Salut salut ! Comment ça va ?
Ci-après, un chapitre un poil plus long que les précédents avec beaucoup d'action pour déconnecter un peu du monde réel. Je sais pas vous, mais moi, c'est ma bulle d'air.
Sinon, j'ai profité des jours fériés et du pont pour écrire un chapitre entier. Un seul, mais un bien long. Aussi, je sais à présent que cette histoire devrait comporter 40 chapitres. En tout cas, c'est le plan. Mais bon, je déborde souvent. Seul l'avenir nous le dira, alors tenez bon.
Bonne lecture !
Chapitre 29
Nous entendîmes des hurlements alors que nous étions en pause déjeuner. Des cris facilement identifiables. Comme des voix amplifiées et déformées par magie, qui envahissaient les tympans et figeaient les os. Des hollows.
Je me levai précipitamment, la main déjà posée sur la garde d'Awa et à l'affût, guettant déjà le hollow qui apparaîtrait entre deux troncs, lorsque le shinigami qui m'accompagnait posa tranquillement la main sur mon épaule. D'un signe de tête, il me désigna nos trois collègues soigneurs, un peu à l'écart. Je remarquai alors leurs regards inquiets, leurs mâchoires crispées.
-Nous devons rester près d'eux, Jyuukai-dono, me rappela Yasahiro.
Je hochai la tête en reprenant mes esprits. Un nouveau hurlement fit tressaillir les soigneurs. Après un rapide coup d'œil, Yasahiro et moi nous rapprochâmes de nos protégés pour les rassurer. L'un d'eux, le plus jeune, avait la main serrée sur son asauchi. C'était sa première mission.
-Jyuukai-san ! Yasahiro-san ! Que se passe-t-il ? demanda le plus gradé d'entre eux. Yasahiro répondit :
-L'attaque vient visiblement du Sud, dans la forêt, à la frontière des districts 75 et 73. Sato-san s'y trouve déjà avec son escouade. Les responsables du district 75 aussi. Je vais tenter d'établir une voie de liaison. En attendant, nous devons suivre le protocole habituel. Tenez-vous prêts à accueillir les blessés éventuels et, en attendant, restez discrets.
Les soigneurs hochèrent la tête, et je me sentis instantanément rassurée par le sang-froid et le professionnalisme de mon collègue. C'était un treizième siège à la sixième division en poste depuis plusieurs décennies, rôdé à ce type de missions.
Des cris plus proches retentirent. L'air était chargé du reiatsu malsain de ces créatures. Je sentis la chair de poule se former sous mon uniforme. Je me concentrai brièvement sur leurs présences : il y en avait une dizaine ! Heureusement, je reconnus la présence spirituelle de mes camarades, d'un niveau régulier. La patrouille de garde en ville avait visiblement rejoint celle de mon troisième siège. L'équipe du district 75 se battait non loin. La situation semblait sous contrôle.
Je retrouvai mes perceptions habituelles et Yasahiro me sourit.
-Alors ? demanda-t-il d'un air satisfait.
-Alors quoi ? m'étonnai-je.
-Qu'as-tu ressenti ?
-La présence de dix hollows de première, peut-être certains de deuxième catégorie, au Sud. Pas de Gillian. Comme tu l'as dit, Hosuro-san s'y trouve avec son équipe. Ceux qui étaient en ville les ont déjà rejoints. Ils sont en train de les éloigner de la ville, et de nous, au Sud-Est, en direction d'Inuzuri. Ils se dirigent vers le groupe mené par Sentarô-san de la treizième, je crois. Il ne semble pas y avoir de blessés.
-Merci pour votre rapport soldat, me singea-t-il en faisant un salut militaire. Plus rapide et efficace qu'un sort de kido ! termina-t-il avec un clin d'oeil.
Je me sentis rougir malgré moi. Yasahiro était un blagueur en toutes circonstances. Je lui enviais cette capacité.
-Je, bafouillai-je, vous pouvez vérifier, je ne -
Il me donna un coup de coude.
-On avait dit qu'on se tutoyait, non ?
-Oui, pardon.
-Cesse de t'excuser. Tu as très bien fait. C'est même pour ça que tu es ici. Un sort de liaison aurait pu attirer ces bêtes-là. Nous sommes en sécurité pour le moment, et c'est tant mieux. Restons vigilants et protégeons nos collègues de la quatrième. C'est notre mission.
-Hai ! Devons-nous nous rapprocher du lieu des combats ?
-Pas tant que les choses se corsent ou que les combattants s'éloignent à plus de vingt shunpos.
