Ahoy mates !

Et oui, ça fait un p'tit moment que je n'ai pas posté pour Crushed Heart ! Inspiration quand tu nous plantes, hein ! Bon...bah j'espère que l'attente en vaudra la peine !

Je sais que j'ai été troll de terminer ainsi...mais que j'aime faire ce genre de truc !

Je vous remercie toutes et tous pour vos reviews ! Merci !

Bon...avertissement sur le chapitre, rating M.

Sinon...je sais que je suis horrible...donc voilà...vous êtes prévenu(e)s !

So, j'espère que ce chapitre vous plaira !

Enjoy ! :- )


Chapitre 7 :

"Killian...Prends-moi".

Killian était envahi par la surprise. Il ne savait que faire ni même quoi dire. Lui proposait-elle réellement de coucher avec lui ? Tout ceci était-il réel ou était-ce le fruit de son imagination ? Le jeune homme fut cependant ramené très vite à la réalité par les caresses de la jeune femme sur ses bras. Tentant de reprendre une certaine contenance, il déclara enfin, la voix troublée :

« -Je…je croyais que je ne pourrais pas gérer la chose, love.

-Yep, j'ai dit ça, rigola-t-elle en se mordant la lèvre inférieure avant d'ajouter, et je me souviens que tu as dit que j'étais celle qui ne pourrait pas gérer la chose.

-Je me souviens, dit le jeune homme en jouant avec l'une des mèches d'Emma, le regard charmeur ».

La tension entre les deux jeunes gens s'intensifiait à chaque seconde, leur désir mutuel grandissant à chacune de leur respiration. Leur corps vibraient au moindre frôlement de l'autre, leurs regards se transperçant l'un l'autre. Tout en déboutonnant les premiers boutons de la chemise de Killian, la jeune blonde lui proposa dans un murmure :

« -Peut-être devrions nous…découvrir cela, non ?

-Nous nous devons de répondre à cette grande question, c'est ça ? répondit-il d'une voix qui se voulait sérieuse.

-Tout à fait, rétorqua-t-elle du même ton».

Emma et Killian rirent durant quelques secondes, ne se quittant jamais du regard. La jeune blonde termina alors de lui ôter sa chemise tout en l'embrassant langoureusement. Killian, après avoir perdu sa chemise, passa ses mains dans la chevelure dorée de la jeune femme, descendant jusqu'à son dos…jusqu'à la fermeture éclair de sa robe. Il l'ouvrit doucement, frôlant de ses doigts la peau d'Emma qui frissonna à ce simple contact. Le bout de tissu glissa le long de ses longues jambes avant de terminer sa course sur le sol.

Le jeune brun lui caressait le dos, parcourant son échine jusqu'à sa chute de rein. Alors qu'elle commençait à lui sucer le cou, il la suréleva. Instinctivement, Emma enroula ses jambes autour de sa taille, tout en continuant de l'embrasser dans le cou, puis sur sa mâchoire avant de terminer à la commissure de ses lèvres. La jeune femme lui désigna de la main la chambre, dont les panneaux japonais étaient partiellement ouverts. Killian la porta jusqu'au lit, l'y déposant avec une certaine délicatesse. Après avoir retiré rapidement ses chaussures, le jeune homme la contempla quelques secondes.

Dieu, que cette femme est magnifique !

Il commença alors à embrasser son corps, depuis son bas-ventre tout en remontant jusqu'à sa poitrine.

Merde, comment fait-il ?

Emma retenait du mieux qu'elle pouvait ses gémissements, empoignant fermement la chevelure ébène du jeune homme. Chacun de ses baisers la transportait ailleurs, frémissant de plaisir comme jamais.

« Killian, murmura-t-elle avant de répéter à voix haute, Killian ».

A l'entente de son prénom, le jeune brun s'arrêta pour la regarder, pour se noyer dans son regard émeraude. Lui caressant le visage, il lui demanda, la voix emplie de doute :

« Tu…es sûre que tout va bien, Emma ? ».

Une intuition lui disait que quelque chose n'allait pas avec Emma, que quelque chose la préoccupait. Il devait lui demander une nouvelle fois. Pour être sûr que c'était bien ce qu'elle voulait.

Adorable. Elle le trouvait tellement adorable de se soucier autant d'elle. Elle ne pouvait pas fondre davantage face cette lueur de doute dans ses yeux, une lueur de manque de confiance en lui-même. Mais la vérité est qu'elle se sentait bien –plus que bien pour être exacte– et qu'elle le voulait lui plus qu'autre chose.

« Je vais bien, dit-elle d'une voix douce ».

