Hello !
Je ne vous ai pas oublié, promis, me voilà ! C'est juste que je ne travaille pas aujourd'hui et j'ai perdu la notion du temps ahah.
Vos retours hyper enthousiastes sur le chapitre précédent m'ont mis du baume au cœur. Si vous saviez comme je suis contente que vous aimiez cette histoire ! J'espère que ça va continuer ainsi.
Au programme de ce huitième chapitre : une conversation entre amis, une première tâche et une petite désillusion...
Bonne lecture !
Drago quitta Durmstrang en fin de journée pour se rendre à Tsvetengrad. Il avait des courses à y faire et il s'était mis en tête de rendre visite à Pansy. Cela faisait quelques jours qu'il ne l'avait pas vue et même s'il ne l'avouerait jamais à voix haute, elle lui manquait.
Une fois ses achats faits, il passa devant la boutique de Pansy et, comme celle-ci était fermée, il se rendit directement à son appartement. Drago entra de lui-même après avoir toqué.
- Tu es visible ?
- Non, mais si tu ne viens pas dans la chambre, pas de problème.
- Je n'ai aucune envie de te voir à poil, dit-il en accrochant son manteau à une patère.
- Tu sais pas ce que tu rates !
Comme s'il habitait ici, Drago prit dans un placard deux verres qu'il remplit de gin, de vermouth rouge et de Campari. Il était en train de découper une orange en rondelles quand Pansy apparut dans son champ de vision, vêtue d'une robe courte satinée vert menthe.
Étonné, Drago vérifia l'heure.
- Tu sors ?
- Non, c'est mon pyjama, répondit-elle avec ironie. Mais oui, je sors. J'ai rendez-vous au Da Vinci Club avec les filles.
- Tu me brises le cœur. Je vais devoir boire ces deux Negronis seul, ronchonna-t-il en plongeant une rondelle d'orange dans chaque verre.
- J'ai un peu de temps avant de partir, dit-elle en rangeant un tube de rouge à lèvres dans un tout petit sac noir.
Drago fronça légèrement les sourcils.
Quelque chose n'allait pas dans l'attitude de Pansy, mais il ne savait pas quoi. Qu'elle soit si apprêtée un mardi soir n'était pas le souci, tout comme le sarcasme dans ses remarques. Et si le fait qu'elle soit en avance à son rendez-vous était un peu étonnant, il était persuadé que ce n'était pas ça, le problème.
Soudain, il comprit.
Cela pouvait paraître idiot, mais elle ne l'avait pas regardé dans les yeux. Et Pansy Parkinson qui ne regardait pas quelqu'un dans les yeux était une Pansy Parkinson qui avait quelque chose à cacher.
Drago se posta alors dans son dos et attendit qu'elle se retourne pour lui tendre son verre. Pansy sursauta et son regard se posa directement sur le cocktail qu'elle prit avant de filer dans le salon.
Et Drago sourit.
- Pansy ? l'appela-t-il.
- Hum ?
- Crache le morceau.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, nia-t-elle, toujours sans le regarder.
- Bien sûr que si, tu sais très bien de quoi je parle. Tout comme tu sais très bien que si tu ne me dis pas tout de suite ce qu'il se passe, je vais essayer de le deviner par moi-même et imaginer toutes sortes de choses plus bizarres les unes que les autres.
Pansy poussa un lourd soupir, signe de son abdication. Assise sur son canapé, elle posa son verre sur la table basse et leva enfin les yeux vers lui.
- Je suis dans la merde, Drago.
Il fronça les sourcils.
- J'ai couché avec Weasley, finit-elle par avouer comme si c'était un secret honteux.
Drago aurait dû être surpris et pourtant, il ne le fut pas. Il ne le fut pas parce qu'il s'y attendait. Pansy obtenait toujours ce qu'elle voulait et si elle avait décidé qu'elle mettrait George Weasley dans son lit, il était logique qu'elle y soit parvenu.
- Est-ce qu'elle était bonne, alors, cette partie de jambes en l'air ? lui demanda-t-il en venant s'asseoir à côté d'elle.
Il se souvenait de cette conversation qu'ils avaient eue quand il avait appris qu'ils étaient allés boire un verre ensemble. Depuis ce moment-là, il comptait les jours avant que le moment arrive.
- Elle était géniale et c'est pour ça que je suis dans la merde !
Ses coudes appuyés sur ses cuisses, elle plongea sa tête dans ses mains et poussa un petit cri.
Drago se retint de rire. Visiblement, elle n'avait pas besoin de ça.
