Épisode 13 : Celle qui avait fait une erreur.

Jane grogna dans son oreiller, un bruit dans le vague derrière elle résonnait, lui faisant encore plus mal au crâne. Elle était épuisée et avait mal, très mal à la tête, une belle gueule de bois comme elle n'avait pas eu depuis ses études. Elle se redressa dans la couette en entendant que les coups provenant de la pièce d'à côté n'était apparemment pas près de s'arrêter. Elle se sortit du lit réalisant alors qu'elle était toujours dans la chemise de la veille et en boxer. Elle ne savait pas comment elle était rentrée la veille ni quand, mais elle avait dû tomber dans son lit. Et en cet instant elle n'avait qu'une envie y retourner. Mais elle ouvrit la porte d'entrée, derrière lesquels les coups continuaient en s'accélérant.

-Jane, enfin, il faut que je te parle, vraiment. Argua Emma en entrant dès la porte un peu ouverte. Je te jure c'est super important, faut que je te parle, parce que je crois qu'on est dans la me-

-Attends. La ferme. Réclama Jane dans une grimace douloureuse en allant vers le comptoir de sa cuisine qui était juste à côté pour attraper un verre et deux cachets d'aspirine. Je vais écouter, je vais essayer de me concentrer au mieux, mais j'ai une immense gueule de bois, très mal au crâne, alors pitié vas y doucement. Supplia-t-elle.

-D'accord. Accepta la blonde de l'autre côté du comptoir face à elle. Je..Hier, on est rentrées tard, enfin plus tôt ce matin. Et je me suis réveillée avec pas grand chose de concret sur ma soirée de la veille, pas de souvenir, d'images claires dans ma tête. C'était un peu la cata, alors j'ai espéré que la moi bourrée avait pris plein de photos avec mon téléphone. Raconta-t-elle.

-Pitié dis moi que oui. Parce que je n'ai pas de souvenir, que j'en voudrais et que je sais par expérience que la toi bourrée fait des photos qui permettent vraiment de se souvenir. Supplia la brune.

-J'en ai plein. On a picolé avec Kara jusqu'à cinq ou six heure. J'ai cessé de me souvenir après trois heure du mat', donc j'imagine qu'on a continué à beaucoup picoler. Informa Emma.

-Em' va droit au but. Qu'est ce que tu as trouvé dans tes photos qui te fasse débarquer ici comme ça aussi rapidement et tôt alors qu'on a presque pas dormi? Remarqua Jane dont la tête risquait d'exploser à tout moment.

-Et bien en feuilletant les photos, j'ai vu qu'on avait dansé avec des gens inconnus, et vers cinq heure et quelques y a eu une photo de toi qui me fait paniquer. Expliqua Emma.

Se mordant la lèvre d'inquiétude, elle sortit son téléphone, le déverrouillant pour tomber sur la photo dont elle parlait. Elle tourna le téléphone vers elle et Jane plissa les yeux pour essayer de comprendre la photo imparfaite. Elle n'eut pas besoin de plus d'une seconde pour comprendre qu'elle allait droit dans les problèmes. Sur l'image, elle était un verre à la main, l'autre libre enroulée autour du dos d'une femme qu'elle embrassait à pleine bouche. Une femme qui n'était ni Kara, ni Emma, ni Maura. Elle était vraiment dans la merde, excusez le langage.

-Em' c'est qui? Articula difficilement la détective, ayant extrêmement peur de la réponse.

-Et bien je ne suis pas sûre. Grimaça Emma.

-Em', à qui tu penses? Insista Jane.

-Et bien les courbes de son corps, les cheveux blonds comme ça, et les rares flash de souvenir que j'ai me font dire que c'est Mia. Confia la blonde. Mia Smoak. Précisa-t-elle.

-Courbes de son corps? Releva l'italienne.

