NDA 9/03/24 : Et voilà la seconde partie de ce rendez-vous dans les toilettes des filles! J'espère que vous la trouverez à votre goût et décelerez les indices que je laisse depuis le début! Même si on connaît tous déjà la fin, Tom deviendra Voldemort, la question reste le comment!
Je vous souhaite une bonne lecture, et n'oubliez pas les reviews! *yeux de chaton battu*
17
Jeudi 6 décembre 1944
1h du matin.
Tom avait lentement glissé du lavabo, comme liquéfié sur place. Le regard noir hanté par une terreur fantôme dont il ne se souvenait pas. Suppliant Evelyn de ne pas le toucher, il était finalement tombé à genou et sa tête avait heurté la faïence, ébréchant cette dernière. La baguette d'if avait roulé sur le carrelage jusqu'à taper une porte de cabinet
« Tom ! »
Si la douleur lui avait clairement remit les idées en place, le serpentard se tenait désormais la tête avec les deux mains et serrait les dents. Comment avait-il pu paniquer à ce point là juste pour avoir été collé de la sorte par une fille ? Il avait déjà vécu bien pire à cause d'elle, même si ce n'étaient que des rêves. Le corps, ce n'était rien. Un réceptacle utile tout au plus. Il n'y avait rien à craindre. Qu'est-ce que ça foutait, qu'elle veuille abuser de lui ? Il la tuerait plus tard, voilà tout. Ça ne servait à rien de paniquer pour un corps qu'on touche.
Du moins, c'était ce qu'il essayait de se dire.
Malgré sa robe très courte, Evelyn le rejoignit au sol, se penchant sur lui et le tenant par les coudes en douceur. Ce n'était pas du tout comme ça qu'elle avait imaginé que le rendez-vous se passerait. Elle aimait l'ennuyer, oui, mais jamais elle n'aurait cru qu'une telle terreur puisse naître dans ses yeux. Plus depuis des années. Plus depuis… La sorcière frissonna à son tour, et essaya de lui retirer les mains de la tête. La noiraude prit conscience qu'il avait de la force, car contre son refus, elle ne le fit pas bouger d'un millimètre.
« Tom, c'est moi… Calme toi, je veux juste voir ta tête, je ne te ferais pas de mal… » Tenta-t-elle une première fois.
Dans un réflexe presque enfantin, Tom secoua la tête pour dire non, et se rendit compte que la douleur se décupla. Il ferma alors les yeux et poussa une maigre plainte.
« Tom, enlève tes mains. »
« Non… ça va… » Grogna-t-il avant de se mordre la joue pour ignorer la sensation qui pulsait sous son crâne.
« Non ça ne va pas ! Tu… » Du sang goûta sur son front, et Tom loucha sur le rouge qui envahit sa vision. « Imbécile… » Et sans signe annonciateur, elle vint l'entourer de ses bras dans une étreinte.
Tom se figea d'horreur, soudain à bout de souffle, et la pression qu'il exerçait sur sa tête se relâcha. Ses bras n'avaient pas encore atteint le sol qu'Evelyn délaissait son torse pour s'accrocher à sa tête et la lui faire pencher en avant. Forcé d'obéir, il se sentit encore plus misérable qu'à l'infirmerie. Pourtant, cette fois, pas de malédiction cadeau, ni même d'abus comme il le craignait. Bien que l'étreinte lui laisse un goût de cendre en bouche, il savait parfaitement ce qu'elle était en train de faire.
Un sort de diagnostique plus tard, elle nettoya le sang qui imbibait ses cheveux et coulait le long de son front, avant de le soigner directement. Elle vérifia ensuite doucement, écartant les mèches noires de sa tête, pour s'assurer qu'il ne restait rien du coup violent sur le lavabo.
« Tu as encore mal ? » Demanda la sorcière en lui permettant de redresser un peu sa tête pour la regarder elle, et ne plus fixer ses cuisses.
« Non… » Avoua le serpentard au bout d'un instant. « Pourquoi… ? »
« Pourquoi quoi ? »
« Pourquoi me soigner… ? Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Pourquoi tu me torture un jour, puis m'aide l'autre ? Qu'est-ce que tu veux de moi, enfin !? » Le questionnement, parfaitement logique du futur seigneur des ténèbres, ne trouva cependant aucune réponse.
Evelyn se figea, comme frappée par la foudre, et planta son regard dans le sien. Tom eut l'impression de voir un nuage de pensées obscures tourner dans sa tête, avant qu'elle ne se relève vivement.