- Alors je ne veux aucun détail, commença-t-il, mais pourquoi c'est un problème ?
- J'aurais préféré que ce soit nul, expliqua-t-elle d'une voix étouffée. Si ça avait été foireux, je serais passée à autre chose et je me serais contentée de le croiser dans le village avant qu'il reparte à Londres. Sauf que je ne sais pas ce qu'il m'a fait, mais j'ai envie de recommencer.
- Pour moi, c'est tout sauf un problème.
- Je clame à qui veut bien l'entendre que je n'ai pas besoin d'un homme dans ma vie et là, je te dis que j'ai envie qu'il me prenne encore une fois sur mon comptoir et sur tous les meubles de mon appartement !
Drago grimaça. Il n'avait aucune envie d'imaginer sa meilleure amie et George Weasley dans des positions fâcheuses sur la table du salon.
- Personne ne te demande de l'épouser demain, dit-il. Tu peux te contenter de prendre ton pied sans te poser plus de questions.
Pansy tourna à peine sa tête vers lui et le regarda entre ses doigts écartés.
- Tu veux que George Weasley devienne mon plan cul ?
- Je ne veux pas qu'il te devienne ton plan cul, je te dis simplement que tu n'es pas obligée de te prendre la tête.
- Je n'ai jamais couché deux fois de suite avec quelqu'un avec qui je n'étais pas en couple.
- Je sais, mais il faut une première fois à tout.
Pansy le regardait sans rien dire. Drago haussa les épaules pour lui montrer que c'était, finalement, assez insignifiant.
- Bois ce Negroni et va danser, je pense que tu en as besoin.
Après un nouveau soupir, Pansy suivit ses conseils puis se leva pour enfiler son manteau.
- On déjeune ensemble demain ? lui proposa-t-elle alors qu'elle enroulait son écharpe autour de son cou.
- Faisons ça. J'ai bien besoin de m'enfuir un peu de Durmstrang avec la première tâche qui approche.
Pansy lui envoya un baiser avant de lui dire de faire comme chez lui et de s'en aller.
Drago resta ici quelques minutes, le temps de boire son Negroni tout en regardant par la fenêtre le vent qui soufflait dans les arbres.
Ils étaient quand même bien différents, tous les deux.
Si Pansy aimait papillonner et avoir plusieurs amants, ce n'était pas du tout le cas de Drago. Cela lui arrivait de faire entrer des femmes dans sa vie, mais seulement s'il estimait qu'il valait la peine de s'investir avec elles, que cela dure quelques années, quelques mois ou quelques semaines. Les coups d'un soir, il n'aimait pas vraiment ça.
Il aimait la vie à deux. Il aimait partager, découvrir l'autre, se découvrir à travers l'autre. Il nierait si on le lui affirmait, mais il était un incorrigible romantique. Seulement, jusqu'à maintenant, il n'avait pas encore trouvé quelqu'un de capable de le supporter toute une vie.
Trop arrogant, trop travailleur, trop provocateur étaient les critiques qui revenaient le plus souvent. Et s'il aimait la vie de couple, il n'aimait pas qu'on lui demande de changer.
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Drago était rarement anxieux. Il anticipait suffisamment les choses pour ne rien laisser au hasard et ne pas être pris au dépourvu.
Sauf que là, si l'essentiel avait été préparé, il n'était pas maître de ce qui allait se passer par la suite.
En ce 24 novembre, la première tâche aurait lieu d'ici quelques heures. Il était nerveux pour Aleksandar, il avait peur que quelque chose foire ou qu'un drame arrive. Cependant, il essayait de relativiser en se disant qu'il ne pouvait pas prédire l'avenir et qu'il saurait agir en conséquence si un malheur arrivait.
Lorsqu'il quitta son bureau pour rejoindre le terrain de Quidditch, il constata l'effervescence dans le château. C'était un jour particulier et, pour une fois, il avait laissé les élèves sortir un peu du cadre. Comme il était difficile de chasser le naturel, certains élèves de Durmstrang ne purent s'empêcher de retrouver une attitude stricte lorsqu'ils le croisèrent, mais Drago leur fit comprendre d'un regard que tout allait bien.
Juste après avoir passé les lourdes portes d'entrée du château, Drago tomba nez à nez avec Krum, Granger et Weasley en pleine conversation. Il chassa très vite les images de ce dernier avec sa meilleure amie avant d'adopter une posture sérieuse.
- Bonjour à vous, les salua-t-il.
- Malefoy, répondit Krum.
- Bonjour tout seul, suivit Weasley.
- Bonjour, termina Granger avec un sourire amical.