-Mia bosse au Central Perk. Je fais des extra au Central Perk. Un soir on a fini juste toutes les deux et on a couché ensemble. Soupira Emma. Sans importance, et une belle connerie parce que j'ai mis du temps à lui faire comprendre qu'il n'y aurait rien de plus que cette baise rapide. Marmonna-t-elle.

-T'es pas possible. Soupira Jane en roulant des yeux.

-C'est pas moi qui l'est embrassée hier soir complètement bourrée et qui est dans la merde. Moi j'ai baisé avec elle quand j'étais célibataire et sans problème. Argua la blonde.

-Techniquement je le suis aussi. Si je me souviens bien, j'ai rompu avec la femme de ma vie hier. Marmonna la brune.

-Jane. Appuya son amie. Arrête de dire des conneries. T'as embrassé Mia. C'est les dernières photos que j'ai, je ne sais pas ce qu'il s'est passé ensuite.

-J'ai aucun souvenir non plus. Gronda Jane, avant de réaliser. Attends, attends, je n'aurais pas fait ça? Je n'aurais pas couché avec cette femme hein?

-Je ne sais pas Janie. Souffla Emma.

-Je suis déjà nulle avec les coups d'un soir quand je suis seule dans ma vie, célibataire et tout, alors je n'imagine pas être capable de coucher avec une femme alors que j'ai passé la soirée à parler, penser et pleurer Maur'. Remarqua la brune en commençant sérieusement à paniquer et faire les cent pas.

-Jane, t'étais déchirée. On était toutes super déchirées. Kara un peu moins, mais toutes bien bourrées quand même. Rappela la blonde.

-Kara sait peut-être. Releva alors Jane au milieu de son salon, tapant du talon en se grattant les mains.

-Tu veux qu'on aille la voir? Elle est à la coloc'. Proposa Emma.

-Non je ne peux pas y aller, je ne peux pas prendre le risque de croiser Maur'. Appelle la et demande lui de venir plutôt s'il te plaît. Réclama l'italienne.

Emma s'éloigna alors pour appeler sa colocataire et lui demander de passer.

La garante de caution ouvrit rapidement la porte pour la laisser entrer, et Kara s'avança dans le salon dans l'entrée. L'italienne était affalée dans le canapé, regardant dans le vide, ressassant les rares souvenirs qu'elle avait de la soirée de la veille, la panique prenant le dessus depuis un petit moment.

-Je peux savoir pourquoi vous me faites venir en urgence avant le travail? Parce que si j'arrive en retard je vais devoir partir plus tard et je serais en retard pour mon rencard parfait avec ma Lena parfaite. Argua la blondinette.

-J'ai une photo de Jane embrassant Mia, la serveuse du Central Perk qui était au même bar que nous apparement. Sauf qu'on a plus de souvenir. Résuma Emma.

-Oh d'accord. Comprit Kara en posant son sac sur le fauteuil, regardant la blonde s'asseoir sur l'accoudoir du canapé.

-Tu te souviens toi? Demanda la brune.

-Oui. J'ai pas mal picolé aussi mais pas autant que vous et j'ai pas de trou de mémoire. Informa la blonde.

-Alors tu peux me dire ce qu'il s'est passé après ça? Demanda Jane en pointant du doigt le téléphone portable sur la table basse qui montrait la photo à l'origine de toute cette panique.

-Je me suis interposée. J'étais au bar, Emma faisait des photos de tout depuis un moment et toi tu as crié avec ton verre en main que tu étais naze, que t'avais perdu la femme de ta vie et que tu étais ouverte à toutes les femmes. Confia la journaliste. C'est là que Mia s'est levée et est venue vers toi en te disant qu'elle était plus qu'ouverte à la possibilité d'être avec toi. Et vous vous êtes embrassées. Je crois qu'elle t'a embrassée, mais tu lui as bien rendu. Raconta-t-elle. Donc quand je me suis tournée je vous ai trouvées comme ça et j'ai bondit de suite pour vous séparer.

-Donc je n'ai pas couché avec? Souffla Jane, malgré tout incertaine.