Elle accentua ses paroles en le caressant, promenant sa main dans son dos, la glissa dans l'encolure de son pantalon avant de le lui déboutonner.

Putain !

Cette femme allait être sa perte. Il le savait au plus profond de son être. Il se débarrassa donc de son pantalon qui le comprimait bien trop, avant de la rejoindre de nouveau, embrasant son corps à chacun de ses baisers.

Emma était en feu. Comment de simples baisers pouvaient-ils lui procurer autant de plaisir ? Elle inversa alors leur position, caressant le corps du jeune homme avec admiration. Lorsque ses doigts frôlèrent la cicatrice de sa blessure, la jeune femme eu un pincement au cœur. D'un ton hésitant, elle lui demanda tout en le regardant sincèrement :

« -Est-ce que…est-ce que ça te fait toujours mal ?

-Parfois, avoua-t-il.

-Je…suis désolée, répondit Emma tout en baisant tendrement sa cicatrice ».

Killian souriait. Oui, comme elle l'avait dit, elle savait se montrer tendre. Il passa sa main dans ses cheveux, puis il continua, le visage illuminé :

« Ne le sois pas, love. Je le referais sans la moindre hésitation si cela signifie sauver ta vie ».

La jeune blonde resta sans voix. Il avait risqué sa vie pour la sienne et maintenant il lui disait qu'il le referait sans aucune hésitation. En seule réponse, elle l'embrassa à en perdre haleine, incapable de se détacher de ses lèvres si douces.

Killian lui câlina le dos, lui ôtant avec habileté son soutien-gorge. La respiration déjà haletante, le jeune homme eu le souffle coupé, perdant totalement pied de la réalité, lorsqu'Emma se saisit de sa verge à travers son caleçon.

Il avait besoin d'elle tout de suite, maintenant, à en avoir mal.

De son côté, Emma n'en pouvait plus d'attendre également. Elle avait tout aussi besoin que lui de le sentir en elle.

« Je veux te sentir en moi, lui chuchota-t-elle d'un ton lascif ».

Elle se redressa aussitôt afin d'attraper dans son chevet un préservatif –finalement, pensa-t-elle, cette réunion ennuyeuse sur les MST organisé par le bureau a son utilité.

Ils se débarrassèrent alors tous deux de leur dernière barrière, puis s'embrassèrent de nouveau.

« Maintenant, supplia presque Emma ».

Se léchant furtivement les lèvres, le jeune brun la pénétra doucement, commençant à se mouvoir en elle.

A peine avait-il commencé à la pénétrer qu'Emma dû agripper son dos, étouffant ses gémissements. L'échelle du plaisir ne fit que grimper au fil des secondes, au fil de ses mouvements de va et vient, de ses baisers dans son cou.

Il n'avait jamais ressenti autant de plaisir, ni cette sensation d'être pleinement lui qu'à ce moment-là. Ses frissons qui parcouraient tout son corps à la moindre caresse d'Emma sur son cuir chevelu, sa nuque, son dos, ses fesses.

« Emma ! »

Elle se retenait de crier son nom, mais le plaisir n'en était pas moins absent, bien au contraire. Ce qui lui faisait ressentir…la sensation d'être entière, d'exister pleinement était de loin la plus belle expérience de la jeune femme. Il était sa pièce manquante…la pièce qui lui permettait enfin d'être elle.

Ils atteignirent tous deux l'orgasme en même temps, mouvant leur corps l'un contre l'autre, s'embrassant avec grande ferveur, avant de se séparer enfin. Allongés l'un à côté de l'autre, légèrement recouverts par les draps, ils tentèrent reprendre tous les deux pieds.

La respiration toujours saccadée, Killian lança :

« C'était… »

Extraordinaire, merveilleux, fantastique, fabuleux, hallucinant, waaaaaaaaaouh pensa Emma.

«…Pas mal, dit-elle cependant à haute voix ».

Killian se redressa aussitôt, outré, et le regard tourné vers celui d'Emma, il répéta :

« -Pas mal ?!

-Oui…pas mal, répondit la jeune femme.

-Pas mal…répéta Killian, incrédule, pas mal ».

Emma ne put s'empêcher de rire face au jeune homme. Passant la main dans ses cheveux, elle tourna ensuite son visage vers Killian puis lui dit, charmeuse :

« Peut-être que je pourrais changer d'avis après un second round ? ».

Un second round ? Putain…elle sera ma perte !

Le sourire jusqu'aux oreilles, le jeune homme se positionna sur la jeune femme, posant sa main gauche à côté de sa tête tout en lui titillant une mèche de cheveux de l'autre main. Sûr de lui, il déclara alors d'un ton interrogateur :

« -Alors, j'ai l'impression que je dois faire mes preuves, n'est-ce pas ?

