Chapitre 12 :
Mise au point
Après sa discussion avec sa directrice de maison, soulagé d'avoir sentit son soutient à son égard, Harry se dirigea vers le bureau de madame Bibine pour réserver le terrain pour ses essais de quidditch et les entraînements, premier capitaine à se présenter. La dame ne cacha pas son enthousiasme de le voir en capitaine cette année, lui souhaitant bonne chance. Mais elle prit aussi le temps de prendre de ses nouvelles avec un soucis véritable malgré sa dureté naturelle, lui assurant sa porte ouverte au besoin et il lui en fut reconnaissant. S'il avait eu envie de rendre visite à Hagrid, sachant qu'il s'était inquiété pour lui cet été, il n'en n'avait pas le temps. Il avait cours de défense en deuxième partie de l'après-midi et il ne ferait pas le plaisir à Snape d'être en retard. Il n'avait pas le temps de descendre chez Hagrid et de passer un moment avec lui. Il préféra donc se trouver un coin tranquille dans le cloître, près de la salle de défense, s'installant pour profiter du soleil encore présent pour le moment. Il sortit un livre qu'il camoufla comme dans le train pour que l'on ne voit pas ce à quoi il s'intéressait. Il sortit aussi sa collation pour manger tranquillement en lisant, bien installé au soleil, dans un coin discret pour ne pas être dérangé. Cela n'empêcha pas Ron et Hermione de le trouver et de perturber son moment de lecture au point qu'il fut incapable de continuer, assaillis de questions sur ce qu'il avait fait depuis qu'il avait quitté le déjeuner.
Il en fut ainsi jusqu'au cours de défense, le jeune lord s'y rendant un peu avant l'heure pour être sûr, doucement agacé par ses amis. Cela faisait à peine un jour et il en avait déjà assez. Il espérait pourtant qu'ils se calmeraient rapidement. Il nota que pas une fois ils lui parlèrent de leur visite à Dumbledore la veille. Malgré son agacement, ce fut parfaitement maîtrisé et illisible, droit et fier qu'il entra en salle de défense lorsque la porte s'ouvrit. Ils partageaient ce cours avec toutes les maisons maintenant qu'ils étaient en ASPIC et il s'agissait sans nul doute de la classe rassemblant le plus de monde, la majorité continuant la défense jusqu'au bout s'ils avaient obtenu les résultats nécessaires. Il y avait donc un peu de monde. Harry entra tranquillement, ignorant volontairement le regard noir du professeur tombant sur lui, prenant place sans se mettre devant ni derrière, s'installant tranquillement dans l'habituel silence lourd des cours de l'homme. Cette année, il était bien décidé à ne plus se battre avec Snape, à ne plus perdre son temps avec ça et à ne plus le laisser lui prendre des points et le mettre constamment en retenu. Il avait autre chose à faire.
Ce jour là, il ne répondit à aucune provocation de l'homme, à aucune pique, ne grimaçant même pas lorsqu'il y en avait. Cela surpris d'ailleurs tout le monde, habitués qu'ils étaient aux conflits entre le Survivant et la terreur des cachots. Mais ce jour là, Harry ne réagit pas une seule fois, se tenant droit et fier, imperturbable. Il regardait l'homme avec attention lorsqu'il parlait vraiment du cours, reposant les yeux sur le chapitre dédié de son livre lorsqu'il partait dans ses provocations avec lui ou d'autres. Et dans cette matière, il était simple pour lui de répondre précisément aux questions que le professeur lui posait, tentant de le piéger. Mais il n'y parvint pas et pour la première fois depuis son entrée à Poudlard, l'homme ne put lui retirer le moindre point dans son cours, visiblement très agacé à la fin. Et Harry trouva cela très satisfaisant, gagnant sa victoire là dedans. Rien ne parvint à briser son calme, sa retenue et sa politesse durant ce cours malgré les attaques de l'adulte et si cela surpris tout le monde, il en impressionna aussi plusieurs, beaucoup de ses camarades sachant que se maîtriser face à Snape n'était pas simple pour lui.
Le cours finalement terminé, Harry en ressortant sans le moindre problème pour une fois, ce fut avec une froideur non dissimulée que Snape lui dit qu'il était attendu chez le directeur immédiatement. Il approuva simplement, ne relevant pas son ton, terminant de ranger ses affaires avant de sortir, Ron et Hermione sur les talons.
- Est-ce que ça va Harry ? demanda Ron l'air perdu.
- Très bien pourquoi ?
- Tu n'as rien dit face à Snape, répondit son ami.
- J'ai décidé de ne plus entrer dans son jeu mesquin de provocation, dit-il en les surprenant. C'est une perte de temps.
- Tu vas le laisser t'insulter comme ça sans rien dire ? fit le roux. Tu ne peux pas faire ça ! s'exclama-t-il.
- Je peux et je vais le faire, répondit-il simplement.
- C'est lâche ! s'agaça le préfet.
- C'est raisonnable et sage, contra Harry. Et je ne veux pas être pénalisé en défense. Me battre avec lui n'apporte que des ennuis et ça n'arrangera rien.
Il accéléra ensuite, prenant le chemin du bureau du directeur, ayant bien évidemment deviné qu'il le convoquerait rapidement à la rentrée. Et il était maintenant prêt à ça, les idées claires après un été à tout remettre en place et à apprendre, à se forger vraiment. Ses deux amis le suivirent jusqu'à la gargouille, parlant de Snape et de ses attaques sans jamais parvenir à le faire réagir d'aucune sorte. Il marchait devant, les ignorant. Lorsque la gargouille pivota, ils le laissèrent grimper seul, assurant qu'ils l'attendraient même s'il leur dit que c'était inutile. Il monta sans hésiter, son visage soigneusement neutre et illisible, sa posture droite et assurée. Il profita de l'ascension pour se préparer à l'entretien, déterminé à ne pas se laisser faire et à ne pas se laisser dominer. Arrivé devant la porte, il toqua et elle s'ouvrit, l'ambiance habituellement accueillante ici se faisant d'emblée plus dure dés les premiers mots du directeur :
- Entre Harry, dit-il plus sur le ton de l'ordre que de l'invitation.
Il entra, s'avançant un peu jusqu'à faire face à l'homme, ne se dérobant pas à son regard, fier. Il resta à quelques pas de son bureau, calme et tranquille.
- Vous m'avez demandé de venir monsieur ? remarqua-t-il.
- Oui. Tu as été très imprudent, égoïste et inconséquent cet été. Tu as causé beaucoup de soucis à tout le monde et tu t'es gravement mis en danger.
- C'est votre avis, ce n'est pas le mien, posa-t-il tranquillement.
- Tu n'as pas idée de tout les dangers que tu encours Harry, posa-t-il durement.
- Au contraire, j'en ai pleinement conscience. Tout ce qu'il s'est passé m'a forcé à en prendre conscience.
- De toute évidence ce n'est pas le cas. Tu t'es enfuis de chez toi sans permission et tu as vagabondé on ne sait où en refusant de nous dire où tu étais. L'Ordre a dû déployer des moyens considérables pour tenter de te retrouver. Il aurait pu se passer n'importe quoi. Tom a multiplié ses attaques et ses enlèvements. Nous avons cru que tu avais pu être enlevé. Tu as inquiété tout le monde.
