Le lendemain matin, Aaron avait eu la bonne surprise de voir Reid et Hermione arriver ensemble. Ils discutaient d'un problème d'arithmétique insoluble. S'il ne connaissait pas aussi bien sa sœur, le superviseur jurerait qu'ils avaient passé les deux dernières nuits ensemble. Le pauvre ne se doutait pas du marathon de film de science-fiction que le téléviseur de Reid avait vécu, après tout Hermione n'en possédait pas.

— Hey les gars, salua JJ.

La femme jeta un regard vers le bureau des deux génies, en grande discussion ils s'occupaient dossier après dossier sans se soucier d'autre chose. Derek, Pénélope et Rossi saluèrent la blonde.

— Dis-moi mon éclair au chocolat, quand est-ce que Granger est arrivée ?

— Aucune idée.

—Avec Spencer, j'étais avec Hotch dans son bureau quand ils sont arrivés, leur apprit David.

L'étonnement était visible sur les visages lorsqu'Aaron arriva devant eux.

— On a un nouveau dossier, je veux tout le monde dans la salle de conférence. Granger, Reid ! appela-t-il.

Hermione abandonna sa pile de dossier et suivit l'équipe jusqu'à la salle de conférence, Garcia leur livra les faits : trois enfants avaient été kidnappé puis retrouvé mort en l'espace de 3 mois. Il fallait agir.

— Y-a-t-il des preuves d'agressions sexuels ? demanda Spencer près d'elle.

Quelques clichés dans les mains, les yeux d'Hermione s'assombrirent jusqu'à devenir entièrement noire. Comment quelqu'un pouvait-il faire cela à des enfants ? C'était horrible. Son côté scientifique élimina toute chance de crime magique, pas de mort indéterminé dû à l'avada, pas de griffure induisant un lycan, ou morsure conduisant à n'importe quelle créature. Le peu quel avait était une fée des rivières, invisible à l'œil moldus, qui pleurait la mort du dernier enfant.

— Oui, nous avons affaire à un prédateur pédophile. Au vu des marques et de la violence de la mort, cela doit être un homme.

— Pourquoi avons-nous été prévenus si tardivement, grinça Hermione. Quels sont les dates exactes de la disparition de ces gamins ?

— Le premier était il y a d'un mois et demi, le tueur à attendu un mois avant d'enlever le deuxième et deux semaines pour Tommy Jenner, notre dernière victime.

— Il accélère la cadence, pensa tout haut Morgan.

— Ok rassemblez vos affaires on décolle dans 20 minutes, Granger vous connaissez le point de rendez-vous ?

Il y a quelques années, Hermione aurait sourit face à cette phrase habituelle, aujourd'hui elle avait seulement envie d'arriver sur les lieux du crime le plus rapidement possible pour débusquer l'enflure ayant fait du mal à ces pauvres gosses.

— Je monte avec l'agent Reid boss, expliqua-t-elle rapidement.

La ceinture bien accrochée, Hermione respira profondément, depuis son petit voyage à dos de dragon son vertige avait empiré. C'est à peine si elle pouvait grimper sur un tabouret.

— Tout va bien Hermione ? demanda Emily Prentiss.

— Ca ira mieux quand cet engin de malheur se sera posé, maugréa-t-elle.

Pour dire vrai, le jet n'avait même pas encore décollé. Aaron fronça les sourcils, il ne se souvenait pas que sa petite sœur puisse avoir une telle peur des avions, la dernière fois elle grimpait à l'intérieur à reculons mais ne semblait pas si fébrile. Le corps tendu, les mains crispées sur les accoudoirs, elle s'attendait presque à devoir sortir sa baguette pour se protéger d'un atterrissage forcé.

— Vertige ? la questionna Morgan.

— Si seulement, marmonna-t-elle si bas que personne ne l'entendit.