-Il semblerait, oui, rétorqua en le dévorant du regard.

-Mmh…tu me donnes carte blanche, alors ? ».

Carte blanche…comme se donner entièrement à lui ? Le laisser conduire la barre ? Elle le regardait sourire, se noyant dans l'océan de ses yeux. Bien sûr que la jeune femme savait qu'il ne ferait rien qui la mettrait mal à l'aise, qu'il se stopperait à la minute où elle le lui demanderait…mais une part d'elle était effrayée à l'idée de le laisser conduire. Effrayée à l'idée de ne pas contrôler, ce dont elle n'avait pas l'habitude. Le visage de Killian perdait peu à peu de son sourire et alors qu'il était sur le point d'ouvrir la bouche, Emma, tout en caressant son visage, souffla :

« Oui ».

Il l'embrassa aussitôt.

Elle ne regretta nullement de lui avoir donné carte blanche. Elle ne pensait pas possible, imaginable, que le jeune homme puisse lui procurer davantage de plaisir. Il lui fit l'amour trois autres fois cette nuit-là, alliant ardeur et douceur, la transportant encore et encore au nirvana.


Comme à son habitude, Killian se leva dès les premiers rayons du soleil. Ces derniers pénétrèrent timidement dans la chambre, faisant briller de mille feux la chevelure dorée d'Emma, encore endormie. Le jeune la regardait, elle était tel un ange ainsi, si paisible. Il lui baisa délicatement l'épaule, ce à quoi la jeune femme répondit à un sourire instinctif, tout en restant endormie.

Une heure plus tard, ce fut au tour d'Emma de se réveiller, le sourire aux lèvres. Mais la réalité la frappa, lui faisant perdre le sourire. Elle regardait le drap froissé à ses côtés, les images de leur nuit lui venait en flash.

Qu'est-ce que j'ai fait ?

Walsh.

Putain de merde.

La jeune blonde prit sa tête dans ses mains, tentant de faire face à la situation. Elle avait trompé Walsh, son fiancé, avec Killian. Elle avait couché avec Killian suite au lapin de son fiancé. Elle était bien consciente que cela n'était pas une excuse mais, elle se sentait obligé de rassembler les faits. A aucun moment de la nuit, elle n'avait pensé à Walsh. Comme si subitement, elle avait tout oublié dans les bras de Killian.

Killian. Elle ne pouvait pas lui dire la vérité. Ceci était son problème, à elle-seule. Emma était heureuse qu'il ne soit plus à ses côtés, qu'il ait décidé de partir avant son réveil. Elle n'aura qu'à lui expliquer que tout ceci ne se reproduira pas. Plus jamais. Même si l'envie de recommencer l'habitait, elle devait évincer ses pensées de son esprit, elle était FIANCEE !

Emma attrapa alors sa robe de chambre en soie et l'enfila. Elle passa par la salle de bain afin de se passer un peu sur le visage avant de se rendre dans la cuisine.

Qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle le vit dans SA cuisine à préparer le petit-déjeuner. Killian était dans sa cuisine et il lui préparait des œufs brouillés et des pancakes.

Elle resta figée, la peur prenant part de tout son corps. Elle n'avait pas prévu cela. Il était censé partir. Pourquoi était-il là ?

« -Hey, love, bien dormie ?dit-il d'un ton enjoué.

-Qu'est-ce que tu fais là ? répondit Emma.

-Je prépare le petit-déjeuner, love ».

Sans rire ? La prenait-il pour une idiote ?! Emma tentait de rester calme, mais la panique la gagnait.

« Je ne suis pas stupide, je vois bien que tu prépares le petit-déjeuner ! POURQUOI TU ES CHEZ MOI ? ».

Éteignant le feu et posant la spatule sur le plan de travail, Killian fit deux pas vers elle, et le regard perplexe, lui demanda :

« -Quoi ? Tu t'attendais à ce que je me faufile comme un voleur au petit matin ?

-OUI ! s'écria Emma. C'EST-CE QUE TU AURAIS DU FAIRE !

-Et pourquoi ça ? Pourquoi j'aurais dû faire cela ?!

-Parce que…bégaya-t-elle, ce n'était que du sexe, okay ? Et il n'y a pas de petit-déjeuner lorsque ce n'est que du sexe, okay ! ».

Que du sexe. Killian savait que cela n'aurait pas dû lui faire mal, mais le fait est qu'il ressentit une douleur dans la poitrine. Il savait qu'elle avait raison. Il l'appréciait peut-être, mais être amoureux d'elle ?

