II : Gagner une bataille
Ladybug se détransforma à une centaine de mètres de chez elle. En arrivant en bas de son immeuble, Marinette nota que ses parents n'avaient pas encore rouvert la boulangerie. Elle monta rapidement les deux étages, pressée de vérifier comment ils allaient. Ils l'accueillirent avec soulagement.
— Tu vas bien ma chérie ? Il y avait plein de vilains, dehors.
S'il n'y avait eu que ça, soupira intérieurement Marinette.
— Tu as mangé ce midi, s'inquiéta son père.
— Oui… Non, avoua-t-elle, réalisant qu'elle avait très faim.
Elle mit sur une assiette le reste de quiche aux légumes que lui offrit son père et récupéra quelques fruits dans la corbeille. Pendant que ses parents s'installaient devant la télévision pour écouter les nouvelles, elle monta dans sa chambre.
Les kwamis, rejoints par Tikki, lui firent la fête. Elle les cajola un instant, avant de partager son repas avec eux.
— Tu as réussi à vaincre le vilain porteur de Nooroo ? finit par demander Xuppu en engloutissant la moitié d'une banane.
Marinette reposa sa part de quiche, l'appétit coupé.
— Non. J'ai pensé faire une trêve avec lui, mais il m'a trahie, il m'a immobilisée et il m'a volé le Miraculous de la coccinelle et celui du chat. J'ai perdu sur toute la ligne. Je suis la pire Ladybug de tous les temps en plus d'une gardienne déplorable, conclut-elle en se prenant la tête dans les mains.
— S'il t'a battue, comment as-tu fait pour nous délivrer ? s'enquit Sass.
— Je ne sais pas. Il a disparu après avoir fait son vœu, en laissant tous les Miraculous sur place. Tikki, tu pourrais me dire ce que Monsieur Agreste a donné en échange de la vie de Nathalie Sancœur ?
— Je n'en ai pas le droit, Marinette. Je suis désolée.
Marinette soupira. Elle savait que sa kwami garderait ses secrets. Cependant, elle devait se préparer à ce qui l'attendait :
— Peux-tu au moins me dire ce que cela va changer pour moi ? Je veux dire… y a-t-il des personnes que je suis supposée connaître ou, au contraire, qui ne me reconnaîtront plus ?
Elle n'avait pas évoqué son angoisse la plus profonde, mais Tikki la connaissait bien et répondit à sa question informulée :
— Ne t'inquiète pas, Marinette, la rassura-t-elle vivement en venant se frotter contre sa joue. Rien de fondamental n'a changé dans ta vie. Et rien qui puisse influer sur les sentiments qu'Adrien ressent pour toi.
Marinette poussa un soupir de soulagement, avant de s'étonner :
— Mais la réalité a été réécrite, n'est-ce pas ?
— C'est exact. Mais vois-tu, parfois les évènements découlent d'un enchaînement de circonstances particulières, et il suffit de modifier un chaînon pour changer la face du monde. C'est ce que vous appelez l'effet Papillon. D'autres dénouements, au contraire, sont l'aboutissement d'une accumulation de faits, de sentiments et d'actions qui se renforcent, mais qui ne sont pas individuellement déterminants. Modifier l'un d'eux n'entraîne que des altérations anecdotiques du cours des choses. À partir du moment où Adrien est arrivé dans ta classe, une infinité de chemins vous menait l'un vers l'autre. Le vœu de Gabriel Agreste a modifié certains chemins, mais sans en changer le résultat.
— Tu veux dire qu'Adrien et moi, c'est du solide ?
— Tout à fait. Mais rien n'est jamais écrit dans le marbre. L'avenir continuera à se construire à chacune de vos décisions. C'est la seule chose qui ne changera jamais.
Marinette regarda la photo d'Adrien qu'elle avait épinglée au milieu de celles de ses amis et demanda :
— Est-ce que Monsieur Agreste aurait pu nous séparer de manière irrévocable ?
— Il l'aurait pu, mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Tu as fait ce qu'il fallait, Marinette.
— Vraiment ?
— Mais oui. Tu aurais difficilement pu faire mieux.
La jeune fille tenta de prendre un peu de recul sur les évènements :
— Ai-je bien fait d'avoir refusé de céder nos Miraculous dès le début au Papillon ?
— Oui, c'était une bonne décision.