Les images de son dernier périple dans les airs refroidirent la jeune femme, elle consacra les trente premières minutes du trajet à travailler avec ses collègues sur leur dossier. Cependant lorsque plus aucune parole ne furent prononcé, Hermione sursauta largement : Morgan venait de s'asseoir juste à côté d'elle. Aaron observait son comportement, l'analysant tel le profileur qu'il était.

— Alors dis-nous Granger, tu n'es pas du coin n'est-ce pas ?

— À dire vrai je suis née en Amérique mais j'ai très vite changé de pays pour gagner l'Angleterre, mes études m'ont ensuite amené en Écosse et de là j'ai visité quelques pays du mondes, débita la jeune femme à un tel rythme que les trois personnes autour de la table eurent du mal à suivre.

— Pas besoin d'être aussi stressée, je ne te veux pas de mal, la rassura l'agent.

— Vouloir ne veut pas dire pouvoir, il y a une forte différence entre vouloir faire du mal à quelqu'un et en faire sans le souhaiter, c'est-à-dire pouvoir. Pour être plus exacte…

— La notion de pouvoir reflète la possibilité tandis que le souhait est un élément contingent, c'est une ligne directrice dans ce cas précis qui peut bien entendu emprunter un autre chemin pour atterrir à cette définition de pouvoir, termina Spencer.

Hermione sourit à son ami, il était placé juste à côté de son frère, elle était rassurée qu'ils soient là tout les deux dans cet engin de la mort avec elle. Au moins grâce à la magie, la jeune femme avait l'opportunité de ne jamais prendre l'avion !

— Ok donc tu es une petite génie, affirma Derek.

— Génie n'est pas le mot exacte que j'emploierai, il peut y en avoir après tout plusieurs types et…

— Mi… Granger, la rattrapa Aaron avant qu'elle ne s'enfonce dans l'une de ses explications scientifiques.

Les joues rougies par le sermon silencieux de son frère, Hermione retourna son regard vers Morgan. Ce dernier la dévisageait de la tête au pied, que se soit son pantalon de tailleur ou sa chemise visiblement trop grande pour elle, d'une belle couleur violette il savait parfaitement à qui elle appartenait. La source de sa pensée prit également une belle couleur pivoine lorsque l'agent lui lança un regard subjectif.

— Et sinon j'ai cru comprendre que vous aviez un fils JJ ? demanda Hermione pour changer de sujet.

— Oui, il va avoir trois ans en avril. C'est une vraie petite boule d'énergie.

De la poche de sa veste, la femme sortit son portefeuille et le tendit à sa nouvelle collègue qui observa la photo d'un petit garçon.

— Il est adorable.

— Vous avez des enfants Hermione ? demanda soudain Derek.

La jeune femme s'étouffa avec l'air ambiant et manqua d'exploser d'un rire sans joie, si un jour elle parvenait à tomber enceinte se serait un miracle, avec tous les dommages que son corps avait subit elle n'était pas sûre que celui puisse être possible un jour.

— Non, mais j'ai trois petits filleuls et un neveu absolument adorable.

Aaron sourit à l'adjectif, en fonction des moments Jack était loin d'être adorable. Durant le temps qu'Hermione vécut avec eux, le superviseur de l'équipe des profileurs put être témoins de son caractère colérique et de la peur viscérale de l'abandon de son fils. Il était exécrable dans ces cas précis, heureusement sa petite sœur savait trouver les mots justes !

Spencer essaya d'envoyer mentalement tout son soutient à sa partenaire de soirée film, l'équipe lui posait un nombre de question outrageant auxquelles elle répondait avec patience. Seul Hotch restait silencieux, il préférait sans doute observer sa gestuelle. Comme le frottement compulsif de son avant bras droit dès qu'une conversation la mettait mal à l'aise, où le fait qu'elle portait actuellement sa chemise. En vérité c'était de sa faute, hier soir ils avaient eu la bonne idée de commander chinois et voulant s'essayer à nouveau aux baguettes Reid avait réussis à renverser son plat sur la tenue de la jeune femme. Son pantalon de tailleur avait réchappé à l'attaque mais pas sa chemise, et en bon gentleman qu'il était l'homme lui proposa de choisir un t-shirt à se mettre parmi les vêtements de son armoire. Elle avait choisit sa chemise préféré, coïncidence ? Peut-être, Hermione avait avoué aimer la couleur violette.