- Je n'ai aucun compte à vous rendre à vous ou à l'Ordre, posa-t-il. Je vous ai dit que j'étais en sécurité, si vous n'en n'avez tenu aucun compte et que vous avez mis en place des recherches, ce n'est pas mon affaire. Quand à Voldemort, preuve en est que j'ai su me protéger puisque j'ai passé un été calme sans aucun problème. Si vous paniquez inutilement c'est sur vous qu'il faut travailler, je n'ai rien à voir là dedans, dit-il en le faisant légèrement froncer les sourcils.
- L'unique lettre que tu as envoyé aurait pu venir de n'importe qui et rien ne nous garantissait qu'elle était authentique. Cela ne réglait pas la question.
- Dans ce cas, pourquoi n'avoir demandé aucune preuve dans vos lettres suivantes ? demanda-t-il. Vous n'avez fait que m'enjoindre à vous obéir. Si j'avais été enlevé ou en danger, cela n'aurait servi strictement à rien et je n'aurais pas pu me montrer de toute manière. Et vous avez votre espion auprès de Voldemort n'est-ce pas ? remarqua-t-il. Il l'aurait su si j'avais été capturé. Tout le monde l'aurait su. Vous et moi savons que Voldemort l'aurait crié haut et fort pour asseoir sa puissance. Cessez donc de tenter de me culpabiliser ou de me faire porter une responsabilité, de m'accuser d'une faute que je n'ai pas commise. Cela ne prends plus. Je n'ai aucune explication à donner sur ce que je fais de mes vacances, sur ce que je fais tout court de mon temps libre à vous, à l'Ordre ou a qui que ce soit.
- Où étais-tu cet été Harry ? Que s'est-il passé ?
- Cela ne vous regarde pas.
- Cela me regarde tout au contraire.
- Pourquoi ? demanda-t-il en se demandant s'il allait finalement lui parler de sa tutelle sur lui.
- Nous sommes en guerre Harry, dit-il comme faisant la leçon à un enfant. Si nous voulons être efficace avec l'Ordre et sortir des ténèbres, vaincre, tu ne peux pas faire ce genre de chose. Tu es un élément très important de tout ceci. Tu connais la Prophétie désormais. Tu dois te préparer et tu dois travailler de concert avec l'Ordre pour que nous mettions fin à la guerre.
- Nous ? railla-t-il. Tout ce que vous et l'Ordre attendez est que JE tue Voldemort pour mettre fin à cette guerre. Ce « nous » n'est qu'une apparence qui elle aussi ne prends plus monsieur. Vous vous cachez derrière une prophétie qui dit que c'est moi qui doit le vaincre pour vous donner une raison de ne pas vous battre. Quand à travailler avec l'Ordre ? Laissez moi rire. Votre efficacité a été retentissante depuis le début de la Première Guerre, ironisa-t-il. Vous voulez que je travaille avec vous et avec l'Ordre qui m'ignorez soigneusement et refusez de me dire quoi que ce soit depuis le retour de Voldemort. Vous m'utilisez comme un gentil pion qui doit faire ce qu'on lui dit sans discuter. Non merci. J'ai payé assez cher les prodiges de l'Ordre, vos prodiges. C'est assez. Alors maintenant, vous me laissez en paix. Vous voulez faire la guerre à Voldemort ? Allez-y mais ce ne sera plus avec moi désormais. Dorénavant, vous n'êtes plus que le directeur de l'école que je fréquente. Si cela ne concerne pas mes études, ne me convoquez plus.
Il avait parlé calmement, avec assurance et fermeté et il se détourna, sa robe volant autour de lui alors qu'il s'avançait vers la porte pour s'en aller. Il entendit pourtant le clic de la serrure se déclencher, signe que Dumbledore venait de boucler l'entrée.
- Je n'ai pas fini Harry, fit durement le vieil homme.
- Moi j'en ai fini. Laissez moi sortir, ordonna-t-il sans se retourner.
- Que s'est-il passé cet été Harry ?
- Exactement ce que je vous ai dit dans ma lettre. J'ai pris du temps pour moi. J'en ai profité pour réfléchir et prendre des décisions.
- Quelles décision ?
- De me concentrer sur moi, sur mon bien-être, ma protection et mon avenir. Un avenir dont vous et l'Ordre ne faîte pas partis. Laissez moi sortir, ordonna-t-il une nouvelle fois platement bien qu'intérieurement furieux.
- Non. Tu dois revenir à la raison Harry. Tu fais partie de cette guerre que tu le veuilles ou non. J'ai prévu des cours particuliers pour toi cette année et le professeur Snape va reprendre les leçons d'occlumencie.
- Certainement pas. Les cours d'occlumencie du professeur Snape ne sont pour lui qu'une occasion de s'amuser à me torturer mentalement. Jamais plus. Ces cours ont été totalement inutiles et puisque vous avez passé une bonne part de ce rendez-vous à tenter d'entrer dans ma tête, dit-il alors qu'il avait sentis ses boucles d'oreilles s'activer, vous avez dû vous rendre compte que j'ai remédié au problème. Et je ne veux pas de vos cours particuliers, je ne veux plus rien avoir à faire avec vous. Maintenant, pour la dernière fois, laissez moi sortir, demanda-t-il toujours calme.
- Harry…
Le directeur n'eut pourtant guerre le temps de continuer que le jeune lord plaquait sa main sur la porte et aussitôt, le bois vola en éclat dans une petite explosion. Seuls les gongs, la serrure et le mécanisme de la poignée restèrent en place, pendant un peu à leurs attaches avec le mur. Harry ne savais pas trop d'où cela lui venait, ni où il l'avait appris mais il s'en fichait pas mal, plus désireux de quitter le bureau que de penser à ça. Laissant le silence surpris du directeur derrière lui, il se remit en route sans se presser, s'en allant sans un mot de plus. En bas, il retrouva Ron et Hermione qui l'assaillirent de questions auxquelles il refusa de répondre, les agaçant une nouvelle fois. Il n'en fit pas grand cas, marchant rapidement vers la bibliothèque pour aller travailler. Et lorsqu'il l'annonca, cela fit râler Ron de plus bel à sa grande exaspération. Le duo le suivant à la bibliothèque, ne cessant de lui parler, de lui poser des questions et de littéralement le harceler, il ne put travailler vraiment, cela le mettant réellement en colère cette fois. Tout deux allèrent jusqu'à le suivre aux toilettes avant le dîner et il dût leur claquer la porte d'un cabinet au nez pour avoir enfin un peu d'intimité et pouvoir prendre ses potions du soir. Ils continuèrent pourtant à lui parler à travers le panneau malgré qu'il ne leur répondait pas depuis un bon moment maintenant. Et ce fut avec eux qu'il rejoignit le dîner.
Son repas terminé, il entreprit de rejoindre la salle sur demande pour travailler tranquille, peinant à se défaire du duo collant ou même de Ginny. Seulement, la salle était occupée, le surprenant. La bibliothèque fermée, cela ne lui laissait pas beaucoup d'endroit où s'installer et ce soir là, il lui fut impossible d'étudier autrement qu'en s'enfermant dans les rideaux de son lit. Épuisé après cette longue première journée de cours, il se décida finalement à se coucher tôt, espérant que ça irait mieux le lendemain.