Je pris une grande inspiration et tachai d'expulser l'air de mes poumons le plus lentement possible. Tout allait bien. La situation était sous contrôle. Il n'y aurait pas de blessés. Cette mission n'avait rien à voir avec ma première, quand Yû avait été… non, ce n'était pas le moment d'y penser. De toute façon, Yû était resté au Seireitei.
Nous attendîmes tous les cinq ensemble, guettant le moindre signe ou bout de membre d'un hollow, ou encore l'arrivée de blessés. Nous avions abandonné notre déjeuner. De toute façon, j'avais l'appétit coupé à cause de tous les reiatsu que je ressentais. Les minutes passèrent, et petit à petit, les reiatsu des hollows diminuèrent en intensité. Les soigneurs avaient déjà préparé leurs outils et monté quelques tentes si nécessaire.
Des shinigamis apparurent, dont Sato-san. Il soutenait un blessé léger, tandis que deux autres shinigamis portaient un shinigami inconscient. Nous nous approchâmes.
Le premier avait une déchirure peu profonde à la jambe, mais qui saignait abondamment. Le plus jeune des soigneurs le prit immédiatement en charge. Les deux autres s'occupèrent du shinigami évanoui, qui, après un gros coup, avait volé dans les airs jusqu'à s'effondrer sur un arbre, où il avait pris un autre coup sur la tête. J'espérais que sa vie n'était pas en danger.
Le cinquième siège nous fit son rapport :
-Les hollows apparus dans la forêt ont presque tous été éliminés. J'ai laissé l'escouade citadine sur place, ils s'occupent des deux derniers. Aucun signe de hollow en ville. Cependant, nos collègues au district 75 n'en ont pas fini avec les leurs. Sentarô-dono m'a contacté par une voie de liaison, ils ont besoin de renforts. Jyuukai-san, tu viens avec moi. Yasahiro, je vous laisse avec les blessés, les soldats garderont le campement sous vos ordres.
Après un "hai!" commun, j'emboitai le pas de Sato tandis que Yasahiro s'occupait des arrivants.
-Déplaçons-nous en shunpo. Donne le rythme, je te suis.
J'obéis. Nous en aurions pour pas plus de cinq minutes, aussi je mis le paquet. Ma grande réserve de reiatsu me le permettait et, depuis mon passage à la quatrième et la libération des chaînes d'Awa, je ne cessai de m'en découvrir toujours plus. Et puis, je voulais arriver le plus vite possible. Quelques secondes de différence pourraient tout changer sur l'issue des combats. Comme à chaque situation d'urgence, une boule se forma dans mon ventre. Etais-je vraiment le shinigami le plus adapté pour seconder le cinquième siège ? Je me demandai rapidement pourquoi Sato-san m'avait demandé de le suivre, et pas Yasahiro, qui était plus gradé. J'en fis part à mon zanpakuto, qui analysa :
Parce que Yasahiro a plus d'expériences du combat, c'était à lui de rester avec de simples soldats. Il saura prendre des décisions rapidement et efficacement.
Tu as sûrement raison. Je n'aurais pas pu tenir ce rôle.
Aussi, tu travailles très bien en équipe.
Le compliment d'Awa me rasséréna quelque peu. Nous approchions, et je sentais de plus en plus de reiatsus de hollows. Trop, de reiatsus de hollows. Je jetai un œil au cinquième siège, qui l'avait senti également. Il me fit un petit signe de tête, et j'accélérai encore plus. Nous arrivâmes rapidement à la frontière commune des districts.
Sato m'arrêta d'un geste avant d'arriver sur le champ de bataille.
Il y avait presque autant de hollows que ce qu'il y avait de shinigamis. Même s'il s'agissait de catégorie une, donc de petits hollows, leur nombre était en train de submerger nos collègues, qui avaient du mal à s'organiser. De plus, je voyais plusieurs blessés à terre, qui étaient protégés tant bien que mal. Pas de soigneurs en vue. Je sentis mon coeur s'accélérer et m'empêchai de chercher une tête rose.
-Sato-san, Jyuukai-san !
Le troisième siège de la treizième division, Sentarô Kotsubaki, venait d'apparaître devant nous.
-Nous vous écoutons.
Sato devait presque crier tant les combats étaient bruyants. Sentarô en fit autant.
-Mon groupe a été attaqué par plusieurs hollows de catégorie une et deux il y a une quarantaine de minutes. Nous avons vite été rejoints par les autres soldats et avons pu occire tous les hollows.
Sato fit une grimace peu engageante. Quant à moi, j'avais peur de comprendre.