-Non. Une fois que je vous ai séparées, je t'ai dis que c'était débile que c'était pas comme ça que tu allais améliorer les choses avec Maura. Expliqua Kara. et là t'as fondu en larmes, vraiment complètement. Emma a arrêté les photos, on a réglé et je vous ai ramenée. Finit-elle.

-J'ai pas couché avec elle. Soupira Jane comme soulagée.

-Non, tu ne l'as pas fais. Sourit sa meilleure amie.

-Par contre tu l'as bien embrassée. Intervint Kara. Et je te ferais remarqué que Maura est le genre jalouse et surtout un baiser c'est tromper pour elle. je pense que faut que tu en parles avec elle. Mais avant tu dois t'assurer qu'elle ne l'apprendra pas de quelqu'un d'autre. Remarqua-t-elle.

-Vous n'allez pas lui dire? Je veux dire je peux vous faire confiance, donc problème réglé. Argua Jane en les regardant tour à tour.

-Parce que tu penses qu'il n'y a que nous? Releva Kara, surprise, un sourcil arqué.

-Qui d'autres? Demanda l'italienne, les sourcils froncés, étonnée.

-Je sais pas, peut-être celle que t'as embrassée. Se moqua Emma en pointant le téléphone toujours allumé du doigt.

-Merde, oui. Faut que j'y aille. Bondit Jane.

-Douche et habillage avant. Remarqua Emma.

-Moi je vais au travail. Bonne chance. Fit la journaliste en embrassant rapidement la joue de son amie.

-On va au Central Perk avec Kara, rassure toi, on se retrouve là bas. Assura Emma.

Alors que l'italienne partait à sa douche, Emma entraina sa colocataire par le poignet pour quitter l'appartement.

-Em' je dois aller au journal. Argua Kara.

-C'est samedi, t'es absolument pas obligée et là je sens l'apocalypse arriver. Remarqua la garante.

-C'est ta manière de me dire que tu as besoin de moi? Demanda la journaliste avec un sourire.

-Oui c'est ça, donc la ferme et accompagne moi. Réclama Emma.

Sa colocataire gloussa, et abandonna l'idée d'aller au travail -ce qu'il aurait été mieux mais il est vrai qu'elle n'y était pas obligée- pour aller avec elle au Central Perk.

Jane passa la porte du café un peu plus tard, lavée, habillée mais avec toujours un immense mal de crâne. Elle essayait au mieux de l'ignorer vu qu'elle était dans des embrouilles assez importantes pour mettre sa vie et son histoire d'amour en péril. Alors quand elle entra dans le Central Perk, elle se précipita vers le comptoir, sans faire attention aux clients à qui était ou non dans le café, donc elle ne vit pas Regina, Lena et Maura installées dans le canapé, avec ses deux amies dans la confidence juste à côté. Elle ne vit personne, mais repéra Mia derrière le comptoir, faisant un café, et s'approcha pour prendre appui sur le dessus du comptoir.

-Mia, il faut que je te parle. Appela la détective.

-Jane! S'exclama la femme, ravie, en se tournant pour la regarder. Elle ne perdit pas une seconde et contourna le comptoir pour venir près d'elle et embrasser sa joue. Je suis contente que tu sois venue comme tu m'avais dis.

-Comme je t'avais dis? Releva Jane, surprise n'ayant évidement aucun souvenir de ça.

-Oui, hier après notre baiser tu m'as dis que tu passerais. Sourit Mia.

-Oui, alors à propos d'hier, j'étais un peu ivre, et tu dois savoir que-

-Je sais que tu embrasses à merveille. Argua la serveuse.

-Jane! S'exclama alors la légiste, se levant d'un coup.