« Je prends toujours soin de mes affaires. Encore plus lorsqu'elles me sont encore utiles. » Lui balança Evelyn. Elle fit alors demi-tour, sans un mot, et leva le sort qui empêchait quiconque de les entendre. « N'oublie pas d'annuler ta visite des Malfoys. » Et la demoiselle le laissa sur le carrelage froid sans plus d'explications que des mots qu'il aurait lui-même put tenir à quelques-unes de ses victimes.
Mais qui pourtant, ne lui avait jamais apparu aussi mensongers que cette nuit.
oOoOoOo
7h49
Tom attendait. Il était déjà installé sur sa paillasse, les ingrédients basiques prêts à être utilisés étalés sur son plan de travail. Ils allaient aujourd'hui préparer un philtre de mort-vivant, une potion dont ils avaient étudié la base l'année précédente, et qui avait presque tué sa geôlière à la mi-novembre. Pour être honnête, il savait déjà préparer le philtre, cependant, il allait devoir le faire devant Slughorn cette fois et avec sa co-équipière.
Derrière lui, les élèves de Serpentards et Poufsouffle s'installèrent en papotant pour la plupart. Le bal de Yule était sur toutes les lèvres, c'en devenait insupportable. Et le pire, c'était qu'il savait qu'une autre soirée allait s'ajouter à celle-là. Une autre soirée à faire semblant, flatter des convives et discuter de banalités autour d'un verre, pour se rapprocher d'abrutis avec une parcelle de pouvoir. Depuis sa première année, il faisait partie du club de Slug, comme on l'appelait.
Mais en tant que jeune orphelin, il n'avait eu accès aux soirées qu'à partir de sa 4e année. Soit en prouvant que ce n'était pas juste la chance du débutant qu'il l'avait amené à avoir des bonnes notes dans toutes les matières. La première fois, il n'était pas venu accompagné, et cet imbécile de phoque à moustache lui avait collé une cavalière Serdaigle dans les pattes. Une O'Nigay quelque chose, plus âgée que lui, et surtout, imbuvable. Madame était riche, madame était influente, et avait deux frères au-dessus d'elle, avec de brillants avenirs que lui, ne pourrait que rêver caresser un jour.
Oh, si elle n'était alors, pas déjà en 7e année, il aurait tout donné pour la torturer des heures.
Depuis, il choisissait toujours une serpentard de son année, de préférence une intelligente et pas trop collante, et il l'invitait pour la soirée. Jamais deux fois la même, cependant. Trop dangereux. Ces idiotes pourraient croire qu'il les aime, et il en était hors de question. Pour autant, cette année, il sentait bien qu'il n'aurait pas le choix sur sa cavalière. À moins qu'elle ne vienne avec Potter ? ça lui ferait des vacances.
La pensée l'arrangea autant qu'elle lui donna des sueurs froides. Non. Pas Potter. Et si elle n'avait pas de cavalier, il dirait à Malfoy de s'en charger. Voilà.
La concernée arriva quelques secondes avant la sonnerie, dans un uniforme légèrement froissé, et portant une écharpe jaune autour du cou. Tom en fut surpris. Outre son presque retard, elle avait l'air un peu ailleurs et fragile. Vue leur rendez-vous nocturne et comment ça s'était terminé, c'était le prendre pour un imbécile !
« Bonjour Tom… Pardon de devoir te le demander, mais… Pourrais-tu te charger de la potion aujourd'hui ? Je ne suis pas très en forme… »
« Un problème soudain, Snow ? » La demoiselle secoua la tête et sorti son cahier de potion ainsi que son manuel.
« Je suis juste un peu fatiguée. Un mauvais rhume, ça va passer. » L'héritier de Salazar plissa les yeux en continuant de l'observer. C'était quoi cette fois, son plan ? Le laisser briller pour s'excuser de sa presque agression dans les toilettes ? Il n'arrivait vraiment pas à comprendre ses motivations.
« Soit. Je n'ai pas vraiment le choix, de toutes façons. »
Slughorn leur énonça la potion du jour et nota d'un coup de baguette, tous les ingrédients à prendre dans la réserve sur le tableau en ardoise. Ne voyant pas sa camarade bouger d'un centimètre pour au moins, aller récupérer ces derniers, il roula des yeux et poussa un soupir blasé.
« Vraiment, incroyable. » ajouta-t-il avec ironie, quittant son assise et se dirigeant vers le fond de la salle de classe.