-Nous avions à peine terminé que d'autres hollows sont apparus à travers un garganta. Le même nombre que précédemment. Bien sûr, nos soul pager n'ont pas bipé, et nous n'avons aucune nouvelle du Seireitei. Nous avons été pris au dépourvu. Nos soigneurs se sont rapidement éloignés avec les blessés. Nous avons dû nous séparer en deux groupes. Certains hollows les ont poursuivi. Plusieurs gradés sont avec eux, et leurs reiatsus sont stables. J'ai besoin de vous ici. Restez en binôme, et prêtez main forte aux soldats immobilisés.
Mon cinquième siège hocha la tête, et nous plongeâmes immédiatement dans le combat. Sans avoir besoin de nous concerter, nous nous dirigeâmes vers le groupe de shinigamis qui protégeaient les blessés. Revigorés par notre arrivée, les shinigamis combattirent avec ardeur.
En quelques minutes, la deuxième vague de hollows fut stoppée. Une fois fait, nous nous dirigeâmes vers les blessés, heureusement légers, pour les emmener au campement de Sentarô-san. Il n'y avait trace de Kandi nulle part. J'en déduisis qu'elle était avec le groupe des soigneurs. Je sentis la boule d'angoisse dans mon ventre se détendre un peu. Personne n'est mort. Tout va bien. Kandi va bien. Tout va bien se pa-
Un bruit de déchirure au dessus de ma tête me fit lever les yeux tandis que Sato hurlait :
-Jyuukai-san, ATTENTI-
Sans réfléchir, j'attrapai les manches des deux shinigamis à mes côtés, et je disparus avec le shunpo le plus rapide de ma courte vie de shinigami.
Je réapparus à moins de cent mètres, alourdie par mes fardeaux. Là où je me tenais quelques secondes auparavant était tombé un Menos Grande. Il n'attaqua pas, l'air hébété. Horrifiée, je levais les yeux. Je sentis les petits cheveux sur ma nuque se raidir. D'autres arrivaient.
Plus terrifiant encore, je vis un autre garganta s'ouvrir plus loin dans le ciel, au Sud. Et encore un autre, à l'Ouest. Juste au-dessus de nos groupes de soigneurs.
Sentarô hurla des ordres. Je vis Sato entailler légèrement son bras avec son zanpakuto pour établir une voie de liaison avec le Seireitei, et appeler des renforts en urgence. Les shinigamis étaient déployés dans tout Rukongaï, il y en avait forcément proches de nous qui pourraient nous rejoindre rapidement. Du moins, je l'espérais.
J'étais chargée d'éloigner les blessés du champ de bataille avec deux autres shinigamis, puis de revenir me battre. J'obéis sans discuter et nous nous exécutâmes avec les soldats qui m'accompagnaient pour porter les hommes et la femme inconscients. Il était hors de question de nous diriger vers la ville et d'y attirer des hollows. Ce serait le chaos. Nous trouvâmes rapidement un coin de la forêt sans âme qui vive, et nous y déposâmes les blessés. L'un d'eux saignait beaucoup de l'avant-bras. Je déchirai son shihakusho pour découvrir la profonde entaille. Merde. Mes connaissances en médecine étaient maigres, mais nous devrions faire avec. Si seulement j'étais capable de reproduire le miracle que j'avais effectué avec Yû… Mais je n'avais pas encore travaillé cet aspect-là de mes pouvoirs avec Awa. Avec Gin, nous nous étions concentrés sur le développement de mes attaques offensives et défensives. La frustration me fit grincer des dents. Ce n'était pas le moment de ruminer. Je fis un bandage au blessé pour stopper le saignement, en prenant soin de ne pas trop serrer. Si les secours n'arrivaient pas rapidement, il se viderait de son sang. Je retins un juron. Je lançai un kido pour cacher leur signature spirituelle, et nous partîmes vers le champ de bataille.
Moins de deux minutes plus tard, allégés, nous étions de retour. Les shinigamis s'étaient organisés pour éloigner les Menos et les isoler, puis pour les tuer à plusieurs contre un. Heureusement, leur puissance n'égalait pas leur bêtise, et ils n'étaient pas nombreux.
Je repérai Sentarô, en train de se démener non pas contre un, mais deux Menos. Je fis signe aux deux soldats à mes côtés, et nous le rejoignîmes d'un bond.
-Voie de la destruction trente-trois : Sôkatsui ! m'écriai-je dès que j'eus posé le pied au sol.
