Salut à tous ! :)

Quelques mots sur cette fiction : Suite des évènements d'Étoile Filante, Livre I - Mont Weather. Deux saisons sont passées depuis l'arrivée des cent sur Terre et que la Montagne est tombée. Alors que la vie reprenait son cours, L'Arche embrase le ciel.

Les étoiles filantes sont les larmes du ciel. Du moins c'est ce que disent toutes les histoires. Alors comment expliquer que l'une d'elle ait rendu le sourire à une petite fille ? L'espoir que lui apporta cette rencontre changea radicalement son destin et celui de toute une nation. - Clexa & Ranya -

Les personnages de la série The 100 ne m'appartiennent pas, tout comme les musiques que je peux utiliser dans l'histoire.

Mara ne peut malheureusement pas m'apporter son aide sur cette seconde partie, j'espère qu'il ne restera pas trop de fautes...

Je remercie tous ceux et celles qui me suivent dans toutes mes aventures un peu folle, pour les mises en favoris, les commentaires, les discussions en message privé, et les amitiés qui ont pu se construire depuis mon premier poste jusqu'à aujourd'hui. Bref, TOUT le monde, ça fait vraiment plaisir et m'incite à écrire alors continuer ! :)

Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve en bas ! :)


Étoile filante

Chapitre n°01 - Le ciel est en feu, Partie 2

Letting my fears show 'til I can face 'em

Letting my tears go 'til I can taste them

How do I know where you and I go?

Damn it, I hope you come back home

Come back home

Come back home

Sofia Carson - Come Back Home

Je suis épuisée, il fait froid et pourtant je refuse de ralentir le pas. Je suis trop proche d'enfin rentrer. Je me suis absentée cinq jours, c'est beaucoup plus que ce que je pensais en quittant le village. Je ne suis pas partie aussi longtemps depuis une éternité. Ce n'est pas tout à fait vrai. Mais je ne l'avais pas encore laissée seule pendant plusieurs jours.

Je ne suis pas inquiète. Je la sais en sécurité et entourée. C'est simplement moi. Je n'aime pas être loin d'elle.

Je souris en apercevant enfin les bordures de TonDc. Je ne pensais pas un jour pouvoir de nouveau ressentir cette sensation, celle de revenir à la maison. J'ai parfaitement conscience que ce n'est pas l'endroit qui est important mais elle. Deux saisons sont passées et je m'attache de plus en plus. Je n'arrive plus à imaginer mon quotidien sans penser au moins une fois à cette fille... femme tombée du ciel. Et si ce n'est qu'une seule fois, c'est certainement que je passe une très mauvaise journée. Elle hante chaque moment de ma journée et elle s'immisce un peu plus dans mon cœur.

C'est irrémédiable. Je tombe amoureuse de Raven Reyes. Je secoue doucement la tête en franchissant la grande arche qui délimite le village. Je lève les yeux vers les arbres gigantesque qui se dressent de part et d'autre de ma personne. Et comme elle le fait si souvent, je les observe avec attention. Parfois, j'aimerai voir le monde à travers ses yeux. Pour elle, tout semble toujours si beau.

Je ne suis pas en train de tomber... je suis simplement éperdument amoureuse d'elle. Mon cœur a été ravagé par cette fille... femme. Et maintenant, il lui appartient tout entier. Raven Reyes a réanimé un organe qui ne battait que par obligation, elle y a insufflé la vie.

-Général.

-Bonjour, je salue poliment les deux hommes qui viennent à ma rencontre, en retirant mes armes pour leur confier.

-Tu es très en retard, constate Bellamy, nous commencions à nous inquiéter.

-Un pan de la montagne s'est effondré, j'explique en pointant approximativement la direction qui indique où se trouve le problème, j'ai été obligé de faire un détour. Il n'est pas prudent d'évoluer sur de la glace et de la neige après un éboulement. Quand nous irons relever les pièges et si nous devons de nouveau chasser vers l'Est, il faudra trouver d'autres sentiers. Je vais en parler à l'Ancienne en rentrant.

-Tu aurais pu prévenir par radio, souligne le second, Rys ou quelque chose qui y ressemble, l'Ancienne est intenable depuis hier. Elle voulait envoyer tout un régiment te chercher.

-J'aurais bien aimé, je passe le grand sac que Raven m'a fabriqué devant moi, mais je l'ai cassé, je sors les restes de l'objet en soupirant.

-La montagne s'est effondrée bien plus proche de toi que ce que tu nous as dit, comprend rapidement Bellamy. Je suis bien content que cette mésaventure ne me sois pas arrivée.

-Tu serais mort foren.

Je grimace au mot Tri employé, la traduction s'approche d'étranger mais en plus péjoratif. J'observe le guerrier avec mécontentement. Bellamy Black est maintenant un Triku. Il ne devrait en aucun cas subir ce genre de choses. Je m'apprête à intervenir, ne supportant pas l'idée que cette insulte puisse être utilisée contre Raven.