Finalement, la semaine fut longue, très longue. Il y eut des bons côtés. Premièrement, les autres élèves ne le traitaient plus de menteur et le laissaient tranquilles quand ils n'étaient pas clairement amicaux avec lui. Deuxièmement, le cours de potion avec Slughorn était génial, surtout avec son livre très bien corrigé. Troisièmement, Snape n'avait pas pu trouver une raison de lui retirer un point ou de le mettre en retenue alors qu'il continuait sur sa lancée première avec lui, ne lui laissant pas la moindre occasion. Quatrièmement, il avait pu voir Hagrid après un cours de soins aux créatures, le rassurer et le demi-géant s'était montré soucieux et plein de soutient avec lui, heureux d'entendre qu'il n'avait pas l'intention d'aller se battre.
Seulement, il y avait aussi des mauvais côtés. Il y avait Dumbledore qui l'avait convoqué tout les jours et qu'il avait soigneusement ignoré, comme ses regards lourds sur lui dés qu'ils étaient dans la même pièce. Et il y avait Ron, Hermione et Ginny qui ne le laissaient jamais tranquille, le collant littéralement, ne cessant jamais leurs questions, leurs reproches, leurs critiques… Il ne savait pas comment mais ils le trouvaient toujours où qu'il aille. Il avait pris soin de vérifier qu'il n'y avait pas de traqueur ou autre sur lui et s'il n'y avait rien, il savait qu'il existait d'autres moyens de suivre quelqu'un. Ses sorts de dissimulations n'y firent rien et il commença à se demander si Dumbledore n'y était pas pour quelque chose et ne se servait pas de la magie de l'école pour savoir où il était dans le château. Il ne voyait que cela pour toujours être ainsi retrouvé en quelques minutes quoi qu'il fasse. La salle sur demande était toujours occupée, sauf tôt le matin lorsqu'il y allait pour s'entraîner et ce n'était pas si surprenant finalement. Beaucoup d'élèves l'avaient découverte et avaient appris à s'en servir l'année précédente. Ils en profitaient visiblement. Il n'arrivait pas à étudier, constamment perturbé par le trio collant. Même à la bibliothèque il n'y avait pas moyen de travailler vraiment et cela avait le don de le mettre en rogne. Il voulait avancer et il n'y arrivait pas ici. Heureusement, chaque matin, Arthur était là avec lui lorsqu'il s'entraînait, rassurant, réconfortant, apaisant, plein de soutient, ne lui demandant rien… et cela l'aidait.
Mais arrivé au vendredi soir sans avoir pu travailler plus d'une heure dans la semaine sur son enseignement de lord, il en avait assez. Ce fut pour cela qu'après son cours de sortilège en fin de journée, il se dirigea vers la classe de métamorphose pour voir sa directrice de maison. Se débarrassant avec mal de Ron et Hermione. La dame l'accueillit d'un sourire lorsqu'il toqua à la porte qu'il referma au nez du duo curieux lorsqu'il entra.
- Comment allez-vous monsieur Potter ? demanda-t-elle en se levant pour le rejoindre devant le bureau. Vos cours se passent bien ?
- Oui professeur, approuva-t-il.
- Vous avez fait forte impression auprès du professeur Slughorn, s'amusa-t-elle.
- J'essaye de faire de mon mieux et avec lui, j'ai enfin l'occasion d'approfondir les potions.
- C'est une très bonne chose. J'ai transmis le message à madame Pomfresh au sujet de votre médicomage. Elle a bien sûr compris et l'appellera si vous deviez vous retrouver à l'infirmerie.
- Merci professeur.
- J'ai eu une discussion avec le directeur, dit-elle ensuite plus prudemment. Il m'a dit qu'il s'était entretenu avec vous en début de semaine et que vous ne sembliez pas être vous même, que vous n'avez répondu à aucune des convocations qu'il vous a adressé cette semaine. Pouvez-vous m'expliquer ? demanda-t-elle simplement.
- Bien sûr. En début de semaine, je suis allé voir le directeur après qu'il m'ait appelé. Il voulait me questionner sur ce que j'avais fait cet été. Je lui ai simplement dit poliment que ça ne le regardait pas et que je n'avais pas à lui rendre compte de ce que je faisais de mon temps libre. Il s'est montré très insistant mais j'ai refusé de lui donner des détails sur ce que je considère être ma vie privée.
- Et vous avez entièrement raison, approuva-t-elle.
- Je lui ai ensuite expliqué que je ne voulais plus être impliqué dans l'Ordre ou aller au devant de Voldemort, que je voulais m'occuper de moi, mes études et mon avenir en restant en sécurité. Il n'était pas d'accord, raconta-t-il sous son regard compréhensif. Il a fermé la porte pour m'empêcher de sortir et il a essayé d'utiliser la légilimencie, je l'ai senti, dit-il en la choquant. Je lui ai demandé de ne pas insister, de me laisser tranquille et de ne plus me mêler à l'Ordre et au reste. Je lui ai demandé de ne pas me convoquer s'il ne s'agissait pas de mes études et il est évident que ses multiples convocations de la semaine n'avaient pas mes cours pour sujet. Cela passerait d'ailleurs d'abord par vous il me semble.
- En effet.
- Je souhaite qu'il me laisse tranquille. S'il a dit que je ne semblais pas être moi même, c'est sûrement parce que ce que je lui ai dit ne lui a pas plus. Il a tenté de me culpabiliser et de me responsabiliser au sujet de la guerre mais je ne l'ai pas laissé faire. Il voulait que je suive des cours particuliers avec lui pour la guerre, des cours d'occlumencie avec le professeur Snape, j'ai refusé. J'ai dû forcer la porte pour pouvoir sortir. C'est pour cela que je n'ai plus répondu à ses convocations.
- Je vois. Vous avez bien fait. Je comprend bien sûr. Prévenez moi s'il continu et si vous devez retourner le voir, je serai ravi de vous accompagner pour vous soutenir, assura-t-elle de cet air dangereux et protecteur qu'elle avait lorsqu'elle voulait préserver ses lions.
- D'accord, sourit-il doucement. J'aimerais autant éviter de me retrouver face à lui pour le moment. Pourriez-vous vous en charger s'il y a quoi que ce soit au sujet de mes cours ?
- Bien sûr, c'est mon rôle. C'est moi que vous verrez s'il y a lieu. Les autres élèves ne sont même généralement jamais convoqués une seule fois par le directeur dans toute leur scolarité et ne voient pas son bureau hormis exception. Il n'y a pas de raison que ce soit différent pour vous.
- Merci professeur.
- Je ferai de mon mieux pour vous aider. Tout le monde a mis bien trop de choses sur vos épaules mais ce n'est pas à vous d'affronter tout cela, loin de là. Je vous aiderai à le rappeler aux autres, assura-t-elle.
Il lui sourit, heureux de sentir son soutient solide et déterminé. La dame avait toujours été une figure de confiance rassurante pour lui mais il n'avait pas été sûr qu'elle serait de son côté face à Dumbledore. Il avait sa réponse maintenant et pour une fois, elle allait dans son sens.
- Je suis venu vous voir parce que j'ai un problème, dit-il ensuite.
- Je vous écoute.
- Je ne parviens pas à étudier comme je le voudrais.
- Comment ça ?
