Mage seigneurial
Chapitre 18 :
Juste retour
Après la découverte de l'armoire à disparaître, la semaine se déroula normalement pour Harry, ou aussi normalement que pouvait l'être son quotidien. Il continua à réfléchir à tout ce qu'il savait, sur Draco, sur Tom, sur les horcruxes… Sous l'insistance d'Arthur, il n'avait pas mené d'autre lecture de mémoire, attendant de voir Isaac pour s'assurer que ça ne lui portait pas préjudice, physiquement tout du moins. Comme la première fois, il alla voir sa directrice de maison pour remplir le document de sortie pour le week-end. Vendredi soir, il quitta Poudlard pour rentrer chez lui, très heureux de retrouver son château. Il ne resta pourtant que le temps de se changer, de permettre à Arthur de rester là, et de déposer ses affaires avant de repartir pour le Chemin de Traverse soigneusement caché par des sorts et des capes enchantées. Il y avait une chose qu'il voulait faire absolument ce soir. Il se présenta au comptoir pour demander à aller à ses coffres. Un coup d'œil sur ses chevalières et le réceptionniste faisait venir un gobelin pour le conduire.
Il commença par passer chercher de l'or avant de descendre plus profondément encore dans Gringotts, parmi les coffres les plus anciens. Le gobelin l'amena devant une grande double porte noire au nom des Peverell. Il l'ouvrit en y posant sa main portant sa chevalière et il dut passer deux autres portes ainsi pour pouvoir entrer. L'une requérait une goutte de sang pour revérifier et l'autre une dose de magie pour s'assurer là encore que c'était la bonne personne. Il put ensuite entrer vraiment, découvrant un immense coffre doté de plusieurs espaces et alcôves, plein d'or, d'objets, d'armes, de bijoux, de livres… Il y avait là énormément de choses et ça devait être aussi grand que la moitié de la grande salle au moins. Tout était parfaitement rangé et s'il fut curieux de regarder tout ça, il n'avait pas le temps. Il se secoua et alla vers les armes, trouvant rapidement la splendide hallebarde de Velark pour laquelle il était là. Il la récupéra, la faisant disparaître puis il sortit, referma le coffre avec soin et remonta pour quitter la banque.
De retour chez lui, il était déjà assez tard. Il avait quitté l'école après l'entraînement de quidditch alors la soirée était bien entamée. Il alla prendre ses potions avant de se diriger vers le dîner qu'il prit avec Arthur. Cela fait, il alla s'isoler dans un salon, demandant à Dobby de faire venir Avismark s'il était disponible. Le gobelin apparut quelques minutes plus tard, entrant, refermant avant de venir près de lui, s'asseyant lorsqu'il l'invita à le faire.
- J'ai pu vérifier pour l'armoire, commença-t-il en se disant visiblement qu'il était là pour ça. La seconde de la paire est bien chez Barjow et Burk, en état de fonctionner. Et elle n'est pas à vendre.
- Je vois. Merci Avismark. Je vais pouvoir anticiper ça grâce à vous.
- Vous devriez détruire celle de Poudlard. Personne ne saura que c'était vous et cela sera réglé.
- Oui, j'y ai pensé cette semaine mais je crois que ce serait une erreur. Si je la détruis, ils chercheront un autre moyen d'entrer que je ne pourrais peut-être pas anticiper et surveiller, localiser. Ils se douteront aussi que quelqu'un les surveille plus qu'ils ne peuvent déjà l'imaginer. Au moins avec l'armoire, s'ils restent concentrés sur elle, je sais où est le danger et à quoi faire attention.
- J'en conviens, approuva-t-il. C'est intelligent pour un sorcier, fit-il avec un petit semblant d'air moqueur qu'il avait pour la première fois.
Harry sourit, voyant dans son aura qu'il cherchait à faire de l'humour, heureux de le voir se détendre ainsi avec lui.
- Et très franchement, si je la détruis, Malfoy risquerait d'avoir de gros ennuis avec Voldemort. Je ne l'aime pas mais je ne souhaite ça à personne et je ne sais pas encore comment faire pour lui donner une autre possibilité et le protéger de ça si tant est qu'il le veuille.
- Vous pouvez l'obliger.
- L'obliger ?
- Oui. Vous êtes lord Black et il est à moitié Black par sa mère il me semble. Même si c'est un Malfoy, vous savez avec certitude que l'actuel Lord Malfoy est hors la loi parce qu'il sert Voldemort et qu'il a commis des crimes. Vous n'avez pas besoin de preuve si vous en êtes vous même certain, la Magie jugera votre sincérité. Cela étant, lord Malfoy n'a plus son autorité et ses privilèges devant la Magie. Ce qui veut dire que vous pouvez user de votre autorité de lord Black, sur les Malfoy également membre par le sang de la famille Black.
- Draco et sa mère, précisa-t-il. Je n'y avais pas pensé. Je peux les obliger à sortir de là et à m'obéir.
- Tout à fait. Vous pouvez les forcer et par exemple les enfermer dans une de vos propriétés. Ils ne pourront pas s'y opposer tant que Lucius sera en vie et que Draco n'aura pas justement hérité de son titre. Je sais que les forcer n'est pas votre genre mais si vous voulez leur donner une porte de sortie vous pourrez toujours faire croire à Lucius et Voldemort que vous avez user de votre autorité de lord pour les obliger. Cela les protégera.
- Je vais y réfléchir. Mais ce n'était pas pour cela que je vous faisais venir, sourit-il. J'ai un cadeau pour vous.
- Un cadeau ? C'est inutile, trancha-t-il. Vous me payez alors que vous n'êtes même pas censé le faire et le travail que je fourni est là pour rembourser ma dette.
Il s'était fait un peu plus dur et Harry savait pourquoi. Il savait qu'il devait faire attention à ce qu'il donnait à Avismark pour ne pas le vexer. S'il lui donnait trop, il penserait que cela le forçait à contracter des dettes en plus auprès de lui parce que ce n'était pas justifié à ses yeux et que cela le mettrait en colère. Arthur lui avait patiemment expliqué, soucieux de l'aider dans sa relation avec le gobelin. Aussi, il savait qu'il devait se réfréner dans son envie de remercier Avismark pour ce qu'il avait fait pour lui. Pour Avismark, c'était son travail et c'était pour rembourser sa dette, ça ne méritait pas de recevoir quoi que ce soit. Son salaire était déjà limite mais ça passait. Plus serait une insulte et il le savait. Il se corrigea donc :
- Pardonnez moi, je me suis mal exprimé, sourit-il doucement. Ce n'est pas un cadeau à proprement parlé, c'est un juste retour des choses.
Le gobelin releva un sourcil intrigué et d'un geste, il fit apparaître la hallebarde, sur un beau présentoir reposant sur la table basse. La voyant, Avismark bondit sur ses pieds l'air stupéfait, allant la voir. Harry le laissa l'analyser et réaliser que oui, c'était bien la hallebarde de son ancêtre qui l'avait amené à être là.
- Elle est à vous, annonça le lord en s'attirant un regard éberlué. Je déplore le fait que les sorciers ne respectent pas votre tradition, surtout qu'ils le savaient avant de vous acheter vos ouvrages. Je déplore que votre peuple n'ait pas été et n'est toujours pas en droit de l'imposer. C'est votre travail, vos règles et je respecte ça. Je sais que ce sont vos lois et votre fonctionnement mais comme je vous l'ai dit, ce qui vous arrive n'est pas juste à mes yeux. Alors, je peux au moins rectifier ça et vous faire toutes mes excuses, au nom des Peverell, pour ne pas vous avoir restitué cette hallebarde lorsque cela aurait dû être, dit-il solennellement. Elle est à vous. Faîtes en ce que vous voudrez.