-Nan, Bellamy secoue la tête avec amusement, j'aurai survécu à l'avalanche, trop facile, précise-t-il avec un clin d'œil ce qui me fait comprendre que c'est encore leur étrange humour, mais jamais à Rae.

-Raven, s'étonne le second, elle ne sait même pas se battre.

J'inspire profondément pour ne pas surréagir en prenant sa défense. Cette fois, je dois faire en sorte de rester calme. J'ai une certaine tendance à ne pas assez réfléchir quand cette fille... femme est consernée. J'ai... quelle est l'expression déjà ? Ah oui, j'ai été obligé de "remettre les points sur les i" à plusieurs reprises afin qu'elle obtienne la reconnaissance qu'elle mérite. C'est une héroïne de guerre !

-Raven ne sait peut-être pas se battre, lui répond l'ami de la brune, mais elle reste terrifiante quand esos bebés tecnológicos sont concernés ! Elle va imploser avec des Dios mios, santa mierda ou des asesino et là, je reste dans le soft, il explose de rire, je n'arrive toujours pas à comprendre comment les anciens membres des cent peuvent avoir le rire aussi facile. Paix à ton âme Anya !

-C'est Général, grogne l'autre.

-Anya me convient parfaitement, j'assure. Nous ne sommes pas en guerre. Qu'est-ce que tu veux dire par : "Paix à mon âme" ? C'est encore une de vos expressions ?

-Pas vraiment, il sourit toujours. Cette fois, Rae risque vraiment de te tuer.

-Tu devrais rester armée Général, me propose le guerrier.

-Les règles sont les mêmes pour tous, je refuse en repoussant mon épée, et Raven ne me ferait jamais de mal.

J'ai d'ailleurs une furieuse envie de la rejoindre, maintenant. Il faut que j'écourte cette conversation au plus vite. Mais avant, il y a un dernier point que je dois aborder. Je prends donc mon mal en patience et demande :

-Tout s'est bien déroulé avec les émissaires de Trishanakru ?

-Parfaitement Général, nous avons échangé nourritures et vêtements avant qu'ils ne repartent. Nous ne les reverrons pas avant la fin de l'hiver.

-Bien, je souris, heureuse que la Coalition de Lexa se mette lentement en place. Je vous laisse.

Je m'éloigne rapidement en replaçant convenablement mon sac sur mes deux épaules. Je fixe mes pieds en avançant. J'espère que personne ne va chercher à me retenir plus longtemps. J'ai vraiment envie de la revoir. Je fini par relever les yeux et plusieurs personnes me salue poliment, je me contente de signe de tête pour leur répondre. J'ai remarqué que le comportement des habitants de TonDc a changé depuis la défaite des Maunons. Je n'entends presque plus le Stedaunon planer de façon macabre après mon passage.

Je me demande si c'est mon attitude protectrice envers Raven qui a fait lentement changer le comportement des villageois. Ils se sont toujours méfiés de moi. J'en comprends la raison et je n'ai jamais cherché à changer leur regard. Pourtant, je dois avouer que c'est agréable de ne plus ressentir toute cette méfiance et cette hostilité.

Je suis certaine que je le dois à cette fille... femme qui m'apprend à rêver de nouveau. Oh, je n'espère rien d'aussi extravagant que de pouvoir voler. Non. Moi, tout ce que je veux, c'est l'aimer.

Je presse un peu plus le pas quand j'aperçois enfin la grande maison de Lyv dans laquelle nous vivons avec elle depuis le misae lainee. C'est peut-être la première fois que je me demande pour quelle raison, celle qui prend soin de moi depuis toutes ces années vit aussi loin des autres. Ce détail ne m'avait pas frappé avant, en fait c'était même quelque chose que j'appréciais. Mais aujourd'hui, je suis dévorée par cette étrange sensation, celle que la distance qui me sépare de mon but ne s'amenuise jamais.

-Anya !

C'est pas vrai ! Non ! Pas maintenant !

Je me retourne pourtant lentement, non sans serrer les deux poings. Je n'ai aucun doute sur le fait que mon regard doit être noir de reproche. J'aurai pu m'en vouloir d'agir de cette façon sans aucune raison apparente mais c'était avant de constater que je fais maintenant face aux parents de Lexa. Je ne les apprécie pas. Ils la font souffrir. Ils ont toujours été horribles avec elle. Et pourtant, maintenant qu'elle est devenue Heda, ils s'attendent à obtenir des privilèges.

Je ne pourrai certainement pas oublier leur attitude détachée, voire même hostile quand je suis venue chercher Costia avant le Conclave. Je n'étais pas encore irrémédiablement attaché à Lexa. Pourtant, leur réaction m'avait déjà donné l'envie de leur fracasser la tête contre les murs de leur maison jusqu'à ce que mort s'en suive.

Et ce n'est rien... rien comparé à ce que j'ai pu ressentir quand ils ont appris la mort de leur fille aînée. Il faut absolument que j'éloigne ce souvenir avant de perdre le contrôle. Encore aujourd'hui, je pourrais les tuer pour ce qu'ils ont osé dire à Lexa. En fait, si elle ne m'avait pas retenue, ils ne seraient plus en vie et comme dirait Raven ils seraient "six pieds sous terre".

