Chapitre 13 :

Rapport

Après sa confrontation avec l'Ordre, Harry discuta encore un peu avec sa directrice de maison avant de se mettre au travail dans le bureau silencieux et paisible, la dame s'en allant pour le laisser tranquille. Il s'assura ensuite de protéger la pièce contre l'espionnage, voulant être certain d'avoir son intimité et de garder ses secrets pour lui. Il avait étudié toute l'après-midi, coupé par la visite du professeur Babbling conduite par McGonagall. Elle lui amenait un petit programme de lecture et d'exercices pour lui permettre de commencer les runes, le ravissant. Elle resta un moment pour lui expliquer, l'air heureuse qu'il s'y intéresse ainsi. Elle lui assura qu'elle serait ravie de corriger ses devoirs et de répondre à ses questions s'il en avait, lui disant de venir la voir ou de demander à sa directrice de transmettre ses devoirs au besoin. Heureux, se sentant aidé, il la remercia chaudement et elle le laissa à son travail. Il ne sortit qu'à l'heure du dîner, ses potions prises tranquillement dans le bureau. Et comme trop souvent, il eut un certain trio sur le dos, le fatiguant.

Le lendemain, il avait commencé par s'entraîner avec Arthur comme tout les matins, tôt. Ils avaient discuté un peu, son ami suivant son avis sur l'Ordre et Dumbledore, leur ingérence dans sa vie. Mais il avait été aussi touché par l'attention et le soutient, la protection évidente de sa directrice de maison qu'il semblait beaucoup apprécier. Harry lui avait donné un peu plus de détails sur ce qu'il avait pu entendre et qu'il n'avait pas compris, l'éclairant, Arthur le soutenant dans sa démarche. Il n'avait visiblement pas aimé les gens de l'Ordre qu'il avait pu voir autour de lui à travers sa bague, méfiant à leur égard, comme le jeune lord d'ailleurs.

L'entraînement terminé, il était allé se laver et pour une fois, il avait passé une tenue pour aller voler. Il y avait de belles bottes en cuir de dragon, un solide pantalon écru, une belle tunique matelassée noire couvrant ses hanches, fermée de boutons dorés frappées de ses emblèmes, le col mao couvrant un peu son cou. Les blasons Black et Potter étaient brodés en doré dans son dos, comme sur les mitaines en cuir qu'il avait passé. Il avait attaché ses cheveux en catogan d'un beau ruban. Une fois encore, il avait fait impression en descendant au petit déjeuner ainsi. Il n'avait pourtant pas croisé autant de monde qu'à l'habitude, beaucoup dormant ou paraissant le dimanche. D'autant plus qu'il venait tôt. Il avait alors pu manger tranquillement avec Neville et Katie, discutant essais de quidditch avec elle. Son repas terminé, constant qu'il se sentait relativement bien malgré les effets des potions, il confirma son envie de vol et il se dirigea vers le bureau de madame Bibine pour la prévenir. En tant que capitaine et membre de l'équipe, il avait le droit d'aller voler quand bon lui semblait, devant simplement prévenir la professeur au cas où. Il se retrouva donc à toquer à sa porte, sa voix énergique l'autorisant à entrer.

- Bonjour professeur, salua-t-il.

- Bonjour monsieur Potter. Comment allez vous ? demanda-t-elle comme souvent.

- Je vais bien je vous remercie. Et vous ?

- En pleine forme, dit-elle joyeusement. Si j'en crois votre tenue, vous aimeriez aller voler j'imagine, sourit-elle.

- En effet, approuva-t-il. Il fait beau et j'ai besoin d'aller prendre l'air. Puis-je ? demanda-t-il.

- Bien sûr, vous connaissez les règles en la matière : on reste sur le domaine, on ne monte pas à plus d'un kilomètre et on ne va pas au dessus de la forêt.

- Oui professeur, aucun problème. Je pense voler une heure ou deux mais ça pourrait être un peu plus.

- Oui je vous connais, s'amusa-t-elle.

- Mais je reviendrai pour le déjeuner au plus tard.

- Très bien. Dîtes moi. Un peu de compagnie vous dirait-il ? demanda-t-elle en l'intriguant. Je suis allé faire un stage de vol intensif cet été. Je pourrais vous montrer quelques nouvelles figures.

- Avec plaisir professeur, j'en serai ravi, se réjouit-il excité à cette idée.

- Je prend mon balai, sourit-elle alors.

Ce furent donc ensemble qu'ils rejoignirent le parc, Harry faisant apparaître son précieux éclair de feu. Ce fut avec discrétion que la dame observa le fier et beau jeune homme marchant près d'elle. Comme beaucoup de professeurs ici et si elle ne le disait jamais, elle avait un grand respect et une certaine admiration pour lui. Elle savait qu'il avait déjà enduré beaucoup d'épreuves et il continuait d'affronter avec courage et force sans se laisser aller. Il travaillait bien à l'école et ne se plaignait jamais. Elle avait vu cette semaine à quel point son attitude calme et assurée, détendue, avait rassuré beaucoup d'élèves. La majorité était stressée et angoissée par la guerre mais voir ainsi le Survivant, cible première du Seigneur des Ténèbres, aussi tranquille avait aidé à apaiser sans même que le jeune homme ne semble s'en apercevoir. Si beaucoup disaient que Dumbledore était le pilier d'espoir de la population, à Poudlard, c'était Harry.

Minerva était venue la voir elle, Filius et Pomona. Ils connaissaient tous assez bien le jeune homme et elle leur avait demandé de garder un œil sur lui pour l'aider. Elle n'avait surpris personne en expliquant que l'adolescent avait une pression énorme sur lui, que sa sécurité était évidement une source d'angoisse, qu'il avait énormément à gérer, qu'il avait beaucoup de travail parce qu'il venait de prendre deux titres de lord… Plus surprenant, elle leur avait demandé de l'aider avec le directeur qu'il lui mettait la pression pour qu'il participe à la guerre alors qu'il avait refusé, jugeant que ce n'était pas son rôle. Et tous étaient d'accord, outrés envers le directeur. Harry Potter n'était qu'un adolescent de seize ans et peu importait ce qu'il avait fait autrefois, bien malgré lui d'ailleurs, peu importait qui il était et quel grand sorcier il pouvait devenir, ce n'était pas à lui de gérer cette horrible guerre ou d'affronter le Seigneur des Ténèbres. Elle avait donc accepté avec joie de veiller sur lui et si elle pouvait l'aider à se détendre et à se défouler en volant avec le prodigieux pilote de balai qu'il était, elle le ferait avec joie, cela lui faisant un moment de plaisir à elle aussi.

Ils allèrent donc voler ensemble et elle fut ravie de voir le jeune homme sourire et s'amuser, enthousiaste à l'idée d'apprendre les figures qu'elle lui montrait, appliqué et très doué dans le domaine comme toujours. Ce ne fut qu'en fin de matinée qu'ils redescendirent tranquillement, volant l'un près de l'autre.

