Chapitre LXXXI : Maman et belle-maman

Une publication le samedi, à minuit… ça me rappelle une belle époque…

Constazz : il est vrai que je n'avais jamais exploité le passé de Clarke! Contente que tu sois encore et toujours là :) Et pour répondre (de nouveau) à ta question, il s'agissait d'un souvenir!

Seve04 : un peu d'émotions de temps en temps ça ne fait pas de mal ;) Effectivement Jake et Lexa auraient formé une belle paire!

MissHarpie : merci beaucoup :) Je compte alors sur toi :)

Solene1234 : merci beaucoup!!! :) en espérant que la suite te plaise!!


Clarke était restée allongée sur mes jambes tout le long de son histoire sur la mort de son père.

Outre la tristesse évidente que je ressentais, j'étais surtout étonnée de voir la relation qu'avait pu avoir Clarke avec sa mère avant ce terrible événement.

Je comprenais mieux pourquoi tout avait explosé ce soir.

Si aujourd'hui elles semblaient très proches, leur relation était encore fragile à cause du temps qu'elles avaient perdu ensemble.

« Tes pensées font du bruit. » grogna Clarke en fixant le ciel étoilé.

« Pardon. » m'excusai-je en contemplant son visage.

« J'aimerais bien savoir ce que ton cerveau est en train d'analyser. » précisa ma blonde.

« Ta relation avec ta mère. » répondis-je sincèrement, puisque je ne pouvais jamais mentir sans qu'elle le devine.

« Hum. » marmonna-t-elle pour m'indiquer que je devais développer.

« J'ai du mal à imaginer que vous étiez distante l'une et l'autre dans le passé. » précisai-je en caressant son visage.

« Ma plus grosse douleur, c'est qu'il a fallu que mon père meurt pour que ma mère se comporte comme une maman. » avoua-t-elle, le regard toujours plongé dans l'infinité de l'univers. « Le pire, c'est que la relation que l'on a maintenant ressemble souvent à celle que j'ai pu avoir avec mon père. » continua-t-elle de parler pour mon plus grand bonheur. La communication n'était pas son fort, encore plus lorsqu'il s'agissait de son passé. « Parfois, j'ai l'impression de le remplacer et j'ai honte. » précisa-t-elle en fronçant les sourcils, cassant ainsi son air angélique. « Pourtant je sais, je sais que jamais je ne pourrais le remplacer. » termina-t-elle d'un ton plus sûr.

« Un parent, c'est irremplaçable. » tentai-je de la rassurer, car en réalité, qu'est-ce que j'en savais?

« Je t'aime. » dit-elle simplement pour finir la discussion alors que j'avais encore des milliers de questions.

« Clarke? » me risquai-je alors.

« Oui… » murmura-t-elle.

« Dans ton histoire, tu ne me dis pas comment ton père est mort… » demandai-je prudemment.

« Arrêt cardiaque. » répondit-elle rapidement. « Il s'est avéré qu'il avait des soucis au coeur, mais comme il n'avait jamais fait de contrôle, personne ne le savait. » expliqua-t-elle plus en détail. « C'est bête quand on y pense. Ma mère est médecin, voit ce genre de choses régulièrement, mais ne lui a jamais demandé de faire des contrôles de routine. » rigola-t-elle nerveusement. Je comprenais mieux pourquoi elle était autant à cheval sur mes blessures par le passé. Elle a perdu bien trop par souci de négligence. « Je lui en avais un peu voulu sur le coup, mais j'avais tellement besoin d'elle, que j'ai vite abandonné. » indiqua-t-elle. « Peut-être que je lui ai rendu la monnaie de sa pièce en faisant des conneries, comme en me droguant. » réfléchit-elle à voix haute.

« Je n'aime pas que tu dises que tu t'es droguée. » pensai-je également à voix-haute.

« Comme lorsque tu dis que tu es alcoolique. » rétorqua-t-elle.

« Sauf que pour moi, c'est vrai. » précisai-je en grognant. Elle ne sembla pas vouloir rentrer dans ce débat et se contenta seulement de secouer négativement la tête. « Clarke? » redemandai-je une nouvelle fois.

« Oui. » fit-elle en s'attendant à une nouvelle question.

« Je t'aime aussi. » répondis-je à sa déclaration précédente et lui indiquer que je la laissais tranquille avec mes questions.


