Chapitre 7 :
Priorité
Harry avait encore discuté un moment avec le médicomage, Isaac Lam, sur ce qu'il faudrait faire prochainement. Harry avait surtout retenu que c'était urgent pour sa vie et qu'il n'avait pas le choix si voulait avoir cette vie heureuse qu'il convoitait tant. Il y aurait visiblement beaucoup de potions à prendre avec des effets secondaires que l'homme lui avait expliqué : suées, maux de têtes, somnolence, tremblement, froid, accident de magie légers, crampes, essoufflement… rien qu'il ne pouvait gérer d'après lui. Certaines pouvaient lui donner faim et cela l'aiderait peut-être à manger. Lorsqu'il lui avait expliqué quoi manger et quand, en quelle quantité, Harry avait appelé Dobby, Mella, Ori et Dorémi qui s'occupaient de ses repas pour lui. Les elfes furent ravis d'écouter et ainsi de pouvoir aider leur maître pour lequel ils s'inquiétaient beaucoup. Ils furent ravis de pouvoir participer, touchant Harry et ils promirent de faire tout parfaitement et de se charger de rappeler au jeune lord lorsqu'il devait manger. Harry vit Isaac sourire l'air attendris lorsqu'ils lui jurèrent qu'ils veilleraient avec soin sur leur maître pour qu'il puisse se sentir mieux, l'air de prendre cela très à cœur.
L'homme lui avait laissé un décontractant et une potion de sommeil sans rêve pour cette nuit, le priant de la prendre et d'aller se coucher tôt pour faire une bonne nuit comme il en avait cruellement besoin. Il lui laissa aussi une potion anti nausée au cas où il en aurait besoin en mangeant, lui commandant d'en prendre une cuillère s'il sentait que ça n'allait pas. Revenant sur le diagnostique, le médicomage lui expliqua qu'il avait aussi pu voir les effets du doloris sur lui, le venin de basilic, les larmes de phénix… toutes ces choses subies au fil du temps. Il semblait soucieux d'être complètement honnête avec lui et Harry apprécia. S'il laisserait le dossier médical du jeune lord au château, Harry l'autorisa à l'emporter cette fois pour qu'il puisse étudier plus minutieusement les résultats et trouver les potions les plus adaptées. Il lui promit de nouveau qu'aucune information ne fuirait puis il s'en alla finalement, le priant de se reposer et de se détendre un peu. Le milieu d'après-midi était déjà dépassé et Harry prit la potion décontractante avant d'aller lire tranquillement dans son bureau.
Lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, après une longue et profonde nuit de sommeil grâce à la potion, ce fut doucement poussé par un Dobby délicat. L'elfe prenait mille précautions pour le réveiller délicatement, lui souriant largement en lui disant qu'il devait se lever pour être à l'heure à son premier cours de la semaine. Le jeune lord le remercia, ne se souvenant pas de la dernière fois où il s'était réveillé si calmement. Et ça faisait du bien. Il ne traîna pourtant pas, ne voulant pas être en retard, peinant un peu à sortir du sommeil. Il alla prendre une douche et s'habilla de l'unique tenue qui convenait pour ses entraînement de combat. Il s'était promis d'en acheter une autre au moins mais il n'avait pas encore eu le temps de regarder les catalogues que Ori était allé collecter pour lui dans ce but. Il mit en place ses sorts de dissimulations, ne voulant pas se montrer amoindri aux autres. Bien qu'il n'en n'ai pas l'habitude, il suivit Dobby qui avait pris l'une de ses mains pour le guider vers la grande véranda donnant sur le domaine. La pièce était chaude et agréable, relaxante. Il ne l'avait vu qu'une fois mais il l'aimait et c'était là que ses elfes avaient dressé la table pour son petit déjeuner. Il dut se forcer mais il mangea, l'idée féroce de survivre en tête. La potion pour les nausées fut la bienvenue et un thé délicat prévu par Dorémi apaisa un peu plus son estomac.
Il termina finalement et rejoignit le hall pour attendre Adélème, Arthur et Bastide qui ne tardèrent plus à arriver, prenant immédiatement de ses nouvelles. Il les rassura et les salua, ne laissant rien paraître de son état ou du bouleversement des nouvelles du week-end. Il les emmena plutôt vers la salle d'entraînement pour se mettre au travail. Il tergiversa longuement avant de demander le sort de protection et l'usage des sorts colorants plutôt que de touche à ses deux professeurs. Il n'avait pas envie d'avoir à leur expliquer pourquoi il demandait cela mais il ne pouvait pas risquer d'autres blessures graves si stupidement non plus. Il avait bien compris qu'un coup mal placé même faible pouvait le tuer et c'était totalement hors de question. Les trois hommes l'avaient regardé intensément, comme cherchant à voir quelque chose, à deviner quelque chose. Peut-être avaient-ils déjà des doutes avec ce qu'il s'était passé samedi. Aucun n'était stupide. Harry fut soulagé lorsqu'ils acceptèrent sans poser de questions mais il se sentit surveillé de près tout au long de la séance.
Après l'entraînement, il avait cours avec Joachim pour étudier la sociologie et les langues. Avec Adélème, il avait appris que parler d'autres langues pourraient lui être très utile et serait très valorisant pour son image. Ils avaient opté pour des bases de gobelbabil ne serait-ce que pour saluer les gobelins qui estimaient cela. On lui avait aussi recommandé le celte druidique traditionnellement utilisé par les lords au Royaume-Unis. Peu le parlaient encore mais Adélème avait expliqué que bien des rites magiques des lords se faisaient dans cette langue et que normalement, ils devaient l'utiliser entre eux, la langue inconnue des moldus imprégnée de magie. Venait ensuite le français qui pourrait lui être très utile en plus de son anglais comme lord européen. Ils avaient décidé de commencer avec cela et peut-être ajouter d'autres langues utiles avec le temps. Joachim ne fit aucune remarque lorsque Dobby débarqua avec une collation pour son maître en milieu de matinée, offrant thé et petits gâteaux aux deux hommes qui observaient attentivement leur élève qui n'avait pas eu cette habitude la semaines précédente. Harry fut très heureux de trouver une dose de potion anti-nausée dans un petit verre opaque, lui permettant de la prendre discrètement, se promettant de remercier ses elfes pour cette attention.
L'après midi, Zélémie était là pour un cours sur les traditions et convenances qu'il devait connaître. Là encore, ni elle ni Adélème qui était toujours présent ne fit de remarque aux deux collations qu'il prit dans l'après-midi, le thé leur étant à chaque fois offert. Avant de s'en aller ce soir là, Adélème lui avait demandé tranquillement s'il n'y avait vraiment rien dont-il voudrait lui parler, Harry déniant simplement. Le lord n'eut pas l'air convaincu du tout mais il n'insista pas, lui rappelant qu'il était là s'il en avait besoin. Il était ensuite parti et quelques minutes plus tard Harry recevait Isaac, son médicomage désormais. L'homme le salua avec le sourire et ils gagnèrent un salon. L'homme commença par prendre de ses nouvelles avec attention lui demandant comment sa nuit s'était passé, heureux d'entendre qu'il avait bien dormi.
- Vous ne pourrez pas prendre la potion de sommeil sans rêve trop souvent, dit-il. Elle peut-être nocive au dessus de certaines doses. Mais deux fois par semaines ne fera aucun mal. Alors nous allons en profiter pour vous assurer deux nuits assurément tranquilles. Le reste du temps, nous allons utiliser une combinaison de potion relaxante et de potion favorisant le sommeil qui elles ne posent pas de problème. Nous allons essayer avec ça et vous me direz comment cela fonctionne. Si ça va, tant mieux, si ça ne fonctionne pas assez, nous essaierons d'autres choses. Mais il est vraiment important que vous dormiez et vous reposiez.