- Je suis constamment interrompu par Ron, Hermione et Ginny. Ils ne me laissent pas travailler peu importe le nombre de fois où je leur demande. Même quand je suis à la bibliothèque, je les ai toujours sur le dos et je n'arrive pas à me concentrer. Je ne sais pas comment ils font mais même quand je m'isole ils me retrouvent en quelques minutes et je ne suis jamais tranquille. Je n'ai quasiment rien pu faire de la semaine à cause de ça. La salle commune de Gryffondor est bien trop agitée et bruyante pour travailler, comme mon dortoir et je n'ai pas réussi à trouver un endroit où me concentrer, il y a toujours quelque chose. J'aurais aimé savoir si vous pouviez m'aider ?
- Venez, pria-t-elle l'air un peu agacée par ce qu'elle entendait.
Il la suivit et elle le mena à une porte à la gauche de son bureau dans la classe. Elle l'ouvrit et le fit entrer. Il s'agissait d'une belle petite pièce avec de grandes fenêtres. C'était un bureau visiblement, un bureau équipé mais qui ne semblait pas être utilisé.
- Normalement, il s'agit de mon bureau personnel, expliqua-t-elle, mais comme vous le savez, je préfère utiliser ma salle de classe pour être à disposition des élèves plus facilement et dans un environnement un peu moins dur qu'un bureau de cette sorte. Je n'en n'ai pas l'utilité. Vous pouvez vous en servir. Cette porte, dit-elle en pointant une autre entrée de la pièce, donne sur les couloirs. Ainsi, vous pourrez venir quand bon vous semble. Il y a un mot de passe alors personne ne pourra venir vous déranger. Je serai seule à savoir que vous êtes là lorsque vous vous y trouverez. Vous y serez tranquille.
- Merci professeur, fit-il très heureux à cette perspective.
Il pourrait travailler en paix ici et si quelqu'un venait l'embêter, il y avait de bonnes chances pour que sa directrice ne soit pas loin et puisse l'aider. Elle lui sourit à son tour et lui donna le mot de passe.
- Vous vous êtes occupé des essais de quidditch ? demanda-t-elle en regardant avec fierté le badge de capitaine qu'il portait.
- Oui. Le terrain est réservé pour les essais samedi prochain et les premiers entraînements. J'ai mis l'annonce dans la salle commune et il y a déjà pas mal d'inscrits.
- Très bien, approuva-t-elle. J'ai hâte d'être au premier match. Je vous laisse travailler, dit-elle alors qu'il avait déjà posé son sac sur le grand bureau et commencé à sortir ses livres.
Il approuva, la remerciant une dernière fois alors qu'elle sortait en refermant derrière elle. Soulagé, il put enfin s'installer et se mettre à vraiment avancer que ce soit sur ses devoirs de la semaine ou sur ses cours personnels. Savoir qu'il avait cette pièce pour travailler le détendit beaucoup, lui retirant un problème et ce fut sereinement qu'il étudia. Ce ne fut qu'à l'heure du dîner qu'il s'en alla, ayant profité de l'intimité du bureau pour prendre ses potions. Et il fut immédiatement assaillis par le trio d'inquisition sous le regard de sa directrice à la table des professeurs. Il se contenta donc de manger, préférant discuter avec Neville, Seamus et Dean ravis et amusés de l'aider à se dépêtrer des trois autres, les vexant au passage. Toute la semaine, il était parvenu à rester calme, maîtrisé, assuré et imperturbable. S'il avait cru qu'il finirait pas craquer, il avait au contraire l'impression qu'il s'installait et se renforçait dans cette attitude, la chose l'aidant beaucoup à garder le contrôle de la situation. Et beaucoup, surtout à Gryffondor, avaient remarqué à quel point Ron, Hermione et Ginny pouvaient être sur son dos.
Le repas terminé, comme tous, il rejoignit sa salle commune, heureux que les devoirs de préfets de Ron et Hermione les emmènent ailleurs. Restait Ginny qui fut laissée à la porte de la chambre où il put faire ses lectures en paix, fermant ses rideaux en faisant mine de dormir lorsque Ron arriva. Vraiment, ceux qu'il avait pensé être ses plus proches amis l'énervaient au plus au point cette année. Et s'il savait qu'ils avaient toujours été ainsi, il se demandait comment il le tolérait avant. Samedi, il commença par son entraînement habituel avec Arthur tôt au matin. Puis il alla se laver. Et ce jour là, il put passer autre chose que son uniforme. Il opta donc pour une tenue semblable à celle qu'il avait mise dans le train. Pantalon de costume, souliers cirés, ceinture à la boucle dorée, chemise rouge sombre, gilet de costume, robe sorcière noire et foulard de soie vinrent donc lui donner la belle allure du jeune lord qu'il était. Prêt, coiffé, il alla au petit déjeuné, vite remarqué par beaucoup dans cette tenue élégante et chique qu'on ne lui avait jamais vu. Il avait énormément d'allure avec sa démarche assurée et cela fit sourire de nombreuse jeunes filles. Il fit comme si de rien n'était et alla manger, prévoyant une collation comme toujours, discutant avec Neville déjà là contrairement à la majorité de leur maison en ce samedi. Il avait beaucoup parlé avec Neville cette semaine et il pensait bien continuer, sa présence simple et sans exigence.
Le petit déjeuner prit, il rejoignit le bureau offert par sa directrice pour se mettre au travail, heureux de pouvoir le faire correctement. Il y passa la matinée, grignotant au milieu de celle-ci. Ses premiers devoirs furent vite bouclés, tout coulant facilement même sur des sujets qu'il connaissait à peine. Il fut vite sur ses autres leçons, s'appliquant à la tâche. Plusieurs fois, il entendit toquer voir tambouriner à la porte donnant sur les couloirs. Il n'alla pas ouvrir, ignorant d'autant plus lorsque ce furent bel et bien les voix des trois pots de colles qui s'élevèrent en l'appelant, disant qu'ils savaient qu'il était là. Un sort de silence lui ramena sa tranquillité, jusqu'à ce qu'il aille déjeuner et qu'ils lui sautent dessus, encore. Il se sentait envahis par eux, espionné, oppressé, attaqué et cela n'arrangeait guère son agacement croissant à leur égard. Il avait l'impression de s'être éloigné d'eux d'un monde en un été, très loin désormais de leurs jugements fermés, de leurs discussions et réflexions adolescentes, de leurs critiques, de leur légèreté… Il fut donc vite de retour dans son bureau calme, fermant la porte à leur nez et sa directrice avait dû suivre pour l'aider puisqu'il entendit rapidement sa voix dans le couloir. Elle les réprimanda alors qu'ils tambourinaient déjà à sa porte, les sommant de le laisser un peu tranquille, les éloignant.
Ce fut par la porte donnant sur la salle de classe qu'elle entra un peu plus tard alors qu'il s'était installé, toquant poliment, entrouvrant et attendant son autorisation pour entrer vraiment :
- J'ai en effet pu constater que l'on ne vous laissait que peu d'air, remarqua-t-elle.
- Oui malheureusement.
- Y-a-t-il un problème avec vos amis ?
- Je le crois. Ils n'ont pas l'air de comprendre, de saisir à quel point tout ce qu'il s'est passé peut changer quelqu'un, dit-il. Ce que ça peut faire de perdre sa famille. Ils ne comprennent pas mes choix, ne les acceptent pas, veulent tout savoir de ce que j'ai pu faire cet été…
- Et légitimement, ça vous oppresse et vous gêne, comprit-elle.