Samedi 06 août

« Lexa! » entendis-je Ali, crier de l'autre bout du terrain à la fin de l'entrainement.

« Ali! » criai-je par imitation afin de me moquer de mon amie.

« Sale gosse. » grogna-t-elle essoufflée lorsqu'elle arriva à ma hauteur.

Effectivement, aujourd'hui, on ne nous avait pas ménagés sur l'aspect physique de l'entrainement. J'étais fatiguée et je ne rêvais que d'une chose, passer les 5 prochaines heures en position horizontale sur mon canapé ou au bord de la piscine.

« Je peux t'aider? » demandai-je puisque j'attendais la raison de son intervention peu discrète.

« On a reçu les billets d'avion. » expliqua-t-elle d'une façon un peu trop évidente pour moi. Elle sembla le remarquer, car elle rigola en voyant la tête que je faisais. « Pour quelqu'un qui va avoir en charge une douzaine d'enfants âgés de 8 ans, tu ne sembles pas trop inquiète de l'organisation. » fit-elle allusion à notre tournoi habituel avec les petites que nous coachions.

« Merde. » fis-je en me tapant la tête. Cela m'était complètement sorti de la tête après le mois de folie que je venais de passer. « Merde. Merde. Merde. » répétai-je, car plusieurs questions me venaient en tête.

En avais-je parler à Clarke?

Est-ce que cela allait poser problème pour la potentielle venue de Madi?

« Comme tu n'as pas touché terre ce dernier mois, je me sens obligée de te rappeler les détails… » me rassura Ali d'un gentil sourire. « On part le lundi 22 août, on décolle à 12h00, pour atterrir à Los Angeles à 13h00 heure locale . On reprend l'avion le jeudi 25 août à 10h00 et on atterrit 18h00. On loge à l'USC Hotel, gentiment payé par le club, l'Angel City Football Club, qui nous reçoit. Il y a trois parents qui nous accompagnent et on part avec le jet du club comme nous partons hors week-end. » expliqua-t-elle très rapidement, mais cela ne me dérangea pas, car toutes les informations me revenaient au fur et à mesure qu'elle parlait.

« Et dans tout ça, il y a un match amical le samedi 20 et le dimanche 29. » ajoutai-je, car le club était d'accord pour nous laisser partir, à condition qu'on ne manque par un seul match de préparation et surtout qu'on ne parte pas à l'autre bout du monde…

« Exact mon capitaine. » rigola nerveusement Ali, car la semaine n'allait pas être de tout repos.

« Je ne suis pas capitaine. » râlai-je de son allusion.

« Ce n'est qu'une question de temps. » insista mon amie.

« Qu'est-ce qui est une question de temps? » répéta Ashlyn qui fait irruption dans notre discussion.

« Notre tournoi à Los Angeles. » répondis-je.

« De Lexa, capitaine. » répondit Ali en même temps que moi.

« Alors oui, ces deux choses, ce n'est qu'une question de temps. » rigola-t-elle. « Et une nouvelle fois, je me sens obligée de préciser que ce n'est pas cool de votre part de m'abandonner. » profita-t-elle de la situation.

« Tu n'auras qu'à aller voir Clarke, elle aussi sera seule. » se moqua Ali de sa femme et de moi-même.

Même si la relation entre les deux blondes allait pour le mieux, je n'étais pas prête à les laisser seules pendant 4 jours. L'une d'elle allait forcément avoir la peau de l'autre.

« C'est vrai ça, comment a réagi Clarke de votre abandon? » surenchérit sa femme.

« Je ne sais plus si je lui en ai parlé… » réfléchis-je en même temps.

« Hum hum… Motif de rupture! » se moqua la blonde.

« Tu peux arrêter de tourner le moindre de mes actes en motifs de rupture! » m'énervai-je faussement en lui tapant dans l'épaule.

« J'aime bien t'embêter. » rigola-t-elle.

« Et c'est reparti. Une vraie relation mère-fille. » souffla Ali en prenant la direction des vestiaires.


Il n'était que 11 heures lorsque j'arrivai à la maison. Effectivement, l'entrainement était très matinal en ce week-end de reprise.

J'avais hâte que l'on reprenne le rythme des matchs pour faire ce que j'aimais réellement. Certes j'aimais courir, mais je préférais de loin jouer avec un ballon.

