Chapitre 2 :

Lord

Après trois bon jours de repos, les maux de têtes avaient enfin cessé et Harry sentait son esprit plus, clair, plus alerte et plus concentré. Ce fut donc plus facilement qu'il se leva ce vendredi là, motivé par ce qu'il voulait faire aujourd'hui. Il se lava et s'habilla de sa chemise et de son pantalon. Il n'avait presque plus rien à se mettre et il faudrait vraiment qu'il aille faire des courses pour cela, mais aussi pour obtenir des livres dont-il allait faire ses meilleurs amis désormais. Il avait vraiment besoin d'apprendre. Mais la priorité restait Gringotts et cette histoire de lord. Si jamais il y avait vraiment quelque chose, cela pouvait tout changer.

Une fois prêt, il prit avec lui toutes ses affaires, prudent. Il avait déjà prolongé sa réservation pour au moins deux semaines, l'hôtel lui donnant un lieu tranquille et pratique pour réfléchir. Mais il ne laisserait rien derrière lui pour autant, se reconnaissant un peu paranoïaque depuis quelques temps. Il passa sa cape noire enchantée, s'assurant qu'elle le cachait bien avant de quitter sa suite, fermant à double tour derrière lui. Il quitta l'hôtel, se dirigeant vers la banque qui n'était pas loin. Il faisait beau et très chaud ce jour là et il y avait un peu plus de monde sur l'allée. Il s'assura donc de faire profil bas, les enchantements de sa cape semblant bien fonctionner puisque personne ne fit attention à lui. Il fut rapidement à Gringotts, entrant sans attendre. Là encore, il y avait plus de monde que la dernière fois mais le guichet principal, celui qu'il pensait le plus approprié pour son affaire, était libre, le soulageant. Il le rejoignit donc, attendant que le vieux gobelin se trouvant là relève la tête vers lui.

- Bonjour maître gobelin, salua-t-il en s'assurant de ne pas être entendu des autres clients. Je suis ici pour réclamer mon titre, dit-il.

Il savait qu'il devait voir les gobelins pour cela mais il ne savait pas trop comment ça fonctionnait et si c'était vraiment ainsi qu'il fallait faire, s'il avait vraiment un titre. Il avait donc décider de mettre les pieds dans le plat et de voir ce qu'il se passerait. Il priait pour ne pas être en train de faire une grosse bêtise. Il n'hésita pourtant pas, plein d'une assurance qu'il ne se connaissait pas. Le gobelin le scruta une seconde avant de descendre de son siège.

- Suivez moi, ordonna-t-il.

Un peu surpris de ne pas se faire renvoyer sur le champs avec des moqueries, curieux, il obéit, le suivant dans une nouvelle partie de Gringotts. Décidément, il en aurait appris bien plus sur la banque en quelques jours que dans toute sa vie. Et s'il en jugeait par cette réaction, il y avait vraiment quelque chose à découvrir sur le sujet des titres. Rapidement, on le fit entrer dans ce qui avait tout d'un grand bureau riche et très formel, luxueux, plein d'or et de pierre précieuses, d'objets rutilants et clinquants. Le gobelin lui ordonna d'attendre là, repartant en refermant derrière lui. Le silence retomba et il regarda autour de lui, admirant les œuvres gobelines qu'il voyait pour la première fois. On lui avait vanté l'immense habilité des gobelins comme artisan et il avait eu la prestigieuse épée de Gryffondor dans les mains mais c'était la première fois qu'il pouvait le voir ainsi et c'était magnifique. Ostentatoire mais magnifique. Il attendit un bon moment avant de voir la porte s'ouvrir de nouveau. Un vieux gobelin tiré à quatre épingles portant de gros bijoux d'or se présenta en premier, suivit de trois autres. Ils l'ignorèrent totalement, le premier allant prendre place sur le haut siège derrière l'imposant bureau, les autres se postant non loin. Lorsqu'ils furent tous en place, la porte bien refermée, le vieux gobelin releva le regard vers lui.

- Monsieur Potter, fit-il en désignant un siège devant le bureau.

Harry fut à peine surpris qu'ils sachent qui il était malgré qu'il se cache et qu'il n'ait rien dit. Mais cela lui semblait presque normal de la part des gobelins dans l'enceinte de Gringotts. Il s'assit, retirant son capuchon, ne remarquant pas qu'il se tenait parfaitement droit et illisible, assuré.

- Vous venez réclamer votre titre ? commença le gobelin.

- Oui, répondit-il simplement.

- Il était temps, renifla-t-il. La Maison Potter n'a plus de lord depuis trop longtemps. Vous auriez dû être là à quatorze ans.

Harry ne dit rien malgré sa surprise, confirmant néanmoins qu'il y avait bien trop de choses qu'il ne savait pas. Il y avait bien un titre de toute évidence et il aurait dû être là plus tôt. Mais pourquoi par Merlin, pourquoi personne ne lui avait rien dit ?!

- Votre tuteur n'est pas là ? interrogea-t-il.

- Je n'ai pas jugé cela nécessaire, dit-il en n'imaginant pas une seconde les Dursley ici.

- Bien, sourit le gobelin d'un air à la fois dérangeant et satisfait. Je suis Ragnok, directeur de Gringotts Londres et donc en charge des réclamations de titre pour le Royaume Unis. Commençons. Savez vous comment se passe la démarche ?

- Pouvez vous me rafraîchir la mémoire ? J'ai bien d'autres choses en tête ces derniers temps, dit-il en omettant son ignorance.

Il ne voulait certainement pas passer pour un imbécile complètement perdu devant les gobelins et vu le contexte, son excuse passa facilement. Il était peut-être complètement dépassé mais il ne les laisserait pas le voir. On n'avait que trop profité de ses faiblesses, il ferait tout pour que ça n'arrive plus et les gobelins pouvaient être dangereux, il le savait.

- Nous allons tout d'abord effectuer un examen magique qui va déterminer votre légitimité pour votre titre, la confirmer, expliqua-t-il. Ensuite, nous remplirons les documents nécessaires pour l'acceptation de votre titre, officialiser votre nouveau statu, l'acceptation de votre héritage… Toutes les formalités. Puis vous recevrez votre chevalière et tout le nécessaire. Des questions ? demanda-t-il en ne voulant visiblement pas perdre de temps.

- Non.

- Alors allons-y. Bogrod, dit-il pour l'un de ses assistants.

Le concerné s'avança avec une tablette de cristal opaque, épaisse, aux bords brutes et de la taille d'une feuille de parchemin classique.

- Votre main, réclama-t-il abruptement en lâchant la tablette qui lévita simplement devant lui.

Harry lui donna sa main que le gobelin prit durement, la retournant pour accéder à sa paume qu'il entailla de sa griffe sans prévenir. Harry retint un sursaut et un frisson autant au contact qu'à la blessure. Il n'aimait vraiment pas qu'on le touche et comme tout le monde, il n'aimait pas avoir mal.

- Sur la tablette, ordonna-t-il ensuite alors que le sang coulait.

Harry obéit, son habitude de la douleur lui ayant permis de ne rien laisser transparaître à son grand soulagement. Il posa sa main à plat sur la tablette qui se mit à reluire faiblement alors qu'il observait avidement. Il vit comme de fines veines rouge apparaître sous sa main, comprenant que la tablette prenait son sang et il n'était pas vraiment à l'aise avec cela depuis le rituel de résurrection de Voldemort. Mais il était facile de comprendre que cela servait à s'assurer de son identité et donc de son droit à ce titre. Le cristal pulsa de lumière après une petite minute et Bogrod en arracha sa main avant d'amener la tablette au directeur et de là où il était, Harry vit que des lettres dorées y apparaissaient. Et s'il était un peu agacé de ne pas pouvoir voir, il resta tranquille, s'occupant de sa main blessée. Il y eut un long moment de silence et Harry jura qu'il avait vu une subtile surprise sur le visage de Ragnok.

- Voilà qui est inattendu, fit-il finalement.

- Qu'est-ce qui est inattendu ? demanda-t-il en n'y tenant plus.

