Je suis désolée Ron. Je ne peux pas sortir avec toi. Ce n'est pas de ta faute. Tu n'es pas responsable de ce qui me pousse à ne pas vouloir de toi comme petit-copain. Tu as toujours été à mes côtés, comme mon meilleur ami. Comme un frère.
Parce que c'est ce que tu es devenu pour moi. Un frère.
C'est un autre homme que j'aime. Un homme, un vrai. Pas un petit garçon. C'est ce que tu es pour moi. Un petit garçon. Comme tous ceux de notre âge. C'est bien pour ça que je voudrais te dire que tu n'as rien fait pour finir dans la friendzone. C'est juste moi qui suis différente.
Je sais très bien que tu ne pourrais absolument pas l'accepter si tu savais de qui je suis amoureuse. Je peux déjà t'entendre me dire «Merlin, Hermione! C'est dégoûtant!» ou encore «J'espère que c'est une mauvaise blague!» avec une voix horrifiée. Tu as toujours été étroit d'esprit et ça serait clairement trop pour beaucoup de gens à l'esprit ouvert. C'est ce qui me pousse à garder le secret sur ce que je ressens, le garder pour moi comme un secret honteux. Mes sentiments sont bien verrouillés au plus profond de mon être sans jamais rien laisser paraître.
Pauvre Ron! Tu dois te dire que c'est pour te voir toi que je viens si souvent chez toi. Parce que nous sommes amis depuis nos onze ans. Ô combien j'aimerais que ça soit aussi simple! Je me sentirais tellement moins coupable si c'était le cas.
Sauf que je ne peux pas résister à l'envie de venir le voir. Heureusement pour moi, tu as toujours été complètement aveugle à ce qui se passe autour de toi dès que ça implique des émotions. Pourvu qu'il en soit de même pour ta mère et tes frères!
Ta sœur ne me parle plus, ne me regarde même plus dans les yeux, depuis qu'elle sait. Je sens son regard empli de dégoût qui se pose sur moi à chaque fois que j'entre dans son champ de vision. Je comprends tout à fait pourquoi elle me regarde ainsi. Je me sens coupable à chaque fois que je suis face à elle, avec raison.
Un faux mouvement, une parole sincère de ma part et tout volera en éclats. Notre amitié, le respect que tu as pour moi, ta famille. C'est d'ailleurs pour ce dernier point que Ginny garde la bouche fermée, j'en suis persuadée.
Je suis tellement désolée. Je ne peux contrôler mon cœur. Je ne peux l'empêcher de battre plus fort et plus vite pour lui. Je ne peux pas faire disparaître ces sentiments qui sont si dangereux d'un simple coup de baguette comme je le fais avec tant d'autres choses dérangeantes.
J'aime ton père.
Et nul ne doit jamais le découvrir.