Il revint avec un plateau rempli de flacons et un bocal de crochets de serpents. Posant son fardeau sur la paillasse à coté de ses propres ingrédients, il nota le soudain écart entre Evelyn et lui. Pourquoi s'évertuait-elle à écrire à l'autre bout, maintenant ? Allons bon, il n'avait pas la peste ! Et cette potion n'avait rien de dégoûtant non plus. Elle avait préparé bien pire. Tom alluma le feu sous son chaudron et le remplit d'eau, avant de tarer sa balance pour que la coupelle ne pèse rien. Il commença à verser le quartz rose en poudre pour atteindre les 20g, et fronça les sourcils.
La poudre rose s'agitait sur la balance, comme animée de vie et rendait impossible la lecture du poids. Qu'est-ce que c'était que ça ? Il reposa le flacon au milieu du plan de travail, et observa sous toutes les coutures, sa coupelle ainsi que la balance. Quel était ce phénomène ? Une nouvelle tentative d'agression sur snow ?
Le flacon rose se renversa soudain. Heureusement qu'il l'avait rebouché. Mais le contenant resta pris de tremblements jusqu'à ce qu'un froissement fasse frémir le jeune homme. Est-ce que Snow venait de s'éloigner encore ? Oui… Revenant vers son flacon, il constata deux choses. La première, le flacon ne bougeait plus. La seconde, sa coupelle de poudre aussi, s'était calmée.
Comment Snow pouvait-elle faire réagir le quartz en poudre ? Etait-ce un sort qu'on lui avait jeté ? Ou autre chose ? ça, il allait le chercher. Car ce n'était pas naturel. Plus encore, elle semblait en être consciente vue la comédie jouée plus tôt. Méfiant, il observa la demoiselle écrire les résultats de leur potion à chaque étape, pendant que lui, se tapait toute la découpe et préparation. Il broya les crochets à venin de serpents, les dilua à plusieurs reprises durant divers temps de chauffe. Y ajouta les fèves soporifiques en gelée, puis du lait de licorne…
La potion devenue rouge, il régla la température sur soixante degrés, et surveilla le changement de teinte. Passant au jaune, il baissa automatiquement le feu de quinze degrés, et touilla deux fois dans le sens des aiguilles d'une montre. Il connaissait la recette du philtre par cœur. Et toutes les étapes se passèrent ainsi. Evelyn lui demandait les résultats, notant ces derniers sur son cahier, bien à l'écart du chaudron et des ingrédients, pendant qu'il gérait le tout.
« Fabuleux ! Vraiment fabuleux. Vous êtes prodigieux mes enfants… » S'enthousiasma le professeur de potion en tapant dans ses mains, sa moustache s'agitant sous ses compliments. Il avait vraiment l'air d'un phoque, et ça empirait avec sa prise de poids.
« Merci, professeur. » Répondit Snow dans un sourire timide. Tom roula des yeux mais hocha la tête.
« Bien, bien. Oh, j'ai ça pour vous ! » Et il déposa sur la paillasse, deux enveloppes avec un cachet de cire, leurs noms joliment calligraphiés de vert. « Même si j'ai bien conscience que vous n'avez besoin que d'une enveloppe. Huhu ! »
Il sous-entend quoi, le morse ?
« Nous viendrons, professeur… » Assura Evelyn, toujours en souriant. Tom lui jeta un regard noir, mais elle ne fit que lui rendre avec son sourire confiant. Ses lèvres étaient-elle toujours aussi rouges ? Ou bien avait-elle mit du rouge comme la plupart des idiotes de leur année ? « Un problème, Tom… ? »
Il secoua brutalement la tête, reprenant ses esprits. Ça devenait insupportable de l'avoir toujours avec lui, en fait. Parce que dés qu'elle s'éloignait, il se retrouvait à y penser. Il n'aimait pas cette obsession, pas du tout. Et il espérait vraiment trouver quelque chose pour se débarrasser définitivement de Snow.
De préférence, avant le nouvel an.
oOoOoOo
« Je peux savoir ce qu'il t'a pris ? » Demanda Abraxas en apportant un pot d'onguent à son préfet en chef dans leur salle commune
« C'était ça, ou le tuer, je trouve que j'ai bien géré… »
« Tu n'as plus eu de retenues depuis la seconde année… Tu en as une tous les soirs pendant une semaine, je n'appelle pas ça bien gérer ! » Gronda Abraxas en étalant l'onguent sur l'épaule
« Tiens ta place, Malfoy. » Répondit Tom d'une voix glaciale. Des fois, il fallait lui rappeler qu'il était son supérieur. À trop jouer les amis, il arrivait que le garçon se trompe de rôle.
