Bonjour à tous. Navrée pour le retard, mais je viens de recevoir les chapitres. Mais comme me l'a assuré ma bêta, ça ne devrait plus se reproduire, donc, pas de quoi s'en faire. Et elle les a tout de même corrigées pour ce mois-ci et je pense que pour avoir prit cette peine, on peut la remercier.

Donc, aujourd'hui, on arrive au moment le plus important, je pense. L'instant que vous attendez le plus, à voir vos réactions. Et diantre que j'ai hâte.

Cocochoco78 : Peluche est un super personnage, honnêtement, j'ai adoré l'exploité avec l'aide et la permission de Samy./ La tempête est là. Physiquement et métaphoriquement./ Disons que j'ai grandit depuis Golden, ça se voit, je m'en doute. Je vois les choses différemment et les choses sont différentes justement par rapport à chez Oda où là, Ace n'a que Luffy et ses gars, et chez moi, où il a une famille justement./ A voir si ton inquiétude est justifiée.

Yuwine : Thatch est têtu. Et trop bonne patte. Et puis, emmerder Marco est son passe-temps si ça peut s'assurer qu'il fera pas de connerie ou qu'il prend soin de lui. Alors, se dire qu'il y a quelqu'un qui rend son frangin heureux… d'un côté, on peut être content pour lui mais de l'autre, est-ce que c'est pas offrir de la joie pour ensuite frapper encore plus fort ?/ Bah il est monté en uniforme sur un navire pirate… that's logic. / Yup, Philo c'est s'arracher les cheveux. / Thatch et Hina, c'est toujours très tendu, surtout avec Hina qui un jour aime à en mourir Thatch et l'autre, veut le butter. / Ace n'a rien vendu du tout, il n'a fait que donner un petit conseil, Aarch peut le prendre comme il le veut !

Je vous souhaite une excellente lecture !

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Aarch n'était pas resté très longtemps.

Deux jours de plus, puis il était reparti, ramenant Ace à son quotidien morose éclairé par les visites de Marco. Parfois, il y avait des attaques, et Ace s'y joignait juste pour évacuer sa frustration. Mais sinon, c'était tentative d'assassinat, boulot scolaire, crise de narcolepsie, nouvelle tentative et recrise.

Rien de passionnant.

La seule passion venait des soirs de beuverie qu'il passait dans le lit du premier commandant. Assez de passion pour qu'à la fin, le seul mot sur les lèvres du plus jeune soit « encore ». Oui, il devenait accro au blond et ils commençaient à se comprendre sans avoir même besoin qu'ils ne parlent parfois. Ce qui en soit était effrayant. Deux mois sur le même navire et ils commençaient à développer un instinct l'un envers l'autre. Et c'était peut-être le plus problématique pour ce qui était de cas de Marco qui avait cessé de prendre garde à ses arrières pour les laisser littéralement à Ace et son fusil, sans y réfléchir, sans en parler à qui que ce soit. Le meilleur moyen de mourir dès que le logia serait hors du tableau s'il continuait sur cette lancée. Une séparation qu'ils commençaient à envisager avec douleur. Ils étaient connectés, comme s'ils partageaient une zone de leur esprit, de leur cerveau. Ils comprenaient ce qu'aimait et n'aimait pas l'autre, leurs besoins et y veillaient au mieux en gardant leur relation secrète. Il y avait aussi qu'en dépit de son statut de prisonnier, Ace commençait à apprécier cet équipage, son fonctionnement (si on excluait Shirohige qui s'obstinait à le garder à bord contre sa volonté ou Marshall), mais les Spades lui manquaient bien trop.

- Tu as oublié ça, yoi.

Ace releva le nez de son sac pour voir un dossier médical. Son dossier médical, tenu entre les doigts fins de son amant qui venait de le rejoindre dans la cale.

- Tu ne le gardes pas ? s'étonna le brun.

- J'ai transmis une copie censurée aux Marches Tempêtes, parce qu'on n'est jamais assez préparé, mais non, je ne pense pas que ce soit bon de garder ceci à bord avec les bêtes curieuses que je considère comme ma famille, yoi. Tu m'es trop précieux pour que je prenne le risque.