Ragnok fit signe à Bogrod de lui ramener la tablette et il l'eut bientôt sous les yeux, comprenant rapidement en lisant : « Harry James Potter, unique et légitime héritier de la Maison Potter par le sang et la magie, principal et premier héritier de la Maison Black par le sang et la magie, de la Maison Gaunt par l'âme et la magie et de la Maison Peverell par le sang et la magie. » Rapidement, il comprit qu'il ne serait pas une fois, mais quatre fois lord. Était-ce seulement possible ? Il aurait certainement rapidement la réponse.

- Comment cela est-il arrivé ? demanda-t-il sans pouvoir s'en empêcher.

- La provenance de l'héritage Potter est évident. Pour la Maison Black, les Potter y sont liés par le sang depuis certains mariages et si la magie est aussi un argument, cela veut dire que la magie de la lignée vous reconnaît comme héritier principal. L'option la plus évidente est que le dernier chef de famille, Sirius Black, a fait de vous son héritier direct. Vous êtes son filleul, il n'avait pas de fils et pas de mâle portant le nom de Black, cela est donc logique.

Harry resta surpris sans le montrer, touché à l'idée que Sirius ait pu faire de lui son héritier ainsi. Donc Sirius savait pour ces titres. Pourquoi ne lui avait-il rien dis ? Enfin, il fallait avouer qu'il n'avait pas eu beaucoup d'occasions de discuter avec Sirius, cette pensée l'assombrissant. Et après douze ans à Azkaban, l'Ordre, Voldemort… il pouvait comprendre que son parrain n'ait pas pensé à lui en parler.

- Pour la Maison Gaunt, continua le gobelin, je n'ai pas souvenir que vous soyez lié par le sang à cette lignée. La tablette met en avant un lien de magie et d'âme. Comment s'est arrivé ? Je ne puis répondre précisément. Peut-être une magie particulière, d'anciens contrats entre familles dont vous remplissez les conditions… le lien par l'âme est rare et je ne puis vous dire ce qui l'a créé.

- D'accord, fit-il très intrigué.

- La Maison Peverell, vous en êtes un descendant lointain. Seulement, cet héritage ne s'était pas manifesté avant avec d'autres dans le même cas. Je ne peux vous dire pourquoi il ressort pour vous. Cela a probablement un rapport avec une condition d'héritage spécifique à cette lignée. Cela fait très longtemps qu'il n'y a pas eu de lord Peverell. Les gobelins appliquent les lois et les procédés d'héritage mais nous n'avons pas accès aux conditions de chaque lignée. Il faudra chercher dans les documents privés de ces lignées pour préciser. Vous pouvez donc prétendre à quatre héritages et titres qui en plus n'ont pas eu de lord depuis plus ou moins longtemps. Le voulez vous ?

- Oui, approuva-t-il.

Cela l'aiderait sûrement question influence et pouvoir et ce n'était pas pour lui déplaire loin de là. Il n'avait jamais pensé au pouvoir mais cela le tentait bien. Si c'était lui qui avait le pouvoir, plus personne ne pourrait s'attaquer à lui comme cela n'avait que trop été fait. Et il était vraiment curieux. Ces titres, c'était l'héritage de la famille qu'on lui avait volé, une des rares choses qu'ils avaient d'elle. Alors bien sûr, il le voulait et il ferait tout pour tout apprendre du sujet. Les gobelins firent alors apparaître une montagne de documents que les trois assistants s'attelèrent à remplir. Ils les passaient ensuite au directeur qui les vérifiait visiblement avant de lui passer. Il les lisait alors scrupuleusement. Il y avait des actes d'acceptations de ses titres et des responsabilités qui allaient avec, des héritages qui allaient avec, des documents concernant son statu… On lui tendit une plume magique pour qu'il puisse remplir ce qu'il devait faire lui même et signer. Les parchemins repassaient alors dans les mains du directeur vérifiant de nouveau avant de signer et de cacheter du sceau de Gringotts, puis de les dupliquer et de les répartir en deux tas distincts. Il ne comprenait pas tout mais c'était pourtant assez clair dans l'ensemble.

Il fallut une éternité pour arriver au bout et Harry avait été stupéfait de voir passer des papiers lui accordant une majorité anticipée grâce à ses titres. Il y avait les extraits de lois concernées avec et il fut surpris de voir qu'il aurait pu l'avoir dés ses quatorze ans dans ce cas. L'extrait de loi disait que c'était pour empêcher les ingérences de tuteurs ou autres personnes pouvant avoir du pouvoir sur lui, pour qu'il soit seul maître légal de ses affaires et du pouvoir politique qui était maintenant sien. Il avait clairement dans les mains des certificats le déclarant comme majeur et donc indépendant. S'il s'efforça de ne rien laisser paraître, il relut les documents plusieurs fois pour se convaincre, n'en revenant pas, très heureux. Il n'aurait plus à obéir à personne légalement et il pourrait partir de Privet Drive. Ils terminèrent finalement et l'un des gobelins récupéra une pile de documents qu'il rangea dans un beau dossier de cuir qu'il vint ensuite lui fourrer dans les mains.

- Vos exemplaires, fit Ragnok. Vos chevalières maintenant. Nagnok.

Le désigné vint poser un coffret de métal sur la tablette de cristal toujours active. Celle-ci pulsa de lumière et le gobelin récupéra le coffret, le rejoignant et l'ouvrant devant lui. À l'intérieur, Harry découvrit quatre riches et très belles chevalières. La présence de la devise Black sur l'une d'entre elle lui fit savoir laquelle venait de Sirius mais chacune avait une petite plaque à son nom en dessous. Une autre arborant un serpent appartenait aux Gaunt, celle au lion aux Potter. Restait alors une chevalière arborant un emblème fait d'une barre dans un cercle dans un triangle venant des Peverell. Devant le grognement impatient de Nagnok, il les prit, et les passa à ses doigts, les bijoux s'ajustant d'eux même. Et il sentit nettement leur chaleur et leur très puissante magie imposante, comprenant que ces bijoux étaient importants. Ils n'étaient pas de simples symboles, c'était certain. Nagnok referma le coffret vivement, presque sur ses doigts lorsqu'il prit la dernière.

- Gornuk, fit ensuite le directeur.

Celui-ci s'approcha pour faire apparaître une imposante pile de livres qui le surpris. Ils semblaient finement ouvragés, neufs et de grande qualité.

- Je sais, fit Ragnok comme s'il allait protester, votre tuteur vous a déjà appris et fait lire tout ça mais légalement, nous devons vous remettre ces ouvrages alors prenez les sans discuter, dit-il.

Harry ne fit aucune remarque, se demandant pourquoi le gobelin semblait habitué aux protestations à ce stade. Mais s'il comprenait bien, son tuteur aurait dû lui enseigner certaines choses. Pourtant, il était évident que les Dursley n'auraient jamais pu lui enseigner des choses dont-il n'avait même pas entendu parler dans le monde magique. Ils étaient des moldus et des anti-magie, comment pouvait-on penser qu'ils lui enseigneraient. Mais les gobelins n'étaient probablement pas au courant de sa situation familiale et en restant logique, normalement, ils recevaient des héritiers déjà éduqués. Si, comme il le sous-entendait, il était censé avoir déjà lu ses livres, eu une éducation à ce sujet de la part de son tuteur alors peut-être que des héritiers éduqués comme il le fallait râlaient de revoir ces livres. Ce fut en tout cas ce qu'il imagina alors que Nagnok se servait d'un autre coffret avec la tablette, lui apportant ensuite.

- Vos sceaux, fit alors le directeur.

Et il trouva en effet quatre sceaux, pour quatre blasons, des objets là encore riches et finement travaillés. Il reconnu immédiatement le blason au lion rugissant dont-il avait rêvé, celui des Potter, comprenant pourquoi il l'avait remarqué particulièrement. Nagnok fit apparaître un coffret de bois laqué, lui donnant et il comprit qu'il devait y transférer lui même les sceaux que les gobelins ne voulaient visiblement pas toucher. Il le fit et récupéra le coffret pour lui.