- C'est une perte pour ce pays que vous passiez pas professionnel au quidditch, dit-elle d'un air dramatique qui l'amusa.

- J'y ai pensé mais j'ai une autre idée en tête. Mes titres vont me permettre d'entrer au gouvernement, expliqua-t-il tranquillement. Cette guerre ne sort pas de nul part, ce pays est bourré de problèmes et de corruption. Je voudrais vraiment essayer de changer les choses et d'empêcher d'autres maux d'accabler le pays. Je serai très fier si je pouvais ne serait-ce qu'améliorer un peu la situation, dit-il en regardant vaguement le ciel.

- C'est extrêmement noble et je serai ravie de savoir qu'il y a quelqu'un comme vous, droit et juste au gouvernement, dit-elle en le touchant.

- Et malheureusement, les obligations d'un lord ne cadreront jamais avec l'organisation que demande l'entraînement d'une équipe de quidditch. Je ne serai pas fiable pour l'équipe et le sport passera toujours après mon devoir alors…

- Là encore, je ne peux qu'approuver et souligner votre lucidité. Mais si vous désirez continuer les sports aériens, même en compétition, il y a d'autres domaines où vous feriez merveille et où vous pourriez concourir en individuel. Cela vous retirerai les contraintes de l'équipe.

- Vraiment ? J'avoue que j'aimerais ça. Voler me fait du bien et j'adore ça. Cela me permet de me défouler et de me vider la tête.

- C'est pour cela que je vous en parle. Avec tout ce que vous faîtes et tout ce que vous aurez à faire dans le futur, avoir un bon défouloir ne peut que vous être profitable. Et vous êtes un peu comme moi, énergique et ne tenant pas trop en place alors un sport vous ferait du bien. Le quidditch est le seul sport aérien de grande ampleur, mondial, mais il y en a d'autres. En individuel, il y a la course de balai simple évidement, diverses courses d'obstacles, des courses acrobatiques… vous feriez merveilles. Et il y a aussi autre chose. Cela a tout juste commencé, en Australie. Des duels sur balai.

- Des duels en vol ? releva-t-il très intéressé.

- Oui. Cela n'existait pas encore en compétition et c'est très rare en privé aussi. Ils ont tout juste commencé cet été à monter le projet. Le premier tournois aura lieu au printemps prochain. Il n'y a pas de vrai professionnels encore, ils vont tester avec ceux que ça intéresse. Ils ont monté un très beau projet et si cela fonctionne, ça promet d'être impressionnant et très sportif.

- Cela a l'air génial, sourit-il.

- Souhaitez vous que je me renseigne ? Pour que vous puissiez lire le projet, les règles ? Vous très bon en vol et en défense, cela vous irait bien.

- J'aimerais beaucoup. Je pensais justement me mettre aux compétitions de duel. Si je peux ajouter le vol, ce serait parfait.

- Je vais me renseigner au plus vite alors, sourit-elle. Et si vous voulez, nous pourrons réfléchir à l'entraînement ensemble.

- Vous feriez cela ?

- Avec grand plaisir, sourit-elle.

- Merci professeur, sourit-il largement.

Elle sourit aussi, heureuse de lui faire plaisir. Quand on y réfléchissait, ce n'était pas souvent que l'on voyait Harry Potter sourire et s'amuser vraiment. Il était toujours préoccupé par quelque chose. Si elle pouvait l'aider, dans un domaine qu'elle aimait en plus, elle le ferait avec joie. Ils rejoignirent finalement le sol et elle vit le jeune homme se rafraîchir et se changer de quelques sorts, retrouvant vite cette allure de jeune homme sophistiqué qu'il avait adopté cette année. Après une matinée de vol, ce fut bien plus posé et apaisé que Harry travailla dans son bureau cette après-midi là, enthousiaste à l'idée de faire ces duels volants si c'était possible. Le lendemain, à l'entraînement du matin, il eut touts les compliments d'Arthur pour sa manière de voler, disant qu'il avait aussi eu sa dose de sensations fortes depuis sa bague, l'amusant. Il approuva son idée de faire ce sport proposé par la dame, devinant que cela lui serait profitable d'avoir ce genre de défouloir loin des tâches administratives et politiques, économiques qu'il aurait à faire à longueur de temps en tant que lord. Cela le garderait en forme et cela participerait à le garder alerte pour se protéger. Il lui raconta comment lui même aimait participer à des tournois de joutes médiévales de son vivant, très bon cavalier et escrimeur.

La seconde semaine de cours fut à la fois meilleure et moins bonne que la première. Meilleure parce qu'il avait son bureau où venir travailler tranquillement dés qu'il avait des heures creuses ou après les cours. Il avait pu commencer les runes, ses devoirs et ses leçons lui semblaient être d'une extrême facilité. Il avançait dans son enseignement parallèle. Il gérait de mieux en mieux les effets des potions. Ses relations avec les autres élèves, quelques Serpentard exclus, s'étaient beaucoup apaisées. Son quotidien se calait comme il le voulait. Ses professeurs, Snape exclu là encore, étaient extrêmement bienveillant avec lui, le cours de potion était génial et il s'entendait à merveille avec Slughorn. Moins bonne parce que Ron, Hermione et Ginny étaient plus exécrables que jamais, ayant visiblement eu vent, par Dumbledore ou le couple Weasley certainement, de sa confrontation avec l'Ordre et de ce qu'il avait dit. Que ce soit parce qu'il se retirait de l'Ordre, qu'il avait dit ne plus vouloir participer ou parce qu'il était lord, tout était sujet à critique, réprimande et crise de colère. Heureusement, ils ne le faisaient pas en public pour ne pas parler de l'Ordre, le coinçant seul dans les couloirs ou son dortoir. Il devait donc faire preuve d'une ruse toute Serpentarde pour être tranquille. Cela et le fait que Dumbledore le scrutait en permanence lorsqu'ils étaient dans la même pièce, son attention lourde et dérangeante. Le professeur McGonagall lui avait fait savoir qu'elle avait déjà refusé pour lui d'autres convocations, heureux qu'elle le fasse.

