Il continuait de rêver d'elle…

Quand il fouinait, s'amusait, chassait ou s'occupait des mille-et-unes façons dont les chats savaient s'occuper, il ne pensait qu'à ce à quoi il désirait penser. Il parvenait facilement à se changer les idées, à réfléchir à ce qui importait vraiment, et à ne pas se laisser distraire…

Mais les chats ont besoin de beaucoup de sommeil, et Pattenrond ne faisait pas exception à la règle.

Malheureusement, quand il dormait – et dormir lui prenait la majorité de ses journées – il ne pouvait maîtriser ce qui lui passait par la tête.

Invariablement, il rêvait d'elle.

Ses doigts délicats, souples, doux et appliqués, qui savaient être fort quand il l'exigeait.

La chaleur de son ventre ou de ses cuisses quand il se blottissait contre elle, dans leur lit ou bien partout où ils le pouvaient.

Ses yeux pétillants qui l'admiraient, et qui le faisaient se sentir si beau et si aimé…

Invariablement, il finissait par se réveiller.

Il se rappelait alors qu'elle était partie et qu'elle l'avait abandonné, et toujours, avant de reprendre ses esprits, il souffrait.

Quand il était éveillé, elle était le fléau de son existence.

Quand il dormait, elle était l'objet de tous ses désirs.