Eau écarlate.

"Comme il n'y a plus Masky ici, on ne peut pas faire ça avec autant de soin qu'il aurait pu le faire. Toby et (T/P), vous allez vous occuper des habitants, je suis sûr que vous trouverez quelque chose à utiliser." Mon cœur s'enfonça et je secouai violemment la tête, les yeux écarquillés.

"Non! Je ne suis pas..." Amusé, Toby me prit dans ses bras, son masque se déplaça lorsqu'il vit ma peur.

"T-Tu es l'une des nôtres maintenant, ce qui veut dire que tu feras comme n-nous." Un frisson me parcourut le dos, ses mains se posant sur mes épaules. Il gloussa doucement, leva ses mains de mes épaules et se dégagea, ses yeux brillants d'amusement.

"Ne la tourmente pas, même si c'est vrai." Il poussa un profond soupir et nous fit signe d'entrer.

"On-On frappe à la porte?" Demandai-je, ce qui provoqua un éclat de rire de la part du schizophrène à côté de moi.

"Tu-Tu es sérieuse?" Ses yeux croisèrent les miens et il ironisa en secouant la tête. "Non, on essaie d'abord les fenêtres, puis les portes, et si tout est fermé, on casse une fenêtre." J'acquiesçai en silence, essayant de me distraire de ce qui allait se passer. En grattant mes bandages, je le regardai passer ses doigts le long de la vitre, pour voir s'il y avait un interstice sous lequel il pourrait se glisser. Le premier essai fut infructueux, ce qui n'était pas très surprenant, ils devaient probablement tout fermer hermétiquement pour empêcher les animaux sauvages d'y pénétrer. Une fois qu'elle ne bougea pas, il fit craquer ses articulations et se dirigea vers la suivante, ses doigts s'insérant dans un petit espace. Il poussa vers le haut, observant le verre qui commençait à monter en toute sécurité. Me poussant, il me fit signe de la tête d'entrer, mes tripes se nouant tandis que mes yeux scrutaient désespérément l'intérieur. Je montai prudemment, trop consciente de la présence de l'homme armé derrière moi, toute ma morale me criant de faire demi-tour. Fixant le plancher, j'attendis qu'il entre, n'osant pas lever les yeux du sol. "I-Il y a probablement un couteau ou quelque chose dans la cuisine, je vais inspecter l'intérieur." J'acquiesçai faiblement, me frayant lentement un chemin à travers la maison, m'approchant de la première porte que je trouvais. En appuyant sur la poignée, je poussai la porte et mes yeux se posèrent sur le four, quel coup de chance. Je fouillai dans les tiroirs, à la recherche d'une sorte de lame, sachant que j'aurais plus de chances de l'utiliser sur Toby que sur n'importe quel membre de la famille. En sortant une lame de taille moyenne, je fis un pas en arrière, fermant le tiroir en même temps, et je retournai lentement vers la fenêtre, mes jointures devenant blanches. C'est bien ma chance que Tim ait décidé de s'enfuir, n'est-ce pas? Traversant les couloirs, mes yeux tombèrent sur deux silhouettes, dont l'une était distinctement Toby, mais qui ne semblait pas remarquer la présence de l'autre. J'entendis un léger déclic qui me fit redresser le dos presque instantanément et je me retournai lentement.

"Vous foutez quoi chez moi?" Demanda la femme, son arme pointée sur mon front, elle allait me tuer. Un bourdonnement emplit mes oreilles et je me baissai brusquement, balançant le couteau à travers la fente, reculant d'un bond lorsqu'elle cria. Quelques coups de feu retentirent, mais tous manquèrent, heureusement, ce qui me donna assez de temps pour la frapper à nouveau, cette fois-ci en lui plongeant la lame dans les tripes, la poussant au sol.

"Lâche-le!" Aboyai-je en lui tordant brusquement le poignet, arrachant l'arme de son emprise et la jetant sur le côté. Étonnamment, je ne ressentis aucune culpabilité, même lorsque je lui tranchai la gorge, elle avait essayé de me tuer, je n'avais pas le choix. Respirant bruyamment, je tombai à la renverse, fixant le plafond en attendant, sursautant lorsque j'entendis deux bruits sourds consécutifs.

"T-Tu vas bien là?" Doucement, j'acquiesçai, restant au sol en réfléchissant à ce que je venais de faire. "J-Je ne pensais pas que tu le ferais." Avoua-t-il en abaissant sa main pour que je la saisisse, ce que je fis avec hésitation, lui permettant de m'aider à me relever.

"Moi non plus," murmurai-je en jetant un coup d'œil sur le sang qui coulait sur la veste que Tim m'avait donnée. "C'est juste que... je ne voulais pas mourir, tu sais?" Demandai-je, le regardant acquiescer, se brisant le cou peu de temps après.

"C'est un plai-plaisir de travailler avec toi, (T/P)." Il m'offra un petit sourire, que je ne pus égaler. Je me contentai d'acquiescer et pris une grande inspiration, fermant les yeux.

"Je... Je crois que je vais prendre une douche, appelle-moi si tu as besoin de moi." Ma voix se brisa alors que je traversais le salon, me dirigeant vers la prochaine porte que je trouvai, espérant me débarrasser du péché. Je me sentais comme un monstre, une créature de l'habitude, une créature qui aurait dû être tuée il y a longtemps. En poussant la porte, je fronçai les sourcils en réalisant qu'il s'agissait d'une sorte de bureau, mon regard se plissant. C'était aussi des gens, mais cela ne m'avait pas empêché de sauver ma propre vie. Peut-être avaient-ils raison. Je sortis et continuai à chercher une douche, tout en jetant un coup d'œil à la veste jaune ensanglantée. Tim ne serait probablement pas très content, s'il revenait. Je trouvai bientôt une salle de bain, ce qui me permit d'y entrer, tressaillant lorsque je ne remarquai pas la serrure.