Samedi fut vite là et avec lui l'excitation pour tout les Gryffondor de voir les sélections de quidditch pour leur équipe. Beaucoup de monde s'était présenté et Harry avait ouvert les chances à tous de la première à la dernière année, cela possible depuis qu'il avait pu lui même entrer dans l'équipe en faisant ses preuves en première année. Vêtus de l'uniforme de son équipe, arborant son écusson de capitaine, son éclair de feu à la main, il avait vite pris la direction des sélections, Katie à ses côtés. Elle avait de nouveau postulé cette année et sa réputation de poursuiveuse de Gryffondor n'était plus à faire alors il était évident qu'elle avait son poste. Mais pour les autres, tout était ouvert et il fut clair sur le fait qu'il prendrait ceux qu'il penserait être les meilleurs pour l'équipe. Ginny se présentait pour être poursuiveuse, déjà membre de la réserve l'année dernière et Ron se présentait pour être gardien. Mais il y avait bien d'autres prétendants. Les essais prirent la matinée entière avec quelques beaux accidents et quelques dents cassées pour certains mais rien de grave heureusement. Harry regardait tout depuis les airs, une bonne part de leur maison dans les gradins pour observer. Et il ne manqua pas le moment où Hermione usa d'un sort de confusion contre Cormac pour lui faire manquer un arrêt aux buts, furieux de voir ça. Ils terminèrent finalement, tous se rassemblant sur le terrain pour le verdict dont-il termina de discuter avec Katie dans les airs, son expérience précieuse alors qu'elle était dans l'équipe depuis aussi longtemps que lui. Mais ils rejoignirent finalement les autres, le silence se faisant :

- Bien, merci à toutes et à tous pour vos efforts c'était pas mal du tout, commença-t-il. Je ne vais pas vous faire attendre plus que de raison, dit-il en les faisant sourire. L'équipe principale d'abord. Pour les deux postes de poursuiveurs disponibles, j'ai choisi Demelza Robins et Dean Thomas, dit-il en les faisant hurler de joie. Batteurs, Jimmy Peakes et Ritchie Coote. Gardien, Cormac McLaggen, annonça-t-il au milieu des exclamations joyeuses des retenues. Pour l'équipe de réserve, je retiens Ron Weasley en gardien, Ginny Weasley en poursuiveur, Alice Williams en attrapeur et Estien Dacre en batteur. Pour les autres, vous pourrez réessayer l'année prochaine. Les sélectionnés restent, les autres, vous pouvez y aller.

Il laissa le temps à ces derniers de partir, voyant immédiatement Ron et Ginny vouloir lui sauter dessus.

- Harry ! Pourquoi tu nous mets en réserve ?! s'exclama Ginny alors que toute l'équipe se rassemblait autour d'eux.

- Parce que les autres étaient meilleurs, ni plus ni moins, répondit calmement.

- J'ai arrêté plus de tirs que cet imbécile ! s'exclama Ron en pointant un Cormac qui serra les poings.

- Premièrement Ronald, posa-t-il froidement en figeant le roux, tu respecteras les autres membres de l'équipe ou je te vire sans cérémonie, assura-t-il en le choquant. Tu sais que je tiens au respect. Encore plus au sein d'une équipe. Deuxièmement, Cormac a été plus efficace que toi. Le seul tir qu'il a raté, il l'a raté parce que quelqu'un lui a jeté un sort de confusion depuis les tribunes, dit-il en surprenant tout le monde. Je ne prendrai donc pas ce tir en compte, je déteste la tricherie.

- Mais on est tes amis ! fit Ginny.

- Ce n'est certainement pas pour ça que vous aurez un passe droit. Pour rien du tout d'ailleurs. Les autres ont été meilleurs, ils méritent leur place, dit-il en faisant sourire le reste de l'équipe. Si ça ne vous plaît pas, je ne vous retiens pas, d'autres pourraient vous remplacer. Bien, fit-il ensuite en regardant les autres, nous nous entraînerons tous ensemble deux fois par semaine. J'ai dors et déjà réservé le terrain. Mercredi soir et vendredi soir, dix-sept heure trente, dix-neuf heure trente avec au moins une heure et demi en l'air, le reste au vestiaire. Ne vous privez pas pour vous entraîner davantage sur votre temps libre si vous le voulez. Notre premier match sera contre Serpentard en novembre et j'ai promis au professeur McGonagall de ramener la coupe chez nous alors je compte sur vous, dit-il sous une exclamation générale. On se retrouve mercredi, termina-t-il.

Ils se séparèrent là dessus, tous très heureux si ce n'était un duo roux le regardant avec colère. Ils allèrent tous se changer, avant de reprendre le chemin du château pour le déjeuner, Cormac venant remercier Harry pour ne pas avoir pris en compte le dernier tir. Il semblait avoir été certain d'être recalé à cause de ça et du fait qu'il était face à Ron, très joyeux après ce dénouement. Et si Ginny, Ron et Hermione furent furieux contre lui pour ne pas avoir pris les deux Weasley en équipe principale, le reste de Gryffondor était très admiratif et heureux devant sa justesse et son impartialité, satisfait de leur équipe. Sa directrice de maison le fut aussi, le félicitant pour sa gestion des choses. Au moins après cela, Ron et Ginny s'étaient mis à le bouder, lui donnant un peu d'air au contraire d'Hermione ne cessant de le sermonner et de le sommer de changer d'avis et d'arrêter ses bêtises. Ce qu'il ignora évidemment.

Cette après-midi là, dimanche, alors qu'il travaillait dans le calme du bureau de sa directrice, on toqua à la porte côté classe et il sut qu'il s'agissait certainement de la dame seule à se présenter par là. Il ouvrit donc d'un geste de la main, relevant le regard. Elle lui demanda si elle pouvait entrer, avisant les parchemins et les livres posés partout devant lui. Il approuva pour constater que le professeur Flitwick était avec elle.

- Vous travaillez encore, remarqua doucement la dame.

- Oui. À cause de Dumbledore, j'ai beaucoup de retard à rattraper pour apprendre à gérer mon patrimoine et me préparer à la suite. Il me reste seulement un an avant de pouvoir entrer au Magenmagot et je veux être prêt. Cela va être une grosse année mais ça me plaît, sourit-il.

- Tant mieux mais ne vous surmenez pas, commanda-t-elle l'air sévère.

- Je n'en n'ai pas l'intention, sourit-il. Je vais prendre le thé chez Hagrid juste après, dit-il en la détendant. Bonjour professeur Flitwick, je peux faire quelque chose pour vous ?

- J'ai cru comprendre que c'était moi qui pouvais peut-être faire quelque chose pour vous, sourit-il. Vous avez besoin d'un partenaire d'entraînement au duel paraît-il ?

- Oui, si c'est possible, répondit-il. Il n'y a personne autour de moi ici avec qui je pourrais travailler efficacement et je ne peux pas demander au professeur Snape, dit-il légèrement en les faisant rire.

- Je serai enchanté de vous aider, dit-il l'air enthousiaste. En toute discrétion bien entendu, j'ai entendu que le directeur vous causait des soucis, remarqua-t-il avec un coup d'œil grave pour sa collègue.

- Merci professeur, se réjouit-il.

- C'est avec plaisir monsieur Potter. Vous vous entraînez déjà d'après ce que m'a dit le professeur McGonagall ?

- Oui, tout les matins, répondit-il. J'ai commencé cet été avec des professeurs particuliers et je m'entraîne environ deux heures par jours depuis.