Non, il ne l'était pas.

Ils étaient deux adultes qui éprouvaient une attirance –sexuelle– l'un pour l'autre et ils avaient finalement succombé à leurs pulsions. Aussi simple que cela.

Ou pas.

Peut-être qu'une part de lui était en train de tomber amoureux de cette merveilleuse femme. Une toute petite part de son être.

« Tu n'es pas n'importe quelle femme, Swan. Je ne peux tout simplement pas passer la nuit avec toi et me barrer aux premières lueurs du soleil ».

Après tout ce qu'elle faisait pour lui, la traiter ainsi n'était pas envisageable pour lui. Et certainement pas après la nuit qu'ils venaient de passer ensemble.

Ne peut-il pas se taire ! pesta intérieurement Emma. Pourquoi cette manie de me mettre sur un piédestal ! Pourquoi ne se contente-t-il pas de me laisser ? Pourquoi ne part-il pas ? C'est ce que tous les hommes feraient ! Alors pourquoi ne le fait-il pas bon sang?!

Elle devait trouver un moyen de le faire partir. Cela était beaucoup trop dur à gérer pour elle. Le voir préparer le petit-déjeuner, l'entendre parler d'elle comme il ne cessait de le faire. Elle n'était pas la femme qu'il décrivait. Elle venait de tromper son fiancé. Et lui, il … devait partir. Absolument.

« Ecoute, Jones, dit Emma en serrant ses poings derrière son dos, je ne sais pas ce que tu t'imagines, mais arrêtes ça tout de suite. Si j'ai couché avec toi, peina-t-elle à dire, si j'ai couché avec toi c'est parce que…la seule raison qui m'a poussé à coucher avec toi est que je sais que jamais je ne pourrais tomber amoureuse d'un ripou dans ton genre ! ».

Ripou. Elle s'en voulut à peine le mot prononcé. Quelle conne !

Killian se sentit comme poignardé en plein cœur, comme si le monde s'écroulait devant ses yeux. Il tentait de ne pas montrer à quel point il était affecté par les paroles de la blonde, en vain. Les yeux larmoyants, il attrapa sa veste, puis lui dit :

« Ripou ?! Voilà donc comment tu me vois. Je… »

Il ne put continuer sa phrase. Il s'avança vers la porte d'entrée lorsqu'Emma lui saisit le bras.

« -Killian, attends ! Ce n'est pas…

-NON ! cria-t-il. Je ne veux pas t'écouter».

Il tenta de reprendre un peu de contenance, puis reprit :

« A aucun moment je n'ai parlé de sentiments, Swan ! Je voulais juste être gentil avec toi ! Après tout ce que tu as fait pour moi, mettre ta carrière en danger. Te préparer un petit-déjeuner est peut-être léger mais c'est tout ce que j'ai trouvé pour te remercier ! ».

Une larme perla au coin de son œil. Reniflant légèrement, il continua :

« Je pensais que tu croyais en moi. Que tu croyais en mon innocence. Mais j'ai été naïf de penser que tu étais différente des autres. Mais la vérité c'est que tu me vois exactement comme tout le monde me voit ! Comme un ripou ! Je te faisais confiance, Emma…j'avais tort ».

Les yeux rougis par les larmes, il déclara, le regard déterminé et empli de rage :

« Mais je dois te remercier pour ce petit rappel. Ça me permet de me reconcentrer sur la seule chose qui compte à mes yeux : trouver cet enfoiré de Crocodile et le vider de ses tripes ! Le dépecer comme il l'a fait à ma Milah ! ».

Il regarda Emma de haut et bas, et conclut :

« Maintenant, fiche moi la paix. Le temps des distractions est terminé ».

Le jeune homme mit sa casquette sur la tête et disparu en claquant la porte.

Emma peinait à respirer. Elle l'avait blessé….elle avait trahi sa confiance, et elle connaissait que trop bien ce sentiment.

Il avait simplement voulu la remercier pour son aide.

Et maintenant, à cause de son erreur à elle, il se retrouvait seul de nouveau. Avec le sentiment de trahison en plus.

Emma attrapa soudainement le vase de fleur qui était posé sur le meuble de son entrée et le fit valser à travers la pièce. Elle se détestait tellement de faire souffrir Killian. De faire souffrir Walsh.

Aucun des deux ne méritait cela.

Plus tard dans la journée, Emma avait tenté de l'appeler sur le téléphone qu'elle lui avait donné. Elle entendit la sonnerie depuis sa chambre. Sans qu'elle ne s'en aperçoive, il l'avait déposé en prenant sa veste.


Une semaine plus tard.