Elle avait assisté à tout l'échange, la boule au ventre, mais l'information du baiser lui avait fait si mal que ce cri était sortit. Un cri plein de douleur, de haine et de peine. Elle n'arrivait pas à croire que Jane en avait embrassé une autre. Mia qui plus est. Elle la connaissait depuis un moment, la croisait souvent, elle était une collègue d'Emma, pas une personne de passage qui pouvait sortir de leur vie soudainement. Et Maura ne pouvait s'empêcher de penser que peut-être l'italienne avait un fantasme, une envie, de la serveuse depuis un moment. Et le regard paniqué et désespéré de Jane qui se posa sur elle quand elle la vit enfin n'arrangea pas les choses.

-Maura. Souffla l'italienne.

-Comment tu as pu? Marmonna Maura, serrant les dents pour ne pas pleurer, elle avait l'impression que son coeur, son corps, sa vie, tout se brisait.

-Maura. Répéta la brune en repoussant Mia sur le côté, comme si elle n'était même pas là, avant de s'approcher de la table basse, mais la légiste attrapa rapidement son sac pour partir. Maura! Appela-t-elle, désespérée. Maura je t'en prie.

-Non. Gronda la blondinette en partant vers la sortie.

La détective la poursuivit dans la rue, laissant leurs amies dans le café sous le choc. Et finalement les deux soeurs se tournèrent vers les deux blondes.

-Qu'est ce qu'il s'est passé hier soir? Gronda Regina.

-J'ai emmené Jane boire un verre parce qu'elle était déprimée après sa dispute avec Maur', qui s'était terminée sur une rupture à ce que j'ai compris. Expliqua Emma. Du coup on s'est retrouvées toutes les trois à boire.

-Trois? Releva Lena, son regard se posant sur sa petite amie.

-Je les ai rejointes après notre rencard, après que tu m'aies laissée devant chez toi. Rétorqua la journaliste. J'avais besoin d'un verre, seulement une fois au bar Jane avait déjà un bon coup dans le nez, Emma commençait à être pompette et je l'ai ai suivies.

-Jane était vraiment bourrée vers trois quatre heure. Enfin d'après les photos floues que j'ai faites. Parce que je ne me souviens pas vraiment de la fin de soirée. Jane se souvient pas de ce qui s'est passé après l'arrivée de Kara nous parlant de sa déprime, donc elle a finit vraiment torchée. Soupira Emma.

-Trop d'informations. Soupira la chef. Des-

-Déprime? Coupa la PDG le regard toujours posé sur la blondinette. K' qu'est ce qui s'est passé?

-Rien d'important, on en parlera je te le promets, mais là c'est les deux qui m'inquiète. Répondit la journaliste en allant s'asseoir dans le canapé pour passer un bras autour de la brune et l'embrasser. Plus tard, promis.

-D'accord. Soupira Lena en s'affaissant contre elle, une main sur sa cuisse. Donc des photos?

Emma attrapa son téléphone sur la table basse, pianotant dessus et le tendit devant les deux brunes. Ces dernières écarquillèrent les yeux en voyant cette image qui choquait chacune d'entre elle tour à tour.

-Efface là. Personne ne doit la voir, Maur' encore moins. Réclama la chef.

-Enfin elle le sait maintenant. Remarqua Emma, en s'exécutant tout de même.

-Il y a une différence entre le savoir et le voir. Voir cette photo pourrait lui faire beaucoup de mal. Qu'elle sache ce qu'il s'est passé, qu'elle soit en connaissance de la situation complète, c'est une chose importante et vitale, jamais je voudrais lui cacher quoi que se soit. Mais niveau image son cerveau doit en faire assez pour qu'on ne lui en impose pas une ultra réaliste. Expliqua Regina.

-Oui, t'as raison. J'ai effacé, c'est bon. Affirma la blonde avant de ranger son téléphone dans sa poche.

-Et maintenant on fait quoi pour les deux? Demanda Kara.

-Je ne sais pas. Qu'elle soit ivre et triste d'accord, mais comment elle en est arrivée à embrasser Mia? Interrogea Lena.