- J'imagine que vous savez déjà tout des affaires Potter même si on ne vous a jamais vu Gringotts pour vous en occuper, remarqua Ragnok l'air accusateur et plein de reproches en le laissant perplexe. Mais il me semble évident que vous ignorez tout des affaires et possessions, héritages des autres lignées. Alors vous ne refuserez pas ceci.

Gornuk fit apparaître quatre épais livres frappés des noms des quatre lignées, soulignées du mot « registre » et il comprit que ça devait être des relevées des affaires des quatre familles. Il les reçut sans remarque, illisible, se disant pourtant que tout cela allait sûrement commencer à l'éclairer.

- Pour terminer, les objets relatifs à Gringotts, fit le directeur l'air pressé d'en finir. Gornuk.

Celui-ci s'avança, faisant apparaître les dis objets un à un.

- Votre dossier contact avec la banque, votre chéquier, votre bourse enchantée, vos livres de relevés de comptes et l'ouvrage explicatif sur leur fonctionnement. Avez vous des questions ? Autre chose ?

- Non, je vous remercie maître gobelin, fit-il respectueusement.

Le directeur approuva alors, quitta son siège et s'en alla avec les assistants terminant précipitamment de ranger. Il entreprit d'en faire de même, se souvenant alors qu'il était désormais officiellement majeur et qu'il pouvait donc utiliser sa baguette. Il la sortit joyeusement pour rétrécir et ranger tout cela dans son sac. Il rabattit son capuchon avant de sortir, un gobelin l'attendant dans le couloir l'enjoignant à se dépêcher. Il quitta donc la banque, à la fois surpris et heureux d'avoir obtenu ses réponses, bien plus encore et une piste pour commencer à répondre à ses questions avec les livres reçus. Il retourna à l'hôtel, voulant jeter un coup d'œil aux ouvrages. Il fut vite de retour, réintégrant sa suite, refermant à double tour derrière lui avant de se débarrasser de sa cape. Sa tête tournant, la faiblesse s'imposant alors qu'il se sentait toujours épuisé, il se dit qu'il pouvait commander quelque chose à manger. Il fit donc cela, s'installant au salon avec la nourriture et les livres pour commencer sa lecture en grignotant.

Il survola d'abord les livres, leurs titres et leurs sommaires pour voir de quoi ils parlaient. Il y en avait un très épais et richement décoré sur les lords, le faisant sourire très largement. Il y en avait d'autres sur les lois, le Ministère, la Confédération, l'économie nationale, internationale, la diplomatie… La plus part semblaient être des livres de bases et de généralités, de choses à savoir sur ces sujets alors qu'il était évident qu'un seul livre était insuffisant pour traiter cela en profondeur. Il en faudrait certainement beaucoup d'autres. Il y avait une lettre qu'il n'avait pas vu avant avec les ouvrages. C'était une note générique semblait-il expliquant que tout les lords devaient avoir connaissance au minimum de ces informations et que les lois d'héritages obligeaient la remise de ces livres à la prise de titre pour s'assurer que le nouveau lord savait ce qu'il devait savoir sans excuse alors qu'ils étaient remis en main propre. Dans son cas, c'était une immense chance. Il aurait un début de réponse pour mieux saisir la situation. La note disait aussi que ces livres n'étaient pas en libre circulation, destinés aux jeunes lords uniquement et qu'il devait veiller à ce que personne ne puisse les lire, les seuls exceptions étant d'autres lords évidemment.

Il commença donc sa lecture avec le livre sur les lords, focalisé sur le sujet. Il débutait par un texte finement calligraphié, la page soigneusement décorée : « Il voue une loyauté et un dévouement absolu à la Magie. Il la protège, l'honore, la sert et veille à sa prospérité. Il guide et défend tout être, toute chose dotée de magie, leurs terres et leurs foyers. Cela même s'il lui faut faire l'impossible ou le pire de ce qui est, ce que nul ne voudrait ou ne devrait faire. Que cela soit par l'épée ou l'esprit, il se bat pour la Magie et sa création quel qu'en soit le prix. L'honneur, le courage, la loyauté, la sagesse, la détermination, la fierté, la justesse, la justice, la bonté, le respect, la sincérité et l'honnêteté sont des trésors guidant son âme et son cœur en toute circonstance. Il se doit d'être disponible pour ceux qu'il sert et protège, engagé et soudé avec ses semblables. Il est toujours fidèle à sa parole et à son cœur. Il est lord parce qu'il incarne ces mots et par cette incarnation entière et véritable il rend grâce à la Magie qui le béni de ses faveurs et inspire son esprit. » Harry fit une pause après ces mots, se sentant profondément inspiré par eux. Si c'était cela être lord, alors il espérait pouvoir le devenir. Ces mots lui parlaient, ces mots correspondait à l'idée de ce qu'il voulait faire dans la vie. Souriant, il reprit donc sa lecture, excité.

Le livre commençait par une leçon d'histoire sur la création des lords. Et ce fut… très différent de ce qu'il avait imaginé, loin des sorciers puissants qui s'étaient arrogés un pouvoir par eux même. Ce n'était pas cela. Non. C'était la Magie qui, il y avait bien longtemps de cela, avait désigné quarante neuf êtres magiques, sorciers et créatures. Des êtres de grande valeur qu'elle avait béni et favorisé et auxquels elle avait donné pour mission de veiller sur sa création. Elle avait fait cela pour le monde entier alors découpé en divers territoires magiques. Des territoires qui aujourd'hui, ne correspondaient pas forcément aux pays actuels, ni aux gouvernements actuels. Mais cette correspondance existait pour le Royaume Unis comme pour beaucoup d'autres îles ou regroupement d'île dont les frontières géographiques s'imposaient. Les lords, que l'on pouvait qualifiés de seigneurs magiques, ne s'étaient pas toujours appelés lords et dans d'autres régions du monde, on les appelait autrement : sage, chevalier, chaman, ancien, béni… N'en restait pas moins que l'esprit était le même pour tous.

L'héritage et le devoir des lords se transmettait par le sang, l'âme ou la magie voir une combinaison de plusieurs de ces éléments. N'importe qui ne pouvait pas reprendre le titre de lord parce qu'il fallait bénéficier de la bénédiction originelle de la Magie allant avec les titres, une bénédiction transmisse par l'un des trois éléments même si le plus courant était le duo sang magie automatiquement transmis aux enfants des lords. Il fallait cela absolument pour avoir ce lien particulier avec la Magie elle même. Harry se demanda d'ailleurs si certaines familles comme les Malfoy, les Lestrange ou les Black n'étaient pas, au moins en partie, obsédée par le sang-pur à cause de cela. Cela pouvait être une raison, par soucis de préserver la bénédiction et c'était une raison qu'il pouvait comprendre. Restait à savoir si le sang non magique avait une influence sur la bénédiction.

Il lut avidement toute la journée et toute la nuit sans s'arrêter ni se détacher une seconde du livre. Au Royaume-Unis, les seigneurs magiques avaient automatiquement un siège au Magenmagot, une place au gouvernement. Ce n'était pas le cas partout dans le monde. Harry réalisa pourtant qu'il avait quatre sièges et quatre voies au Magenmagot et s'il n'y connaissait pas grand-chose, il était certain que ce n'était pas rien. Le livre parlait de rôles politiques, de rôles économiques, de rôles sociaux, de rôles magiques… Les devoirs des lords s'étalaient sur bien des domaines. L'ouvrage parlait aussi de traditions complexes pour lui mais très intéressantes.

Il ne sortit son nez de l'ouvrage que lorsque sa vue fut trop brouillée, son esprit trop embrumé par la fatigue pour continuer à lire. Ce ne fut qu'alors qu'il remarqua que de vendredi matin, on était passé à samedi midi. Il posa son livre sur la table basse, passant voir Hedwige qui dormait profondément dans son nichoir luxueux. Il s'assura qu'elle avait de la nourriture et de l'eau à volonté, soucieux de veiller étroitement sur elle maintenant qu'il le pouvait. Fatigué, il hésita pourtant à prendre du repos, attiré par la pile de livre qui l'attendait, très pressé et très curieux de tout savoir. Pourtant, il était évident qu'il ne servait à rien de lire s'il n'était pas capable de comprendre les mots les plus simples. Aussi, il prit un grand verre d'eau pour soulager sa gorge sèche, passa un pantalon de pyjama miteux, ferma les rideaux d'un coup de baguette et se glissa dans ce merveilleux lit à sa disposition pour quelques heures de sommeil nécessaires s'il voulait continuer à se renseigner efficacement.

