Réponses aux reviews :

Slade42: Je vois ce que vous voulez dire. Effectivement la foule aurait du mal à suivre l'intensité de l'affrontement, à en décortiquer le moindre geste, c'est une certitude. Toutefois, ici Gohan combat à un niveau moindre, plus facilement visible pour des gens du commun. Bien que la plupart ait du mal à voir tout ce qui se passe, ils ont vu tout ce qui s'est passé d'un oeil différent.

Maximum Rhapsody : Bonjour et merci de ta lecture ! Alors pour répondre aux questions : La relation Izuku / Gohan est un des principaux thèmes de ce chapitres, avec à la clef une discussion importantes entre les deux personnages, que je prévoyais depuis un moment. Il est évident que Midoriya se sente diminué face à Gohan et à tous ses accomplissement, autant sa puissance que le fait qu'il ait réussi à faire changer d'avis Katsuki. Concernant les personnages faisant face au gouvernement japonais... eh bien ce serait gaché le plaisir que de trop en dire, mais il est sûr que le gouvernement va tenter de mettre la main sur Gohan et en faire un de leurs agents. J'aime bien la géopolitique en règle général, ici c'est une fanfiction, mais je pense que parler de la politique ultra autoritaire du Japon de MHA peut-être très intéressant et mettre Gohan face à des situations qu'il ne pourra pas régler par la force brute. Que le gouvernement tente de recruter des étudiants prometteurs et s'en serve de levier, ça ne me paraît pas impossible, tout autant que le gouvernement ne tente de produire une arme pouvant tenir les guerriers comme Gohan sous contrôle. Je pense que ce sera intéressant de voir cela se développer, et toi ?

Théo Barrat : Et oui ! J'ai repris il y a quelque mois, je ne m'applique pas de pression et je laisse les choses couler. Je pense que m'imposer un chapitre par mois est un bon compromis, cette histoire a du succès, est intéressante, a des personnages que j'aime bien écrire, et beaucoup de chose à raconter, pour peu que je m'en donne le temps et les moyens. J'espère que tu apprécieras les prochains chapitres à venir !

Brandon Dupere : Bonjour ! Oui effectivement j'ai tenté des choses d'un point de vue écriture et stylistique dans le combat entre Gohan et Bakugo, ce n'était pas spécialement de la description d'attaque, mais plus examiner leurs pensées. J'ai trouvé que c'était cool d'aborder un combat comme ça, mais c'est vrai que ça peut être assez lourd. Après des années à écrire des scènes de combats dans de multiples histoires, je me suis dis que j'allais essayer d'autres choses, tenter des figures de styles que je n'utilise pas souvent et etc... Je pense que je mettrai un peu plus de cet aspect philosophique mais je n'écrirai pas tous les combats comme ça c'est sûr !

JensenDaniels32 : Bonjour et merci pour votre lecture. J'espère que ce chapitre vous plaira aussi !


Chapitre 18 : Destins entrelacés

Alors que l'aube peignait délicatement le ciel de douces teintes orangées, Izuku Midoriya se rendait à l'académie UA, perdu dans ses pensées. La fraîcheur matinale du printemps n'effleurait pas seulement sa peau mais semblait s'accumuler aux remous de son esprit. Chacun de ses pas étaient rythmé par ses songes, par des inquiétudes qui le rongeait depuis des semaines déjà.

Le tournoi récent avait été un miroir révélateur, non seulement du talent de tous les participants mais aussi de leurs volontés et espoirs conjuguées. Midoriya n'avait pas démérité il s'était battu avec tout ce qu'il avait en lui, animé d'un feu sacré de faire ses preuves, puis il avait brûlé d'une volonté ardente lorsqu'il avait sauvé Shoto de lui-même et que le jeune héritier avait obtenu un contrôle nouveau sur son alter. Or, ses flammes furent brutalement stoppées par le fleuve tranquille de Gohan, cette force écrasante mais si paisible, pure et inébranlable, avait laissé Izuku face à un dilemme intérieur torturant.

Il se surprenait à jalouser un ami, à ressentir une amertume pour celui qui, sans le désirer, semblait se diriger tout droit vers le sommet des héros. Cette place d'héritier de All Might, ce pour quoi Izuku s'était battu pendant tant de temps, suant du sang après de longs entraînements… pour qu'au final Gohan le dépasse en tout point.

Le jeune homme aux cheveux verts n'était point de nature égoïste, et cette culpabilité d'être un piètre héritier à All Might, le rongeait progressivement. A chaque regard lancé vers son ami, il ne pouvait s'empêcher de ressentir cette lourdeur dans son cœur, cette sensation d'être à la fois près et si loin de son objectif ultime.

Il n'avait de cesse de se demander s'il était le digne héritier du One For All, et que, peut-être, il devrait donner le pouvoir à Gohan. L'idée même le frappait comme un blasphème tordu, et il se sentait comme mit à l'épreuve de son engagement et sa conviction envers le chemin tracé par son mentor.

Pourtant, ancré au plus profond de lui, une voix refusait de céder à ce rationalisme morbide, une étincelle qui refusait désespérément de s'éteindre. Il ne pouvait simplement pas se résoudre à abandonner, à laisser son rêve s'évaporer comme une ombre au lever du jour. Il y avait une force en lui, un désir ardent de prouver qu'il était digne, qu'il pouvait porter le poids de l'avenir héroïque du Japon.

Et alors qu'il était traversé par cette myriade d'émotions contradictoires, que le jeune Izuku réalisa ce qu'il devait faire. S'il voulait surmonter ses doutes, s'élever au-delà de ses propres limites, il avait besoin d'aide. Mais il ne pouvait quémander à n'importe qui… il devait se tourner vers celui qui, malgré tout, avait éveillé en lui cette tempête de questionnements : Gohan.

Demander à son camarade de classe, ami et, il supposait rival, serait pour Deku un acte qui mettrait à l'épreuve sa fierté chancelante, son égo qu'il peinait à reconstruire après des années d'abus et de doutes. Accepter d'apprendre de Gohan n'était pas une décision qu'il pouvait prendre à la légère, d'autant plus qu'il pourrait essuyer un refus, mais c'était le seul moyen pour sa conscience d'être soulagé du fardeau qu'il portait.

Or face à cette adversité, à ce mur de tourment, il n'était pas de ceux qui reculaient, il était de ceux qui courait vers le mur et l'escaladait. S'il devait heurter sa propre fierté pour atteindre la grandeur, pour être digne du One For All et de l'héritage d'All Might, alors qu'il en soit ainsi. La décision était prise. Ce soir, après les cours, il trouverait Gohan et lui demandera de l'entraîner, à atteindre cette force qui le guiderai vers la réalisation de son rêve.

Ainsi, avec une détermination renouvelée, Midoriya s'avançait vers l'avenir, conscient que les leçons les plus précieuses venaient souvent des gens les plus inattendus, et que parfois, pour devenir véritablement digne, il fallait être prêt à apprendre de tous, même de ceux que l'on admire et que l'on envie simultanément.

Izuku franchit enfin le seuil de la gigantesque porte de la salle de classe, lança un regard à ses camarades, chacun absorbé dans ses propres rêves et aspirations de devenir la meilleure version d'eux-mêmes. C'était un pur mélange de détermination, d'excitation et d'expectation qui flottait dans l'air, palpable et inspirant à la fois. Tenya, comparés aux autres, semblait touché par ce qui était arrivé à son frère, et Midoriya savait que son ami aurait besoin de son aide prochainement.

Finalement, ses yeux couleur jade balayèrent la pièce, s'arrêtant enfin sur Gohan. Leur échange fut bref, mais chargé d'une compréhension mutuelle de respect puis Deku s'assit, sortit ses affaires et laissa toutes ses pensées derrière lui jusqu'à la fin de la journée.

Gohan se fondait dans le brouhaha de la classe, son esprit était ailleurs, perdu dans les événements de ce matin. Pour quelqu'un qui avait toujours embrassé l'ombre, agissant en justicier solitaire, cette soudaine reconnaissance du public était un territoire inconnu, presque intimidant. En marchant dans la rue, il avait senti des dizaines de regards se poser sur lui, des murmures de reconnaissance s'élever à son passage. Les gens le pointaient du doigt, chuchotaient son nom avec admiration et curiosité. Cette attention était nouvelle, étrange, et profondément déroutante.

Gohan avait toujours cru que le véritable héroïsme résidait dans l'anonymat, dans la capacité à effectuer le bien sans attendre de louanges ni de reconnaissance. Et pourtant, là, sous les projecteurs de la célébrité, il se trouvait confronté à une réalité nouvelle. Il était embarrassé, incertain de la façon dont il devait répondre à ces attentes naissantes, à ces regards chargés d'admiration et parfois d'espoir.