- Très bien, approuva-t-il.
Isaac sortit ensuite les potions. Il y en avait beaucoup alors que les grandes bouteilles de cristal s'alignèrent rapidement sur sa table basse. Le médicomage expliqua qu'il avait choisi des bouteilles à l'intérieur magiquement agrandi pour contenir de grandes quantités de potions pour ne pas qu'il s'embrouille dans une multitude de fioles. Toutes étaient soigneusement étiquetées, chaque étiquette d'une couleur différente. Isaac sortit ensuite une série de petits verres de différentes tailles de différentes couleurs. Il expliqua que chacun correspondait à l'étiquette d'une potion et que chacun correspondait à une dose de la dîtes potion, une petite marque dans chaque verre indiquant jusqu'où le remplir. Il sortit ensuite un parchemin détaillant ce qu'il devait prendre et quand. Il devait en prendre au petit déjeuner, un déjeuner et au dîner. C'était alors les même potions à chaque fois tout les jours, rendant la chose relativement simple à gérer. Isaac lui conseilla de prendre les potions puis d'attendre une demi heure pour manger, le principe étant de ne pas l'empêcher de manger ou de prendre les potions alors que son estomac n'était pas bien grand. Les potions étant facilement assimilées une fois dans le corps, elles libéreraient vite la place pour qu'il puisse manger confortablement.
Il avait aussi des potions à prendre avant de se coucher, concernant son sommeil principalement. Pour cet horaire, il avait fait un planning à la semaine, les potions changeant les soirs où il prendrait les sommeils sans rêves. Il le laissa d'ailleurs décider des deux soirs par semaine auxquels il souhaitait les prendre, signalant qu'il fallait au moins trois jours d'espacement. Harry opta pour le dimanche soir afin de faire une bonne nuit avant de commencer la semaine et le mercredi soir pour se redonner de l'énergie en milieu de semaine. Isaac approuva et compléta le planning en conséquence. Il y avait également sa potion pour les nausées avec les repas. Parmi les potions, il y avait aussi un beau coffret précieux pleins de petites fioles au contenu doré.
- Ce sont les sérums de renforcement magique pour votre magie, expliqua le médicomage. C'est l'un des breuvages les plus important que vous devez prendre. Votre magie s'est évertuée à vous soutenir toutes ces années et ça vous a évité des pathologies encore plus graves mais elle est épuisée aussi maintenant.
Harry approuva, ce fait l'inquiétant aussi beaucoup. Isaac lui avait expliqué la veille que si cela allait trop loin, il pouvait perdre sa magie et jamais il ne voulait que cela arrive. Il adorait sa magie. Il observa la liste de potions à prendre. Certaine n'étaient là qu'une fois par jour, d'autre deux fois comme les sérums. Le médicomage prit le temps de lui expliquer à quoi servait chacune d'entre elle. Il y avait des potions pour traiter ses carences, des potions nutritives, de renforcement osseux, d'immunité pour lui éviter de tomber malade à la moindre chose, des potions pour soutenir ses fonctions vitales… Il y en avait pas mal mais c'était nécessaire. Avec les notes et les couleurs, il serait plus simple de s'y retrouver, la chose aussi spécifiée sur le parchemin de sorte que même les elfes pourraient comprendre sans savoir lire.
- J'ai aussi amené le baume pour vos ecchymoses, dit-il en sortant un pot de cristal plein d'une crème pâle. Passez le sur les bleus en massant doucement une fois par jour et dans trois jours, ils auront disparus. Cela est plus rapide normalement mais votre état amoindri l'efficacité du baume. Nous devons parler des soins de vos cicatrices. Nous devrons faire deux séances par semaines pour les traiter avant votre retour à l'école et cela, vous ne pouvez pas le faire seul. Cela me permettra de vous voir aussi pour contrôler comment les choses se passent. Quels jours vous conviendraient le plus ? En sachant qu'il faudrait espacer de trois jours les séances.
- Et bien peut-être le mercredi soir alors avec soit le samedi après-midi ou le dimanche.
- Disons le mercredi soir après vos cours et le dimanche matin alors, approuva-t-il.
- Cela ne vous dérange pas de venir le dimanche ?
- Aucunement, sourit-il. Ne vous inquiétez pas pour ça. J'ai la chance de pouvoir décider moi même de mon emploi du temps et c'est un luxe que j'apprécie beaucoup. Le dimanche matin me convient très bien. J'ai aussi amené une potion anti douleur, dit-il en désignant une bouteille dont-ils n'avaient pas encore parlé. Vous pouvez en prendre jusqu'à quatre doses par jours espacées de six heures au moins. Tout est écris sur le parchemin. Si vous avez des maux de tête ou autre, n'hésitez pas. Il y aura les effets secondaires dont nous avons parlé hier mais il n'y a rien à faire pour ça à part l'antidouleur. Pour vos yeux, nous verrons ça à la fin du mois, ce n'est pas le plus urgent. Il y a assez de potions pour un mois. Nous ferons des bilans réguliers, nous adapterons si nécessaire et nous verrons comment s'organiser lorsque vous retournerez à Poudlard.
- Y-en aura-t-il moins d'ici là ? demanda le jeune lord.
- J'en doute très fortement. Il faudra trois à quatre mois avant de pouvoir réduire les doses vu votre état. Mais vous sentirez des améliorations chaque semaine. Il vaut mieux être prudent et pousser un peu plutôt que pas assez. Le premier ne vous nuira pas, le second pourrait ruiner vos efforts en quelques jours.
- Très bien, approuva-t-il.
- Vous ne devez pas hésiter à m'appeler à la moindre chose, pour n'importe quoi ou juste si vous avez un doute ou une question sur les potions ou autre chose. Je préfère que vous m'appeliez pour une petite chose que pas du tout alors qu'il y a un problème. Je vous assure que ça ne me dérangera pas. Alors appelez peu importe l'heure ou le jour et pour n'importe quoi. Si vous avez besoin d'aide, de soutient ou si les effets secondaires vous pèsent, appelez. J'insiste.
- D'accord, approuva-t-il sans savoir s'il le ferait.
Mais c'était réconfortant de savoir que s'il en avait vraiment besoin, il avait quelqu'un à appeler au secours. Ils discutèrent encore un moment de son traitement, Harry écoutant soigneusement, Isaac répondant à toutes ses questions. Puis ils se séparèrent, Harry heureux d'avoir terminé sa journée. Il s'était surpris à aimer la solitude dernièrement. Cela l'aidait à rester concentré sur ce qu'il avait à faire. En cela, la compagnie de ses professeurs n'était pas du tout gênante puisqu'ils l'aidaient énormément à avancer. Il avait déjà du mal à réaliser tout ce qu'il avait appris en une semaine avec eux, deux avec Adélème. Il se sentait avancer à grands pas et cela le rassurait, ravis d'avoir accepter de prendre ces professeurs très efficaces. Mais il se demandait comment cela irait lorsqu'il retournerait à Poudlard, s'il pourrait se concentrer comme il le faisait aujourd'hui, s'il pourrait travailler comme il le voulait et il en doutait, cela l'agaçant d'avance. Il imaginait déjà avoir Ron et Hermione sur le dos et il se voyait déjà s'énerver pour être tranquille. Il y pensait régulièrement, se forçant pourtant à remettre le sujet sur le côté à chaque fois. Ce n'était pas d'actualité pour le moment.