Emma avait cherché Killian dans tout Boston, en vain. Le jeune homme avait totalement disparu, ne laissant aucune trace derrière son passage. Comment était-ce possible ? Pourquoi ne réussissait-elle pas à le retrouver ? Lui était-il arrivé quelque chose ? Avait-il quitté la ville ? L'Etat ? Toutes ses questions allaient la conduire à sa perte. Ainsi que le sentiment de culpabilité. Pourquoi avait-elle cette manie de s'énerver aussi facilement ? De toujours voir le mal, même lorsque celui-ci n'est pas présent ?

De son côté, Killian avait longuement hésité à quitter la ville. Il était complètement perdu. Pourquoi avait-il été aussi naïf concernant Emma ? Pourquoi avait-il cru qu'elle serait différente des autres flics ? Pourquoi même avait-il foutu les pieds chez elle ?! Cette femme était une énigme pour lui. Le genre d'énigme qui s'insinuait en nous, nous conduisant petit à petit à un état de folie. Oui…elle le rendait fou.

Tout d'abord, avant qu'il ne s'échappe en la laissant attachée au lit du motel dans lequel il séjournait, elle lui avait promis de prendre un grand plaisir à lui passer les menottes pour le conduire en prison. Ensuite, elle l'avait observé au loin, tantôt depuis sa voiture, tantôt depuis l'intérieur du bar, sans jamais l'arrêter alors que les occasions ne lui manquaient pas. Puis, après avoir pris une balle pour la sauver, la jeune femme l'avait aidé à s'échapper de l'hôpital. Plus tard, elle lui avait nettoyé sa blessure avant de lui proposer son aide. De travailler tous les deux, comme une équipe, afin de coincer le Crocodile.

Et enfin…cette fameuse nuit. Une merveilleuse nuit. La meilleure nuit que le jeune brun avait passé depuis des années –depuis la mort de Milah. A dire vrai, toutes les sensations qui prirent part de son corps cette nuit-là, jamais il ne les avait ressenties. Jamais. Et le lendemain matin, elle l'avait qualifié de ripou. La seule personne en qui il avait eu confiance depuis le début de sa cavale était comme une illusion.

Pour la deuxième fois depuis son arrivée à Boston, Emma décida de rentrer « tôt » chez elle. A 21 heures, la jeune femme était alors assise devant son écran de télévision, boîte de nourriture chinoise en main, à regarder l'une de ses séries préférées : NCIS, lorsque la sonnerie de sa porte retentit.

« Putain ! Pas l'droit de regarder sa série tranquille ?! J'espère qu'ils vont pas me faire chier encore avec leur syndic' ! ».

Traînant des pieds, Emma se dirigea à contrecœur vers la porte d'entrée. Qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle ouvrit la porte. Lui. Il était planté, fleurs en mains, devant sa porte. Les yeux écarquillés, la jeune femme regardait l'homme brun qui lui faisait face, tentant de prononcer quelques mots compréhensibles lorsque celui-ci dit :

« -Hey, Emma. Je voulais te faire une surprise.

-Qu'est-ce que tu fais là ? Pourquoi ne m'as-tu pas prévenu de ton arrivée ?! lança Emma d'un ton sec.

-Et bien, comme je te l'ai dit, Emma, je voulais faire une surprise à ma merveilleuse fiancée.

-Walsh…n'en fais pas trop non plus. Bon…t'es là, j'vais pas te laisser dehors. Entres ».

Emma lui en voulait toujours de l'avoir oubliée la semaine passée, d'avoir manqué leur rendez-vous. Elle ne laissa donc pas son fiancé l'embrasser et retourna s'asseoir devant son programme télévisé. Walsh plongea alors les fleurs dans un vase avant de la rejoindre. Il regardait la jeune blonde, dont les bras étaient croisés sur sa poitrine, puis lui demanda en lui prenant une main :

« -Hey, j'avais pensé que nous pourrions sortir demain, tous les deux en amoureux pour…

-…te rattraper de m'avoir posé un lapin la semaine dernière ? rétorqua-t-elle d'un ton froid. Non.

-Non ? répéta-t-il, incrédule.

-C'est ça de venir à l'improviste Walsh, déclara Emma en le regardant droit dans les yeux, j'ai déjà des projets pour demain et je ne vais pas les changer parce que TU veux TE rattraper.

-Oh…bien. Une autre fois ».

Il n'insista pas davantage. Il savait pertinemment que cela ne causerait que plus de colère chez sa fiancée. Tous deux continuèrent alors de regarder la série jusqu'à ce que la jeune femme parte se coucher.