Malgré son malaise, une part de lui reconnaissait l'opportunité que cette notoriété apportait. Être un héros à la hauteur d'All Might, un pilier pour la société, un symbole de courage et de justice – c'était ce à quoi Gohan aspirait. Cette célébrité, bien qu'écrasante, lui offrait une plateforme, une voix qui pourrait inspirer, influencer, et peut-être même changer des vies. Il n'aurait pas participé au festival autrement, il savait que sa performance attirerait inévitablement des regards, et en un sens, il désirait cette notoriété.

Mais était-il prêt ? Cette question résonnait dans son esprit, un écho incessant à ses propres doutes et incertitudes. Gohan savait que pour atteindre le statut d'All Might, il devait embrasser cette nouvelle réalité, transformer le poids de la notoriété en une force motrice. Pourtant, il craignait de perdre une part de lui-même dans ce processus, de devenir un personnage plutôt qu'une personne réelle.

Dans la salle de classe, entouré par l'excitation de ses camarades, Gohan se sentait à la fois proche et éloigné d'eux. Il partageait leurs rêves, mais son chemin était pavé de réflexions et de choix que seul lui pouvait comprendre et affronter.

En pleine réflexion, Gohan repensait à ses actes en tant que justicier, des actions menées dans l'ombre qui avaient forgé sa réputation en tant qu'"Éclair Blanc". C'était un titre qu'il portait avec une fierté teintée de prudence, conscient de l'impact de ses actes, mais aussi des dangers inhérents à cette double vie.

L'intervention de Miruko avait été un tournant inattendu, il ne pouvait cesser d'y penser. Avec une acuité qui forçait le respect, elle avait percé à jour son identité secrète, une prouesse qui laissait Gohan à la fois admiratif et troublé. Comment avait-elle pu relier l'Éclair Blanc à l'étudiant de l'UA, lui qui avait toujours veillé à séparer ces deux mondes ? C'était une question qui hantait ses pensées, un mystère enveloppé d'une curiosité croissante envers l'héroïne qui l'avait si habilement démasqué.

Le respect qu'il éprouvait pour Miruko était indéniable. Sa force, son charisme et son désir d'améliorer la société pour les personnes mutantes étaient des qualités que Gohan estimait et aspirait à émuler. Pourtant, l'idée de travailler si étroitement avec quelqu'un qui connaissait son secret le mettait dans une position délicate. Quelle dynamique s'établirait entre eux ? Serait-il constamment sous surveillance, scruté pour ses moindres faits et gestes en tant qu'Éclair Blanc ?

La perspective de son apprentissage avec Miruko était empreinte d'opportunités, mais aussi d'incertitudes. Il allait découvrir le quotidien d'un héros professionnel, apprendre des rouages internes du système, des leçons précieuses pour son futur. Cependant, en acceptant cette offre, quelle part de sa liberté venait-il de céder ? L'engagement n'était pas encore formalisé par une signature, mais dans son cœur, Gohan savait qu'il avait franchi un seuil, qu'un retour en arrière n'était plus possible.

Alors qu'il était assis là, au milieu de la classe, entouré par l'effervescence de ses camarades, Gohan se sentait à un carrefour. Devant lui se déroulait un chemin qui le mènerait à des réponses, à des défis, mais aussi à une meilleure compréhension de ce que signifiait être un héros aux yeux du monde. Avec Miruko, il plongerait dans un univers nouveau, une aventure qui façonnerait indéniablement son destin, le premier pas pour laisser derrière lui l'éclair blanc et devenir un héro professionnel.

Alors que Gohan était plongé dans ses réflexions, la porte de la salle de classe s'ouvrit brusquement, ramenant tous les élèves à la réalité. Aizawa, avec son allure nonchalante habituelle, entra dans la salle, son regard balayant les élèves avant de se poser sur Gohan. La brusque intrusion de leur professeur coupa net le fil des pensées du jeune justicier, le forçant à se recentrer sur le présent.

Cette interruption était peut-être opportune, lui donnant une pause nécessaire dans le tourbillon de ses questionnements intérieurs.

''Bonjour.'' Soupira son tuteur, ses yeux secs et fatigués, en se dirigeant vers son bureau. ''Comme je vous l'avais dit avant le tournoi, le cours d'informatique sera différent aujourd'hui. Vous allez choisir vos noms de code.''

A ces mots, tous les élèves furent exaltés et extatiques, sautant de leur chaise, leurs regards emplis d'excitations.

Pourtant, une question demeurait en suspens dans son esprit, une question d'identité et de représentation : quel nom de code choisirait-il ? Dans le monde des héros, un nom de code était plus qu'un simple pseudonyme ; c'était une déclaration d'intentions, une marque de ce que l'on représentait aux yeux du monde.

Son Gohan, le nom sous lequel il avait grandi, serait bientôt secondaire. Lorsqu'il agirait en tant que héros, les gens l'appelleraient par ce nouveau titre. Ce nom devait capturer l'essence de ses pouvoirs, de sa personnalité, et de sa mission en tant que protecteur de la société. Il ne s'agissait pas seulement de choisir un nom qui sonnait bien ; il fallait que ce nom résonne avec la force et la détermination qui l'habitaient, qu'il inspire confiance et espoir à ceux qui l'entendraient.

Gohan savait que ce choix n'était pas à prendre à la légère. Le nom qu'il choisirait l'accompagnerait tout au long de sa carrière, façonnant la perception que le public aurait de lui, influençant peut-être même la manière dont il se percevrait lui-même. Dans cette société complexe où les héros se battaient autant contre les vilains que contre les attentes de la société, un nom de code pouvait être un bouclier, une source de force, ou un fardeau.

Shota mit rapidement un terme à la folie fugueuse des jeunes en face de lui, d'un simple geste de la main, avant de reprendre son discours. ''Vous n'êtes pas sans savoir que des héros vous ont regardés durant le tournoi, et qu'ils vous ont envoyés des propositions de stages. Ne les tenez pas pour acquis, il s'agit plus d'intérêt pour vous qu'autre chose, si jamais vous continuez votre progression, le pro chez qui vous avez fait votre premier stage sera plus enclin à vous garder. C'est le cas, la plupart du temps, mais il arrive que cet intérêt s'essouffle rapidement.''

Les paroles pleines de sagesse et d'expérience d'Aizawa jetèrent un froid sur l'assemblée, les jeunes gens prenant conscience des efforts à fournir pour ne serait-ce que conserver leur place. Yaoyorozu prit alors la parole, le ton inquisiteur. ''Vous voulez dire que les héros nous laisserons de côté s'ils trouvent de meilleurs apprentis ?''

La question était brutale mais pleine de sens, et Gohan ne pouvait qu'hocher la tête avec elle, car oui, cela faisait peu de doute, et il valait mieux éclaircir ceci le plus tôt possible. ''Le monde des héros ne laisse pas la place à l'erreur, c'est parfois cruel, mais c'est le moyen de former les héros les plus puissants et capables de protéger la société.''

Mineta était totalement offusqué par ce que venait de dire Gohan, et il n'était pas le seul. Le petit homme le pointa du doigt et l'accusa directement, totalement véhément. ''Nos aînés n'ont pas à jouer avec nos avenirs ni nos sentiments, c'est complètement immoral !''

Bakugo, qui fut totalement silencieux et distant depuis son arrivée, prit enfin la parole, sa voix relativement posée comparé à son habitude. ''Bon sang, tu n'as pas de cerveau ? La morale compte peu face à la vie de milliers de civils. Un héro ne peut pas être faible ni inutile, c'est comme ça, et être gentil ne changera rien aux putains de problème. Tu crois qu'un civil que tu auras échoué à sauver trouvera ça juste ?!''

Gohan était d'accord, même s'il trouvait la façon de le dire très brutal, mais encore, parfois c'était le seul moyen de se faire comprendre. Ceux qui partageait la vision de Mineta semblèrent dégoûtés par les réponses apportées, et s'ils n'offrirent aucune réponse, la noirceur de leurs regards étaient suffisant à saisir leurs états d'esprit.

Ils comprendront, pensa Gohan, ils finiront par comprendre.

''Cette année les résultats sont… disons qu'ils sont concentrés sur une poignée d'élèves d'ordinaire ils sont plus équilibrés, mais vous n'êtes pas une promotion 'ordinaire'.'' Annonça Shota alors qu'il prenait une craie et qu'il lisait ses notes. Il ne pu contenir sa fierté lorsqu'il vit que Gohan avait eu le plus grand nombre de nominations depuis des années.