Isaac partit, il pensa à la meilleure façon de procéder pour les potions. Dobby et les autres s'étaient déjà proposés de le gérer pour lui et de lui apporter en temps et en heure ce qu'il lui fallait mais il ne voulait pas leur mettre cela sur le dos quand ils faisaient déjà tellement. Si besoin, ils pourraient s'en charger, les explications laissées par Isaac très claires avec les codes couleurs sans ambiguïté mais il ne leur demanderait pas ça en plus du reste. Il se décida finalement à laisser le tout soigneusement disposé dans un coffre de bois dans le salon du lord. Un petit salon où lui seul et les elfes de maisons pouvaient aller, entièrement privé, destiné à sa détente personnelle. Il y accéderait ainsi facilement dans la journée ou invoquer le coffre si nécessaire avec les verres et les explications. Des explications qu'il duplicata pour envoyer un exemplaire avec tout les breuvage à prendre au coucher qu'il rangea dans sa chambre directement.
Organisation faîte, soucieux de ne pas le montrer à son entourage du moment, il prit les potions qu'il devait à cette heure, grimaçant à peine au goût en se concentrant sur le but à atteindre avec cela. Il retourna ensuite à son bureau pour travailler, prenant son dîner tout en lisant. Il ne fallut pas longtemps pour qu'il sente les fameux effets secondaires arriver. Il se mit à trembler et à somnoler, sa tête se fendant d'une migraine. Isaac avait expliqué que les effets secondaires seraient d'autant plus violents au début qu'il était faible mais que ça pourrait s'atténuer doucement ensuite et qu'ils n'était pas systématiques à chaque prise. Ce soir là, ce fut largement assez fort pour l'empêcher de continuer à étudier, sa vue et sa concentration le lâchant complètement. Il décida donc de rejoindre son lit, Dorémi et Dobby l'encadrant sur le chemin jusqu'à sa chambre. Ils avaient insisté pour l'accompagner, craignant qu'il ne chute et ne se blesse alors que marcher droit sans trébucher devenait une épreuve. S'il lui fallut un peu de temps, il parvint à sa chambre sans incident, les escaliers particulièrement pénibles. Il se laissa de nouveau faire lorsque ses elfes se proposèrent pour changer ses vêtements de leur magie, le conduisant délicatement à son lit pour qu'il s'assoit. Ils le changèrent et l'aidèrent à prendre ses potions, Harry les remerciant doucement, très touché et rassuré par leur présence. Il se coucha finalement, somnolent longuement avant de finalement glisser dans le sommeil sans vraiment s'en apercevoir.
Lorsqu'il se réveilla le lendemain, Ori et Dobby près de lui pour lui dire qu'il était l'heure, ce fut un bilan en demi teinte qu'il put faire de sa nuit. Il n'avait pas eu de cauchemar et c'était un bon point gigantesque pour lui. Les effets secondaires des potions l'avaient malmené la moitié de la nuit et l'autre moitié avait été jonché de réveils angoissés après lesquels il peinait à se rendormir. Mais c'était tout de même mieux qu'une très courte nuit de cauchemars à ses yeux et il prit donc cela positivement. Il se força à se lever, amenant le coffre pour prendre ses potions tout de suite. Ainsi, il les aurait digéré le temps de prendre sa douche et de s'habiller et il pourrait prendre son petit déjeuner sans perdre de temps. Il laissa ses deux elfes rester autour de lui et préparer ses vêtements pour lui. Il sentait leur inquiétude et leur bienveillance à son égard, son cœur se réchauffant à cela. Dobby était certainement l'ami qui avait le plus sa confiance autour de lui. Et comme lui, ses autres elfes étaient si gentils et doux, attentionnés, sincères qu'ils le touchaient profondément et ça faisait du bien d'avoir ainsi des âmes qui veillaient vraiment sur lui sans y être obligé et sans arrière pensée.
Pourtant, les effets secondaires refirent très vite leur apparition et il sut que la journée allait être difficile. Il redoubla ses sorts pour que rien ne transparaisse et se força à y aller, commençant par un petit déjeuner léger mais totalement mangé avant d'aller lire un peu le temps de digérer un minimum, gagnant ensuite la salle d'entraînement pour quelques exercices, se testant pour voir à quoi il devait faire attention devant ses professeurs. Le pire était assurément son équilibre qu'il peinait à garder, ses jambes faibles et tremblantes, ses sens défaillant alors qu'il se sentait gelé malgré l'exercice. Mais il se força et parvint à se tenir avant l'arrivée de Bastide, Arthur et Adélème. Et comme depuis le samedi précédent et sa blessure, il se sentit étroitement surveillé par les trois hommes qui eurent l'air encore plus dubitatifs ce jour là. Il n'eut guère la force de se concentrer pour les analyser vraiment mais au nombre de fois où ils lui demandèrent s'il allait bien, s'il voulait faire une pause, il sut qu'ils se doutaient de quelque chose. Seulement, il ne voulait pas leur dire, il ne voulait pas se montrer si faible alors qu'il y avait tant à faire et que ses professeurs avaient accepté de s'investir énormément pendant les vacances pour lui. Il ne voulait pas que l'on voit qu'il était prêt à s'effondrer, qu'il était si pathétique en ce moment, loin de l'image qu'il voulait donner. Et il avait peur d'être en position de faiblesse devant eux, l'expérience lui ayant bien appris à redouter cela. Il refusa donc toute pause, assurant qu'il allait bien, se forçant pour réaliser la leçon au mieux.
Lorsque Arthur et Bastide s'en allèrent, semblant hésiter à le faire, le regardant avec une inquiétude qu'il entrevit, il se changea d'un sort comme il le faisait tout les jours avant d'accueillir Zélémie et de partir avec elle et Adélème dans une nouvelle leçon. La collation qu'il y eut rendit une nouvelle fois les adultes perplexes sans qu'ils ne posent de questions, observant le jeune lord en sirotant leur propre thé. À l'heure du déjeuner, ils raccompagnèrent la dame, Harry accompagnant son mentor à la salle à manger, s'éclipsant un instant pour prendre ses potions avant de revenir. Adélème lui demanda si tout allait bien alors qu'il tardait à commencer son repas et une nouvelle fois, Harry assura que tout allait parfaitement bien. Comme la matinée avait été difficile pour le jeune homme, l'après-midi le fut tout autant. Il lutta de toute ses forces pour rester concentré sur ses cours jusqu'à la fin.
Pourtant, dés que Adélème et Solange eurent disparus dans sa cheminée ce soir là, il s'effondra, se laissant tomber au sol, tremblant compulsivement, serrant les dents à la migraine et aux courbatures qui le parcouraient. Il se sentait à bout de force, sur le point de s'évanouir, confus et il mit un moment à s'apercevoir que Dobby, Ori, Dorémi et Mella étaient là. Il approuva simplement lorsqu'ils lui proposèrent de le ramener dans un salon et il se retrouva vite confortablement installé sur une méridienne dans la véranda qu'il aimait. Il lui fallut du temps pour reprendre ses esprits et ce fut Hedwige rentrant par la porte vitrée ouverte sur le jardin qui lui permit d'y parvenir. Elle se posa sur l'accoudoir près de lui, hululant doucement et ce fut son ancrage sur lequel se concentrer. Il leva une main tremblante et faible pour la caresser, la laissant jouer avec ses cheveux, s'apaisant un peu en se concentrant sur elle. Si tout les jours à venir étaient ainsi, cela allait être très difficile mais de toute manière, ce n'était pas comme s'il avait souvent eu droit à la simplicité dans sa vie.