Elle était injuste avec lui. Profondément injuste. Elle le savait…mais elle ne parvenait pas à se défaire du sentiment de colère qui l'habitait. Une colère qui lui était destinée à elle mais qui implosait face au premier venu.

Quelques minutes plus tard, Walsh la rejoignit, se glissant doucement sous les couettes. Il commença alors à embrasser son épaule, puis son dos, et enserra sa taille. Le jeune homme lui murmura des « je t'aime » ou bien encore des « tu m'as manqué ». Mais Emma n'était pas sur la même longueur d'onde que lui, elle ne voulait pas coucher avec Walsh. D'un geste franc, elle retira ses mains de sa taille puis dit :

« -Non.

-Dis, tu vas me faire la tête combien de temps, Emma ? Tu sais…je repars dimanche après-midi, déclara-t-il d'un ton entendeur.

-Et ? répondit Emma en se retournant pour lui faire face, tu pourrais partir dans deux heures que ça serait pareil, Walsh. Maintenant, laisse-moi dormir veux-tu ».

Elle se retourna aussitôt et recouvrit ses épaules avec la couverture. Oui elle lui en voulait encore, mais au fond d'elle, elle savait que cela n'était pas la seule raison pour laquelle elle ne voulait pas coucher avec Walsh.

Elle pensait à lui. Elle pensait à Killian. Elle pensait à ses mains sur son corps, la chaleur de ses lèvres sur sa peau, son souffle chaud dans son cou, la douceur de ses caresses.

Lorsqu'elle se réveilla le lendemain matin, le lit était vide à ses côtés. La jeune femme enfila alors sa robe de chambre en satin rouge et se rendit dans la cuisine. Walsh lui avait préparé le petit-déjeuner –œufs brouillés et pancakes comme tous les samedis. Elle s'assit au comptoir tout en lui souriant.

« -Bien dormie, Emma ?

-Pas vraiment…répondit-elle d'une voix faible.

-Oh, souffla-t-il en l'enlaçant pas le dos, qu'est-ce qui ne va pas ? ».

Je t'ai trompé….avec un homme recherché par la police et je n'arrive pas à me le sortir de la tête. Ah j'oubliais, je l'ai aidé à s'évader parce que je ne pouvais pas supporter l'idée que la CIA lui fasse du mal.

« -Le travail, finit-elle pas avouer.

-Tu travailles trop, ma chérie.

-Vraiment ? C'est toi qui me dis ça ? rétorqua la jeune femme en riant légèrement, l'acharné de boulot me dit que je travaille trop.

-Ouais…pas faux, dit-il en lui embrassant la tempe, peut-être que tu pourrais me faire visiter la ville, pour décompresser un peu, non ?

-Walsh…murmura la jeune blonde avant de continuer, j'avais prévu de passer la journée au boulot ».

Le visage du jeune homme se déconfit, ce qui fit de la peine à Emma. Il essayait réellement de se rattraper. Il était venu tout un week-end pour lui faire la surprise, lui avait proposé un rendez-vous –qu'elle avait refusé–, avait préparé le petit-déjeuner. Elle aussi devait faire un effort surtout que, dans les faits, elle avait fait bien pire que lui poser un lapin. Elle l'avait trompé. Elle savait qu'elle devait être honnête avec lui, tout lui avouer, mais cela était plus compliqué lorsque le moment venait.

« -Peut-être que nous pourrions passer l'après-midi ensemble, lâcha-t-elle, je passe la matinée au bureau puis nous nous retrouvons pour manger et je te fais visiter Boston ensuite.

-Ouais…ça sonne plutôt bien ça, chérie ».

Emma passa sa matinée à son bureau, cherchant encore et encore le moindre indice dans les dossiers –vides– de Killian afin de le retrouver. C'est ainsi qu'elle apprit que le Crocodile avait encore sévit. Et cette fois-ci, il n'y avait pas eu une victime, mais deux. Des jumelles âgées de la vingtaine, rousses l'une mesurait 1m61 l'autre 1m65. Toutes deux avaient été vidées de leur sang. À côtés de leur cadavre avait été découvert un mot :

En l'honneur de ma défunte apprentie…l'une de ses boissons favorites, le bloody mary ! J'ai rajouté quelques gouttes de gin, vous ne m'en voudrez-pas j'espère ?

Elle avait eu raison. Le jus de tomate était bel et bien un indice. Les deux victimes avaient retrouvé dans l'Etat de l'Ohio, Etat dont l'une des spécialités culinaires est justement le jus de tomate. Elle photocopia le dossier et le rangea aussitôt dans son sac avant de quitter le bureau pour rejoindre son fiancé.