Son Gohan : 5 489

Bakugo Katsuki : 1 244

Todoroki Shoto : 1 087

Tokoyami Fumikage : 201

Midoriya Izuku : 137

Yaoyorozu Momo : 89

Gohan ne put détacher ses prunelles noires de jais du tableau, il savait bien qu'il allait être sollicité mais son choix était déjà fait, sa main fut forcée.

''Pour ceux qui n'ont pas reçu d'offre, ça importe peu au final. L'académie s'arrange toujours pour que tous les élèves puissent partir en stage.''

Un murmure de soulagement traversa la salle tout entière, une partie non négligeable des étudiants ayant été laissé pour compte par les héros professionnels. Pourquoi donc étaient-ils abandonnés de la sorte ? Chaque héro ne pouvait proposer qu'à un seul élève de venir en stage, du moins pour les premières années. Le fait que tous ses camarades se retrouvaient délaissés laissa Gohan quelque peu pensif, car les chiffres inscrit blanc sur noir sur le tableau ne trompaient personne.

Les héros ne voulaient quasiment que sa personne, et Gohan s'en sentait mal à l'aise, il le savait bien que pour atteindre ses rêves, il lui faudrait accéder à cette notoriété, cette gloire, seulement il avait espéré naïvement jusqu'ici que cela ne ferait aucun dommage à ses camarades.

Aizawa les avait rassurés, certes, mais leurs regards n'en témoignaient pas moins une certaine tristesse, une blessure béante dans leur orgueil naissant. Gohan soupira, se massa les tempes, et fixa son tuteur pendant qu'il expliquait plus en détail l'importance des noms de héros.

Ce qui le ramenait à l'ordre du jour, à ce questionnement sans réelle réponse : Comment devrait-il se faire appeler en tant que héros ?

Gohan soupira profondément, une tension palpable dans ses gestes alors qu'il se massait les tempes, essayant de canaliser l'avalanche de pensées qui l'assaillaient. Devant lui, Aizawa, avec son ton habituellement stoïque, soulignait l'importance des noms de héros, expliquant comment ces derniers pouvaient façonner la perception publique et devenir un symbole de leurs valeurs et de leurs actions.

Mais Gohan était à peine conscient de l'arrivée de Midnight dans la salle, malgré l'agitation qu'elle provoquait parmi ses camarades. L'extravagante sensualité de la héroïne, qui capturait habituellement l'attention, glissait sur lui sans laisser de trace. Son esprit était ailleurs, naviguant dans les méandres de son passé et les implications de son futur.

En tant que "l'éclair blanc", un surnom qui lui avait été attribué pour ses actes de justicier, Gohan avait vécu dans l'ombre, agissant en dehors des limites de la loi pour faire ce qu'il estimait juste. C'était un monde de nuances grises, loin des projecteurs et des acclamations, où les décisions se mesuraient à l'aune des résultats et non des règles.

Ces années de vigilantisme, d'action dans les marges de la société, avaient forgé en lui une compréhension aiguë de ce que signifiait être un héros au sens le plus pur du terme. Ce n'était pas une question de reconnaissance ou de gloire, mais de sacrifices, de choix difficiles, et parfois, de solitude.

Maintenant, alors que l'heure était venue de choisir un nom de héros pour son identité publique, Gohan se trouvait à la croisée des chemins. Comment pourrait-il concilier ces deux mondes, celui du justicier de l'ombre et celui du héros en pleine lumière ? Le nom "l'éclair blanc" portait en lui les échos de son passé, un passé qu'il ne pouvait ni renier ni pleinement embrasser dans ce nouveau chapitre de sa vie.

Alors qu'il fixait distraitement le tableau noir, les mots d'Aizawa se mêlant au bourdonnement lointain de la classe, Gohan se rendit compte que le nom qu'il choisirait devait refléter non seulement l'héritage de ses actions passées, mais aussi sa vision pour l'avenir. Un nom qui, tout en rendant hommage à "l'éclair blanc", ouvrirait la voie à une nouvelle interprétation de ce que signifie être un héros.

Les élèves se succédaient au tableau noir, chacun révélant son nom de héros choisi avec un enthousiasme contagieux. Leurs sourires étaient comme des éclats de soleil perçant les nuages, apportant une lumière chaleureuse dans la pièce et insufflant une bourrasque de vitalité qui balayait toute l'atmosphère de la salle. Pour Gohan, ce tableau vivant de joie et d'excitation offrait un instant bienvenu de respiration dans le tourbillon de ses propres tourments.

Il observait ses camarades, un sourire discret naissant sur ses lèvres, admirant la facilité avec laquelle ils embrassaient leurs nouvelles identités. Ils étaient comme des étoiles filantes, tranchant avec assurance le ciel de leur avenir, tandis que lui, l'étoile solitaire, se débattait encore dans le voile de la nuit, cherchant sa propre lumière.

Le tic-tac de l'horloge murale lui rappelait que le temps était un sablier impitoyable, chaque grain s'écoulant marquant le rapprochement de l'instant où il devrait révéler son choix. Bien qu'il ait consacré tout un week-end à cette réflexion, la décision restait aussi insaisissable que l'horizon pour un marin en pleine tempête. Sa main, tremblante comme une feuille prise dans les caprices du vent, hésitait toujours à inscrire un nom sur la feuille blanche devant lui.

Porter le nom de "l'Éclair Blanc" en ce lieu d'héroïsme semblait aussi déplacé qu'un nuage sombre sur un ciel d'été. Non, il ne pouvait se permettre de révéler cette facette de son existence, pas ici, pas maintenant.

L'idée de prendre le nom de son père, Son Goku, commença alors à germer dans son esprit, telle une fleur courageuse perçant le sol gelé du doute. Son Goku, un héros légendaire dont le cœur battait avec la force et la pureté des rivières dévalant les montagnes, dont l'esprit était aussi inébranlable que le roc face à l'adversité. Embrasser ce nom, c'était porter un héritage, une promesse d'un courage infaillible et d'une force dont la bonté n'avait d'intérêt qu'à aider les plus faibles.

Gohan sentait le poids et la chaleur de ce nom, un flambeau transmis, un phare illuminant le chemin de la justice et de l'altruisme. Peut-être que, dans cette salle emplie de futurs héros, résonnerait une fois de plus l'écho d'un nom ayant déjà façonné des destinées, inspiré des cœurs, et sauvé des mondes. Personne ne connaît ce nom ici, souffla une voix railleuse et cruelle, que le jeune homme tenta de chasser, il n'avait pas la place à de sombres pensées. Pourtant, il était vrai qu'il ne pourrait honorer la mémoire de son père en prenant son nom… son père, grand homme qu'il était, aurait voulu qu'il trace une chemin sur le long sentier de la vie, de par sa propre volonté, de sa propre destiné.

Alors que les derniers grains du sablier temporel s'écoulaient, Gohan savait que le moment était venu de faire un choix.

Il regarda Bakugo se lever en direction du tableau, il était d'un calme surprenant, ses yeux écarlates fixant brutalement son ardoise. Il grimpa les petites marches menant au bureau d'un pas preste et appliqué avant de fixer les autres élèves, soutenant leurs regards avec une détermination enflammée.

''Je pensais m'appeler Explodo-kill, mais je n'en suis pas si sûr, bordel, je ne sais même pas comment m'appeler !'' S'exclama-il d'une voix rêche, l'ombre de l'hésitation flottant dans son dos. Il attrapa une craie et griffonna quelques kanjis sur son ardoise tandis que les élèves l'observaient attentivement même Aizawa qui avait délégué son rôle à Midnight, releva la tête, yeux plissés et attention rivée vers Katsuki.

Il tendit l'ardoise et plusieurs exclamations fusèrent, une telle attente pour ça ?!

''Katsuki. C'est mon prénom, c'est celui que je suis, et putain, ça me brule la langue de le dire, mais ce prénom… je dois lui donner un sens nouveau. Tant que je ne sais pas vers où je vais, je ne vais pas me faire chier !''

Il quitta l'estrade d'un pas plus lent et lorsqu'il passa devant Gohan, ce dernier sentit le regard de Bakugo s'attarder plus longtemps qu'il n'aurait dû. Gohan avait compris, du moins le pensait-il, que la quête de changement de Katsuki commençait maintenant aux yeux des autres.

Le jeune saiyan se releva, il était temps. Il ressentit le poids de cette foule de regard s'abattre sur lui, l'observant, le jugeant, certains même le craignant, il en ressentit le moindre gramme s'enfoncer sur ses épaules. Chaque pas qu'il faisait en direction du tableau, et il n'y en avait pas tant que ça, lui semblait être une foulée vers sa révélation, un instant qu'il espérait suspendu dans le temps mais qui passa fugacement.