Ace jeta un œil par-dessus son épaule pour s'assurer qu'ils étaient bien seul dans la cale avant de se redresser en se hissant sur la pointe des pieds pour embrasser furtivement le blond sur les lèvres qui y répondit avec autant de délicatesse.

- Tu vas me manquer.

- Pas dans ces conditions. Ce n'est pas bon pour toi.

- J'y réfléchirai et je garde contact.

- J'ai foi en toi.

Ils se comprenaient si bien. Marco lui caressa la peau au coin de l'œil avant de l'embrasser sur la tempe opposée. Ace prit ça en invitation pour se blottir contre lui et un bras passa autour de sa taille pour le garder là un instant, avant qu'enfin, ils se séparent après un nouveau baiser. Le dossier disparut dans le sac de sport avec les vêtements.

- T'es certain qu'il arrivera aujourd'hui ?

- Maximum demain, confirma le logia. J'ai développé un sixième sens à son sujet. Juste… n'intervient pas. Garp est un poison que je connais, et je ne veux pas que tu sois blessé par sa routine quand il est question de moi.

- Cela sera dure, connaissant le personnage.

- J'ai survécu dix-sept ans à ses conneries…

- Pas de quoi me rassurer, mais soit.

Ils s'embrassèrent à nouveau mais durent se séparer en entendant un grognement au niveau de leurs genoux. Iro les fixait avec une fourrure verte striée de rouge, les crocs retroussaient sur ses babines. Elle se força entre eux, se positionnant face à Marco comme s'il était une menace. Sans se démonter, le commandant s'accroupit pour se mettre à son niveau.

- Je n'ai pas l'intention de te le voler. J'essaie de l'aider à ma façon, tout comme toi tu l'as aidé toute ces années, yoi.

- Attention au coup de griffe, averti Ace.

La patte partit en une gifle griffue qui laissa des marques sanguinolentes sur la joue du Phénix. Des flammèches bleutées apparurent alors que le blond se redressait.

- Toi et moi, on va avoir une discussion sous peu, Iro. Une sérieuse discussion, même. Faut que tu calmes ta jalousie, s'agaça Ace.

Cela avait été dérangeant durant leur dernier tête à tête d'avoir Marco s'arrêtant au beau milieu de leur activité parce que la panthère l'avait férocement mordu à la cheville pile au moment où ça commençait à être très passionnant.

Ace se massa le nez avant de lever celui-ci vers le plafond, en direction du pont, en compagnie de Marco. On s'agitait au-dessus de leur tête.

- MARCO ! JE CROIS QUE GARP EST LA POUR TE TOUCHER DEUX MOTS SUR LE FAIT DE S'ASSEOIR SUR SON SECOND ! beugla Haruta depuis l'étage.

- Quand je disais que j'avais un sixième sens pour le vieux, soupira le logia en mettant son sac de voyage sur son épaule et son fusil sur l'autre. Prête pour affronter le vieux fou, Iro ?

La fourrure bleu électrique disait tout ce que pensait la panthère de l'ancien. Un dernier baiser et le couple se dirigea vers le pont. Déjà, on entendait des beuglements dignes d'un animal sauvage. Garp était peut-être un poil plus petit que Edward, mais autant l'un que l'autre avait une paire de poumons aptes à se faire entendre d'un bout à l'autre de la Grand Line.

- Me raconte pas de connerie ! Je sais qu'il est ici !

- Mais je n'ai pas la moindre idée de qui tu cherches, Monkey ! Alors, tu vas baisser d'un ton, ou tu n'auras pas besoin de retourner à la nage à ton navire parce que je t'y lancerai en main propre !

- Rends-moi mon petit-fils vieux débris avant que je ne détruise cette épave flottante !

- Tu cherches la guerre, tu l'auras Monkey ! Je ne te laisserai pas m'insulter plus longtemps !

- Où est mon petit-fils ?! Montre-toi, petit idiot !

- Arrêtes de hurler, yoi, intervint Marco quand ils arrivèrent sur le pont. On l'a pas mangé, il est là, c'est bon.

