Hello ! :)
Un jour d'avance mais j'ai un week-end chargé et je ne suis pas certaine d'avoir le temps de publier demain.
Tout d'abord, merci justrm de suivre l'histoire et l'avoir ajoutée à tes favoris. J'espère que la suite te plaira. :)
Guest : Thank you for review ! :D
Je ne l'avais pas précisé mais la chanson principale de l'histoire est Into the fire de Thirteen Senses (obviously). La chanson m'accompagne régulièrement lors de l'écriture et elle correspond parfaitement à l'histoire. D'ailleurs quand je l'écoute, de multiples scènes défilent dans la tête. Bref.
Sinon, il y a quelques passages en espagnol. Donc n'hésitez pas à me dire si les formulations ne sont pas correctes ou si le vocabulaire n'est pas adapté ! :)
Bonne lecture.
CHAPITRE 2 : PREMIER JOUR
Après une série d'abdominaux et plusieurs minutes de gainage, Calipso entreprit quelques tractions. La barre accrochée à la porte de la salle de bain était plus que parfaite pour ses entraînements à domicile. Sous l'œil attentif de Coop, elle suivait son entraînement à la lettre.
D'une légère flexion puis d'une grande extension de tout son corps, elle accomplit un saut qui lui permit de s'accrocher à la barre. Ses muscles se contractèrent et elle serra ses dents pour refouler les tiraillements de douleur. Tout était dans la tête. Elle échappa une inspiration et plia ses bras pour effectuer son premier geste. Un, puis deux, puis trois… Elle s'évada dans ses pensées, poursuivant inconsciemment son comptage.
Aujourd'hui était son premier jour à la caserne 118 et elle tenait à être en forme. Elle devait prouver sa motivation mais surtout prouver qu'elle avait sa place dans cette équipe. Son souhait n'était pas d'être partie intégrante des liens familiaux qui les unissaient. Non. Elle voulait simplement être un membre à part entière et qu'ils aient confiance en elle. Elle voulait qu'ils s'entendent avec elle. Elle voulait une équipe soudée.
Un discret couinement la trahit. Malgré toute sa fierté, elle estima préférable de s'arrêter là. Il aurait été dommage de subir un déchirement musculaire avant même ses premiers pas à la 118. Tous ses espoirs d'intégration seraient vains, mauvaise idée donc. Elle se lâcha pour atterrir dans un bruissement sourd et regarda sa montre. D'accord. Si son objectif était d'être jugée dès son premier jour pour son retard, elle était sur la voie de la réussite.
Dans la salle de bain, Calipso s'éclaboussa rapidement le visage et le frotta avec un gant de toilette. Elle le passa sous ses aisselles avant de le rincer. Elle aurait tout le temps de se laver à son retour, les interventions gâcheraient sa propreté de toute façon. Elle se précipita pour s'habiller au risque de tomber quand elle mit sa chaussette.
-ALLEZ COOP ! C'est parti pour notre premier jour !
Elle prit son sac ainsi que celui qu'elle avait préparé pour Coop et tous les deux coururent jusqu'à sa voiture. L'air sec de Los Angeles la surprit une nouvelle fois, elle avait surestimé son adaptation. Ses souvenirs d'Orlando étaient peut-être faussés car elle ne se rappelait pas y avoir souffert – pas de la chaleur en tout cas.
Ou bien, elle n'y avait pas mis les pieds depuis trop longtemps et son corps avait subi la transformation nécessaire pour survivre à Seattle. Ce bon vieux Charles Darwin l'avait démontré après tout. Elle gardait donc espoir, son évolution los angelienne opérerait un jour.
Bref, assise sur son siège elle connecta son portable à la voiture et alluma Spotify d'où les premières notes de Dancing Queen débutèrent. A peine attachée, elle appuya sur l'accélérateur pour rejoindre la caserne.
Dans la caserne, elle croisa la garde précédente qui se changeait. Elle les salua d'un hochement de tête et rejoignit son casier. Rivera y était déjà inscrit juste à côté de celui de Han. Elle rangea ses affaires de manière ordonnée avant de se laisser guider par l'odeur du café chaud.