Il dormit, mais il dormit peu, les cauchemars qui l'avaient laissé en paix depuis le rituel ayant visiblement décidé de revenir avec l'éclaircissement de ses pensées. Il se réveilla donc, en sueur et tremblant, paniqué et agité. Il sursauta lorsque, volant à travers la pièce obscure, Hedwige atterrit sur le matelas prêt de lui, hululant doucement, s'approchant lentement comme pour ne pas l'effrayer. Il sourit pauvrement, venant la caresser, immédiatement touché par le réconfort évident qui transparaissait. Elle était vraiment sa meilleure amie, fidèle et indéfectible. Il la cajola, se rassurant et se calmant grâce à elle. Il se leva ensuite, passant un peignoir de l'hôtel, le laissant ouvert alors qu'il faisait bon. Il écarta un peu les rideaux pour voir que le soleil commençait à se coucher. Lui ne se rendormirait pas avant plusieurs heures c'était certain. Il avait d'abord besoin de se distraire après tel cauchemar. Il ouvrit la fenêtre pour permettre à sa chère amie d'aller voler si elle en avait envie, sa suite donnant sur un jardin fermée à l'arrière de l'hôtel rendant la chose plus discrète. Il gagna ensuite les pièces de vie prenant un verre d'eau, commandant un thé dont le service apparut rapidement. Il prépara sa boisson et retourna à ses lectures l'attirant comme un aimant.

Il en fut ainsi durant quelques jours alors qu'il passait son temps entre sommeil agité et lecture intensive, se mettant rapidement à prendre des notes. Seulement, une chose fut rapidement évidente pour Harry, horriblement frustrante et gênante mais impossible à ignorer : il avait besoin d'aide, besoin d'un professeur. Il arrivait à comprendre la majorité de ce qu'il lisait même si certains termes techniques de la politique, de l'économie, du droit… lui échappaient totalement. Mais il y avait encore une marge entre comprendre la théorie et la mise en pratique comme les messages inscrits entre les lignes. Il était déjà immensément surpris de parvenir à en comprendre autant. Les textes étaient compliqués, techniques et abordaient des thèmes totalement étrangers à son esprit pourtant, il comprenait. Il saisissait des choses dont-il ignorait l'existence jusqu'ici et il en était lui même surpris, mais il n'allait certainement pas s'en plaindre. Seulement, des sujets si complexes et importants nécessitaient de toute évidence plus que la lecture de quelques livres généraux. Il avait besoin d'un professeur pour lui donner d'autres livres, pour des cas pratiques, pour être corrigé dans ses erreurs, pour avoir des explications, des débats…

Il ne pouvait pas faire cet apprentissage seul, c'était une évidence et cela le frustrait terriblement. Il n'avançait pas autant qu'il le voudrait. Le livre sur les lords, leurs traditions, leur fonctionnement… expliquait que d'ordinaire, les héritiers étaient instruits dés leur plus jeune âge par leur parent tenant le titre de lord qui pouvait être le père ou la mère suivant la situation de la famille. Ils pouvaient être éduqué par d'autres membres de la famille ou autres reconnus très qualifiés dans le domaine comme des professeurs de renoms mais toujours, il y avait un lord pour orchestrer et veiller à cette éducation. Si cela ne pouvait être les parents, dans le cas d'un orphelin par exemple, alors un autre lord ou lady, ou alors ex lord ou lady s'étant retiré, était désigné pour prendre l'éducation en charge. Souvent parmi la famille proche ou famille amie très proche. Et lorsqu'il ne s'agissait pas du père ou de la mère de l'héritier, de puissants contrats magiques étaient mis en place pour s'assurer qu'il n'y aurait pas d'influence, d'ingérence, d'omission, de manipulation, d'abus… Harry avait lu un exemple de contrat magique et il devait avouer qu'avec cela, le lord choisi n'avait d'autre choix que de bien faire son travail de guide en toute impartialité.

Grâce au livre, Harry savait que dans son cas, un lord ou une lady aurait dû le chaperonner depuis son enfance et il se demandait pourquoi cela n'était pas arrivé, pourquoi cela ne s'était pas fait avec lui ? Il avait tellement de questions et c'était aussi pour cela qu'il savait qu'il avait besoin de quelqu'un qui pourrait y répondre. Le problème était qu'il ne voyait personne dans son entourage pour l'aider. S'il y avait eu quelqu'un, il n'aurait pas découvert cela par lui même. Mais il ignorait à qui s'adresser, à qui faire confiance, surtout dans sa situation et le contexte actuel. Le livre répondait à ça aussi. Si un héritier n'avait pas de guide ou qu'il jugeait que celui qu'il avait n'était pas correct ou à la hauteur, cela sans savoir à qui s'adresser, il existait un enchantement ancien, spécifique aux lords liés entre eux par la Magie. Un enchantement qui interrogeait la Magie elle même et c'était la Magie elle même qui donnait le nom de l'un des lords en place censé être le plus adapté à ce dont-il aurait besoin. L'idée le stressait, parce qu'il ne saurait pas à qui il aurait à faire mais il semblait que c'était sa seule option véritablement intéressante et cela aurait le mérite de lui amener un regard neuf. Cela ne l'empêcha pas de cogiter sur l'idée un bon moment, pesant le pour et le contre, hésitant.

Pourtant, alors qu'il continuait à lire et que les questions s'accumulaient à toute vitesse, la chose s'imposait : il avait besoin d'un professeur pour l'aider. Malgré sa réticence, il se dit qu'il pouvait déjà lancer l'enchantement pour voir à qui la Magie lui conseillait de s'adresser. Il lança donc le sort simple, la clef étant d'être reconnu par la Magie comme lord ou héritier direct d'un titre. Un nom qui lui était totalement inconnu, assortie d'une adresse et d'un blason, s'inscrivirent sur le parchemin qu'il avait utilisé : Adélème Lafay. Son premier soulagement avait été de ne pas voir des noms comme Malfoy, Lestrange ou Avery sortir, ayant craint un instant de se retrouver avec un mangemort. Mais ce ne fut pas le cas et s'il tergiversa un moment, il se décida finalement à contacter le lord, en prenant des précautions. Il lui écrivit donc, expliquant sa situation de jeune lord isolé qui avait besoin d'un professeur pour l'aider. S'il ne donna pas son nom et ne révéla pas qu'il avait plusieurs titres, il avoua ne pas avoir eu une éducation appropriée pour justifier l'urgence de sa démarche. Il expliqua aussi pourquoi il s'adressait à lui malgré qu'ils ne se connaissent pas, décidant finalement de faire confiance à la Magie. Il ne se cacha pas sa prudence et sa méfiance non plus. Désireux de ne pas perdre de temps, il usa d'un sort issu de son livre sur les lords permettant d'envoyer un courrier directement d'un lord à un autre grâce au lien existant entre eux et s'appuyant sur leurs chevalières. Il fit cela, sans oublier de glisser un portoloin postal acheté à l'hôtel dans l'enveloppe pour qu'il puisse lui répondre sans qu'il n'ait à dire où il était.

Il avait hésité une dernière fois avant d'envoyer son courrier. Stressé par cela, par ce contact avec un total inconnu au sujet d'une chose qui lui tenait maintenant très à cœur, il mit de côté ses lectures pour ce jour là, décidant d'aller régler une autre affaire urgente à ses yeux : obtenir une baguette qu'il pourrait utiliser contre Voldemort. Ce fut pour cela qu'il s'habilla, passant encore sa chemise et son pantalon issus de sa tenue de soirée. Il les avait fait passer au lavage de l'hôtel et il se disait que s'il ne se remettait pas à sa lecture en rentrant, il éplucherait les catalogues des boutiques de vêtements du Chemin pour commander ce dont-il avait urgemment besoin, autrement dis, de tout, des sous vêtements en passant par les robes jusqu'aux chaussures. Il mit sa cape noire enchantée, posa un sort de dissimulation sur ses chevalières, rangea toutes ses affaires dans son sac pour les prendre avec lui, laissant la fenêtre ouverte pour Hedwige, puis il se mit en route. Ce jour là, il faisait beau mais il n'y avait toujours pas grand monde sur le Chemin, tous se dépêchant de passer d'une boutique à l'autre.