-Est-ce que c'est vrai ?

C'est son père qui commence. J'hausse un sourcil en gardant le silence. S'il attend des réponses, il va falloir qu'il soit plus précis. Je n'ai aucune envie de faire un effort pour discuter avec eux si ce n'est pas absolument nécessaire.

Je fais beaucoup d'effort pour éloigner le silence. Je parle de plus en plus. J'ai même la sensation de n'avoir jamais autant utilisé ma voix. Mais c'est seulement parce que Raven Reyes déborde de curiosité et que j'apprécie répondre à ses questions. Je fais aussi en sorte d'en poser le plus possible. Il n'y a que de cette manière que je peux apprendre à la connaître.

-Il y a des rumeurs, poursuit sa mère.

Je passe une main dans mes cheveux en soupirant. Est-ce qu'ils ont au moins conscience que j'étais absente ces derniers jours ? D'ordinaire, je ne fais pas attention à ce qui peut se dire. Alors si en plus, je n'étais pas présente, il n'y a aucune chance que je puisse savoir de quoi ils parlent. Je déteste les ragots.

-Tu continues d'entraîner cette... fille, je fronce les sourcils devant ce manque de respect flagrant envers Clarke, est-ce qu'elle t'a dit quelque chose ?

-Lexa ne serait pas aussi stupide, poursuit son père.

-Nineperce !

Je suis sauvée ! Sans la moindre hésitation, je me détourne des parents de Lexa pour offrir un grand sourire à Lyveirna. Je suis tellement heureuse qu'elle me sorte de cette situation que je ne m'offusque même pas qu'elle me surnomme encore une fois gamine. Je la laisse approcher et m'incline très légèrement en signe de respect. Je n'oublie pas qu'elle a un statut très important pour les Trikus. Je vois d'ailleurs avec plaisir que sa présence fait reculer de trois pas les emmerdeurs.

Je roule des yeux en ayant cette pensée. Je n'arrive pas à croire que même dans ce genre de situation désagréable, les propos étranges de Raven puissent me venir naturellement. Mais en même temps, j'adore que ça puisse être le cas. J'aime qu'elle ait une telle place dans mon esprit.

-Tu vas bien, Lyv agrippe fermement mes épaules et analyse chaque point sensible en poursuivant, j'ai entendu dire que tu avais évité de justesse une avalanche !

Mais comment peut-elle déjà le savoir ?

-Je n'ai rien, je la rassure, pas même une égratignure.

-Tu en es certaine ?

-Absolument.

-Bien, je remarque sans mal le soulagement dans ses yeux. Alors pourquoi, elle me frappe violemment la tête, tu n'as pas répondu aux appels radio ?!

-Hey, je l'empêche de m'attaquer de nouveau.

-J'attends une réponse nineperce, me menace-t-elle.

Je lance un rapide regard vers les parents de Lexa. Je soupire, contrariée. Pourquoi faut-il que je me fasse traiter comme une enfant, devant eux ? Ce n'est pas le bon moment ! Mais comme il s'agit de Lyv, je ne peux pas lui en vouloir. Alors je me contente de lui répondre calmement :

-Parce que la radio, elle, ne s'en est pas sortie.

-Rae ne va pas être contente, dit-elle en fronçant les sourcils.

-Donc la prochaine fois, je me blesse pour sauver la radio ?

-Hors de question ! Que faites vous ici tous les deux, elle remarque enfin la présence des indésirables, il y aurait un problème dont je n'ai pas été informé ? La sécurité du village revient à Anya mais son absence prolongée ne lui permet pas d'agir aujourd'hui.

-Ce n'était que cinq jours, je marmonne.

Je suis certaine qu'avant les radios, Lyveirna ne s'inquiétait pas autant pour moi quand je partais. Maintenant, elle m'oblige à la contacter au moins une fois par jour quand je ne suis pas au village. Je comprends qu'elle s'en fasse pour moi. Je m'inquiète aussi pour elle mais je ne suis plus une enfant !

-Non, Ancienne, là au moins, elle n'oublie pas le respect, nous voulions juste savoir si Anya en savait plus sur les rumeurs qui ont été rapportées par les Trishanakru.

-Et comment le pourrait-elle ? Elle vient d'arriver !

Je souris, amusée. Je vois que je ne suis pas la seule à être lucide sur la situation. Mais comme toujours, le jugement des parents de Lexa est aveuglé par leurs ambitions. Je les fixe de nouveau et j'essaye de leur faire comprendre à quel point ils me sont antipathiques. J'adore ce mot ! Il faut que je pense à remercier Raven de me l'avoir appris. Il correspond parfaitement à ce que je peux ressentir vis-à-vis d'eux.

-J'espère que c'est faux, déclare sa mère avant de prendre le bras de son époux pour s'éloigner.

Je les observe un moment et me sens infiniment mieux à chacun de leur pas. Un soupir m'échappe. Je passe une main sur mes cervicales. Ils m'ont épuisés. Je déteste être obligé de me contenir de la sorte. C'est insupportable. Si je m'impose de rester à ce point courtoise avec eux, c'est bien parce que Lexa me l'a demandé.