Heureusement pour elle, elle n'était pas en retard. Seuls Bobby et Hen étaient déjà présents. Aucun reproche ne lui serait fait. Elle n'avait plus qu'à installer Coop pour qu'il se sente comme chez lui en leur absence.
-Bonjour ! les salua-t-elle et Coop alla chercher les caresses.
-Salut Calipso, répondirent-ils un café à la main.
-Je dépose les affaires de Coop et…
Ses yeux suivirent le signe de tête que lui adressa Bobby. Proche du canapé de nouveaux éléments avaient été disposés. Un grand panier avec un gros coussin moelleux était posé et juste à côté deux gamelles dont une remplie d'eau. Mais surtout plusieurs jouets et un bois de cerf s'éparpillaient autour.
-Oh regarde Coop ! s'enthousiasma-t-elle. Rien que pour toi !
Son chien courut découvrir ses toutes nouvelles affaires. Il but à grosses gorgées créant, par la même occasion, une piscine intérieure. Puis il prit un des jouets qu'il amena à Hen. Peu importait comment se sentait Calipso, Coop avait définitivement adopté cet endroit. Si Coop était heureux alors elle l'était aussi.
-Vous n'étiez pas obligés, mais merci, dit-elle en s'accoudant et acceptant le café que lui tendit Bobby.
-Nous accueillons toujours de la meilleure manière nos nouveaux venus.
-Surtout des camarades aussi gentils ! ajouta Hen obnubilée par Coop.
Cette positivité fut interrompue quand Eddie arriva le visage dépité. Calipso commençait réellement à douter de sa capacité à ne pas être grognon. Peut-être que May n'avait pas voulu la faire fuir. Il en fallait bien plus à Calipso, il ne pouvait pas être pire que ses anciens camarades. Eddie s'assit à côté d'elle et soupira :
-Hen, comment gères-tu un préado ?
-Nous prenons chaque jour comme il vient.
-Très bon conseil, merci.
La réponse n'était pas celle qu'attendait Eddie, n'importe qui aurait pu le deviner. Cependant, cette bribe de conversation permettait à Calipso d'en savoir un peu plus sur les personnes qui l'entouraient.
-Vous avez des enfants ? demanda-t-elle et Eddie tourna la tête avec elle bizarrement son visage s'illumina.
-Christopher. Il est très mignon habituellement mais la liberté semble être un démon qui prend possession de son corps.
-On ne peut lui en vouloir, remarqua-t-elle.
-J'apprécie la compassion dans cette équipe.
-Karen et moi avons aussi un garçon, Denny, dit Hen.
Comme tout bon parent, Hen et Eddie lui montrèrent des photos de leurs fils. Peu importait leur degré de dépit, ils n'en restaient pas moins émerveillés. C'en était très touchant, cela lui rappelait les fois où elle parlait de Coop. Par la même occasion, elle apprit qu'Athena avait aussi un fils, Harry.
Peu de temps après, Chimney, Buck et Ravi les rejoignirent. D'autres camarades les accompagnèrent mais ils vaquèrent à d'autres occupations. A son arrivée Buck lui serra les épaules si fort qu'elle faillit tomber de sa chaise, surprise par autant de tactilité.
-Bienvenue officiellement dans la 118, Cali !
-C'est Calipso, rappela-t-elle ayant bien conscience que son prénom n'était pas très commun.
-C'est plus rapide. Henrietta, Hen. Buckley, Buck. Chimney, Chim. Edmundo, Eddie.
-Tu t'appelles vraiment Edmundo ? se tourna-t-elle vers Eddie car ce prénom ne lui sied pas.
-Pas de jugement, s'il te plaît Ca-lip-so.
Elle fronça les sourcils, il y aurait donc un duel du prénom le plus inadapté ? Pendant de longues secondes, ils se jaugèrent mutuellement. S'il voulait jouer, elle allait jouer. Elle adorait cela, prête à se brûler les ailes.