-Je crois que c'est une accumulation de choses et qu'on a pas vraiment aidé. Soupira la garante de caution.

-L'alcool à joué, plus elle était bourrée plus elle était persuadée d'avoir perdu Maura et d'être célib' du coup. Sauf que au début nous deux on essayait de lui dire que c'était pas fini, mais à force de boire aussi on était toutes déprimées pour des raisons personnelles qui ont fait que sobre on se soutient et se remonte le moral, mais ivre on a plus tendance à s'enfoncer dans notre peine les une les autres. Précisa Kara.

-Exactement. Et vers cinq heure, heure de la photo que je viens de supprimer, elle était super bourrée, super désespérée, mais je m'en souviens pas plus. Admit Emma.

-Moi si. Intervint la journaliste. Elle a seulement crié qu'elle était seule et libre en gros, Mia est venue et l'a embrassée. Je les ai séparées devant Emma morte de rire. Soupira-t-elle.

-T'es impossible toi! Disputa la chef en frappant la jambe de la blonde.

-Oh ça va, j'étais bourrée, j'ai pas réfléchi. En plus je ris pour tout quand je suis bourrée. Argua Emma.

-Je confirme. Souffla Kara. On a rien fait de mal, et Jane c'était juste une bêtise qu'elle a faite.

-Il faut qu'on aille voir. Remarqua la blonde.

-Non, on ne peut pas rentrer dans l'appartement alors qu'elles doivent être en train de se disputer. Refusa Lena.

-Comment on pourrait faire? Faut bien que je rentre chez moi? Demanda Regina.

-On monte, on écoute à la porte si on entend rien tu rentres, si y a personne on te suit. Proposa Emma.

Les trois femmes échangèrent un regard avant d'acquiescer.

À l'étage, elles avancèrent à tâtons, et se collèrent toutes à la porte d'entrée pour écouter. Elles voulaient entrer, voulaient tout savoir surtout pour s'assurer que le couple qui leur servait d'exemple amoureux -enfin avec celui d'Alex et Kelly- n'allait pas rompre et dans le même temps elles ne voulaient pas être intrusives, trop présentes dans leurs vies et surtout leur relation, donc elles étaient partagées entre le respect et la curiosité.

-Vous entendez quelque chose? Murmura Emma.

-Rien. Souffla Lena. K' chérie, tu entends quelque chose avec ton ouïe fine? Demanda-t-elle, mais elle ne reçu pas de réponse alors se redressa. Kara? Tu entends toujours tout.

-N..Non j'entends rien. Marmonna la blonde, droite, la fixant. T'as dis chérie.

-Non. Refusa la brune, bien qu'elle le savait.

-Si. Sourit Kara.

-Non. Tais toi. Réclama Lena en venant l'embrasser avant de se tourner vers leurs amies. Regina, vas y rentre.

Elles s'écartèrent et la chef ouvrit la porte passant la tête. Personne dans la pièce de vie. Alors elle s'approcha sans un bruit et n'entendit rien. Elle fit signe aux trois autres de la suivre dans la pièce et alors qu'elles étaient sur le point de s'installer, elles entendirent des voix venant de la chambre.

-Non Jane!

La voix de Maura raisonna, et inquiètes les quatre femmes dans le salon coururent dans la chambre de Regina qui ferma la porte avant d'entendre le couple arriver dans le salon. Elle regarda autour d'elle et réalisa alors que dans la panique elles s'étaient elles mêmes bloquées dans la chambre.

-Pas très logique ce choix. Soupira-t-elle.

-On va pouvoir savoir au moins. Murmura Emma.

La chef roula des yeux et au bruit suivant venant du salon elles se retrouvèrent toutes les quatre les une derrière les autres, l'oreille collée à la porte de la chambre.

-Maura. Supplia la brune en la suivant dans le salon.