Les deux anciens cessèrent de s'engueuler sous le regard inquiet d'un équipage prêt au combat, pour observer le duo qui revenait du fin fond de la calle. Ace jeta un œil au large et se renfrogna en constant que le navire de Garp était à une belle distance de là et que le Marine dégoulinait d'eau, ce qui impliquait qu'il avait demandé à ce qu'on l'attende au large pour venir à la nage à la rencontre de Shirohige. Bon, il serait dépendant de Garp sur ce coup, pas moyen de lui piquer un canot pendant qu'il se prenait le chou avec Shirohige. Et vu qu'il était désormais le centre de l'attention, en prendre un du Moby Dick n'était pas envisageable.

- Il est à jour médicalement parlant et a fait son travail scolaire. On te le rend, yoi, dit simplement Marco en tendant le sac de sport au marine.

- NANI ! s'étrangla l'équipage.

- Salut jiji, salua d'un air pincé Ace en levant une main.

Garp regarda le duo en clignant des yeux alors que Shirohige levait les sourcils.

- Tu viens de me dire « salut » ?

- Vu que t'es le truc le plus familier que je vois depuis la sortie organisée par Javier, oui, je te dis bonjour, parce que crois-le ou non, je suis rudement content de te voir, jiji.

La mâchoire de Garp se détacha lentement et tout aussi lentement ses yeux commencèrent à sortir de ses orbites.

- Attend, c'est ton grand-père ? se fit confirmer Haruta qui commençait à avoir mal au crâne avec l'implication.

Le logia regarda le vieux marine d'un œil dubitatif puis haussa ses épaules.

- Vaguement, on va dire. Pas de lien de sang, juste un « j'ai décidé sans demander à personne que j'étais désormais ton grand-père ». Un peu comme ce qu'essaye de faire votre capitaine depuis qu'il m'a kidnappé, sauf que je venais de naître et que c'était la volonté de mon vieux. Et qu'il doit y avoir un peu d'administratif derrière.

- COMMENT !

Garp se retourna d'un bond vers Edward et marcha vers lui avec furie. A ce stade, en voyant son père se lever de son siège, Marco était à deux doigts de demander du pop-corn à Thatch.

- Tu essaies de faire quoi là avec mon petit-fils !?

- C'est mon fils à présent, il n'est donc pas question que je te laisse l'embarquer !

- Ce gosse est ma responsabilité ! Je vais le ramener à Marine Ford et en ferait un grand et puissant Marine !

- J'ai une prime, rappela d'un ton blasé Ace.

- Je m'arrangerai avec Senny.

- C'est dingue, mais tout paraît simple quand on l'écoute, ironisa Ace à l'adresse de Marco qui eut un reniflement amusé à la réponse.

- Alors, arrête tes conneries, Newgate, je te laisse pour cette fois, je vais ramener juste le sale gosse avec moi, mais crois-moi, je vais pas t'oublier avec cette idée d'adoption. C'est mon gamin.

- Je pense pas, Monkey.

- C'est mon petit-fils et il va devenir un grand Marine.

- J'ai pas déjà dit que j'étais pas d'accord ? demanda Ace.

Garp se tourna vers lui et d'un bond, fut sur lui pour lui donner un violent coup de poing sur la tête, mais il fut intercepté par le bisentô.

- Je ne te laisserai pas toucher au moindre cheveu d'un de mes enfants, siffla avec rage le Yonkou.

- Je n'ai aucune remarque à recevoir de toi concernant la façon dont j'éduque mes petits-enfants.

- Ton petit-fils est venu volontairement à ma rencontre ! C'est la preuve qu'il est destiné à être un des miens !

- Oi ! Oi ! Oi ! Non, mais moi, je veux juste des réponses, je veux pas… intervint le concerné.

Sa voix fut noyée par Garp qui sauta pour refiler une baigne en hurlant :

- JE L'AI ENTRAÎNÉ ! IL SE DOIT DE DEVENIR UN MARINE !

Une veine fit son apparition sur la tempe du fils de Roger.

- Marco ? Désolé d'avance.

- Pardon ?

Ace laissa tomber son sac de voyage avec son fusil et traversa la foule qui était obnubilée par le combat entre les deux légendes. Il se hissa sur le bastingage et siffla de façon stridente pour attirer l'attention de tous.

- Je ne suis pas un objet. Je n'appartiens à personne. Je veux ma liberté. Et s'il faut une solution radicale pour la conserver, je vous annonce que vous avez frappé à la bonne porte.

Dos à la mer, il écarta les bras, les yeux masqués par son chapeau, mais un sourire fou sur les lèvres.