-Voilà tout l'intérêt des diminutifs, les interrompit Buck.
Plus aucun défi. Seul le sourire d'Eddie. Mais la partie était lancée. Tout comme au Jumanji, le jeu ne se terminait qu'avec un gagnant et déclarer forfait ne comptait pas.
Les conversations reprirent de plus belle. Ravi lui fit un clin d'œil de ses grands yeux noir brillant. Il lui rappelait un doux chaton dont il était incapable de résister. Il lui proposa une partie de cartes qu'elle accepta comme une vieille amie.
Il était très étrange cette manière d'être intégré. Après plusieurs années dans la caserne d'Orlando et dans celle de Seattle, elle ne s'était jamais sentie aussi bien qu'ici en quelques minutes.
-Ravi et Cali, coupez l'alimentation. Porter et Marshall, préparez les lances. Eddie, Buck préparez-vous à monter sur le toit. Hen, Chimney vous suivez avec les lances.
L'incendie de la maison n'était propagé qu'au rez-de-chaussée. Cela n'empêchait pas qu'ils devaient faire vite pour éviter d'importants dommages. Le feu était le plus imprévisible des adversaires, une seconde d'inattention et il ne restait que cendres.
Calipso s'exécuta aussitôt, elle suivit Ravi vers l'alimentation afin de couper la circulation du gaz et de l'électricité. Ainsi, ils n'auraient plus qu'à récupérer une lance et affronter les flammes. Sa vitesse fut ralentie quand une dame l'aborda laissant Ravi avancer seul :
-Mi bebe esta arriba. Salva a mi bebe por favor.
-Qu'est-ce qu'il se passe madame ? demanda Eddie par-dessus son épaule ce qui la fit soupirer.
-Son bébé est à l'intérieur, à l'étage, répondit Calipso. Dépêchez-vous.
-Tu gères la traduction ?
-Je parle couramment espagnol ! Allez sauver l'enfant !
-Mis compañeros están haciendo todo lo posible por encontrarlos. Cálmese. Te examinaremos.
Du mieux qu'elle pouvait, elle tenta d'apaiser cette dame dont la peur de perdre son enfant devait être bien trop forte. Elle jeta un coup d'œil à Buck et Eddie qui grimpaient à l'échelle. Elle devait maintenant se dépêcher d'aider Ravi à éteindre le feu.
-Cap ! Como te llamas ?
-Manuela.
-Manuela. Elle est la propriétaire de la maison. Je pense qu'elle a besoin d'être auscultée.
Bobby s'occupa de conseiller Manuela et Calipso plaça son masque avant de courir retrouver Ravi. Transpirant entre la fournaise californienne et les flammes, ils se placèrent et déclenchèrent la lance à incendie. Ils avancèrent progressivement.
L'adrénaline du feu la posséda chaque seconde un peu plus. Jamais elle n'avait compris comment fonctionner son état lors des interventions. Elle était à la fois coupée de tout, prise dans la mission qui lui était confiée. Mais elle restait vigilante, prête à entendre chaque consigne de son capitaine ou les indications de son binôme.
-ON AVANCE ! cria-t-elle à Ravi.
Ils passèrent la porte d'entrée. Le feu était redoutable. Comme elle le craignait, il grandissait à vive allure. Provocateur, il n'avait aucune intention d'abandonner. Leur présence ne faisait qu'accentuer la volonté de l'embrasement.
La cuisine était détruite par les flammes et le salon rejoindrait cet état. Calipso passa au peigne fin les lieux parmi l'épaisse fumée qui tentait de les piéger. La menace n'avait jamais impressionné Calipso, au contraire elle était encouragée. Malheureusement, elle s'inquiéta de l'état du plafond ainsi que de la propagation du feu vers les escaliers.
-Buck. Eddie. Dépêchez-vous de ventiler. Le plafond va être instable. Les escaliers sont touchés. Cap. Besoin de renforts.