Il avait affronté des monstres tyranniques, vaincus des criminels tout en conservant son identité de justicier secrète, pourtant, alors qu'il escaladait les petites marches, il se surprit à ressentir un réel stress, une anxiété presque dévorante, troublante même.

Arrivé devant le tableau, la craie blanche en main, Gohan prit une profonde inspiration. Avec une main ferme, il traça les caractères sur le tableau, chaque coup de craie scellant son choix, sa volonté et sa promesse implicite. Ce n'était pas juste un nom c'était une déclaration. Déclaration de l'homme qu'il voulait être, le reflet de son âme, le drapeau sous lequel il combattrait, aimait, vivait.

Alors que les caractères formant 'Le guerrier blanc, gardien de la justice'' se détachaient clairement sur le tableau, Gohan se retourna pour faire face à ses camarades, une vague d'appréhension et de fierté se dévoilant en son for intérieur. Le silence initial fut rapidement brisé par un murmure d'approbation qui se transforma en un chœur de discussion animées, comme ce fut le cas pour chaque élève, toutefois, il savait qu'ils discutaient plus que pour les autres.

Dans son esprit, une tempête de pensées se déchaînait. Personne ne savait qu'il avait prit ce nom parce qu'il parlait aussi de son passé caché de justicier, rappelant discrètement à lui-même l'éclair blanc…

''Comme c'est magnifique, Gohan !'' S'exclama bruyamment Aoyama, son sublime accent français extravagant amplifiant ses paroles.

Midoriya avait l'air pensif et tourna ses prunelles de jade vers lui, une insatiable curiosité y demeurant joyeusement. ''Le ''blanc'' c'est pour l'énergie que tu laisses derrière toi ? Pourquoi pas ''dorée'' dans ce cas, comme ta technique ?''

Gohan réprima sa surprise, il n'y avait tout bonnement pas pensé, le blanc représentait son Ki de base, celui qu'il avait toujours utilisé en tant que justicier, d'où il tenait sa réputation. Le jeune saiyan de sang-mêlé soupira subtilement et tenta d'apporter une explication, ''Normalement je n'aurais pas a utiliser ma transformation… cela impliquerai une certaine gravité que j'espère ne pas revivre.''

Izuku hocha la tête avant de replonger dans ses pensées, non sans consigner ces derniers d'un geste erratique du poignet sur son carnet. La vitesse de son écriture et l'enchaînement de ses idées éblouissait Gohan, sincèrement, comment son jeune ami pouvait-il analyser chaque parole, chaque mimique, aussi prestement ? D'autant plus que ses analyses étaient d'une qualité sortant de l'ordinaire.

D'autres questions fusèrent dans la foulée, chacun de ses camarades de classe souhaitant en savoir plus ou commentant comiquement sur son nom, comme ce fut le cas pour chacun de ses camarades avant. Toutefois, face à toutes ces questions et surtout l'empressement de Mina, le jeune métis se retrouvait tout simplement débordé.

''Il va falloir qu'on se dépêche,'' souffla Aizawa d'un air las et fatigué, installé confortablement dans son sac à coucher. Il feintait l'empressement, mais Gohan savait bien que son tuteur venait de lui rendre service.

''Effectivement ! C'est un nom génial, Gohan, mais il semblerait que d'autres ont aussi envie de nous dire leurs noms de code !'' Déclama Midnight en tapant dans ses mains, coupant les élèves dans leurs excitations.

Gohan, dans un mouvement empreint d'une grâce discrète, regagna sa place rapidement, essuyant au passage une goutte de sueur rebelle qui osait marquer son front. Cette dernière, témoin de l'angoisse et du soulagement mêlés, était le sceau de sa recherche achevée. Il était désormais libéré du poids de l'expectative, pouvant se laisser porter par le spectacle de ses camarades, chacun révélant son essence à travers le choix d'un nom.

Leur danse au tableau était un ballet d'émotions, une symphonie de personnalités s'exprimant, où l'excitation électrisait leurs veines et la fierté scintillait dans le miroir de leurs yeux chevronnés. Chaque nom dévoilé était une fenêtre ouverte sur leur âme, un fragment de leur être qu'ils offraient au monde.

Au milieu de cette mosaïque de caractères, Iida et Midoriya se détachaient, tels deux astres plongés dans une introspection profonde. Leur silence était parlant, vibrant d'une tension palpable que Gohan, à l'affût, percevait comme une mélodie discordante dans le flux de leurs kis.

Lorsque Midoriya se leva, un silence respectueux se tissa autour de lui. Ses jambes, flageolantes sous le fardeau d'une invisible mêlée intérieure, trahissaient l'ouragan de pensées qui le tourmentait. Gohan, observateur silencieux, sentait que la bataille d'Izuku dépassait le simple choix d'un nom.

Avançant vers le tableau, Midoriya empoigna la craie avec une main animée d'un léger frémissement, symbole des ultimes réticences de son cœur. Mais alors, dans l'océan de ses iris, une étincelle de confiance jaillit, une vague de résolution qui consuma ses doutes. Son corps, enfin en paix avec son esprit, s'aligna sur la trajectoire de sa volonté, épousant sa décision avec une étreinte décidée.

"Deku," proclama-t-il, sa voix n'étant plus qu'un écho de sa détermination inébranlable, un nom choisi non comme une marque de faiblesse, mais comme un étendard de sa force retrouvée, un pont entre ce passé douloureux, marqué par un harcèlement quasi constant, et sa volonté de remodeler ce même passé en une source de grande fierté.

''Tu es sûr, Midoriya ?'' S'exclama Uraraka sous le choc, ses yeux s'écarquillant et ses lèvres s'entrouvrant. Elle savait ce qu'il avait vécu, toute cette souffrance cruelle et injuste, ces années de brimades, où Izuku ne pouvait trouver sa quiétude que dans une solitude réfrénant son désir de grandir.

Le jeune homme aux cheveux vert sourit doucement, dégageant une présence forte et assuré, et hocha la tête. ''Je vais donner une nouvelle signification à ce nom. Honnêtement, je ne l'aimais pas du tout avant, mais maintenant, ce nom sera la devise d'un héros qui n'abandonne jamais, même face aux plus grands obstacles !'' S'exclama-il avec fierté et honneur sous le regard ébahi de l'assemblé, tous soufflés par la bravoure de sa décision.

Mais alors que les élèves se mirent à l'applaudir et à l'encourager, Bakugo baissa les yeux, souffla lourdement, laissant couler toutes ses émotions négatives hors de lui, avant lui aussi de regarder Midoriya, acceptant sa décision. Katsuki fixa son vieil ami d'enfance et lorsque leurs deux regards s'entrechoquèrent dans un tumultueux concert d'émotions, tel une symphonie s'enflammant, l'ancien harceleur hocha la tête et ne dit rien de plus. Ses yeux parlèrent pour lui.

Izuku descendit de l'estrade et les applaudissements se calmèrent alors que Iida se levait enfin, mais avant de s'assoir à la droite de Gohan, Deku adressa un regard compatissant à son vieil ami. Une promesse était née dans cet échange silencieux.

Finalement, Iida se dirigea vers l'estrade a son tour, dernier des élèves a devoir faire son choix, et avec un regard mort, laissa la craie glisser sur le tableau. A peine les premières lettres esquissés n'avaient-elles prit forme qu'une volte-face de sa main, rapide et empreint d'une énergie inattendue, les effaça, semant une onde d'émoi parmi les aspirants héros, qui ne le croyait pas sujet au doute.

Tenya se retourna une petite seconde vers ses camarades, et Gohan pu sentir en lui une immense détresse, comme si son ami s'était perdu en suivant une ligne droite qui désormais serpentait en milles lieux distincts.

''Tenya'' Dit-il enfin, sa voix trahissant l'expression de ses sentiments heurtés par le drame familial qu'il subissait de plein fouet, l'éclat dans ses yeux rappelant un printemps malade, printemps qui ne connaîtrait pas l'été, son bourgeon flétrissant avant l'éclosion.

Il releva les lunettes sur son nez, ferma les yeux quelques brefs instants avant d'expirer fugacement. Midnight fit un commentaire qui se voulait encourageant, porteur d'espoir, mais Tenya déjà recroquevillé dans son monde de solitude glacial, n'absorba pas ses paroles, retournant à sa place, concluant ce cours sur une note tiède et complexe.

Aizawa se releva enfin et observa l'atmosphère de la salle, son esprit analysant les enfants à problèmes. Une image de son passé revient vers lui brusquement, il se revoyait avec ses deux meilleurs amis, choisissant leurs noms de héros, et un petit sourire mélancolique se grava sur les traits du professeur pourtant si austère.