- Vous ne faîte que du duel ?

- Non. Je fais un entraînement physique, du combat à mains nue, avec armes magiques, épée en tête, des manœuvres de défense, du duel magiques bien sûr, parfois en mêlant le tout pour essayer d'apprendre à parer à tout, dit-il en impressionnant les deux adultes. Mais s'entraîner au duel magique à Poudlard et plus compliqué sans personne pour m'envoyer des sorts, sourit-il. Cela reste la principale pratique sur laquelle je travaille vu le profil des mangemorts et de Voldemort.

- Je comprend, fit le professeur sombre devant le danger encouru par ce jeune homme qui n'avait rien demandé. Est-ce que deux entraînements par semaines vous iraient ? demanda-t-il.

- Oui parfaitement. Vous avez des jours de préférence ?

- Et bien je me suis permis de regarder votre emploi du temps, comme vous, je n'ai rien de prévu le mercredi matin, sur le premier créneaux de la matinée et je me disais que nous pourrions faire une autre séance le samedi matin après le petit déjeuner si cela vous convient.

- Oui, parfaitement professeur. Merci.

- Très bien alors retrouvons nous dans la salle à côté de la classe de sortilèges. Elle est vaste et vide. Ce sera parfait.

- D'accord professeur, merci beaucoup.

- Ce n'est rien monsieur Potter, n'hésitez pas à venir me voir si je peux vous aider en quoi que ce soit, dit-il avec un sourire doux.

Harry approuva et le regarda s'en aller, McGonagall le suivant non sans avoir été remercié pour avoir intercédé. Elle lui sourit simplement et le laissa à son travail. Peu avant l'heure du thé, Harry rangea ses affaires avant de prendre le chemin de la maison d'Hagrid qui l'accueillit aussi joyeusement qu'à l'habitude, le faisant entrer et prenant de ses nouvelles en préparant le thé.

- Hagrid, je ne vous l'ai pas encore dit mais après la mort de Sirius, j'ai récupéré Buck, dit-il en attirant toute son attention. Je lui ai trouvé une meilleure maison que cette pièce sombre au Square, dit-il en sortant des photos de l'hippogriffe que ses elfes avaient pris pour lui. Il vit chez moi maintenant. Je garde le lieu pour moi par sécurité mais il est bien mieux installé, regardez.

Sur les photos magiques, on voyait Buck se rouler joyeusement dans la paille de son immense box dans les écuries, on le voyait s'amuser dans l'eau au bord du lac du domaine, voler au raz des arbres, chasser les oiseaux passant dans le ciel…

- Il a l'air de beaucoup s'amuser, sourit le demi-géant. C'est très bien Harry. Merci beaucoup, dit-il avec émotion. Il devait être tellement triste enfermé au Square.

- Il va très bien maintenant, assura-t-il. Je veille sur lui et on s'occupe très bien de lui. Il a toute la place et la nourriture qu'il veut, il peut sortir à volonté et il a un grand box ou dormir tranquille. Je vais voler avec lui quand j'en ai l'occasion. Il est beaucoup plus joyeux maintenant.

- Merci Harry, fit le demi géant la voix étranglée. Merci de prendre soin de lui. Et quand je vois comment tu prends soin d'Hedwige et à quel point Buck t'a aimé dés les premières minutes, je sais qu'il sera bien.

- C'est un plaisir. Il est génial et j'adore aller voler avec lui. Quand les conditions seront meilleures, je pourrais vous emmener lui rendre visite si vous voulez.

- C'est à cause du directeur que tu ne veux pas me dire où est ta maison, n'est-ce pas, remarqua-t-il tristement.

- Je suis désolé Hagrid mais… c'est mieux comme ça. Ce n'est pas que vous. Je ne le dis à personne sans serment magique. Ce n'est pas une histoire de confiance. Il y a beaucoup de moyens d'obtenir des informations d'une personne qu'elle le veuille ou non.

- Je comprend, assura-t-il. Dumbledore m'a dit aussi que tu pensais à quitter l'Ordre ?

- Je n'y pense pas. J'ai quitté l'Ordre, dit-il en guettant sa réaction. Je veux m'occuper de mes études, de moi, de ma sécurité et ne pas gâcher le sacrifice de mes parents et de Sirius en me mettant plus en danger que nécessaire.

- Tu as raison, c'est bien. Tu dois rester en sécurité, dit-il. Le professeur Dumbledore voulait que je te parle pour que tu reviennes à l'Ordre, expliqua-t-il honnêtement. Mais tu es mon ami et je ne veux pas que tu sois blessé.

- Merci Hagrid, sourit-il.

- Tu as déjà assez fais et assez perdu sans avoir choisi. Ce n'est pas juste de t'obliger à quoi que ce soit avec tout ce qu'il y a eu… Je suis désolé pour Sirius. C'était quelqu'un de bien et je sais que tu l'aimais beaucoup.

- Sa mort a tout changé pour moi, confia-t-il.

- C'est normal. C'est très dur de perdre ceux qu'on aime, dit-il l'air plus triste que de raison.

- Hagrid ? Est-ce que tout vas bien ? demanda-t-il.

- Oui ce n'est rien.

- Vous ne savez pas mentir, remarqua-t-il avec douceur.

- Tu as déjà bien assez de choses à faire.

- Hagrid, nous sommes amis. S'il y a quoi que ce soit, je serai toujours là, assura-t-il en lui tirant une expression très émue.

- C'est Aragog, dit-il alors. Elle est en train de mourir, dit-il les larmes aux yeux.

- Je suis désolé, répondit-il avec compassion. L'âge j'imagine ?

- Oui. Je savais que ça arriverait mais…

- Cela ne rend certainement pas la chose plus facile, termina Harry avec compréhension.

- C'est la vie et ce n'est pas la première créature que je vais perdre mais Aragog est… Elle est…

- Une très grande amie. Elle l'est depuis plus de cinquante ans pour vous, c'est normal que ce soit plus douloureux avec elle. Elle est spéciale.

- Oui. J'essaye de m'y préparer mais je n'y arrive pas, soupira-t-il alors qu'une larme tombait dans sa barbe.

- Je ne crois pas qu'on puisse se préparer à ça, dit-il doucement. Si on acceptait si facilement de perdre ceux que l'on aime autant, c'est qu'on ne les aimait pas si fort. Ce sera douloureux, très douloureux, dit-il doucement. Et tout ce qu'i faire c'est d'essayer de continuer à vivre et d'être heureux pour rendre hommage à ceux qui ne sont plus là, qui nous aimaient et qui auraient sûrement voulu qu'on soit heureux.

- C'est ce que tu as fait cet été ?

- J'essaye en tout cas. J'essaye de faire en sorte que mes parents et Sirius puissent être fiers de moi où qu'ils soient, qu'ils n'aient pas à s'inquiéter pour moi, qu'ils puissent se dire que je vais bien.