- Comment va Izia ? demanda-t-il par pure politesse.
- On était en train de la rejoindre quand nous avons croisé Viktor, expliqua Granger. Aux dernières nouvelles, elle allait bien. On espère qu'elle a bien dormi et qu'elle n'est pas trop stressée.
- Qu'en est-il d'Aleksandar ? s'enquit Krum.
- J'allais moi aussi le retrouver.
- Faisons le chemin ensemble, alors, proposa Weasley en se mettant en route.
Drago suivit le mouvement et ils se dirigèrent vers le terrain de Quidditch.
Comme prévu, le lieu avait été transformé pour donner l'impression d'une vraie grotte. C'était humide, assez sombre et il y faisait plutôt frais. Des gradins avaient été aménagés et ceux-ci commençaient à se remplir d'élèves et de professeurs.
Accompagné de Granger, Weasley et Krum, Drago se rendit d'abord dans une tente où se trouvaient les champions ainsi que Apolline et Kenza. Il eut à peine le temps de saluer tout le monde que Koslowski et Maksimov, le Ministre de la Magie, firent une arrivée remarquée.
- Bienvenue à tous pour cette première tâche ! lança Koslowski d'une voix puissante.
Drago se retint de lever les yeux au ciel et entendit Granger, à sa droite, étouffer un rire. Il baissa le regard vers elle et ne put que sourire en la voyant pincer ses lèvres entre elles. Visiblement, il n'était pas le seul à le trouver peu crédible.
- Avant toute chose, merci de récupérer vos baguettes qui ont été examinées ce matin.
Un plateau en argent sur lequel étaient déposées les trois baguettes lévita jusqu'aux champions et chacun se saisit de la sienne.
- Bien. Cette première tâche aura pour but de prouver votre courage, votre technique, votre réactivité face au danger et votre intelligence au combat.
Du coin de l'œil, Drago observa Aleksandar qui ne semblait pas impressionné par le discours de son directeur. Izia et Charline s'échangeaient des regards complices, sans pour autant paraître stressées elles non plus. Alors Drago esquissa un sourire, confiant.
- Nous allons tirer au sort votre ordre de passage et vous aurez chacun une minute avant votre entrée dans l'arène pour prendre connaissance de votre ennemi.
Au soupir qu'il entendit Granger pousser, Drago comprit qu'elle n'avait pas l'air totalement d'accord avec la procédure.
- Si vous réussissez cette première tâche, poursuivit Koslowski, vous obtiendrez un précieux indice pour la deuxième qui aura lieu au mois de février. Maintenant, j'ai besoin d'une main innocente. Hum, monsieur Krum, venez donc !
Cette fois, Drago ne se retint pas de lever les yeux au ciel. Niveau impartialité, il aurait pu trouver mieux que Viktor Krum, ancien participant au Tournoi pour le compte de Durmstrang et coqueluche de tous les sorciers du pays.
Koslowski tendit un petit sac pourpre à Krum et celui-ci plongea la main à l'intérieur. Il en sortit un premier morceau de parchemin déchiré.
- Charline Loiseau, annonça-t-il.
- Bien, la championne de Beauxbâtons sera donc la première à entrer dans l'arène.
Krum répéta la procédure et sortit cette fois un papier où le nom d'Izia McAlister était écrit.
- La championne de Poudlard sera la deuxième à se lancer. Par conséquent, Aleksandar Karzoff fermera l'épreuve ! Celle-ci commencera dans quelques minutes, je vous laisse vous concerter avec vos référents et vous donne rendez-vous d'ici un quart d'heure dans le sas d'attente.
Koslowski, Maksimov et Krum partirent en direction de la tribune des jurys tandis que Drago rejoignait Aleksandar. Granger et Weasley s'éloignèrent avec Izia, et Apolline et Kenza avec Charline.
- Le fait que vous passiez en dernier n'est pas un handicap, Karzoff, lui indiqua Drago. L'épreuve est la même pour vous trois et l'ordre de passage ne change rien.
- OK.
- Gardez en tête tout ce que vous avez appris pendant les entraînements et de votre côté, et tout va bien se passer. De toute façon, des sorciers et sorcières sont présents pour parer à toute éventualité.
Aleksandar approuva d'un simple hochement de tête. À sa manière de se dandiner d'un pied à l'autre en regardant partout autour de lui, Drago comprit qu'il commençait à stresser, contrairement à ce qu'il laissait paraître jusqu'à maintenant. Il choisit alors de le laisser seul et partit s'installer dans le public, juste au-dessus du rang des jurys.
