Je ne possède aucun des personnages de la série

Au fil des années et des épreuves traversées côte à côte, Gil avait développé un septième sens qui lui permettait de voir d'un seul coup d'œil lorsque Malcolm n'allait vraiment pas bien et c'était précisément le cas aujourd'hui

Ce texte a été écrit pour le défi du 11 juin de la bibliothèque de fictions avec les contraintes suivantes : Ecrire sur un père ou une figure paternelle

En espérant que cela vous plaise !

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


D'un seul coup d'œil

Au fil des années et des épreuves traversées côte à côte, Gil avait développé un septième sens qui lui permettait de voir d'un seul coup d'œil lorsque Malcolm n'allait vraiment pas bien. Avec ses troubles psychotiques, ses terreurs nocturnes, ses insomnies et ses cauchemars, le gosse était toujours sur la corde raide, mais il avait appris à vivre en partie avec. C'était toujours dur pour lui de le voir le débattre avec son syndrome de stress post-traumatique, mais il savait qu'il arrivait à peu près à le maitriser, ce qui n'était pas le cas maintenant.

Pourtant, pour tous les autres autour de lui, Malcolm donnait l'impression d'être comme à son habitude, mais pas Gil. Sa manière de lancer des petites piques narquoises manquait de désinvolture, le gilet en plus sous sa veste montrait qu'il avait froid et donc mal dormi. Sa main droite tremblait presque en continue depuis son arrivée, sa peau était encore plus blanche que d'habitude et son regard trop éteint pour ne pas l'alerter.

Gil se leva donc et murmura quelques mots à l'oreille de Dani avant de se diriger vers Malcolm. Il lui sourit et lui tapota sur l'épaule.

- Viens avec moi, on doit aller interroger la fille de notre victime.

- Tout de suite capitaine, répondit le jeune homme avec un sourire un peu fatigué.

Gil continua à lui sourire et le vit trébucher avant de s'écrouler lourdement sur le siège passager de la voiture. Oui, le petit n'allait vraiment pas bien. Gil mit donc le contact et démarra. Malcolm resta silencieux, suivant le trajet de la voiture pendant un moment avant de demander.

- Attends, mais nous ne prenons pas la bonne direction.

- Si, nous prenons très exactement la bonne.

- Mais non, tu… commenças Malcolm avant de se tourner vers son ami. Ne me dit pas que sa fille est l'une de tes voisines parce que là nous prenons la direction de chez toi. Je te rappelle que je la connais parfaitement ton adresse !

- Je sais, et nous allons bien chez moi.

- De quoi ? Mais nous sommes en pleine enquête et…

- Dani et JT s'en charge, ne t'en fais pas.

- Oui, mais pourquoi tu…

- Pourquoi je t'emmène chez moi ? Parce que chez toi n'a pas l'air de te réussir, petit. Cela fait longtemps que je ne t'ai pas vu aussi mal et comme je sais que tu devais dîner avec Jessica hier soir, je veux savoir ce qui a bien pu te mettre dans cet état.

- Ma mère n'y est pour rien, elle est égale à elle-même…

- Alors qu'est-ce qu'il te met dans cet état ?

- Je suis fatigué.

- Tu as dormi quand la dernière fois ?

- Quatre… cinq jours peut-être, je n'y arrive pas, dès que je ferme les yeux… il… il essaie de me tuer…

- Ton père ?

Malcolm hocha doucement la tête et Gil tendit la main pour lui presser doucement la cuisse.

- Tu imagines ? Quel homme peut envisager de tuer son fils de 10 ans pour cacher qu'il est un tueur en série.

- Sans doute le même qui l'a drogué.

- Je n'ose plus aller le voir.

- Tu n'as pas besoin d'y aller, dit Gil en garant la voiture devant sa porte, pas tout de suite en tous cas.

- C'est ce que m'a dit ma mère.

- Tu vois, on pense la même chose pour une fois.

- Mais elle veut que j'arrête de t'aider dans tes enquêtes aussi. Elle veut que ke reste chez moi, fermé entre quatre murs, mais j'étouffe… mes hallucinations sont si violentes… et elle me reparle de somnifères.

- Tu sais que tu ne dois pas en prendre.

- Oui, mais elle insiste et… je ne veux pas rester seul chez moi.

- Pourtant un peu de repos ça te ferait du bien. Prends une pause si tu as besoin, tu sais que je serai toujours là.

- Oui, souffla Malcolm.

Bien sûr qu'il le savait. Gil n'était pas que son meilleur ami, il était sa figure paternelle stable, son père de cœur, son mentor, celui à qui il devait d'être encore en vie, celui qui s'était occupé de lui quand il était devenu mutique à la suite de l'arrestation de son psychopathe de père… Il était la personne la plus importante de sa vie sur bien des aspects et il ajouta en baissant la tête dans un léger souffle.

- Ce qu'elle ne comprend pas c'est que les hallucinations disparaissent presque totalement quand tu es là. Je… Je me sens en sécurité avec toi, je…

Malcolm tremblait doucement et Gil lui pressa l'épaule.

- Ça me touche petit, et c'est pour ça qu'on est là. Viens.

Il sortit de la voiture et Malcolm lui emboita le pas. La maison de Gil n'était pas grande, ni luxueuse, mais il s'y était toujours senti bien mieux que dans la grande maison des Whitly.

- J'imagine que tu veux que j'aille dormir ?

- Pas forcement, dit Gil en retirant son manteau.

Il traversa la pièce et vint s'asseoir sur le canapé qu'il tapota.

- Je crois que tu as besoin de parler, viens.

Malcolm sourit timidement, retira lui aussi son blouson et vint s'asseoir sur le canapé. Il jeta un coup d'œil à Gil et ramena ses jambes sous lui avant de se blottir contre son ami. Il avait besoin de parler, c'était vrai, mais il avait aussi besoin de lui. Gil passa un bras autour de ses épaules pour le ramener vers lui et le berça un peu comme lorsqu'il avait 14 ans. Malcolm frémit et ferma les yeux, se concentrant sur les battements de cœurs de Gil, forts et réguliers. Des battements qui le bercèrent puis l'endormirent en une fraction de secondes.

Gil se rendit compte qu'il venait de sombrer et lui caressa doucement les cheveux en murmurant.

- Tu as raison, dors, rattrape les heures de sommeil qui te manque fils, nous aurons bien le temps de parler.