— Mais si j'avais gagné aujourd'hui, cela aurait été encore mieux, n'est-ce pas ? insista l'héroïne, refusant de voir positivement la situation.
— Tu sais, Marinette, il y a plusieurs manières de gagner une bataille.
— Ou de la perdre, dit amèrement la jeune fille.
— Marinette, entre le début du combat et la fin, beaucoup de choses ont changé. Les conséquences auraient été bien différentes si tu ne t'étais pas battue avec autant de bravoure et si tu n'avais pas fait ton possible pour convaincre Gabriel Agreste d'emprunter une autre voie.
— Pour ce qu'il m'a écoutée…
— Bien plus que tu l'imagines. Il a modifié son vœu, Marinette. Et cela a tout changé.
— Et c'est grâce à moi ?
— Tu n'es pas seulement une excellente gardienne parce que tu es courageuse et inventive et que tu gagnes tes combats. Tu l'es, car tu es empathique et que tu sais te mettre à la place des autres. Tu recherches avec sincérité des solutions pour eux, tu leur redonnes espoir. Tu as su ramener Gabriel Agreste à de meilleurs sentiments. Tu lui as fait prendre conscience de tout ce qu'il avait perdu de vue ces derniers mois. Tu l'as arraché à ses obsessions. Tu as fait ressurgir le meilleur de lui-même. La direction qu'il a prise est bien meilleure que celle qu'il envisageait à l'origine. Tu as réussi là où Nathalie Sancœur et son fils avaient échoué. Leurs tentatives ont pesé dans la balance, mais c'est toi qui as fait la différence. Et cela n'aurait pas été possible si tu étais restée dans une posture de combat. Ta générosité, ton désir d'épargner à Adrien, ont rappelé Gabriel Agreste à ses devoirs. Tu peux être fière de toi.
La jeune fille tenta d'assimiler le sens de ces affirmations. Elle avait envie de croire son kwami, de sentir s'alléger sa culpabilité et sa honte. Mais comment se réjouir de la mort d'un homme ?
Marinette contempla Tikki, qui la couvait d'un regard bienveillant. Tentait-elle de lui faire comprendre que l'ultime trahison de Gabriel Agreste avait donné de meilleurs résultats que la solution qu'elle lui avait proposée ? Que sa naïveté ne l'avait pas desservie ? Que sa succession d'échecs avait eu des conséquences positives ? Cela expliquerait la satisfaction de sa kwami et la non-intervention de Bunnyx.
Mais qu'en penserait Adrien ? Elle doutait qu'il ait le même ressenti. Ses relations avec son père avaient été compliquées et les injonctions paternelles le rendaient malheureux. Cependant, il devenait orphelin et allait en souffrir.
Marinette prit son téléphone, pour vérifier qu'elle n'avait pas manqué son appel. Toujours rien. Par contre, Alya avait tenté deux fois de la joindre. C'est à Adrien qu'elle avait envie de parler, mais elle ne pouvait ignorer sa meilleure amie.
— Marinette, tu es la meilleure ! s'écria celle-ci quand Marinette la contacta. J'aurais aimé t'aider, mais j'ai eu peur de tout gâcher avec mes cauchemars. Ton petit ami tout noir est venu me voir, mais je lui ai dit qu'il valait mieux qu'il te rejoigne. J'ai bien fait, manifestement.
— Oui, oui, répondit mollement Marinette, ne se sentant pas le courage de rétablir la vérité.
— Je peux venir chez toi ?
— Euh, pas tout de suite, je dois, euh…, laver mes chaussettes et…
Une notification apparut en haut de son écran, lui donnant le meilleur alibi qu'elle puisse trouver.
— Adrien m'appelle, je te laisse !
Elle bascula en toute hâte sur l'appel entrant.
— Marinette ?
— Oui, Adrien, je suis là.
— Est-ce que tu pourrais venir chez moi ? Quelque chose vient d'arriver et…
— J'arrive, Adrien. Je viens tout de suite.
Il coupa immédiatement la communication, mais elle eut le temps de remarquer ses yeux rougis.
— On y va, Tikki, lança-t-elle.
— J'arrive Marinette, répondit la créature en plongeant dans le sac de sa protégée.
— Je peux venir aussi ? demanda Plagg.
— Tu ne veux pas te reposer ici ? s'étonna Marinette.
— Il me tiendra compagnie, intervint Tikki. On est rarement ensemble.