Quelques minutes plus tard, il fut rejoint par Weasley et Kenza, tandis que les deux directrices prenaient place en dessous.
Comme il restait encore quelques minutes avant le début de la première tâche, Drago décida de s'occuper pour éviter de trop penser. Et pour cela, qui de mieux que son voisin de gauche ?
- Weasley ? l'appela-t-il sans pour autant le regarder, ses yeux résolument fixés sur les stalactites de la grotte artificielle face à lui.
- Hum ?
- Si tu lui brises le cœur, je te brise la nuque.
Drago fut surpris que Weasley prenne sa mise en garde à la rigolade.
- Pardon, tu étais sérieux ? dit-il en tournant la tête vers lui.
- Plus que jamais, confirma Drago, déterminé à ne pas le regarder.
- Écoute, Malefoy, je ne sais pas ce que Pansy t'a dit mais, premièrement, cela ne te regarde pas, deuxièmement, je jure solennellement que mes intentions ne sont pas mauvaises et troisièmement, d'après les conditions qu'elle a imposées, c'était une seule et unique fois.
Vu l'état dans lequel elle était la dernière fois, Pansy ne respecterait jamais son engagement. Mais Drago la connaissait. Elle allait tout faire pour que Weasley craque le premier et, ainsi, ne pas culpabiliser.
- Tu as raison, ça ne me regarde pas, reconnut-il, mais j'aime savoir ma meilleure amie entre les bras de quelqu'un en qui je peux avoir confiance.
- Tu n'as pas à t'inquiéter puisque cela ne se reproduira plus.
- Tu veux parier ?
Drago choisit ce moment pour le regarder et la lueur de défi dans le regard de Weasley ne l'étonna pas.
- Parier sur le dos de ta meilleure amie ? Je ne suis pas sûr qu'elle apprécierait.
- Je te dis simplement que tu n'es pas prêt à ce qui t'attend. On ne ressort jamais indemne d'un jeu de ce genre avec Pansy.
- On verra bien, conclut Weasley avec un clin d'œil.
Drago allait répliquer, mais un son de corne lui coupa la parole. La première tâche allait commencer.
Comme convenu, Charline fut la première à pénétrer dans l'arène et Drago sentit Kenza, à sa droite, se tendre.
Méfiante, la championne de Beauxbâtons commença à avancer dans la grotte, baguette tendue. Elle guettait le moindre mouvement, le moindre son, parfois cachée derrière des rochers, parfois au devant du danger. Soudain, alors qu'elle scrutait le plafond, un bruit de ferraille résonna dans la grotte, déclenchant des sursauts et des cris dans le public.
Prudente, Charline se colla à un mur et invoqua un charme du bouclier pour se protéger lorsque Psoglav bondit de derrière un rocher.
La créature hybride était terrifiante, malgré son corps humain. Ses sabots de cheval claquaient contre la pierre au rythme de ses pas et il faisait grincer ses dents en fer les unes contre les autres. Drago ne put contenir l'avalanche de frissons dans tout son corps. Avec son œil unique sur le front, Psoglav semblait prêt à ne faire qu'une bouchée de Charline.
La championne lança un Stupefix qui fit à peine sourciller la créature. Elle enchaîna les sorts inefficaces avant de viser juste avec un Confringo droit dans son œil. Psoglav hurla de douleur et Charline profita de ce moment de faiblesse pour s'enfuir à toutes jambes dans l'espace le plus sombre de la grotte.
Mauvaise idée, pensa Drago.
Le combat dura presque une heure. Une heure au bout de laquelle Charline, épuisée, parvint enfin à terrasser la créature en provoquant un éboulement de pierres. Psoglav, coincé sous les décombres, fut vaincu.
La foule se déchaîna pour applaudir la jeune fille, surtout ses camarades de Beauxbâtons, et Drago se leva lui aussi pour suivre le mouvement. Cela avait été difficile, mais elle s'était bien battue.
Il sourit à Apolline lorsqu'il croisa son regard, mais la directrice française resta impassible.
Ses yeux se posèrent ensuite sur Granger qui s'était rassise. L'ongle de son pouce coincé entre ses dents, elle semblait plus nerveuse que jamais. Elle était loin, la Granger de l'autre jour, émerveillée face à la vue depuis son appartement.
Drago se pencha discrètement vers l'avant, au niveau de son oreille, pour chuchoter :
- Bonne chance, Granger. Que le meilleur gagne.
Elle sursauta à peine, mais ne prit pas la peine de se retourner.
- Heureusement que ce n'est pas toi qui combats, il est certain que vous auriez perdu.