Avismark eut un moment de stupeur totale avant de se reprendre, de se faire droit comme un piquet et d'incliner légèrement le buste en remerciement. Harry lui sourit simplement, le regardant prendre la hallebarde avec révérence. Il lui laissa un moment avant de reprendre :
- Avant de m'intéresser à cette affaire, je n'avais pas réalisé que j'avais peut-être ce genre d'objet. Je sais que je vous ai déjà donné pas mal de travail mais, si vous l'acceptez et si vous en avez le temps, j'aimerais que vous parcouriez mon patrimoine entier pour voir si j'ai en ma possession des objets gobelins qui devraient être restitués, demanda-t-il en le choquant une nouvelle fois. Et si vous connaissez un moyen de retrouver avec certitude le gobelin ou la famille gobeline à qui ils doivent revenir, je suis preneur. Je les restituerai avec mes excuses. Je peux au moins faire ça même si ça ne répare pas le préjudice causé.
- Pourquoi ? questionna-t-il un peu confus.
- Parce que je pense que le respect des autres, de leurs cultures et de leurs traditions est important. Bien sûr j'ai des limites : la peine de mort, meurtre, torture ou autres choses du genre. Mais pour le reste comme votre tradition artisanale, je crois que ça doit être respecté si nous voulons vivre tous ensemble en paix et dans une société juste pour nous tous. C'est ce que j'aimerais voir arriver, c'est ce que je veux alors je vais agir ainsi. Parce que c'est la première chose à faire pour avancer je pense. Je ne connais peut-être pas encore assez bien les autres peuples alors je ne fais probablement pas encore tout ce qu'il faut mais je vais m'efforcer d'améliorer ça. Alors je dois réparer le tord fait aux gobelins en restituant ces biens. M'aiderez vous à le faire ?
- Avec plaisir, répondit-il. Je vous ferai rapidement un état des lieux de vos possessions gobelines.
- Merci. S'il y a autre chose de ce genre, pour les gobelins ou d'autres peuples de votre connaissance, n'hésitez pas à me le faire savoir.
Avismark approuva et il le salua, décrétant qu'il était temps pour lui d'aller dormir. Il laissa le gobelin, heureux d'avoir vu un réel bonheur dans son aura avec cela. Le lendemain, ce fut avec joie que Harry reçut Adélème et Isaac. Les deux hommes lui avaient manqué et ce fut donc avec le sourire qui les accueillit en compagnie d'Arthur, les saluant avant de les mener au salon. Harry vit Isaac le coller peu discrètement, le scrutant déjà en tout sens, son aura pleine d'inquiétude et d'attention. Ils prirent des nouvelles les uns des autres avant que le sujet ne dérive sur l'âme augmentée et les découvertes d'Avismark. Succinctement et clairement, Harry leur expliqua ce qu'il en était, soulageant les deux hommes quand au fait que rien de néfaste n'agissait plus sur lui. Et comme lui, Avismark et Arthur, ils adhérèrent à la comparaison selon laquelle il avait dévoré ce morceau d'âme. Tout deux passèrent aussi un moment à le rassurer sur les effets que cela avait pu avoir sur sa personnalité, assurant que pour eux il n'avait rien à voir avec Voldemort, qu'il était bienveillant, courageux et chevaleresque à leur yeux. Harry s'en trouva profondément touché, les remerciant.
Ce faisant, ils en vinrent à parler des horcruxes et de la décision du jeune lord de regarder les souvenirs de Tom pour confirmer ses déductions. Il n'eut pas le temps d'aller plus loin qu'il vit Adélème et Isaac se lever contre cela, inquiets pour lui et ce qu'il pourrait voir dans ces souvenirs, comme Arthur. Il prit donc le temps de leur expliquer pourquoi il le faisait, pourquoi c'était important et ils ne purent que le suivre là dessus. Personne d'autre ne pouvait confirmer que ces horcruxes existaient, combien il y en avait, où ils étaient… Seul Harry pouvait le faire, si on excluait Voldemort lui même, et sa seule possibilité était de regarder ces souvenirs. Cette donnée était cruciale pour lui, pour la guerre, pour le pays… Ils furent donc forcés de reconnaître la nécessité de le faire.
Les deux homme calmés, Harry reprit pour expliquer qu'il avait déjà fait une séance de lecture de mémoire et qu'il avait confirmé que Voldemort savait que les horcruxes existaient, qu'il s'y était énormément intéressé, qu'il avait pour projet d'un créer six et qu'il avait créé le premier à Poudlard. Cela ne fit qu'appuyer la nécessité de continuer cette entreprise. Ils en discutèrent longuement, l'histoire de la Chambre des Secrets revenant en sachant qu'elle avait permis de créer le horcruxe du journal. Lorsqu'ils en eurent terminé, il n'y eut nul besoin de demander à Isaac qu'il vérifie l'impact sur lui pour qu'il le propose et ils rejoignirent l'infirmerie, le médiacomage visiblement pressé de vérifier par lui même. Il fit le tour complet de son état, faisant un nouveau bilan, soupirant de soulagement lorsqu'il constata qu'il allait bien et que sa guérison continuait à avancer comme prévu.
- Harry, êtes vous certain de vouloir faire ça ? questionna-t-il lorsqu'ils eurent terminé. Ces souvenirs… Je n'ose imaginer ce qu'ils pourraient renfermer.
- Des horreurs innommables c'est certain, répondit-il sans hésiter avec un sourire triste. Mais il y a aussi des informations cruciales que je suis certainement le seul à pouvoir obtenir. Je ne sais pas comment Voldemort sera vaincu ni s'il le sera, mais quand ça arrivera, il ne faut pas qu'il puisse revenir encore une fois et encore et encore, plus fou à chaque fois parce que son âme sera plus instable. Sans parler que je suis concerné que je le veuille ou non. Autant que je sois prêt, et que je ne me batte pas pour rien si un jour il arrive jusqu'à moi.
- Vous êtes vraiment la personne la plus courageuse que je connais, sourit doucement le médicomage en s'asseyant près de lui. N'importe qui d'autre paniquerait et chercherait à s'éloigner, à se protéger. Si c'était moi, je n'ai pas honte de dire que je voudrais me débarrasser de tout ça et rester en sécurité. Je serai terrorisé.
- Je ne vais pas dire que je n'ai pas peur ce serait un mensonge, admit-il. Mais… j'imagine que c'est dans ma nature. J'ai toujours eu le réflexe de me battre et d'affronter. Et je sais mieux que personne à quel point Voldemort est obsédé par le fait de me tuer. Je sais qu'il y a de grandes chances pour que j'ai à me battre contre lui. Je ne peux pas l'ignorer ou le dénier. Alors… je vais faire en sorte de mettre toutes les chances de mon côté et de n'avoir à le faire qu'une seule fois. Et même s'il ne cherchait pas à me tuer, comment pourrais-je ne pas faire ce que je peux pour mettre fin à ça ? Nous sommes tous concernés.
- Je suis bien d'accord mais ce que vous faîte et ce que vous portez va bien au-delà de ce que tout à chacun pourrait faire pour mettre fin à cette situation. Ce que vous avez enduré et ce que vous faîte encore est digne de la plus grande admiration. Vous êtes incroyable. Vous devez savoir que vous n'êtes pas seul, vous n'êtes plus seul. Nous sommes tous là avec vous aujourd'hui. Je ferai tout ce que je peux à mon niveau.