- Plutôt que de vivre enchaîné par autrui, je préfère crever là, maintenant. J'étais heureux de te revoir, jiji, je me disais que tu me sortirais de cette mouise. Apparemment, je suis plus une possession qu'un membre de la famille. Alors… autant crever.

- ACE !

Nommer les diverses origines des hurlements était un exercice futile. Le logia se laissa tomber vers l'arrière, un sourire serein aux lèvres. Mais son plan n'alla pas plus loin. Marco s'était jeté sur lui et le retenait par la ceinture, l'empêchant de basculer dans l'océan bouillonnant.

- Je comprends le point, mais ce n'est pas la solution, siffla le blond entre ses dents en tirant sur la ceinture.

- Tu crois que tu fais quoi, là ?! gronda Garp.

Comme au ralenti, Ace vit Marco retourner sa tête pour regarder le vieux Marine juste à l'instant où il lui envoyait une beigne royale. L'instant suivant, ils étaient à la l'eau, se noyant joyeusement en couple.

Presque romantique, si on excluait la panique qu'Ace ressentait à l'idée que son amant se noie par sa faute. Lentement, avec léthargie, Marco cligna des yeux avec un sourire calme, rassurant.

Tout allait bien se passer, il semblait vouloir dire.

Et pour cause, une main saisit le blond par derrière, lui tenant fermement l'épaule, avant de le manœuvrer pour libérer le passage afin d'accéder à Ace. C'était Thatch qui avait sauté, un air sérieux sur le visage. Avec expertise et habitude, il passa un bras autour de la poitrine de son frère avant d'attirer Ace à lui pour en faire autant avant de pousser sur ses jambes pour les ramener à la surface.

Un orage éclata à l'instant où ils percèrent la surface.

Le Shin Sekai et sa météo incontrôlable, toujours au rendez-vous.

On lança des cordes depuis le navire que Thatch noua autour des deux enclumes avant de les lâcher et de nager jusqu'au navire.

- T'as pas d'autre idée lumineuse, l'allumette ? grommela Thatch alors qu'on tirait les cordes pour ramener les deux naufragés à bord.

Ace adressa un regard noir au cuisinier. Maintenant que lui et Marco étaient totalement hors de l'eau et contre le bois, ils étaient aptes à escalader la paroi pour revenir à bord. Sauf que sur le pont, le logia nota une chose. Garp n'était plus à bord. Il avait juste… disparu.

- Je veux toutes les voiles dehors avant que ce vieux fou ne revienne, ordonna le capitaine en se détournant des deux individus qu'on avait repêchés pour continuer à donner des ordres.

Le logia regarda autour de lui sans comprendre, puis fixa Iro qui avait repris sa couleur naturelle. Elle regarda son ami, l'air de dire qu'elle était aussi perdue que lui.

- Où est jiji ? demanda doucement le logia.

D'une certaine façon, il avait peur de la réponse. Thatch arrêta d'essorer ses cheveux qui s'étaient défaits avec l'eau, le regarda, puis reprit son opération alors que Marco secouait littéralement ses plumes (il s'agitait en tous sens et des plumes apparaissaient çà et là en réponse) pour se débarrasser de la flotte.

- Oyaji l'a envoyé voler avec son fruit, lui dit Cassandra pas loin.

C'était ce que craignait Ace. Sa porte de sortie venait de disparaître. Il avait juste envie de…

- Oi.

Il tourna la tête pour regarder Marco qui fixait Shirohige avec qui Thatch discutait à cet instant un peu plus loin.

- Je prends les choses en main et je te ramène moi-même à ton équipage.

- T'es certain ? demanda doucement Ace.

- Je l'ai dit. Pas dans ces conditions. Je te demande juste de faire preuve d'un peu de patience pour attendre le bon moment.

Ace soupira et se prit le visage dans les mains, se laissant glisser lentement sur le pont d'un air déprimé. Marco alla ramasser les sacs qui avaient été refaits pour rien et les ramena dans la calle, ne laissant que Iro et le fusil auprès de son amant.