- Oui.
- Il est vrai qu'il est difficile de saisir l'ampleur des conséquences de tout ce que vous avez vécu, dit-elle avec douceur. Je trouve pour ma part que vous faîte preuve d'une immense force, de beaucoup de courage et que vous vous en sortez à merveille. Si vos amis ne peuvent le voir et se mettent à vous nuire volontairement ou non, dans votre quotidien ordinaire comme ils le font je veux dire, prendre un peu de distance pourrait être profitable.
- C'est ce que je crois. J'espérais qu'ils se calmeraient après quelques jours mais je crains que ce ne sera pas le cas, d'autant plus qu'ils sont très accrochés à l'Ordre. Nos relations semblent destinées à se dégrader. Mais je sais ce que je veux et où je vais maintenant et je ne laisserai personne m'enlever ça. Il y a bien assez de problèmes en ce moment, je ne veux pas en avoir davantage alors qu'il n'y pas de raison.
- Je le pense aussi. Comment vous sentez-vous vis à vis de cela ? De ce possible éloignement ?
- Un peu déçu mais ça va. Et je ne suis pas seul, dit-il en la faisant sourire. J'ai d'autres amis.
- Bien. Je crains que le directeur ne réclame une fois encore votre présence, dit-elle alors. Je ne pense pas qu'il abandonnera facilement. Je peux vous accompagner, que nous mettions les choses au clair une bonne fois pour toute. Je vous appuierai. S'il insiste encore, je m'en occuperai pour vous.
- Puisque cela semble nécessaire, dit-il en refermant son livre. Immédiatement j'imagine ?
- Oui, mais ne vous pressez pas pour cela, dit-elle alors qu'il commençait à ranger ses affaires de quelques sorts. Vous êtes très élégant ainsi.
- Merci.
- Certains verront cela d'un mauvais œil, remarqua-t-elle.
- Je le sais mais l'avis des autres m'importe peu. J'ai pu constater oh combien il pouvait être inconstant, dénué de raison et sans réelle utilité sur bien des sujets et dans bien des cas comme celui-ci, dit-il en l'amusant.
- Vous avez raison.
Elle le laissa terminer de ranger tranquillement. Il posa la courroie de son sac sur son épaule puis ce fut ensemble qu'ils sortirent dans le couloir, se mettant en route vers le bureau du directeur sans se presser.
- J'ai parlé au professeur Babbling au sujet de votre désir de vous mettre aux runes. Elle va vous dresser une liste de livres à lire pour débuter et vous donner des exercices. Elle vous donnera tout cela lorsque ce sera prêt et se fera un plaisir de les corriger et de vous conseiller en conséquence.
- C'est formidable, se réjouit-il. Merci professeur.
- Ce n'est rien, répondit-elle l'air heureuse de sa réaction. N'oubliez pas que tout les professeurs ici seraient disposés à vous aider si vous en avez besoin. Sauf peut-être le professeur Snape, dit-elle légèrement en l'amusant. Heureusement, il semble que vous n'ayez pas besoin d'assistance dans sa matière. J'ai cru comprendre que les cours de défense s'étaient relativement mieux passés. Je vous félicite pour votre retenue.
- Je ne veux plus perdre de temps et d'énergie avec quel que chose d'aussi petit et futile. Cela ne sert à rien.
- Espérons que le professeur Snape se lassera, dit-elle avec un clin d'œil pour lui.
- Si seulement, soupira-t-il dramatiquement en la faisant rire un peu. En tout cas, je ne lui laisserai plus d'occasion.
- C'est sage, dit-elle plus sérieusement avec approbation.
Ils furent finalement au bureau du directeur, montant ensemble, Harry se sentant plus fort encore avec la dame en soutient. Seulement, lorsqu'ils entrèrent, il fut évident que ce n'était pas un simple rendez-vous de discussion. Dumbledore n'était pas seul. Plusieurs membres de l'Ordre étaient là. Il y avait Snape, Maugrey, Arthur, Molly, Kingsley, Nymphadora et Remus. Il ne laissa guère le temps à qui que ce soit de parler alors que McGonagall refermait derrière eux, pas plus qu'il ne laissa le temps à Remus qui s'était levé de son siège de venir vers lui :
- Je croyais pourtant avoir été clair à ce sujet lundi directeur, posa-t-il avec calme et assurance. Je ne veux plus être mêlé à l'Ordre.
- Harry. Où étais-tu passé ? demanda le loup garou. Je me suis tellement inquiété. Que s'est-il passé ?
- Je t'ai dit ce que j'avais à dire dans ma lettre Remus. Je n'ai rien à ajouter sur ce sujet.
- Te rends-tu comptes des problèmes que tu as causé à tout le monde Harry ? fit Molly comme s'il était un petit garçon turbulent.
- Des problèmes que vous vous êtes inventés tout seul, dit-il simplement. Je l'ai déjà dit et je le répète : je n'ai aucun compte à rendre à aucun d'entre vous sur ce que je fais durant l'été ou juste de mon temps libre. J'ai répondu à vos inquiétudes dans mes lettres. Guerre ou pas, je fais ce que je décide de faire que cela vous plaise ou non.
- Tu t'es mis en danger ! fit Remus sur les nerfs.
- Vous n'en n'avez aucune idée puisque vous ignorez ce que j'ai fais cet été. Je suis parfaitement capable d'assurer ma sécurité seul. La preuve, j'ai passé un été très calme sans aucun problème et même en me cherchant vous n'avez pu me trouver.
- Où étais-tu ? redemanda le loup-garou.
- Cela ne vous regarde pas.
- Harry…, reprit-il vite coupé par le jeune lord.
- Cela suffit. Je ne donnerai pas d'explication supplémentaire sur mon été, ni où, ni quoi… J'avais besoin de temps pour moi et pour faire mon deuil de Sirius, pour faire le point, je l'ai pris et vous n'avez rien à dire là dessus. Maintenant, comme je l'ai dit au directeur et je le redis devant vous : je ne veux plus être mêlé à l'Ordre. Désormais, je vais me concentrer sur mes études, mon avenir et ma sécurité. Je veux que vous me laissiez en paix.
- Qu'est-ce qu'il te prend Harry ? demanda Tonks aussi choquée que les autres.
- Ce qui me prend ? demanda-t-il en relevant un sourcil. Vous m'avez laissé à l'écart de tout, vous avez refusé de m'apprendre, de m'entraîner, de m'informer… Vous m'avez considéré comme un danger à cause du lien avec Voldemort sans rien m'expliquer pour que je puisse réagir ou comprendre. Résultat, je suis tombé dans un piège grossier et j'ai perdu la seule famille qu'il me restait ! dit-il durement. Si j'avais eu une participation minimum avec l'Ordre, j'aurais pu comprendre que c'était un piège, que Sirius allait bien. Mais non. J'ai ma responsabilité mais vous avez la vôtre aussi. J'ai beaucoup réfléchi. Vous vouliez me tenir à l'écart, je me tiendrai bien à l'écart et plus loin encore désormais. Qu'a fait l'Ordre au juste à part brasser de l'air et perdre des membres dans des tragédies ? Vous n'êtes pas efficaces et je vous trouve même dangereux. Deux guerres. Deux guerres et aucune victoire à votre actif. Je sais très bien pourquoi vous me voulez. La Prophétie. Vous voulez que je me batte contre Voldemort pour vous.