''Bon maintenant que tout le monde a fait son choix, vous pouvez prendre une petite pause, le temps que je distribue sur vos bureaux vos nominations.''

Les élèves hochèrent la tête et profitèrent de ces quelques minutes de répit pour échanger des plaisanteries et leurs opinions plus en détails sur les noms de héros. L'ambiance s'était réchauffée et tous abordaient des sourires joyeux, sauf si l'on ne prêtait pas attention à Tenya, qui dans l'ombre du soleil radieux, peinait à masquer son désarroi.

Alors que le tumulte de la classe battait son plein, le tuteur de Gohan arriva enfin vers ce dernier avec une pile longue comme son bras tenant dans un équilibre précaire, un regard à mi-amusé mi-fier, Gohan lui sourit en retour et récupéra les papiers. ''Attends une seconde, s'il te plaît.'' Commença-il doucement, attirant l'attention de certains de ses camarades. ''Je sais déjà où je vais, puis-je avoir la convocation de stage chez Miruko ?''

Aizawa haussa un sourcil, pensif quant à ce choix, pesa le choix de son garçon. 'Es-tu sûr ? Tu as reçu des convocations de stage chez tous les héros du top 10.'' Répondit-il sans plus tarder, se doutant bien que Gohan faisait ce choix pour une excellente raison, l'adolescent mûrissait toujours ses décisions finement, toutefois en tant que tuteur, il ne pouvait s'empêcher de se demander si une héroïne telle que Miruko, aussi indomptable qu'elle n'était solitaire, façonnerait-elle le chemin de son fils adoptif.

''Oui, j'ai déjà accepté sa proposition au festival.'' Expliqua-il d'une demi-vérité, cachant le levier par lequel elle était parvenue à forcer sa décision.

Shota acquiesçant, plongeant la main dans l'océan de papier, émergeant finalement avec la précieuse convocation de l'héroïne lapin. Le papier était classique, sobre dans son apparence et décrivait les modalités du stage, toutefois il y était joint une petite note, acte de rébellion face aux rigueurs administratives.

Le professeur y jeta un coup d'œil discret, si Nezu avait laissé couler, alors il n'avait rien à dire, bien que laisser des messages aux élèves sur les convocations ne soit pas autorisé… mais à quoi bon s'attendre venant d'une femme comme Miruko, qui se moquait bien des règles.

''Je t'attends, ne me déçoit pas.'' Lisait-on sur la note, accompagné d'un croquis lunaire finement dessiné à la main, et d'une signature d'un dynamisme sauvage, presque bestial.

Gohan, saisissant la note avec empressement, sentit son cœur rater un battement avec les mots tracés à la main même de l'héroïne numéro 7. Il entendait son appel, son défi, qui insufflait une énergie nouvelle à son choix.

Il aurait pu se laisser tenter par des offres provenant de héros de renom comme Endeavor ou Best Jeanist, or il était conscient que ses titans du métier cherchaient à intégrer un élément aussi prometteur que lui dans leurs rangs, non pas tant pour l'amener vers la grandeur que pour polir leur propre éclat. Pourtant, il ne savait qu'aucun d'entre eux n'auraient pris la peine de lui laisser une note personnelle, et encore moins de percer à jour sa double identité !

Un sourire éclaira les traits de son visage et certains de ses camarades de classes se tournèrent vers lui, luisant d'une curiosité pétillante propre à la jeunesse.

''Tu as déjà fait ton choix?!'' S'exclama avec grâce Yaoyorozu, sa voix dansant dans l'air avec une pointe d'admiration mêlée d'incrédulité, une main élégamment porté à sa tempe. ''Moi, je suis encore loin de trancher…''

Ojiro était lui aussi d'accord, mais semblait plus compréhensif sur son choix. ''Miruko est une bonne héroïne… mais elle a la réputation de ne jamais prendre d'élève, tu as vraiment dû l'impressionner pour qu'elle t'ouvre les portes de son agence.''

Gohan hocha la tête, l'esprit paisible. ''Effectivement, je me demande bien quel type de tutrice elle est ? Je verrai bien une fois sur place ! Je sens que ça va être une expérience mémorable!''

Midoriya qui écoutait silencieusement la conversation, précédemment trop occupé à écrire dans son carnet, se retourna vers le groupe, un brin d'excitation perçant dans sa voix. ''C'est extraordinaire d'aller en stage chez Miruko ! Dix ans dans le métier et elle n'a jamais accepté d'apprenti. Elle prétend même en interview que ce serait une perte de temps…'' Rajouta-il, étayant les propos de Ojiro.

Aizawa qui distribuait les propositions de stages, lançait des coups d'œil discrets vers Gohan, feignant l'ignorance. ''Voilà pour toi, Midoriya.'' Dit-il, recentrant l'attention sur le jeune homme aux cheveux verts, qui surpris par l'abondance d'offres, parcourait les documents, encore ému par ses performances récentes au festival. Il ne pensait pas qu'une centaine de héros aient jugé qu'il soit digne, pourtant c'était le cas. Il s'était brisé tant d'os durant le festival, avait douté de lui-même et de sa valeur, or il pouvait choisir un endroit où partir en stage. Il regarda les papiers quelques minutes tout en écoutant d'une oreille distraite les autres élèves discuter.

L'héritier de All Might se tourna vers le saiyan de sang-mêlé avec l'œil brillant de curiosité. ''Comment as-tu fais pour choisir aussi vite, Son ?'' Sa question était simple en apparence, pourtant elle portait en elle une véritable demande à l'aide, que la plupart des étudiants partageaient : comment prendre une décision aussi importante, une qui façonnerait directement leur avenir ?

Gohan, le regard immergé dans la note manuscrite de Miruko, se laissa glisser dans un tourbillon de souvenirs, évoquant leur rencontre lors du festival. Il fut si surpris à ce moment-là, la révélation de son identité par Miruko avait été aussi surprenante qu'un coup de tonnerre en plein ciel tranquille. Il revoyait l'assurance irradiant dans sa démarche, cette malice dans sa voix qui contrastait avec la gravité de ses paroles, elle qui parmi cet océan insondable d'étudiant, l'avait choisi pour être son premier disciple.

Dans ce flot de réminiscences, l'image de Vegeta surgissait, un homme si fier, si puissant, mais qui trouvait toujours sa défaite des mains cruelles et trompeuse de l'arrogance. Arrogance qu'il avait tant employé comme source de son orgueil, de sa raison de vivre, de se dépasser constamment et de toujours aller de l'avant. Vegeta était un homme digne et admirable malgré ses erreurs, maléfiques erreurs, or, cette confiance en lui, grandiose et terrible, avait mené à sa perte son propre fils.

Miruko, à travers le vaste tableau de ses pensées, se teintait des nuances de son vieil ami. Elle était différente de bien des manières, mais cet orgueil guerrier qu'elle partageait avec le prince, feu qui avait consumé Vegeta, planait comme une épée Damoclès sur la tête de l'héroïne lapin. Dans cet univers dénué de dragon Balls pour corriger les erreurs fatidiques, chaque choix portait en lui le poids de conséquences éternelles, glorieux dans la postérité ou fontaine de souffrances endeuillées.

Le fils de Goku avait des choses à apprendre de Miruko. Miruko avait des choses à apprendre de Gohan, cela le jeune homme en était persuadé, et il était bien éveillé au fait que sa décision soit motivée par ceci tout autant que par la menace silencieuse qu'elle révèlerait sa double identité s'il refusait sa proposition. Son choix, guidé par plus qu'une simple contrainte, était une marche vers une croissance commune, espérait-il.

''Pour te répondre honnêtement, Izuku,'' commença-il, répondant à la curiosité lumineuse de son ami. ''je me fie à mon instinct. Il y a quelque chose chez elle, quelque chose d'impalpable qui me dit que je vais évoluer, me dépasser. Notre échange fut bref, mais intense, et je ressens comme si… comme si c'était la dernière marche vers le monde des héros, un inconnu si proche mais si lointain. Regarde,'' souffla-il en lui tendant la note, ''elle a transgressé les règles de UA pour me laisser un message. C'est totalement interdit aux héros de laisser des messages aux élèves, pour une raison que j'ignore, mais pourtant elle l'a fait. C'est une porte qui s'ouvre devant moi, Izuku, et je me sens prêt à la franchir.''

Midoriya hocha la tête, soufflé par la volonté de son ami, tout comme l'était Ojiro et Yaoyorozu. Il était temps qu'il se replonge dans les feuilles et qu'il trouve lui aussi cette certitude, cette résolution, que son choix serait le bon.