- C'est tout ce qui compte je pense, remarqua-t-il en le faisant sourire. Vous m'avez déjà assurément sauvé la vie et vous m'avez permis de me sentir mieux que je ne l'ai jamais été, de me donner plus de force. Merci pour ça.
- Ce n'est pas grand-chose et je suis très heureux de l'avoir fait, heureux que lord Lafay m'ait appelé ce jour là, heureux de vous avoir rencontré.
- Moi aussi et si ce n'est pas grand-chose pour vous, sachez que c'est énorme pour moi.
- Quoi qu'il en soit, cette lecture de mémoire ne vous atteint pas physiquement. Seulement, prenez votre temps pour gérer ce que vous verrez. Physiquement, aucun problème mais moralement…
- Je sais. Je sais parfaitement ce que je risque de voir mais ça en vaut là peine. Je vais faire attention.
Isaac approuva et ils restèrent encore un moment ensemble, parlant de son traitement, de l'école, de son projet de faire les duels volants, du quidditch. Parler avec Isaac était de plus en plus facile, le médicomage doux, rassurant et sécurisant pour lui. Ils retournèrent finalement au salon, confirmant simplement à Arthur et Adélème qu'il allait bien. Ils déjeunèrent tous ensemble puis Isaac et Adélème s'en allèrent, rappelant encore une fois au jeune lord qu'ils étaient disponibles pour lui n'importe quand, de faire attention à lui. Cette après-midi là, bien en sécurité au château, il se plongea à nouveau dans les souvenirs de Tom sous la surveillance d'Arthur. Il usa du même rituel, se focalisant sur les horcruxes, sur la suite de ce qu'il avait déjà vu.
Il se retrouva à l'été de l'année 1943. Tom était allé Little Hangleton pour retrouver sa famille. Il avait rencontré son oncle maternel, Morfinn Gaunt et il avait alors appris la vérité sur ses parents. L'amour de sa mère pour un moldu qu'elle avait ensorcelé pour l'épouser, comment il l'avait rejeté une fois libéré de cette magie un an plus tard, comment elle en avait eu le cœur brisé et comment elle lui avait donné naissance dans un orphelinat avant de mourir. La vérité avait rendu Tom fou de rage alors qu'il pensait être un sang pur, qu'il pensait avoir une famille impressionnante descendante de Salazar Serpentard. Il était certain d'avoir des parents grandioses et il ne comprenait même pas comment sa même, une sorcière de sang-pur censée être puissante avait pu être vaincu par quelque chose d'aussi commun que la mort. Une mort qu'il cherchait dors et déjà à vaincre lui même. Découvrir que sa mère avait été amoureuse d'un moldu dont le rejet l'avait tué avait été une hérésie pour lui. Il avait alors assommé son oncle pour lui prendre sa baguette et aller tuer son père, Tom Riddle senior. Il l'avait fait et avait également pris les vies de ses grand-parents paternels en même temps. Après cela, il avait modifié la mémoire de Morfinn et c'était lui qui avait été accusé des meurtres. Il avait volé son anneau, une bague d'or portant une grosse pierre noire.
Ce bijou, il l'avait ensuite porté comme un trophée, retournant à Poudlard et c'était à cette période qu'il avait interrogé Slughorn sur ce qui pourrait arriver à un sorcier créant plus d'un horcruxe. C'était finalement peu après la fin de ses études à Poudlard, en 1945, qu'il avait fait de l'anneau un second horcruxe grâce au meurtre de son père. Après avoir vu cela, Harry avait fait une pause. Il sortit de ses souvenirs, choqué d'avoir vu Tom tuer sa famille paternelle avec une telle froideur et piégé son oncle maternel de cette façon. Comment pouvait-on faire une telle chose ? Lui même avait beau détester voir haïr les Dursley, jamais il ne les blesserai ou tuerai même s'il y avait parfois pensé dans des coups de colère lorsqu'ils l'avaient malmené. Cette tragédie avait été à prévoir dés lors que Merope, la mère de Tom, avait forcé sa relation avec son père par magie. Cela ne pouvait pas bien se terminer. Voyant son choc, Arthur lui avait laissé le temps avant de lui demander s'il voulait en parler. Rapidement, Harry lui avait raconté ce qu'il avait vu, prenant des notes sur ce qui était encore frais à son esprit, imprimant une photo magique de l'anneau tiré de son esprit d'un sort.
Harry prit une pause, notant soigneusement les noms des victimes et ce qui leur était arrivé. Puis il décida d'y retourner. Il retrouva alors Tom après ses études, travaillant chez Barjow et Burk pour avoir accès à des artefacts obscurs. Il vit comment il avait gagné la confiance d'une vieille sorcière très riche, Hepzibah Smith, la manipulant comme il savait si bien le faire. Elle avait fini par lui montrer ses deux plus précieux trésors : le médaillon de Salazar Serpentard et la coupe d'Helga Poufsouffle. Visiblement, le médaillon avait été acheté une fortune chez Barjow et Burk qui l'avait lui même acquis pour trois fois rien de Merope. Elle l'avait vendu pour survivre. Tom avait estimé que c'était son héritage et peu après, la vieille sorcière avait été retrouvée morte, sois-disant tuée accidentellement par son elfe. Mais la vérité était que Tom l'avait tué et lui avait volé les deux trésors. Avec ce meurtre, il avait fait de la coupe un horcruxe puis, plus tard, il avait également transformé le médaillon en horcruxe en tuant un clochard moldu pris au hasard.
Secoué, Harry s'en tint là pour cette fois, notant tout avec soin, dénombrant déjà quatre horcruxes dont le journal détruit. De toute évidence, Tom avait eu la ferme intention de créer les six qu'il avait prévu. En plus de ça, il s'agissait d'objets uniques en leur genre, puissants. Jamais il n'avait entendu parlé de ces artefacts mais ça lui rappelait l'épée de Godric qui était du même acabit. Il prit un moment pour digérer ce qu'il avait vu, faire passer les émotions qui l'avaient traversé et qui n'étaient pas les siennes.
Il attendit le lendemain pour reprendre, voulant terminer ce week-end avec le chapitre de la création des horcruxes. Ensuite, il faudrait les trouver, trouver leurs cachettes. Mais cela serait pour la semaine suivante. Dimanche, il se replongea donc dans les souvenirs de Tom, cherchant le horcruxe suivant. Il le trouva. Il s'agissait du diadème de Serdaigle qu'il avait obtenu en manipulant la Dame Grise, le fantôme de Serdaigle, lorsqu'il était à l'école. Plus tard, il avait tué un paysan albanais alors qu'il était dans ce pays, créant son cinquième horcruxe. Les informations notées et une pause faîtes, le jeune lord retourna dans les souvenirs, se concentrant une fois encore sur la création des horcruxes, du sixième horcruxe. Seulement, il ne trouva rien et il eut beau se concentrer sur la création de ces objets, il ne trouva rien de plus que les cinq qu'il avait déjà découvert, les même souvenirs revenant toujours.
- Il n'est pas allé jusqu'au sixième, nota Arthur alors qu'il lui expliquait.
- Il n'est pas allé jusqu'au sixième avant ce soir d'Halloween, précisa Harry. Les souvenirs que j'ai s'arrêtent à ce soir là. On ne peut pas exclure qu'il puisse avoir créé le sixième depuis son retour. Il était vraiment obnubilé par ce chiffre de sept parts d'âme en tout et vraisemblablement, il ne savait pas que j'en avais une. Il lui en restait donc un à créer.