Drago accepta la petite pique. Nul doute qu'elle avait compris la taquinerie et le sarcasme derrière son encouragement.
Et puis, elle n'avait pas tort.
Alors qu'il se réinstalllait confortablement, la corne retentit à nouveau et Izia fit son entrée.
Lorsque le regard de George se posa sur Izia, il se pencha légèrement vers l'avant et serra sa main sur l'épaule d'Hermione. Cette dernière posa sa main sur la sienne en signe de soutien. S'il entendit Malefoy ricaner à côté de lui, George n'y prêta pas plus attention que ça.
Izia paraissait à la fois confiante, mais un peu sur la défensive, ce qui était tout à fait normal.
Elle commença son exploration de la grotte en longeant les murs, mais Psoglav ne semblait pas avoir envie de se montrer pour le moment. Le silence régnait dans ce terrain de Quidditch transformé pour l'occasion et le calme fut rompu par un bruit de verre.
Izia baissa les yeux à ses pieds et un sourire triomphant étira ses lèvres. George n'avait aucune idée de ce que ces morceaux de verre faisaient là, ni l'idée que la jeune fille avait derrière la tête, mais elle semblait si contente d'avoir mis la main dessus qu'il était heureux lui aussi.
Izia se saisit d'un bout de verre, qui s'avéra être un morceau de miroir, puisqu'elle le plaça près de son visage de façon à pouvoir voir derrière. Elle continua son exploration ainsi, son regard alternant entre la réalité et le reflet dans le miroir.
Alors, quand Psoglav sortit de sa cachette aussi silencieusement que ses sabots de cheval le lui permettaient, Izia le vit dans son dos et elle put se retourner et le prendre par surprise avec plusieurs Stupéfix. Sonné, Psoglav n'était pas vaincu pour autant. La créature vacillait sur ses sabots et son œil unique était fou.
Izia prit la fuite pour se cacher et le véritable combat démarra. Un combat qui fut plus court que celui de Charline, mais dont la championne de Poudlard ressortit un peu amochée. Certes, elle avait vaincu Psoglav, mais elle sortit de l'arène avec sa main gauche soutenant son bras droit replié et en boitant légèrement.
Inquiet, George déposa une main sur l'épaule d'Hermione qui ne quittait pas Izia des yeux.
- Ne vous faites pas de soucis, intervint Malefoy, l'infirmier de Durmstrang est dans la tente, prêt à recevoir les blessés.
Si George se détendit un peu, ce ne fut pas vraiment le cas d'Hermione qui regardait Malefoy avec de la panique dans les yeux.
- Tu peux faire confiance à Zlatan, la rassura-t-il. N'a-t-il pas bien pris soin d'eux après leur agression ?
- C'est vrai, Hermione. Izia a été sur pieds en quelques jours et ne parlons pas de Charline, qu'il a aidée à se remettre d'une commotion cérébrale.
- Vous avez sans doute raison, soupira-t-elle. Mais dès que la tâche est terminée, on fonce la voir, d'accord ?
Le regard qu'elle lança à George était sans appel, alors il hocha la tête, peu désireux de la contrarier.
La corne retentit pour la troisième et dernière fois. George se rassit convenablement, curieux de voir ce qu'allait donner la participation d'Aleksandar. Ce dernier était un candidat redoutable. S'il n'était pas inquiet à propos de Charline, il l'était à propos de lui. Il était le concurrent direct d'Izia et cette première tâche était l'occasion parfaite pour l'observer et comprendre sa manière de fonctionner.
Lorsque le champion de Durmstrang pénétra dans l'arène, la foule se déchaîna. Les élèves de l'école avaient rapidement oublié d'être disciplinés et ne reculaient devant rien pour montrer leur soutien à Aleksandar. Des fanions, des banderoles, des chants vantant ses qualités… Il avait de quoi avoir les chevilles qui gonflent.
Comme Charline avant lui, Aleksandar avançait en rasant les murs, baguette brandie et prêt à attaquer si Psoglav sortait de sa cachette. Une chose qui n'arriva qu'au bout d'une vingtaine de minutes, alors que le champion commençait à tourner en rond.
Les sabots de la créature résonnèrent dans l'arène et son cri fit froid dans le dos à George. Il avait beau savoir que c'était une représentation magique, Psoglav n'en était pas moins terrifiant pour autant.
Aleksandar invoqua un puissant charme du bouclier pour se protéger des premières attaques de son ennemi, mais il dut trouver une solution rapidement s'il ne voulait pas finir écrasé sous ses sabots. Il essaya de gagner du temps en se cachant derrière des parois rocheuses ou dans des cavités, mais Psoglav le retrouvait à chaque fois.