Amant qui était juste à bout. Il se sentait tiraillé, emprisonné, comme s'il étouffait lentement. Comme si lentement, le feu en lui mourrait. Il resta là, dans son coin, les genoux contre la poitrine, à regarder les pirates s'agiter alors qu'au loin, on entendait Garp hurler après eux en se jetant à leur poursuite. Shirohige s'était rassis dans son siège, l'air sérieux. Parfois, il jetait des regards inquiets à Ace, mais le brun avait la tête dans les bras.

Lentement, la journée passa. Vers la moitié de l'après-midi, ils finirent par semer Garp au moment où la pluie se décidait enfin à tomber. Puis, l'averse passa alors que le soleil déclinait. Le D. ne bougea pas. Il resta là, à se morfondre, brisé par la situation. Il était tellement habitué à vagabonder, à aller où ça lui plaisait en ne conservant qu'un point précis comme lieu de retour, que cette situation, où il se retrouvait coincé sur le navire de Shirohige, l'étouffait.

Il releva tout juste les yeux quand Marco s'agenouilla devant lui avec un bol de soupe qu'il déposa délicatement entre les pieds du brun, avant de se relever et de s'adosser à la rambarde à côté du jeune.

- Mange.

- Merci mais pas faim.

- Je m'en doute, mais te laisser mourir n'est pas une solution non plus. Je te promets que je te ramènerai à ton équipage. Mais je ne veux pas que cette mission se transforme par ramener ta dépouille à ta famille.

De toute façon, il ne le supporterait pas, mais il n'avait pas besoin de le dire. Surtout quand Ace attrapa le bol et commença à boire son contenu, même si c'était avec mauvaise grâce.

- Dis…

Marco détourna son regard du pont pour porter son attention vers son jeune amant qui fixait son bol d'un air déprimé.

- Dis-moi, encouragea Marco.

- Shirohige… pourquoi vous l'appelez Oyaji, vous tous ?

Le blond tourna la tête vers Shirohige qui était toujours sous la pluie à discuter avec ses fils, depuis son siège sur le pont légèrement à l'abri sous le renfoncement de la poupe où on avait mis la barre pour la navigation.

- Je me doute que dans le contexte actuel, cela risque d'être difficile pour toi de comprendre, yoi. Sans compter qu'il cherche seulement à te protéger dans ton cas, parce qu'il s'est attaché à toi et a noté ton potentiel. Un potentiel qu'il veut nourrir et développer en te gardant en sécurité.

Ace le regarda sans rien dire, mais Marco continuait de fixer l'homme à qui il devait sa vie, sans qui il aurait fini de nouveau esclave ou mort.

- Il nous appelle ses fils, yoi. Le monde nous hait pour ce que nous sommes, alors, quelqu'un qui nous prenne comme ça sous son aile, ça nous rend heureux. Ce n'est qu'un mot, mais derrière, y'a des actes, des paroles, et… disons que c'est la moindre des choses de lui rendre ce bonheur qu'il nous donne, d'où pourquoi on l'appelle Oyaji. Tu n'as jamais eu envie d'appeler un de tes oncles comme ça ? Ils t'ont littéralement élevé, non ?

- Ji-chan plus que Javier. Quand j'avais quatre ans, j'ai appelé mon parrain « papa ». Il m'a pris sur ses genoux et m'a expliqué que même s'il était touché que je pense ça, il n'était pas mon père et il ne voulait pas prendre une place qui aurait dû être pour son meilleur ami, et que surtout, il ne voulait pas que j'oublie qui j'étais en éclispant qui était mon père. Je sais que Luffy a eu plus ou moins le même dialogue même si pour le coup, vu l'absence de justification devant l'abandon de son père, le discours a été un poil différent sur certains points. Mais même si le nom est différent, c'est notre père.

- Je vois.

Il n'avait pas eu ce souci à effacer de sa vie le souvenir de son géniteur, lui. Mais il pouvait comprendre qu'être élevé par le meilleur ami/bras-droit de son père, c'était plus compliqué.

- Pourquoi tu ne lui demandes pas de répondre à tes questions ? se renseigna Marco. Plus simple et plus fiable comme source, non, yoi ?