« Oui… Pardon… » Il poursuivit son travail, qui visait à étaler le baume sur l'énorme hématome qu'il avait à l'épaule. « Puis-je tout de même savoir ce qu'il s'est passé pour que tu te jettes sur lui en plein cours ? »
« Non. » Claqua sèchement le futur mage noir. Et Malfoy ne posa plus de question, se contentant de soigner son chef, l'héritier de Salazar Serpentard.
Tom en revanche, ruminait justement la raison. Le cours de sortilège commun aux quatre maisons avait démarré comme les autres, dans le calme. Ils avaient parlé du sortilège Ventus, et de la possibilité de doser la puissance dans ce dernier, afin d'augmenter ou réduire la taille du tourbillon. Il n'était pas le seul à avoir réussi du premier coup. Pour autant, ce n'était pas l'étude du sort et son histoire qui l'avait dérangé.
C'était le comportement d'un bouffon ayant prit place sur le banc à coté d'Evelyn Snow, cherchant à la toucher dés que possible. Il y avait eu un plan, derrière, c'était évident. Car Ulric Moroz s'était attribué la copine de cette dernière comme camarade de classe pour les deux heures. Un moyen de coincer la Poufsouffle avec l'autre malade de Potter.
Tout le long de la leçon, Potter avait cherché le contact, tout en jetant de frénétique coup d'œil dans sa direction pour le narguer. Mais tout ça passait encore. Il avait vu rouge quand l'homme abject avait posé sa main dans le dos de la sorcière, avant de se tourner vers lui, et de sa main libre, mimer un geste obscène. L'esprit de Tom avait fait le reste. Il avait imaginé Evelyne en pleine fellation avec Potter, et son corps avait bougé tout seul. Il avait traversé la classe, sans un mot, sans même lever sa baguette…
Il avait empoigné le col de Potter d'une main et lui avait enfoncé son poing dans le visage sans sommation. C'était comme si sa haine avait brisé une énième barrière. Il avait frappé, frappé, et frappé… jusqu'à ce que ses camarades le délogent de sa victime, et que les Gryffondors viennent le récupérer. Ça aurait pu se terminer ainsi. Mais le lion n'avait pas apprécié le traitement reçu, et s'était débarrassé de ses amis pour venir le frapper à son tour.
Les deux avaient roulé sur le plancher de la salle de classe, et Potter - qui était plus lourd - avait réussi à le coincer sur le ventre en faisant une clé de bras. Il ne s'était cependant pas attendu à ce que le serpentard choisisse de se déboiter l'épaule violemment pour se redresser vers l'arrière et lui briser le nez d'un coup de tête.
Autant dire que Cancrelune Laguigne était plus qu'outrée de leurs comportements. Et, comme il avait refusé d'expliquer ses raisons, elle l'avait non seulement collé mais aussi soustrait une centaine de points à sa maison.
Remettant sa chemise correctement, ainsi que sa robe de sorcier, Tom prit une longue inspiration visant à se détendre. Tous ces problèmes lui tombaient dessus à cause de Snow. Encore une fois. C'était de sa faute.
Pourtant, la sorcière ne s'était pas retournée pour lui demander de l'aide. Elle n'avait même pas remarqué le manège du garçon à ses côtés, se contentant de l'ignorer pour suivre la leçon. Et même si elle avait réussi à le conditionner pour qu'il la défende, sa vie n'était à cet instant-là, pas le moins du monde en danger. Non. Tom avait agi de son propre-chef. Parce que les images mentales qu'il avait entrevues l'avaient rendu dingue. Et pour être tout à fait honnête…
Même s'il détestait encore plus cette pensée, aux vues de ce que cela pouvait dire sur lui et son état mental. Il refusait qu'un autre homme que lui ne la touche. Même si son désir le plus cher était de l'étrangler. C'était à lui de le faire. Il avait déjà du sang sur les mains de toutes façons. Que ce soit son géniteur moldu, les parents de ce dernier, ou même Myrthle Warren qui hantait Olive Hornby depuis.
Etait-ce normal de vouloir tuer Potter plus qu'Evelyn Snow ? Il n'en était pas certain.