-De quoi est-ce qu'ils parlaient ?

-Depuis quand est-ce que tu te fis aux rumeurs ?

-Ce n'est pas le cas. J'aimerai simplement comprendre pour réagir correctement la prochaine fois.

-Il se dit qu'Heda et Wanheda vont unir leur esprit.

J'écarquille les yeux à cette nouvelle. Je ne peux pas dire que je suis surprise. Leur union est pour moi une évidence. Mais je pensais que Lexa allait en premier lieu trouver un moyen d'éloigner Titus. Je ne sais pas du tout si cette rumeur est vraie justement à cause de ce détail.

-Tu sais quelque chose nineperce ?

-Lexa ne m'a rien dit.

-Donc c'est faux.

-Tu penses que c'est aussi facile de faire une conclusion ?

-Oui. Si c'était vrai, Heda t'en aurait parlé. En aucun cas parce que tu es son Général mais parce que tu es toi, sa sœur.

-Lyv, je prononce méfiante en observant prudemment autour de nous, tu ne peux pas dire ce genre de chose.

-J'ai connu beaucoup d'Heda nineperce. Lexa est sans nulle doute la meilleure de tous et je ne dis pas ceci parce qu'elle est née Triku. Sa relation avec toi, elle vient doucement caresser ma joue, est en partie ce qui fait d'elle cette personne incroyable. Tu crois que je n'ai pas vu que tu es celle qui l'a empêché de sombrer après la mort de cette pauvre Costia ? Il s'est passé quelque chose ce jour-là qui vous a rapprochées toutes les deux et son cœur est devenu encore plus pur alors que n'importe qui d'autre se serait noyé dans la haine et la rancune.

-Lexa n'est pas ce genre de personne.

-Toute personne qui détient un pouvoir comme celui d'Heda peut devenir ce genre de personne, elle me sourit et je lis dans ses yeux toute la sagesse qu'elle a accumulée au cours de ses nombreuses années de vie. Je pense qu'elle a énormément de chance de t'avoir à ses côtés.

-Je ne suis pas comme elle.

-Je sais nineperce. Je suis celle qui t'a incité à te venger. Tu avais besoin d'une raison d'être. Je suis heureuse que ta rencontre avec Lexa t'ai poussé à prendre un autre chemin. Je suis fière de celle que tu es parvenue à devenir malgré l'horreur de ton passé, m'assure-t-elle en m'embrassant le front.

-Merci Lyv.

-Tu as tellement changé, prononce-t-elle fièrement.

-J'essaye.

Un paso tras otro...

J'ai tellement entendu Raven prononcer cette phrase. Je crois que c'est devenue mon mantra. Un pas après l'autre. Il faut avancer. Qu'importe le temps que cela nous prend tant que nous continuons d'essayer.

-Va la rejoindre, s'amuse Lyv.

-Pardon ?

-Va voir Rae, maintenant !

-Oh. Euh. Oui, je... j'y allais justement.

Lyveirna marmone. Je déteste quand elle fait ce genre de choses. Mais honnêtement j'ai déjà la tête ailleurs. Je me retourne, inspire profondément et reprends enfin mon avancé pour la retrouver. J'ai tellement hâte de la revoir.

Cinq jours... ce n'est rien. Pourtant, j'ai ressenti son absence comme quelque chose de viscéralement intolérable. Je ne crois pas avoir déjà éprouvé quoi que ce soit de similaire. J'ai déjà aimé évidemment. Mais je n'étais qu'une enfant et ce n'était pas ce genre d'indéfectible attachement, même avec lui c'était moins profond ou dévastateur. Et pourtant, je l'ai aimé plus que n'importe qui d'autre, plus que mon peuple, plus que mes parents, plus que Lexa, plus que Lyv, plus que... donc non, pas plus que Raven Reyes.

Je suis enfin face à la maison. Je passe devant l'arbre sous lequel je me suis réfugié tant de fois. Le jour où Lyv a décrété que j'étais sous sa protection et qu'elle prendrait soin de moi, elle a été à mon village, ou du moins elle s'est rendu à ce qu'il en restait. Elle a déraciné un des arbres qui ne poussent que dans Gilt Valley et me l'a emmené pour que je puisse avoir un peu de chez moi ici aussi. Quand elle l'a planté, j'étais persuadé qu'il allait mourir comme tout ce qui avait pu un jour avoir de l'importance à mes yeux. Mais il est encore là aujourd'hui. Je passe ma main sur son tronc et le remercie silencieusement d'avoir survécu comme j'ai pu le faire. Je lève les yeux vers ses branches nus alors que le soleil se couche, lui apportant une lumière absolument magnifique.

Je me permet d'être nostalgique, juste un peu. Durant un court instant, je me demande ce que mes parents auraient pu penser de Raven et lui... est-ce qu'ils l'auraient apprécié ? Je l'espère. Je retire ma main de la rudesse du bois avec une seule pensée : ça suffit. Et, je me remets à avancer, laissant le passé derrière moi pour me concentrer entièrement sur l'avenir.