Aleksandar enchaîna différents sorts, combinés de façon logique et intelligente, pourtant sans succès. Mais soudain, à la grande surprise de toute l'assemblée, Psoglav hurla de douleur lorsque, au détour d'un espace sombre de la grotte, Aleksandar lança un Lumos. Le but premier était probablement d'y voir plus clair, mais quand il comprit que la lumière était l'arme efficace contre la créature, il prononça un Lumos Maxima qui éclaira presque la totalité de la grotte. Psoglav grogna férocement et, à l'aide de ses sabots, creusa un énorme trou dans le sol pour s'y enterrer.
Un silence de quelques secondes plana, comme s'ils essayaient de comprendre ce qu'il venait de se passer, mais lorsque Aleksandar leva les bras, triomphant, le calme se brisa et l'allégresse éclata.
George avait raison de craindre ce champion. Il avait été le plus rapide et nul doute que la première place lui serait attribuée.
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Le lendemain, Hermione et George avaient organisé un petit rendez-vous avec Izia autour d'un thé afin de débriefer sur sa première tâche. Elle avait obtenu la deuxième place, derrière Aleksandar, grâce à sa ruse et son courage, donc ils avaient tenu à la féliciter. Tout n'était pas perdu, il restait encore deux tâches à accomplir et même si elle devait se méfier de ses adversaires, elle avait encore toutes ses chances.
- Tu as reçu l'indice pour la tâche de février, alors ? voulut s'assurer Hermione en remplissant à nouveau les tasses de thé vides.
- Ouais, mais pour le moment je comprends rien. On m'a donné un arc et des flèches.
- Un arc et des flèches ? releva George après avoir remercié Hermione.
- Ça veut tout et rien dire, déplora Izia. Est-ce que c'est l'arme dont je vais devoir me servir ? Si oui, contre qui ? Est-ce que ça appartient à quelqu'un ? Ils sont bien sympas, mais je ne suis pas Robin des bois.
- Robin qui ? releva George.
- Robin des bois, répéta Izia. Vous le connaissez pas ? C'est un personnage fictif, un brigand qui vole aux riches pour donner aux pauvres et son arme de prédilection, c'est l'arc.
George se sentit un peu bête de ne pas connaître.
- Ne te prends pas trop la tête pour le moment, Izia, lui conseilla Hermione. La deuxième tâche est seulement dans trois mois, prends d'abord le temps de te reposer de la première.
Izia accepta à contre-cœur et George esquissa un sourire amusé. Cette fille était tenace, ils avaient vraiment toutes les chances de gagner ce Tournoi.
Ils discutèrent autour de cette tasse de thé encore quelques instants avant qu'Izia ne doive partir.
- Je suis plutôt confiant, déclara George en s'enfonçant un peu plus dans le canapé, ses mains croisées derrière sa tête. Elle est douée, cette petite. Elle est maligne et elle ne se laisse pas faire.
- J'espère justement que sa fougue ne lui portera pas préjudice.
- Dans un tel Tournoi ? Je ne pense pas. Il faut seulement qu'elle se méfie d'Aleksandar. Il est au moins aussi malin qu'elle.
- Il ne faut pas sous-estimer Charline, prévint Hermione. Ce n'est pas parce qu'elle est arrivée dernière pour la première tâche que ça fait d'elle une ennemie moins redoutable. Elle est très intelligente et je pense qu'elle peut être à craindre sur des épreuves plus cérébrales.
- Ce que tu peux être pessimiste, Hermione, la taquina George.
- Je suis simplement réaliste. Il faut toujours se méfier de l'eau qui dort.
- Certes.
George se pencha pour récupérer sa tasse de thé et intercepta le regard curieux d'Hermione. Elle s'y déroba aussitôt, plongeant son nez dans sa boisson pour essayer de lui dissimuler ses joues rougissantes.
- Oh toi… Qu'est-ce que tu n'oses pas me dire ?
- Rien, marmonna-t-elle entre deux gorgées.
- Hermione Jean Granger, ça fait deux mois qu'on se côtoie presque tous les jours, je commence à te cerner.
- Bien ! lâcha-t-elle. Disons que j'ai peut-être, accidentellement, entendu une partie de ta conversation avec Malefoy hier, dans les gradins.
George n'était pas du genre à se cacher. Surtout que, dans le cas présent, il n'avait rien à cacher. Enfin, pas grand-chose.
- Accidentellement, tu dis ?