La poitrine de Calipso commençait à se gonfler et les prochaines étapes ne tarderaient pas à arriver. Elle avait été bien trop à l'arrêt, son symptôme ne débutait jamais aussi rapidement. En général, il se déclarait à la fin d'une grosse intervention. Alors au début… Cela lui paraissait inimaginable.
L'oxygène de sa bouteille ne valait jamais l'air naturel. La sensation lui était toujours étrange, elle parvenait à mentaliser le trajet des particules avec précision. Elle les sentait exploser à leur arrivée dans ses poumons. Mais elle devait continuer d'inspirer et d'expirer pour éviter la toux.
-Chim. Hen, appela Bobby dans la radio. Avec Cali et Ravi. Porter et Marshall sur le toit, commencer à ventiler ! Buck et Eddie vous rejoignent. Go, go, go.
-C'est ingérable, remarqua Ravi.
-Non, non. On a juste besoin que Porter et Marshall fassent l'appel d'air. Allez, on avance.
Pendant un temps que Calipso était incapable de dénombrer, ils luttèrent face aux flammes. Rejoints par Hen et Chimney, il fut plus simple de tromper le feu. Elle fut soulagée quand Eddie et Buck parvinrent à ventiler, accompagnés de Porter et Marshall ce qui leur permit de mieux gérer le flux de flammes.
Comme chaque incendie, ce fut une victoire quand le feu fut éteint. Ils parcoururent la maison afin d'assurer la sécurité des lieux puis ils purent sortir. Une nouvelle mission réussie.
Sortis de la maison, elle se libéra du masque pour prendre une grosse bouffée d'air. Pas fraîche malheureusement. Le soleil californien lui brûla la peau. Mais c'était suffisant. Ses poumons se gonflèrent et la picotèrent. Elle se retourna pour tousser, elle essaya d'être discrète mais l'échec fut cuisant.
-Ca va ? s'inquiéta Ravi, une main sur son épaule.
-Parfaitement. Fausse route, s'excusa-t-elle.
Il la toisa curieusement mais elle n'y prit garde. Elle commença à enrouler la lance jusqu'à être à la hauteur de Buck et Eddie.
-Le petit va bien, l'informa Buck. Il a été transporté à l'hôpital avec sa mère. Ses jours ne sont pas en danger.
-Parfait, sourit Calipso.
Au bout du camion, elle vit Bobby discuter avec une femme. Elle était sans aucun doute agent de police. Calipso préférait faire profil bas, elle n'aimerait pas mettre cette femme en colère. Elle était plutôt impressionnante.
Le matériel rangé et débarrassée de son gros manteau, Calipso rejoignit l'équipe qui discutait avec la sergente.
-Athena Grant-Nash, se présenta la dame en lui tendant la main, elle était donc la femme de Bobby et la mère de May dont elle avait tant entendu parler.
-Calipso Rivera.
Calipso ne broncha pas tandis qu'Athena continuait de discuter avec le reste de l'équipe. Pour la première fois depuis le début de la journée, elle se sentit de trop. Elle avait même l'impression que les informations apportées ne la concernaient pas. Elle se plongea dans ses pensées. Manuela et son enfant étaient sauvés. Ils avaient une nouvelle fois sauvé des vies.
-Bravo partenaire, lui tapa dans l'épaule Ravi. C'était sympa comme première mission.
-Oui, on a fait du bon boulot. Contente de t'avoir eu comme binôme.
-Bien 118, déclara fermement la sergente Grant-Nash. Je rentre au commissariat. A plus tard. Ravie de t'avoir rencontrée Rivera.
-De même, répondit Calipso manquant d'assurance, ce qui était rare.
-Allez Coop ! On va courir !
En guise de réponse, Coop couina et se cacha les yeux avec ses pattes. Il était donc dans un de ces jours fainéantise. Elle ne pouvait lui en vouloir, elle aurait bien aimé rester dans le canapé mais courir était nécessaire.
-Lâcheur. Pas de bêtise.
Bizarrement, il retrouva de sa bonne humeur et s'installa confortablement dans le canapé. Elle accrocha ses longs cheveux bruns bouclés en une queue de cheval et s'échappa de la maison en petites foulées.