Il ne perdit pas de temps et alla directement chez Ollivander, heureux de trouver le magasin vide de client en entrant. Il se tendit néanmoins, se demandant comment cela allait se passer. L'arrivée du fabriquant de baguette coupa sa réflexion. Ollivander le scruta avant qu'un air de compréhension s'affiche sur son visage. Il bougea immédiatement, l'air un peu frénétique, sortant sa baguette pour fermer la porte du magasin à clef et tirer les stores pour qu'on ne puisse plus voir à l'intérieur, le surprenant.

- Monsieur Potter, salua-t-il en revenant lui faire face et en lui souriant doucement.

Harry fut à peine surpris qu'il sache qui il était. Ollivander semblait toujours reconnaître tout le monde quoi qu'on fasse. Il recula donc son capuchon, laissant le fabriquant de baguette le voir.

- Bonjour monsieur Ollivander, salua-t-il. J'ai besoin de vos services.

- Bien sûr, fit-il immédiatement. Un problème avec votre baguette de houx ? demanda-t-il visiblement soucieux de l'aider.

Et cela le toucha énormément alors que nombreux étaient ceux qui, tout en lui demandant de vaincre Voldemort, l'évitaient aussi soigneusement pour ne pas donner une raison de plus aux mangemort de s'attaquer à eux.

- J'ai un problème en effet. Priori Incantatem, dit-il simplement.

- Oh, fit l'homme. Je vois. Vous avez besoin d'une seconde baguette dans ce cas. Laissez moi un instant, dit-il en partant vers ses étagères. Vous serez toujours un client difficile j'imagine, remarqua-t-il avec une excitation joyeuse qui l'amusa.

Harry patienta un moment et le fabriquant revint avec plusieurs baguettes. Comme à sa première visite, il fallut qu'il essaye plusieurs baguettes et qu'il mette la boutique sans dessus dessous avant qu'enfin, une splendide baguette noire ne l'emplisse de chaleur et d'une magie puissante, crépitante, le faisant sourire sans qu'il ne s'en aperçoive.

- Fascinant, fit Ollivander en se mettant à ranger de quelques sorts avant de revenir vers lui. Celle-ci est très différente de votre baguette de houx. Il est rare qu'un même sorcier obtienne des baguettes si différentes dans sa vie à moins de radicalement changer ou de grandement évoluer. Mais… je pense que c'est une très bonne chose dans ce cas, sourit-il. Baguette d'ébène. Un bois très impressionnant, puissant, pour le combat et la métamorphose. Il aime les sorciers très affirmés, qui n'ont pas peur d'être eux mêmes, impossibles à détourner de leurs objectifs, qui tiennent leurs croyances envers et contre tout et tous quoi qu'on en dise. Des sorciers un peu individualistes, non conformistes et non influençables.

Harry sourit, aimant ce reflet de lui qu'il ne connaissait pas mais qui collait complètement avec ce qu'il voulait pour lui et son avenir désormais.

- Je crois que ce bois marque votre évolution en complétant les propriétés du houx parce qu'après tout, vous êtes toujours liés à votre première baguette aussi. Ce qui peut vouloir dire que ce bois complète le premier. Le houx est protecteur, curatif, bon leader, bon conseiller et compréhensif des faces sombres des choses. Cela fait un assortiment exceptionnel. Mais cela ne m'étonne pas venant de vous. Oh et le cœur, fit-il. Plume d'oiseau tonnerre. Très puissant, vraiment très puissant et difficile. Ce cœur sent le danger et comme votre plume de phénix, il peut prendre des initiatives. Dans son cas, elle pourrait lancer des malédictions d'elle même contre un danger qui vous viserait. Il est protecteur de son maître une fois bien accordé et je ne pense pas que cela vous posera problème. Une baguette très puissante qui vous va bien. Une baguette qui sera à la hauteur, assura-t-il le regard lourd et sombre.

- Merci monsieur Ollivander, sourit-il en sentant son inquiétude pour lui.

Il fit mine de sortir sa bourse et l'homme l'arrêta :

- Non, pas cette fois, fit-il. Laissez moi vous l'offrir et restez en sécurité et en vie monsieur Potter. J'espère qu'elle vous y aidera.

Harry voulu refuser mais il vit à l'expression du fabriquant que cela lui tenait vraiment à cœur. Il accepta donc sans remarque.

- Je garderai cette visite pour moi monsieur Potter, comme cette baguette. Je vous le promet.

Une fois de plus touché, le jeune lord le remercia et rangea précieusement son nouvel outils. Il remit son capuchon en place alors que le fabriquant allait jeter un coup d'œil prudent derrière les stores avant de les relever et de lui ouvrir la porte. Ils se saluèrent et Harry s'en alla, reprenant le chemin de l'hôtel, soulagé d'avoir fait cela. Ce fut en se sentant étrangement nauséeux et épuisé, faible qu'il réintégra sa suite et ce fut en allant remplir la mangeoire d'Hedwige de petits biscuits pour chouette, comme il le faisait tout les jours, qu'il remarqua que lui même n'avait pas mangé depuis un moment alors qu'il s'était plongé dans ses lectures. Si déjà il n'avait jamais eu un gros appétit après une enfance de privation, il n'en n'avait quasiment plus depuis la mort de Sirius et dans le stress de bien faire les choses le plus vite possible.

Il se commanda un petit repas, s'installant avec les catalogues pour s'occuper de ses vêtements, agacé de n'avoir le choix qu'entre ce qu'il portait présentement et des loques bonnes à brûler. Si faire les magasins pour des vêtements ne l'avait jamais intéressé, prendre le temps de regarder au calme dans un catalogue lui convenait mieux. Il survola des diverses offres des différents magasins, s'arrêtant sur l'un d'eux. Leurs prix étaient assez élevés mais il y avait des modèles sobres et simples qui lui plaisaient, les vêtements semblaient de bonnes qualités et l'enseigne offrait de les enchanter pour qu'ils s'adaptent à la taille de leur propriétaire sur une fourchette de quatre tailles. Avec ça, il serait tranquille pour un moment.

Il commanda donc ce qu'il jugea nécessaire pour être plus confortable et pour qu'il puisse avoir toujours quelques chose à se mettre. Il opta pour sept sous-vêtements et paires de chaussettes, deux pyjamas et trois tenues complètes. S'il n'avait jamais eu de style à lui, n'ayant jamais eu le loisir de choisir, déjà heureux de pouvoir s'habiller, il se sentit attiré par des tenues faîtes de chemises et de pantalons de tissu dans un style de costume. C'était simple et ça donnait une image propre et sérieuse, élégante sans en faire trop et sans être inconfortable. Ce genre de vêtement s'adaptait bien à son quotidien et même à des choses un peu plus importantes si besoin. Il n'aurait su dire pourquoi il avait envie de cela mais il ne s'interrogea pas vraiment, prenant ce qui lui plaisait. Il choisi des couleurs sobres, des modèles sobres, peu attiré par l'extravagance. Il ajouta deux robes simples au cas où il rencontrerait vraiment lord Lafay ou s'il devait sortir. Une paire de chaussure en cuir de dragon s'ajouta, le modèle susceptible d'aller avec tout ses vêtements. N'ayant pas l'intention de refaire ce genre d'achat avant un moment, il prit aussi deux pull pour l'hiver ou simplement s'il avait froid. Il décida de garder sa simple cape noire et de ne pas la remplacer mais il commanda une cape d'hivers doublée alors que chaque année quand il avait froid l'hiver, il se disait que ça avait l'air chaud et douillet en voyant les élèves qui en avaient.