Emma et Walsh déjeunèrent sur la terrasse d'un petit restaurant italien. Le jeune homme lui raconta tout ce qu'elle avait manqué à Sacramento depuis son départ mais s'attarda davantage sur la possibilité qu'il obtienne une promotion. Son rêve, diriger une filiale de l'entreprise d'édition dans laquelle il travaille. Le métier de l'édition était sa passion, il adorait par-dessus tout les livres. Et il avait le sentiment que son rêve était tout proche de la réalisation. Emma était très fière de lui, il méritait plus que quiconque d'atteindre son rêve.

Ils visitèrent ensuite quelques sites de la ville de Boston, en commençant par les jardins, puis ils firent un petit détour à la grande bibliothèque de Boston –certes moins grande que celle de New-York. Les deux jeunes fiancés continuèrent en faisant quelques petites emplettes dans les librairies avant de se poser autour d'une glace sur la terrasse d'un bar. Emma y avait rendez-vous avec Elsa pour 18 heures. Les deux jeunes blondes avaient, en effet, prévu de passer la soirée ensemble.

C'est avec cinq minutes d'avance qu'Elsa arriva, le sourire aux lèvres. Walsh resta sur le côté jusqu'au moment où Emma fit les présentations :

« -Elsa, voici Walsh, mon fiancé. Walsh, voici Elsa.

-Enchantée Walsh, c'est un plaisir de vous rencontrer avant le grand jour, rétorqua la jeune blonde.

-Le plaisir est partagé, dit-il en lui baisant la main. Et bien…je vais vous laisser mesdemoiselles ».

Walsh se pencha alors pour embrasser Emma furtivement, avant de lui dire :

« -Je t'aime, ma chérie. A tout à l'heure.

-Moi aussi, répondit Emma, crispée. A tout à l'heure ».

Le jeune homme s'éloigna alors, laissant les deux jeunes blondes seules. Elsa avait noté la crispation de son amie lorsque son fiancé l'avait embrassée. Elle sentait que quelque chose la préoccupée. Elle lui demanda donc, d'un ton hésitant :

« -Tout va bien, Emma ? Je veux dire, entre toi et Walsh.

-Bien sûr, mentit-elle, pourquoi cela n'irait-il pas ?

-Mmh, Emma. Tu t'es crispée lorsqu'il t'a embrassée. Ne le prend pas mal, c'est juste une observation, mais vous ne ressemblez pas à deux jeunes amoureux qui sont sur le point de se marier, expliqua Elsa. Puis Liam m'a également dit que tu étais légèrement sur les nerfs depuis une semaine.

-Quoi ? Non…euh…nous sommes bien, peina-t-elle à parler avant d'avouer, non tu as raison. Il y a quelque chose.

-Tu veux en parler ? questionna la femme de Liam ».

Emma plongea sa tête dans ses deux mains avant de les remonter jusqu'à sa chevelure. Elle regarda son amie, prête à écouter la moindre de ses confessions, puis d'un ton honteux lui confia :

« -Je l'ai trompé.

-Quoi ? s'étonna Elsa.

-J'ai trompé Walsh, répéta Emma. Je me sens misérable.

-Emma, se contenta Elsa de murmurer tout en lui caressant le bras.

-Je n'arrête pas d'y penser. De revoir son visage…sentir ses mains sur moi, confia-t-elle, j'ai…j'ai du mal à regarder Walsh après ce que je lui ai fait. Mais la vérité c'est que…la vérité c'est que j'ai aimé ça. J'ai aimé le sentiment de liberté, celui d'être enfin moi-même, tu vois ».

Elle s'en voulait tellement de faire autant de mal à Walsh, d'avoir aimé coucher avec Killian et de vouloir recommencer. Mais cela était la triste réalité. Elle n'avait jamais été aussi heureuse que cette nuit-là, dans ses bras à lui. La jeune femme se trouvait horrible d'avoir de telles pensées. Les larmes coulaient sur ses joues, brouillant sa vision. Essuyant ses joues, Elsa ajouta d'une voix douce :

« -D'accord…dis-moi, avais-tu la sensation de renaître ? D'être transportée dans un autre monde ? Un monde meilleur. D'être, non pas seulement toi-même, mais enfin entière ? Comme si tu retrouvais une partie de toi que tu aurais perdue il y a longtemps ?

-Oui, renifla Emma, comment…comment tu sais ça ?

-Cet homme…

-James, la coupa Emma, il s'appelle James ».

