Titre : Le fil rouge du Destin
Auteur : Lysanea
Disclaimer : aucun personnage ne m'appartient sauf Letizia et sa famille
Pairing et personnages pour ce chapitre : Rhadamanthe x Kanon
Rating : T
Note : Bonjour à tous. Merci pour les retours sur le précédent chapitre et toutes mes excuses pour l'attente. Je vous remercie également d'être toujours là pour découvrir la suite. Cette histoire devait se finir bientôt, mais j'ai été prise d'inspiration, alors il est possible qu'elle soit encore updatée sur plusieurs chapitres. A suivre.
Merci, Athéna, de poursuivre ta lecture et de me faire savoir que tu aimes toujours, c'est précieux pour moi ! L'adoption d'Elrik, je vais l'aborder de nouveau bientôt mais effectivement, ca prend du temps, même pour eux. Il faut rester réalistes. Il y avait urgence pour Simon à cause de l'éveil de son cosmos, c'est plus complexe pour Elrik. Et tout le monde est un peu occupé en ce moment...
Merci également Fealina07 de continuer ta lecture ert de me dire ce que tu en penses. Je te rejoins sur Shaina, c'est un personnage très complexe. Elle est à la fois très dure, froide, solitaire, et humaine et sensible, sous le masque. On le voit un peu plus dans le Chapitre Hadès. Et dans le manga aussi, son lien avec Marine évolue vers ce qu'on pourrait facilement qualifier d'amitié. Alors je me permets de leur créer cette relation, deux ans après le retour des Ors et la Paix. Mais elle garde son fichu caractère, et il ne faut pas oublier aussi qu'elle est blessée par un amour à sens unique...
Mini-Chan : si tu repasses par là, j'espère que tout va bien pour toi !
Bonne lecture à tous !
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Le Fil rouge du Destin
Chapitre Vingt-trois : Nous sommes les architectes de notre Destin. Et parfois, du Destin des autres.
(Julien Lorcy)
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Royaume souterrain
Caina
Samedi 16 septembre 1989
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Kanon déposa la vaisselle dans l'évier et s'apprêta à la laver, mais Rhadamanthe l'arrêta.
- Laisse, je m'en occuperai plus tard, lui dit-il en déposant un baiser rapide sur sa joue.
- J'ai encore le temps avant de remonter, ne t'inquiète pas.
- Certes, mais je préférerai te voir le passer avec moi, insista le Juge en coupant l'eau, puis en l'enlaçant tendrement par derrière. Il nous reste encore à déguster les délicieuses cerises que tu as apportées. Allons, Kanon, viens...
- D'accord, accepta le Gémeau en se laissant entraîner.
Il s'essuya les mains et suivit Rhadamanthe jusqu'au salon, où ils se réinstallèrent à table, face à face.
D'ordinaire, il lui aurait tenu tête au moins un peu plus longtemps.
Mais son Juge lui avait envoyé un papillon des Enfers en fin de matinée pour lui demander s'il pouvait le rejoindre exceptionnellement pour déjeuner, précisant que c'était important.
Il aurait pu simplement le contacter par télépathie, ils étaient suffisamment liés et connectés pour s'atteindre à travers les espaces et les dimensions, mais Rhadamanthe était un peu « vieux jeu » parfois, alors il passait par cet autre moyen de communication.
Sans compter le fait qu'il y avait une forme de romantisme subtil dans cet envoi de papillon qui ne déplaisait ni à l'un, ni à l'autre.
Shion le lui ayant autorisé, Kanon était ainsi descendu peu après midi.
Mais Rhadamanthe ne lui avait encore rien dit de particulier, il en avait donc conclu très vite qu'il allait le faire maintenant.
Au début, comme ils avaient déjeuné tranquillement sans annonce précise du Juge, le Gémeau avait pensé que peut-être Rhadamanthe voulait simplement être avec lui.
Cela arrivait parfois qu'après une journée difficile, il lui réclamait une longue étreinte silencieuse, juste blotti entre ses bras, assis sur le canapé ou allongés sur le lit, voire même debout dans l'entrée, alors qu'il était venu l'accueillir, ne le sentant pas très en forme.
D'après ses dires, sa seule et simple présence apaisait tout ce qui n'allait pas.
Mais visiblement, il y avait bien quelque chose dont son compagnon voulait lui parler, cette fois-ci.
- Les amis italiens de Saga repartent bientôt, n'est-ce pas ?
- Oui, dans deux jours, répondit Kanon, un peu surpris par la question. Pourquoi ?
- Tu m'as parlé des préoccupations de ton frère au sujet de cette jeune femme qui n'arrive pas à avoir d'enfant. Elle aurait fait plusieurs fausses-couches et Aioros autant que Saga espèrent que leur séjour ici pourra leur donner une nouvelle chance.
- C'est vrai que je t'ai balancé tout ça sans trop réfléchir, avant-hier, excuse-moi, grimaça Kanon.
- Tu n'as pas à t'excuser, tu sais bien que tu peux me parler de tout ce que tu veux, le rassura Rhadamanthe. Surtout si cela te touche particulièrement.
- La situation de Letizia m'attriste, mais je la connais peu. C'est surtout mon frère qui se sent concerné.
- Donc, tu l'es tout autant.
Le Gémeau eut un petit rire.
- Je ne peux le nier, reconnut-il. Mais je ne devrais pas t'embêter avec des choses aussi triviales, Rhad'.
- Kanon, ne me fais pas répéter ce que j'ai déjà dit une première fois, je te prie, demanda le Juge en présentant une délicieuse cerise aux lèvres de son compagnon.
Entre lesquelles elles disparurent rapidement.
Kanon retint la main de Rhadamanthe pour embrasser le revers de ses doigts en guise de remerciement, puis la libéra pour le laisser continuer à piocher dans le saladier de cerises posé entre eux.
Mais Rhadamanthe ne l'entendait pas de cette oreille et il saisit à son tour la main de Kanon, qu'il reposa nouée à la sienne sur la table… avant d'attraper un nouveau petit fruit délicat de son autre main disponible.
Le Gémeau sourit, et fit de même.
- Pourquoi tu abordes ce sujet, au fait ?
- Nous n'avons pas eu le temps d'échanger plus longuement, lorsque tu m'en as parlé. Il m'est apparu évident, ce soir-là, que tu avais besoin de te détendre et d'oublier ta journée harassante, aussi, je n'ai pas insisté.
- Tu as raison. Mais je ne vois pas ce qu'i dire de plus sur le sujet, de toute façon…
- Je peux t'apprendre certaines choses, je pense. Si tu le veux.
- Bien sûr, je t'écoute ! s'enthousiasma Kanon.
La culture, la sagesse et l'intelligence de Rhadamanthe étaient des puits sans fonds, pour lui, un vrai tonneau des Danaïdes !
Cela constituait une source d'enrichissement personnel et intellectuel intarissable et si précieuse !
Il s'était plus d'une fois retrouvé à littéralement boire ses paroles.
Bien sûr, il connaissait tout de son histoire et de sa légende, déjà toutes deux exceptionnelles, et il avait de nombreux souvenirs de sa première vie avec lui, qui lui revenaient sous forme de rêves ou de flashs. Mais alors même qu'ils partageaient tout et s'aimaient si passionnément et profondément, que Rhadamanthe lui démontrait à chaque instant qu'il était le centre de son univers, il arrivait à Kanon de reprendre parfois soudainement la mesure de l'être d'exception qu'il avait été et était encore, pas uniquement pour lui, mais pour le monde, et cela pouvait lui donner un sacré vertige.