- Et pour toi ?

- Moi, j'essaye de faire ce que je peux. Je suis désolé Hagrid mais je n'ai pas de recette miracle contre la souffrance de cette perte. On dit que le temps guéris ce genre de chose mais quoi qu'il se passe, il y aura toujours une cicatrice. On peut juste vivre avec je pense, dit-il en regardant vaguement sa tasse de thé. Ça fait parti de la vie. Il y a ceux qui partent trop tôt et ceux qui leur survivent avec les conséquences que la perte engendre. Aucune des deux positions n'est mieux que l'autre. Nous aurons tous a affronter la mort un jour peu importe la manière. On ressent toutes sortes d'émotions dans la vie, des bonnes et des mauvaises. Je crois que la seule chose qu'on peut faire c'est ce concentrer sur celles que l'on veut privilégier. C'est pour ça que je me concentre sur moi, mon avenir et le bonheur que je veux avoir. Ça et… ne pas les oublier. Vous n'avez pas idée à quel point l'album que vous m'avez offert en première année, album que j'ai continué, m'a aidé. Aidé à me souvenir du positif. C'est la seule chose qui m'a soulagé un peu.

- J'ai beaucoup de bons souvenirs avec Aragog, sourit-il tristement.

- Alors il faut garder ça à l'esprit. Ce sera douloureux, mais ce sera apaisant aussi. Passez autant de temps que possible avec elle avant qu'elle s'en aille.

- C'est ce que je vais faire, merci Harry.

- Je ne crois pas avoir beaucoup aidé.

- Si, tu m'as aidé, sourit-il avec reconnaissance.

Le jeune lord lui donna un signe de tête, heureux d'avoir pu faire quelque chose, ne sachant que trop ce que cela faisait de perdre un être qu'on aimait. Peu importait qu'il s'agisse d'une acromentule. S'il perdait Hedwige, il serait anéanti et il redoutait le jour où elle le quitterait, le plus tard possible il l'espérait. Il repartit finalement, disant à Hagrid de l'appeler s'il avait besoin de lui. Sa visite terminée, il retourna étudier jusqu'au dîner.

La semaine suivante, troisième semaine de cours, les choses commençaient à vraiment s'installer dans la routine de l'école. Si Ron, Hermione et Ginny continuaient à être extrêmement agaçants, Harry avait l'aide d'autres amis pour les tenir un peu à distance. Seamus, Neville et Dean l'aidaient dans le dortoir, à table et dans les cours qu'ils avaient en commun. Il s'asseyait souvent avec Neville en classe ou avec d'autres connaissances souvent issues de l'AD. Ainsi, il avait commencé à s'installer avec Anthony Goldstein de Serdaigle en potion. Il avait fait parti de l'AD et ils avaient parlé quelque fois. Son camarade était venu le sauver d'une Hermione insistante une fois en cours de potion et ils avaient commencé à s'asseoir ensemble pour cette leçon. En soins aux créatures, il était avec Susan Bones et Hannah Abott de Poufsouffle et anciennes de l'AD aussi. Il s'était d'ailleurs mis à voyager entre les tables pour les repas pour éviter le trio et si cela semblait pincer Dumbledore, les autres professeurs souriaient. Ni les Serdaigles, ni les Poufsouffle ne protestaient, loin de là, l'accueillant joyeusement, ce qui n'était pas le cas d'Hermione, Ron et Ginny lorsqu'ils essayaient de venir s'incruster.

L'éclatement du trio d'or n'était un secret pour personne et la réaction du Survivant n'étonnait personne non plus, tous voyant à quel point Ginny, Hermione et Ron étaient intrusifs, envahissant et vraiment dérangeant dans leur attitude avec lui. Si voir Harry arborer des attributs de lord, l'information comme quoi il l'était bien avec deux titres , avait inquiété certains, voir le jeune homme ouvert à tous, poli et sans discrimination rassurait beaucoup aussi malgré les préjugés extrêmes de certains. Et la cela lui avait ouvert des débuts de relations avec les membres de familles nobles de l'école. Harry supposait que comme McGonagall, tous avaient pensé qu'il avait été éduqué et que par son attitude à l'école, il avait décidé de ne pas accepter ce grand héritage de sa famille. Maintenant qu'il l'arborait fièrement, beaucoup d'entre eux s'étaient détendus et ouvert à son égard et même les héritiers de Serpentard l'observaient. Beaucoup chez eux avaient pensé que la Maison Black reviendrait à Draco et ils ne cachaient pas vraiment leur dégoût que ce soit lui qui en hérite. D'après les murmures et les rumeurs qu'il avait entendu, ils pensaient qu'il n'avait pas de sang Black de manière proche, croyant qu'il avait hérité de son parrain uniquement. Seulement, et si ce n'était pas de manière aussi directe que Draco, il avait du sang Black par sa grand-mère, Dorea Potter née Black. Mais cela, soit les Serptentard l'ignoraient, soit ils s'en fichaient. Mais il n'avait que faire des racontars. Il était lord Black. S'il avait cru avoir des ennuis avec les Serpentard cette année, ou du moins quelques uns d'entre eux, ils semblaient y réfléchir à deux fois, jetant des coups d'œil à ses chevalières régulièrement.

Il passait donc plus de temps avec d'autres élèves cette année. Les entraînements de quidditch commencèrent dans la bonne humeur mais aussi avec concentration. Harry permettait à tous de s'amuser mais il les faisait travailler dur. Ron et Ginny venaient mais leur mauvaise volonté, leur mauvaise humeur et leur incessantes remarques commença rapidement à agacer tout le monde. De toute évidence, ils restaient extrêmement vexés d'être de la réserve, ayant visiblement décidé de pourrir la vie et les entraînements de l'équipe en conséquence. Harry les avait prévenu de cesser s'ils ne voulaient pas être renvoyés et maintenant, tous voyaient le capitaine attendre de voir s'ils allaient obtempérer ou non, leur laissant du temps. Cela ne voulait pas dire que le jeune lord ne s'amusait pas avec le reste de l'équipe apprenant à se connaître, retrouvant Katie. Voler lui faisait du bien, se défouler au quidditch lui faisait du bien et donc, malgré la fatigue et les effets des potions, jamais il ne raterait un entraînement.