- Je l'ai fait une fois, et durant ma dernière visite à Shabondy j'ai laissé entendre que j'étais tenté de me tourner de nouveau vers cette option. Mais il n'arrête pas de dire que d'une, dans l'état actuel, ce serait trop dangereux de me dire les choses comme ça. Ensuite, qu'il pense qu'ils sont allés trop vite, principalement parce que mon père était mourant. Il pense que pour le coup, ils auraient pu arriver à des conclusions erronées. Et pour finir, comme il ne fait pas dans le favoritisme, si je dois apprendre le truc de sa bouche, il faudra que mes deux frères soient là pour apprendre eux aussi les faits. Et avec mon petit-frère qui veut devenir le Roi des Pirates, je sais que je peux faire une croix sur la solution de la facilité parce que cela voudrait dire mettre fin à son rêve. Luffy m'a fait chier plus d'une fois en grandissant, mais je lui dois bien trop pour lui faire ça, sans compter que ça reste mon petit-frère. Je serais un sale aîné si je lui faisais ça et je me le pardonnerai jamais.

Marco eut un sourire.

- Et soyons honnête. Mon vieux a découvert tout ça alors qu'il avait un pied dans la tombe, si moi, en pleine santé, je n'arrive pas à découvrir cela sans la solution de la facilité, je me sentirai comme un imposteur.

- Demander à Oyaji n'est pas la solution de la facilité, yoi ?

- Si c'était une solution facile, nous n'aurions pas cette conversation, puisqu'il m'aurait déjà donné ma réponse et j'aurais déjà repris ma quête.

- Point accordé, sourit brièvement le Phénix.

- Sinon…

Ace reprit une gorgée de sa soupe.

- Tu penses que ton plan d'évasion pourra être mis en place quand ?

- Début mars. Oyaji a laissé entendre qu'il voulait me confier une mission un poil compliquée. J'attends d'avoir les détails pour voir comment organiser cela pour qu'on puisse partir.

Le D. hocha la tête.

- Continue comme tu faisais jusqu'à présent, que personne ne se doute de quoique ce soit, yoi. Je te tiendrais au courant.

- Et toi, continue de parler et comploter ainsi, et je vais finir par trouver l'endroit le plus discret et insonorisé de ce navire et m'y enfermer avec toi, rit doucement Ace.

- La seule pièce totalement insonorisé est la cabine de Oyaji, mais j'admets que la proposition aurait été agréable, admit le commandant avec un sourire de coin. Malheureusement, on va pas tarder à venir me chercher pour faire un poker.

- Y'a de l'argent en jeu ? Parce qu'il va falloir que je refasse mes fonds pour prévoir mes prochaines « évasions ».

- Tu penses vraiment pouvoir dépouiller les autres ?

- Benn m'a appris de bons trucs.

Marco eut un reniflement amusé.

- Je pense que je vais décliner ma place à la table de poker pour te regarder faire.

Ace leva un poing et comprenant le message, Marco cogna le sien dessus.

- T'as des fonds de départ ou tu as besoin que je t'avance ?

- Il me reste quelques ronds. Pas grand-chose, mais si la mise de départ n'est pas trop haute, je devrais m'en sortir.

- Je vais demander à Thatch de préparer du pop-corn, yoi. Et s'ils plongent trop dans l'alcool, on pourra finir la soirée en tête à tête.

- Tu parles ma langue.

- Pas forcément, c'est juste l'oiseau dans mon crâne qui insiste pour que je le rajoute.

- Nous allons bien nous entendre, tous les trois.

On le garde.

Marco était à deux doigts de se noyer. Il devait aider Ace à s'évader, pas à finir l'esprit brisé par les conneries du paternel. Bon, d'accord, il était accro. Il aimait être avec Ace, que ce soit juste parler ou s'envoyer en l'air. Se dire qu'ils ne se verraient plus avant un moment (ils s'étaient assez promis de garder le contact pour que des retrouvailles soit au programme) le mettait en boule. Mais moins que de le voir dépérir. Ace avait de l'appétit. Il le lui avait dit plus d'une fois. Mais pour l'occasion, si Marco ne se mettait pas derrière, le logia s'assurait juste qu'Iro mange et se laissait mourir de faim. Et comme malheureusement, il était le premier commandant et donc, le bras droit, il avait bien trop de responsabilité l'empêchant d'être assez sur son amant pour s'assurer qu'il ne se laisse pas crever.