Tout cela lui parût amplement suffisant et il fut même un peu excité et heureux de faire cet achat. Jamais il n'avait eu autant de vêtements, neufs en plus et qui lui plaisaient. C'était une grande première pour lui et c'était un peu exceptionnel. Il pensa à son uniforme scolaire mais il savait qu'il irait encore très bien au moins cette année, comme sa tenue de quidditch. Il ne s'en inquiéta donc pas. Sa commande passée, il retourna à ses lectures et à son étude. Il laissa le droit et la politique pour se pencher sur ce qu'il avait reçu de Gringotts, prenant le livre explicatif décrivant leur fonction et leur fonctionnement. Il y avait d'abord une bourse enchantée pour contenir de très grosses sommes en liquide. Mais surtout, elle était ensorcelée pour que lui seul puisse la toucher, l'ouvrir et s'en servir. Tout autres qui tenterait d'y toucher sans avoir son sang, sa magie et ses chevalières prendrait de violentes décharges d'énergie qui assommait à la première, tuait à la troisième si elles étaient trop proches. Dés qu'il eut terminé de lire le descriptit de cette bourse de cuir luxueusement décorées de pièces d'ors frappées de ses quatre blasons et de celui de Gringotts, il y transféra son argent, sa précédente, de tissu, bien moins sécurisée alors qu'elle était juste enchantée pour contenir une certaine somme. Il serait assurément plus tranquille de garder ses gallions dans cette nouvelle bourse.

Il avait également reçu un chéquier magique. Il s'agissait d'une petite pochette de cuir d'environ vingt centimètres sur dix. Elle portait ses quatre blasons et était bouclée par un fermoir d'or portant le sceau de Gringotts. Le livre expliquait qu'il était enchanté comme la bourse pour que lui seul puisse y toucher. Il devait aussi y insuffler sa magie en portant ses chevalières pour l'ouvrir. Le chéquier faisait alors apparaître en son sein un billet de parchemin de Gringotts ensorcelé spécifiquement, décoré de dorures. On y retrouvait des écritures gobelines illisibles pour les autres et qui retranscrivait son identité pour Gringotts. Il n'avait qu'à poser sa main dessus et penser à la sommes qu'il voulait y inscrire, avec quel coffre il voulait payer, qui était le bénéficiaire et les informations s'inscrivaient dessus. Le numéros de coffre s'écrivait en runes gobelines, là encore illisibles pour les autres et seul le montant donné et le bénéficiaire étaient lisibles. Le commerçant n'avait ensuite qu'à se rendre à Gringotts pour encaisser. D'après l'ouvrage, c'était un moyen de paiement que les commerçant aimaient voir pour la simple raison que seul les plus riches y avaient droit et donc, ils savaient qu'ils avaient potentiellement de très bons clients devant eux. Le chèque magique semblait avoir une excellente réputation contrairement au monde moldu puisqu'il était réservé aux clients qui pouvaient largement payer, étaient très sécurisés alors que jamais un incident n'avait été recensé et garantissait paiement puisqu'ils n'apparaissaient pas dans le chéquier si le possesseur n'avait plus d'argent. Il s'agissait clairement d'une marque de richesse et Harry se demanda s'il était si riche que ça pour en bénéficier. Il n'avait pas encore regardé ses registres mais il se promit de le faire, curieux brusquement.

Après le chéquier, il y avait le dossier contact. Un peu plus grand qu'une feuille de parchemin standard, c'était une chemise de cuir noir ornée de ses blasons et de celui de Gringotts. En l'ouvrant, là encore avec sa magie et ses chevalières, Harry trouva une feuille de parchemin décorée de dorures, ainsi qu'une belle plume à la pointe dorée et un petit pot d'encre en cristal sortant du cuir lorsqu'on ouvrait. Avec cela, il pouvait communiquer directement avec le ou les gobelins en charge de ses affaires, de ses coffres que ce soit pour des informations, des discussions ou des opérations mineures et il se dit que cela pouvait assurément être extrêmement utile. Le livre explicatif assurait que c'était sécurisé, confidentiel et que seul les gobelins s'occupant de ses affaires et le directeur de Gringotts Londres avaient accès à ce qu'il écrivait. Et vu le sérieux de Gringotts et des gobelins, leur rigueur et leur réputation, il n'avait pas de doute. Les gobelins étaient des maniaques de leur propres règles et de leur réputation infaillible et sans tâche dans les affaires.

La dernière chose était son livre de relevés de comptes. Un dossier de cuir ressemblant à celui de contact, fermé et accessible de la même manière. À l'intérieur, Harry tomba sur une intercalaire noire. Il y en avait plusieurs, des lettres dorées désignant ce dont-il s'agissait sur chacune. Il retrouva les noms de ses quatre lignées plusieurs fois avec différents nombres à côté. Lorsqu'il trouva une intercalaire au nom des Potter avec un 687 à côté, le coffre qu'il utilisait maintenant, il commença à comprendre que chacune devait correspondre à un coffre. Il resta un moment surpris parce que, s'il avait raison, ça faisait beaucoup de coffres. Il y en avait plusieurs par famille. Les Potter et les Black étaient ceux qui en avait le plus et il se demanda pourquoi on ne lui avait jamais dis que les Potter et donc, que lui même, avait bien plus de coffres. Mais peut-être que personne ne savait vraiment. Après tout, il supposait que seul un tuteur avait accès à ce genre d'informations même s'il n'avait aucune confirmation de cela. Mais ça paraissait logique et si les Dursley étaient les seuls à avoir accès à ces données, il était évident qu'ils n'en savaient rien et qu'ils ne lui auraient pas dis de toute manière. Tout cela lui paraissait vraiment bizarre, le laissant perplexe.

Il regarda le livre explicatif pour voir comment fonctionnaient ces relevés. Chaque intercalaire concernait donc un coffre. Sur la première page, en haut à droite, on trouvait le solde actuel du coffre puis, en dessous, les différentes opérations qu'il avait vu, de la plus récente à la plus ancienne, avec les montants, les intitulés des opérations et les bénéficiaires ou payeurs. On pouvait aussi trouver les dépôts ou les retraits d'objets mais cela ne jouait pas sur la valeur du coffre, seul l'argent véritable prit en compte dans les montants. Il n'y avait qu'une page par intercalaire mais s'il voulait remonter plus loin, il n'avait qu'à user d'un petit sort spécifique pour faire apparaître la page suivante, et la suivant, jusqu'à la date qu'il souhaitait. Un autre sort lui permettait également de faire apparaître les opérations d'un jour précis, d'un mois, d'une année ou d'une période qu'il pouvait définir. Indubitablement, cela était très utile. Jetant un coup d'œil, il alla à l'intercalaire du coffre dont-il s'était servi jusqu'ici. Il fut choqué de constater le solde se comptant en centaines de milliers de gallion, la somme lui faisant tourner la tête. Oui, il avait de l'argent c'était certain. Il trouva les opérations qu'il avait effectué ces derniers jours, regarder lui confirmant qu'il avait bien saisit comment ça fonctionnait.

Il n'alla pas plus loin et décida plutôt d'aller jeter un coup d'œil aux différents soldes pour voir. Et il crut qu'il allait s'évanouir sous les sommes astronomiques qu'il découvrit. D'accord, il était vraiment riche et cela le laissa sans voix alors qu'il peinait à assimiler l'information. Il lui fallut un bon moment pour se remettre, n'en revenant pas. Finalement, il rit jaune à l'idée qu'il soit à la fois si riche et qu'il ait vécu dans la misère jusque là. Il fit quelques calcules pour se rendre compte que les Potter et les Peverell étaient les plus riches. Les Black venaient juste après et les Gaunt terminaient. Ces derniers ne laissaient presque rien comparée aux autres, quelques gallions à peine mais il y avait un coffre qui paraissait plein à craquer d'objets et de livres qui à ses yeux étaient un héritage potentiellement aussi intéressant. Plusieurs coffres semblaient consacrés à des objets en tout genre d'ailleurs et il se retrouva avec l'envie un peu enfantine de partir à la chasse au trésor dans ces coffres pour voir ce qu'il y avait, ce qui était désormais à lui. Mais il n'avait pas le temps pour ça pour le moment. En tout cas, une chose était certaine, il n'aurait probablement jamais à s'inquiéter pour l'argent dans sa vie et cela était d'un soulagement gigantesque.