Ses séances de duels avec Flitwick avaient commencé et le professeur n'avait ni protesté ni posé de questions lorsqu'il avait demandé à utiliser des sorts de protection contre les coups et des sorts de peintures plutôt que de touche. Il n'avait rien dit et avait même souris en disant que c'était plus prudent et plus amusant. Harry fut vite heureux d'avoir accepté de travailler avec lui. Flitwick avait peut-être de l'âge mais il était incroyablement vif et rapide, imaginatif pour lancer ses sorts. Une chose était certaine, il le faisait transpirer et réfléchir à tout allure alors qu'il contrait, arrêtait, esquivait ou retournait ses sorts. On sentait l'expérience du duel du semi gobelin et travailler avec lui était indéniablement efficace et enrichissant. Son professeur quant à lui se montra très impressionné par son niveau, semblant ne pas vraiment en revenir après la première séance. Puis il avait eu ce regard compréhensif et triste, comme s'il réalisait soudain vraiment qu'il n'était pas comme les autres élèves, les autres adolescents et qu'il avait déjà eu plus d'une fois à se battre pour sa vie. Entre les enchaînements, il se mit à lui montrer certains de ses sorts, à lui apprendre, comprenant pleinement en s'exerçant avec lui, à quel point il avait besoin d'apprendre à combattre et à se défendre.

Cette semaine là, Harry termina de mettre sa routine en place à l'école, de régler son emploi du temps pour faire tout ce qu'il voulait faire tout en prenant soin de lui, Arthur ne manquant jamais de lui rappeler de le faire lorsqu'il prévoyait trop de choses. Il se levait, allait s'entraîner avec son esprit gardien, allait se laver, s'habiller, petit-déjeuner pour ensuite aller en cours, passant ses créneaux libres dans son bureau calme pour étudier, ce qu'il faisait aussi en fin de journée, passant parfois par la bibliothèque pour récupérer des livres. Il y avait les séances d'entraînement avec Flitwick, le quidditch, les repas avec multitudes de ses camarades. Il avait commencé à travailler en runes, surpris de trouver cela excessivement facile et presque naturel, comme s'il avait toujours su lire les runes, un peu comme avec le fourchelangue venu tout seul. Lorsqu'il était dans le bureau que McGonagall lui avait offert, il avait pris l'habitude d'ouvrir la carte du maraudeur sur le bureau du directeur, jetant un œil régulièrement histoire de voir. C'était incroyable le nombre de fois où il y trouvait des membres de l'Ordre ou des gens extérieurs à l'école. Il notait les noms avec soins, se disant qu'il pourrait être intéressant de savoir avec qui le directeur fricotait. D'ailleurs il y voyait souvent Ron, Hermione et Ginny. Il avait ensorcelé la carte pour que personne ne voit autre chose qu'un parchemin avec des notes de cours dessus et ainsi, il pouvait la consulter quand bon lui semblait. Cela pouvait être très instructif.

Dimanche était de nouveau là rapidement. Il aimait le dimanche. Il pouvait passer sa journée dans le bureau à être tranquille. Le trio d'inquisiteurs venait parfois tambouriner à la porte du couloir qu'il avait insonorisée en réponse, surveillant simplement grâce à la carte si personne ne venait toquer. McGonagall passait toujours par sa classe si elle venait le voir. Elle n'était pas venue de la semaine, le laissant travailler. Ce qu'il faisait d'ailleurs au moment où l'anneau d'Avismark se mit à chauffer doucement, lui indiquant qu'il désirait lui parler. Surpris que le gobelin le contact, il mit en pause ce qu'il faisait, vérifiant la carte pour s'assurer qu'il n'y avait personne dans les parages. Beaucoup de classes étaient regroupées dans le cloître et le dimanche, il n'y avait presque personne passant dans cette partie du château si ce n'était les professeurs. Encore une raison qui faisait qu'il aimait être là le week-end, c'était très calme et il pouvait facilement surveiller qui venait grâce à la carte. Tout était désert aussi, il appela le gobelin. Avismark apparut rapidement, en un clin d'œil, sans un bruit. Il se leva pour l'accueillir :

- Bonjour Avismark, salua-t-il en scrutant le gobelin pour s'assurer qu'il allait bien.

- Lord Potter, rendit-il de cette voix neutre qu'il utilisait avec lui.

Elle lui semblait pourtant moins froide que la dernière fois, juste neutre et tranquille.

- Est-ce que tout va bien au château ? Y-a-t-il un problème ?

- Aucun. Je suis venu vous remettre ceci, dit-il en lui donnant un dossier épais qu'il avait coincé sous son bras. Dobby m'a demandé de rédiger des rapports sur ce que nous faisions dans vos demeures et l'avancée des choses. Les elfes ne savent pas écrire même s'ils lisent très bien. Il m'a demandé de vous l'apporter.

- Je vois, sourit-il. Merci Avismark, dit-il en récupérant le dossier.

- Le château Peverell est terminé, annonça-t-il. Il a nécessité du travail mais il est de nouveau parfaitement utilisable, comme neuf. Il n'a pas les installations magiques modernes mais sa magie ancienne est à mon sens bien plus performante que ce qui se fait aujourd'hui alors il a déjà tout le confort. Seule la décoration pourrait éventuellement être rafraîchie si elle ne vous convient pas.

- J'irai voir le château à mes prochaines vacances. Merci beaucoup Avismark. Vous n'avez pas rencontré de problème ?

- Il y a là bas des portes et de nombreux objets que les inconnus ne devraient pas ouvrir ou toucher mais moi comme les elfes savons parfaitement reconnaître la magie qui nous dit que ce ne sont pas nos affaires. Vous seul pourrez voir cela et nous n'y avons donc pas touché. Il n'y a donc pas eu de problème.

- Très bien. C'est formidable, sourit-il.

- Le Manoir Black est aussi prêt, poursuivit-il comme faisant son rapport.

- Déjà. Vous travaillez tous très dur on dirait. Prenez aussi le temps de vous reposer et de vous détendre.

Avismark eut un petit moment de silence et une furtive expression surprise, comme très souvent avec lui.

- Vos elfes de maisons semblent bien plus s'amuser à vous satisfaire qu'à se satisfaire eux mêmes, remarqua-t-il en l'amusant.

- Oui. Ils sont très dévoués mais je ne veux pas qu'ils se surmènent. Et vous Avismark ? Allez vous bien ? demanda-t-il avec un réel intérêt.

- Pourquoi faîte vous ça ? demanda le gobelin. Donner cette attention ?