Je découvre Raven assise sur le porche de la maison de Lyv. Elle est installée au plus près du brasero qui crépite et diffuse certainement une chaleur agréable. Je souris en voyant un étrange objet dans ses mains mais elle ne le touche pas. Elle admire ce qui l'entoure. Son regard est plongé loin vers la forêt, les collines et les vastes plaines. Là où se trouvent les vaches et les chevaux à l'abri dans leur enclos pour les protéger du froid. Elle inspire profondément et j'en fais de même, je suis envahie par l'odeur de la terre, des arbres et du feu. Elle semble en paix.

Je m'avance lentement, sans faire de bruit. J'aime l'observer. Ce genre de moment me rappelle la première fois que j'ai posé mes yeux sur elle. Évidemment, tout était alors encore incertain, la méfiance était de mise. Pourtant, je ne peux nier qu'elle a immédiatement attiré mon regard. Elle était si différente dans sa façon d'être. Sa curiosité et son intelligence ont attiré mon attention. Il m'a fallu très peu de temps pour me rendre compte qu'elle était simplement belle et ce dans tous les sens du terme. Oui, je pose ma main droite sur le portillon qui donne sur la maison de Lyveirna, si belle.

Je pousse lentement la seule barrière physique qui nous séparent encore et je sais que ce moment privilégié va se terminer. Mon geste ou plutôt le boucan qu'il provoque attire immédiatement les deux billes noires de Raven sur moi. J'y découvre un profond soulagement. Elle est heureuse de me voir. Je souris sans réelle raison quand je la vois bondir sur ses pieds, déposer précipitamment l'objet entre ses mains sur une des marches avant de courir pour me rejoindre. J'avance plus lentement vers elle en partie parce qu'il est dangereux de se propulser de la sorte sur des pierres qui pourraient-être gelées. Elle m'atteint finalement sans trébucher. Je m'apprête à la rassurer quand à ma grande surprise, elle finit par se caler contre moi et serrer ses bras dans mon dos.

J'en reste complètement ébahie. Je... je ne m'attendais pas du tout à recevoir ce genre d'attention. Ce n'était pas arrivé depuis le pinkiwa. Comme cette fois-là, mes émotions me submergent et avant même de lui rendre son étreinte, je sens des larmes s'accumuler dans mes yeux. Cette fois, je parviens à les retenir mais de justesse. Je ferme tout de même les yeux en la serrant doucement contre moi. Je crois que je pourrai rester ainsi pour toujours, ça ne me dérangerait pas.

-Estaba muy preocupado. (J'étais très inquiète)

-Je suis désolée, je réponds le cœur battant à tout rompre. J'ai fait au plus vite, elle doit forcément le percevoir. Et toi, je l'écarte lentement pour détailler son visage avec beaucoup d'attention, tu vas bien ?

-Me estás preguntando si estoy bien ? Por supuesto, elle me frappe l'épaule, no ! Walkie-talkies, elle hurle maintenant, es para perros ? (Tu me demandes si je vais bien ? Bien sûr que non ! Les talky-walky s'est pour les chiens ?)

-Raven ?

-Qué ? (Quoi ?)

-J'ai tout juste compris un mot sur deux. Tu parles un peu trop vite.

-Mierda ! Langue commune, décrète-t-elle avec un grand geste. Qu'est-ce qui t'as pris autant de temps ? Tu avais dit : deux jours grand max ! Tu sais quoi, ça ne fait pas du tout deux jours grand max ! Et pourquoi Diable, est-ce que tu ne répondais pas à ton foutue talky-walky ? J'ai fait exprès d'augmenter la fréquence !

-J'ai eu un petit accident.

-Dios Mio ! Tu es blessée ?

-Non, j'aime qu'elle puisse s'inquiéter pour moi, mais j'ai été obligée de faire un détour.

-Pourquoi tu ne m... nous as pas prévenu ?

-Justement, je lève mon index, l'accident n'a pas été aussi inoffensif pour la radio que pour moi, je sors l'objet détruit de mon sac, je suis désolée.

-Tu as, un long silence suit ses deux mots alors qu'elle récupère ce qui reste de la radio, tu as cassé ma radio ?

-C'était moi ou elle, j'ajoute en me souvenant de l'avertissement de Bellamy.

-Okay, elle souffle en l'observant comme si elle pouvait ressentir la douleur de l'objet, ce n'est pas grave, sans aucune raison, elle la laisse tomber à ses pieds, tu es sûre que toi, tu vas bien ?