En deux semaines à Los Angeles, elle commençait à connaître son quartier par cœur. Il était temps pour elle de découvrir plus encore. La routine n'était pas ce qu'elle préférait et Los Angeles avait beaucoup à offrir.
Pour cette fois, elle choisit de partir vers le Sud. Elle profiterait de la plage quand Coop serait motivé à la suivre. Lors de la course, son plaisir était d'être attentive à chaque personne qu'elle croisait, à chaque situation qui pouvait survenir. N'importe qui pouvait avoir besoin de son aide et chaque minute était précieuse. La vigilance était nécessaire.
Les jours s'étaient enchainés et les gardes avaient été intenses. La nouveauté et la fatigue, elle se trouvait épuisée. Mais surtout, elle avait bien besoin de décharger par le sport. Ce moment lui permettait de faire un point sur ce qui l'entourait. Elle avait revu à multiples reprises Athena qui était beaucoup plus sympathique quand on la connaissait. Aussi avait-elle été contente quand May était venue leur rendre visite.
En bref, tout se passait bien. Pour le moment. Elle était incapable de trouver une once de négatif, ce qu'elle n'avait jamais réussi à faire jusqu'à présent. Elle en était déroutée. Il était bien plus difficile d'appréhender le danger quand celui-ci était silencieux.
Arrivée à un feu rouge, elle sautilla sur place pour ne pas perdre son rythme et refroidir son corps. Elle aurait bien du mal à repartir après.
-Calipso ?
Elle se retourna et sourit quand elle découvrit Eddie, son collègue. Elle ne s'était pas attendue à rencontrer une personne du travail, un jour de repos. Elle cessa de sautiller et constata qu'il était sans aucun doute en pleine course aussi.
-Oh salut Eddie ! répondit-elle après avoir enlevé ses écouteurs. Tu habites dans le coin ?
-Oui, je suis au bout de la rue là-bas. Et toi alors, je ne pensais pas que nous étions voisins.
-Non, je réside dans Beverlywood.
-Tu n'es pas accompagnée ?
-Le confort de la maison était plus intéressant pour Môôônsieur.
Elle resserra sa queue de cheval et plaça les quelques mèches fuyantes derrière son oreille. Elles commençaient à coller avec la sueur et cela était loin d'être agréable.
-Ca te dit de continuer à courir ensemble ? lui proposa Eddie.
-Pourquoi pas, tu me montreras les coins sympas.
Peu importait si Eddie s'adaptait à elle ou s'ils avaient simplement la même foulée, leur course était plutôt agréable. Il n'y avait aucune rivalité, ni compétitivité. Juste une course entre collègues. Elle devait admettre qu'elle augmentait parfois l'intensité de sa foulée pour évaluer les capacités d'Eddie mais elle n'en était pas fatiguée. D'autant plus qu'elle parvenait toujours à discuter avec lui sans être essoufflée, elle ne forçait donc pas.
Ils coururent une bonne dizaine de kilomètres en une boucle qui la ramena dans son quartier. Elle le guida vers sa maison et l'invita à entrer. Coop, qui n'avait pas quitté le canapé, sauta pour faire la fête à Eddie. Calipso en fut presque vexée d'être aussi vite oubliée.
-Et voilà, dit Eddie, tu es chez toi. Egalité des distances.
-C'était donc calculé, merci Diaz. Un verre d'eau ?
-Volontiers.
-Un pot de glace ?
-Pardon ?
-Est-ce que tu veux de la glace ? demanda-t-elle en se sortant un pot de Ben & Jerry's cookie dough – son préféré.
-Non, cela ira merci.
Tant pis pour lui. Elle lui tendit son verre tout en laissant la bouteille à disposition. Elle s'essuya le front de la main. Maintenant à l'arrêt et au frais, la sueur se faisait plus présente. Elle ne quitta pas des yeux Eddie qui parcourait la maison d'un léger balayage visuel, rien de plus normal. Cependant, son cœur commença à palpiter quand il s'arrêta sur la photo accrochée au frigidaire.