Bon sang ! Shirohige était au courant que le jeune avait des marques disant qu'il avait déjà tenté de se suicider par le passé et le jour-même, il n'avait eu aucune hésitation à se jeter à la flotte dans l'objectif de se noyer, quand on avait commencé à se disputer sa personne comme s'il était un vulgaire objet. Pourtant, il s'obstinait. Oui, les intentions étaient à la bonne place, mais la méthode n'était pas la bonne.

Ace se laissait mourir.

Alors, le voir s'intéresser à quelque chose, même une partie de poker, c'était à prendre pour le blond. Et il toucherait un mot à Thatch pour qu'il prépare de quoi grignoter pour la soirée. Il espérait que, pris dans la partie, le brun se mette à manger sans y penser.

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Ace était épuisé mentalement. Il était tenté de se jeter à nouveau par-dessus bord, juste pour en finir. Mais c'était le moment tant attendu. Sa dernière chance d'en finir avec cette situation. Leurs cartes se jouaient ce soir. Marco partait le soir-même pour sa mission, avec une barque, soi-disant dans le cas où il devrait faire évacuer quelqu'un ou se reposer au large pour plus de discrétion. Le logia était certain que parce que personne ne s'attendait à ce que le blond leur sorte un mensonge, on ne remit pas en question son idée stupide de se trimbaler une barque quand il avait ses ailes. Dans les faits, si pour de court déplacement, il pouvait transporter Ace, dans le cas présent, il était question de ses affaires et de Iro en plus, donc, non, le zoan n'était pas un surhomme, d'où la nécessité de prendre une barque.

Devant la porte de la cabine du Yonkou, le brun hésita, avant de finalement toquer. Il perçut la vibration de la réponse contre le bois plus que la voix du géant en lui-même. Oui, Marco l'avait dit, la cabine était sérieusement insonorisée. Le D. prit une profonde inspiration et franchit la porte qu'il referma méticuleusement derrière lui.

Le Yonkou était dans son lit, entouré de son appareillage médical, lisant un livre à la lueur d'une lanterne accrochée au mur à côté de la tête de son lit. Il referma l'ouvrage après avoir soigneusement marqué sa page et regarda en silence le jeune homme devant lui. Ce silence et ce regard rappelait à Ace toutes les fois où il était allé voir Rayleigh le soir parce qu'il avait un souci ou un cauchemar. Quand tout était encore si simple. Quand Sengoku n'était qu'une menace lointaine. Le bon temps de l'innocence.

- Je peux quelque chose pour toi, jeune homme ? se renseigna tranquillement l'ancien.

Toute son attention était sur Ace, comme s'il était la chose la plus importante au monde à cet instant pour lui.

- Arrêtez ça, demanda avec agacement le logia en regrettant d'office l'absence d'Iro.

- Arrêter quoi ?

- De me regarder comme ça.

- Ce n'est pas très agréable une conversation sans pouvoir regarder la personne en face de soi.

- Je trouve au contraire cela rafraîchissant. Les voix disent souvent bien plus que les visages, de ce que j'ai appris avec le temps.

- Tu as souvent des conversations de ce genre ?

Ace ne répondit pas, se contenta de se rapprocher du pied du lit du géant.

- Je le demande pour la dernière fois. J'ai assez perdu de temps comme ça. Je vous le demande même gentiment. Auriez-vous l'obligeance de me dire quels sont les secrets de Gol D. Roger a partagé avec vous avant sa mort, s'il vous plaît ?

- Non, mais c'est bien essayé.

Ace plissa des yeux, puis se lança. Il ne risquait rien après tout sur le sujet, vu les rapports que l'homme avait eu avec son défunt père.

- Vous seriez aussi entêté si c'était sa fille qui vous posait la question ?

- Tu es mal placé pour me parler d'entêtement.

- Vous pouvez, pour une fois, répondre à mes questions, au lieu de me faire tourner inutilement en rond ?

- Je le ferai seulement suivant ses motivations.

- Et si elle vous dit qu'elle ne cherche pas ces réponses que pour elle ?

- Déjà, elle tombe très mal si elle envoie quelqu'un faire le messager à sa place, comme tu es en train de faire.

Ace leva un sourcil, et en soupirant, referma sa chemise pour ensuite, faire rouler ses épaules et déglutir, laissant les flammes rouler sur sa peau pour lui donner sa forme féminine. Son poing s'enroula autour de ses cheveux pour refaire la queue de cheval emblématique qui caractérisait son personnage féminin alors que son autre main se posait sur sa hanche.