Je suis sur le point de répondre mais elle fait un pas de plus, entrant un peu trop dans mon espace. Les battements de mon cœur implosent de nouveau. J'ai déjà la bouche sèche et l'estomac tiraillé quand elle place avec une très grande douceur ses mains sur mes joues. Alors tous les mots me quittent. Il n'y a plus qu'elle qui compte. Je suis incapable de la quitter des yeux alors qu'elle inspecte chaque recoin de mon visage avec une minutie qu'elle n'accorde d'ordinaire qu'à ses inventions. Ses yeux d'un noir profond me parcourt entièrement dans un silence absolue pour elle alors que je suis presque assomée par le vacarme du martèlement dans ma cage-thoracique. Et quand elle fini son inspection par plonger son regard dans le miens, je dois me faire violence pour rester parfaitement immobile. Si j'écoutais mes envies les plus inavouables, il est certain que je la prendrais de nouveau dans mes bras, ou que je ferais quelque chose d'irréfléchi comme l'embrasser.

Mon regard s'abaisse d'ailleurs très dangereusement vers ses lèvres. Il faut vraiment que je perde cette mauvaise habitude. Mais est-ce ma faute si elles sont à ce point attractives et surtout désirables ? Heureusement, cette fois l'accentuation de ses mains sur mes joues m'aide à reprendre le contrôle et à retrouver ses yeux.

-Tu n'as rien, souffle-t-elle soulagée.

-Je n'ai rien, je me contente de confirmer.

-Quand j'ai vu la radio, ses paumes tremblent légèrement et la pression de ses doigts s'amenuisent, j'ai cru qu'encore une fois tu avais embellit la situation. Mince, elle fait un pas en arrière et place une main sur son cœur, tu m'as fait une de ses peurs. Je refuse de te voir dans ce genre d'état, elle pointe l'objet au sol avant de se baisser pour le récupérer, ce serait, elle prend le temps de retirer des feuilles qui se sont glissées entre les circuits électrique avant de se relever, insupportable. Tu es certaine que tu n'as mal nulle part ?

-Absolument.

-Gracias mi Dios.

-Je suis désolée de t'avoir inquiété à ce point. La prochaine fois, je ferais en sorte de ne pas tomber sur ton sac, je le dépose entre nous, même si je crois que c'est lui qui m'a permis de ne pas me blesser.

-Espero que no haya una próxima vez. (J'espère qu'il n'y aura pas de prochaine fois.)

-Je l'espère aussi rudz rook.

Raven sourit après mon intervention. Cette fois, j'ignore si c'est parce qu'elle est heureuse que je puisse comprendre son dialecte ou si elle apprécie juste le surnom que je lui ai trouvé. C'est peut-être un peu des deux. Elle passe ses doigts dans ses longs cheveux et je suis son geste avec une certaine convoitise. Je serre doucement mes poings pour me retenir alors que la tentation qu'elle représente s'accentue. Sans aucune raison, à ce moment bien précis, je la trouve encore plus magnifique.

-Aller, je secoue doucement la tête pour me reprendre, rentrons. Il fait froid.

-Je préfèrerai rester dehors, elle lève son regard vers le ciel. Lyv a dit qu'elle sentait dans ses vieux os que c'était un temps à neige. Je veux voir ça, un sourire incroyable étire ses lèvres. Je refuse de manquer mes premières neiges sur Terre.

-Très bien, je souris attendrie par son attitude, son émerveillement pour tout ce qui est nouveau est merveilleux, réinstalle-toi. Je vais te chercher une boisson chaude.

-Merci.

-Tu as mangé ?

-Oui, avec Lyv un peu plus tôt.

-Tu as encore faim ?

-Pourquoi, me demande-t-elle en s'asseyant à la place qu'elle a quitté un peu plus tôt.

-Je ne suis pas certaine que ma question en entrainait une autre. Je, j'inspire profondément en la regardant, il y a quelque chose que ma mère préparait toujours les jours de neige, j'explique. Tu voudrais y goûter ?

-Carrément !

-D'accord.

J'ouvre la porte d'entrée en sentant mes lèvres s'étirer. Je voudrais bien comprendre de quelle façon elle parvient à me faire sourire à ce point. J'ai conscience des sentiments que j'éprouve pour elle mais ils ne peuvent tout de même pas tout expliquer. Enfin, je crois.

-Anya ?

-Oui, je me retourne.

-Merci.

-De quoi, je fronce les sourcils, exactement ?

-Para dejarme entrar en tu mundo. (De me laisser entrer dans ton monde)

Je fronce les sourcils. Cette fois, je n'ai pas tout à fait compris ce qu'elle vient de dire. Mais comme elle semble heureuse, je ne lui fais pas savoir me contentant d'acquiescer ce qui la fait rire doucement avant qu'elle ne fixe de nouveau l'horizon.

Je referme la porte et prépare rapidement une infusion pour Raven et un café pour moi. Je récupère ensuite une vingtaine de châtaignes dans un bocal et les prépare pour les faire cuire à la flamme. J'espère qu'elle aimera. Je n'ai que des bons souvenirs en ce qui concerne ce plat. J'espère pouvoir en ajouter un. Je place les fruits secs au milieu des braises et j'attends patiemment.

La cuisson est plutôt rapide et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de détourner le regard à plusieurs reprises pour détailler Raven à travers la fenêtre de la cuisine. Les paumes de mes mains sont appuyées sur la grande table où nous partageons une grande partie de nos repas ensemble, mon regard est incapable de s'éloigner d'elle. C'est finalement l'eau qui boue qui m'incite à la quitter des yeux. Je verse l'infusion dans un récipient et me broie les graines torréfiées pour ma boisson. J'ai tout juste fini que le crépitement des braises m'indique que les châtaignes sont prêtes.