L'explosion désorienta les Menos, et l'un deux, attiré par mon empreinte spirituelle toute fraîche, se dirigea vers moi, tandis que l'autre jetait toujours son dévolu sur le troisième siège de la treizième division.
Bien entraînés, les soldats qui m'avaient accompagné me suivirent, continuant d'attirer le Menos, de le distraire par des petites piques qui le rendaient fou. Quant à moi, j'évitais ces Cero, n'osant les contrer, et je me préparai à libérer mon shikaï dès que nous serions assez éloignés. Je n'osais pas m'en servir avec autant de personnes aux alentours.
Sentarô finit par prendre l'avantage sur son Menos, et brisa son masque sans même utiliser son shikaï. Si j'en avais eu le temps, j'aurais été impressionnée.
Sitôt fait, le troisième siège se précipita pour nous aider.
-Il faut aller aider les autres ! cria-t-il.
Je lui lançai un regard d'incompréhension.
-Où sont les renforts ?
Sentarô jeta un Shakahô retentissant, qui sonna le Menos quelques instants. Il ordonna aux soldats d'aller soutenir les autres, puis se tourna vers moi :
-Tout Rukongaï est attaqué Jyuukai-san. Il y a même des Gillian dans les districts 50. Si nous réussissons à avoir des renforts, ils viendront du Seireitei. Mais nous sommes loin, et nous ne sommes pas prioritaires. Nous ne pouvons pas compter sur eux.
-Quoi ?!
-Nous devons nous débrouiller seuls. Alors maintenant, nous allons défoncer ce Menos, puis nous allons aider les deux groupes de soigneurs. Ils sont à dix kilomètres, dans la forêt.
La situation était catastrophique. Une attaque sur tout Rukongaï ? Mais depuis quand les hollows étaient-ils aussi organisés ? Depuis quand pouvaient-ils planifier une attaque, tous ensemble ? Et que faisaient les Capitaines ?
Le Menos préparait un de ses énormes Cero dévastateurs. Comme il n'était pas très intelligent, il avait encore changé de cible, et visait le troisième siège qui l'avait attaqué. Sentarô l'évita d'un simple shunpo, et le Cero se perdit dans la forêt, déchirant plusieurs arbres sans nous atteindre.
-Distrais-le, je m'en occupe, m'ordonna le gradé.
Je hochai la tête, et lançai plusieurs sorts de kidô qui occupèrent le Menos Grande qui ne savait plus qui attaquer. Je le blessais sans relâche, ou plutôt tentait. Son hierro était si dur que mes sorts avaient peu d'effets sur lui, et je ne pouvais pas l'approcher au risque de compromettre la stratégie du lieutenant. Heureusement, j'étais assez rapide pour l'éviter à chaque fois, et je faisais en sorte de m'éloigner de plus en plus dans la forêt pour protéger mes camarades. Le Menos ne vit pas Sentarô venir, et ce dernier lui fissura puis trancha son masque en deux avec un puissant coup de son zanpakuto.
Le troisième siège se réceptionna au sol en soufflant. Il n'avait que des estafilades de ses précédents combats, mais nous combattions depuis plus d'une heure. Je sentais que l'adrénaline ne faisait plus effet dans mon corps depuis un long moment. Mais Sentarô se redressa bien vite et il cria ses ordres comme si de rien n'était. Je vis Sato lui répondre en hochant la tête. Les soldats s'étaient regroupés pour éliminer les deux Menos restants. Ils étaient assez nombreux pour s'en sortir.
Sentarô me fit signe et nous partîmes rejoindre les groupes de soigneurs. Le trajet ne nous prendrait que quelques shunpos. Mais cela suffit à ce que la panique me prenne. Je n'arrivais plus à être en mode automatique. Toutes mes pensées étaient tournées vers mon amie. En superposition des arbres, des images d'horreur apparaissaient devant mes yeux, avec des détails terrifiants. Kandi blessée, Kandi inconsciente, Kandi morte… Impossible de me contrôler. Ma capacité de perception des reiatsu m'échappa lorsque je tentai de repérer le sien et ma panique monta d'un cran. Je n'arrivais pas à me concentrer, tout était flou. La bile me monta à la gorge. Allais-je être capable de me battre dans cet état ? Là où j'avais su garder mon calme et mon sang-froid en plein combat, celui-ci avait totalement disparu à la seconde où je m'étais laissé aller à songer à mon amie. Dans mon esprit, Awa m'enjoignait à rester calme. Mais ses tentatives pour me rassurer étaient vaines. Je connaissais déjà tous ses arguments : oui, Kandi était très forte au combat, elle avait plus d'expérience contre les hollows, elle était plus gradée… Mais en pleine bataille, il ne s'agissait pas que d'expérience, mais aussi de chance. Ou de malchance. Être au mauvais endroit, au mauvais moment. Je l'avais déjà vu, déjà vécu. L'image des restes de ma maison calcinée, le foulard d'Akiko dans mes mains apparurent devant mes yeux comme si j'avais remonté le temps. Bien malgré moi, les larmes montèrent. Je m'essuyais les yeux en grognant.