Elles étaient juste elles deux dans l'appartement depuis un moment déjà. D'abord la légiste lui avait demandé de confirmer ce qu'elle savait déjà et Jane avait donc reconnu qu'elle avait embrassé une autre femme en précisant qu'elle était ivre. Maura avait perdu son calmer et dans un accès de rage avait attrapé la revue scientifique sur la table pour la rouler et frapper son bras. Puis elle lui avait hurlé sa colère et sa douleur et les deux femmes s'étaient retrouvées dans le silence pendant quelques minutes, effondrées sur le canapé, assises côte à côte sans contact. Puis soudainement Maura s'était levée pour aller dans sa chambre et la détective l'avait suivie, voulant un mot, un geste quelque chose. Mais la femme s'était contentée de se changer, retirant le haut moulant pour mettre un pull. Elles n'avaient pas entendu leurs amies entrer, parce qu'à cet instant Jane lui avait dit qu'elle était désolée et s'était approchée pour l'enlacer, collée à son dos, et Maura avait essayé mais après quelques secondes elle avait explosé et l'avait poussée en repartant vers le salon.

-Je ne peux pas Jane. Gronda la blonde en se plantant au milieu de la pièce, devant la table basse.

-J'ai fais une bêtise Maur', j'étais bourrée et crois moi je ne suis pas prête de recommencer à boire comme ça ni à agir aussi stupidement. Assura la brune en s'approchant.

-Jane. Non. Souffla Maura.

Et pendant des heures les deux femmes passèrent des cris aux paroles douces, aux larmes dans les excuses, aux soupirs dans les explications sur la douleur ressentie. Elles passèrent ce temps à essayer de s'expliquer, de se faire pardonner, de s'en vouloir mais n'y arrivant pas vraiment, tout s'embrouillait, tout passait d'extrêmes à d'autres. Elles finirent par se laisser tomber dans le canapé en fin de journée, une ne réalisant pas que la journée avait commencé aussi tardivement et n'était qu'un enchainement de problèmes, alors que l'autre avait passé sa matinée à essayer de savoir comment parler avec celle qu'elle aimait pour revenir sur les propos échangés la veille.

-Maura, je t'en supplie, laisse nous une chance. Souffla l'italienne, la tête écroulée dans le coussin du canapé.

-Je ne peux pas Jane. Marmonna douloureusement Maura, se levant une fois de plus.

-Maura, j'ai fais une monstrueuse erreur, je le sais. Mais j'étais bouleversée et on avait rompu, ou mis nous en pause, je ne savais plus où j'en étais et j'ai fais n'importe quoi. Fit Jane en se redressant sur ses pieds. Mais je t'aime plus que tout Maura, je ferais n'importe quoi pour toi, tout ce que tu veux, mais je t'en prie on ne peut pas se quitter. Elle posa ses mains sur les joues de son amante, tenant son visage en coupe. Je t'aime tellement. Murmura-t-elle en venant presser tendrement ses lèvres sur les siennes.

-Arrête Jane! Ce n'est pas en m'embrassant que ça effacera ce que tu as fais! S'exclama la blondinette en la repoussant. Ça ne se passe pas comme ça! C'est pas si simple! S'écria-t-elle.

-D'accord. D'accord. Souffla Jane.

Il y eut un silence, Maura se pinçant les lèvres pour ne pas craquer ni pleurer. Elle regarda autour d'elle une seconde, puis posa son regard sur la femme face à elle.

-Il vaut mieux que tu t'en ailles. Murmura-t-elle.

-Quoi? Fit la brune, n'en revenant pas.

-Je crois que tu devrais t'en aller. Répéta difficilement Maura.

-Attends, non, on a toujours dit que nous deux ensemble on pouvait tout surmonter. Il doit y avoir un moyen. S'empressa de reprendre Jane en attrapant sa main, essayant d'être le plus proche d'elle possible sans non plus aller trop loin et tout risquer encore plus. Je n'arrive pas à envisager, je ne peux pas imaginer ma vie sans toi. Sans te voir, te toucher, voir ton visage, sentir ton coeur battre. Argua-t-elle, la voix tremblante d'émotions et de larmes.