- Plusieurs raisons peuvent expliquer la fausse-couche d'une femme, commença Rhadamanthe, le ramenant à lui. Mais pour nous, ici, ce phénomène résulte d'un constat : l'échec de la réincarnation d'une âme.
- Comment est-ce possible ? s'étonna le Gémeau.
- Certaines âmes vertueuses qui ont fait le choix de retourner à la surface, pour vivre une nouvelle vie, ne parviennent pas à s'incarner.
- Mais à quel moment ?
- Le fœtus doit atteindre un certain stade pour avoir la capacité de supporter l'âme qui lui est destinée. C'est ce moment charnière qui fait office de bascule et qui détermine la réussite ou l'échec. Dans ce dernier cas, le fœtus cesse son développement, car il n'a plus de raison d'être.
- Et qu'est-ce qui conduit à l'échec ? Vous le savez ?
- Parfois, cela peut être dû à la volonté de ces âmes, si elle est trop faible, et d'autres, suite au caprice d'un Dieu ou même, d'une divinité mineure, cela est déjà arrivé.
- Et que deviennent ces âmes, alors ?
- Que l'avortement soit volontaire ou non, l'âme n'a plus de réceptacle. Son Destins s'efface alors.
Un silence d'intense réflexion s'imposa un court instant.
- Tu es en train de me dire qu'il n'y a pas de fatalité et que Letizia pourra un jour enfanter, malgré ce qu'elle a traversé à plusieurs reprises ?
- Son ventre est un terrain fertile.
Kanon grimaça.
- Tu as une façon de présenter les choses, parfois…
- Je te dis ce qui est. Cette femme est en capacité physique et physiologique de donner la vie.
- Comment le sais-tu ?
Rhadamanthe prit le temps de récupérer la cerise que Kanon présentait à ses lèvres et de la déguster, avant de répondre.
- Nous ne jugeons pas ces âmes vides qui nous reviennent, car elles n'ont rien vécu. Mais dans le cas où la mort ne survient pas immédiatement après la tentative d'incarnation, nous recueillons les données sur leur courte existence in utero, même si elles n'ont rien vécu de leur propre volonté. Et notamment, pourquoi la réincarnation a échoué. Dans le cas de l'amie de ton frère, ce n'était pas la matrice qui posait problème. Les échecs de l'incarnation ne lui sont pas imputables.
- D'accord... Merci pour ces informations, Rhad'. Je ne crois pas qu'on puisse les utiliser en l'état, mais au moins, Saga et Aioros pourront lui assurer qu'elle finira par y arriver… Parce que ça va finir par arriver, non ? demanda-t-il tout de même confirmation. Si elle a suffisamment de volonté ?
- Je ne suis pas devin, Kanon. Cela aurait pu arriver et cela n'a pourtant pas été le cas.
- C'est une bonne personne, elle ne peut pas avoir autant de malchance… Et son compagnon aussi. Ce sont des gens bien, tu sais.
- Même les meilleurs connaissent des épreuves qu'ils n'ont pas mérité, rappela le Spectre. Le Jugement dernier est là pour rétablir une Justice qui n'est pas toujours appliquée sur Terre. Le monde des mortels est un immense plateau de jeu pour les Dieux, notamment ceux de l'Olympe, capricieux au possible. Nos Tribunaux permettent justement de rétablir un semblant d'équilibre et d'équité. Notre rôle est de récompenser les âmes vertueuses, d'apaiser celles qui ont souffert injustement avec courage et abnégation, d'accueillir le repentir des âmes sincères, et évidemment, condamner et châtier celles qui le méritent et qui ont parfois échappé à la Justice des Hommes.
- Alors, il vaut mieux ne rien dire à Letizia et simplement l'encourager et la soutenir, sans montrer une quelconque assurance ou un trop fort optimisme.
- Ce serait plus raisonnable, en effet, concéda Rhadamanthe. Cependant, vous pouvez, de votre côté, être plein d'espoir pour cette jeune femme et son compagnon.
- Oui, et au pire, on sera les seuls à être déçus. Elle a déjà encaissé plusieurs épreuves avec courage, je trouve.
Rhadamanthe observa Kanon avec attention.
- Tu tiens à elle ? finit-il par l'interroger.
- J'admire sa bravoure, mais comme je te l'ai dit plus tôt, je ne la connais pas spécialement. Par contre, elle compte beaucoup pour Aioros et de fait, pour Saga, qui a noué une véritable amitié avec elle. Je sais que sa difficulté à avoir des enfants le préoccupe.
- Donc, cela te préoccupe également. De la même manière que ce qui le concerne te concerne aussi.
- Oui, reconnut-il une nouvelle fois. Nous ne sommes pas fusionnels, mais…
- Vous êtes jumeaux.
Kanon hocha la tête.
Le regard de Rhadamanthe se fit plus perçant, mais il garda le silence.
Ils ne mangeaient plus et se fixaient simplement, deux de leurs mains toujours nouées sur la table, certains doigts se caressant naturellement.
- Cela te dérange ? finit par demander Kanon, intrigué par le comportement de son compagnon.
A quoi pouvait-il donc bien réfléchir, quelles pensées, soudain inaccessibles, se cachaient derrière le mur d'or de son regard ?
- En aucune façon, et tu le sais.
- Oui, car je te l'ai dit, Saga est mon jumeau, mais toi, tu es ma moitié. Mon amour, ma vie et mon âme.
Aussi romantiques et profonds que pouvaient être ses propos, ils étaient prononcés sur un ton tendre et sincère, mais comme un simple constat, sans vibrato énamouré dans la voix ni larmes d'émotion dans les yeux, même si le regard restait brillant et intense… et le rythme cardiaque, légèrement plus rapide.
C'était justement ce qui leur donnait encore plus de force et de poids.
- Je n'ai pas oublié tes mots si précieux et je ne les remets pas en cause, anapkoi.
- Alors que se passe-t-il ? A quoi penses-tu pour me regarder de la sorte, les yeux emplis de mystère ?
Le Juge esquissa un léger sourire.
- Il y a un coffret sur le guéridon, à ta gauche. Prends-le, je te prie, lui demanda-t-il en libérant sa main, non sans avoir au préalable déposé un baiser sur l'intérieur de son poignet.
Sans hésiter et sans le quitter des yeux, Kanon s'exécuta.
Il se saisit de l'objet en question, qu'il regarda enfin : un écrin d'argent ouvragé, mais délicat, gravé d'un croissant de Lune ciselé, plus grand que ses deux mains jointes.
Un sentiment étrange l'envahît soudain.
Cela lui rappelait vaguement ce qu'il avait ressenti en découvrant l'urne d'Athéna où était scellée l'âme de Poséidon, dans sa prison du Cap Sounion.
Il y avait une aura, une présence qui entourait le coffret.
Cela n'avait rien d'inquiétant ou de maléfique, mais c'était prenant.
Comment avait-il pu ne pas le remarquer, jusque-là, alors qu'il était si près de lui ?
Kanon chercha le regard de Rhadamanthe et celui-ci lui sourit encore.
- Ouvre-le, je t'en prie.