- Ne devrais-je pas ? répondit-il. Je me demandais si vous poseriez la question un jour, avoua-t-il. Je sais que peut-être vous pensez que je me moque de vous, que je pense que les créatures magiques sont inférieures, des animaux, que je vais vous utiliser sans remord, que je n'hésiterai pas à vous faire du mal… Parce que c'est ce que feraient beaucoup de sorciers malheureusement. Je ne suis pas comme ça Avismark. Je ne crois pas que les créatures magiques me sont inférieures, au contraire. J'ai un ami demi-géant, un ami elfe de maison, je m'entend très bien avec le professeur Flitwick qui est un demi gobelin comme avec le professeur Firenze qui est un centaure. Pas un seul instant je n'ai pensé qu'un d'entre eux m'était inférieur ou valait moins que moi, était moins intelligent ou animal, dit-il avec une grimace de dégoût pour le terme. Je ne tolère pas la maltraitance, envers n'importe quel être vivant. Je n'apprécie pas non plus qu'on exploite ou utilise les autres. Je ne vous traiterai jamais en esclave, je n'en n'ai jamais eu l'intention. Si cela avait été possible, j'aurais préféré vous laisser votre liberté. Je comprend pourquoi vous l'avez fait mais ça ne veut pas dire que je vais vous traiter en esclave. J'ai bien l'intention de faire tout ce que je peux pour que la situation vous pèse le moins possible, que vous ayez un maximum de liberté et je veillerai sur vous. J'imagine que vous avez dû vous demander si je ne vous utiliserai pas dans la guerre. Jamais. J'ai vu assez de morts et de blessés à mon goût. Et contrairement à beaucoup dans le monde magique, je n'ai jamais demandé à personne de se battre pour moi ou de me protéger. Je ne vous ordonnerai jamais de faire ce que vous ne voulez pas et je n'ai pas l'intention de vous mettre en danger. Vous êtes sous ma protection désormais et je prends soin de ceux qui sont sous ma responsabilité. Donc je m'inquiète de votre bien-être, je ne me moque pas de vous.

Il y eut un moment de silence léger et il laissa Avismark décider de continuer ou non. Il s'assit de nouveau derrière le bureau, ouvrant le dossier à l'intérieur du quel il trouva compte rendus et photos de ses domaines.

- Dobby m'a dit beaucoup de choses, reprit le gobelin. Est-ce vous qui lui avez demandé de dire cela ?

- Je ne sais pas ce que Dobby vous a dit, répondit-il en le regardant dans les yeux. Lorsque vous êtes arrivé, Dobby m'a demandé s'il devait garder des secrets ou non pour vous. Je lui ai dit que compte tenu de votre serment extrême et du fait que vous seriez avec nous jusqu'à la fin de votre vie, vous aviez le droit de savoir tout ce que vous désiriez savoir. Alors je lui ai simplement dit qu'il n'y avait rien à cacher pour vous. J'ignore ce qu'il vous a dit mais je n'ai donné aucune consigne et Dobby ne sait pas mentir, s'amusa-t-il.

- Aucun elfe de maison ne sait mentir, fit le gobelin.

- Avez vous des questions ?

- Des questions ?

- Oui. Dobby est bavard quand il est libre de parler mais il ne sait pas tout. Vous avez peut-être des questions ? J'y répondrai de mon mieux. Comme je vous l'ai dit, je pense que vous avez le droit de savoir et avec votre serment, je sais que je n'ai pas à m'inquiéter.

- Parce que je suis un gobelin ? grommela-t-il.

- Non. En ce moment et avec tout ce qu'il se passe, je ne parle à personne sans un serment. Aucune information sérieuse en tout cas. Je n'ai pas la confiance facile et elle ne suffit pas toujours à protéger ce qui doit l'être. Lord Lafay et tout mes professeurs au château sont sous serment. Quand aux autres autour de moi, ils ne savent que ce que je veux bien leur dire, donc pas grand-chose. Ce n'est pas contre vous. C'est une mesure de prudence. J'ai découvert récemment que je ne pouvais pas faire confiance à beaucoup de gens et cela m'a rendu plus méfiant.

- Dumbledore ?

- Dumbledore parmi d'autres, approuva-t-il.

- Dobby m'a dit qu'il avait été votre tuteur magique, qu'il vous avait caché votre nature magique jusqu'à votre entrée à Poudlard et vos seigneuries jusqu'à ce que vous le découvriez vous même au début de l'été.

- C'est exact. J'ignorais jusqu'à l'existence des lords et de leur devoir avant cet été.

- Vous voulez devenir lord ?

- Oui mais pas un lord comme ceux qui existent en ce moment. Un vrai lord.

- Un vrai lord ?

- Comme ceux qui prêtaient serment autrefois, dit-il en le surprenant. Comme ceux qui siégeaient à la Chambre des Lords. Et je prêterai serment, dés que j'aurais retrouvé la Citadelle. Vous êtes le premier à qui je le dis, avoua-t-il.

- Parce que je ne répéterai à personne ?

- Parce que j'estime que vous avez le droit de savoir quelle route j'ai décidé de prendre étant donné votre place auprès de moi, corrigea-t-il tranquillement.

- Vous voulez vraiment faire ça ? Retrouver la Citadelle ? Prêter serment ?

- Oui. Parce que je crois que c'est ce qu'il y a de mieux à faire, que je me retrouve dans le serment des lords et que j'espère pouvoir faire quelque chose pour améliorer notre société. Pour tous.

- Je vois. Il y a autre chose que Dobby m'a demandé de vous dire, dit-il en changeant clairement de sujet.

- Je vous écoute.

- Nous sommes allés à la propriété Gaunt. Elle s'était entièrement fermée depuis votre accession au titre alors personne ne pourra y aller sans votre permission. Il n'y a plus grand-chose là bas si ce n'est une sorte de cabane délabrée. Seulement, j'y ai détecté quelque chose, dans le sol, dans le terrain. Je crois qu'il y a quelque chose caché là bas et si c'est le cas, il serait logique que seul le lord de la Maison Gaunt puisse y accéder. Je n'ai pas pu trouver ce dont-il pouvait s'agir, les elfes non plus mais nous sommes sûr qu'il y a quelque chose.

- J'irai voir aux prochaines vacances, assura-t-il.

- Bien. Il y a encore une chose.

- Quoi donc ?

- Nous sommes allés à Godric's Hollow également. La maison est en très mauvais état. Il y a les dégâts de ce soir là qui a détruit la majeure partie du toit et abîmé la structure. Seulement, elle a été laissé en l'état sans protection autre alors les intempéries et le temps ont fait encore plus de dommages, dit-il en l'attristant. Normalement, votre tuteur magique aurait dû la protéger pour vous, jusqu'à ce que vous décidiez quoi en faire, qu'elle reste au moins dans l'état où elle était après l'attaque. Les gobelins ont ce service de protection de biens d'héritiers en attente. Il n'y a qu'à demander et ils protègent ce qu'i protéger pour demander paiement lorsque l'héritier accède au titre. C'est une négligence grave.

- J'en parlerai à mes avocats, promit-il intérieurement furieux d'entendre ça.

- Cette négligence a eu une autre conséquence, poursuivit le gobelin.

- Dîtes moi, pria-t-il en s'attendant au pire.

- Sans protection, la maison était ouverte à tout ce qui voulait entrer. L'intérieur a été saccagé, visiblement pillé et il y a des inscriptions sur les murs. Que ce soit en faveur ou contre le Survivant.

- Pillé ? fit-il un air sombre au visage. Donc il ne reste rien ?

- Quelques meubles cassés et quelques choses sans importance détruites par le temps et les conditions.

