréhension, sa mère sur place. « Tu me parles de temporalité. » continua-t-elle en fixant sa mère. « Tu as vécu 15 ans avec papa, mais tu n'as jamais été capable de t'occuper de moi! » lui lança-t-elle avec une rancoeur dont j'ignorais l'existence jusqu'à présent.

« Clarke… » commençai-je en posant ma main sur la sienne. Abby semblait sonnée par les propos de sa fille et surtout ne les comprenait pas. Je pensais surtout qu'elle ne s'attendait pas à ce genre de retournement de situation. Personne d'ailleurs ne s'attendait à ce que le sujet bascule dans cette dimension.

« Non. » me coupa-t-elle sèchement, sans quitter sa mère des yeux. « Si pendant ces 15 ans je n'ai fait aucune connerie, c'est parce que papa était là! Toi, tu étais toujours absente! Il y avait toujours une urgence à l'hôpital, toujours une garde ou toujours un collègue à remplacer! » commença-t-elle à lâcher ce qu'elle avait sur le coeur. « C'est papa qui m'a donné des conseils sur les garçons, lui qui a consolé mes premières peines de coeur, lui qui m'emmenait faire du shopping alors que je voulais partager ces moments avec toi! » continua-t-elle sans baisser le regard des yeux de sa mère. « Tu as manqué la moitié de mes anniversaires! Tu compensais ton absence par des cadeaux onéreux! Les seules fois où tu étais là, tu organisais des immenses fêtes pour montrer que la famille Griffin était parfaite alors qu'elle ne l'était pas! Moi, tout ce que je voulais, c'était ma mère! » sanglota-t-elle maintenant donc je resserrai ma prise sur sa main.

« Clarke… » tentai-je une nouvelle fois d'une voix douce. J'avais peur que la soirée ne dérape encore plus et que des paroles puissent dépasser encore plus les pensées.

« Lexa. » dit-elle en me regardant car ma voix l'avait ramenée à moi. « Lexa. » répéta-t-elle instantanément en replongeant son regard dans celui de sa mère. Cependant, sa voix était moins douce que lorsqu'elle s'adressait à moi. « Lexa a été plus présente que toi. » lui lança-t-elle fièrement, afin d'appuyer là où cela faisait mal. « Elle s'est occupée de mes addictions aux pilules. Pilules que j'ai pris pour être la fille parfaite que tu voulais que je sois! Elle a tout fait pour me défendre face au doyen de l'université, ainsi que le coach, quitte à risquer sa carrière! Elle n'a jamais cherché à me mettre la pression dans mes études, elle s'inquiétait même de ma santé physique et mentale lors de notre année commune à l'université! Lexa, même en me haïssant plus que tout au monde, a tout laissé de côté pour venir m'aider dans ma relation avec GaÏa. J'étais la personne qui lui avait fait le plus de mal et elle était quand même là pour moi! » argumenta-t-elle sèchement tandis que je ne savais plus quoi faire, ni dire. « Donc ne me dit pas que notre couple sera incapable de s'occuper d'un enfant! Lexa, tout comme moi, avons eu des exemples à ne pas suivre! Nous savons donc ce qu'il ne faut pas faire! » termina-t-elle en se levant pour quitter la terrasse sous le regard d'une Abby horrifiée par ce que sa fille unique venait de lui envoyer.

« Abby, je suis désolée. » dis-je en sa direction avant de me lever pour rattraper ma petite amie.

Je n'eu pas le temps de faire plus de deux pas que ma blonde rebroussa chemin en pointant du doigt sa mère.

« Et madame la doctoresse Griffin, on ne va pas adopter cette gamine! Juste devenir sa famille d'accueil! Ce n'est pas la même chose! » cria-t-elle encore et encore. Elle semblait avoir totalement perdu les pédales. « Avec Lexa, on a surmonté plus de problèmes que n'importe quel couple que tu connaisses! Ça nous a rendu plus forte! Alors je me fous d'avoir ton approbation ou non! Papa l'aurait donné! Et il n'y a que son avis qui aurait compté! Tu n'es même pas une vraie mère pour donner des conseils, retourne t'occuper de tes patients! » hurla-t-elle sur Abby, totalement renfermée sur elle-même afin d'encaisser les coups puissants que lui envoyait, sans répit, sa fille à chaque fois qu'elle prenait la parole.