Avec une confiance totale en son Juge, très intrigué et surtout très précautionneux, Kanon débloqua le loquet et souleva doucement le couvercle, de manière presque solennelle.
Il n'avait pas la moindre idée de ce que cela pouvait être, mais c'était extrêmement précieux, il en aurait mis sa main à couper.
C'était l'objet en lui-même qui le poussait à se comporter de la sorte.
Le couvercle entièrement relevé, Kanon découvrit à l'intérieur… quelque chose qu'il ne s'attendait vraiment pas à trouver, même s'il n'avait eu aucune idée de base…
Un fruit d'un rouge profond et lumineux était posé sur un lit de plumes de paon.
- Une… grenade ? s'étonna-t-il, perplexe.
Rhadamanthe hocha la tête et se pencha vers lui, les coudes sur la table et la tête posée sur ses mains jointes sous le menton.
- Cueillie par Artémis sur l'Olympe, dans les Jardins d'Héra, et apporté par Hermès. C'est pour ton amie.
Les yeux de Kanon s'étaient écarquillés de stupeur à chacun des mots de Rhadamanthe, dont quatre référaient au divin.
- Tu n'es pas sérieux !
- Je le suis. Je ne plaisanterai pas sur un tel sujet, Kanon. Tu sais bien que je n'invoque pas le nom des Dieux sans raison valable, quel que soit mon lien avec certains d'entre Eux et le sang qui coule dans mes veines.
- Oui, bien sûr, désolé… s'excusa-t-il. Mais... pourquoi ? Je veux dire, la Grenade, le paon, la Déesse Héra, le lien est évident avec la fertilité, mais pourquoi faire un don si précieux ?
- Parce que c'est important pour toi, répondit le Juge en toute simplicité. Et que j'en ai fait la demande. Je n'étais pas certain que ma démarche aboutirait, mais Artémis a répondu à mon appel et heureusement, très rapidement. Les autres ont suivi.
Kanon était abasourdi, ses yeux ne cessaient de faire des allers-retours du coffre au visage de son Juge, qui le surprenait encore une fois au-delà de toute possibilité.
- Rhad', je ne t'ai pas parlé de tout ceci pour que tu interviennes, je n'aurais jamais même simplement imaginé que tu puisses le faire !
- M'en veux-tu de l'avoir fait ? s'inquiéta le Juge, toujours soucieux et attentif à ne pas commettre d'impair.
Kanon détacha sa main du coffret pour prendre celle de Rhadamanthe, à présent reposée sur la table.
- Absolument pas, amour, ce serait très malvenu et ingrat. Je ne veux simplement pas te causer d'ennuis ou te faire être redevable envers qui que ce soit… Surtout des Dieux !
- Ce n'est pas le cas, le rassura-t-il. Artémis ne m'a rien demandé en échange.
Le Gémeau haussa un sourcil, sceptique.
- Comment est-ce possible ? A moins que… Oui, ce ne peut être que parce que tu es proche d'Elle. Je ne savais pas que c'était le cas ! Certes, c'est ta demi-sœur, mais…
- Je n'irai pas jusque-là, en effet. Lorsque j'étais encore vivant, Elle me faisait parfois l'honneur de partager une partie de chasse avec moi, car Elle appréciait ma dextérité d'archer. Il y a beaucoup de respect, entre nous, aujourd'hui, en souvenir de cela, même si nous n'avons que très peu de contacts.
- De ce que l'on sait d'Elle, aujourd'hui, Elle n'avait pas l'air d'apprécier les hommes, mortels ou non...
- C'est un fait, Elle leur a toujours trouvé beaucoup de défauts. Mais certains trouvaient grâce, à ses yeux.
- Et tu fais partie de ces élus, donc.
- Oui. Elle a toujours admiré mes dons à l'arc, mais au-delà, le fait que j'agisse à l'opposé du comportement des autres hommes. Je n'ai jamais prétendu la surpasser, ni même simplement faire jeu égal avec Elle, alors que le sang de Zeus coule aussi dans mes veines. Je ne me suis jamais vanté de mes exploits non plus et je n'ai jamais cherché à la séduire, ni tourmenté ses suivantes pour obtenir leurs faveurs.
- Tu es incroyable, on est d'accord, mais cela seul aurait suffi à ce qu'Elle aille demander à la Déesse Héra l'un de ses précieux fruits pour… une mortelle ?
- Disons qu'Elle l'a fait plutôt, dans l'ordre, pour moi, puis pour toi, pour le Chevalier Aioros du Sagittaire, et indirectement, pour son amie.
Kanon était toujours aussi surpris, voire, incrédule.
- Aioros… ? Parce que c'est un archer, lui aussi ? Aussi excellent soit-il, je ne peux pas croire que cela soit suffisant !
- Il n'est pas seulement un excellent archer, Kanon. En quelque sorte, Aioros est le pendant humain et mortel de la Déesse. Car Elle est Artémis Khrysêlakatos et Aioros est l'actuel Toxotes Khrysêlakatos. Elle est la seule divinité à utiliser l'arc et les flèches d'or, tout comme chaque Chevalier du Sagittaire appelé par Athéna, à travers le temps, est le seul humain dans ce cas.
- Je ne pensais pas que c'était si important… avoua le Gémeau.
- C'est le cas. Et s'ajoute à cela le fait qu'Aioros est une âme vertueuse reconnue par les Dieux de l'Olympe. C'est un authentique héros, car il a sauvé une Déesse au péril de sa vie, sans hésitation. Et pas n'importe laquelle, car Athéna est la fille chérie de Zeus, sa préférée, malgré leurs fréquents désaccords au sujet des mortels.
- Justement, n'ont-Ils pas condamné Athéna après la Guerre sainte pour son attachement aux Humains ? Et le fait qu'Elle nous ait défendu, alors que nous étions jugés coupables de nous être impudemment élevés contre des Dieux ?
- En effet. Et pour tout te dire, Kanon, lorsqu'Athéna a été La trouver pour lui demander de l'aide au sujet de l''empreinte de l'épée du Seigneur Hadès fichée dans le cœur de Pégase, Artémis a initialement refusé. Elle était prête à punir Sa cadette, comme la plupart des autres Dieux, pour avoir soutenu la rébellion de simples humains contre Poséidon, puis Hadès. Il a même été envisager une réquisition et une occupation du Domaine sacré.
- Cela aurait terrible, si Elle était entrée en guerre contre Athéna. Le Sanctuaire était presque sans défense, à ce moment-là.
- En effet, mais il n'y aurait pas eu de combat, Kanon : Elle vous aurait complètement écrasé. Ses guerriers sont redoutables, sache-le. Même guidés par Athéna, sans les Ors, une dizaine de Bronze mal en point privés de leur leader et deux ou trois Argent n'auraient pas tenu bien longtemps face à eux.
- Bien qu'ils aient fait des miracles par le passé, je n'ai aucun de mal à te croire.
- Mais heureusement pour vous, et pour moi, Athéna a réussi à convaincre le seul dont la voix compte plus que tout, Zeus, et a obtenu tout ce qu'Elle avait demandé pour vous permettre de revenir à la vie. C'est sans précédent, nous avions bien insisté là-dessus et nous ne vous le répèterons jamais assez, Kanon. Zeus ne l'aurait accordé à personne d'autre. Et sans Lui, l'accord et l'entente exceptionnelle entre les Dieux qui ont permis ce miracle n'aurait jamais pu se conclure.