En poussant la porte, je remarquai qu'il n'y avait aucun bruit. Seule Nana m'accueillit puisque visiblement, Clarke était toujours dans les bras de Morphée.

Je n'allai pas la réveiller, préférant la laisser dormir et faire une grasse matinée digne de ce nom.

J'en profitai pour aller m'allonger dans le canapé et me reposer de la matinée qui venait de se passer.

Je lançai la première chaîne de sport que je trouvai et commençai ma sieste devant une rediffusion d'un match de baseball.

Lorsque mes yeux commencèrent enfin à se fermer, le bruit de la sonnette me réveilla.

Dans un premier temps, je soufflai d'agacement d'être dérangé dans l'un de mes seuls moments de repos. Cependant, je me levai rapidement, imaginant déjà Toni en manque de sa blonde ou Abby, pour avoir une discussion avec sa fille.

Souriante, j'ouvrai la porte d'entrée pour découvrir qui de ces deux personnes étaient là.

Cependant, à la seconde où j'aperçus le visage de l'inconnu, je perdis mon sourire.

« Indra. » dis-je les dents serrées.

« Bonjour Lexa. » répondit-elle gentiment sans pour autant cacher son angoisse.

Elle faisait bien d'être angoissée, car aussitôt le son de ses paroles s'évaporèrent dans l'air que je refermai la porte.

Toutefois, Indra plaça son pied pour bloquer la fermeture.

« Je n'ai absolument pas envie de te parler. » expliquai-je très froidement.

« Je sais. » murmura-t-elle. « Même si tu n'as pas envie de me parler, je pense que tu as tout de même envie de savoir ce que j'ai à te raconter. » piqua-t-elle ma curiosité pour espérer que je la laisse parler.

Elle avait raison d'aller sur ce terrain là…

« Bien. » dis-je en sortant sur le palier de ma porte et en veillant à refermer cette dernière. Elle n'était pas la bienvenue chez moi, donc elle ne poserait pas un pied sur le sol de ma maison. De plus, je ne voulais pas que notre conversation musclée réveille Clarke.

Nous nous éloignâmes de l'entrée et nous nous arrêtâmes sous un arbre. Nous n'entendions que le bruit des feuilles, provoquées par la légère brise de la journée. Indra n'était pas encore décidé à parler et je ne comptais pas faire le premier pas. C'était elle qui était venue me trouver afin de me parler.

« Je ne sais pas par où commencer… » hésita-t-elle, brisant le doux son de la nature. Son hésitation était étonnante pour une femme avec un fort caractère comme Indra.

« Peut-être, par la fois où tu m'as lâchement abandonné lorsque ta fille biologique est revenue dans ta vie. Fille, qui au passage a essayé de voler la mienne, me plongeant ainsi dans une relation passionnée et intense avec l'alcool. » résumai-je, omettant deux ou trois détails, mais je pensais que l'essentiel était là. « J'ai aussi envie d'ajouter que ta fille a annoncé à tous mes proches que j'étais alcoolique lors de la journée d'anniversaire de son ex. Ex qui est aujourd'hui ma petite amie. » continuai-je pour la piquer. « Oui, pour résumer tout ce qui s'est passé, il faudrait sûrement écrire un livre. » ironisai-je pour essayer de rester calme.

Il était finalement facile de parler pour quelqu'un qui ne voulait pas faire le premier pas…

Elle ne releva pas mes attaques et continua de garder son air stoïque pendant qu'un blanc s'installa de nouveau.

La nature reprit une nouvelle fois le dessus donc pour me calmer, je fixai les branches qui dansaient au rythme du vent au dessus de ma tête. Heureusement qu'elles étaient là, car entre la chaleur estivale et mes nerfs, je commençais déjà à avoir très chaud.

« Je voulais m'excuser. » brisa-t-elle, une nouvelle fois, le silence.

« T'excuser? » répétai-je pour qu'elle approfondisse ses paroles. Ces quelques mots étaient loin d'être suffisants après tout ce qui s'était passé.

« Je voulais m'excuser de t'avoir abandonné lorsque tu as eu le plus besoin de moi. » précisa-t-elle un peu plus.

Connaissant Indra, c'était un véritable effort de sa part que de s'excuser. Cet effort était presque surhumain puisqu'elle répétait ses excuses.

« Hum. » fis-je en attendant la suite.

