Je ne possède aucun des personnages du films

1975... Allemagne de l'Est. 10 ans après la dissolution d'UNCLE, Napoléon se retrouve face à face avec une personne qu'il pensait mort depuis longtemps.

Ce texte a été écrit pour la Fabrique à Plumes avec les contraintes suivantes : Prompt n°4 : A retrouve un vieil ami [ou une vieille amie] après des années sans qu'ils se soient vus

En espérant que cela vous plaise !

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


Dix ans plus tard

1975... Allemagne de l'Est... Napoléon frémit. Il savait pourquoi il était là, il savait ce que la CIA attendait de lui et quelle était la teneur de sa mission, il savait qu'il y avait de fortes chances pour qu'il ne rentre pas cette fois et il ne pouvait même pas se rebeller contre ça. En fait, il était épuisé par toutes ses années passées comme pion de la CIA, il n'y avait eu que la petite parenthèse avec U.N. qui lui avait permis de sortir la tête de l'eau, mais ça n'avait duré que trois ans… ça ne pouvait pas durer et quand on les avait dissous de force il avait perdu ses deux meilleurs amis, sa famille, et il avait presque sombré, devenant juste une ombre…

Un autre frémissement le parcourut alors qu'il s'afférait à forcer la serrure. Il avait froid, mais ce n'était pas à cause de la météo, c'était de la fatigue, il le sentait bien et il ne perçut pas tout de suite la menace dans l'ombre. Par chance, il eut tout de même le réflexe de s'écarter, évitant la lame qui aurait pu lui ouvrir le ventre dans un silence morbide. Il recula, agrippa le bras de la personne et comprit que son assaillant était plus grand que lui. Il s'ancra dans le sol, lui tordit le bras et entendit un glapissement qui l'immobilisa sur place.

Le couteau émit un cliquetis en tombant sur le sol, mais il ne put arrêter le coup de poing qui le frappa à la mâchoire et l'envoya rouler sur le sol. Napoléon haleta… c'était ridicule, ce n'était qu'un glapissement… pourtant, cette voix…

Le cœur battant, il se redressa vers son agresseur, tombant nez à nez avec le canon d'une arme, puis avec un regard bleu qui s'accrocha au sien. La scène se figea.

- Péril ?

Le petit surnom était ponctué d'une interrogation, mais c'était bien Illya qui se tenait devant lui… Illya qu'il n'avait pas revu depuis dix ans… Illya pour lequel il avait pleuré en imaginant que le KGB l'avait fait tuer dès qu'il avait remis un pied en Russie… Illya qui était bien vivant, même si son regard n'était plus le même, même si sa joue droite était barrée par une immonde cicatrice qui prouvait les épreuves traversées par ce meilleur ami qui était devenu comme un frère.

Le russe sembla déstabilisé lui aussi. Sa main trembla un peu et quelque chose se passa dans son regard vide.

- Solo ?

Ce n'était pas son surnom qu'il avait utilisé et cela était significatif parce que Napoléon sentit toute la douleur contenue dans son nom.

- Illya, murmura-t-il doucement en se redressant tout en gardant les mains levées.

Il savait qu'il ne fallait pas faire de gestes brusques avec son ami, mais rien ne se passa. Il écarta donc doucement le canon de l'arme et prit le risque de nouer ses bras autour de lui pour le serrer dans ses bras.

- Je pensais que tu étais mort Illya, je suis content que tu sois en vie.

Le russe se laissa faire, mais n'esquissa pas de geste, répondant simplement d'une voix presque mécanique.

- Je dois tuer l'agent américain qui veut percer ce coffre pour récupérer nos informations. C'est toi cet agent ?

Napoléon frémit, relâcha son ami et fit un pas un arrière alors que son cœur ses serra. Les russes ne l'avaient pas tué, non, il avait fini de le briser… Est-ce que c'était de la torture la cicatrice sur sa joue ?

- Oui…

Aussitôt, tout aussi mécaniquement, Illya leva son arme et la braqua sur Napoléon. Ce dernier frémit, mais hocha doucement la tête. Il se rapprocha, prit le canon de l'arme et la détourna de sa tête pour le plaquer sur son cœur.

- Tu te rappelles ? Je veux un cercueil ouvert pour ma mère, pas la tête s'il te plait.

La main d'Illya trembla un peu et Napoléon lui sourit.

- Ne t'en fais pas Illya, je suis tellement fatigué, je ne voulais pas rentrer de cette mission… et je suis content que ce soit toi, tu n'es pas sadique et cela pourra te permettre de continuer à vivre… je suis heureux que tu sois toujours en vie.

Illya expira un peu bruyamment alors que sa main trembler de plus en plus. Il savait ce qu'il avait à faire, mais c'était Napoléon en face de lui et même si ces dix dernières années avaient été atroces, il n'avait pas oublié le trois ans passés à ses côtés… ces trois ans qui lui avaient appris à redevenir humain avant qu'on lui arrache pour de bon sous la torture toute trace d'Humanité… une Humanité qui revenait d'un coup alors que son regard ne pouvait se détacher de celui de son ami… un ami qui acceptait qu'il le tue, comme il l'avait toujours accepté quand le KGB faisait pression sur lui.

Avec un sanglot, pour lui qui n'avait plus pleuré depuis des années, l'arme lui échappa des mains et il s'écroula en avant, les bras de Napoléon le récupérant instinctivement et l'empêchant de s'effondrer au sol.

- Je ne peux pas… Je ne peux pas te tuer… Pas toi… Tu es mon ami…

Napoléon glissa les mains dans son dos et lui pressa doucement la nuque tout en murmurant.

- Mais nos pays ne le sont pas, tu le sais bien.

- Je suis tellement fatigué…

Fatigué tout autant que lui, Napoléon pouvait clairement le comprendre. Si seulement ils pouvaient disparaître pour de bon du radar de leurs agences respectives…