- Vous étiez juste au-dessus de moi et vous parliez fort, se justifia-t-elle en posant sa tasse sur la table basse.
- Bien sûr. Et donc ?
- Et donc je t'ai entendu prononcer le prénom de Pansy. Comme je te trouvais déjà étrange depuis quelques jours, du genre… un peu distrait, je me suis dit que ça avait peut-être un lien.
Hermione finit par le regarder, ses joues toujours un peu rouges.
Dans ses souvenirs, Pansy ne lui avait pas dit de taire ce qu'ils avaient fait. De plus, elle avait dû en parler avec Malefoy puisqu'il était au courant, donc il avait tout à fait le droit de le dire à Hermione lui aussi.
D'ailleurs, il en ressentait un peu le besoin. Non pas qu'il ait forcément besoin d'un conseil, mais plutôt d'un avis sur la situation.
- Alors il se pourrait que j'ai couché avec Pansy l'autre jour, avoua-t-il. Oh, ne fais pas cette tête, je t'en prie !
George se mit à rire en voyant Hermione ouvrir la bouche comme un strangulot hors de l'eau. Bouche qu'elle referma aussitôt, gênée.
- Si je m'attendais à ça !
- Tu m'as dit que tu avais entendu une partie de notre conversation.
- Oui, mais pas tout ! Je pensais que… je ne sais pas, que vous aviez bu un verre ensemble, dîné au restaurant, je n'en sais rien, pas que vous aviez déjà consommé !
- Consommé, répéta-t-il en ricanant. Eh bien oui, Hermione, j'ai consommé, je suis passé à l'acte, j'ai pratiqué le coït avec Pansy Parkinson et c'était vachement bien.
- Je ne suis pas sûre d'avoir envie de détails.
- Je ne comptais pas t'en donner. De toute façon, c'était juste une fois et ça ne se reproduira plus.
- Mais pourquoi ? s'étonna Hermione en changeant de position dans son fauteuil, comme si la tournure de la conversation méritait plus de confort.
- C'est ce qu'elle veut et qui suis-je pour lui imposer ce que je veux moi ? Elle m'a mis en garde avant qu'on fasse quoi que ce soit et j'ai accepté, je n'ai pas le droit de réclamer plus maintenant.
- Mais tu voudrais plus ?
George haussa les épaules. Le voudrait-il ? Il l'aimait bien, cette femme. Sûre d'elle, drôle, ambitieuse, mais chez qui il devinait une fragilité qu'elle refusait d'assumer. Ce n'était pas pour autant qu'il avait envie de plus… Il n'était même pas sûr d'être prêt. Son divorce était récent et même s'il n'avait plus de sentiments amoureux pour Angelina, elle était encore ancrée en lui. Elle le serait toujours, d'ailleurs, avec Fred et Roxanne.
Fred et Roxanne… Là encore, cela compliquait les choses. Pourquoi Pansy s'encombrerait d'un père célibataire avec deux enfants de sept et cinq ans alors qu'elle pouvait avoir tous les hommes de Bulgarie et du reste de l'Europe à ses pieds ?
- La question ne se pose pas, sourit George.
Hermione lui offrit un sourire compatissant et George leva les yeux au ciel. Inspirer la pitié n'était pas quelque chose qu'il aimait.
- Je ne connais pas bien Pansy, avoua Hermione. Dans le dernier souvenir que j'ai, elle voulait livrer Harry à Voldemort, donc autant te dire que ça ne m'a pas laissé la meilleure image d'elle. Mais c'est la meilleure amie de Malefoy et j'ai constaté qu'il avait changé donc je me dis qu'elle a pu faire de même ?
- Elle peut avoir une attitude de peste, reconnut George, mais j'ai l'impression que c'est sa carapace. Elle m'a beaucoup étonné.
Derrière le sourire maintenant énigmatique d'Hermione se cachait quelque chose qu'il ne sut pas interpréter.
- Vous avez pu discuter tous les deux ou vous avez seulement fait parler vos corps ?
George accueillit la métaphore avec un rire.
- On a un peu parlé.
- Donc elle connait ta situation ?
- Pas vraiment, non. Elle sait comment je me sens par rapport à Fred et que je suis divorcé.
- Elle ne sait pas que tu es papa, donc, c'est ça ?
George secoua la tête.
- J'ai estimé que ce n'était pas la peine d'en parler. De toute façon, il ne se passera rien de plus entre nous que ce qu'il s'est déjà passé, donc c'était inutile de lui parler de Fred et Rox.