-C'est toi ? ricana-t-il en désignant l'enfant de dix ans à qui il manquait deux dents.
-Ne te moque pas. J'ai perdu mes dents très tard.
-Tes parents et ta sœur, je suppose ?
Il pointa du doigt les trois personnes qui l'entouraient alors qu'elle s'apprêtait à souffler ses dix bougies. Sa sœur, âgée de quinze ans à l'époque, avait les mains sur ses épaules, légèrement baissée pour l'accompagner à éteindre les bougies. Leurs parents avaient leur bras autour d'elles. Son cœur se serra, la petite Calipso était heureuse et malicieuse. Elle était loin d'imaginer que cet anniversaire aurait une saveur particulière.
D'un hochement de tête, elle acquiesça. Elle ne souhaitait pas s'éterniser sur le sujet. Bien heureusement, Eddie s'intéressa plus à elle qu'à sa famille.
-Entonces hablas español con fluidez ?
-Tengo orígenes mexicanos, confirma-t-elle.
-Mon père est mexicain, sourit Eddie.
Ils furent interrompus par une personne qui toqua à la porte. Décidément, aujourd'hui était plein de surprise. Elle s'excusa auprès d'Eddie et alla ouvrir. Devant elle, une dame d'une quarantaine d'années tenait un plat dans les mains.
-Lilian Johnson, se présenta la dame. Je crois que vous êtes la voisine qui a sauvé ma mère il y a deux semaines.
-Oh ! réalisa-t-elle. Calipso Rivera, enchantée. Je n'ai fait que mon devoir de citoyenne.
-Je tenais tout de même à vous remercier. Maman a été hospitalisée mais elle est sortie d'affaire. Après discussion, on a trouvé préférable qu'elle soit dans une maison de repos désormais.
-Si cette décision convient à tout le monde, sourit-elle.
-Oui, maman est d'accord avec cela. Enfin bref, je ne vais pas vous déranger plus longuement madame Rivera. Tenez, je vous ai fait un plat de lasagnes pour vous remercier. Vous pouvez garder le plat, j'ai cru comprendre que vous emménagiez. Toute la famille et maman vous remercient.
-Avec plaisir mais je ne…
-Merci quand même. Bonne journée madame Rivera.
-Bonne journée. Merci à vous madame Johnson.
Elle leva le plat pour expliciter son remerciement et madame Johnson s'éclipsa aussitôt. Calipso referma la porte et posa le plat de lasagnes sur l'îlot de la cuisine.
-Et tu es une sauveuse ! se moqua Eddie en humant les lasagnes.
-Je n'ai fait que…
-Ton devoir de citoyenne, je pense qu'on l'a tous compris.
Il lui fit un clin d'œil mais elle ne sut pas comment prendre sa réflexion. Son masque méfiant disparu, Calipso découvrait le visage d'Eddie. Elle avait encore tant à apprendre sur toute son équipe. Eddie termina son verre d'eau et elle regarda cet énorme plat de lasagnes.
-Tu en veux pour chez toi ? Je ne vais définitivement pas manger cela toute seule.
-Je suis venu en courant, Cali. Je ne vais pas me balader avec un tupperware dans la rue.
-Allez ! Je te prête un sac à dos. C'est de bon cœur ! Tu as un préado envieux de liberté à nourrir je te rappelle !
-Comment pourrai-je oublier ? soupira-t-il hypnotisé par les lasagnes. Allez, si tu insistes.
De toute façon, il n'aurait pas eu le choix. Elle était déjà en train de sortir une boîte du placard. Elle découpa la moitié du plat et ne put que constater que cela avait l'air délicieux. Elle rangea ensuite son pot de glace, il valait mieux qu'elle se garde pour son prochain repas.
-Tiens. Cadeau de la maison, lui tendit-elle le tupperware après avoir été cherché un sac à dos.
-Merci beaucoup. Tu aurais dû arriver à L.A. plus tôt.
-Je le pense aussi.