Sur les lieux du crime, Hermione comprit rapidement ce qu'elle devait faire : indice, témoin, tueur, piste, arrestation. En suivant méthodiquement sa liste, la jeune femme abandonna l'agent Prentiss et « Hotch » pour aller trouver la fée des rivières qu'elle aperçut sur les clichés.

Chacun avait son rôle à jouer, la jeune femme descendit une pente terreuse jusqu'à un petit ruisseau où une femelle à l'apparence humaine chantait quelques tristes mélodies. Ses oreilles bleues et pointues allaient de paire avec les bronchies de son cou, ses longues jambes se terminaient en deux pieds en palme.

— Bonjour Mme, je suis l'agent Granger puis-je vous poser quelques questions sur le meurtre du petit Tommy ? l'interrogea Hermione.

Un instant surprise, la fée tourna la tête dans tous les sens pour être certaine que la terrestre s'adressait à elle.

— L'air autour de vous crépite sorcière, vous êtes puissantes, chanta-t-elle tristement.

— Avez-vous vu quelques choses capables de nous aider dans l'enquête Mme ? demanda la brune.

De loin Emily Prentiss l'aperçut au bord de la rivière, parlant au néant et fronça les sourcils : cette femme était décidément bien étrange. Hotch tentait vainement de faire comme si de rien était mais les coups d'œil qu'il lançait à la nouvelle recrue était loin d'être discret.

Lorsqu'Hermione rejoint ses collègues, elle s'arrêta un moment à la hauteur d'Aaron, ce dernier n'eut pas besoin qu'elle s'explique pour comprendre de quoi elle parlait.

— Homme, la trentaine, blond, tatouage d'étoile sur le poignet.

— Le suspect connait bien la ville, il s'y sent bien et a sans doute vécut ici toute sa vie, annonça Rossi à la police local.

— C'est un tueur désorganisé, il suit exclusivement ses pulsions et il est très probable qu'il ait un casier judiciaire comprenant des actes de violence, de voyeurisme et bien sûr de viol sur mineur… continua Morgan.

— D'après certain témoin anonyme, le tueur serait un homme de la trentaine, blond avec un tatouage d'étoile sur le poignet, finit Hermione.

Spencer fut surprit à cette mention, il n'y avait aucun témoin, personne pour indiquer un quelconque portrait du suspect et voilà qu'Hermione en sortait un tout droit de son chapeau. Tous se posèrent des questions mais personne n'eut la force de demander quoi que ce soit, après tout si Hotchner lui faisait confiance alors pourquoi pas eux ?

— Bryan lâchez ce flingue ! appela Morgan.

— Nous pouvons encore vous aider, l'interpela Prentiss.

Le tueur était là sous leurs yeux, le BAU avait rassemblé assez de preuve pour mettre cette enflure derrière les barreaux pour le reste de sa vie. Vidéo pornographique impliquant des enfants, ADN, etc. La situation semblait folle. L'homme était sur le point de tuer un nouvel enfant, un gosse qui n'avait rien demandé et qui était passé sur son vélo au mauvais endroit, au mauvais moment.

— Bryan, je suis l'agent Granger vous vous souvenez de moi ? demanda Hermione. Je sais ce que vous ressentais Bryan, je la ressens aussi, cette pulsion folle et inarrêtable.

Aaron voulu empêcher sa jeune sœur d'avancer tout droit vers le tueur, il ne pouvait cependant pas esquisser un geste sous peine de griller sa couverture. Les mains en l'air, aucun pistolet à porter de vue, Hermione regarda ce tueur, ce pédophile, cette ordure, bien dans les yeux et lut en lui comme dans un livre ouvert.