— C'est vrai, mais tu seras sage, hein ! Adrien vient de perdre son père, on n'est pas là-bas pour s'amuser.
— Je le sais Marinette, je t'assure que je le sais, lui assura Plagg, d'un ton grave qui lui était inhabituel.
— Bon d'accord. Les autres, restez sages, mes parents sont en bas, prit soin de préciser l'héroïne avant de relever la trappe qui menait à l'étage du dessous.
Quand elle passa dans le salon, ses parents étaient toujours devant la télévision. Nadja Chamack, au côté de Nathalie, était en train d'annoncer d'un air grave la disparition de Gabriel Agreste durant le combat de Ladybug contre Monarque.
— Quelle horreur ! s'écria sa mère. Tu entends ça, Marinette ?
— Adrien vient de m'appeler. Je vais le voir.
— Oui, bien sûr, réagit son père. Le pauvre garçon !
oOo
Quand Marinette arriva à proximité du manoir Agreste, une foule se pressait devant le portail de la résidence. En observant les Parisiens et journalistes avides de sensations qui faisaient le siège de la demeure d'Adrien, elle se félicita d'avoir gardé secrète l'identité de Monarque. La suite des évènements allait être bien assez difficile pour son petit ami.
Elle carra les épaules et plongea dans la foule. Elle dut jouer des coudes et piétina quelques pieds avant d'atteindre la grille. La caméra qui permettait d'identifier les visiteurs était déployée, et scannait la meute qui l'entourait. Marinette se demanda si elle avait choisi la bonne méthode. N'aurait-elle pas dû appeler Adrien en sortant du métro pour qu'il lui indique comment se glisser discrètement dans la place ? Il y avait sans doute une entrée réservée aux domestiques et aux fournisseurs. Elle aurait aussi pu utiliser ses pouvoirs et entrer par une fenêtre.
Soudain, le portail s'entrouvrit et une large main en jaillit. Elle se sentit agrippée et fermement tirée en avant. Avant qu'elle ait eu le temps de réagir, elle se retrouva dans la cour du manoir, aux côtés du Gorille.
— Oh, euh, merci. Où est Adrien ?
L'homme désigna la maison de son menton massif et Marinette s'empressa de s'élancer dans cette direction après un nouveau remerciement. Adrien descendait l'escalier à sa rencontre quand elle pénétra dans le hall. Elle le prit dans ses bras.
— Mon père…, commença-t-il d'une voix brisée qui lui tordit le cœur.
— J'ai entendu, répondit-elle. Je suis tellement désolée pour toi, Adrien.
Ils se serrèrent un moment l'un contre l'autre, puis Adrien se dégagea.
— On va dans ma chambre ?
— Si tu veux.
Alors qu'ils montaient les premières marches, main dans la main, Marinette aperçut Nathalie, dans le bureau du styliste, parlant au téléphone. L'assistante la salua de la tête, avant de reporter son attention sur sa conversation. Apparemment, personne ne s'opposait plus à sa relation avec Adrien. Dans la chambre de ce dernier, les deux adolescents s'installèrent sur le canapé, blottis l'un contre l'autre.
— C'est ma faute, affirma Adrien. J'aurais dû être là.
Et qu'aurais-tu pu faire ? songea douloureusement Marinette. Supplier ton père de tenter de survivre et de ne pas t'abandonner ? Le Convaincre de laisser Ladybug trouver une solution pour que vous restiez ensemble ? Tu aurais sans doute pu faire mieux que moi. Mais il ne voulait pas que tu saches ce qu'il avait fait.
— Adrien, tu n'as rien à te reprocher, dit-elle doucement. C'est ton père qui t'a envoyé à Londres. Tu aurais pu être blessé. Il y avait plein d'akumatisés ici, la maison a été pratiquement détruite…
Marinette s'interrompit, craignant d'en dire trop. Adrien détourna les yeux sans répondre. Puis ses lèvres se plissèrent et il cracha avec hargne :
— Je hais Monarque. C'est lui qui a tué mon père.
— Quoi ? s'étouffa Marinette. C'est… C'est Nathalie qui t'a raconté ça ?
— Tu n'as pas entendu ? Tu devais être dans le métro. Madame Tsurugi a tout expliqué. Les bagues produites par leur consortium ont été piratées par Monarque. Mon père et elle s'en sont rendu compte et ils ont tenté de reprendre le contrôle. Elle dit que Monarque a assassiné mon père pour l'empêcher de mettre fin au programme pirate qui avait infecté Alliance. Si Ladybug n'avait pas vaincu Monarque, madame Tsurugi serait sans doute morte, elle aussi.