Nous étions presque arrivés et Sentarô posa la main sur mon bras pour m'arrêter.
-Première grosse mission ? demanda-t-il d'un air concerné.
-Deuxième, lâchai-je plus faiblement qu'escompté.
-Vraiment ? Vous vous en sortez à merveille, Jyuukai-san.
-Merci.
Le lieutenant posa ses deux mains sur mes épaules et me secoua brusquement, me faisant immédiatement revenir sur terre, et ponctua chaque phrase d'une secousse renouvelée :
-Alors, reprenez-vous, bon sang ! Nous faisons face à une attaque d'envergure. Ce n'est pas le moment de merder. J'ai besoin de vous au maximum de vos capacités ! Ne pensez qu'à la bataille à venir, le reste ne compte pas. Me suis-je bien fait comprendre ?
-H- hai !
Il repartit sans m'attendre, et je m'élançai derrière lui. Je me serais donné des baffes. J'étais tellement angoissée qu'il s'en était aperçu immédiatement. ça affectait même mes pouvoirs. Quelle idiote je pouvais être ! M'inquiéter à ce point n'aiderait ni le Gotei, ni Kandi. Et encore moins moi-même. Nous fonçâmes pour rejoindre nos amis et collègues sans attendre, et je me concentrai sur la bataille à venir.
Nous arrivions lorsqu'un énième garganta s'ouvrit en plein milieu de la clairière où se trouvaient les shinigamis. De nouveaux hollows apparurent. Je n'étais même plus surprise.
Sentarô et moi échangeâmes un regard convenu. Il fonça directement sur les nouveaux hollows qui tentaient d'acculer les shinigamis, tandis que je me précipitai vers mes collègues.
Je fus accueillie par le regard soulagé de Kandi et celui surpris de Rurori Name. Bordel, j'avais oublié son existence à celui-là. Un rapide coup d'œil, et je repérai Yasahiro avec les soigneurs. Il était inconscient, et son bras formait un angle bizarre. Les autres blessés tenaient debout tant bien que mal. Même les soigneurs avaient sorti leurs asauchis de leurs fourreaux. Et les hollows ne cessaient d'essayer de les attaquer. Les shinigamis défenseurs, postés en cercle autour de ceux affaiblis, n'avaient aucun répit.
-Hana, protège les blessés et ceux de la quatrième au maximum avec Rurori-san. Je vais seconder Sentarô-san pour éloigner les hollows, ordonna mon amie.
-Je viens, annonça Rurori Name d'un ton sans réplique.
-Non, tu restes, répondit lentement mais fermement mon amie.
Je remarquai ses sourcils froncés, une certaine lueur dans ses yeux, la sueur qui coulait sur ses tempes. Elle était excédée.
-Vous avez besoin de ma force ! insista le douzième siège de la sixième division.
Je n'en croyais pas mes oreilles. Il discutait les ordres. En pleine situation critique.
-J'ai besoin que tu protèges ceux qui en ont besoin. Maintenant, je vais combattre avec mon troisième siège, sans que tu nous gênes, cracha-t-elle sans plus cacher son humeur.
Rurori accusa le coup et serra les dents, mais ne répondit plus. A la place, il se tourna vers moi et me jeta un regard noir. Comme si j'étais responsable de sa connerie.
Garde ton sang-froid Hana.
Kandi éloignée, nous resserâmes les rangs autour de nos protégés. Elle et Sentarô formaient une équipe formidable, éliminant les hollows rapidement et efficacement, en économisant leurs mouvements. Le fruit de leur entraînement au sein d'une même division était visible et redoutablement efficace. Nous aurions pu prendre l'avantage, et nous éloigner. Seulement, le garganta restait inlassablement ouvert, et pour un hollow disparu, un autre le remplaçait instantanément, comme s'il n'attendait que ça. Comme s'il savait. Le sabre au clair, je plissais les yeux en observant le garganta qui ne se fermait pas. Normalement, il ne s'ouvrait que pour le passage des hollows. Ce n'était pas une porte que l'on pouvait laisser ouverte sans effort.