Aizawa distribuait les papiers de stage à Todoroki, qui avait écouté sans rien dire, finissant sa mission avec un dernier soupir de fatigue. Il allait bientôt laisser les élèves à Snipe, et filer directement à la rencontre de sa classe de troisième année turbulente. Il regagna sa place à son bureau et se frotta les yeux lentement, le manque de sommeil l'attaquant de plein fouet, pourtant il lui restait encore un mot à dire aux élèves avant d'y aller.

''Vous avez encore une semaine pour faire votre choix, prenez votre temps.'' Déclara-il, sa voix ramenant le calme dans la pièce, puis comme un spectre nocturne, il disparu de la salle, laissant derrière lui un silence de quelques instants… avant que la classe n'explose a nouveau dans un concert d'enthousiasme concernant les stages. Heureusement pour lui, Aizawa était déjà dans le couloir, saluant Snipe, le professeur prenant sa suite, avant de foncer surveiller la classe de troisième année dans son exercice d'héroïsme avec Cementos.

Pourquoi sentait-il que ses trois élèves allaient mettre sans dessus dessous la ville d'entraînement ?


Après les cours :

''Et c'est alors que j'ai envoyé Mirio à l'autre bout de la ville !'' S'exclama Nejire en battant des bras, l'air jovial, tout en envoyant un clin d'œil subtile à Gohan.

''C'était un beau match d'entraînement.'' Soupira Mirio en secouant la tête, reprenant son sourire mythique juste après. ''Mr Cementos va encore avoir du travail après notre exercice du jour ! Je ne te dis pas, Gohan, ce fut un véritable désastre quand Tamaki a utilisé ses nouvelles pilules boost !''

''Ah oui ?! Elles ont bien marché cette fois-ci ?'' S'exclama Gohan d'un ton sur vitaminé alors que le groupe d'adolescent passaient devant le grand bâtiment central de l'académie.

''Oui…'' Susurra Tamaki en se grattant le cou. ''Elles ont tenu quasiment une minute, mais le département technique ne plaisantait pas quand ils m'ont dit d'y aller doucement avec.''

Nejire ricana en pointant du doigt son camarade timide, son air espiègle tirant un sourire transit à son petit ami. ''Il s'est transformé en un crocodile ailé ! Il faut absolument que tu vois ça, Gohan ! Il a eu un tel rush d'énergie qu'il a détruit une maison juste en prenant la pilule ! Tu imagine la réaction de Cementos ? Et Tamaki n'en a utilisé qu'une seule, a quoi ressemble les autres ? Tu les as faits avec lui avant qu'il ne présente l'idée au support technique, pas vrai ?'' S'exclama-elle toute joyeuse avant d'imiter la transformation dans un ballet de gestes espiègles, dessinant dans l'air l'épopée de la maison réduite en poussière.

Gohan farfouillant dans ses souvenirs, mais il ne se souvenait pas avoir aidé Tamaki récemment sur ses pilules. La dernière fois qu'ils avaient proposé les pilules ? Ce devait faire quelques mois, avant le début de l'année scolaire.

''Tu en as proposé d'autres au service technique ? Je ne me souviens pas d'une pilule pour un crocodile ailé.'' Demanda Gohan en se tenant le menton, curieux.

Tamaki, dans un mouvement presque involontaire, sembla comme se replier sur lui-même un instant avant de hocher la tête. ''Oui, je leur ai soumis quelques propositions après ce qu'il s'est passé à l'USJ.'' Murmura-il avant d'adresser un regard mélancolique à ses amis.

Ce souvenir renvoya un frisson glacial au groupe, paralysant jusqu'à leurs muscles même, et Nejire tenta vainement de réprimer une vague de douleur lointaine, témoin du traumatisme passé. Aussi fugacement qu'il fut, il disparu rapidement. Chacun d'entre eux ne pouvait que se remémorer de ce tragique évènement et des efforts qu'ils avaient dus déployer ensuite. Tamaki avait développé de nouvelles pilules, Gohan s'était enfoncé dans un entraînement journalier intense, Mirio redoublait d'effort sur tous les fronts pour devenir plus puissant afin de ne plus être mis en retrait face à pareille menace, et Nejire, quant à elle, avait crée une nouvelle technique…

Chacun faisait face aux démons de cette journée maudite, et ils n'étaient pas les seuls reliés par cette épreuve. Alors que le groupe allait franchir le portail de l'académie, ils entendirent les bruits de pas accélérés derrière eux.

''Gohan !'' Cria quelqu'un derrière lui, l'appel chargé d'une urgence imprévu surprenant le saiyan métis, le faisant se retourner. Midoriya se tenait en face de lui, quelques gouttes de sueur perlant sur son visage innocent. ''Est-ce que je peux te parler ?''

''Que se passe-il, Izuku ?'' Demanda Gohan, inquiet et alerte, observant son camarade comme si sa vie en dépendait.

L'héritier du One For All se tenait face à lui, sa silhouette légèrement voutée sous le poids de ses émotions tourbillonnantes. Des perles de sueurs ourlaient son front, y traçant des sillons sur sa peau, comme si chaque goutte était le reflet de ce qu'il ressentait au plus profond de lui-même. Ses yeux, habituellement déterminés et curieux, vacillaient sous un voile d'une incertitude le fragilisant comme rarement.

Gohan fronça les sourcils et il pouvait voir les signes de quelqu'un en proie à une lutte intérieure intense, presque tourmentante. Les épaules d'Izuku semblait comme crouler sous le poids de cette tension palpable, comme si chaque fibre de son être était dans un état d'alerte total, le stress faisant monter en lui l'adrénaline. Ses mains, normalement fermes, tremblaient légèrement, illustrant le combat qu'il menait contre ses propres doutes… mais Gohan ne savait pas pourquoi ? Pourquoi son ami tremblait-il comme ça ?

Et pour cause… Izuku était au bord d'un précipice dont il pensait pourtant s'être écarté le matin même. Il s'apprêtait à demander de l'aide à Gohan, son ami, mais aussi le rival qu'il percevait comme l'incarnation de la barre à atteindre. Il se sentait si loin de l'idéal qu'il devait atteindre, et dans ce moment de vulnérabilité, il laissa couler hors de lui son égo naissant.

Midoriya s'avança vers Gohan d'un pas faussement assuré, portant dans son regard un mélange de respect, d'admiration, mais aussi une lueur de compétition, parfaitement conscient que sa demande allait inéluctablement redéfinir la course de leur relation.

''Je ne sais pas vraiment par où commencer…'' Dit-il en fixant Gohan dans ses prunelles noires de jais, leurs deux volontés se rencontrant, se jaugeant. ''Tu es immensément fort, Gohan, bien plus que je ne le suis, même plus fort que All Might. Tu es destiné à atteindre la première place, ça ne fait aucun doute depuis que je t'ai vu combattre Cell, sans que je puisse bouger, sans pouvoir t'aider… cette image me hante tous les soirs quand je ferme les yeux.'' Siffla-il, admettant ses propres sentiments négatifs, brûlant sa gorge et son palais de sa bile acide.

Les mots de Midoriya, chargés de son lourd fardeau émotionnel, semblaient peser lourd dans l'air. ''J'ai des gens que je dois protéger, que je dois rendre fier, leur montrer qu'ils avaient raison de croire en moi, et pourtant je me suis laissé guider par des sentiments qui me font honte.'' Midoriya baissa les yeux et fixa ses mains jonchées de cicatrices, témoins silencieux des batailles qu'il a livrés. Il resta silencieux pendant quelques secondes, le regard sérieux de Gohan l'écoutant avec respect, et supposa-il, un brin de tristesse des plus discrètes. ''Je leur ai juré de devenir le plus grand héro du Japon, et même du monde… pourtant, alors que je n'arrivai pas à contrôler mon pouvoir, je me suis laissé surprendre à te jalouser.'' Les mots s'étranglaient dans sa gorge, révélant violemment et avec apprêté la douleur de ses aveux.

Gohan ouvrit la bouche mais aucun mot ne sortit, il ne savait pas quoi dire, il savait au fond de lui que son ami ressentait cela, il le ressentait dans son énergie même depuis des semaines déjà. Un son mourut dans sa gorge et il referma la bouche, décidé à laisser Midoriya parler jusqu'au bout.

''Durant le tournoi, j'ai réussi à contrôler mon pouvoir, même si c'était qu'une partie minime et que je ne parvenais pas à avoir un contrôle sûr… j'ai tout de même tout donner pour aller au bout, pour remporter ce tournoi. J'espérais prouver aux yeux du monde que j'étais digne de mes ambitions, que je pouvais… non que je devais atteindre la première place, comme lui.'' Dit-il alors que des perles naissait à l'aube de ses yeux vert émeraude brillant de vie.