Elle se souvint des dernières années, elle aurait été bien mieux ici en effet. Cela lui donnait plus de pression pourtant. Elle avait la sensation d'avoir plus à prouver, elle craignait d'autant plus l'échec.
-Bon, je vais y aller. Je dois encore rentrer chez moi. Cet après-midi, on va à la plage avec Buck et Christopher, tu peux te joindre à nous si tu veux.
A côté de lui, Coop commençait à s'enthousiasmer. La proposition d'Eddie le tentait énormément mais Calipso allait le calmer.
-C'est très gentil mais je vais rester au calme et au frais à la maison. Une prochaine fois, peut-être.
-Comme tu veux, tu sais comment nous joindre si tu changes d'avis. A bientôt Cali.
-Bon après-midi, Eddie.
Il porta le sac à son dos et repartit en marchant rapidement puis il enchaîna sur une foulée. Elle referma la porte et trouva un Coop à l'air plus triste que jamais. Elle se dirigea vers la salle de bain, Coop sur les talons qui couinait. Qu'il pouvait être dramatique !
-C'est non, Coop. Nous restons à la maison.
-Wouf !
-Non. Il est bien trop tôt pour se faire des amis, nous sommes collègues. Point. Couché là.
Il s'arrêta à la porte de la salle de bain et se coucha en soufflant. Il démontrait sans aucun doute son mécontentement. Mais il n'aurait pas le dernier mot. Elle aimait Coop plus que tout, mais elle n'allait pas faire sa vie en fonction des envies de son chien.
Le fait était qu'il avait toujours raison, Calipso était juste trop fière pour l'admettre.
Les yeux de Coop, plus expressifs que n'importe quel humain, ne la quittaient pas. Elle lisait le message qu'il lui transmettait :
-J'ai vraiment envie d'y aller et toi aussi. Tu as juste peur.
Il était vrai. Il n'était pas trop tôt, car elle ressentait que la 118 l'avait déjà attirée dans leurs filets robustes dont il était difficile d'échapper. Il n'était pas trop tôt, elle retardait juste l'acceptation. Coop avait raison. Elle avait peur.
La peur la consumait, un faux pas et elle finirait en cendres.
Elle redoutait l'étincelle qui alimenterait ce feu intérieur dont elle n'avait aucun contrôle. Son seul choix pour l'apaiser serait de battre en retraite et elle ne supporterait pas. Pas encore. C'était sa dernière chance. Alors, elle avait le droit de gagner du temps pour retarder l'inévitable.
Coop releva la tête, les oreilles remontés. Il était attentif à elle, à chaque signe qu'elle communiquait – volontairement ou non. Il avait compris mais sa tête penchée sur le côté démontrait qu'il n'était pas convaincu. Peu importait, elle devait se convaincre qu'elle avait un poil raison.
Bref, elle avait bien besoin d'une bonne douche.
Et voilà ! :)
On en apprend un peu plus sur Calipso et sur son fonctionnement. J'ai un peu de mal à retranscrire ce qu'il se passe dans sa tête sans trop en dire pour que vous la découvriez au fil des chapitres et que vous la compreniez par vous-mêmes. Mais elle est si compliquée que ce n'est pas simple pour moi ahah.
L'intégration de Calipso est faite, il ne fallait pas longtemps avec la 118 ahah. Les relations se mettent doucement en place.
Je suis plus ou moins le type de timeline que la série, moins l'aspect "roman", ce qui signifie que plusieurs semaines ou mois peuvent s'écouler entre deux chapitres. Parfois, ils se suivront dans le temps, parfois non. Pas d'inquiétude, le récit vous donnera des informations ! Je ne voudrais pas vous perdre ahah. :)
Bref, ce chapitre vous a-t-il plu ? :)
Au prochain chapitre : Buck et Calipso subissent les moqueries de leurs camarades après un léger incident en intervention. Mis de côté lors de la mission suivante, un appel du 9-1-1 sera leur échappatoire pour partir de la caserne. Ils ne sont pas au bout de leurs surprises...
Blue.