-C'est trop étrange, murmurai-je pour moi-même.
A ma gauche, Rurori se tourna vers moi en me jugeant de toute sa hauteur.
-De quoi tu parles ? s'intéressa-t-il finalement.
-Pourquoi les hollows descendent-ils un par un et pas tous d'un coup ? C'est comme envoyer soldat après soldat au casse-pipe. S'ils venaient tous, ils seraient sûrs de nous avoir.
-Parle plus fort, ils t'ont pas entendu, grogna–t-il.
Je levai les yeux au ciel.
-Je me questionne sur la raison de leur stratégie. Leur véritable but.
-Les hollows n'ont pas de stratégie, petite fleur. C'est des hollows.
Comme pour le contredire, un second garganta s'ouvrit à quelques mètres seulement. Un adjuchas en tomba. Plus petit que ses congénères, il avait également une forme plus humanoïde. Excepté sa tête. Son masque en forme d'enclume lui donnait un air de démon raté, dont les cornes n'auraient pas fini de pousser. A cause de sa forme particulière, ses yeux étaient éloignés l'un de l'autre. Le reste de son corps prêtait moins à sourire : ses membres étaient très musclés en plus d'avoir une longue queue épaisse. Il transpirait la force. Son trou de hollow se situait à la place de la gorge. Une odeur de pourriture était arrivée avec lui, que je pouvais sentir de là où je me tenais, et qui se mariait parfaitement avec sa couleur gris cendre. L'adjuchas observa le combat mené par Sentarô et les autres contre les hollows de bas étage tandis que les deux garganta se fermaient enfin. Il avait l'air satisfait. Puis il se tourna vers nous. Un sourire plein de dents se forma sur son affreuse gueule. Sa bouche ainsi déformée soulevait son masque, c'était terrifiant. Et il chargea.
J'aperçus Kandi dans le coin de mon champ de vision se précipiter pour l'intercepter. Mais elle fut renversée par l'un des bras d'une longueur démesurée du hollow qui la poursuivit, vite rejoint par un autre. Ils l'encerclèrent. Ils l'avaient empêchée de nous rejoindre.
-Dispersion ! cria Rurori.
Je jetai un œil derrière moi pour voir si tous les soigneurs avaient pu partir et, surtout, prendre Yasahiro avec eux. Ce furent les secondes de trop. L'adjuchas arrivait devant moi. Il leva le bras et des griffes sortirent de sa main se dirigeant droit sur mon ventre.
-8e technique d'immobilisation : seki !
Mon bakudô lancé précipitamment et sans incantation ne fit que la moitié de son effet. Le bouclier en forme de demi-lune repoussa efficacement les griffes mais n'étourdit pas mon adversaire. S'il fut surpris, il n'en montra rien et changea ses appuis avant d'attaquer directement en tournant sur lui-même. Je bloquai la queue puissante de ma lame mais ne put éviter la balayette qui me déséquilibra.
Je tombai sur le côté et fit immédiatement une roulade en arrière pour m'éloigner de l'adjuchas. Ce dernier me fixait. Rurori apparut près de moi.
-Qu'est-ce que tu fous ? s'insurgea-t-il.
-Je n'ai pas pu l'éviter, expliquai-je en tentant de garder mon sang-froid.
-Retourne avec les autres, je m'en occupe.
Je lui lançai un regard incrédule.
-Tu ne t'en sortiras pas tout seul.
Il me lançait un regard courroucé lorsque l'adjuchas prit la parole de sa voix déraillée, le bras tendu vers Rurori.
-Toi…. non.
Son bras se décala lentement sur la gauche, comme s'il préparait un tir.
-Toi, en revanche, tu es très appétissante….
Il fonça vers nous. Sans que nous puissions réagir, il envoya valser le shinigami d'un coup de bras puissant, comme on repousse un vulgaire insecte. Rurori plana sur quelques mètres et tomba au sol avec fracas. Je n'eus pas le temps de vérifier comment il allait, que le hollow tentait de m'éventrer à nouveau. Je me baissais pour l'éviter et lançai ma jambe vers ses côtes. Il ricana et bougea à peine. Il avait encaissé le coup sans difficulté. Je m'éloignai avec un shunpo rapide.
Un petit tour d'horizon m'apprit que je ne pourrai pas compter sur mes collègues. Les soigneurs et les blessés avaient disparu de mon champ de vision, Sentarô combattait plusieurs hollows à la fois. Kandi était toujours encerclée d'ennemis. Rurori nous regardait alternativement, Kandi et moi. Puis il alla lui prêter main-forte, me laissant à mon sort.