Les trois grands de UA qui observaient la situation jetèrent un coup d'œil alarmé à leur plus jeune ami, sachant pertinemment que la puissance de Gohan défiait la logique de ce monde, et que de son essence même, sa nature changerait la face de la société des héros. Il était seulement logique que ses camarades de classe le jalouse, l'admire ou le déteste à cause de sa puissance anormale, or c'était la première fois que Gohan recevait ce genre d'aveu, et en pleine face.

Alors que le crépuscule enveloppait l'académie d'une lumière orangée, teintant leurs visages d'une douceur mélancolique, Gohan, fils de Goku, acquiesça gravement. La confession de Midoriya avait touché une corde sensible, sondant les tourments de chacun, et les émotions commençaient à attaquer profondément le jeune saiyan.

''Tu sais, Kacchan était mon meilleur ami, mon seul ami d'enfance, et je l'ai vu changer sous mes yeux. Je… je sais bien qu'il s'est perdu dans sa quête de puissance, il s'est coupé de tout le monde, s'est moqué des plus faibles de gens comme moi. Pourtant, j'espérais que j'arriverai à le faire changer d'avis, à lui dire tout ce que je ressentais sur mon cœur.'' Souffla Izuku en portant la main à sa poitrine, sa main touchant son cœur qui battait à tout rompre. ''J'ai honte, Gohan, j'ai honte. Parce que ce n'est pas moi qui ai réussi à lui montrer qu'il faisait fausse route, non c'était toi, et au lieu de me réjouir, je t'en ai vraiment voulu, méchamment voulu.''

Gohan regarda son ami dans la lumière mourante du jour, la peine irradiante, frappant sa chair et ses os avec une brutalité enflammée, la brûlure serpentant le long de son corps, le faisant trembler. Il expira, le souffle lourd et coupé par l'ampleur des dires de Midoriya. Il avait pris sur lui depuis le début, absorbant les émotions difficilement, il les comprenait, mais cela ne les rendait pas moins dur à encaisser. Il savait que sa puissance était injuste, hors norme, appartenant à un autre monde, mais il s'en servait pour accomplir le plus de bien possible.

Mais alors qu'il fixait son ami, Gohan comprit que chacune de ses actions, bonne comme mauvaise, influaient les autres au-delàs de ce qu'il voyait ou ressentait.

''C'est pour ça, Gohan, que je viens te demander ton aide.'' Déclara Midoriya, sa voix augmentant encore en intensité tandis que ses yeux brillaient de milles feux, son énergie, sa fougue, éclatante et magnifique, imitant le cours d'une galaxie étoilée, y reflétant sa passion et son ardeur, dans une aura à couper le souffle. ''Je dois devenir plus fort, mais je n'y arriverais pas seul, pas en laissant mes sentiments négatifs m'envahir, non ! Tu es le plus puissant, le plus noble dans tes actions… entraîne-moi, s'il te plaît ! Aide-moi à devenir un vrai héro !''

Gohan fut soufflé par le courage, la bravoure de son camarade, cette force de caractère pour tout dévoiler, mettre à nu ses sentiments et émotions afin de lui exposer sur un plateau sa demande, son besoin. Gohan serra les poings et fixa Izuku droit dans les yeux, leurs âmes se connectant presque en ce moment comme figé dans le temps.

Relâchant la pression dans tout son corps, il laissa un sourire orner ses lèvres, délivrés de toute tristesse ou doutes, puis le jeune saiyan tendit la main en avant, la paume ouverte en un geste d'acceptation solennel. ''D'accord, Izuku, je t'entraînerai, je donnerai tout ce que j'ai pour te faire dépasser tes limites et que tu contrôle ton pouvoir.''

Midoriya fit un pas en avant, tendit sa main avec fermeté, chassant au loin les tremblements et nuages de mélancolies pour sceller leur pacte, embrassant avec détermination un avenir où il pourrait tracer sa voie avec l'encouragement de Gohan, sans rentrer sans son ombre.

Il était Deku, et Deku avait une identité à recréer, à capturer l'essence de l'héroïsme et la bonté de l'homme qu'il souhaitait devenir.


Loin de là :

Dans l'ombre du crépuscule, Cell JR, de ses prunelles mauves perçantes, guettait l'environ avec une impatience glacée, le soleil mourant à l'horizon, y projetant un ultime éclat dans son dos bleutée. Le monstre qu'il était ne pouvait qu'observer la froideur avec laquelle il accueillait la nuit et l'obscurité dans laquelle se mouvait les vils et les dépravés.

Dans sa mission impitoyable pour son cruel maître, il avait écumé ciel et terre pour trouver des alliés à la loyauté ambivalente, espérant les rallier tout autant pour servir les dessins de All For One mais aussi pour satisfaire sa propre rébellion libératrice, or il n'avait trouvé que des incapables et des faibles. Affaibli par la puce, sa force vitale diminuée pour correspondre aux désirs macabres de son maître, le forçant à agir avec son accord, Cell JR n'avait rencontré pour l'instant que des guerriers incapables de lui faire ressentir le moindre frisson guerrier, le laissant avec un amer goût d'inachevé en bouche.

Il cracha au sol de dépit, sa révulsion palpable pour la médiocrité l'entourant et élargit ses sens pour ressentir toute la ville d'Hosu, toutes ces naïves énergies s'activant, travaillant, mangeant, dormant, riant… vivant, pendant que lui n'était soumis qu'à des désirs extérieurs, régie par une volonté étrangère qui avait déjà soumis son père.

Ce monde de héros et de vilains était pathétique, niché dans des idées manichéenne obsolète de bien et de mal, chacun se croyant supérieur à son prochain dans un ballet infantile, alors que Cell JR pouvait simplement les détruire par le simple fait de respirer. La puissance était la seule maîtresse à laquelle il souhaitait obéir, la poursuivant, la courtisant dans le seul objectif avoué d'en accumuler toujours plus, d'aller toujours plus haut.

Mais la puce l'en empêchait, le guidant vers des choses dérisoires. Il se moquait bien du contrôle de ce monde, de ce bout de terre nommée Japon, qui n'était qu'un grain de sable dans l'immense sablier qu'était la voie lactée, et encore plus loin l'univers dans son ensemble. Et malgré la chaîne attachée à son essence même, sa volonté de puissance demeurait tel un feu indomptable, aspirant à se libérer, à se révéler dans toute sa splendeur.

Par la puissance il obtiendrait la liberté, de la liberté il obtiendrait la salvation, de la salvation il obtiendrait la quiétude, de la quiétude il obtiendrait la perfection. Perfection tant désirée par son père, qui ne vivait que par son prisme dans une obsession incessante d'un idéal jamais pleinement compris, jamais véritablement acquis… sinon, pourquoi serait-il né ?

Une présence sombre et pervertie se posa près de lui, comme il avait été prévu depuis deux nuits. L'androïde ne daigna même pas bouger, reconnaissant simplement la présence par un grognement guttural à glacer le sang. ''Alors, est-ce vous que l'on nomme Stain, le tueur de héros ?'' L'interrogea-il, sa voix roulant sur sa langue comme un orage lointain.

Le guerrier dans son dos resta silencieux quelques instants, ses yeux animés par une folie meurtrière, analysant la chose immonde qu'il regardait, intériorisant ce sentiment d'impureté et de dégoût. Il ne voyait qu'une abomination en aucun point humain, aucun pouvoir n'ayant pu altérer à ce point la nature humaine. Cell JR renifla et eut un petit rire narquois, l'énergie de cet homme était méprisable en termes de puissance, mais il dégageait une force de volonté rare parmi les humains, une conviction éclairante.

La bête se leva et fit face à l'invité de son maître. Stain, qui ne déclina pas son identité, était toutefois clairement identifiable.

''Je ne suis là que pour cerner qui vous êtes.'' Dit-il d'une voix neutre tranchant avec la dureté de son jugement.

''Et vous allez bientôt pouvoir le faire. Ils seront ravis de vous rencontrer, à n'en point douter.'' Ajouta simplement Cell Jr avant de sortir un petit dispositif de communication. Il l'exhiba puis appuya sur le petit bouton central, une brume mauve apparaissant à la droite des deux interlocuteurs. ''Suivez-moi, Stain.''

L'humain marqua un temps d'arrêt ostensible, ses cheveux noirs battant au vent au même rythme que sa cape de justicier pervertie par une moralité en berne, suivant le rythme imposé par les caprices de la nuit.