Dobby lui amena ses potions lorsqu'il lui demanda, incapable de se lever et ce fut au salon qu'il dîna, ses quatre petits amis l'aidant à s'asseoir et faisant léviter son plateau près de lui. Il les remercia aussi chaleureusement qu'il en avait l'habitude, se demandant comme il aurait fait sans eux. Ce fut une véritable lutte un peu plus tard pour rejoindre sa chambre et son lit et une nouvelle fois, il se coucha tôt, terrassé. Cette nuit là fut difficile alors que d'intenses suées l'avaient pris, lui donnant rapidement une sensation très inconfortable entre l'impression d'intense chaleur et les frissons provoqués par l'humidité. Il avait toujours mal à la tête et il avait l'impression que le monde entier tournait autour de lui. Il parvint à dormir un peu cependant, se réveillant plusieurs fois. Lorsqu'il s'était levé au matin, prenant ses potions avant toute chose, il avait trébuché de nombreuses fois sur le chemin entre sa chambre et sa salle de bain, ne devant qu'aux meubles et à la réactivité de Dobby de ne pas s'effondrer. Il savait, il sentait qu'il ne devrait probablement pas se lever mais il n'avait pas le choix, il avait du travail et il lui restait un mois avant son retour à Poudlard. Il devait avancer, travailler, s'entraîner. Inquiet, Dobby le laissa à la salle de bain, annonçant qu'il allait s'occuper de changer ses draps pendant ce temps et qu'il n'avait qu'à appeler s'il avait besoin de quelque chose.
Harry avait fait au plus vite dans la douche pour se laver, sa vue trouble et ses jambes flageolantes, son esprit défaillant lui indiquant efficacement qu'il ne valait mieux pas traîner. Lorsqu'il sortit de la douche, se sentant terriblement mal, un coup de chaud terrible l'ayant pris, il eut tout juste le temps de prendre sa serviette accrochée là qu'il glissa sur le carrelage, ses jambes tremblantes lui faisant perdre l'équilibre. Il tenta de se rattraper, sans succès, se rendant compte qu'il avait peut-être même aggravé les choses lorsque sa cheville se tordit violemment, explosant de douleur. Il grogna de souffrance, serrant les dents, sa vue s'obscurcissant. Il tenta de se relever pour simplement s'effondrer de nouveau. Il lutta pour ne pas s'évanouir, le cœur au bord des lèvres, déjà en sueur alors qu'il avait l'impression de brûler vif.
- Dobby ? appela-t-il doucement les larmes aux yeux sous les malaises et la douleur.
L'elfe apparut promptement, couinant de panique en le trouvant ainsi. Harry n'eut pas besoin de dire quoi que ce soit. D'un claquement de doigt, il était sec, d'un autre un pyjama propre était revenu l'habiller et d'un troisième, il se sentit doucement léviter, Dobby lui parlant en tentant de le rassurer, lui disant qu'il le ramenait à son lit. Si l'idée qu'il devait se préparer pour ses cours vint à l'esprit du jeune lord, il ne put la défendre, se rendant à peine compte qu'il bougeait. Il peinait à respirer maintenant, confus et lorsqu'il parvint à reprendre ses esprits, il était dans son lit sans s'être rendu compte qu'il y était arrivé. Dobby était près de lui, lui parlant et s'il sentait qu'il était paniqué, il ne parvint pas à comprendre ce qu'il disait, son ouïe assourdie. Il se sentait mal, tellement mal et il sentait ses nerfs lâcher après tout cela. Pourquoi rien n'allait jamais dans son sens ? Pourquoi devait-il toujours y avoir plus d'épreuves, de souffrance ? Pourquoi ça ne s'arrêtait jamais ?! Il en avait assez, son cœur déjà en miette après la mort de Sirius, ce qu'il s'était passé ensuite n'arrangeant guère ce fait et maintenant c'était son corps et sa magie qui lâchaient. Incapable de parler, de bouger malgré les puissants tremblement qui le parcouraient, les absences se multipliant, il ne put que maudire tout ce qui l'avait mené là. Dumbledore, Voldemort, l'Ordre, la société sorcière… C'était leur faute et la sienne pour avoir été si naïf. Il s'en sortirait et plus jamais il ne se laisserait faire.
- Lord Potter ? appela une voix qui lui semblait tellement lointaine. Lord Potter ?
La voix était à la fois calme et ferme. Elle continua à l'appeler et il lutta pour se concentrer. Il releva un peu les paupières, sa vue trouble lui révélant ce teint mate et ces cheveux clairs qu'il connaissait désormais. Isaac, le médicomage. Dobby avait dû l'appeler. Il gémit douloureusement, ouvrant la bouche pour lui répondre mais seule une brusque quinte de toux le prit, enflammant sa poitrine. Il entendit vaguement Isaac lui parler sans pour autant comprendre ce qu'il disait. Son ton était pourtant apaisant et il tenta de se concentrer dessus. Un instant plus tard, l'air parvenait plus facilement jusqu'à ses poumons, une magie rafraîchissante courrait sur la peau pour apaiser le feu qui l'avait pris et sa cheville pulsante était déposée sur quelque chose de moelleux et froid, calmant la douleur. Ses sens commencèrent à s'éclaircir lentement alors qu'on le redressait avant de le réinstaller confortablement dans les oreillers derrière lui, presque assis, la tête précautionneusement calée.
- Lord Potter ? appela la voix désormais plus claire de son médicomage. Buvez, dit-il en lui présentant un verre. C'est un anti-douleur, cela va vous aider.
Il but difficilement, épuisé juste par cela.
- Reposez vous, fit alors Isaac. Je m'occupe de votre cheville.
Harry sentit un sort être lancer sur sa blessure et la douleur s'éteignit presque. Les mains habilles du médicomage auscultèrent son articulation avant de se mettre à la masser doucement. Lorsque le jeune lord parvint à se concentrer de nouveau, il s'aperçut que ses lunettes étaient sur son nez, sa vue un peu plus claire. Isaac était là, assis près de ses pieds, soignant sa cheville droite bleuie et enflée. Il était présentement en train d'y appliquer une pâte épaisse avant de la bander soigneusement et de mettre en place une attelle qu'il ajusta avec soin. Il releva ensuite le regard vers lui, lui souriant avec réconfort.
- Vous sentez vous un peu mieux ? demanda-t-il.
- Un peu, croassa-t-il doucement.
Le médicomage demanda un peu d'eau et Harry se rendit compte que ses quatre elfes étaient là, très inquiets. Dobby fit rapidement apparaître de l'eau et Isaac vint l'aider à boire un peu, tenant sa tête avec précaution.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il ensuite faiblement.
- Ce sont les effets secondaires des potions, répondit le médicomage. Votre état de faiblesse les rends d'autant plus violents. Votre corps a dû mal à gérer. Vous devez vous reposer. Il n'y a rien à faire. Il faudra certainement toute la semaine pour que votre corps commence à s'habituer au traitement et tolère mieux les potions. En attendant, vous devez vous reposer et vous ménager. Il n'y a aucune autre façon de procéder j'en ai peur.
- J'ai un cours de combat et d'autres ensuite, remarqua-t-il en tentant de se redresser sans succès.
- Vous ne quitterez pas votre lit aujourd'hui, annonça-t-il doucement. Vous n'êtes pas en état. Vous avez une sérieuse entorse à la cheville. Vous ne pourrez pas marcher. Je ne peux pas vous donner la potion destinée à régénérer les ligaments avec ce que vous prenez déjà. L'emplâtre que j'ai appliqué va guérir votre cheville sans problème mais cela va prendre deux jours au moins ainsi. Vous avez plusieurs nouvelles fêlures à la jambe. Vous n'étiez pas loin de la briser elle aussi. Vous avez une fièvre monstrueuse, des arythmies à répétition, votre magie ne cesse de fluctuer et je sais que vous avez mal partout en plus d'une migraine et de sérieux troubles des sens. Vous ne pouvez que vous reposer aujourd'hui. Vous forcer dans cet état vous ferez du mal c'est certain. Vous ne pouvez pas vous permettre plus de dégâts sur votre santé, expliqua-t-il calmement.
Harry serra les dents et les draps sous lui, énervé, un peu désespéré et paniqué. Il n'avait pas de temps à perdre.