— Vous… Vous ne savez rien ! hurla-t-il.

— C'est mal me connaître Bryan. Croyez-moi je sais ce que c'est, votre père était violent n'est-ce pas ? Et votre frère ne faisait rien, il dégradait la situation, était pire que lui, vous faisiez des choses dont vous n'aviez pas envie et que vous reproduisez sur ces pauvres enfants.

Le criminel se tue un instant, le FBI retient son souffle. La nouvelle jouait, et qu'importe son jeu ils se tenaient prêt à réagir. Derek reconnaissait la voix qu'elle utilisait, empathique, elle lui faisait croire être de son côté et par une magie inconnue l'homme y croyait.

— Vous voulez seulement éprouvez le même plaisir que votre frère, comprendre pourquoi il a fait tout ça même si vous détestiez ça. Je sais que vous entendez des voix Bryan, je les entends aussi, vous n'êtes pas seuls elles ne vous quittent jamais.

— Elles n'arrêtent pas de tourner, se plaignit le criminel décidément atteint. Il n'y a qu'eux pour les apaiser ! hurla-t-il en désignant l'enfant.

— Et je connais le moyen de les arrêter, mais d'abord il faut que vous lâchiez ce gosse.

Il n'avait pas fallut plus longtemps pour que le gamin soit libéré, cependant rien n'était aussi simple : Bryan n'était pas né de la dernière pluie et l'arrivé de la police local n'aida en rien à son arrestation. Il braqua son revolver sur l'enfant effondré par terre et sanglotant, la balle partit et un cri retentit.

— ARESTO MOMENTUM !

Hermione levait sa baguette au milieu des moldus, consciente qu'aucun d'eux ne pouvait à présent la voir, le temps était suspendu la balle qui devrait siffler à tout allure avancer si lentement que la jeune femme eut le temps de courir jusqu'à l'enfant et sauta en avant pour l'éloigner de la trajectoire.

— BAM-BAM.

Les balles atterrirent dans le trottoir. Et une nouvelle détonation retentit lorsque Bryan leva son revolver vers la jeune femme, un sourire arrogant se dessina sur ses lèvres.

— J'ai survécut à pire que vous, essayez donc de me tuer et je reviendrais vous hanter chaque jour de votre misérable vie jusqu'à temps que vous creviez comme le monstre que vous êtes ! affirma-t-elle d'une voix glaciale.

BAM. Le criminel s'effondra, personne ne sut qui tira si ce n'est les concerner. Spencer était stupéfait, Aaron restait calme et Hermione sourit doucement avant de se concentrer sur l'enfant. Personne n'avait besoin de savoir que le tir provenait du Docteur et pas de Hotch.

— Comment tu as fais pour le calmer comme ça ? demanda JJ toujours un peu abasourdis par la scène précédente.

— L'habitude je suppose, je travaillais essentiellement avec des terroristes, des kamikazes, des tueurs en séries et des violeurs. Si je voulais éviter qu'il fasse exploser des bâtiments entier et eux avec j'avais plutôt intérêt à me montrer persuasive, répliqua Hermione.

— Vous avez très bien réagit Granger, si vous n'aviez pas sauté devant cet enfant il serait mort, la félicita Rossi.

— Je vous remercie David, sourit Hermione. Maintenant si cela ne vous ennuis pas, je vais essayer de dormir un peu, ces derniers jours n'ont pas été facile et cet oiseau de métal n'aide en rien.

Son air bougon eu le don de faire rire ses collègues, même son frère esquissa un minuscule sourire se promettant de poser plus de question sur la guerre sorcière.

Bonjour, bonsoir, bon week-end ! Le chapitre vous a-t-il plu ? N'hésitez pas à laisser un commentaire. Prenez soin de vous, bisous.

Ericaly.