- Le tout serait de trouver un moyen de le vérifier, remarqua l'esprit gardien.
- Je pense que je peux trouver un moyen dans les livres Peverell qui traitent de la magie de l'âme. D'après ce que j'ai déjà lu, un morceau d'âme ainsi séparé de son propriétaire d'origine garde un lien avec lui. C'est ce qui a créé le lien entre moi et Voldemort. On devrait pouvoir exploiter ce lien pour remonter vers tout les horcruxes. Je vais juste avoir besoin de temps pour étudier cette magie. Elle est complexe et je n'aurais pas le droit à l'erreur.
- Vous avez encore du temps pour ça, rassura Arthur. Nous pourrons peut-être déjà tenter de localiser ceux là et les obtenir.
- C'est ce que je vais chercher la semaine prochaine : leur localisation. En espérant que Tom ne les garde pas près de lui et n'a pas changé leur cachette depuis. On verra ensuite.
- Vous avez fait un travail énorme avec cela, sourit son ami. C'est une très bonne chose. C'est assez pour aujourd'hui. Il fait beau. Peut-être que vous pourriez aller voler un peu avec Buck pour vous détendre ?
- C'est une bonne idée. Je vais faire ça et ça fait longtemps que je n'ai pas volé avec lui.
Il fit donc cela, laissant ces souvenirs sur le côté lorsqu'il eut tout noté. S'il était pressé d'arriver au bout de cette affaire de horcruxe, il savait qu'il n'allait pas régler ça en un jour et ce qu'il avait obtenu en l'espace d'une dizaine de jours était déjà beaucoup. Satisfait de lui, il prit donc un moment pour aller voler avec Buck qui s'en fit une joie, évacuant tant bien que mal les sensations laissées par les souvenirs meurtriers et profanateurs de Tom. Il termina son week-end en étudiant, profitant autant que possible de son château où il se sentait bien et en sécurité. Le lendemain, il était de retour à Poudlard, parfaitement à l'heure pour son cours de potion, retrouvant la même polémique sur sa sortie que celle qui avait eu lieu la première fois qu'il l'avait fait un peu plus d'un mois plus tôt. Il n'y prêta pas attention, la chose superficielle et sans importance pour lui. Il refusa de répondre à ce qu'il avait pu faire en mettant en avant sa vie privée.
Comme il l'avait envisagé, ce jour là, lors du cours de défense avec Snape, il fut de nouveau l'objet de ses provocations et de ses sous-entendus, de ses insultes sur sa sois-disant arrogance et son supposé sentiment de supériorité et de privilège sur les autres. Désormais rodé à l'exercice, il l'ignora soigneusement et comme souvent depuis les explications données par McGonagall, il se mit à penser à Snape, à ses parents, aux Maraudeurs et à ce qu'avait été leur vécus ensemble. Il s'était demandé si Snape avait aussi connu Pétunia enfant, ses grands parents maternels. C'était possible puisqu'ils avaient quasiment été voisins d'après sa directrice de maison. Il se demandait à quelle point la pression que Voldemort avait indirectement et directement fait peser sur l'école avait pu contraindre Snape aux choix qu'il avait fait. Il fallait être stupide pour penser que cela n'avait pas eu d'effet entre ses capacités et sa présence à Serpentard. Restait à savoir en quelle mesure. Il se posait énormément de questions sur tout cela.
Il y pensait souvent. Comme il pensait souvent à ce que Snape faisait en ce moment en jouant les agents doubles auprès de l'homme le plus cruel qui soit d'un côté, et le plus manipulateur de l'autre. Il était vraiment hors norme par le fait qu'il était le seul à ses yeux à réellement faire quel que chose en prenant des risques gigantesques, sans trop d'espoir de reconnaissance. Il savait qu'il portait la Marque et que cela seul suffirait à le tenir responsable si jamais ils gagnaient la guerre. La Marque, il s'était promis de regarder les souvenirs de Tom à ce propos aussi. Il voulait voir comment il l'avait créé et trouver un moyen de la retirer pour des gens comme Snape ou qui auraient été forcés de prendre cette marque.
Lorsque la fin du cours, et de la journée de cours, sonna, Harry prit une décision. Il commençait à en avoir plus qu'assez de cette situation avec Snape. Si l'homme n'avait pas été si détestable avec lui, il aurait assurément pu être son modèle et ça l'énervait. Ils auraient pu bien s'entendre et peut-être faire bonne équipe comme McGonagall le pensait. À la place, ils avaient une relation détestable pour des raisons totalement stupides. Il voulait que ça s'arrête et qu'ils aient au moins des rapports neutres. Il y avait bien assez de violence partout en ce moment pour ne pas avoir à subir la sienne en cours. Ce fut donc volontairement qu'il ralentit pour ranger ses affaires, n'ayant pas de gros efforts à faire puisque tous fuyaient presque la salle de classe lorsqu'il s'agissait de Snape. Elle fut rapidement vide même s'il vit Hermione et Ron l'attendre dehors, encore. D'un geste de la main, il ferma la porte, attirant immédiatement l'attention de Snape qui ne l'avait pas manqué.
- Puis-je vous parler un instant monsieur ? demanda-t-il en avançant vers lui en posant la courroie de son sac sur son épaule.
- Qu'est-ce que vous voulez ? répondit-il le ton glacial.
- Vous parler. Vous parler de votre haine à mon égard, posa-t-il avec assurance.
- Encore une fois vous ramenez tout à vous. Vous n'êtes pas le centre du monde Potter, cingla-t-il.
- En effet mais il semble que je sois le centre du vôtre, claqua-t-il. Vous pourrez dire ce que vous voudrez, votre comportement avec moi est inqualifiable. Je sais ce que les Maraudeurs vous ont fait lorsque vous étiez à l'école. Je sais ce que mon père vous a fait, je sais ce que Sirius vous a fait et je sais que vous avez été l'ami de ma mère, que vous l'avez sûrement aimé, remarqua-t-il en le laissant sans voix. Je sais que vous étiez proche d'elle, je sais que vous vous êtes disputé… Bref, je pense avoir une bonne idée de votre passif avec ma famille. Mais, trancha-t-il, je ne suis pas ma famille, je n'ai même pas connu ma famille. Je ne suis pas mon père, je ne suis pas ma mère, je ne suis pas Sirius. Quand à mon indicible arrogance du haut de ma célébrité, c'est une illusion que vous vous faîtes. Je n'ai appris qu'un mois avant d'arriver à Poudlard que j'étais un sorcier, que la magie était réelle. Je n'ai appris que quelques jours avant que j'étais célèbre et non je n'ai pas eu une enfance de petit prince chez mon oncle et ma tante. Si vous avez connu Pétunia, je pense que vous pouvez imaginer. J'étais un enfant extrêmement discret avant Poudlard et qui préférait de loin être invisible. J'ai toujours détesté ma célébrité. Une célébrité qui m'a été plus préjudiciable qu'autre chose si vous regardez ce qu'il s'est passé ces dernières années que ce soit par les polémiques dont j'ai fait l'objet ou par la cible que cela me colle dans le dos.
Il marqua une pause devant un Snape silencieux et illisible. Mais son aura elle traduisait qu'il était intrigué au milieu de son agacement et de son éternelle colère à son égard. Une colère que Harry pensait plus dirigé contre sa famille et tout ce qu'il s'était produit plutôt que contre lui.