- Lord Potter, fit Isaac, votre santé est la priorité numéro une. Le reste, vous pourrez toujours le rattraper plus tard même si ce n'est pas l'idéal je peux le comprendre. Mais votre santé passe avant tout sinon les choses ne feront qu'empirer et c'est votre vie qui est en jeu. Pour le moment, le plus important est vraiment de vous soigner et de vous reposer. Vous n'en serez que plus efficace ensuite. D'ici quelques jours, vous tolérerez mieux les potions mais d'ici là, vous devez vous ménager. Cela ne veut pas dire que vous ne pourrez rien faire. Vous pourrez certainement travailler un peu sur vos enseignements et vos lectures mais vous devez vous écouter et prendre des pauses lorsque votre corps l'exige. Bien souvent, une pause de quelques minutes vous fera gagner du temps. Lutter contre vos malaises vous fait perdre beaucoup plus de temps parce que vous êtes moins concentré et beaucoup moins efficace. Prendre une véritable pause pourrait vraiment vous aider et quand c'est trop, il faut s'arrêter. Je sais que votre situation est complexe mais sans votre santé, vous ne pourrez rien faire.
- Je sais, bredouilla-t-il.
Oui il le savait, c'était l'évidence mais cela n'allait pas avec ce qu'il avait à faire et cela l'angoissait terriblement. Il devait être prêt lorsqu'il retournerait à Poudlard, exposé à tous, exposé au monde et que tous sauraient qu'il était désormais lord. Ce fut un plateau portant son petit déjeuner lévitant devant lui qui coupa ses sombres pensées.
- Monsieur Harry Potter doit manger, fit doucement Dobby.
- Merci Dobby, fit-il en lui souriant de son mieux.
Cela sembla rassurer les elfes qu'il remercia d'ailleurs pour s'être occupé de lui, les réconfortant comme il pouvait. Ils le prièrent de se reposer, lui assurant qu'ils s'occupaient de tout pour lui et ils sourirent un peu plus en le voyant se mettre à manger doucement. Ils acceptèrent alors de le laisser avec Isaac, disparaissant.
- Adélème, Arthur et Bastide ne vont pas tarder à arriver, remarqua-t-il tout bas. Qu'est-ce que je vais leur dire ?
- Dîtes leur la vérité. Je peux même m'en charger si vous voulez. Vous n'êtes pas obligé de tout leur dire, juste leur parler de votre état présent. Au moins à ces trois là. Adélème pourra vous aider à gérer et monsieur Lafay et monsieur Ceriso pourrons adapter votre entraînement, vous aider à mieux vous remettre en forme. Dans votre état, un mauvais entraînement aussi pourrait faire du dégâts. Parlez leur, dîtes leur, cela ne pourra que vous aider et aucun ne pensera de mal de vous loin de là. Il n'y a aucune raison. Ils pourront vous aider à mieux gérer tout cela.
Harry y pensa un moment, pas vraiment enthousiaste. Mais avait-il vraiment le choix vu l'entrave que son traitement était assurément à son enseignement ? Rien que pour expliquer ce qu'il se passait aujourd'hui, il n'avait pas trop le choix. Il ne voulait pas leur mentir et il ne pouvait pas ne pas expliquer.
- Je peux leur parler à votre place si vous le voulez, proposa Isaac alors qu'il terminait son repas et que le plateau disparaissait. Je ne leur dirais rien du passé, juste ce qu'ils ont besoin de savoir sur votre état pour vous aider à gérer cela.
- Très bien, soupira-t-il. Merci monsieur Lam, fit-il la voix faible.
Même réfléchir lui donnait encore plus mal à la tête et son esprit ne semblait plus vouloir lui obéir, partant à la dérive.
- Ne luttez pas, conseilla la voix d'Isaac redevenue lointaine. Laissez vous aller et reposez vous. Ne vous inquiétez de rien pour le moment.
Ne pouvant lutter, le jeune lord se laissa aller, épuisé autant qu'il était possible de l'être. Ce fut avec inquiétude que le médicomage observa son jeune patient, trop conscient de ce qu'il avait déjà vécu et trop conscient de ce qu'il était en train de vivre. Merlin seul savait comment il trouvait la force de se lever. Il doutait que n'importe qui d'autre dans son état se montre d'un tel courage et d'une telle force. Lorsqu'il avait fait son bilan quelques jours plus tôt, il avait eu du mal à croire que le jeune lord tenait simplement debout sans rien laisser paraître de son état et de sa souffrance. C'était incroyable. Il n'était pas surpris qu'il s'effondre avec les effets des puissantes potions qui lui étaient pourtant vitales. L'improbable cette fois résidait dans le fait qu'il soit parvenu à tenir toute la journée la veille et qu'il soit parvenu à se lever ce matin ou juste à être lucide quelques instants ainsi. Il était incroyablement résistant et surtout déterminé, tout cela témoignant de la vie déjà extrêmement difficile qu'il avait eu.
Il était soulagé qu'il accepte qu'il parle de son état à son précepteur et à ses professeurs de combat. Le jeune lord ne le faisait pas volontairement malheureusement, plus ou moins forcé par les évènement mais c'était une bonne chose. Il pouvait aisément imaginer pourquoi il ne voulait pas le faire, pourquoi il s'enfermait seul après le genre de vie qu'il avait eu jusque là. Et pour qu'il se retrouve dans un tel état, personne dans son entourage n'avait dû faire réellement attention à lui jusqu'ici. Le jeune homme cherchait à se protéger et il percevait facilement cette honte caractéristique des personnes ayant subi les abus et les maltraitances que son corps racontait. Il comprenait aisément ses réticences mais plus que tout, il avait besoin de soutient, d'être accompagné, encouragé, surveillé… Ses elfes veillaient déjà sur lui mais il avait besoin de piliers plus solides pour le soutenir et le rassurer. Et il avait besoin d'avoir des adultes capables de l'écouter autour de lui si jamais il avait envie de parler. S'il affichait tout les traits d'un adulte, il n'était qu'un adolescent qui en avait déjà vécu beaucoup et qui voyait en plus son monde déjà chaotique, chamboulé en quelques semaines. Il avait besoin d'aide et s'il avait pu commencer à lui donner, s'il continuerait à lui donner alors qu'il s'était retrouvé profondément touché par son cas, d'autres ne seraient pas de trop pour veiller sur lui. Et il savait que lord Lafay était un homme de confiance pour cela.
Il resta au chevet de son jeune patient, se demandant s'il ne pouvait rien faire de plus pour lui. Il savait que les premiers jours seraient difficiles avec les puissantes potions qu'il lui donnait et il avait prévenu Harry de cela. Ils n'avaient pas trop le choix. Dans l'état dans lequel il était, un traitement moins puissant n'aurait pas eu suffisamment d'effet pour stopper sa dégringolade et l'aider vraiment. C'était nécessaire et avec ces potions, il ne pouvait rien lui donner d'autre pour soulager les symptômes. Les premiers jours étaient un choc pour son corps. Il espérait qu'il ne faudrait pas plus de quelques jours pour apaiser les choses, chaque personne réagissant différemment. Ensuite, il y aurait toujours des effets secondaires mais cela devrait être plus supportable pour le jeune homme. En attendant, il devait se ménager. Avec sa chute de ce matin, il avait eu beaucoup de chance de s'en sortir avec une entorse et quelques fêlures. Dans son état, les dégâts auraient pu être bien pire, surtout s'il venait à se cogner la tête ou que sa colonne vertébrale était touchée. C'était ce qu'il redoutait le plus dans son cas : qu'une mauvaise chute le tue ou ne cause d'irréversibles dommages.
- Monsieur Lam ? fit soudain la voix de l'elfe du jeune lord.