-Je ne peux pas Jane. Ce que tu as fais à tout changé. Je pensais que tu étais une personne qui ne me ferait jamais de mal. Jamais. Et maintenant...Sous entendit la femme, serrant des dents, fermant les yeux, déglutissant. Je n'arrête pas de t'imaginer avec elle. Tu auras beau dire tout ce que tu veux ça...ça à tout changé Jane. Tout. Insista-t-elle en reculant plus, sortant de son contact. Pour toujours.

-Ça ne peut pas s'arrêter comme ça. Pleura la détective.

-Je...Je ne vois pas ce qu'on peut faire d'autre. Souffla Maura, brisée.

Elles restèrent immobiles, face à face, les larmes perlant sur leurs joues, se regardant droit dans les yeux, Maura arrêtant d'essayer de lui pardonner alors que Jane comprenait qu'elle ne pourrait rien dire qui arrangerait tout maintenant. Alors elle recula et ouvrit la porte, se tournant à la dernière seconde.

-Je t'aimerais toujours, quoi qu'il arrive. Fit-elle.

Elle quitta l'appartement, laissant Maura s'effondrer de tout son long sur le canapé.

Dans la chambre, les quatre femmes étaient immobiles depuis un moment, laissant tomber une larme sans un bruit. Elles venaient de passer les dernières heures à essayer de s'occuper, de faire passer le temps tout en écoutant par moment par la porte pour savoir ce qu'il se passait. Quand après de nombreuses minutes sans bruit après la porte claquée, rien n'arriva, Regina regarda ses amies.

-On fait quoi nous? Demanda-t-elle en regardant les autres.

-Si on sort maintenant elles sauront, ou juste Maura vu que si j'ai bien entendu Jane est partie. Remarqua Kara.

-Oui, elles ont rompu on devra bien l'apprendre à un moment. Ajouta Lena.

-Putain ça va être tellement le bordel. Jura Emma en allant vers le lit.

-Emma. Soupira la chef.

-Quoi?! S'exclama la blonde, en essayant quand même de garder la voix basse pour ne pas se faire remarquer. Vous le savez comme moi que ça va être insupportable pendant des jours avec leur séparation. On va marcher sur des oeufs en permanence, ça va être l'horreur. On ne fera rien, ne partagera rien toutes les six, on réfléchira beaucoup trop aux choses à ce qu'on peut dire ou non. Soupira-t-elle.

-Je pense qu'elle a raison. Ça va être long et hyper complexe. Souffla la journaliste.

-Mais ce sont nos amies, alors on va tout faire pour elles deux, séparément et ensemble, que se soit une relation amoureuse ou amicale qu'elles vont reconstruire quand elles seront prêtes. Argua Regina. Donc on va sortir, moi je m'occupe de Maura, Emma de Jane, et vous vous avez qu'à vous parler, votre rencard de ce soir est un peu mort là mais aller vous parler. Réclama-t-elle avant de se tourner vers la porte.

Elle l'ouvrit et elles trouvèrent Maura assoupie, le visage marqué par les larmes. Regina vint près d'elle, pour s'en occuper, alors que les trois autres femmes sortaient. Dans le couloir, Emma soupira en fermant la porte.

-Vous deux si vous vous séparer, je vous tue. Gronda-t-elle.

Kara gloussa et pressa un baiser sur sa joue avant de la laisser partir. Elle se retrouva alors seule avec la PDG qui passa ses bras autour de ses épaules, avant de mettre une mèche blonde derrière son oreille.

-Tu étais triste hier? Demanda Lena.

-Pas ici. Je ne veux pas en parler entre deux portes. Refusa Kara.

-Chez moi? Demanda la brune.

-Chez toi. Acquiesça la blonde.

Elles lièrent leurs mains et partir ensemble de l'autre côté de la rue pour aller chez la PDG.