Seulement, il n'était pas stupide et il savait qu'il devait apprendre comment gérer un tel patrimoine, des affaires d'une telle ampleur et un professeur devenait encore plus nécessaire. Il n'était pas naïf et il savait que même les plus grandes fortunes pouvaient s'envoler si on en faisait n'importe quoi. Il était inutile de s'y connaître pour le savoir. Il se promit donc d'apprendre et d'être prudent pour ne pas détruire son héritage, l'héritage de quatre lignées de seigneurs magiques. Il apprendrait et il ferait attention. Ainsi, il serait à l'aise toute sa vie, pourrait choyer ses enfants et s'offrir le luxe de faire ce qu'il voulait. Il s'arrêta après avoir regardé rapidement, prenant déjà un temps pour se faire à l'idée qu'il avait une telle fortune. Il referma son livre de relevé et termina de lire les explications de Gringotts sur ces objets tranquillement. Se sentant raide, il décida d'aller voir Hedwige, se dégourdissant ainsi un peu les jambes. Sa tendre amie l'accueillit avec joie, semblant se réveiller tranquillement dans son nichoir alors que la journée touchait à sa fin. Il passa un petit moment avec elle, la cajolant, heureux de l'avoir ainsi près de lui à volonté.

Il la laissa finalement lorsqu'elle fit mine de vouloir sortir, le crépuscule bien installé l'attirant comme un aimant. Il la prit sur son bras et l'amena lui même à la fenêtre, souriant lorsqu'elle vint effleurer sa joue du bec avant de s'envoler, comme pour le saluer. Il la regarda partir avant de retourner dans la pièce de vie. Il se remit alors à ses lectures, ne voyant pas trop quoi faire d'autre et n'ayant pas envie d'autre chose. Il y passa une bonne partie de la soirée, jusqu'à s'endormir dans le canapé où il était installé sans même s'en apercevoir. Il ne fallut pourtant pas plus de quelques heures avant qu'il ne se réveille comme toujours. Il faisait alors sombre et frais dans la suite. Il alluma les lumières, usant de sa baguette pour faire venir à lui une couverture avant de commander un thé pour se réchauffer alors qu'il frissonnait. Cela fait, il se remit bien vite à son étude.

Ce fut Hedwige rentrant au petit matin, venant le rejoindre en planant à travers la suite, qui lui fit remarquer que la nuit était terminée. Il l'accueillit avec tendresse, souriant, s'arrêtant un moment pour la câliner, cela le détendant. Il sursauta, agrippant immédiatement sa baguette lorsque des paquets apparurent dans la suite sans prévenir, se posant soigneusement sur la table. Curieux et méfiant, il se leva pour aller voir, sa chouette trouvant sa place sur son épaule. Il se détendit pourtant rapidement en lisant les étiquettes, retrouvant l'emblème du magasin auxquels il avait commandé ses vêtements. Il ne s'attendait pas à ce qu'ils arrivent si vite mais ce n'était pas pour lui déplaire loin de là. Il commença alors à tout déballer, retrouvant précisément ce qu'il avait commandé, satisfait. S'il avait choisi des tissus à réputation solides, confortables et de qualités, il ne savait pas trop à quoi s'attendre, n'y connaissant rien. Il fut agréablement surpris par la douceur et le contact agréable des étoffes. Les vêtements, de sa maigre expérience, lui paraissaient bien fait et solide et cela lui suffisaient largement.

Il vérifia que tout y était avant de sourire en se disant qu'il allait enfin pouvoir mettre autre chose. Ce fut cela qui le poussa vers le bain, la chose le réveillant et le détendant un peu. Il fut ravi de s'habiller avec l'une de ses nouvelles chemises et pantalons, trouvant incroyablement confortable d'avoir un sous-vêtement bien fait, doux et à la bonne taille, comme d'avoir des chaussettes presque moelleuses. Cela fait vraiment du bien et cela le faisait se sentir mieux aussi, moins pathétique. Prêt, il alla prendre un petit déjeuner et alors que le plateau avec le journal apparaissait, il vit un autre courrier apparaître. Rien n'était écris sur l'enveloppe mais il comprit rapidement en localisant le portoloin postal prenant la forme d'un timbre stylisé collé dessus. Il se jeta presque sur le courrier, soudain anxieux et fébrile.

Ouvrant l'enveloppe, il découvrit le sceau au blason de la famille Lafay qu'il avait découvert avec l'enchantement lui ayant fait connaître ce nom. Cela confirma la provenance de la lettre, le tendant un peu plus. Il avait vraiment besoin d'un professeur et il espérait donc que la réponse était positive. Seulement, tout en même temps, il était aussi très inquiet de s'exposer à un total inconnu, seul l'assurance qu'il y aurait certainement de lourds serments entre eux l'ayant convaincu de le faire. Il ouvrit, se concentrant sur la lecture de la magnifique calligraphie qu'il avait sous les yeux. Lord Lafay lui disait qu'il avait lu sa demande avec attention et surprise, qu'il était très intrigué et qu'il accepterait volontiers d'être son professeur et conseiller si c'était la Magie qui l'avait conduit vers lui.

Seulement, il refusait de le faire sans savoir qui il était et quel était la situation exacte. Il était ouvert à la chose, prudent aussi et il ne cachait pas que s'il découvrait quelque chose qui lui déplaisait avec son identité et sa situation, il refuserait net. Il ne précisait pas ce qui pourrait le faire reculer et Harry espéra que le fait qu'il soit le Survivant ne ferait pas obstacle. Il avait contacté l'homme parce qu'il en avait vraiment besoin et que c'était le conseil de la Magie, s'il refusait, il ne savait pas du tout à qui il pourrait s'adresser ou même s'il le ferait sans l'assurance de la Magie. Il se demanda ce qui pourrait mettre cela en péril. Ses idées ? Son nom ? Sa réputation ? Son statu de sang ? D'après le livre sur les lords, tout cela ne devait pas compter entre eux ou dans cette situation mais le peu de famille noble qu'il connaissait étaient loin de répondre à cela alors il se posait des questions.

L'homme avait visiblement compris qu'il était pressé et lui proposait de se rencontrer rapidement pour en discuter face à face. Harry fut très heureux et soulagé de lire qu'il serait d'accord pour prêter serment de garder leur rendez-vous et son contenu secret s'il le voulait, insistant pourtant sur le fait qu'il devait savoir s'il devait prendre cette décision importante. Il ne pouvait que comprendre. Lui non plus n'aurait jamais accepté sans connaître tout les tenant et les aboutissant de l'affaire. Si le lord promettait de garder leur entretien secret magiquement, il pouvait prendre le risque, surtout vu l'importance de la chose pour lui, une importance qu'il ne cessait de constater à chaque nouvelle question qu'il se posait. Il fut d'autant plus soulagé lorsque l'homme proposa de se rencontrer dans l'un des hôtels ou auberge du Chemin de Traverse, lui laissant le choix de l'endroit et de la date, lui assurant qu'il serait disponible et qu'il viendrait.

Lire cela soulagea beaucoup le jeune homme. S'il était très anxieux à cette idée, il était aussi heureux de voir qu'il avait peut-être trouvé un professeur. Il sentait que le lord était prudent lui aussi, son assurance transparaissant et la lettre en elle même était rassurante. Il se promit donc de répondre rapidement. Il mangea donc son petit déjeuner en quatrième vitesse, ignorant les maux de ventre que cela provoqua. Il passa ensuite ses nouvelles chaussures de cuir qui s'ajustèrent d'elles même avant de rassembler toutes ses affaires passant sa cape enchantée pour sortir, décidé à trouver un lieu de rendez-vous dans les plus brefs délais pour pouvoir répondre dans la foulée et faire cela rapidement. Il n'avait vraiment pas de temps à perdre. Seulement, pour l'instant, il préférait rester très prudent. Il fut donc évident pour lui qu'il devait faire ça ailleurs que dans l'hôtel où il séjournait. Le Chaudron Baveur fut immédiatement exclu, trop peu discret à son goût. Il préféra s'orienter sur une petite auberge discrète mais de bonne réputation qu'il avait vu dans les brochures sur le Chemin. Il s'y rendit donc, caché, gagnant la réception pour demander une réservation. Il fut heureux de voir qu'il pouvait en avoir une pour le lendemain directement, peu de clients s'arrêtant par ici en ce moment. Il fit donc une réservation d'une journée et d'une nuit, le minimum qu'il pouvait, pour le lendemain, remplissant les formalités et payant d'avance pour être tranquille, s'assurant qu'il pourrait obtenir un thé et un petit quelque chose à grignoter pour son rendez-vous.