Dobby s'il se souvenait bien. La créature semblait très attachée à son maître, comme ses trois compagnons d'ailleurs et il avait vu le lord les traiter avec tout les égards comme des personnes ordinaires et même comme des amis précieux. C'était touchant et cela démontrait toute la douceur et la bienveillance dont le jeune homme était capable, sa tolérance indéniable. Même ceux qui se disaient tolérant ne traitaient pas aussi bien les elfes de maisons. C'était révélateur pour lui.
- Oui ? répondit-il.
- Lord Potter ira bien n'est-ce pas ? demanda-t-il angoissé.
- Nous ferons tout pour cela. C'est le début du traitement de potion qui choc son corps parce qu'il est très affaibli. Cela devrait s'apaiser en quelques jours. Il a besoin de se reposer et de se ménager en attendant. Ce traitement ne sera pas facile pour lui mais c'est nécessaire pour qu'il puisse retrouver la santé dans l'année qui vient.
- Dobby comprend, dit-il. Lord Lafay, monsieur Lafay et monsieur Ceriso vont arriver dans un instant.
- Je vais leur parler.
- Oui, Dobby a entendu lord Potter l'autoriser. Dobby vous mènera au salon.
Il approuva, se levant pour s'approcher un peu plus du lord et vérifier son état avant de s'en aller. Il tremblait, en sueur sous la fièvre qui l'avait pris, respirant encore avec difficulté malgré le sort d'oxygène qu'il avait mis autour de son nez et de sa bouche. Ses sorts de dissimulations absents, on ne pouvait que constater sa maigreur, son teint maladif sous les rougeurs de la fièvre, ses cernes. Il vérifia le sort rafraîchissant léger qu'il avait mis sur son pyjama pour aider avec la chaleur de son corps, s'assurant qu'il était bien installé. Le jeune homme était tombé dans un état plus proche de l'inconscience que du sommeil et c'était certainement mieux pour qu'il s'apaise un peu, son stress puissant. Une fois certain qu'il allait aussi bien que possible pour le moment, il quitta la pièce en sachant que les elfes veilleraient sur lui. Il vit d'ailleurs l'un d'entre apparaître et s'agenouiller sur le matelas près de lui alors qu'il refermait la porte, s'en allant avec Dobby vers le hall. Lorsqu'il y arriva, les trois hommes étaient déjà là, semblant surpris, probablement par l'absence du jeune lord. Lorsqu'ils se tournèrent vers lui en l'entendant arriver, remarquant l'elfe avec lui, il les vit froncer les sourcils, comprenant sur le champs qu'il y avait un problème.
- Isaac ? releva le lord. Bonjour.
- Bonjour lord Lafay, salua-t-il.
Il en fit de même avec les autres qui lui rendirent.
- Que faîte vous ici ? demanda Adélème. Où est lord Potter ?
- Lord Potter est au lit, répondit-il. Et il ne pourra pas en sortir aujourd'hui, dit-il en les inquiétant un peu plus. Venez, je vais vous expliquer en son nom.
Ils approuvèrent et le suivirent, l'air grave. Dobby les conduisit au salon approprié avant de repartir, assurant qu'ils n'avaient qu'à appeler au besoin.
- Que se passe-t-il avec Harry ? demanda Arthur visiblement très concerné. Nous nous doutons depuis un moment que quelque chose ne va pas et votre présence ici me fait dire que nous avons raison.
- En effet, approuva-t-il. Avant tout, sachez qu'il m'a autorisé à en parler bien sûr. Lorsque je suis venu samedi dernier, j'ai détecté quelques problèmes dans la santé de lord Potter, commença-t-il. Mais il ne m'avait pas permis de l'examiner vraiment alors je ne pouvais être sûr. Je l'ai néanmoins averti et prié de faire un bilan de santé rapidement. Je lui ai proposé mes services pour cela et finalement, il m'a appelé pour faire ce bilan que nous avons réalisé dimanche. Et mes craintes se sont confirmées malheureusement.
- Qu'a-t-il ? demanda Adélème très inquiet. Avec tout ce qu'il a à gérer en ce moment et les chocs qu'il a reçu assurément, est-ce un problème de surmenage ? D'épuisement ?
- Ce ne serait pas étonnant, remarqua sombrement Bastide. Et normal. Il n'a rien dis mais il est évident pour tout ses professeurs qu'il a encaissé dernièrement et qu'il se donne à fond, qu'il est très préoccupé.
- C'est plus complexe que cela, répondit-il. Oui il se surmène et oui il est épuisé et très stressé mais le véritable problème n'est pas là. Il a des problèmes de santé qui traînent depuis des années et qui aujourd'hui, mettent sa vie en danger, dit-il en les choquant.
- Dans quelle mesure ? questionna Adélème.
- Et bien, si nous n'avions pas fait ce bilan pour détecter le problème, il n'aurait probablement pas vécu plus de deux ou trois ans de plus, dit-il en les horrifiant. Heureusement, nous l'avons fait et il est encore temps de le soigner pour qu'il s'en sorte sans dommage au bout du compte. Seulement, son état actuel est très inquiétant. Il est extrêmement fragile, dans un état de douleur et de malaise quasi constant. Lorsque j'ai eu les résultats du bilan, j'étais complètement stupéfait qu'il tienne simplement debout sans broncher. Mais il lutte très clairement et il se force constamment. Je ne connais personne qui serait capable de tenir le quotidien qu'il assume dans son état.
- Qu'est ce qu'il a ? demanda Bastide.
- Surmenage psychique, magique et physique. Ses fonctions vitales sont très affaiblies, sa magie est dans un état de dégradation très inquiétant. Il a des problèmes musculaires, cardiaques, respiratoires, digestif… Son état de stress est très prononcé. Il a des problèmes de sommeil. Comme je l'ai dis, je ne sais pas par quelle volonté il tient debout. Il est dans un état de grande faiblesse. Tout cela entraînent migraine, essoufflement, arythmie, anémie, tétanie, épuisement, étourdissement, crampes, hypoglycémie… Je ne crois pas qu'il ait une seconde dans la journée où il se sente bien. Et il a également une très grande fragilité osseuse. Clairement, il ne devrait pas faire tout ce qu'il fait. Nous en avons discuté et il est évident qu'il a besoin de son enseignement et de son entraînement dans sa situation mais il faudrait adapter parce qu'il ne tiendra pas ce rythme très longtemps. L'entraînement physique et au combat, au duel m'inquiètent particulièrement.
- Est-ce pour ça qu'il a demandé la protection contre le coups et les sorts de peinture ? demanda Bastide.
- C'est moi qui lui ait recommandé. Il ne peut pas se permettre le moindre risque. Samedi dernier, il a pris un seul sort de touche tout simple. Cela lui a brisé trois côtes et perforé un poumon, dit-il en les faisant pâlir. C'est évidemment pour ça qu'il s'est mis à cracher du sang.
- Il a à peine bronché alors que c'était si grave, bredouilla Arthur.
- Lord Potter est de toute évidence très résistant et tolérant à la douleur en plus d'avoir une forte volonté mais là, il ne peut plus se permettre de blessure. Le plus petit des chocs peut lui briser des os en ce moment et comme samedi dernier, cela pourrait entraîner des dommages conséquents voir mortels sur le coup. Il faut être extrêmement prudent.
- Vous lui avez prescrit un traitement j'imagine ? demanda Adélème.