Ce connard m'avait abandonnée. Tant pis, je n'avais pas le temps d'aller lui faire la leçon. De toute évidence, je ne pouvais pas compter sur lui.
Je poussai un cri de rage, et continuai de m'éloigner de l'adjuchas. Lequel cessa rapidement de sourire, tant ma stratégie de fuite l'agaçait. Mais je n'avais pas le choix. Il avait l'air de préférer le corps à corps, et c'était justement ce qui me faisait défaut. Je n'aurai aucune chance sans libérer mon shikaï.
Une fois éloignée de plusieurs centaines de mètres, je me retrouvai à nouveau dans la forêt. Je m'étais arrêtée, et l'adjuchas en avait fait de même. Il me jaugeait du regard. L'intelligence qui y brillait me terrifiait.
-Tu as préféré t'éloigner de tes petits amis, shinigamie ? Quelle surprise me réserves-tu ?
Sa voix me fit frissonner. Je lui trouvai un air de plus en plus humain, et cette pensée m'étonna. Quelle sordide idée.
Je n'entendais plus que le bruit de ma respiration précipitée. Il n'y avait aucun autre bruit dans la forêt. Les animaux étaient tous partis.
-Pourquoi attaquez-vous le Rukongaï ? répliquai-je vainement.
Un sourire tout en canines me répondit. L'adjuchas attaqua.
Mais il ne m'aurait pas une troisième fois.
-Eclate, Bakuhatsu-tekina awa ! criai-je en laissant exploser mon reiatsu.
Aussitôt, mon arme devint transparente et plus courte, tandis que des centaines de bulles apparaissaient autour de nous. Elles flottaient et se laissaient porter doucement au rythme d'un vent imperceptible.
L'adjuchas n'avait pas fait cinq mètres que plusieurs bulles éclatèrent bruyamment juste devant lui. Il poussa un cri rauque et fut violemment repoussé par l'explosion. Je l'entendis se cogner contre plusieurs arbres et ne put empêcher un sourire d'apparaître sur mon visage. Face à la résistance dont il avait fait preuve contre mes sorts d'attaque, je craignais que mon pouvoir ne soit pas assez puissant.
Pff, sottises. Tu n'en es même pas à ton maximum. Reste concentrée Hana, on peut l'avoir. Mais fais vite.
Awa avait raison. J'avais utilisé beaucoup de reiatsu depuis le début des attaques et la libération de mon shikaï en avait utilisé une grosse partie. Il fallait que je termine ce combat tant que j'avais l'avantage.
L'adjuchas se releva lentement avec un rictus mauvais. Une partie de son cou et de son bras droit étaient brûlés. Il y avait également des traces noirâtres sur son masque. Le reste de son corps était malheureusement parfaitement intact. Les arbres qu'il avait rencontrés étaient presque déracinés.
Je me remis immédiatement en position d'attaque, mes bulles toujours autour de lui. Elles étaient comme des petits points lumineux de reiatsu qui clignotaient dans mon esprit et que je pouvais contrôler à ma une par une bien sûre, il y en avait trop, mais par petits groupes. Il me suffisait d'être assez concentrée, et elles obéissaient immédiatement. Mon entrainement prouvait enfin son efficacité.
-Je vais adorer te dévorer, gronda l'adjuchas.
Mais son expression exprimait surtout de la colère. Il tenta un pas de côté pour me tromper et, aussitôt, plusieurs bulles explosèrent. Il sauta pour leur échapper, mais mes bulles étaient plus rapides que lui et il tomba au sol après une nouvelle explosion. Il était cerné. Je commençai à souffler.
Finis-le ! m'enjoignit Awa.
Mais je n'osai pas m'approcher tant qu'il était conscient. J'étais sûre qu'il n'avait pas dit son dernier mot. L'adjuchas se redressa doucement, sans geste brusque. Il leva les mains en l'air.
-Pourquoi attaquez-vous tous les quartiers du Rukongaï, insistai-je avant qu'il ne puisse parler.
L'adjuchas expira bruyamment et cracha par terre. Mais il ne répondit pas, me défiant du regard. Je m'approchai de quelques pas seulement et le menaçai en pointant ma lame en avant. Il regarda ma main serrée autour de la garde, quasi-invisible, et eut une moue contrariée. Mais il m'ignora.
-Réponds ! Quel est le but de cette attaque si vous ne cherchez pas à nous tuer ?
Cette fois, l'adjuchas eut l'air franchement surpris.