Ils ne me regarderaient pas me doucher, pas vrai?

Réprimant un frisson, j'allumai la douche, la regardant cracher de l'eau, ce qui me permit de tester la température. Je gémis lorsque j'eus l'impression de recevoir de la glace pure sur ma main, et j'augmentai la température, en attendant qu'elle atteigne une température convenable pour le bain. J'enlevai ma veste et la plaça au-dessus du robinet, puis j'enlevai mon tee-shirt par-dessus ma tête. Hésitante, je commençai à enlever mon jean, tressaillant en voyant les marques de brûlures familières. Je me dis qu'il n'y avait plus de danger à le laver, car cela faisait déjà quelques mois, non? Cependant, je repérai une marque anormale, une sorte de cicatrice, et elle était plus pâle que les autres. Mes yeux la parcoururent plusieurs fois, et je remarquai qu'il s'agissait d'un cercle avec une croix en plein milieu. J'hésitai quelques instants avant d'enlever le reste de mes vêtements et d'entrer dans la douche. L'eau coulait le long de mon corps, mais mes yeux étaient fixés sur le sol de la douche, peut-être que si je réfléchissais bien, je pourrais m'en sortir, effacer toutes les personnes que j'avais tuées.

Mon Dieu, j'étais si veule, j'avais plus de volonté quand j'étais adolescente. Serrant les poings, je jetai un coup d'œil en dehors, à la recherche d'une sorte d'après-shampoing ou de quelque chose, n'importe quoi qui me donnerait l'impression d'être une personne à part entière. En fouillant dans les armoires, mes yeux se portèrent sur les différents contenants, essayant de trouver une sorte d'après-shampoing. Avec précaution, je choisis une sorte de shampooing parfumé à la vanille et à l'orange. J'en versai un peu dans mes mains et commençai à le passer dans mes cheveux, en me grattant le cuir chevelu. La formule se mit à mousser, l'odeur devenant très vite envahissante. Fermant les yeux, je restai là, l'eau commençant à l'enlever, divers amas de sang tombant de mes cheveux et dans l'égout. Il était si facile d'oublier des choses, surtout quand on prenait une douche après Dieu sait combien de temps, mes yeux se fermant une fois de plus alors que je commençais à réfléchir. Cependant, je me rendis vite compte que j'allais bientôt me salir à nouveau, surtout lorsque je remettrais ces maudits vêtements. Grommelant sous ma respiration, je regardai mes jambes meurtries. Tout le monde aspirait à la perfection, mais personne n'y parvenait jamais. Après m'être assurée que tout le shampoing avait été lavé, je me mis à la recherche d'une serviette. Attrapant celle qui se trouvait sur le porte-serviettes, je coupai l'eau et commençai à me sécher, légèrement agacée par l'absence d'une autre serviette. Une fois que je fus suffisamment sèche, je grimaçai, enfilant avec hésitation mes vêtements ensanglantés et abîmés. Il fallait vraiment que je m'en achète de nouveaux, pas vrai? En poussant la porte, je vis des gouttes d'eau s'échapper de mes cheveux et tomber sur le sol. Pendant un moment, je me surpris à les regarder sans rien faire, alors que je retournais dans le salon, les mains sur les genoux et la tête basse. L'eau frappait mes mains, ce qui me fit tressaillir plus d'une fois, je venais de tuer quelqu'un. "Est-ce que... Tim est déjà rentré?" Demandai-je prudemment à Hoodie qui était appuyé contre la fenêtre brisée, jetant de temps en temps un coup d'œil à l'extérieur.

"Non, il sera probablement absent pendant une semaine au moins." Je tressaillis à l'idée, étant coincée avec ces deux-là, je n'aurais certainement pas de vêtements si c'était le cas. Avec un juron, j'acquiesçai, me penchant en arrière, fixant le plafond.

"On ira quand même à la base quand cette pluie sera terminée ou on est censé l'attendre?" Questionnai-je en fronçant les sourcils, espérant que ce soit la première solution, je ne voulais pas qu'on me rappelle son visage, la douleur dans ses yeux et la peur dans son expression.

"On ira à la base, Masky pourra facilement nous suivre à la trace, donc je ne m'inquiéterais pas pour ça." Je clignai des yeux, mais acquiesçai rapidement, décidant que si quelqu'un devait savoir, c'était lui.

"Mais s'il ne le fait pas?" Je tournai la tête en direction de Toby, surprise que ce soit lui qui aborde le sujet. "Il est clair qu-qu'il nous déteste, nous et le patron, a-alors je ne serais pas surpris qu'il parte et ne se retourne pas."

"Masky n'est pas comme ça." Riposta-t-il, les bras croisés sur son torse. "Il sait que s'il tente de s'enfuir, il sera tué. Il partira sans doute brièvement, se sentira toujours aussi coupable et reviendra." Déclara-t-il, semblant faire face à Toby à ce moment précis, car je n'étais pas celle qu'il devait convaincre.

"Tu p-penses que c'est le cas?" Il posa son sac au bout du canapé sur lequel j'étais assis.

"Je le sais, je le connais depuis quoi? Neuf ans maintenant? C'est beaucoup plus long que vous deux, alors je pense que je suis le plus qualifié pour dire quoi que ce soit." Remarqua-t-il, la pièce retombant alors dans le silence.


TRADUCTION: Hometown -Masky X Reader- de TheOtherSideOfParadise
ORIGINAL: story/12349915/Hometown-Masky-X-Reader-/2