Exposé comme ça, cela semblait ridicule. Ridicule, malhonnête et il avait honte. Il adorait ses enfants. Ils étaient sa plus grande réussite, sa plus grande fierté. Il avait l'impression de cacher un secret inavouable.
- Quoi que tu en dises, Pansy t'a tapé dans l'œil, ça se voit, dit Hermione. Je pense que tu devrais lui parler de tes enfants, au même titre que tu lui as parlé de ton deuil et de ton divorce. Ça fait partie de toi. Même si vous devenez seulement amis, je pense qu'elle mérite de savoir.
Il soupira.
Pourquoi est-ce qu'Hermione avait tout le temps raison comme ça ?
Ses mots, d'ailleurs, faisaient écho à ceux de Malefoy la veille. Il était prêt à parier que leur histoire n'avait pas été seulement l'histoire d'une nuit. Il lui avait même dit qu'il n'était pas prêt à ce qu'un jeu du genre avec Pansy lui réservait. Pourtant, elle avait été très claire…
Tout était beaucoup trop flou dans sa tête. La seule chose qui ne l'était pas, c'était qu'il était capable de dire oui à n'importe quelle proposition de sa part. Aller boire un verre ? Oui. Faire l'amour dans l'arrière-boutique ? Oui. Il voulait vraiment découvrir la Pansy derrière le sarcasme et la froideur.
- Je vais devoir te laisser, annonça Hermione alors qu'elle faisait léviter la vaisselle sale. J'ai rendez-vous avec Koslowski et Apolline.
- Bon courage !
Hermione l'en remercia. Apolline pouvait se montrer sympathique, quoi qu'un peu taciturne parfois, mais Koslowski était insupportable. George ne l'appréciait pas alors que, pourtant, il avait tendance à aimer tout le monde.
Il trouvait qu'il se donnait un genre. Qu'il essayait de passer pour le directeur parfait, impliqué et consciencieux, alors que ce n'était pas du tout le cas. Malefoy, en tant que directeur adjoint, semblait en faire bien plus que lui. Koslowski n'était bon que pour les grands discours pompeux, serrer les mains des gens importants et récolter les lauriers des réussites de son école.
Il n'avait rien à voir avec ses deux homologues qu'il dénigrait pourtant parce qu'elles étaient des femmes et, selon lui, moins compétentes de par ce simple fait. Hermione et Apolline étaient plus expérimentées et qualifiées qu'il ne le serait jamais.
Une fois Hermione partie, George décida de se rendre à Tsvetengrad. C'était bientôt l'anniversaire de Roxanne et comme il serait à Londres ce jour-là pour la voir, il fallait qu'il lui achète son cadeau sans tarder.
Il pénétra d'abord dans un joli magasin de jouets à la devanture bordeaux. En ce moment, sa fille n'avait d'yeux que pour Phoen-X, une super-héroïne capable de se transformer en Phénix doré, alors il décida de lui offrir la figurine du personnage. Lorsqu'on prononçait la formule que Phoen-X utilisait elle-même pour se transformer, la figurine devenait un Phénix.
George passa en caisse pour régler son achat et accepta la proposition de réaliser un paquet cadeau, les travaux manuels n'étant pas son fort.
Alors qu'il patientait sur le côté pour ne gêner personne, son regard se posa sur Pansy qui sortait de la boulangerie de l'autre côté de la rue. À travers la vitre, elle le vit également et se figea sur le trottoir. Maladroitement, elle arrangea la lanière de son sac qui glissait sur son épaule et rattrapa de justesse sa baguette de pain avant qu'elle ne tombe par terre.
George ne sut pas si ce moment de flottement avait duré une seconde ou une éternité, mais il fut sorti de sa bulle par la voix de la vendeuse.
- Excusez-moi, monsieur, votre paquet est prêt.
L'espace d'un instant, il regarda cette dame comme si elle venait d'une autre planète, puis il revint à lui.
Il la remercia, récupéra le cadeau de Roxanne, mais lorsque son regard traversa une nouvelle fois la vitrine, Pansy avait disparu. Le trottoir d'en face était vide.
Et voilà !
Alors, cette première tâche ? Vous en avez pensé quoi ? C'était pas facile à écrire, mais je suis assez fière de moi. Je la trouve plutôt immersive ! Moi qui n'ai pas l'habitude des scènes de combat... Je me suis pas trop mal débrouillée ahah.
Et puis cette petite désillusion de fin... Vous me connaissez, vous savez que je ne facilite jamais la vie de mes personnages ;)
J'ai hâte de lire vos reviews !
Du love pour vous, à mercredi !