-Ne me prends pas pour une conne, je ne suis pas stupide. Vous nous acculez mais vous ne nous achevez pas, vous nous tenez tous occupés avec vos hollows nouveaux-nés, que vous sacrifiez sans remords, et n'envoyez du renfort que lorsque nous nous regroupons et sommes plus nombreux. Pourquoi maintenir le statu quo ? Quelle est cette stratégie ?
L'air éberlué de l'adjuchas s'était lentement mué en un rictus moqueur. A la fin de ma tirade, il éclata de rire.
-Tu en poses des questions, shinigamie ! T'es une sorte de chef ? Tu m'as bien eu, alors je vais te répondre : moi je n'obéis qu'aux ordres. Et les ordres, c'est d'empêcher les shinigamis de rejoindre le Seireitei.
J'ouvris la bouche de stupéfaction. Un éclair passa dans l'œil de mon adversaire. Et il se jeta au sol. En quelques secondes, il creusa un trou large et profond à l'aide de ses griffes et disparut.
Non mais je rêve ! C'est une taupe ou quoi ?
Vu sa tête, j'aurai plutôt dit un requin-marteau.
Un poisson avec sa queue de dinosaure ?
Laisse tomber, la forme des hollows n'a aucun sens.
Je restai aux aguets, mais je ne sentais plus le reiatsu du hollow. Je me mis prudemment en garde défensive. Il n'avait pas pu aller bien loin.
Une minute, puis deux, puis trois passèrent. La tension ne me quittait pas. Je ne relâchai pas ma vigilance. Je resserrai mes bulles autour de moi pour en faire un mur, tout en veillant à respecter une distance de sécurité.
Soudain, le sol trembla sous mes pieds, et deux bras surgirent, comme si un mort-vivant essayait de s'échapper de sa tombe. Je voulus sauter pour m'éloigner mais je devais d'abord éloigner mes bulles au risque de me blesser moi-même. L'adjuchas fut plus rapide que moi et réussit à m'attraper le pied. Il me tira vers le sol et je tombai à plat ventre. Mon souffle se coupa et je lâchai Awa sous le choc. Je tendis immédiatement la main pour la récupérer mais un pied griffu l'écrasa et je ne pus retenir un cri de douleur. J'étais sûre d'avoir entendu un os se briser.
L'adjuchas était sorti du sol en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Son imposante silhouette ne m'aurait jamais laissé deviner ce dont il était capable. Il m'attrapa par un bras et me retourna, m'éloignant encore plus de mon zampakutô. Ses griffes s'enfoncèrent dans ma chair et je criai encore, de douleur et de rage. Je m'étais fait si facilement avoir ! Je perdis le contrôle et mon mur de bulles céda, inutile.
Tes bulles Hana, utilise-moi avant qu'il ne soit trop tard !
Mais à peine Awa avait-elle eu le temps de s'exprimer qu'il l'était déjà, trop tard. L'adjuchas s'était penché sur moi et me dominait de toute sa hauteur. Sa longue queue musclée faisait pression sur mon ventre, et j'avais du mal à respirer.
-Une shinigamie de plus ou de moins, ça ne devrait pas être si important, murmura-t-il sans que je comprenne quoi que ce soit à ce que cela signifiait. De toute façon, il ne s'adressait clairement pas à moi.
Il me souleva et sa queue s'enroula autour de mon thorax, exerçant une pression abominable. Mes os craquaient dangereusement. Il ouvrit sa gueule et prépara un Cero.
Merde. Merde merde merde.
HANA !
Tant pis.
Foutue pour foutue, je rassemblai mon reiatsu et articulai douloureusement :
- Awa….
La prise sur mes côtes se resserra et ma phrase fut avortée dans un râle étouffé. Encore un peu, juste un peu… Je sollicitai toute la force qu'il me restait et prononçai malgré la pression insupportable :
-A- Awa… le pilier.
Aussitôt, toutes mes bulles se rassemblèrent les unes sur les autres au-dessus de mon adversaire. Elles formaient une colonne de trois mètres de diamètre à quelques centimètres de sa tête. La colonne était si haute et le soleil couchant frappait en plein dedans, qu'il devenait impossible de mesurer sa hauteur. L'adjuchas se retrouva ébloui par les multiples reflets autour de nous. Il leva les yeux et, de surprise, relâcha sa prise. Je m'effondrai au sol en crachant mes poumons.
-Qu'est-ce que… murmura-t-il.
Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Ce fut comme si un immense et puissant coup de marteau avait été donné. La colonne de bulles tomba droit sur lui, et des centaines de bulles explosèrent simultanément.
TO BE CONTINUED.
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