- C'est faux enfin, fit Kingsley.
- Alors pourquoi vouloir à tout prix me retenir ?
- C'est ce que tu voulais non ? rappela Molly.
- Mais je ne le veux plus désormais. Alors pourquoi me retenir et vouloir contrôler ce que je fais ainsi ?
- Nous voulons te protéger, tenta Remus.
- Il se trouve que je m'en sors beaucoup mieux pour ça depuis que j'ai repris les choses en mains. Et si tu voulais me protéger Remus, tu ne te serais pas terré douze ans avant de me faire savoir que tu existais, asséna-t-il en choquant visiblement l'homme.
Mais il n'en n'avait que faire. Remus l'avait abandonné enfant et il l'avait bien réalisé maintenant.
- La vérité c'est que vous pensez tous que c'est à moi de vaincre Voldemort. Et vous essayez tous de m'y pousser subtilement de sorte que j'ai l'impression de prendre moi même la décision d'aller tuer un homme aussi monstrueux soit-il. Parce que la Prophétie le dit et parce qu'aucun d'entre vous n'a le cran de l'affronter en face. Si c'était le cas, ma vie ne serait pas ce qu'elle est. C'est ma mère qui a mis fin à la Première Guerre par son sacrifice et depuis que Voldemort a repointé le bout de son nez, j'ai été le seul à l'affronter. Vous voulez me protéger de lui mais aucun n'a le courage de le combattre en face, vous comptez sur moi pour ça. Même vous directeur vous n'avez pu l'inquiéter au Ministère en juin et c'est finalement encore moi qui a dû m'en charger. En vous écoutant au passage, cela n'a fait que causer plus de dégâts et de problèmes pour moi. Alors je me passerai de votre protection et de votre aide. Ça s'appelle supprimer les intermédiaires inutiles. Je n'irai pas combattre, je ne me mêlerai pas à l'Ordre et je vais faire ce que toute personne de mon âge fait : étudier tranquillement. Débrouillez vous sans moi. Je vais faire ce qu'il faut pour que le sacrifice de mes parents et Sirius n'ait pas été vain. Et ce qu'ils voulaient eux, ce n'était pas que je fasse la guerre et que je me mette en danger, mais que je sois en sécurité et que j'ai une vie longue et heureuse. Je vais m'atteler à ça maintenant.
- Voldemort viendra pour toi quoi que tu fasses Harry, fit Dumbledore.
- Je le sais, répondit-il. Je ne le sais que trop bien. Et le fait que vous en soyez tous certains prouve que vous ne pensez pas pouvoir le vaincre sans moi. Raison de plus de me passer de vos services. S'il vient, j'aviserai en conséquence. Mais je n'irai plus au devant des problèmes et je ne tenterai pas le diable. Je ne participe plus et je vais m'atteler à me préserver moi. Si cela pose un si gros problème pour tous, alors ce n'est pas à moi de me remettre en question mais à vous. Parce qu'il n'est pas normal que tout repose sur mes épaules. Vous avez tous choisi de prendre part active à cette guerre, vous étiez là lorsqu'elle a commencé. Moi je n'ai rien demandé et on ne m'a pas demandé mon avis en m'embarquant là dedans. Pourtant, j'y ai perdu toute ma famille. Je décide maintenant. Et je décide de rester en sécurité et de laisser ceux qui sont vraiment responsables se charger de cette guerre.
- Tu n'as pas les idées claires Harry, fit Dumbledore. C'est de la folie.
- J'ai les idées plus claires que jamais au contraire, répondit-il avec l'assurance et la fermeté qui ne l'avaient pas quitté depuis le début. Et depuis quand se protéger est de la folie ? C'est plutôt l'inverse en général.
- Tu as tellement changé depuis juin, fit Tonks l'air très inquiète. Qu'est-ce qu'il s'est passé cet été ? Avec qui étais tu ?
- Cela ne vous regarde toujours pas, répéta-t-il. Ce qu'il s'est passé cet été ? J'ai regardé la réalité en face et pris les décisions qui s'imposaient.
- Cette guerre te concerne de près, remarqua Kingsley. Je crains que tu n'aies pas le choix. Tu dois te préparer, te battre.
- On a toujours le choix Kingsley. J'ai fais le mien et j'en assumerai les conséquences. Voldemort viendra probablement pour moi oui, mais je n'irai pas à sa rencontre et je ne me mêlerai pas de ce qu'il se passe. Je me défendrai si cela est nécessaire mais je ne suis ni soldat, ni auror, ni mercenaire, ni combattant, ni duelliste, ni rien de cet acabit alors vous vous passerez de moi pour la guerre.
- Harry, je suis responsable de toi et…, commença Dumbledore alors que le lord comprenait vite qu'il commençait à penser à utiliser son autorité de tuteur sur lui.
- Vous n'êtes pas responsable de moi et vous n'avez aucune autorité sur moi, coupa-t-il. Vous n'êtes que le directeur de l'école que je fréquente et rien de plus que je n'aurai décidé. Je sui mon seul maître.
- Si je suis responsable de toi, répéta-t-il avec fermeté.
- De quelle manière je vous prie ? demanda-t-il.
- En mémoire de tes parents et….
- De mes parents ? coupa-t-il avec ironie.
Décidé à mettre fin à cette mascarade, il s'avança avec détermination vers le bureau derrière lequel le vieil homme était assis, relevant et agitant un peu sa main portant ses chevalières Black et Potter pour faire reculer la manche de sa robe. Ce fut ensuite avec force qu'il plaqua sa paume sur le bureau, se penchant un peu vers Dumbledore l'air menaçant à la stupéfaction générale. Il insuffla un peu de magie à ses deux chevalières qui brillèrent et attirèrent tout les regards. Lorsque Dumbledore les vit, Harry eut le plaisir de le voir décontenancé et stupéfait un moment, déstabilisé. Il le cacha bien vite, un petit silence lourd s'étirant. Le directeur releva finalement le regard vers le sien et il resta un peu penché vers lui, ne retirant pas sa main :
- Croyez vous que je n'apprendrai jamais la vérité ? demanda-t-il froidement. Croyez vous que vous pouviez me garder dans l'ignorance toute ma vie ? Comment pourrais-je encore faire confiance à un homme qui m'a menti, négligé et manipulé toute ma vie ?! Je sais quelle responsabilité vous pensez avoir, quelle autorité vous pensez avoir sur moi, tuteur magique, dit-il avec dédain. Permettez moi de vous informez que vous ne l'êtes plus depuis un moment.
Il vit l'homme pincé et il se redressa lentement, retirant sa main et reculant un peu.
- Comment as-tu eu ça Harry ? demanda Dumbledore bien plus grave.
- En réclamant l'héritage qui me revient de droit et dont vous m'aviez caché l'existence, répondit-il.
- Que voulez-vous dire ? demanda McGonagall alertée en le rejoignant.