- Lorsque je suis arrivé à Poudlard, je ne savais rien de vous ou de ma famille et de son passif, du monde magique. Encore peu avant, je croyais que mes parents étaient morts dans un accident de voiture provoqué par l'alcoolisme de mon père. C'est ce que les Dursley m'avaient dit, expliqua-t-il en voyant un certain choc dans son aura. Vous m'avez attaqué directement, froidement, sans aucune raison. Vous vous en êtes pris à moi sur le champs d'une façon totalement partiale, arbitraire et injuste. Dés le premier cours vous m'avez humilié. Et ça juste parce que je suis le fils de mes parents ! J'ignore qui étaient vos parents mais je doute que vous auriez aimé être jugé selon ce qu'ils étaient, être pris pour une copie de votre père, dit-il en sentant dans son aura que cette éventualité le perturbait. Je ne suis pas mes parents monsieur, je ne suis pas mon père. Si j'avais été avec vous à l'école à l'époque, j'aurais haïs les Maraudeurs pour ce qu'ils ont fait, faisaient. Je déteste ce genre de chose, je ne le tolère pas, pas une seconde, jamais. Et jamais je ne ferai une telle chose. Sirius et mon père étaient de sales gosses arrogants et cruels, il n'y a aucun doute sur la question. Mais je ne suis pas eux.
Il s'arrêta un instant pour laisser sa déclaration être entendue et imprimée, comprise, reprenant ensuite :
- Si ce n'est une ressemblance physique, je ne suis pas comme mon père. Je n'ai même pas eu la chance de savoir comment étaient réellement les membres de ma famille, ironisa-t-il. Rien, rien ne justifiait la manière dont vous vous en êtes pris à moi et vous en prenez à moi. Vous êtes le harceleur dans mon cas, dit-il en sentant sa pointe de fureur comme de déstabilisation. Si je ne suis pas fier du comportement que j'ai pu avoir avec vous, c'était la réaction naturelle d'un adolescent persécuté qui a pour réflexe de se battre. Vous savez, tout ça est un beau gâchis. Si vous n'aviez pas agis comme ça avec moi, j'aurais pu vous prendre pour un modèle, un mentor, dit-il en le stupéfiant. Je ne suis pas assez stupide pour ne pas voir que vous êtes un grand sorcier, savant, cultivé… Vous auriez pu avoir simplement mauvais caractère que ça n'aurait pas eu d'importance. Chacun est comme il est. J'aurais pu, et j'aurais peut-être préféré, vous prendre vous comme référence plutôt que Dumbledore. Mais vous m'avez monté contre vous sans aucune raison. Je ne vais pas m'excuser de ma réaction légitime pour un enfant, je ne vais pas m'excuser pour ce qu'a fait ma famille, je ne suis pas responsable. Merlin sait que je préférerai m'entendre avec vous. Vous êtes la personne la plus courageuse que je connaisse de par ce que vous faîtes dans la guerre. Personne n'ose faire ça, ne se met dans de tels danger ou agis simplement. Vous êtes au dessus de tout le monde pour ça, tout le monde. Vous êtes le seul à ne pas me mettre cette guerre sur le dos. En étant insultant et dégradant mais vous le faîte et vous êtes le seul dans tout ce beau monde à l'avoir toujours fait. Vous m'avez sauvé la vie et protégé plus d'une fois. Ne pensez pas que je ne l'ai pas vu, que je ne m'en souviens pas. Au contraire.
Il fit une nouvelle pause, posant un regard lourd dans celui du directeur de Serpentard qui restait impassible d'apparence. Seulement, son aura révélait à Harry ce qu'il ressentait et il semblait plutôt perturbé par son discours.
- Ça commence à me mettre vraiment en rage, reprit Harry. Dans un sens, je vous trouve incroyable par tout ce que vous êtes et faîtes et dans un autre je vous déteste pour la manière dont vous m'avez traité et jugé. Vous ne savez pas qui je suis vraiment. Vous n'en n'avez aucune idée de toute évidence, comme beaucoup de monde. Saviez vous que le Choixpeau voulait me mettre à Serpentard à l'origine ? J'ai refusé uniquement parce qu'on m'avait déjà soigneusement glissé à l'oreille ce stéréotype des Serpentard mages noirs qui tournent mal, parce que c'était la maison du meurtrier de mes parents dont je ne savais rien. Je n'avais même jamais vu de photo d'eux à ce moment là. Je ne connaissais que leurs noms, c'est tout. Vous n'avez pas arrangé l'image de Serpentard à mes yeux avec vos attaques. J'en ai plus qu'assez de ce jeu de provocations et d'insultes. Nous avons bien assez de combats à mener en ce moment et je ne crois pas que nous soyons réellement ennemis. Alors je vous demande d'arrêter ça. Je ne vous demande pas de m'aimer juste de m'ignorer si vraiment ma présence vous est aussi insupportable. Juste, arrêtez ça s'il vous plaît. Au revoir monsieur.
Il s'en alla sans attendre de réponse, Snape restant sans un mot là où il était, le regardant partir simplement. Une fois dehors, Harry eut à esquiver une fois encore les deux préfets de Gryffondor voulant savoir ce qu'il avait fait avec Snape. Il les ignora, partant pour son bureau. Une chance pour lui, depuis quelques temps, Ron et Ginny étaient un peu plus occupés par leurs petits-amis du moment, Lavande et Dean. Mais Hermione était toujours sur son dos et peut-être même plus encore. La semaine coula comme à l'habitude, sa sortie faisant les potins des autres. Une fois encore, Dumbledore chercha à le convoquer, certainement à cause de la dîtes sortie. Il l'ignora une fois de plus et laissa sa directrice de maison s'en charger, préférant se concentrer sur ses études et ses entraînement, ses recherches, gardant un œil sur la fameuse armoire à disparaître.
Avec Bibine, ils avaient sérieusement commencé les entraînements de vol en terrain piégé, par tout temps et si cela était fatiguant, Harry adorait. Il adorait vraiment ça, l'adrénaline et la technique que cela impliquait. Sa professeur savait se faire particulièrement vicieuse pour le piéger. Tout en même temps, elle avait disséminé des cibles mouvantes sur le terrain qu'ils utilisaient, mouvantes, parfois piégés, parfois illusoires, parfois protégées… Elle ne le ménageait pas et ça lui plaisait. Leurs entraînements étaient extrêmement sportifs mais il n'était pas peu fier de constater qu'il se débrouillait très bien. Toujours dans le but de se préparer aux duels volants, il avait appris à voler sans balai. Enfin, appris était un grand mot puisque c'était une capacité qu'il avait piqué à Voldemort en dévorant son morceau d'âme. Une capacité magique rare à laquelle il se fit une joie de s'exercer, se découvrant une fois de plus naturellement doué pour cela, pour évoluer dans les airs. Il avait vraiment ça en lui. Ce serait un don très utile en duel volant si jamais il était désarçonné et qu'il voulait se remettre en selle avant de tomber assez bas pour perdre. Ces entraînements, il en raffolait, se vidant la tête avec et ça l'aidait à se sentir bien et à passer ses nerfs si nécessaire.