- Bien sûr mais il faudra des mois avant qu'il soit dans un état satisfaisant et plus encore pour qu'il retrouve vraiment la santé, dit-il en leur faisant serrer les dents. Dés lundi soir, je lui ai amené toutes les potions dont-il a besoin. Seulement, ce sont des potions très fortes qui engendre des effets secondaires importants. Ils sont d'autant plus handicapant au début le temps que son corps s'habitue à elles. Très sincèrement, je ne sais pas comment il a fait pour tenir sa journée normale hier. C'est une force de la nature c'est certain mais là ni son corps, ni sa magie ne pourront en supporter beaucoup plus. Ce matin, l'un de ses elfes est venu me chercher. Les effets secondaires ajoutés à son état étaient trop fort. Lord Potter s'est quand même forcé à se lever et il a fait une chute. Il s'est blessé à la cheville et a fêlé les os de sa jambe. Rien de grave mais il ne pourra pas marcher pendant deux jours. Même sans cela, il ne peut pas quitter son lit aujourd'hui. Il ne va pas bien. J'espère que les effets des potions seront mieux tolérés d'ici la fin de la semaine mais pour l'instant, il a besoin de repos et il a du mal à l'admettre lui même.
- Qu'est-ce qui a causé tout ces problèmes ? demanda Adélème.
- Il ne m'a pas autorisé à parler des causes, répondit-il simplement. Juste de son état présent pour que vous puissiez comprendre.
- Il s'en sortira n'est-ce pas ? questionna Arthur.
- Avec son traitement et s'il se repose, oui. En tout cas, s'il n'arrive rien de plus entre deux. Je ne lui demande pas d'arrêter son enseignement parce que je sais ce que ça représente et je ne pense pas qu'il le tolérerait mais il faut adapter. L'entraînement physique doit être doux et toutes les précautions doivent être prises pour qu'il ne soit pas blessé, m'appeler au moindre doute. Et pendant les autres cours, il aurait besoin de pauses régulières ou s'il ne se sent pas bien, le temps de se reposer un moment. Il se peut qu'il y ait des jours où il n'arrivera à rien. Mais par dessus tout, il a besoin de soutient. Il n'aura échappé à aucun d'entre nous qu'il n'y a ni ami, ni famille, ni proche ici autour de lui pour l'aider et si j'en ignore la raison, affronter cela tout seul ne l'aide pas.
- Je veillerais étroitement sur lui, assura immédiatement Adélème vite suivis des deux autres.
- Nous aménagerons les cours et prendrons toutes les précautions nécessaires, promit Bastide.
- Peut-on le voir ? demanda Arthur.
- Il se repose mais tant que vous ne le dérangez pas, je n'y vois aucun problème. Dobby ?
L'elfe apparut, fronçant les sourcils lorsqu'on lui annonça qu'ils voulaient rendre visite au lord.
- Lord Potter ne voudrait pas que vous le voyez comme ça Dobby le sait, remarqua-t-il. Même à Dobby il n'aime pas le montrer. Lord Potter n'aime pas ça.
- Nous aimerions juste être là pour lui, fit Arthur. Lui dire que nous sommes là et qu'il n'a pas besoin de se cacher ainsi et de souffrir en silence, dit-il en touchant visiblement le petit être.
Il sembla hésiter, partagé.
- Pensez vous qu'il soit bon pour lui de rester seul dans son état ? demanda Adélème.
- Non, répondit-il. Lord Potter a besoin qu'on veille sur lui, Dobby le sait. Mais Dobby ne veut pas mettre lord Potter mal à l'aise. Lord Potter est toujours tout seul.
- N'a-t-il pas d'amis ? De famille de cœur ? demanda Bastide.
- Il ne restait plus que monsieur Black, le parrain de lord Potter. Mais monsieur Black est mort et Dobby sait que ça a brisé le cœur de lord Potter. Les autres amis de lord Potter, ils ne font pas vraiment attention à lui et ne l'aident pas et se reposent sur lui pour tout. Ils lui causent même souvent des problèmes. Dobby sait que lord Potter n'a personne sur qui compter.
- Et bien il nous a nous dorénavant, fit Adélème. Mais nous devons lui montrer clairement qu'il ne doit pas craindre de se reposer sur nous et d'accepter notre aide. Laissez nous le voir. Nous ne dérangerons pas son repos et nous nous assurerons qu'il sache qu'il peut compter sur nous. Il ne doit pas être seul dans son état et au plus vite nous le rassurerons, au plus vite nous pourrons l'aider efficacement.
L'elfe sembla tergiverser un moment avec lui même avant d'accepter. Il accepta alors de les conduire jusqu'à la chambre de son maître toujours inconscient, Dorémi veillant sur lui avec Ori et Mella. Lorsqu'ils entrèrent dans la pièce, tendus, ce fut avec choc que Adélème, Arthur et Bastide découvrirent l'état véritable de leur protégé. Le jeune homme faisait peine à voir, tellement maigre et l'air tellement affaibli et mal en point. Ils comprirent tout de suite qu'il s'était caché jusque là, s'en attristant. Ils s'approchèrent, rejoignant Isaac qui ne les avait pas attendu.
- Par Merlin, bredouilla Adélème blême.
Arthur déglutit difficilement, venant s'asseoir près du jeune homme pour prendre sa main tremblante en soutient. Il leur fallut un moment pour assimiler cette vision illustrant totalement le discours du médicomage. Par les récits de ses combats passés, ils savaient déjà que Harry avait vécu des choses difficiles et s'ils avaient deviné qu'il y avait plus qu'il n'avait pas dis, il y avait assurément beaucoup plus qu'ils ne l'avaient imaginé. Pour qu'il se retrouve dans ce genre d'état… qu'avait-il bien pu se passer ?
- Et dire qu'il n'a rien laissé paraître et qu'il ne s'est pas plaint une fois, remarqua Bastide prenant l'un des sièges que les elfes venaient de faire apparaître dans la pièce.
- Lord Potter ne se plaint jamais, remarqua Dobby. Jamais jamais, Dobby le sait.
- Vous le connaissez depuis longtemps ? demanda Arthur intrigué par ces elfes autour du lord.
- Dorémi, Ori et Mella ne le connaissent que depuis un mois environ mais Dobby connaît lord Potter depuis qu'il a douze ans, raconta-t-il. Lord Potter est le premier et le meilleur ami de Dobby, dit-il en les surprenant avec son immense sourire à cette déclaration.
- Mais il est votre maître, remarqua Bastide.
- Lord Potter est d'abord l'ami de Dobby. C'est lord Potter qui a fait de Dobby un elfe libre. Il a libéré Dobby de la méchante famille qu'il servait. Lord Potter déteste l'esclavage.
- Libre ? Vous êtes libre ? demanda Adélème.
- Oui et lord Potter a libéré Dorémi, Ori et Mella aussi, comme Dobby.
- Mais vous travaillez ici, remarqua le lord.
- Oui, répondit l'elfe confus devant leur perplexité. Dobby est très heureux de pouvoir s'occuper de la maison de lord Potter.
- Mais ça ne change rien pour vous du coup, fit Bastide.
- Bien sûr que si, s'offusqua Dobby. Dobby, Ori, Mella et Dorémi reçoivent un salaire pour leur travail, ont des jours de repos, des vacances et lord Potter nous traite comme si nous étions de sa famille. Il est gentil et il veille sur nous. Dobby et les autres ont un vrai contrat de travail avec lord Potter et il nous a donné une belle maison et il s'occupe de nous. Lord Potter s'assure toujours qu'on ne travaille pas trop et qu'on s'amuse aussi. Il nous fait des cadeaux, nous donne tout ce qu'on veut à manger, nous a donné de belles pièces pour nous et il nous protège. Ça n'a rien a voir avec avant, affirma-t-il alors que les trois autres acquiesçaient vivement. Lord Potter nous traite comme des personnes normales, c'est un très bon sorcier.
Les quatre hommes restèrent surpris à ce discours. Ils avaient bien vu que les quatre elfes étaient bien traités par leur maître mais ils ne s'étaient pas doutés qu'ils avaient tant fait pour eux. Pas étonnant qu'ils montrent une telle affection et un tel dévouement au jeune lord, à l'aise et sans aucune crainte avec lui. Ils sourirent finalement, entrevoyant un peu plus la grande âme qu'ils avaient déjà commencé à deviner chez le jeune homme.