« J'aurais dû la stopper. J'aurais dû venir te voir, j'aurais dû être là pour toi. » continua-t-elle. « Mais j'avais tellement peur que Gaïa se retourne contre moi, pour l'avoir abandonné, que je l'ai laissé faire toutes ces énormes bêtises. » expliqua-t-elle en secouant la tête, car visiblement, elle ne comprenait pas pourquoi elle avait pu être aussi faible dans cette situation. Elle qui est une femme si forte et juste habituellement, il est vrai que son comportement m'avait plus que dessus. C'est sûrement sa justesse qui l'a force à venir s'excuser devant moi aujourd'hui « Si j'avais su que tu étais tombée dans l'alcool à cause d'elle… »

« Je ne suis pas tombée dans l'alcool à cause de Gaïa. Je sais que ta fille aime être le centre du monde, mais elle ne pourra pas s'attribuer ce mérite là. » la coupai-je sèchement. « Si je suis tombée dans l'alcool, c'est parce que mon monde s'écroulait. » ajoutai-je. « Quand je parle de mon monde, je parle bien évidemment de Clarke. » précisai-je, lui faisant baisser les yeux face à sa honte et nous installant de nouveau dans un instant silencieux.

« Si j'avais su que tu avais des problèmes d'alcool, je… »

« J'ai. » corrigeai-je. Cette étape de ma vie ne s'effacera jamais. Toute ma vie j'aurai un problème avec l'alcool. Il ne fallait donc pas parler au passé, jamais je ne pourrais parler de ça au passé. C'est mon fardeau, il faut que je l'accepte.

« Oui, tu as… » murmura-t-elle pour ne pas me contredire. « Si je connaissais tes problèmes, je t'aurais aidée, je serais intervenue. » corrigea-t-elle en pensant bien faire, mais cela fut le contraire.

« Je n'aurais pas voulu de ta pitié. » m'énervai-je, car c'était trop facile. J'ai toujours refusé la pitié venant des autres, donc je n'aurais pas commencé avec elle et encore moins dans cette situation. « J'aurais préféré que tu restes à mes côtés quand ta fille a clairement déconné. J'aurais préféré que tu ne la défendes pas quand elle a détruit ma vie. J'aurais préférée que tu n'aies pas à choisir entre elle et moi. J'aurais préféré… » me stoppai-je avant de penser la suite à voix-haute. « Une chose est sûre, c'est que je ne veux pas de ta pitié. Pas hier. Pas aujourd'hui. Pas demain. Jamais. » dis-je à la place et en commençant à regagner ma maison pour fuir.

Indra ne fit pas de cet avis et m'attrapa violemment par le bras pour me forcer à lui faire face.

« Je sais que je n'aurais pas dû la défendre. Tous les jours je m'en veux! » me cria-t-elle dessus. Elle ne semblait plus vouloir garder son sang-froid. « Mais qu'est-ce que j'aurais dû faire? En l'espace d'une semaine, ma fille est revenue dans ma vie. » continua-t-elle. « J'ai eu tellement honte. Honte de mon comportement, honte de ne pas avoir cherché à la retrouver quand je t'ai rencontré et que tu m'as raconté tout ce que tu avais subi en famille d'accueil... »

« Donc, pour te faire passer pour la mère de l'année, tu as toléré son petit manège? » la questionnai-je amusé puisqu'encore une fois, ses explications étaient ridicules.

« Je ne savais pas qu'elle avait monté tout ce plan! Et combien même, je l'avais abandonné, la moindre des choses que je pouvais faire, c'était de la soutenir. » s'énerva-t-elle.

« La moindre des choses que tu pouvais faire, c'était de ne pas l'abandonner et d'être sa mère. » criai-je également sur ce qui était avant pour moi, une figure maternelle.

Elle sembla touchée par mes mots, car elle eut comme un mouvement de recul.

Cependant, cela ne la fit pas partir.

« Encore une fois, je ne savais pas le plan qu'elle avait en tête. Tout comme toi, je pensais qu'elle avait juste couché avec Clarke. »

« Juste. » rigolai-je nerveusement plutôt que d'exploser. « Ce petit « juste ». » mimai-je des guillemets avec mes doigts. « Ce petite juste, qui était en réalité un mensonge, a pourri la vie de plusieurs personnes. » précisai-je, car il n'y avait pas seulement Clarke et moi-même qui avions souffert de cette situation. Nos proches avaient aussi été amochées. Je suis obligée de penser, pour ne donner qu'un exemple, à Toni qui m'a ramassé à la petite cuillère. Elle a parfois dû mettre de côté sa relation avec Shelby pour voler à mon secours un nombre incalculable de fois. Tellement, que je ne pourrais jamais assez la remercier et lui retourner toute l'aide qu'elle m'a apportée.