Je place tout sur une planche, enfile un poncho un peu plus chaud, récupère une couverture avant de rejoindre Raven sur le perron. Je m'installe près d'elle, plaçant les préparations entre nous et glissant sur ses épaules une épaisse protection de plus contre le froid. Elle n'a jamais connu d'hiver, il faut qu'elle fasse plus attention.

-Je n'avais pas froid, dit-elle alors que je replace ses magnifique cheveux au-dessus de la couette, mais merci.

-Le ciel ne t'a pas appris la rudesse de l'hiver. Tu n'es pas assez couverte. J'espère pour toi qu'il va vraiment neiger, je poursuis en lui tendant son infusion.

-Je me demandais, elle prend le récipient en appliquant précautionneusement ses doigts sur les paroies chaudes, quelle connotation à la neige pour vous ? Dans les films ou les livres c'est toujours génial et magnifique, sans oublier qu'en général c'est associer à Noël mais est-ce que c'est aussi énorme dans la réalité ? Ou alors c'est juste quelque chose qui craint ?

-Si la neige ne dure pas, c'est plutôt joli.

-C'est tout ?

-Quand j'étais enfant, c'était mon dixième hiver, il a neigé pendant plus de deux cycles de lunes complètes. Il faisait froid, il y avait beaucoup de vent, il y a eu énormément de malades. Les gens, je place ma main au-dessus de ma poitrine, avaient beaucoup de mal à respirer. Et rapidement, nous n'avons plus eu assez de nourriture. C'était le pire hiver que j'ai vécu, d'autant plus qu'il y avait encore énormément de conflits.

-Je suis désolée. Je n'avais pas pensé à ce genre de chose.

-Si ça devait arriver de nouveau, je suppose que ce serait différent. Aujourd'hui, il y a la Coalition. Nous nous entraidons.

-Alors, tu ne veux peut-être pas voir la neige.

-Bien sûre que si, je lève les yeux vers le ciel en laissant planer un sourire nostalgique sur mes lèvres. Les premières neiges restent magnifiques. Il y a quelque chose que nous faisions avec mon peuple quand elles tombaient. Tout s'arrêtait, je murmure en fermant les paupières pour m'emplir des souvenirs heureux qui me submergent.

Il y a bien longtemps que je n'avais pas repenser à cette tradition. Dès que le premier flocon tombait, tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants de la Gilt Valley délaissaient leurs activités. Nous sortions tous et nous nous amusions. Plus d'entraînement, de préparations culinaires, de bruit dans la forge, d'activité aux champs... plus rien. Tout le monde était dehors, à courir, rire et même le plus ancien de nos vieillards redevenait un enfant.

Jusqu'au couché du soleil, tout s'arrêtait.

-J'ai hâte de voir la neige avec toi rudz rook.

-Moi aussi, je perçois à peine sa voix mais ces mots me font infiniment plaisir.

-J'ai des cadeaux pour toi, je me souviens subitement en attrapant le sac que j'avais laissé sur les marches.

-Je suis sûre que les pièces que tu as trouvé en allant poser ces pièges sont absolument formidables mais je t'assure que ça peut attendre demain.

-Rien à voir avec des pièces ou ta science, je lui assure en lui tendant son présent que j'ai camouflé dans un de mes vêtements que j'ai fermement attaché avec des lanières. Tu as dit que les cadeaux devaient être emballés, je lui explique quand je découvre sa surprise. J'en ai plusieurs mais il n'y a que celui-ci que j'ai empaqueté, je prononce lentement, c'est le bon mot ?

-C'est le bon mot, elle confirme. Merci beaucoup, c'est, elle fait tourner l'objet entre ses mains, merci.

-Tu ne l'as pas encore ouvert.

-J'espère que ce n'est pas à cause de ça que tu as eu un accident.

-Non. L'accident, c'était après. J'étais sur le retour.

-Je suis rassurée. Je l'ouvre alors ?

J'acquiesce doucement. Raven baisse les yeux avant de tirer sur les lanières pour les délasser. J'ai les mains légèrement moites. J'espère qu'elle sera heureuse. Mon pied tressaute doucement quand elle déplie lentement mon vêtement. Tous les bruits extérieurs disparaissent de nouveau sous les pulsations de mon cœur qui bat encore une fois beaucoup trop vite.

-C'est un livre, dit-elle étonnée, il est en parfait état, elle le fait tourner entre ses mains avec un regard émerveillé, mais où est-ce que tu l'as trouvé ?

-Dans une maison, elle est presque entièrement ensevelie sous la terre. Il y a avait à peine un espace assez grand pour que je puisse y entrer. Il y avait des étagères remplies de livres. Je t'ai pris les moins abîmés, j'explique en lui sortant les neuf autres. A la fin de l'hiver, je t'y emmènerai, je lui assure avec conviction, tu choisiras toi-même ce que, je m'arrête net alors que pour la seconde fois en très peu de temps les bras de Raven se resserrent sur moi.