- Ce que je veux dire c'est que ce cher directeur m'avait soigneusement caché l'héritage de ma famille. J'ai toujours cru que les Potter n'étaient qu'une famille normale du monde magique et que l'héritage de mes parents se résumait à un petit coffre à Gringotts. Cet été, j'ai découvert qu'il n'en n'était rien, que j'avais bien plus et que j'avais même un titre de Lord. J'ignorais tout il y a encore deux mois, dit-il en choquant plusieurs présents. J'ai fouillé un peu pour découvrir que c'était vous, Albus Dumbledore qui étiez mon tuteur magique. Je ne savais même pas que j'en avais un et vous vous êtes bien gardé de m'informer. Comme de m'éduquer pour me préparer à prendre en main mon héritage et mon titre d'ailleurs. Par contre, vous ne vous êtes pas gêné pour vous approprié le siège Potter au Magenmagot toutes ces années. Et le siège Black lorsque Sirius est mort et qu'il me l'a légué avec tout ce qu'il possédait. Vous m'avez refusé son enterrement mais en plus, vous m'avez refusé la lecture de son testament sans même me dire qu'il y en avait un et vous avez signé à ma place son acceptation sans avoir jamais eu l'intention de me dire quoi que ce soit. Vous avez dit à Gringotts que je refusais de venir à la lecture quand j'ignorais totalement que j'aurais dû y être convié. Vous étiez censé m'apporter une éducation magique appropriée pour me préparer à cet héritage mais vous n'en n'avez rien fait. J'étais bien plus manipulable en arrivant à Poudlard en ayant appris à peine une semaine plus tôt que j'étais un sorcier et que la magie existait.
Il fit une pause dans le silence de plomb qui régnait avant de continuer :
- Il a fallu que je découvre tout cela par moi même sur un pur hasard. Et vous voudriez encore que je vous fasse confiance ? Si vous aviez fait votre devoir et que j'avais été éduqué, tout aurait pu être différent depuis que Voldemort a commencé à se montrer, avec le Ministère, le public… J'aurais été armé pour comprendre et gérer ça beaucoup mieux. Mais vous ne vouliez pas que je puisse gérer, vous vouliez que je fasse ce que vous vouliez comme vous le vouliez et ne surtout pas perdre les sièges que vous aviez au Magenmagot grâce à la tutelle. La vérité c'est que si j'avais décidé de ne pas vous laisser gérer mon siège au Magenmagot, vous n'auriez pas été son président et vous n'y auriez peut-être même pas votre place. Vous ne vouliez pas perdre ça.
- C'était pour te protéger et ne pas t'accabler de responsabilités avant l'heure, tenta l'homme.
- Vous avez fait tout le contraire. La loi dit que vous aviez le devoir de m'informer et de vous assurer que je recevais, dés le plus jeune âge, l'éducation appropriée pour me préparer à mon rôle futur de lord et à mes devoirs, à gérer mon patrimoine. Comme le sont tout les héritiers nobles de familles dignes de ce nom. Ce n'était pas à vous de décider si je devais la recevoir ou non. Le choix de suivre cette voie ou non me revient exclusivement et vous auriez dû faire votre devoir de tuteur magique. Vous pensiez pouvoir utiliser votre autorité de tuteur magique sur moi pour m'obliger à plier ? Navré mais vous n'êtes plus mon tuteur. Je suis désormais lord avec deux titres et considéré comme majeur. Vous n'avez plus rien à dire. Vous m'avez menti toute ma vie et vous cherchez à m'utiliser pour une guerre dont vous êtes un des principaux responsables. Vous saviez n'est-ce pas ? Depuis que Tom Riddle a été votre élève, vous saviez qu'il allait mal tourner et vous n'avez rien fait. En deuxième année, j'ai vu certains souvenirs du journal et vous m'avez posé, au mot près, les même questions que vous aviez posé à Tom Riddle lors de la première ouverture de la Chambre. Ce qui me fait dire que déjà alors, vous vous doutez du lien et de ce qu'il pouvait me faire avec. Vous auriez pu réagir beaucoup, beaucoup plus tôt. Maintenant, vous avez perdu le contrôle des évènements et vous voudriez que ce soit moi qui répare les dégâts ? Non. Débrouillez vous. Je ne veux plus rien avoir à faire avec vous tous. Tout ce que vous avez su faire vous tous c'est me mentir, me cacher des choses, me créer des problèmes, me manipuler, me pousser à faire ce que personne ne devrait faire, me torturer même pour certains, dit-il avec un coup d'œil pour Snape, et me mettre en danger par votre incompétence, votre naïveté et votre arrogance. C'est fini maintenant, posa-t-il. Laissez moi en dehors de vos affaires et cessez de vouloir entrer dans ma tête directeur, claqua-t-il.
Tous regardèrent l'homme avec surprise à cela, Harry sentant depuis son arrivée ses boucles d'oreilles chauffer un peu et s'activer.
- Je vous l'ai dit : j'ai remédié moi même à mon problème d'occlumencie. Vous n'entrerez pas. Plus personne n'entrera jamais et si vous m'aviez appris correctement, Voldemort ne serait jamais entré et Sirius serait toujours en vie. J'ai eu tout l'été pour réaliser à quel point rien n'allait avec vous et l'Ordre. Alors laissez moi et débrouillez vous comme les incroyables chevaliers de la lumière que vous vous vantez d'être. Je ne veux plus avoir à faire à vous et c'est la dernière fois que je le dis.
Là dessus, il fit demi tour, sa robe volant autour de lui. Il vit McGonagall lui emboîter le pas sur le champs et s'il entendit Remus l'appeler, il l'ignora. La porte claqua et ce fut en silence qu'il redescendit avec sa directrice, rejoignant de nouveau le bureau qu'elle lui prêtait, s'enfermant avec elle. Elle vint alors poser une main délicate sur son épaule :
- Est-ce que vous allez bien Harry ? demanda-t-elle avec inquiétude.
- Oui professeur, répondit-il avec un petit sourire. Juste un peu en colère.
- Je comprend aisément. J'ignorais que le directeur était votre tuteur magique.
- Moi aussi. Et il s'est bien gardé de me le dire. Je l'ai découvert en même temps que tout le reste cet été.
- J'étais persuadé que vous saviez depuis toujours, que vous aviez été instruit et que c'était par choix que vous restiez éloigné de votre titre et de ce qui allait avec.
- Je pense que c'est ce que tout le monde crois. Mais en réalité, je n'en savais rien du tout. Je ne savais même pas que les lords existaient ou que ma famille avait un tel passé. J'ignorais absolument tout, de mon titre, de mon héritage, de mon patrimoine, de mes responsabilités et possibilités issues de cela. C'est sur un hasard que j'ai tout découvert en lisant pour me détendre et ce fut un choc de plus.
- Bien sûr, approuva-t-elle. Avez-vous besoin d'aide en la matière ? Vous aurez besoin de rattraper votre manque d'enseignement antérieur rapidement si vous avez pris vos titres.
- Je sais. J'ai déjà remédié à la question. Je me suis trouvé des professeurs très compétents cet été et ils ont tous accepté de prêter serment pour me protéger, expliqua-t-il. Ils se sont énormément investis pour m'enseigner ces deux derniers mois et je continue à travailler à distance avec eux.
- Ce sont des professeurs sûr ? demanda-t-elle.
- Oui. Ils ont de très bonnes références et leur serment m'assure aussi un enseignement complet, impartial, sans cachotterie, manipulation ou autre. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir. Et pour avoir passé beaucoup de temps avec eux cet été, je sais que je peux avoir confiance. Ils m'ont déjà énormément appris et beaucoup aidé et soutenu.