- C'est vrai… Mais pour en revenir à Aioros, son intervention décisive dans la Guerre Sainte et le fait qu'il ait utilisé son arc et cette flèche tous deux sacrés contre un Dieu n'a pas posé de problème ?
Rhadamanthe étendit ses jambes sous la table, les mêlant à celles de Kanon qu'elles emprisonnèrent tendrement.
- Il n'a pas visé le Seigneur Hadès directement en pointant son arme dans Sa direction.
- Sa flèche imprégnée de nos cosmos a quand même pulvérisé le Mur des Lamentations et ouvert la voie vers Elysion, le lieu le plus sacré qui soit après l'Olympe, non ?
- Tu veux refaire son Jugement ? le taquina Rhadamanthe avec un petit sourire.
- Bien sûr que non ! se défendit Kanon, outré par cette idée. Je m'interroge, simplement...
- Je sais bien, l'apaisa-t-il en portant sa main à se lèvres pour embrasser sa paume. Les Dieux n'agissent pas toujours de manière sensée, tu le sais. Artémis déteste Pégase, le Fléau des Dieux depuis toujours, Elle a tant de fois souhaité et loué sa mort, à travers les âges ! Pourtant, Elle a aidé Athéna à le sortir de son long coma et à se libérer de l'épée du Seigneur Hadès. Elle ne supporte également pas ce côté d'Athéna qui aime tant les humains, pourtant, Elle a accepté encore une fois d'apporter Son aide à ses Chevaliers pour des raisons qui pourraient paraître banales, ton scepticisme et ton incrédulité en sont la preuve. Elle apprécie les archers et les héros, ce qu'Aioros et moi sommes. Elle est également sensible à un détail qui pour Elle à son importance : nos deux âmes-sœurs sont jumelles entre elles, tout comme le sont la sienne et celle d'Apollon.
Kanon émit un petit rire.
- C'est presque absurde ! Mais soit, je suis conscient que je ne devrais pas tant m'étonner des agissements des Dieux, ce n'est pas comme si on était pas habitué ! Mais avant de clore le sujet, tu as dit qu'Artémis l'avait aussi fait pour moi, quand tu as énoncé l'ordre de priorité. C'est parce que je suis ton compagnon et un jumeau, si j'ai bien compris ?
- Ce ne sont pas les seules raisons. Ta première incarnation était liée à Elle par le sang : Milétos était fils d'Apollon.
- Quoi ? s'exclama Kanon, abasourdi. Mais tu as dit qu'il était fils de berger ! C'est alors qu'il gardait son troupeau que tu l'as rencontré…
- Les Dieux ont toujours eu des enfants à droite et à gauche avec des mortels, des nymphes ou autres, Kanon, je ne t'apprends rien. La Terre était peuplée de demi-dieux qui vivaient parmi les mortels, j'en suis un exemple. Milétos était l'un des nombreux enfants d'Apollon, mais il a été recueilli et élevé par des bergers. Son père ne lui a jamais prêté attention, pas plus qu'Artémis. Mais il faut croire que cela compte un peu, aujourd'hui, puisqu'Elle m'a posé la question.
- C'est-à-dire ?
- Elle m'a demandé si tu portais bien l'âme et les souvenirs de celui en qui, autrefois, coulait le sang divin de Son frère, et de qui j'avais lié mon sort de toute éternité. Je le lui ai confirmé.
- Cette histoire est complètement folle. Est-ce que tu m'autorises à la partager avec Saga et Aioros ?
- Cela ne me pose pas de problème, Kanon. D'une certaine façon, ils sont aussi concernés. Et je sais que tu ne la raconteras pas comme tu le ferais d'une anecdote croustillante en plein milieu d'un banquet de Chevaliers.
Bien sûr que non, ce n'est pas mon genre.
- C'est bien ce que je dis, j'ai tout à fait confiance en toi à ce sujet.
- Merci, lui répondit Kanon, en déposant un baiser sur le dos de sa main. En tous cas, je suis vraiment ravi et honoré par ce présent. Et surtout, plus que touché par ta démarche, amour. Que puis-je faire pour te remercier ?
- Tu n'as pas à le faire, c'est normal pour moi de trouver le moyen d'apaiser l'homme que j'aime, chaque fois que quelque chose le perturbe. Je suis content d'avoir pu agir.
- Je trouverai tout de même un moyen de te montrer ma reconnaissance.
- Oh ! je n'en doute absolument pas, assura-t-il avec un sourire en coin. Je me permets cependant de te conseiller d'en trouver un pour témoigner ta gratitude à Artémis, ainsi qu'à Héra, avant tout. Et pour plus de sécurité, ton amie également devra le faire, même de manière détournée.
- Oui, j'y pense déjà et pour chacun de nous : Letizia, son compagnon, Sergio, Aioros, Saga et moi-même.
- Ne m'oublie pas.
- Jamais, mon amour. Je pensais juste que tu ne voudrais pas être associé à nous tous pour cela.
- Cela se réfléchit. Tout dépend de ce que vous prévoirez.
Le regard à présent posé sur les lointaines plaines du Cocyte, à travers l'immense baie vitrée du salon, Kanon s'accorda une courte réflexion, avant de reporter son attention sur son compagnon.
- Je me doute que nous rendre sur les ruines de l'un de ses Temples avec une couronne de fleurs tressées et une jarre de vin ne sera pas suffisant. Tu as une idée de ce que nous pourrions faire, justement ?
Le Juge n'eut pas à réfléchir bien longtemps.
Il avait beau avoir vécu des millénaires et plusieurs vies, son âme restait fortement imprégnée de sa première vie de Demi-dieu grec.
- Tu pourrais organiser une cérémonie de flagellation au Sanctuaire d'Artémis Orthia. (2)
- Ce serait difficile à expliquer à Letizia, et on risquerait de se faire arrêter, mais si besoin, nous serions prêts à le faire, répondit sérieusement Kanon.
- Je pourrais apprécier l'idée, si les Chevaliers de Bronze vous représentaient. Après tout, à leurs âges, ils peuvent encore être qualifiés de jeunes éphèbes.
- Mais nous aussi ! protesta Kanon.
- Dans cette ère, peut-être, mais non du point de vue d'une Déesse antique.
- Ce qui est assez paradoxal, en soi, non ?
- D'une certaine façon, oui, reconnut Rhadamanthe en souriant.
- Si on laisse de côté la cérémonie à Sparte, tu as une autre piste ? Il y a des ruines plus proches, comme celles du Temple d'Artémis sur l'Acropole. Ce serait plus simple et justifié d'y conduire Letizia. Comme il ne reste pas grand-chose, je crois qu'ils n'y sont pas allés lors de leur visite du site.
- En effet, ce serait un choix plus approprié. Et dis-moi, est-ce que, par le plus grand des hasards, ton amie jouerait d'un instrument de musique, danserait ou chanterait ?
Kanon haussa un sourcil.
- Je vois où tu veux en venir, mais, je ne sais pas. Elle a une voix très mélodieuse, mais je ne l'ai pas entendu chanter.
- Il faudra lui poser la question. Car si c'est le cas, cela jouerait en sa faveur. Sinon, il suffirait qu'elle fredonne, même mal. Enfin, en évitant l'agacement des délicates oreilles divines, qui pourrait se retourner contre elle.