— Ce n'est pas possible ! commenta Marinette, estomaquée par l'audace de la mère de Kagami.
— Si, malheureusement. Je comprends mieux l'attitude de mon père, maintenant. Je me demande si ce n'est pas pour me protéger qu'il m'a envoyé à Londres.
Marinette resta un moment songeuse. C'est sans doute suite à son conseil au micro de Nadja de se débarrasser des bagues que la mère de Kagami avait forgé ce conte. Elle se dédouanait ainsi de toute responsabilité et expliquait la disparition de son complice. La jeune fille se demanda si Nathalie avait participé à l'élaboration de cette version ou si elle s'était contentée de ne pas la contredire.
Soudain, une pensée glaça la jeune fille. Est-ce qu'Adrien la détesterait tout autant que Monarque, s'il connaissait le rôle qu'elle avait joué dans le décès de son père ? Lui pardonnerait-il d'avoir échoué à le sauver ?
La porte de la chambre s'ouvrit sans avertissement. Félix entra dans la pièce.
— Que fais-tu là ? s'étonna Adrien.
— Ma mère est ton plus proche parent, maintenant, répondit son cousin comme s'il énonçait une évidence. Elle sera ta tutrice jusqu'à ta majorité.
Le silence retomba alors que les deux garçons se toisaient. Finalement, Félix remarqua :
— Tu viens de perdre ton père. Je suppose que je dois te présenter mes condoléances.
Adrien haussa les épaules. Visiblement, le courant ne passait pas entre les deux cousins. Marinette songea que l'attitude froide et trop directe de Félix ne facilitait pas les choses. Cependant, quand le regard du nouveau venu se posa sur elle, son expression s'adoucit.
— Comment vas-tu, Marinette ? s'enquit-il d'une voix attentionnée.
— Euh, bien, répondit-elle, surprise qu'il s'inquiète davantage pour elle que pour son cousin.
— Je vais devoir vivre en Angleterre ? s'inquiéta soudain Adrien d'une voix blanche, serrant convulsivement la main de sa petite amie assise contre lui.
— Nous savons que ce n'est pas ce que tu souhaites, le rassura Felix, le regard toujours posé sur Marinette. C'est nous qui allons déménager.
— Merci, souffla Adrien, soulagé.
— Cela ne t'ennuie pas de venir vivre à Paris ? s'enquit Marinette, qui ne parvenait pas à croire que tout allait s'arranger si vite.
— C'est là que se trouve Kagami, répliqua tranquillement Félix.
— Elle était comme moi à Londres, précisa Adrien. Elle en est revenue avec nous, on l'a déposée chez elle.
— Je sais, elle m'a envoyé un message. Elle doit voir quelque chose avec sa mère, et ensuite venir ici. Pour te voir, ajouta Félix avec une gentillesse inattendue.
Trois coups frappés à la porte les interrompirent.
— Adrien, fit la voix de Nathalie, il y a Nino Lahiffe et Alya Césaire qui sont au portail. Voulez-vous qu'on les fasse entrer ?
— Oh oui, merci, Nathalie.
oOo
Tous les amis de classe arrivèrent peu à peu, ainsi que Kagami et Luka. Les filles serrèrent Adrien dans leurs bras. Les autres lui donnèrent des bourrades amicales et maladroites. Chacun d'entre eux témoigna de sa satisfaction de le savoir de retour à Paris. Tous évitèrent d'évoquer clairement la raison principale de leur venue. Ils se sentaient trop mal à l'aise avec l'idée de condoléances pour les exprimer. Mais leur présence en était le témoignage.
Nathalie ne quitta pas le bureau de Gabriel, gérant le plus urgent. Amélie accueillait les amis de son neveu, en expliquant que son fils et elle allaient rester auprès d'Adrien. Passé la première surprise en constatant la ressemblance entre les cousins, la plupart des camarades d'Adrien se souvenaient du mauvais tour que Félix leur avait joué quand ils avaient envoyé une vidéo à leur ami. Les cheveux soigneusement gominés, vêtu d'une chemise sobre, le fautif répétait qu'il regrettait son erreur passée et qu'il avait bien l'intention de mériter leur pardon. Sa mère veilla à leur faire servir un buffet, puis les invita à franchir les portes-fenêtres pour s'installer dans le jardin pour profiter du soleil printanier.