-Merci, merci, merci.

-C'est... je... de rien, je murmure.

-Tu ne peux pas savoir à quel point lire me manque, l'étreinte se resserre. Je n'arrive pas à croire que tu ai fait ça pour moi, poursuit-elle en remettant de la distance entre nous. Eres maravillosa ! (Tu es merveilleuse)

Je souris au compliment en baissant légèrement les yeux. C'est ce qui explique que je ne la vois pas se rapprocher de nouveau, pour m'embrasser la joue. La surprise arrête complètement mon cœur avant qu'il ne reprenne un rythme d'autant plus effréné. Je ne m'attendais absolument pas à un tel rapprochement. Je suis chamboulée, complètement envoûtée par ce geste empli de tendresse.

-Gracias mi nuevo sueño. (Merci mon nouveau rêve)

-Qu'est-ce que tu viens de dire ?

-Rien, elle baisse les yeux sur son livre, les joues un peu plus rouge que d'ordinaire. Tu voudrais que je t'apprenne à lire ?

-Non !

Je grimace dès que la négation m'échappe. J'ai été bien plus abrupte que ce que je voulais. Je secoue doucement la tête en inspirant profondément avant de reprendre :

-Ce n'est pas de cette manière que je voulais le dire. Mais je ne veux pas apprendre à lire. Jamais.

Le regard de Raven est différent de d'habitude. Elle m'étudie comme elle ne le fait qu'avec certaines pièces. C'est de cette manière que je sais qu'elle essaye de me comprendre et ce, sans même me poser des questions. Je suis heureuse qu'elle ne le fasse pas. C'est un sujet bien trop douloureux pour moi.

-Dans ce cas, je la sens plus hésitante qu'un peu plus tôt, tu voudrais que je lise pour toi ?

-Je... si tu veux.

-D'accord.

Elle ouvre son livre, lisse les pages et prend une forte inspiration. Parfois, je me demande comment ses gestes peuvent ressembler à ce point aux siens. Est-ce que toutes les personnes qui aiment lire font ce genre de choses ? Elle sourit en laissant glisser ses yeux sur les premiers mots présents sur les pages jaunies.

-Le titre du livre c'est : L'homme qui venait de nulle part. Il a été écrit par Penelope Williamson. Et la coïncidence veut que l'histoire commence ainsi : "Il apparut dans leurs vies aux derniers jours d'un mauvais hiver.".

Raven lit pendant un long, très long moment. Je me laisse complètement emporter par l'histoire. L'écouter est un enchantement. Lyv est rentrée il y a un moment et est partie se coucher sans faire le moindre commentaire. Raven a seulement été obligée de s'arrêter quand il a fait complètement nuit mais elle est allée chercher une lampe électrique pour poursuivre et j'en ai profité pour nous faire à toutes les deux une nouvelle infusion.

J'ai rit doucement quand Raven s'est offusquée que la neige daigne tomber au cours de l'histoire mais qu'elle reste aux abonnés absents pour nous. Mais elle a poursuivi. En fait, je crois que rien n'aurait pu véritablement l'arrêter. Je ne suis même pas certaine que si la neige finissait vraiment par arrivée qu'elle cesserait de lire. Elle est vraiment faite pour raconter des histoires, comme lui l'était.

Je me laisse porter par sa voix en fermant les paupières et je me laisse imaginer, les lieux, les personnages et tout ce qui peut-être décrit dans ce livre. Je me laisse porter par son talent. Je tressaille en même temps que Rachel quand ce Jackob Fisher arrive. J'en ignore la raison mais il me fait penser à Titus ce qui accentue mes ressentiments envers ce personnage fictif. Je m'essaye à un exercice que je n'ai pas tenté depuis bien longtemps, je tente de deviner ce qui va arriver avant que Raven ne me révèle la suite. Je suis parfaitement concentré quand à travers mes paupières closes j'aperçois une lumière étrange.

Je laisse mes cils se relever lentement et ce que je découvre est complètement ahurissant. Je me relève brusquement au moment où Raven lit ces mots : "Je suis venu voir cet étranger que vous avez chez vous". Je l'entends fermer le livre et je crois même qu'elle le laisse tomber avant de se placer à côté de moi.

-Le ciel est en feu, je murmure sans comprendre ce qui arrive.

-L'Arche, prononce au même moment Raven.


Voilà pour le premier chapitre de cette seconde partie. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Des suppositions pour la suite ? J'ai hâte de connaître vos réactions sur ce début et surtout sur l'évolution des sentiments d'Anya pour Raven. Elle est complètement mordue notre Général. A votre avis, il en est de même du côté de sa rudz rook ? Vous l'aurez compris, j'ai repris la même journée que l'épilogue et nous en sommes maintenant au même point : l'Arche arrive. Pensez-vous que ça va être la panique ou tout l'inverse ?

Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.

En espérant vous retrouver pour le prochain chapitre !

GeekGirlG