Le rire pour le coup très mélodieux de Kanon égrena agréablement ses quelques notes, ravissant les sens de son compagnon, comme à chaque fois.
Caina était tellement plus vivante et agréable, depuis que Kanon avait investi les lieux, l'emplissant de sa présence et de sa chaleur, même lorsqu'il n'y était pas.
- Quoi, tu veux qu'on organise un concert sur l'Acropole ? Tu sais que c'est un site gardé et protégé, de nos jours, amour ?
- J'apprécierai que tu gardes les surnoms affectueux pour les moments où tu ne te moques pas de moi, trésor, répliqua Rhadamanthe en pressant plus fort ses jambes qui enserraient toujours les siennes. Et concernant la surveillance du site, cela ne sera pas un problème pour les puissants Chevaliers des Gémeaux, Maîtres des Illusions. Ai-je tort de le penser ?
- Parce que tu es sérieux ?
- Je ne pensais pas à un concert, mais une petite cérémonie rituelle en l'honneur d'Artémis. Elle en est friande, je crois bien que c'est ce qui Lui manque le plus des Temps mythologiques. Cela attirera Son attention et Son regard vers la Terre, car Elle ne prête que peu d'attention à ce qui s'y passe, désormais.
- Et cela consisterait en… ? interrogea Kanon, peu au fait des pratiques cultuelles antiques qui ne concernaient pas Sa Déesse.
- Voyons voir… Lors d'une pause durant la visite, nous pourrions nous affronter au tir a l'arc, Aioros et moi. Cela pourra être présenté à votre amie comme une tradition locale pour rendre hommage aux anciens Dieux. Ou aux cultes de nos ancêtres, si la religion est un sujet sensible. Il s'agissait plutôt de courses de chars, à l'époque, mais une adaptation moderne reste acceptable et recevable, à mon sens, tant qu'elle est audible aux Déesses.
- Mais c'est une excellente idée ! se réjouit Kanon. Depuis le temps que vous vouliez vous mesurer l'un à l'autre, Aioros et toi, voici l'occasion parfaite !
- Exactement.
- Et Letizia devra chanter, c'est cela ? Comme une supportrice ?
- Cela peut être un moyen de la convaincre. Tu m'avais parlé d'autres femmes Chevaliers qui intervenaient parfois dans leur séjour ?
- Oui, Marine, Shaina et Chiara.
- Les Chevaliers d'Argent de l'Aigle, de l'Ophiuchus et des Voiles.
- C'est exact, confirma Kanon. Mais c'est surtout Marine qui participe le plus, comme c'est la belle-sœur d'Aioros. Enfin, elle le sera bientôt, mais c'est tout comme.
- Si elles pouvaient être présentes, l'une ou les trois, elles pourraient entraîner votre amie sur un chant à Artémis, et l'un à Héra, pendant notre échange de tirs. Ce sera toujours très apprécié.
- Je ne peux pas garantir que Shaina se prêtera au jeu, mais Marine et Chiara accepteront, je n'ai aucun doute à leur sujet. Et j'y pense à l'instant, Marine a une sorte de luth traditionnel japonais à long manche dont elle pourrait jouer.
- Un shamisen.
- Oui, c'est ça.
Rhadamanthe jugeant les âmes de la partie orientale et extrême-orientale du monde depuis plusieurs millénaires, Kanon ne s'étonnait plus de ses connaissances parfois si fines des cultures de toute époque.
- C'est parfait, dans ce cas. Et tu pourrais, toi aussi, jouer pour m'encourager, non ?
- Moi ? s'étonna le Gémeau.
- Oui. Tu es un excellent musicien, Kanon.
- Je n'irai pas jusque-là… Quand je réunissais les Généraux, au Royaume sous-marin, il arrivait que j'accompagne Sorrente pour un duo flûte / luth, en amateur, mais rien de plus.
- Et parfois même en dehors de ces réunions et dans des moments plus intimes, rappela Rhadamanthe sans pouvoir s'en empêcher.
Il y avait des choses qu'il aurait préféré ignorer du passé de Kanon, notamment sa jeunesse de leader au Royaume sous-marin, durant laquelle partager son lit avait été vue comme une récompense et un aboutissement par bon nombre de ses sujets, et qui s'y étaient attelés avec ferveur.
Malheureusement, il devait faire avec.
Kanon choisit de ne pas relever.
Mais il accentua tout de même la pression de ses jambes emmêlées à celles de Rhadamanthe, sous la table.
- Depuis mon retour à la surface, je n'ai pas touché d'autre instrument, à part la guitare de Milo. Mais elle ne conviendra pas.
- Je crains que non. Par contre, la flûte et le luth s'accordent très bien. Si Marine de l'Aigle joue du shamisen, tu pourras utiliser l'aulos, par exemple.
- Le quoi ? demanda Kanon en fronçant les sourcils.
- L'aulos. C'est un instrument que l'on compare abusivement à la flûte et dont tu jouais beaucoup, lors de ta première incarnation. Tu étais un excellent aulète, cela te reviendra facilement.
- Je ne suis plus cette personne, rappela fermement le Gémeau.
- Je sais. Tu es Kanon, la plus parfaite incarnation de ton âme. Celui que j'ai tant attendu et espéré.
Le Gémeau pinça les lèvres et releva le menton.
- N'en fait pas trop, tu perds de ta crédibilité.
- J'énonce simplement une réalité, se défendit Rhadamanthe en pressant sa main nouée à la sienne.
Et c'était vrai, c'était exactement ce qu'il avait fait.
- Enfin peu importe, cet instrument dont tu parles, je crois pas qu'il en existe encore, aujourd'hui. Sauf dans les réserves des archéologues ou dans les musées.
- J'ai gardé celui dont tu jouais, tu y tenais énormément. Tu me l'avais offert, juste avant de partir. Mais c'était seulement une suggestion, Kanon, je ne veux pas que tu te sentes obligé, ou mal à l'aise, ou autre.
- Je sais, soupira-t-il en se détendant. Je vais y réfléchir, Rhad'.
- D'accord.
Un court silence, puis…
- Tu l'as ici ?
Le Juge étouffa son rire contre sa main, puis se reprit vite et le regarda à nouveau dans les yeux.
- Quoi ? maugréa le Gémeau.
- C'était une réflexion très rapide, Kanon.
- Je n'ai pas dit que j'acceptais, nuança-t-il en croisant les bras. Je veux juste voir à quoi ça ressemble.
Rhadamanthe se leva, disparut un moment à la vue de Kanon qui le suivait des yeux, mais revint très vite. Il prit la chaise et la rapprocha de celle de son compagnon pour s'installer à ses côtés et lui présenta sa main tenant un étui, dont il en sortit l'aulos en question.
Kanon l'observa avec curiosité.
Cela ressemblait à un hautbois.
Il le prit, ses yeux allant de l'objet à Rhadamanthe, qui ne le quittait pas du regard.
Ses doigts se promenèrent sur le long de l'un des deux tuyaux en ivoire, très propre et bien entretenu, mais dont on voyait qu'il avait beaucoup servi.
Le nom de Milétos y était gravé en lettres dorées.
Et sur le deuxième tuyau, celui de Rhadamanthe, de la même écriture élégante.
Kanon choisit de ne pas s'y attarder, même s'il ne ressentait pas d'irritation ou de jalousie, bien au contraire.