Cela fait, il rentra directement pour rédiger sa réponse. Il commença par remercier le lord, un texte bien construit et poli lui venant naturellement. Jamais il n'avait formulé ses lettres ainsi, de manière si sophistiquée mais il se dit que ses lectures compliquées dans lesquelles il était plongé depuis des jours l'influençaient. Et ce n'était pas plus mal dans ce cas pour faire valoir un peu plus sa candidature. Il le remercia donc pour son attention et son ouverture, sa réponse rapide. Puis il approuva l'idée de l'entretien sous serment qu'il était aussi prêt à faire s'il le désirait. Il lui proposa ensuite de se voir le lendemain en début d'après-midi. Cela lui semblait déjà assez impoli de presser les choses ainsi et s'il était prêt à le voir au matin, il proposa plutôt l'après-midi pour lui laisser du temps. Il donna le lieu, la chambre et l'heure, espérant que cela lui conviendrait. Il termina par les formules d'usages avant de l'envoyer de la même manière que sa première lettre, ajoutant un nouveau portoloin postal au cas où il souhaiterait répondre. Ces choses n'étaient pas données mais il savait maintenant qu'il avait largement les moyens et c'était loin d'être un gaspillage vu l'importance de l'affaire pour lui.

Cela fait, son esprit accepta de se concentrer sur sa journée qui fut la même que les précédentes : lecture, note, lecture et réflexions. Et s'il avait besoin d'explications, il comprenait tout de même la majorité, découvrant un monde inconnu. Il se demandait d'ailleurs pourquoi on ne parlait pas des lords à l'école quand ils semblaient être si importants dans le monde magique, choisis et mandatés par la Magie elle même. Cette carence était peut-être à imputer à la médiocre qualité du cours d'histoire avec Binns. S'il n'avait pas poursuivis son éducation dans le monde moldu, il savait qu'il y avait des cours d'éducations civiques chez eux avec les bases des droits de chacun, des devoirs, de la société… Cela serait tellement utile dans le monde magique. Utile et tout à fait à propos dans l'éducation d'adolescents à ses yeux. Alors qu'il lisait cela, il trouvait aberrant qu'il n'y ait pas ce genre de chose à l'école, une connaissance pourtant basique à obtenir pour vivre en société. Et s'il y avait eu un cours de ce genre, il aurait probablement su bien plus tôt pour son héritage.

Ce fut sa vue se troublant et sa tête tournant qui le forcèrent à prendre une pause. Il avait mal au crâne et avait du mal à respirer correctement. Il soupira, frustré et énervé alors qu'il avait à faire pour avancer. Mais il semblait temps de faire une sieste peut-être alors qu'il ressentait une terrible envie d'aller s'allonger. Il fit donc cela, titubant un peu en se levant pour aller vers sa chambre, se changeant rapidement pour passer un pyjama neuf pour être à l'aise. Il se laissa ensuite tomber sur le lit à baldaquin dont-il ferma les rideaux d'un sort, s'endormant sa première baguette à la main, la deuxième sous sa manche.

Lorsqu'il se réveilla violemment après avoir revu la mort de Sirius en fin d'après-midi, il ne se sentait pas mieux mais il l'ignora, l'esprit occupé par bien d'autres choses. Il se leva, passant voir Hedwige qui se réveillait aussi, se détendant et se calmant efficacement avec elle. Puis il rejoignit la pièce de vie, intrigué de trouver une lettre sur la table. Elle venait de lord Lafay qui lui confirmait simplement qu'il serait là le lendemain, que le rendez-vous lui convenait, le soulageant. Manquant toujours de concentration, grognant d'agacement lorsqu'il tenta de se remettre à sa lecture sans succès, il finit par reprendre les catalogues des boutiques pour commencer à choisir ce qu'il devait encore se procurer. Il lui fallait un second holster à baguette et il se disait qu'il allait renouveler le premier qui faisait peine à voir comme beaucoup de ses affaires d'ailleurs. La plus part dataient déjà de sa première année et lorsqu'il avait fait les courses avec Hagrid, il avait pris au moins cher sur les conseils du garde chasse mais tout avait plus ou moins besoin d'être renouvelé maintenant. Au fil des années, il avait changé une fois ses uniformes, ses livres chaque année bien sûr et quelques autres fournitures nouvelles nécessaires mais il n'avait pas fait beaucoup d'achat depuis la première fois et ses affaires étaient en fin de vie. Il regarda donc pour les renouveler, décidant de faire ce qu'il pouvait maintenant et de compléter par le reste nécessaire pour l'année prochaine lorsqu'il recevrait sa liste pour Poudlard.

Il s'arrêta sur les boutiques de balais. Sa première idée était de commander un nouveau nécessaire d'entretien pour son éclair de feu. S'il l'adorait déjà auparavant, il était devenu encore plus important pour lui depuis la mort de Sirius. C'était un cadeau de son parrain, c'était tout ce qu'il avait de lui personnellement, émotionnellement et il traitait son balai comme un trésor inestimable désormais. Il adorait voler et s'il savait qu'il s'offrirait probablement d'autres balais dans le futur, plus performants peut-être, il savait qu'il garderait celui-ci à vie pour tout ce qu'il représentait. Il en prenait donc soin et il avait besoin de racheter de quoi l'entretenir. Il n'avait plus rien et cela le démangeait de faire un entretien complet de son trésor.

Curieux, il s'était ensuite intéressé à tout le matériel affilé aux balais. La très grande majorité était pour le quidditch pour lequel on trouvait tout en long en large et en travers, dans toutes les couleurs et toutes les tailles entre tenues, protections, accessoires de balais, les gadgets, les balles… Il y avait ensuite une petite catégorie pour l'usage normal et quotidien des balais pour les déplacements. Il n'y avait cependant pas grand-chose, peu de monde se déplaçant ainsi. Puis il y avait une toute petite catégorie de deux pages à peine, pour les courses de balais. Il s'arrêta là dessus, surpris. Il savait que certains s'amusaient à faire des courses sur balai mais il ignorait que c'était un sport véritable comme le présentait le catalogue. Enthousiaste à l'idée de trouver un moyen de plus de s'amuser dans les airs, il se promit de se renseigner là dessus.

Il n'y avait que peu de sports dans le monde magique et il se demandait ce qu'il pouvait y avoir d'autre. Tous étaient concentrés puissamment sur le quidditch comme si c'était la seule activité mais il y avait forcément d'autres choses et il fit cette constatation pour la première fois. Il grommela, s'insultant mentalement pour ne jamais avoir cherché plus loin que le bout de son nez avant, même pour des choses aussi simples. S'intéresser aux sports fut une idée qu'il rangea soigneusement. Premièrement, il aimait ça et deuxièmement, cela lui permettait vraiment de se défouler, de se déchaîner lorsqu'il était en colère ou stressé et ça l'aidait vraiment à se sentir bien. Faire d'autres choses que le quidditch pourrait être intéressant et amusant.

Il y pensa un moment, se disant qu'il avait vraiment manqué de curiosité et d'esprit d'apprentissage si même la lecture de ce genre de catalogue lui apprenait des choses. Tout cela devait changer. Il se sentait stupide, naïf, idiot et ignare et cela le mettait en colère contre lui même. S'il avait réagis avant, certaines choses auraient pu être différentes. S'il avait réagis avant, peut-être que Cédric et Sirius n'auraient jamais eu à mourir à cause de lui…