Emma ne savait pas trop pourquoi elle avait ressenti le besoin de le nommer. Du moins, mettre un nom sur Killian pour Elsa. Elle ne pouvait tout simplement pas le nommer par son vrai prénom, Elsa était sa belle-sœur ! James semblait le prénom parfait. Le nom qu'il lui avait donné lors de leur première rencontre. Elsa continua donc :

« -Je sais tout ça, Emma, parce que je l'ai déjà ressenti. Avec Liam.

-Où veux-tu en venir, Elsa ? Ce n'est pas la même chose, Liam est ton mari.

-Tu es amoureuse de cet homme, Emma, déclara Elsa, tu es tombée amoureuse de James.

-Amoureuse ? s'exclama Emma en riant, c'est ridicule, j'aime Walsh, je vais l'épouser. Je…je ne suis pas amoureuse de James, il est…un ami, ajouta-t-elle en chuchotant presque.

-Un ami avec qui tu as couché, Emma !

-Une fois ! riposta Emma avant de préciser honteusement, bon…c'était plus du genre 2-3, 4 fois, mais c'était la même nuit…une seule nuit. Et…je n'ai pas l'intention de recommencer ».

Elsa sourit, du moins un de ces sourires que l'on fait lorsque la confusion nous habite. Elle était sérieusement désolée pour Walsh…mais la vérité est qu'elle n'avait pas vu d'étincelles dans les yeux d'Emma en sa présence…étincelles qu'elle avait vues lorsque Emma avait simplement nommé son « ami ». Walsh n'était pas le bon pour Emma. Elle aimait peut-être toujours Walsh, mais elle n'en était plus amoureuse. Il n'y avait aucun doute pour Elsa là-dessus.

« -Tu vas devoir lui dire la vérité, à Walsh, déclara Elsa.

-Je sais ».

Les deux jeunes blondes conclurent ainsi le sujet avant de rejoindre le bar dans lequel elle avait décidé de passer la soirée. Cela lui fit un très grand bien de passer la soirée avec son amie. Elle parvenait, du moins un minimum, à penser à autre chose qu'à cette fameuse nuit.


Emma raccompagna Walsh à l'aéroport le lendemain en fin de matinée. Il repartait, le sourire aux lèvres, ignorant que sa fiancée l'avait trompé.

Elle n'avait pas réussi à lui dire la vérité. Il semblait si heureux de ses avancées professionnelles. Comment lui faire une telle annonce et détruire la joie qui l'habitait ?

Killian, lui, était retourné au Jolly Roger. Après une semaine à réfléchir sur comment retrouver le Crocodile sans se faire prendre à bord d'un bateau abandonné dans le port de Boston, il avait eu besoin de retrouver un lieu familier.

Et même si sa chambre n'y était pas des plus accueillantes, elle était tout ce qui se rapprochait le plus d'une maison pour lui. C'est tout ce dont il avait besoin pour trouver une solution à son problème.

Le soir venu, il avait rejoint la partie pub de l'établissement et s'était assis au comptoir. Seul. Il admirait le liquide brunâtre, du bon vieux rhum, dont le goût lui parut insipide alors qu'il s'en délectait habituellement.

Il fut sorti de ses pensées par le tintement de la porte. La curiosité le poussa à regarder vers la porte.

Merde.

Emma venait de franchir le pas de la porte. Le voir assis au comptoir la soulagea quelque peu. Il était en vie et en un seul morceau après tout.

« Kil…murmura-t-elle tout en s'avançant vers lui ».

En un fragment de seconde, le jeune homme se leva et lui tourna le dos, rejoignant à l'étage sa chambre.

Il savait qu'il pourrait la rencontrer en revenant dans ce pub, mais il avait pensé avoir au moins quelques jours de répit avant de recroiser son chemin.

Encore une fois, illusion.

Killian s'enferma dans sa chambre, préparant le peu d'affaires qu'il possédait. Il devait partir…la fuir.

Emma frappa à sa porte, lui demandant de lui ouvrir.

Que croyait-elle ? Qu'il retomberait une nouvelle fois dans le panneau ?

Non. Il ne pouvait pas. Sa mission était bien trop importante.

La jeune femme continuait de tambouriner à sa porte.

« Kil…, commença Emma avant de se rectifier, James ! Ouvre ! ».

Elle ne pouvait tout simplement pas donner son vrai prénom. Cela était un trop gros risque. Ce qui perturba davantage le jeune homme. Emma répéta :

« James ! Ouvre ! Je…si tu n'ouvres pas, je le ferais moi-même ! ».

Vas-y, déclara Killian pour lui-même, ça ne veut pas dire que je t'écouterais.

Il n'avait pas ouvert la porte.

Mais elle avait tenu parole, elle était entrée en forçant la serrure. Elle referma la porte derrière elle.

« Killian ».


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