- Je me représente, donc, puisque Rayleigh semble s'être gouré en disant que je ressemblais à mon père. Gol Portgas D. Ace, ou Anabela voire Ann selon les circonstances. Et je viens te voir pour savoir ce que mon vieux t'a dit avant de crever. Là. Je peux avoir mes réponses maintenant ou je dois chercher ailleurs pour savoir pourquoi ma mère a perdu la vie pour s'assurer qu'on ne découvrirait pas mon existence ?

Edward avait juste haussé un sourcil devant la transformation, avant de devenir sérieux devant la raison de la demande.

- Je suis navré pour ta perte. Et navré aussi de te dire que ce que ton père m'a confié ne répondra pas à ta question. Je lui ai posé des questions sur le One Piece.

Les mains d'Ann retombèrent le long de son corps d'un geste défaitiste.

- Alors, j'ai perdu tout ce temps… trois mois à tourner en rond, à me dire que ce devait être gros… tout ça pour ça ! J'en ai rien à foutre du One Piece !

- Je t'ai forcé à remettre en question ta démarche et ta quête. Tu t'y prends mal et tu t'adresses aux mauvaises personnes.

- Pitié, me dit pas d'aller voir Rayleigh, comme si j'étais pas au courant qu'il était le mieux placé pour répondre à mes questions. Tu penses vraiment que si mon père acceptait de lâcher comme ça des secrets de ce genre, on aurait cette conversation ?!

Sa respiration était haletante et sa tête lui tournait. Elle avait envie de hurler, de pleurer, de tout casser. Elle se prit la tête dans ses mains.

Elle sursauta en percevant une main immense se refermer sur elle pour l'attirer dans une étreinte protectrice contre le Yonkou.

- Tu es un miracle. Ton existence même représente quelque chose d'incroyable. C'est pour ça qu'il faut que tu prennes ton temps. Que tu fasses plus attention à ce que tu fais et comment tu agis pour obtenir tes réponses, dit doucement Shirohige en serrant le jeune contre lui d'un geste apaisant. Je peux comprendre ta quête, mais tu cours à la mort ainsi et je doute que Roger veuille que tu y laisses ta vie alors que tu pourrais découvrir des choses qui lui ont échappé.

Il recula pour voir la logia à bout de nerf dans sa main.

- Tu as un potentiel hors norme et surtout, une base d'influence que tu n'as certainement jamais remarqué en tant qu'enfant de Roger. Mais je doute de t'apprendre que c'est à double tranchant et que tu t'es fait une belle cible sur le crâne en te dévoilant ainsi.

- Pourquoi j'utilise d'une seconde identité pour ça, d'après toi, l'ancien ?

Elle repoussa Shirohige et s'embrasa brièvement pour reprendre sa forme d'homme.

- Ce que je vois, c'est que j'espérais des réponses. Des réponses sur les justifications d'un massacre. Du pourquoi d'une peur irrationnelle qui a coûté la vie à tant de monde. Et c'est pas ici que je les trouverai. J'aurais mieux utilisé mon temps à réfléchir comment aider les amis que je me suis fait à Wano plutôt qu'ici.

- Même pour être avec Marco ? J'ai vu votre manège à tous les deux.

En dépit de son regard assassin, Ace était à présent rouge comme une tomate.

- Je peux t'aider Ace. Que ce soit à trouver des réponses que pour aider tes amis de Wano. Mais dans les deux cas, tu dois accepter de ralentir et d'être protégé. Ce ne sont pas des quêtes pour de petits équipages comme le tien. Il faut une base puissante pour affronter les conséquences d'entreprise comme les tiennes.

- Qu'est-ce que ça peut vous foutre que je vive ou crève.

- Tu es mon fils, alors, il est normal que je m'inquiète pour toi.

- Tssss.

Ace le repoussa et se dirigea vers la porte. Il posa sa main sur la poignée.

- Je suis tenté de répondre par un coup de pute, un truc que tío Javier saluerait. Mais Rayleigh m'a élevé mieux que ça, alors, restons-en là.

Et le brun s'en alla en claquant la porte.

Marco était de l'autre côté et ouvrit simplement un bras.

Ace accepta l'étreinte, retenant ses larmes.