Peu à peu, les conversations dérivèrent sur les luttes que chacun avait menées dans les rues de Paris. Marinette écouta les récits, admirative du courage dont avaient fait preuve ses amis.
— C'est dommage que tu n'aies pas pu nous rejoindre, lui lança Nino. On était à fond ! Où te trouvais-tu ?
Alya ne laissa pas Marinette répondre. Elle entreprit de décrire avec enthousiasme les actions des héros américains. Elle regrettait de ne pas avoir pu les interviewer avant leur retour chez eux.
Quand Adrien et Kagami ne se trouvaient pas à portée d'oreilles, le dévoiement du programme Alliance Parfaite était évoqué à voix basse. Marinette avait compris le lien entre les cauchemars et les bagues en voyant opérer Monarque, mais n'avait pas saisi tous les détails. Elle en comprit mieux l'ampleur.
Profitant d'un moment où elle se trouva un peu isolée, Luka prit place à côté d'elle et lui demanda d'un ton attentionné :
— Tu vas bien, Marinette. Ça n'a pas été trop dur ?
— Je ne m'en suis pas très bien tirée, confia-t-elle à voix basse.
— Tu n'as pas récupéré les Miraculous que Monarque t'avait volés ?
— Si, mais j'ai encore raté celui du Papillon, avoua-t-elle honteuse.
— Monarque s'est enfui ?
— Monarque… il ne nous attaquera plus. C'est une autre personne qui a dû le prendre.
— Tu finiras par le récupérer à son tour, assura Luka d'une voix ferme. Ce n'est qu'une question de temps. J'ai confiance en toi.
— Merci, Luka, d'être toujours là pour me soutenir.
— C'est normal, Marinette. Tu es celle qui te dévoue le plus pour les autres. Et euh… Comment va Chat Noir ? Je suppose que ça a été dur pour lui aussi, continua-t-il d'un ton préoccupé.
— Très dur, confirma Marinette. Ses rêves devaient être vraiment terribles. Finalement, il a préféré m'envoyer Plagg.
— Il n'était pas là ? C'est tant mieux ! s'écria Luka d'une voix soulagée. Qu'il ait pu te faire parvenir sa bague, je veux dire, précisa-t-il ensuite.
— Oui, la fusion des deux Miraculous m'a beaucoup aidée, reconnut Marinette. On sent que ce sont des pouvoirs qui se complètent. J'avais toutes les cartes en main. Malheureusement, je suis stupide et, ça, aucun costume ne peut y remédier ! termina-t-elle d'une voix amère. J'aurais dû le sauver…
Luka lui prit discrètement la main et la serra :
— Marinette, souffla-t-il à voix basse, je comprends que tu te sentes coupable de la mort d'un innocent, le père d'Adrien de surcroît, mais je suis certain que tu as fait de ton mieux. Et je sais qu'on n'est pas supposés dire du mal des morts, mais Gabriel Agreste n'était pas un saint. Juleka m'a raconté comment il a cherché à vous séparer, toi et Adrien. Cette histoire de programme Alliance détourné me paraît très bizarre. Je comprends que tu te sentes coupable vis-à-vis d'Adrien, il a de la peine, mais, au moins, il va enfin pouvoir faire ses choix.
— Sans doute, mais…
— Tu as fait ton possible, la coupa fermement Luka. Personne ne peut t'en demander davantage. Pas même toi.
La jeune fille serra la main de Luka.
— Je crois que c'est ce que j'avais besoin d'entendre, réalisa-t-elle.
— C'est bien, alors. Maintenant, tu dois aller de l'avant. Toi et Adrien avez enfin réussi à accorder vos musiques intérieures. Ouvrez-grand vos oreilles et laissez-vous porter.
Un grand merci à Amélie et Fénice pour leur relecture attentive.
Petit rappel de qui sait quoi :
Félix sait que Marinette est Ladybug et que son oncle était Monarque. Il ignore la double identité de son cousin.
On peut imaginer qu'Amélie a le même niveau de connaissance, ainsi que Kagami.
De son côté, Luka sait que Marinette est Ladybug et qu'Adrien est Chat Noir, mais il ignore l'identité de Monarque.
On se retrouve dans une semaine pour le chapitre 3 qui s'appellera : "Apprendre de ses erreurs".