Ce sentiment de familiarité était quelque peu déroutant, parfois.
- Il y a deux parties, elles s'assemblent ?
- Non. L'aulos est en fait composé de deux auloi, qui peuvent chacun s'utiliser seul. Mais comme les harmonies n'existaient pas encore, à l'époque, pour pouvoir varier la musique et jouer plus de notes, les aulètes les utilisaient par paire, jouant des notes différentes sur chacun.
- Tu veux dire, en même temps ?
- Oui. Il suffit de les prendre chacun dans une main, puis de les accoler, ou bien de placer les deux embouts entre tes lèvres et de tenir les deux corps à environ 45 degrés l'un de l'autre.
Avec lenteur, et quelque peu sceptique, Kanon porta les deux instruments à sa bouche, puis referma ses lèvres dessus en suivant les indications de son Juge.
Il boucha au hasard un premier trou et souffla légèrement.
Une note grave en sortit, puis une autre et il testa plusieurs combinaisons, guidé par Rhadamanthe qui plaçait ses doigts pour lui montrer les enchaînements possibles.
- Ton âme se souvient de comment jouer, mais ton corps ne l'a jamais fait, tes mains n'ont jamais tenu cet instrument. Mais tu apprendras plus facilement quand même, cela se voit de suite.
- Je suis content de mal jouer, avoua Kanon. Comme ça, je suis sûr que c'est moi que tu regardes et écoutes, que tes yeux ne se posent pas sur moi à travers un rideau de souvenirs.
- Je me souviens de Milétos, mais je ne vois que toi, Kanon, assura Rhadamanthe, le regard intense.
- Je te crois. C'est juste…
- Un peu de jalousie, un zeste de possessivité, un brin d'orgueil, et beaucoup d'amour : un mélange tout à fait humain.
Kanon le frappa à l'épaule d'un coup de poing.
- C'est ça, moques-toi !
- Je trouve cela adorable, tant que tu n'en souffres pas et que je parviens à te rassurer, se défendit le Juge. Est-ce le cas ?
- Oui, reconnut Kanon avant de repositionner son instrument entre ses lèvres.
- Concentre-toi, vas-y à l'instinct, le guida Rhadamanthe, la main sur sa cuisse. Il est directement lié à ton âme.
Le Gémeau souffla quelques notes maladroites, mais il garda son calme et persévéra.
Peu à peu, le son se fit plus mélodieux, même si le tout restait très haché.
Il finit par reposer l'aulos dans son étui, que Rhadamanthe avait laissé sur la table.
- C'est quoi ce sourire, c'était si terrible que tu ne peux cesser de te moquer ?
- Non, je te l'ai dit, tu t'en sors déjà très bien pour un premier essai. C'est simplement que je trouve la situation cocasse.
- C'est-à-dire ?
- A l'époque, c'est toi qui m'expliquais tout de cet instrument, qui me montrait comment jouer. Et aujourd'hui, je me retrouve à utiliser tes propres mots pour le faire avec toi.
- Je devais être un très bon professeur, alors.
- Tu étais aussi doué pour transmettre ton art que pour le produire.
- Ce n'est pas le cas, aujourd'hui, soupira-t-il avec dépit. Je ne suis pas certain de savoir en jouer correctement pour prétendre le faire entendre aux Déesses. Ça suffira à a peine pour t'encourager.
- Tu peux tout aussi bien le faire en gardant tes yeux sur moi et moi seul. Cela me satisfera amplement.
Kanon haussa un sourcil avec un petit sourire en coin.
Comme s'il pouvait regarder ailleurs, quand Rhadamanthe était dans le coin ! S'il sortait de son champ de vision, son regard le cherchait instinctivement, comme l'aiguille de la boussole le nord magnétique.
Il n'imaginait même pas l'état dans lequel ça allait le mettre de le voir tirer à l'arc.
Déjà qu'il trouvait Aioros incroyable, quand il bandait son arc et tirait une flèche, alors son amant…
Rien que de penser à ses bras bandés et ses pectoraux musclés exposés...
- Je vais essayer, finit-il par répondre, provocateur, en se penchant vers lui pour passer ses mains sur son torse dont il venait de se souvenir avec précision.
Provocateur, oui, car ils savaient tous deux ce qu'il en était.
Bien sûr que Kanon ne le quitterait pas des yeux !
- Bien. Il ne te reste plus qu'à mettre cela en place et à m'en aviser, que je puisse m'organiser de mon côté.
- Le temps presse. Ils ont certainement déjà prévu ce qu'ils allaient faire pour les deux derniers jours, mais je vais en parler avec Saga et Aioros dès mon retour, qu'on puisse éventuellement prévoir cela dès demain.
- Très bien, je ferai en sorte de me rendre disponible.
- Merci. Je…
Kanon s'interrompit, jeta un œil sur le précieux coffret contenant la grenade et sur l'étui abritant l'instrument de musique, avant de se lever et de s'installer d'autorité sur les genoux de Rhadamanthe, qu'il enlaça.
- Que me vaut ce soudain élan d'affectation ? s'enquit ce dernier en glissant ses bras autour de sa taille, ravi.
Mais Kanon se braqua.
- Quoi, tu t'en plains, ça te dérange ? se vexa-t-il en faisant mine de se lever.
- Pas du tout, reste-là, répondit Rhadamanthe en le plaquant rudement contre lui.
Le fessier musclé mis en valeur par un jean qui le moulait s'emboîta parfaitement au bassin infernal, comme toujours.
Et comme toujours, cela les fit réagir immédiatement.
Bien évidemment, ils n'étaient pas deux adolescents bourrés d'hormones en pleine découverte de leur sexualité, ni deux animaux en rut constant.
Seulement, c'était toujours si électrique entre eux, il suffisait d'un rien pour que leur désir de l'autre n'explose. Pour la simple et bonne raison qu'iI n'était jamais vraiment endormi.
Kanon se mordit la lèvre, alors que Rhadamanthe laissait échapper un grognement, qu'il étouffa contre la nuque de son Gémeau.
Celui-ci frissonna, puis se détacha légèrement pour mieux se tourner vers son Juge, dont il entoura les épaules de ses bras.
- Je te l'ai déjà dit, Rhad', je suis touché par ta démarche et ton implication, finit par répondre le Chevalier. Tu es même prêt à participer en personne à notre hommage à Artémis et Héra, alors que tu n'y es pas obligé.
- Elle m'ont aussi rendu service.
- Tu pourrais leur témoigner ta reconnaissance autrement, de ton côté, j'en suis sûr. Alors… merci.
Rhadamanthe ne nia pas.
- Je n'ai pas entendu le dernier mot.
Kanon grimaça, mais répéta tout de même.
- Merci, amour.
- Je ne saisis toujours pas assez bien.
Le Gémeau comprit enfin et sourit, avant de poser ses lèvres sur celles de son Juge taquin.
Un doux baiser qui changea vite de nature, lorsqu'il l'approfondit et l'intensifia pour signifier toute sa reconnaissance.
Après cet échange passionné qui les laissa légèrement haletants, Rhadamanthe posa sa tête dans le cou de Kanon et respira longuement son parfum, et l'odeur de sa peau en dessous, qui l'enivrait tant.
Il l'aimait tellement, son Gémeau !
Et il avait passé de si longs siècles sans lui, parfois, ça le prenait brusquement à la gorge.