« Arrête de faire comme si j'étais une idiote et que je ne savais pas tout ce qui s'était passé. » s'énerva-t-elle que je précise et éclaircisse des points de l'histoire.

« C'est pourtant le cas! Avant que je ne débarque chez toi et que je vous lance, à toi et ta fille, mon jeton des AA, tu savais peut-être que j'étais tombée dans l'alcool? » me moquai-je de nouveau d'elle en lui riant au nez.

« Tu parles de la fois où tu as tabassé ma fille? » surenchérit Indra, bien décidé à ne pas se laisser faire. Elle semblait oublier pourquoi elle était initialement venue…

« Exactement. » ne me démontai-je pas afin d'obtenir une réponse.

« Non, je ne savais pas que tu étais alcoolique. » répondit-elle alors.

« Donc j'ai raison de préciser les éléments de l'histoire. » insistai-je, provoquant un énième blanc.

Aucune de nous deux ne voulaient ajouter quelque chose, pourtant aucune de nous deux ne semblai vouloir bouger.

Je mentirais si je disais que je n'avais pas rêvé que l'on s'explique toutes les deux.

Indra avait été comme une mère pour moi. Avec Gustus, ils avaient pris soin de moi, m'avaient fait confiance alors que personne ne le faisait. J'avais pu trouver un petit intérêt dans ma misérable vie en gagnant de l'argent pour ma famille dans leur bar/restaurant clandestin.

« Je suis désolée. » murmura Indra, plus calmement, en fixant le sol. « Je suis désolée de t'avoir également brisé le coeur en t'abandonnant comme tant d'autres l'ont déjà fait… » ajouta-t-elle en déniant enfin me regarder dans les yeux. « Mais sache que je ferai tout pour me racheter et regagner ta confiance. » continua-t-elle, laissant encore sa fierté de côté.

« Te racheter? » répétai-je. « Pour te racheter, fais en sorte que je ne vois plus jamais ta fille de ma vie. » répondis-je en serrant le poing, car mon envie de lui refiler une nouvelle correction grandissait en moi.

Elle comprit et hocha positivement la tête. Elle savait surtout qu'il ne valait mieux pas ajouter autre chose par peur que notre discussion ne s'envenime d'avantage.

Malgré la colère, beaucoup de questions me venaient finalement en tête.

Je voulais savoir ce qui s'était passé dans sa vie pour qu'elle abandonne son enfant… Elle devait forcément avoir une explication.

Mais ce n'était pas encore le moment d'en parler. Avec ses excuses, Indra venait juste d'entamer les premières étapes d'une potentielle réconciliation entre nous.

« Tu penses qu'avec le temps… »

« J'accepterai de te revoir? » continuai-je sa phrase puisque visiblement, tout le monde sur cette planète lisait dans mes pensées.

« Oui. » murmura-t-elle honteusement.

« Je ne sais pas. » avouai-je. Je voudrais lui dire que je ne voudrais également plus la voir, mais si sa présence me touchait encore, si j'avais besoin de comprendre les éléments de son passé, c'est qu'elle n'était pas définitivement morte pour moi… « Peut-être pour Gustus. » contournai-je habilement sa question.

« Gustus serait ravi de te revoir. » sourit-elle timidement, car elle comprenait ma démarche.

« Merci d'être venue t'excuser. » ajoutai-je puisque je savais l'effort que cela avait dû lui demander. Je ne voulais surtout pas que l'on termine sur une mauvaise note.

Je ne voulais plus être colérique, agir sans réfléchir.

Je voulais essayer d'être une adulte, une fois dans ma vie.

« Tu me remercieras quand tu accepteras mes excuses. » répondit-elle sérieusement. « Je vais te laisser, tu as d'autres choses à faire… » ajouta-t-elle en jetant un regard par-dessus mon épaule.

Pensant trouver Clarke, je me tournais directement dans la direction que regardait Indra. Cependant, ce n'était pas Clarke, même s'il s'agissait bien d'une Griffin.

Une autre mère attendait à son tour d'avoir une discussion avec sa fille.