« Ça suffit Clarke. » haussai-je le ton plus fort qu'elle, car cette fois-ci, tout était allé trop loin.

Ma blonde me regarda avec incompréhension et colère que je ne prenne pas son parti. Je pensais surtout qu'elle n'appréciait pas que je lui crie dessus. Tout le monde avait eu sa dose de blessure pour la soirée, je voulais y mettre un terme.

« Je… » murmura-t-elle, ne sachant enfin plus quoi dire, mais je voyais que sa colère n'était pas redescendue pour autant. Son visage était encore tendu, ses sourcils étaient froncés et sa respiration encore saccadée.

« Calme-toi. » chuchotai-je en venant l'enlacer du plus fort que je pouvais. Je voulais faire sortir toute cette colère et cette souffrance de ce petit corps. « Je t'aime. » ajoutai-je le plus doucement possible avant qu'elle n'ouvre de nouveau la bouche pour blesser Abby. J'étais surtout touchée de voir toute la souffrance qu'elle avait accumulée pendant ces années, sans ne jamais rien dire à sa mère. Elle était encore plus forte que je ne le pensais. Je m'en voulais tout de même de ne rien avoir vue…

« Nous allons y aller. » indiqua Marcus, en prenant Abby par la main pour la mener vers la sortie. Son esprit semblait avoir quitté son corps, elle était pâle et avançait extrêmement lentement. On aurait dit que la foudre de Zeus venait de s'abattre sur elle. Marcus savait tout comme moi qu'il fallait que mère et fille aient une discussion, mais cela ne pouvait pas avoir lieu maintenant. Il fallait que les esprits redescendent.

Lorsqu'ils passèrent à proximité de nos corps enlacés, je fis un signe de tête à Marcus. Je ne savais pas ce qu'il signifiait, mais il y répondit par politesse, ne sachant visiblement pas non plus pourquoi nous faisions ça. C'était peut-être un geste d'encouragement pour ce qui nous attendait maintenant.

Marcus allait devoir réconforter Abby, et j'allais devoir désamorcer la bombe qu'était devenue Clarke.

Ma petite amie détourna le regard lorsque sa mère la regarda, elle plongea sa tête contre ma poitrine. J'eu énormément de peine pour Abby, je voyais qu'elle souffrait de la situation. Ce n'était pas une mauvaise mère, du moins, elle n'en avait jamais donné l'impression.

Nous ne bougeâmes pas, même lorsque mes beaux-parents furent partis de notre foyer.

Je ne sais pas combien de temps nous restâmes là sans bouger. Quelques secondes? Des minutes? Des heures?

Je ne voulais pas faire le premier pas, j'attendais que ma blonde le fasse. Je ne voulais pas la brusquer, risquer de faire ou de dire quelque chose qui pourrait la faire de nouveau exploser.

Pourtant, plein de questions se bousculaient dans ma tête. Pourquoi n'en avait-elle pas parlé plus tôt à sa mère? Pourquoi je n'avais pas vu qu'elle portait de la rancoeur à sa mère? Pourquoi ne m'en a-t-elle pas parlé?

« Je suis une fille horrible, c'est ça? » murmura-t-elle après ce qui me sembla une éternité.

« Non. » répondis-je simplement, en déposant un chaste baiser sur son front, la faisant ainsi enfin sortir de sa cachette. Elle releva seulement la tête, elle posa un instant son menton sur mon épaule. Elle ne quitta pas le cocon que formait mes bras.

« Je ne sais pas ce qui m'a pris. » ajouta-t-elle en fixant mon pendentif.

« Tu étais énervée. » justifiai-je son comportement que je ne connaissais que trop bien après le nombre de fois où il m'était arrivé.

« J'ai eu l'impression d'exploser. » continua-t-elle. « J'avais l'impression que le diable enfui en moi avait pris le contrôle de mon corps. Tu vois ce que je veux dire? » expliqua-t-elle son ressenti.