Lorsque le week-end arriva, il se prépara à se replonger dans les souvenirs de Tom pour chercher les horcruxes. Comme la première fois qu'il l'avait fait, il s'installa dans la salle sur demande sous la surveillance d'Arthur. Il commença par se concentrer sur la bague des Gaunt et l'endroit où elle se trouvait. Il vit alors un lieu qu'il avait déjà vu dans les souvenirs se rapportant au même objet : la maison délabrée des Gaunt. Tom l'avait caché là bas peu de temps après en avoir fait un horcruxe, perdant tout intérêt à le porter. Ce fut avec une certaine stupeur qu'il constata cela, ressortant de ses souvenirs pour regarder Arthur.
- La maison des Gaunt, dit-il. Il avait caché l'anneau dans la vieille maison des Gaunt.
- S'il y est toujours, il sera facile de l'avoir, se réjouit Arthur.
- Oui. Avismark, Dobby et les autres y sont allés il y a quelques temps, pour passer en revu la propriété comme je leur ai demandé. Ils ont dit qu'ils étaient sûr qu'il y avait quel que chose de très puissant caché là bas. Ils en sont certains. Ils se sont refusés à y toucher ou à chercher mais ils ont cru bon de m'en informer. Cela pourrait être le horcruxe.
- C'est fort probable, approuva-t-il.
- Et s'il est là bas, c'est une très bonne nouvelle puisque je serai le seul à pouvoir y accéder. La propriété s'est puissamment fermée depuis mon accession au titre.
- Cela vous laisse du temps pour savoir comment l'aborder.
Il approuva, notant tout ce qu'il avait appris dans ces souvenirs avant d'y replonger pour la suite. Il fut déçu en découvrant que la coupe avait été confié à Bellatrix, rendant sa localisation bien plus complexe à déterminer. Celle du diadème en revanche était presque incroyable. Il était à Poudlard, dans la salle dans laquelle il se trouvait présentement. C'était stupéfiant mais cela lui faciliterait les choses. Là où cela devint problématique fut pour le médaillon. Il vit où Tom l'avait caché, sous quelles protections, comment il les avait construite et cela le rendit littéralement malade. Sortant brutalement ses souvenirs une fois terminé, il se pencha sur le côté pour vomir sans pouvoir se retenir, alertant Arthur qui bondit pour venir à ses côtés et lui frotter doucement le dos. Il lui fallut un moment pour faire cesser le malaise, faisant disparaître les souillures d'un geste de la main, reprenant son souffle. Son esprit gardien lui laissa le temps de s'apaiser, restant près de lui.
- La coupe…, commença Harry. C'est Bellatrix qui a reçu la garde de la coupe. Impossible de savoir où elle se trouve avec ces souvenirs. Le diadème est ici, dans la salle sur demande, dit-il en le surprenant. Le médaillon de Serpentard est de toute évidence le plus précieux pour lui, certainement par l'héritage qu'il représente. Il l'a caché sous de solides protections. J'ai pu trouver l'endroit. Une île ou plutôt un bloc de roche en bord de mer. Il y a plusieurs protections. Le médaillon a été mis dans une grotte où on ne peut transplaner. Il faut payer un prix de sang pour passer la première barrière. On peut alors entrer dans la grotte. Il y a un lac à l'intérieur, le horcruxe est caché au centre, sur un présentoir ensorcelé. Il est nécessaire de boire totalement une sorte de potion de torture pour accéder au médaillon. J'ai vu comment les sortilèges ont été mis en place, je pourrais les briser. Tom savait comment le faire alors ça me facilite la tâche.
- Veuillez m'excuser Harry mais… il n'y a rien là dedans susceptible de vous secouer à ce point, constata-t-il. Je vous connais assez pour le savoir. Qu'avez-vous vu ?
- Il y a une autre mesure pour protéger le médaillon. Dans le lac de la grotte il y a… des centaines d'inferi, expliqua-t-il en le choquant. Ils sont prêt à bondir à la moindre alerte pour protéger le médaillon. Il y en a des centaines. J'ai vu comment il les a créé, les centaines de gens qu'il a tué pour construire cette armée, fit-il encore choqué par ce qu'il avait vu. Les morts et cette magie malsaine… Comment peut-on faire ça ?
- Je l'ignore, répondit Arthur en comprenant.
- Il faut que je note les noms ou les visages de ses gens, dit-il en prenant son journal concerné. Par Merlin, la plus part d'entre eux étaient innocents et il ne connaissait même pas leurs noms.
- Vous les avez tous vu mourir, s'attrista son ami.
Harry approuva simplement, imprimant le souvenirs de ces personnes dans le journal des victimes. Tellement de morts. Il nota ensuite les informations importantes dans le carnet de ses recherches sur le sujet et durant tout ce temps, Arthur était resté tout près de lui, une main dans son dos. Il s'appuya contre lui une fois terminé, encore bouleversé par ce qu'il avait vu, par ces meurtres en masse. Il savait de quoi Tom était capable, il ne le savait que trop bien mais le voir, mettre des visages sur ses victimes rendait la chose plus atroce encore. Arthur ne fit aucune remarque, le soutenant avec force et ils restèrent ainsi longuement avant que Harry ne trouve le courage de mettre cela sur le côté, l'heure du déjeuner arrivant. Pourtant, il n'eut aucun appétit ce midi là et il fit une exception à son régime, s'autorisant à sauter un repas qu'il n'aurait probablement pas gardé de toute manière.
La semaine suivante, il sollicita Avismark pour voir si l'un des coffres sceaux de son héritage était libre. Ce fut facilement que le gobelin en trouva un qu'il inspecta lui même pour s'assurer de sa fiabilité, l'amenant ensuite à son maître qui le remercia aussi chaudement qu'à son habitude. Le dimanche suivant, lorsqu'il alla à la salle sur demande, il commença par vérifier l'armoire à disparaître qui n'avait pas bougé et qui n'était toujours pas réparée. Cela fait, il ressortit pour rouvrir une nouvelle fois la salle en se concentrant cette fois-ci sur le diadème, sur l'image de Tom cachant le horcruxe à cette place. Lorsqu'il entra, Arthur apparaissant à ses côtés, il y avait un unique piédestal sur lequel un magnifique diadème était posé.
- Il transpire une puissante magie noire pervertie, grimaça Arthur écœuré. Est-ce bien cela ?
- Oui, c'est ça, confirma-t-il.
Sans perdre de temps, il fit apparaître son coffre sceau, ne voulant pas être exposé plus que de raison à la magie de l'artefact. Il savait ce que ça pouvait faire et il avait vu le journal le faire à Ginny en deuxième année. Il le fit léviter pour l'enfermer dans le coffret de métal ouvragé, refusant d'y toucher et dés qu'il le ferma, les impressions laissées par sa magie s'envolèrent, les soulageant.
- C'est un gigantesque pas en avant Harry. Félicitation.
- Merci. Avec un peu de chance, je pourrais avoir la bague facilement, le médaillon aussi et avec ça, avoir un lien suffisamment puissant pour utiliser la magie d'âme et amener les autres à moi sans trop d'effort. Cela permettrait aussi de voir s'il n'en n'a pas créé d'autres depuis en remontant le lien d'âme entre les morceaux.
- Cela serait le meilleurs scénario, le moins risqué, approuva Arthur.
- C'est l'objectif que je me suis fixé, acquiesça-t-il. Agir sans se jeter dans la gueule du loup, remarqua-t-il plus légèrement.
- Très bonne philosophie, s'amusa son ami.
- Il faut que je trouve un moyen de détruire les inferis aussi, fit-il plus gravement.
- Vous ne pouvez pas faire en sorte de passer sans les réveiller avec ce que vous savez ? s'inquiéta l'esprit gardien.