Mais tout passait très vite, il lui suffisait de le serrer ainsi dans ses bras et en son absence, de se souvenir de l'odeur de sa peau et de l'intensité de son regard posé sur lui, avec la certitude qu'il les retrouverait bientôt.
- Je ne veux pas gâcher ce précieux cadeau des Déesses, murmura Kanon, le sortant de ses pensées. Comment Letizia doit-elle manger cette grenade ? J'imagine qu'il y a tout un rituel associé, rien n'est jamais simple avec les Dieux.
- En effet. Par une nuit dégagée à la Lune visible, ce serait l'idéal, répondit le Juge sans bouger, alors que Kanon lui massait doucement le crâne, les doigts plongés dans ses boucles dorées. Elle doit donner quatre grains à son compagnon et consommer le reste, jusqu'au dernier. C'est faisable ?
- Saga et Aioros présenteront aussi ça comme une coutume grecque, si besoin. Lors de la soirée que j'ai passé avec eux, la Lune était bien visible. C'est souvent le cas, en ce moment. Ça ne devrait pas poser de problème.
- Bien. Son compagnon et ton amie devront alors s'unir dans les deux jours qui suivront, le plus tôt sera le mieux. Si cela pouvait être sur la Terre grecque, ce serait encore mieux.
- C'est sûrement la partie la plus facile et sûre de tout le programme ! certifia Kanon avec un petit rire. Mais je le préciserai bien à mon frère, ils pourront peut-être faire en sorte que ce soit encore plus sûr.
- Deux précautions valent mieux qu'une, surtout s'ils sont de ces couples qui ne font pas l'amour toutes les nuits.
- Je t'ai déjà dit que c'était plutôt rare, et tu devrais le savoir, après avoir jugé des milliers et des milliers de vies humaines, rappela Kanon.
- En effet, et je le conçois. C'est aussi très agréable et intime de simplement dormir dans les bras de sa moitié. Mais en ce qui nous concerne, j'ai des millénaires d'attente et de manque, je ne vois pas pourquoi je refrénerai mon désir pour toi après avoir dû le combattre et le retenir pour ne pas qu'il me détruise. Après tout, les nuits sont assez longues pour que nous puissions faire les deux.
Kanon leva les yeux au plafond, mais sourit tout de même face à l'argumentaire de son Juge. Que pouvait-il bien répondre à un tel plaidoyer ?
- Je suis d'accord, et je ne m'en plains pas, loin de là, je suis tout autant demandeur. C'est seulement que parfois, j'ai l'impression que tu agis de cette façon comme si tu avais peur que je disparaisse du jour au lendemain.
- Ce n'est pas le cas, ou alors c'est inconscient. Bien que nous ayons eu le temps de nous dire au revoir, à notre première séparation, celle-ci est arrivée brusquement. Nous étions insouciants, et pour ma part, j'étais bien trop naïf en ce qui concernait Minos. Je n'imaginais pas que sa jalousie et son besoin maladif de tout posséder le conduirait à de tels extrêmes pour nous séparer. C'était un homme et un Roi sage, j'avais naïvement cru qu'il jugerait que l'amour sincère et profond que nous éprouvions l'un pour l'autre valait mieux que son désir de te posséder simplement pour triompher de moi. J'ai eu tort et nous l'avons payé très cher. Je suppose qu'une part de moi redoute encore que tu me sois enlevé. Mais elle disparaitra avec le temps, ne t'inquiète pas.
- J'y veillerai, je te rassurerai chaque jour sur ma présence à tes côtés. Tu as tout fait pour, et si tu penses avoir fait des erreurs par le passé, tu as tout corrigé depuis. Et grâce à cela, nous avons gagné notre Eternité ensemble.
Rhadamanthe hocha la tête, et les es deux amants échangèrent un tendre baiser pour sceller cette promesse.
- Pour en revenir à Letizia, je vais bien insister sur toutes les modalités à suivre auprès de Saga et d'Aioros. Il ne faut pas gâcher cette chance par trop d'assurance. Elle ne se représentera pas.
- C'est peu probable, en effet, acquiesça Rhadamanthe. D'ailleurs, pour compenser la perte de pouvoir due au passage sur Terre, tu peux demander à Athéna de baigner le fruit de son cosmos, en attendant de pouvoir l'utiliser. Elle était aussi reconnue par certains comme une Déesse de la Fertilité, à différentes époques. Et son cosmos est bien le plus puissamment chargé en amour de toute l'Olympe, rivalisant presque avec celui d'Aphrodite. Cela aidera fortement.
- Je le ferai. Mais peut-être cela ne sera pas nécessaire, si je le donne tout de suite à Saga. Je peux même demander à Mu de le téléporter et leur donner les instructions par télépathie. Une salade de fruits comme en-cas de mi-journée, c'est tout à fait approprié.
- Je te laisse gérer les détails, tout est entre tes mains, dorénavant.
- Tu peux compter sur moi. Je vais justement devoir remonter au Sanctuaire, et te laisser retourner au Tribunal, également, ajouta-t-il en se détachant de son Juge à contrecœur pour se relever. Merci pour le déjeuner et toutes tes précisions, en plus de ce merveilleux cadeau.
Il se pencha pour embrasser Rhadamanthe rapidement, mais celui-ci bloqua sa nuque pour un baiser plus appuyé, tout en se relevant à son tour.
- C'est moi qui te remercie d'avoir accepté de venir, lui dit-il en le libérant. Je ne t'ai pas menti concernant la nécessité que tu viennes exceptionnellement en plein milieu de la journée, comme tu peux le voir.
- J'avoue que je me suis posé la question. Pas sur un éventuel mensonge, tu ne me mentirais pas. Cela pouvait aussi être important pour toi que je vienne, tu pouvais avoir besoin que je sois là, simplement. C'est déjà arrivé.
- Oui, mais je te l'ai alors dit franchement.
- C'est vrai. Et c'est aussi important, pour moi, c'est une raison autant valable que la récupération de ce précieux cadeau, précisa-t-il en prenant le coffret.
- Je t'aime, répondit Rhadamanthe, touché, en déposant un baiser sur la joue de Kanon.
Qui rougit presque, même si ce n'était pas son genre.
En dehors de leurs moments intimes, Rhadamanthe lui disait souvent ces mots quand il s'y attendait le moins et cela le surprenait toujours.
- Idiot ! protesta-t-il en le frappant au torse.
- Plaît-il ?
- T'as parfaitement entendu ! répondit-il en se reculant.
Enfin, c'était ce qu'il avait prévu de faire.
Mais bien évidemment, son Juge ne lui en laissa pas l'opportunité.
Il le ceintura et le ramena à lui, leurs torses s'entrechoquèrent alors que Rhadamanthe prenait d'assaut ses lèvres, faisant disparaître sa moue boudeuse sous les siennes.
Sa main droite crochetée autour de la nuque du Gémeau pour prévenir toute fuite, le Juge imposa son rythme et ne lui laissa aucune manœuvre possible, dominant totalement leur échange.
Kanon eut à peine le temps de reposer le coffret pour le mettre en sécurité, et pouvoir s'accrocher à la tornade qui venait de s'abattre sur lui.
Le baiser était intense, féroce, exigeant, avide et il coupa littéralement le souffle du Gémeau.
Aussi puissant fut-il, s'il n'avait pas été si fermement tenu, il ne doutait pas un instant qu'il en aurait vacillé.