Harry ferma les yeux avec douleur. Il n'avait pas encore le courage de retourner là bas lui même mais il avait espéré que Dobby et les autres auraient pu lui ramener des photos, des objets personnels, des souvenirs… Il n'avait presque rien de ses parents et il avait espéré que la maison de Godric's Hollow renfermait ces souvenirs qu'il aurait aimé découvrir et avoir près de lui.

- Je vous suggère de consulter vos registres, fit Avismark après un moment de silence respectueux. Si vos parents avaient marqué leurs possessions, elles y figureront même si elles seront marquées comme volées. S'il y a cela, il sera peut-être possible de retrouver ce qui est à vous. En attendant, nous avons mis en place des barrières pour protéger la maison des éléments et pour que plus personne n'entre.

- Merci Avismark, je regarderai ça et je parlerai à mes avocats. Y-a-t-il autre chose ?

- Tout les détails pour le reste sont dans le dossier. Les elfes vont continuer le tour des propriétés selon votre liste et moi je fais le tour des créatures des domaines. Il y a déjà des informations sur ce que j'ai passé en revu jusqu'ici dans le dossier.

- Merci. Autre chose ?

- Pas pour l'instant, répondit-il. Mais il y aura d'autres rapports. Dobby tient beaucoup à ce que vous soyez au courant, soupira-t-il.

- Dobby est extrêmement dévoué et perfectionniste lorsqu'il s'agit de moi, s'amusa-t-il. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans lui cet été, sourit-il avec douceur. Il est formidable mais c'est vrai qu'il peut en faire un peu trop parfois. Merci de prendre la peine d'écrire les rapports. J'avoue que j'apprécie d'être au courant en effet. Mais n'oubliez pas de prendre du temps pour vous et peut-être pour rendre visite à votre famille. Je sais que c'est privé et vous n'êtes pas obligé de commenter mais j'espère qu'ils vont bien.

Avismark se tut un moment, prenant le temps de réfléchir avant de répondre :

- Ils vont bien, assura-t-il simplement.

- Je suis très heureux de le savoir, sourit-il largement. Je ne connais pas bien la culture gobeline mais j'ai cru comprendre que la famille était importante pour vous. Elle l'est pour moi aussi alors je sais au combien c'est important d'être en mesure de les protéger. Je n'ai pas eu cette capacité, dit-il tristement. Je vous remercie pour les rapports Avismark, dit-il en se redressant et en tentant de chasser sa tristesse. N'hésitez pas à me solliciter si vous avez besoin de quoi que ce soit ou s'il y a quoi que ce soit. Je vous ferai venir dés que je serai seul.

Le gobelin approuva et Harry lui demanda où il voulait qu'il le renvoie, lui seul pouvant l'autoriser à partir avec l'anneau lorsqu'il l'appelait ainsi. Il le renvoya alors au château, heureux de voir le gobelin plus serein à son égard, espérant que les choses continueraient à s'améliorer avec lui. Il posa ensuite les yeux sur le dossier qu'il lui avait amené, cherchant la partie sur Godric's Hollow, le cœur serré, ne sachant pas trop s'il voulait voir. Cette maison était un sujet sensible pour lui. Il n'avait pas encore le courage d'y aller, d'aller là où ses parents étaient morts, où sa vie avait basculé dramatiquement. Il n'y vivrait pas, il ne pourrait pas mais il ne s'en séparerait pas non plus. Il irait un jour, c'était certain, mais pas pour le moment. Savoir qu'elle avait été saccagée, pillée et qu'elle tombait en ruine lui faisait mal. Il ne voulait pas qu'elle disparaisse. C'était un peu comme un lieu sombrement sacré pour lui. L'endroit où il avait perdu ses parents mais aussi l'endroit où ils lui avaient fait le plus gigantesque et le plus ultime cadeau d'amour qui existait. Savoir que cette maison avait été ainsi profanée par des inconnus qui n'avaient aucun droit d'y poser un pied le mettait en rage. On l'avait volé et cela le mettait en colère. Ce qu'il y avait dans cette maison était probablement tout ce qu'il lui restait de sa vie de famille avec ses parents et on lui avait pris. Il était furieux maintenant qu'il réalisait.

Il arriva finalement au rapport sur Godric's Hollow, prenant directement les photos. Elles lui fendirent le cœur. On y voyait une maison qui avait certainement été normale, familiale et douce. Mais il ne restait plus rien. Quelques meubles détruis étalés au sol en ruine et dévasté, de la vaisselle brisée, des murs moisis, noircis par l'humidité, des restes de tapis, de vêtements déchirés… Il y avait des toiles d'araignées et des plantes qui avaient poussé partout. Le toit éventré laissant entrer le soleil, donnant des air de maison fantôme abandonnée. Il n'y avait plus ni cadres aux murs, ni livres dans les bibliothèques, ni bibelots, ni rien. Puis il vit les inscriptions sur les murs. « Gloire au Survivant ! » « Harry Potter le sauveur ! » « Saint Potter » ou encore « Maudit soit les Potter ! » « Le Seigneur des Ténèbres se vengera ! » « Harry Potter mourra dans un océan de douleur »… Il y avait des inscriptions de fanatiques du Survivant en adoration et des inscriptions de fanatiques de Voldemort de toute évidence. Il détestait ça. Il n'avait qu'un an à l'époque et il ne réalisait même pas qu'il s'était passé quoi que ce soit cette nuit là.

Il eut les larmes aux yeux devant la dévastation de cette maison, devant ces manifestations de fanatismes et de violences. Il déposa le dossier sur le côté pour prendre du parchemin et écrire à ses avocats, leur demander s'il pouvait attaquer Dumbledore pour ça aussi lorsqu'il agirait. Quelqu'un aurait dû protéger cette maison, sa maison, son héritage le plus évident et ceux qui auraient dû ne l'avaient pas fait, avaient laissé son bien être pillé et détruis. Cela se paierait et il récupérerait ce qui était à lui si cela était possible. Alors qu'il écrivait, il sentait l'anneau d'Arthur chauffer doucement, plein de réconfort et de soutient alors qu'il avait certainement suivi ces nouvelles. Il sourit en regardant le dragon d'or remuer pour se blottir contre sa peau, s'apaisant avec cela. Arthur n'apparaissait pas en dehors de la salle sur demande. C'était la seule pièce où ils étaient absolument sûr de ne pas pouvoir être espionné. Harry n'avait pas réussi à mettre en évidence un quelconque espionnage même s'il restait persuadé que Ginny, Hermione et Ron avaient accès à une sorte de traqueur dans le château, leur manière de toujours le retrouver suspecte. Seulement, lui et son esprit gardien préféraient rester prudents et ne pas dévoiler Arthur bêtement. Cela n'empêchait pas l'épéiste de toujours être avec lui et de lui témoigner son appuis et sa protection via sa bague. Arthur était vraiment un ami en or.