- Si. Obtenir le médaillon n'est pas un problème en soit. Mais je ne peux décemment pas laisser une armée d'inferi à disposition de Voldemort avec tout ce qui arrive. S'il décidait de les ressortir de là bas pour les jeter sur nous… Il faut les détruire.
- Vous avez raison. Encore une fois, vous pensez tel un chevalier héroïque, sourit-il avec douceur.
- C'est juste que je ne veux pas me retrouver avec une armée d'inferi sur le dos au mauvais moment.
- Bien sûr, remarqua-t-il sans relever son humilité. Détruire des inferis est difficile dans le sens où cela requiert des sorts très puissants accessibles à peu de monde. Mais c'est loin d'être hors de votre portée. Il y a plusieurs façons. Les très puissants sortilèges de feu en première ligne. La magie noire également. Il y a l'invocation aussi même si la destruction des inferis est alors secondaire.
- L'invocation ? releva-t-il intrigué.
- Oui. Voyez vous, j'avais un ami de mon vivant dont le père était un démon, dit-il en le surprenant. C'était un fait rare même à l'époque. Avez-vous étudié un peu les démons ?
- Pas du tout je l'avoue. Je n'en sais que ce que les religions moldus en disent.
- Et c'est très loin de la vérité. Cela n'a rien à voir. Les démons sont très mal vus bien souvent. Pas parce qu'ils sont mauvais, cruels ou meurtriers comme on le dit. Ils ne sont même pas systématiquement de magie noire comme tout le monde le dit. Il y a des démons de magie blanche aussi. Non, ce qui les rends à la fois si détestables et, si personne ne l'avoue, si enviés, si désirables, c'est leur liberté. Ce sont des êtres magiques très puissants pour qui leur liberté de choix, de croyance, de conviction, d'idée, de magie, d'action… toutes les formes de liberté, sont inestimables. Ils ont aussi fort caractère en général et son assez excentriques et originaux chacun à leur manière. De telles personnalités libres et indomptables sont…
- Dérangeantes pour beaucoup de monde, comprit-il. Cela ne m'étonne pas. Et donc, l'invocation ?
- Les démons sont des êtres dits hors monde. Ils vivent dans une sorte de monde parallèle relié au notre et dont il tire son énergie. Ils sont peu nombreux et ils ont tendance à… s'ennuyer chez eux, ricana-t-il. Mais ils ne peuvent pas venir dans notre monde sans être invité, sans être invoqué. Alors ils ont répandu diverses pratiques d'invocations pour s'ouvrir des portes. Une invocation est une invitation d'un être magique à un autre. Ce n'est pas forcément un démon d'ailleurs, c'est seulement le cas que je connais le mieux. L'invocation est aussi bien souvent un accord entre les deux parties. On invoque un être souvent par besoin de ses capacités. On peut demander un petit service ou une vie d'aide. Certaines invocations restent à vie avec leur invocateur. Et au plus ce qu'on demande est grand, au plus le sacrifice d'invocation doit être grand et puissant. Cela en prenant en compte que chaque être a ses préférences en matière de sacrifice offert pour une invocation. Je pense à ça parce que mon ami m'avait expliqué qu'un inferi était certainement la meilleure des offrandes pour invoquer un démon. Ils adorent.
- Qu'arrivent-ils aux inferi ?
- Ils sont consumés dans la manœuvre, détruis. Le démon absorbe leur magie, s'en nourrit. S'ils aiment les inferi c'est parce que c'est de la très puissante magie mais aussi parce que c'est une magie mise en œuvre à l'origine par quelqu'un qui s'octroie une liberté même face à la mort. Même si c'est de manière perverti, ça va avec leur esprit profond et c'est une sorte de pied de nez fait à l'humanité qui se place comme faussement vertueuse et droite à leurs yeux. Ils aiment se moquer de ceux qu'ils méprisent.
- Je vois.
- L'invocation vous permettrait de détruire les inferi de manière très efficace et ça vous servirait à quel que chose de plus. Avec votre magie et des centaines d'inferi, vous pourriez invoquer un démon qui pourrait vous suivre toute votre vie pour vous aider. Un démon très puissant, savant, intelligent, guerrier. Ce serait une aide précieuse dont la sécurité pour vous serait garantie par le pacte d'invocation.
- J'invoquerai un démon pour me servir ? releva-t-il rétissant à cette idée comme toujours.
- Grossièrement, s'amusa-t-il. Mais c'est plus complexe. Un pacte d'invocation est un accord négocié par les deux parties, choisi. Cela et le pacte permet à l'invoqué de voir l'âme et la personnalité de l'invocateur pour s'assurer de bien s'entendre avec lui. Il y a des closes de rupture si l'un ou l'autre veut y mettre fin. C'est plus un contrat, pas une soumission forcée. Si ce que vous offrez ne plaît à aucun démon, je parle du pacte pas de l'offrande, aucun ne viendra, votre offrande sera quand même détruite et c'est un coup dans l'eau pour l'invocateur. C'est le risque de cette magie. J'en parle parce que vous avez grand besoin de personne autour de vous pour vous aider, vous protéger et, si par malheur cela devait arriver, se battre avec vous. En cela, un démon serait des plus utile et approprié. Ils adorent se battre et ils sont vraiment immortels. Enfin presque. Il y a un moyen de les tuer mais je le garderai pour moi par égard pour eux. Rares sont ceux qui savent. Si en revanche, le démon invoqué est trop gravement blessé, trop gravement atteint, il regagne sa dimension pour récupérer et ne peut apparaître pendant un moment. Mais il ne meurt pas.
- Même avec un avada ?
- Même avec un avada, confirma-t-il. Cela serait un allié de poids mais ils ont aussi autre chose qui pourrait vous servir.
- Quoi donc ?
- Ils se nourrissent d'âmes, dit-il en attirant plus encore son attention. Ils n'en n'ont pas besoin très souvent. Une fois sur des siècles mais ils peuvent dévorer des âmes. J'ignore s'ils pourraient vous aider avec les horcruxes mais s'il y a une chance pour qu'ils puissent vous aider à les détruire, en dévorant les morceaux d'âmes par exemple, je pense que ça se tente.
- Je vais y réfléchir. Cela serait un gros avantage s'ils pouvaient faire cela. Nous n'avons pas encore de moyen assuré de détruire les horcruxes.
- Vous avez assurément les livres qui parlent des rites d'invocations dans votre héritage. Ils sont très rares mais si vous avez un livre comme l'Avelia, vous devez en avoir sur l'invocation. Quoi qu'il en soit, vous avez le temps pour cela.
- Plus ou moins. Il vaudrait mieux se débarrasser de ces inferi au plus vite. Qui sait quand Voldemort pourrait s'en servir ? Rien que l'idée me fait froid dans le dos.
Arthur approuva, bien d'accord avec lui sur ce point. Ce fut pour cela que, rapidement, Harry demanda à Avismark de lui apporter ses livres sur les invocations et en particulier sur l'invocation démoniaque, étudiant le projet. Les jours se remirent à couler vers Noël. Sans surprise, Harry avait vu Ron, Ginny et Hermione prendre pour acquis qu'il irait au Terrier pour les vacances. L'Ordre semblait le penser aussi pour il ne savait quelle raison. Aussi, un peu à bout de patience avec eux, il les confronta pour leur signifier clairement qu'il ne voulait plus être amis avec eux, qu'il ne les considérait plus comme ses amis, qu'il ne voulait plus les voir près de lui et que non, il n'irait pas au Terrier, qu'il n'irait plus jamais au Terrier. Cela donna lieu à une énième dispute à laquelle il répondit par un silence affirmé, s'en allant en leur tournant le dos.