« Tout à fait. » rigolai-je nerveusement qu'elle me pose réellement la question. « Clarke? » fis-je dans la foulée.

« Hum. » marmonna-t-elle en me regardant dans les yeux.

« Je suis désolée. »

« Ce n'est pas toi qui as gâché la soirée. » répondit-elle dans l'incompréhension.

« Même si pour une fois, je suis celle qui est restée calme... » plaisantai-je légèrement pour détendre l'atmosphère. « … Je suis désolée de ce que tu as vécue. Je ne savais pas que ta relation avec tes parents s'était déroulée de cette façon. » précisai-je plus sérieusement.

« Je n'en ai jamais parlé, mais ça, je pense que tu le sais et que surtout, tu l'as vue ce soir. » rigola-t-elle nerveusement à son tour.

« Pourquoi? » tentai-je apeurée de relancer la machine destructrice Clarke Griffin.

« Je ne me sentais pas légitime de me plaindre. Ma mère est médecin, elle sauve des vies, c'était sûrement égoïste de ma part de ne la vouloir que pour moi. » raconta-t-elle d'une façon honteuse.

« C'est égoïste de devoir priver une petite fille de sa mère, peu importe la raison. » la rassurai-je. « Crois-moi, je sais de quoi je parle. » ajoutai-je en caressant sa joue pour observer si elle s'était réellement radoucie. « Pourquoi ne m'en as-tu jamais parlé avant? Tu sais que tu peux tout me dire? » demandai-je de façon rhétorique, en priant pour qu'elle ne prenne pas cela pour un reproche.

« Justement, je ne me suis jamais sentie légitime devant toi non plus. Tu n'as pas eu de parents, tu as vécu la misère. » expliqua-t-elle et sa vision était logique. Dans la situation inverse, j'aurais fait la même chose.

« Tu sais, la vie n'est pas un concours. Tu peux me dire ce que tu ressens ou ce que tu as ressenti par le passé. Je ne fais pas partie de ces gens qui vont chercher à surenchérir pour montrer que ma vie est pire que celle des autres. »

« Je sais, tu es trop parfaite pour ça. » se moqua-t-elle affectueusement.

« Personne n'est parfait, encore moins Lexa Woods. » plaisantai-je à mon tour. Cela me faisait du bien de la retrouver.

« C'est très prétentieux de parler de soi à la troisième personne. » rigola-t-elle. Elle afficha enfin un timide sourire sur son visage.

« Tu vois, je suis prétentieuse, ça confirme que je ne suis pas parfaite. » surenchéris-je avant de l'embrasser de nouveau sur le front.

« Lexa Woods est parfaite. » insista-t-elle. « Et, je ferais des efforts pour te parler. » ajouta-t-elle. « Je sais que la communication, ce n'est pas notre fort. » plaisanta-t-elle directement derrière.

« Je ne veux pas que ce soit un effort de me parler, je veux que tu en aies envie ou besoin. » précisai-je sans relever sa moquerie. « Je veux que ça vienne de là. » accompagnai-je mes paroles par un geste, en montrant du doigt son coeur.

« Dans ce cas… » murmura-t-elle en se décollant enfin de mon corps pour attraper ma main et me tirer vers le canapé extérieur. Elle me fit m'assoir puis à son tour, vint s'allonger en posant sa tête sur mes jambes. « Ce que j'ai dit à ma mère est vrai. Elle n'a jamais été réellement là pour moi. Encore une fois, financièrement, je n'ai manqué de rien. » résuma-t-elle rapidement une nouvelle fois pendant que je commençais à caresser son visage du bout des doigts pour l'apaiser dans ses mauvais souvenirs. « Je ne t'ai jamais dit comment mon père était mort? » demanda-t-elle en connaissant déjà la réponse. Je n'avais jamais demandé, j'attendais que cela vienne d'elle. Je savais avec Aden que de raconter la mort des personnes que l'on aime pouvaient être très douloureuses. Il fallait croire qu'aujourd'hui, elle était prête à partager cette douleur avec moi.