- Lord Potter est une bonne personne, insista Dobby avec cœur.
- Nous n'en doutons pas, assura Adélème. Y-a-t-il d'autres créatures ici ?
- Il y a Hedwige, la chouette de lord Potter, répondit-il. Lord Potter dit qu'elle est sa meilleure amie. Et il y a Buck, l'hippogriffe de lord Potter. Il l'aime beaucoup aussi et Buck adore lord Potter. Il y a d'autres créatures sur le domaine mais lord Potter n'a pas encore eu le temps d'aller les voir.
- Il aime les animaux alors, remarqua Arthur.
- Beaucoup, sourit Dobby. Parce qu'ils sont gentils avec lui. Lord Potter a été heureux de voir qu'il y avait de belles écuries et une belle ménagerie au château en arrivant. Dobby pense qu'il aura plus d'animaux plus tard.
- C'est bon à savoir, remarqua Adélème.
Il y eut un moment de silence, tous observant le jeune homme mal en point avec inquiétude.
- Son état s'améliorera-t-il rapidement ? demanda le lord.
- Il n'y aura pas de miracles, répondit Isaac. Au plus nous avancerons au mieux il ira. J'espère déjà qu'il aura retrouvé une meilleure forme avant Poudlard. Mais il faudra plusieurs mois pour qu'il aille vraiment mieux.
- Il faudra nous assurer de sa sécurité à Poudlard, remarqua Arthur. Hors d'ici et avec tout ce qu'il se passe en ce moment, il n'est à l'abri nul part. Nous devrons nous assurer qu'il peut se protéger ou qu'il a ce qu'il faut sur lui pour sa protection.
- Nous y veillerons, assura Adélème. Pour le moment, il va falloir l'aider à gérer son état et son enseignement. C'est le plus urgent.
- Comment s'en sort-il dans ses autres cours ? demanda Bastide.
- Très bien. Il avance très vite. Il est très intelligent et surtout très investis dans son travail. Il ne faut pas lui répéter les choses deux fois. Il est exemplaire et il comprend très vite. Cela en sachant ce qu'il endure en ce moment et je peux dire qu'il est très intelligent et qu'il apprend très vite. Je pourrais le rassurer assez facilement. Même en ralentissant significativement, au rythme où il va, il aura les bases qu'il lui faut avant Poudlard et il pourra continuer à étudier seul pendant qu'il est là bas sans problème. Reste juste à le convaincre. Je verrais avec les autres pour optimiser au mieux les cours pour qu'il ne se sente pas lésé. Je comprend qu'il veuille avancer très vite ainsi. Dans sa position, il a tout le monde sur le dos et on ne lui pardonnera rien. Il le sait parfaitement j'en suis sûr.
- Il a juste besoin d'être soutenu et rassuré je crois, fit Arthur tenant toujours la main du jeune homme. Il a besoin de se détendre. Qu'aime-t-il faire pour se relaxer ? demanda-t-il à Dobby.
- Lord Potter adore voler, sourit-il. C'est un pilote de balai extraordinaire. Il adore son balai. Il aime aller voler avec Buck aussi mais il ne l'a fait qu'une fois cet été. Il passe tout son temps à travailler, fit-il tristement. Sinon, Dobby ne sait pas. Lord Potter ne passe pas beaucoup de temps à s'amuser ou se reposer.
- Et bien c'est une chose que l'on peut aider à développer peut-être, sourit Bastide.
Ils restèrent ensuite calmement au chevet du jeune lord, le surveillant de près, réfléchissant à ce qui pouvait être fait pour l'aider à se sentir mieux. Une petite demi heure plus tard, ils virent le jeune lord remuer un peu, Isaac s'approchant pour se mettre dans son champs de vision, concentré sur lui. Grimaçant, ils le virent ouvrir un peu les yeux, l'air confus et perdu. Le médicomage lui laissa le temps de reprendre ses esprits à son rythme, Arthur caressant doucement de son pouce la main frêle qu'il tenait toujours. Il fallut un long moment pour que le jeune lord ne reprenne vraiment conscience, clignant plusieurs fois des yeux comme pour éclaircir sa vision. Son regard se posa sur Isaac qui lui souriait d'un air rassurant.
- Comment vous sentez vous ? demanda-t-il tranquillement.
- Pareil, répondit-il la voix rauque et faible.
- Vous devez vous reposer. Il n'y a que cela à faire pour le moment et vous en avez besoin.
Tous virent Harry grimacer l'air en colère contre ce fait, comprenant que cela ne lui plaisait pas du tout d'être cloué au lit ainsi.
- Vous devez vous reposer Harry, c'est le plus important, fit Arthur.
Le jeune homme sursauta au son de sa voix et ses yeux le trouvèrent sur le champs. Il eut l'air surpris et très mal à l'aise, se tendant à toute vitesse. Il chercha immédiatement à se redresser, peinant visiblement.
- Restez tranquille, pria Adélème le cœur fendu de le voir dans cet état.
Ce n'était qu'un enfant à ses yeux, un adolescent qui n'en n'avait déjà que trop vu c'était certain et qui avait déjà bien trop de choses à gérer. Harry sursauta de nouveau, se rendant compte de la présence d'Adélème, puis de Bastide et il eut l'air honteux, très crispé, détournant le regard.
- Je suis désolé pour le cours, dit-il doucement.
- Ne le soyez pas, répondit Arthur aussi rassurant qu'à son habitude. Votre santé passe avant tout autre chose. C'est le plus important et c'est la priorité. Pour vous, comme pour nous tous. Alors ne vous en faîte pas pour cela. Vous avez besoin de repos, alors reposez vous. Il n'y a pas à discuter sur la question.
Harry risqua un regard hésitant vers lui, tendu et il sembla presque confus de voir qu'il était sincère et sans jugement.
- Isaac nous a expliqué, reprit alors Adélème. Arthur a raison, votre santé doit être la priorité. C'est le plus important. Nous nous adapterons pour continuer à vous enseigner au mieux tout en vous permettant et surtout en vous aidant à vous soigner. Il n'y aura pas de problème Harry. Nous serons là pour vous aider à gérer tout cela au mieux, assura-t-il.
Harry le regarda, visiblement un peu perdu, comme s'il s'attendait à la réaction inverse, à des moqueries ou à de la colère. Mais il n'y avait rien de cela en eux et cela avait l'air de le perturber, leur pinçant le cœur.
- Pour l'instant, permettez nous de vous tenir compagnie, pria Bastide.
- Vous n'êtes pas obligé de perdre votre temps ainsi, répondit-il.
- Ce n'est pas une perte de temps, répondit Adélème. Nous vous laisserons pas endurer cela tout seul. Nous vous tiendrons compagnie. Aucun de vos professeurs ne sera gêné loin de là. Et s'il le faut, nous vous donnerons cours au lit si vous y êtes mieux. Nous nous adapterons vous n'avez pas à vous en faire. La seule chose à laquelle vous devez penser est votre santé. Il faut prendre soin de vous avant tout. C'est le plus important. Nous pouvons parfaitement allier les deux. Vous avancez très vite, vous serez parfaitement prêt pour Poudlard je vous l'assure. Alors ne craignez rien et laisser nous vous aider.
Une nouvelle fois, le jeune homme eu l'air perdu, comme si jamais on ne lui avait offert un tel soutient.
- Ne vous en faîte pas, nous vous aiderons à tout concilier au mieux, assura Arthur.
Harry le regarda, s'apercevant qu'il lui tenait la main et cela sembla le toucher. Il les observa, reconnaissant.
- Merci, dit-il doucement en les faisant sourire.