- C'est une très bonne chose, remarqua-t-elle l'air soulagée. Vous avez visiblement très bien géré la situation. Ce qu'a fait le directeur est scandaleux et impardonnable. Je suis entièrement de votre côté dans tout ceci. Soyez assuré que vous avez tout mon soutient Harry. Je vous aiderai à gérer le directeur s'il vous cause d'autres problèmes.
- Merci professeur, dit-il avec un léger sourire reconnaissant.
- Je suis d'accord avec tout ce que vous avez dit, même en ce qui concerne l'Ordre. C'est la réalité. Nous n'avons rien fait qui mériterait d'être noté en deux guerres. Mais ce que j'approuve le plus c'est que oui, vos parents et Sirius n'auraient pas voulu que vous vous retrouviez en première ligne. S'ils avaient été là, jamais ils ne vous auraient laissé vous battre, pas sans eux devant vous en tout cas, dit-elle avec douceur. Et jamais ils n'auraient mis cette guerre sur vos épaules. Sirius voulait que vous puissiez vous défendre et avoir les informations pour vous protéger mais il ne voulait pas qu'on vous envoie au combat.
- C'est ce que je crois aussi.
- Vous avez été très claire, laissez moi faire en sorte que le directeur vous laisse tranquille maintenant, dit-elle avec détermination. Vous, concentrez vous simplement sur vos études et vous même.
- C'est mon intention, assura-t-il.
- S'il y a le moindre problème ou si je peux faire quoi que ce soit, n'hésitez pas. Seulement, je dois relever une chose importante : le risque que vous soyez attaqué reste élevé et comme vous l'avez dit, l'Ordre n'a jamais voulu vous former alors…
- J'ai remédié à ça aussi, rassura-t-il. Deux de mes professeurs sont des professeurs de duel et de combat. Ils m'ont enseigné tout l'été pour m'apprendre à me protéger et à me défendre au besoin.
- C'est très bien, soupira-t-elle l'air rassuré. Vous continuez ?
- Je m'entraîne tout les jours et j'ai une série de sorts utiles à apprendre encore, dit-il.
- Ce n'est qu'une idée comme ça mais le professeur Flitwick a été un excellent duelliste et un très bon combattant en son temps. Je suis certaine qu'il serait ravi de vous aider à vous entraîner si vous le désirez. Il est encore très vaillant pour les duels si vous avez besoin d'un partenaire expérimenté pour les sorts. Et bien évidemment, le directeur et l'Ordre n'auront pas besoin d'être informé si vous ne le voulez pas.
- Cela pourrait être bien de temps en temps pour m'entraîner en effet, approuva-t-il.
Avoir une personne expérimentée pour l'aider à s'entraîner à recevoir et arrêter des sorts pouvait être une très bonne chose. Bastide s'en chargeait chez lui mais il ne pouvait être là et les mannequins d'entraînement ne pouvaient pas faire cela, comme Arthur usant rarement de sort en combat. Et il savait que Flitwick avait été un très grand duelliste. Il avait le niveau pour lui donner un entraînement efficace. Il connaissait peut-être même des sorts qui pourraient lui être utiles.
- Souhaitez vous que je lui en parle ?
- Vous pourriez ?
- Bien sûr Harry, sourit-elle. Et je lui expliquerai pour Dumbledore et l'Ordre pour que vous soyez tranquille.
- Merci professeur, j'aimerai beaucoup.
- Je m'en charge discrètement dans ce cas.
Il y eut un petit moment de silence, Harry captant le regard un peu triste et coupable de sa directrice.
- Professeur ? fit-il.
- Je suis vraiment désolé Harry, dit-elle l'air émue.
- Pourquoi ça ?
- Je réalise, après tout ce que vous avez dit tout à l'heure, que j'aurais dû faire bien plus attention à vous ces dernières années. Que j'aurais dû mieux veiller sur vous, mieux vous protéger. J'aurais dû insister davantage pour avoir le droit de venir vous voir quand vous étiez petit.
- Vous souhaitiez venir me voir ? s'étonna-t-il.
- Oui. Quand j'ai su que vous alliez être conduis chez les Dursley, je suis allé les observer avant votre arrivée. Votre mère n'avait jamais trop parlé de sa sœur et pour une personne comme elle qui adorait sa famille, c'était un peu étrange. Je voulais m'assurer que vous seriez bien là bas. Je n'ai surveillé qu'une journée mais ça m'a suffit pour me dire que ce n'était peut-être pas le bon endroit pour vous. J'étais inquiète. Quand Dumbledore vous a amené, je lui ai fais part de mes doutes et de mon avis. J'aurais été plus que prête à vous prendre avec moi, sourit-elle en le touchant. Le directeur m'a dit que la tutelle était déjà arrangée et officielle, que c'était ce qu'il y avait de mieux parce qu'il s'agissait de votre tante et qu'il y avait la protection du sang, que vous étiez plus à l'abri parmi les moldus, que les mangemorts restant ne vous chercherez pas là. L'argument se tenait et la décision n'était pas dans mes mains.
Elle marqua une pause, s'appuyant contre le bureau l'air un peu accablée.
- Par la suite, j'ai voulu vous rendre visite. Je voulais être sûr que vous alliez bien, que vous aviez tout ce qu'il vous fallait. Je pensais aider à votre enseignement aussi, sourit-elle. Mais il y avait des barrières autour de votre quartier alors je n'ai pas pu approcher. J'ignorais qui était votre tuteur magique, l'information était secrète bien sûr. J'ai demandé au directeur s'il savait. Il m'a dit que oui. Je lui ai demandé de me le dire pour que je puisse obtenir l'autorisation de venir vous voir. Il m'a dit que c'était impossible, que vos tuteurs, magiques et moldus avaient décidé de ne pas laisser d'autres venir vous voir, pour ne pas attirer l'attention de possibles mangemorts par nos allées et venues. Il est vrai que des personnes comme moi, reconnues proches de vos parents, auraient pu être suivies pour vous trouver, par des mangemorts ou d'autres. Beaucoup de monde voulait savoir où vous étiez. On m'a dit aussi que l'on avait préféré vous tenir à l'écart du monde magique public pour vous préserver de la pression que pouvait engendrer tout les aspects de votre statu. Au final, je n'ai jamais pu vous voir. Quand vous êtes arrivé à Poudlard, j'étais très heureuse de vous avoir à Gryffondor. Ainsi je pouvais veiller sur vous mais j'étais une totale inconnue pour vous alors j'ai préféré vous laisser tranquille et rester simple directrice de maison et professeur pour vous. J'aurais dû faire beaucoup plus. Je suis désolé Harry.
- Vous n'avez rien à vous faire pardonner, dit-il touché par son émotion évidente. Vous avez toujours bien veillé sur moi à Poudlard et vous ne pouviez rien faire avant avec Dumbledore. Il voulait de toute évidence me maintenir dans l'ignorance et à l'écart de tout. Il ne vous aurait pas laissé faire quoi qu'il se soit passé j'en suis sûr. Et vous êtes là maintenant. Je ne vous reproche rien.
Elle lui sourit et il se demanda à quel point Dumbledore l'avait privé de tout. Il se demandait ce que cela aurait été de grandir avec elle. Assurément très différent et avec elle, il savait qu'il était été très bien éduqué, qu'elle aurait pris soin de lui.