Cell JR pénétra dans le portail brumeux avec un rictus dégoûté, son instinct primal lui intimant de s'en écarter le plus possible, mais la puce guida ses pas tel une présence rassurante, réprimant en lui cet instant de survie cultivé par les gênes des plus grands guerriers de l'univers. Il s'engouffra à l'intérieur avec une résolution difficilement repoussable, le tueur en série sur les talons, pour finalement poser les talons dans le bar sordide qui servait de base à l'alliance des vilains, le projet risible de l'apprenti de son maître.

Shigaraki était là, avachit sur un tabouret en face du bar, un verre de whisky sec dans sa main droite, ses yeux luisant d'une aura folle. Sa figure désabusée et pathétique, un pantin qui se croyait seigneur de ses mouvements. Le barman, Black Mist, fixa ses yeux artificiels jaunes sur Stain, ignorant Cell JR, qui entre créatures crées dans un laboratoire, n'avaient aucunement besoin de se voir pour se comprendre.

''Je suis Shigaraki.'' Déclara le gamin dont le visage était piteusement caché derrière une fausse main, n'inspirant que du mépris à Cell JR. Un enfant traumatisé par la mort, voilà ce qu'il voyait, devenu complètement fou et ignare au contact du maître, qui nourrissait certainement des plans et intrigues sur cet idiot.

''Nous sommes l'alliance des vilains, comme Cell JR a dû vous l'expliquer.'' Dit simplement d'une voix éteinte le barman, regardant d'un air mort l'assassin. Ce dernier avait l'air rebuté par la vue qui s'offrait à lui, et le cyborg ne pouvait pas lui donner tort.

''Je vois,'' Souffla-il, donc vous êtes ces enfants de putains qui se sont attaqués à UA… Et vous voulez que je me joigne à vous !''

Tomura ne sembla pas ressentir le dégoût du justicier envers leurs actions, et s'affala d'autant plus sur le fauteuil avant de tendre les bras vers l'avant, théâtralement. ''Oh oui, vous pourriez avoir un rôle important pour nous.''

Cell Jr qui se tenait toujours derrière l'assassin se déplaça latéralement avant de s'adosser au mur en pierre, d'apparence nonchalante, ses yeux analysant la scène avec une froideur calculatrice. Il savait déjà comment ça allait se terminer, il le sentait dans le Ki de l'humain, dans cette vague de haine qu'il nourrissait à l'égard du groupe de Shigaraki.

''Quel est votre but exactement ?''

''Tuer All Might, bien évidemment !'' S'exclama Shigaraki en sortant une photo de sa poche. ''Et nous allons détruire toutes les petites choses qui ne sont pas à notre goût. Des choses comme ces gamins ! Et il n'y aura aucune exception.''

L'image qu'il tenait dans ses mains montrait un cliché de Son Gohan portant dans ses bras la figure inconsciente de Todoroki Shoto, c'était une image forte du dernier festival, que les masses avaient assimilés à des valeurs de bonté et de respect. Des stupidités, selon Cell JR, qui trouvait le comportement de Son Gohan ridicule à abaisser sa force pour donner un affrontement digne à des guerriers humains misérables, alors qu'il savait pertinemment qu'il aurait pu les vaincre sans difficulté.

L'humain implosait de rage et de frustration intérieurement et il grimaça, serrant les dents face aux êtres dénués de moralité face à lui. ''Je m'en doutais bien, vous êtes le genre de types que je méprise le plus !''

Shigaraki, s'il lui était possible avec cette hideuse main en plein milieu de la figure, écarquilla les yeux et beugla ''Quoi ?'' toujours installé confortablement sur sa chaise, comme s'il ignorait le danger, ou qu'il ne le jugeait pas digne.

''Vous voulez que je fasse équipe avec des gamins pathétiques telles que vous ?! Il n'y a aucun sens derrière vos actions, aucun principe !'' Sur ces mots plein de hargne, il se jeta en avant, sa lame droite se jetant directement vers le collier de Black Mist tandis que la deuxième s'enfonça brutalement dans la chair du jeune abruti, envoyant une giclée de sang recouvrir le parquet en bois.

Stain ne tenta même pas d'attaquer Cell Jr qui observait la scène sans réagir, un petit sourire amusé aux lèvres. Soudain, la puce hurla alors à Cell JR d'agir, de protéger l'héritier du maître, en envoyant une décharge électrique se voulant autoritaire à travers tout son corps, mais l'androïde résista. La douleur brûlait ses muscles et tendait son esprit à un nouvel univers de souffrance, mais il ne voulait pas obéir, il ne protégerait pas cette chose méprisable qu'était Shigaraki, il resterait le plus éloigné de l'obéissance servile.

''Bordel, je ne peux pas bouger !'' S'exclama le gamin, ''qu'est-ce que tu m'as fait ?!''

Stain maintenait sa position dominatrice, emplissant la pièce d'une pression sanguinaire morbide, s'étalant dans un monologue sur le sens de l'héroïsme, pour le plus grand désarroi de Cell JR, bien trop occupé à lutter contre le contrôle mental du maître pour endurer un sermon indésirable.

''Il n'y a plus de sens dans notre société décadente ! Les faux héros remplissent notre société, mais ne croyez pas que je vais laisser des criminels tels que vous échapper à ma purge…'' Proclama-il d'une voix forte et empreinte d'une volonté malsaine.

L'assassin leva sa lame argentée, son reflet s'apprêtant à plonger sur le visage du naïf élève de All For One, le mépris dans son geste transparent. Shigaraki, toujours couché au sol grogna et fixait d'un air mauvais le justicier. ''Je ne te laisserai pas toucher à cette main !'' Hurla-il comme un possédé avant de saisir la lame, canalisant son pouvoir, la réduisant à l'état de poussière se dissipant dans l'air.

''Des principes ? Une conviction ?! Je me moque bien de conneries dans ce genre, il n'y a qu'une chose qui m'importe : Détruire All Might et la société, les humilier et les briser comme les vulgaires déchets qu'ils sont !''

Stain bondit en arrière et rangea le pommeau de sa lame brisée dans son fourreau, son expression illisible. ''Je vois ce que tu es. Nous sommes en totale contradiction sur l'après, mais détruire cette société telle qu'elle est… nous le voulons tous les deux !''

Maintenant que la situation semblait s'être calmé, la puce cessa de s'en prendre à Cell JR, le libérant de ce monde de souffrance sadique. Il avait résisté, mais Shigaraki n'avait pas connu sa fin des mains de Stain… Qu'importe, l'androïde éliminera ce malade de ses propres mains dès qu'il aura trouvé un moyen de contrecarrer les plans du maître.

L'assassin marqua quelques secondes de pause, dévoilant ce qu'il ressentait vraiment vis-à-vis du vilain. ''Tu es une chose étrange, perverti, ton esprit même est corrompu. Je n'ai aucun intérêt à me débarrasser de toi, pas dans l'immédiat du moins. Maintenant, je crois que tout est dit, renvoyez-moi à Hosu !''

Shigaraki grogna et tourna sa tête vers son servant, l'obligeant d'un geste de la tête à obéir. Le barman ne réagit d'aucune manière et étendit son pouvoir, libérant une brume violacée, un portail vers la ville de Hosu.

Stain ne tourna les talons a aucun mouvement et recula jusqu'à ce que ses pieds s'enfoncent dans la brume, son nez se révulsant de mécontentement. Il ne daigna pas même un regard vers Shigaraki et il se contenta de se délivrer un dernier regard vers Cell JR, ses yeux malade porteur d'un message cryptique envers l'androïde puis, enfin, il déclipsa en dehors du repaire de l'alliance des vilains.

''Quel type prétentieux !'' Souffla Shigaraki en tenant son épaule, avant de se tourner vers l'abomination qu'était Cell JR. ''Ne crois pas que je t'ai oublié ! Tu n'as rien fais pour le stopper alors que tu n'étais pas atteint par son pouvoir de paralysie. Tu crois pouvoir résister aux ordres de notre maître, misérable que tu es !''

Soudainement, l'écran au fond de la pièce s'illumina, ne diffusant qu'une lumière blanchâtre sans image. ''Allons, allons, le fils de Cell sait pertinemment ce qui l'attends maintenant. Il est temps que le professeur s'amuse un peu, il a enfin des idées sur comment intégrer la génétique de Cell JR aux nomus.''

Une énergie tordue emplit l'air de la pièce mais Cell JR ne résista plus, la puce avait reprit le contrôle sur ses muscles, le laissant comme passager à l'intérieur de son propre corps. Il allait encore subir les sévices du maître et du professeur, pourtant alors qu'il pénétrait dans le portail, sa rage et sa haine avaient disparus, ne laissant place qu'à une profonde solitude.

A suivre…