Lorsque Rhadamanthe le libéra après cette délicieuse torture, Kanon avait les mains accrochées à ses épaules, les joues rouges et les yeux brûlant d'un feu ardent.
De la lave en fusion coulait dans ses veines, rythmée par le tambour battant d'un cœur qui peinait à retrouver sa fréquence normale.
- Tu disais quoi, juste avant ? souffla Rhadamanthe contre les lèvres rougies.
- Je me souviens plus… répondit Kanon en se pressant contre lui.
Visiblement, il en voulait encore et même plus.
Mais Rhadamanthe posa un doigt entre leurs lèvres et verrouilla son regard au sien en reculant légèrement.
Et l'horloge sonna 14h…
Leurs épaules s'affaissèrent en même temps.
Ce son résonnait aussi lugubrement que le glas à leurs oreilles.
- Fait chier ! grimaça Kanon.
Si d'ordinaire, il jurait peu et encore moins en présence de Rhadamanthe, il n'avait pas pu retenir ce cri du cœur, tant la frustration était à la mesure de l'éveil de son désir.
Ce qui provoqua donc un sourire chez le Juge, qui fit disparaître la moue agacée de son Gémeau sous un nouveau baiser doux et tendre, cette fois-ci, pour faire retomber la pression.
C'était aussi risqué car à l'inverse, le moindre contact ravivait leur désir et excitait leurs sens.
Mais les deux hommes sages parvinrent à se raisonner et apaiser leur désir de l'autre, le ramenant à un niveau faible et supportable pour garder leurs corps sous contrôle.
- Même protégé par le coffret d'Artémis et les plumes de paon d'Héra, il vaut mieux que cette grenade ne reste pas trop longtemps dans le Royaume souterrain où elle pourrait perdre encore son pouvoir, expliqua-t-il ensuite en se détachant légèrement et avec difficulté de Kanon. Cependant, je suis heureux que cela m'ait servi de prétexte pour t'avoir avec moi deux petites heures.
Leurs regards verrouillés l'un à l'autre brûlaient toujours du désir qu'ils devaient contenir.
- Moi aussi, assura Kanon. C'est passé vite.
J'aurais voulu rester encore, comprit Rhadamanthe.
- Beaucoup trop, comme bien souvent.
J'aurais voulu que tu restes, entendit Kanon.
- On se retrouve ce soir.
Je te veux.
Vivement ce soir.
- Oui, confirma Rhadamanthe. Alors à tout à l'heure. Mon âme.
- A tout à l'heure, répondit Kanon en ouvrant un portail sans lâcher le regard de Rhadamanthe du sien. Ma vie.
Ils avaient toujours autant de mal à se quitter, malgré le temps qui passait.
Après un dernier sourire à son Juge et emportant ses précieux objets, Kanon s'engouffra dans le vortex qui se referma immédiatement derrière lui.
Rhadamanthe savoura encore les restes de la présence, de la chaleur, de l'odeur de son précieux compagnon, puis il se résigna à ranger rapidement le salon et la cuisine, avant de regagner son Siège au Tribunal.
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A suivre.
Notes :
Artémis : Artémis (en grec ancien : Ἄρτεμις) est, dans la mythologie grecque, la Déesse de la nature sauvage, de la chasse et des accouchements. Fille de Zeus et de Léto, sœur jumelle d'Apollon, elle est accompagnée de nymphes dont elle exige la même chasteté que la sienne. Elle a le pouvoir de provoquer des épidémies mais également celui de guérir. Elle est la cause des morts subites et du mal qui emporte les femmes en couche. Ses cultes se rapportent aux grands moments de la vie d'une femme (naissance, puberté et mort).Elle est l'une des déesses associées à la Lune (avec Hécate et Séléné) par opposition à son frère Apollon qui est associé au Soleil. Elle a été assimilée à la déesse Diane dans la mythologie romaine. Elle est vénérée sous différentes formes dans plusieurs sanctuaires grecques.
Temple d'Artémis Orthia : Le sanctuaire d'Artémis Orthia est l'un des plus importants centres religieux de la cité grecque de Sparte. Son culte (primitif) comprend, outre la flagellation, des danses individuelles de jeunes gens et des danses de chœurs de jeunes filles. Pour les garçons, le prix du concours est une faucille, ce qui laisse supposer un rite agraire. Le culte d'Orthia donne lieu à la διαμαστίγωσις / diamastigosis (de διαμαστιγῶ / diamastigô, « fouetter durement »), la flagellation des éphèbes, décrite par Plutarque, Xénophon et Platon. Des fromages sont empilés sur l'autel et protégés par des adultes armés de fouets. Les jeunes gens doivent s'en emparer, bravant les coups de fouet.
Sanctuaire d'Artémis Brauronia : le Brauronéion est le sanctuaire d'Artémis Brauronia, protectrice des femmes pendant la grossesse et l'accouchement, situé sur l'Acropole d'Athènes, à l'ouest du Parthénon. A ne pas confondre avec le Temple d'Artémis Braunonia à Brauron, sur la côte est de l'Attique, où Elle avait son principal sanctuaire. Tout ce qui reste du monument, ce sont les fondations des murs, creusées dans le substrat rocheux, ainsi que quelques très rares éléments architecturaux en calcaire. L'entrée de la petite enceinte sacrée, près de son coin nord-est, est toujours marquée par sept marches taillées dans la roche. Les vestiges du Sanctuaire de Brauron permettent d'éclairer les cultes rendus. C'est autour de l'autel situé devant le temple que se déroulaient les danses rituelles des jeunes filles, comme le montrent les figures d'un cratère du ve siècle. Des mystères avaient lieu, consistant en une chasse sacrée d'Artémis. Les reliefs de la frise montrent Artémis comme l'ancienne maîtresse ancestrale des animaux, divinité féminine de la nature, de la fécondité, de la vie et de la mort. Des taureaux étaient offerts en sacrifice.
Héra : fille des Titans Cronos et Rhéa, sœur et épouse de Zeus, Elle est la protectrice des femmes et la Déesse du mariage, gardienne de la fécondité du couple et des femmes en couches. Elle est le plus souvent représentée portant un diadème ou une couronne de fleurs, assise à côté d'un paon. Elle tient un sceptre surmonté d'un coucou à la main ou d'une grenade qui est le symbole de la fécondité. Elle est habillée d'un voile qui est le symbole du mariage. C'est Juninho dans la mythologie romaine.
Artémis Krysêlakatos : Artémis à l'Arc d'or. Surnom donné à la Déesse par Homère.
Toxotes Khrysêlakatos : Sagittaire à l'Arc d'or
Aulos – aulète : Cet instrument, parfois improprement appelé flûte, mais plus proche du hautbois ou de la clarinette, était utilisé dans presque toutes les cérémonies publiques et privées de la Grèce antique, pendant les compétitions sportives, les processions, les spectacles de la tragédie antique. Il avait un caractère orgiaque et était associé au culte du dieu Dionysos. Le musicien (l'aulète) plaçait l'embouchure sur ses lèvres (l'anche étant tout entière dans sa bouche) et soufflait en appuyant les lèvres de manière appropriée, et en couvrant de ses doigts les trous correspondant à l'émission de la note souhaitée.
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Merci pour votre lecture, à dès que possible pour la suite.
Bonne continuation à vous.
Lysanea