Les vacances approchèrent et la dernière étape pour Harry, avant de rentrer chez lui, fut de se rendre à la soirée de Noël de Slughorn. Elle avait lieu vendredi soir, le train partant pour Londres et les vacances le lendemain matin. S'ils avaient été invité à venir accompagné à cette soirée, il assuma parfaitement d'y aller seul, soigneusement vêtu comme le lord qu'il était, paré à jouer de cette soirée pour lui. Cela pouvait paraître insignifiant mais Slughorn avait invité des gens à participer. Il s'agissait d'amis ou d'anciens élèves connus de son entourage, les professeurs de l'école aussi. Mine de rien, cela pouvait servir. Aussi, il en joua, laissant Slughorn le mettre en avant, le présenter à un tel ou un tel. Et il utilisa tout ce que ses professeurs particuliers lui avaient appris pour avoir une image parfaite, discuter, avoir les bons gestes, les bon signaux. S'il n'aimait pas particulièrement cela, pour tous, il eut l'air dans son élément. Hermione et Ginny tentèrent bien de s'accrocher à lui pour en profiter mais il les renvoya à leurs cavaliers. Il fut un peu surpris de voir que Dumbledore n'était pas là, pensant un instant qu'il en aurait profité aussi. Snape répondit à son interrogation en venant lui passer un message du directeur : son bon souvenir et l'information selon laquelle il partait en voyage et reviendrait à la rentrée.
- Je vous remercie monsieur mais ce que fait le directeur ne m'importe guère, remarqua-t-il.
C'était la première fois qu'il parlait à Snape depuis sa mise au point et, plus notable, la première fois que Snape lui adressait la parole. Depuis cet épisode de franchise, il avait cessé de s'en prendre à lui même s'il ne semblait pas lui même savoir ce qu'il ressentait à son propos, son aura bien souvent indécise lorsqu'il le regardait manifestement. Au moins, la guerre entre eux avait cessé et c'était tout ce que Harry voulait.
- Vous vous rendez bien compte que vous ne pouvez pas simplement ignorer tout cela ? remarqua Snape avec un sous-entendu clair pour la guerre.
- C'est une évidence monsieur. Mais il y a un monde entre l'ignorer et choisir les personnes avec qui on travaille, posa-t-il.
- Que comptez vous faire ? demanda-t-il avec une grande curiosité.
- À moins que vous ne soyez prêt à prêter un serment de secret ou à signer un accord de secret magique, vous n'en saurez rien. Je veille à ma vie privée désormais.
- Ce sujet n'a rien de privé.
- Mais ce que je fais et comment je le fais si, répondit-il. Tout ceux à qui j'en parle sont sous serment alors a moins que vous y soyez disposé…
- Le feriez vous si je passais ce serment ?
Harry resta surpris un instant même s'il n'en montra rien, se demandant si Snape, entre tous, irait vraiment jusque là pour savoir.
- Tout dépend du pourquoi vous voudriez savoir, dit-il finalement. Si c'est juste pour certaines personnes, oubliez. Mais si vous avez une bonne raison et que vous prêtiez serment… pourquoi pas ? Vous êtes quelqu'un d'important dans tout ceci. Bonne soirée professeur, salua-t-il.
Il s'éloigna ensuite, agréablement surpris. Si Snape allait jusqu'à prêter serment pour assurer le secret, il pourrait peut-être lui parler, un peu. Il pourrait le faire ne serait-ce que pour essayer de découvrir les informations qu'il pouvait avoir sur Dumbledore, l'Ordre, Voldemort et les mangemorts. Snape était un personnage important dans cette histoire et il le savait. Cette discussion était d'autant plus notable pour lui que l'aura de l'homme n'avait pas eu une trace de tentative de manipulation. Elle avait quelque chose de… protecteur ? Une envie d'aider ? Il n'était pas certain mais ça y ressemblait et c'était assez choquant venant de lui. Choquant, mais sincère d'après son aura. Il garda donc la chose en tête, intrigué.
Un peu plus tard, on vit Malfoy être traîné à l'intérieur par Rusard, soit-disant parce qu'il tentait d'entrer en douce. Il semblait fatigué, éreinté et il l'était pour Harry qui voyait son aura épuisée. La chose se fit devant tous et Snape vint au secours de son élève, annonçant qu'il allait le raccompagner. Harry s'éclipsa alors, décidé à les suivre et à tenter d'en savoir plus. Il s'entoura de sorts pour qu'on ne fasse pas attention à lui, sortant, passant sa cape d'invisibilité dés qu'il put. Ils stoppèrent un peu plus loin dans un couloir, Snape acculant Malfoy contre un mur. Il se cacha derrière des piliers, se rapprochant au mieux pour écouter :
- J'ai peut-être jeté un sort à Katie Bell, ou peut-être pas, fit le jeune homme avec agressivité. Ça vous regarde ?
- J'ai juré de vous protéger, claqua Snape. J'ai fait le serment inviolable à votre mère.
- J'ai pas besoin qu'on me protège ! J'ai été choisi pour ça. Parmi tout les autres ! Moi ! Je ne le décevrai pas.
Aux yeux de Harry, sa voix sonnait comme s'il avait besoin de se donner du courage, se persuader qu'il le voulait et qu'il en était capable quoi que soit ce « ça » puisse être. Et ça sonnait aussi comme un cri de terreur malgré son assurance factice. Snape semblait d'accord :
- Vous avez peur Draco, remarqua-t-il. Vous essayez de le cacher mais c'est évident. Laissez moi vous aider.
- Non ! s'exclama-t-il. J'ai été choisi. Ce sera ma gloire !
Il s'en alla là dessus, ses pas illustrant plus une fuite que de la colère. Harry resta là un moment alors que Snape s'en allait. Cette discussion l'éclairait sur quelques points. Le fait que Malfoy était à l'origine de l'attaque de Katie était désormais certain pour lui et donc, la mission supposée était de tuer Dumbledore. L'armoire à disparaître et la possibilité de faire entrer des mangemorts à Poudlard était-elle là pour participer à cette entreprise ou pour un autre plan ? Impossible à savoir. Quoi qu'il en soit, Malfoy était terrifié par sa mission et s'il disait l'inverse, son aura prouvait qu'il ne voulait pas le faire. Mais quoi qu'on lui ait demandé, il n'avait probablement pas le choix. Il devait sentir le poids de la sécurité de sa famille sur lui. Autre point, Snape avait juré à sa mère, sur sa vie puisque c'était cela, de le protéger. L'avait-il fait pour prouver sa loyauté à lady Malfoy, pour protéger Draco qui n'était qu'un adolescent piégé, pour autre chose ? Là encore, impossible à savoir vraiment avec ces informations. Snape tentait d'aider le Serpentard et Harry se demandait s'il aiderait réellement à tuer Dumbledore, à faire entrer des mangemorts ? Il ne savait toujours pas où allait la loyauté de l'homme. Cela pouvait aussi être un plan de Dumbledore. Objectivement, il avait dû comprendre qu'on tentait de le tuer et il y avait de bonnes chances pour que cela vienne de Draco vu son comportement, son entourage… Snape avait aussi pu lui dire. Et Dumbledore était assez tordu pour en profiter et se servir de Draco, de sa mission, pour servir son propre but, à travers Snape. C'était probable. Aussi, s'il fut conforté dans ses hypothèses, cette discussion laissa aussi beaucoup d'interrogations.
