Hello ! :D

Si certain-es ici l'attendaient, le compte instagram de Calipso existe enfin (calipso911_) !

En plus de cela, j'ai tout juste commencé des aes pour Coop et Calipso. Donc n'hésitez pas à vous rendre sur mon Pinterest : lookingforviolette si cela vous intéresse. Je compte les alimenter dans les jours à venir, et pourquoi pas en créer sur les relations présentes dans l'histoire. Si vous avez des idées, transmettez-les-moi, je suis aussi là pour vous faire plaisir ! :) Ohhh, si vous trouvez des images qui pourraient correspondre, envoyez-les-moi, je pourrai les rajouter. :)

Bonne lecture !


CHAPITRE 4 – Joyeux anniversaire !

-9-1-1, quelle est votre urgence ?

-Les bougies ont brûlé les rideaux ! La maison brûle !

Arrivée sur les lieux de l'intervention, la 118 vit plusieurs personnes, dont une petite fille en robe de fée, mouvoir leurs bras au-dessus de leur tête pour indiquer que l'équipe était au bon endroit. Calipso descendit du camion sans quitter la maison des yeux, elle avait l'air… Parfaitement normale.

D'un mimétisme, Buck et elle croisèrent les bras, perplexes.

-Je croyais que la maison brûlait ? dit Buck.

-On n'a pas accès à toute la maison d'ici, constata Hen.

-Buck, Eddie, préparez les lances et l'ouverture des bouches, déclara Bobby. Ravi, Cali avancez avec les extincteurs. Hen, Chim, assurez-vous qu'il n'y a pas de blessés.

-Venez, ça brûle ! s'exclama le propriétaire de la maison.

-Vous feriez mieux de rester à l'extérieur Monsieur, lui ordonna Bobby.

Leur manteau enfilé, masque posé sur le visage, ils attrapèrent les extincteurs. La propriétaire de la maison leur indiqua le chemin, Ravi et Calipso s'échangèrent un même regard. A l'entendre, le feu aurait dû être visible de l'extérieur.

Sans perdre une minute, ils avancèrent dans le couloir, suivant l'odeur de brûlée. Ils crurent halluciner quand ils constatèrent que seuls les rideaux étaient en train de partir en fumée dans de délicates flammes. Cela n'avait rien touché d'autres. Calipso n'était même pas sûre qu'il s'agissait d'un réel feu lors de l'appel au 9-1-1.

-Sérieusement ? soupira-t-elle.

-Opération de routine, répondit Ravi.

-Cap', interpela-t-elle Bobby à la radio, pas besoin des lances. Economisez votre énergie, on a fini dans deux minutes.

-Bien reçu.

D'une moue désespérée, Calipso et Ravi ouvrirent leur extincteur et parcoururent les rideaux de mousse blanche pour éteindre les flammes. Elle avait surestimé les flammes car ils ne passèrent même pas les deux minutes quand ils réussirent leur « mission ».

-Les extincteurs devraient être obligatoires dans les maisons, conclut Ravi.

-Des années que je le dis ! leva-t-elle les yeux au ciel avant d'enlever son masque.

Dehors, ils retrouvèrent leur équipe déjà dévêtue de leur tenue contre les flammes. Bobby était en train de discuter avec les propriétaires de la maison et les salua au moment où Calipso et Ravi passèrent devant eux.

-Joyeux anniversaire, dit Ravi à la petite fille qui sourit de toutes ses dents.

-LES POMPIERS POUR MON ANNIVERSAIRE ! cria-t-elle. C'ETAIT TROP COOOOOL ! Je veux un déguisement de pompier maman !

-Tu viens d'avoir celui de fée, souffla la mère.

-Joyeux anniversaire, enchaîna Calipso avant de dire aux parents. La prochaine fois, évitez d'allumer les bougies près des rideaux. Et s'il vous plaît, achetez un extincteur.


L'intervention de l'après-midi ravivait de très bons souvenirs à la 118. Toujours le sourire aux lèvres de voir ses collègues si enthousiastes, Calipso écoutait leurs récits. A tour de rôle, ils racontaient l'anniversaire qu'ils avaient préféré : fête d'anniversaire ou non, chacun avait les yeux pétillants de plaisir.

-A toi Cali ! dit Ravi, en lui donnant un coup de coude sympathique.

C'était à son tour. Il s'agissait d'un souvenir aussi douloureux qu'un réel bonheur. Elle évita leur regard et sourit tristement.

-Mon dixième anniversaire. Mes parents avaient invité plusieurs de mes copines d'école et ma grande sœur avait organisé toute la décoration ainsi que des activités. Je crois avoir rigolé toute l'après-midi et le gâteau préparé par ma Tia Helena était d'un délice !

-Pas de meilleur ? s'étonna Buck.

-Nop, secoua-t-elle la tête pour appuyer son propos.

-Pas les 21, pas les 30 ? insista Chimney.

-Non, elle était sûre d'elle, mon dixième anniversaire est le meilleur de tous.

-On ne peut pas laisser passer ça, il faut garder d'autres traces ! On doit faire un meilleur anniversaire, s'enthousiasma Buck.

-Buck… soupira Bobby.

-Quand fêtes-tu tes 33 ans ?

Il allait très probablement regretter sa question, ou certainement faire le calcul. Toute l'équipe était suspendue à ses lèvres, elle ne doutait pas que la réflexion de Buck aurait été réalisable… Mais leur excitation ne serait que de courte durée. Elle tritura sa nourriture de son assiette avant de répondre, les yeux baissés :

-J'ai eu mes 33 ans le cinq décembre.

Pas manqué, le silence frappa la caserne. Ils étaient en train d'assimiler sa réponse. Buck avait les yeux plissés et il utilisait ses doigts, il devait être en train de compter. A côté d'elle, Ravi avait la bouche si ouverte qu'une mouche se serait fait un plaisir de s'y installer. Pour les autres, elle n'était pas en mesure de qualifier leur expression.

-Mais attends, s'exclama Buck en s'accoudant vers elle, le cinq décembre était mardi dernier.

Elle lui sourit, enfin cela ressemblait plus à une crispation de la mâchoire, pour confirmer qu'il avait raison. Elle validait, donc, leur observation : ils avaient manqué son anniversaire. Un sacré coup dur pour la 118, elle avait rapidement compris que les liens étaient sacrés. Alors manquer l'anniversaire de l'un d'eux, c'était un sacrilège.

-Pourquoi n'as-tu rien dit ? demanda Hen, préoccupée.

-Je n'estimais pas cela très important, ce n'est pas très poli d'annoncer cela ainsi.

-Et tu as fait quoi ? continua Buck, scandalisé.

-J'étais chez moi. Un pot de glace et une bonne série.

-TOUTE SEULE ?

Leur exclamation brisa le silence qu'ils avaient subi quelques minutes plus tôt. Décidément, elle leur faisait passer un mauvais moment. Elle se devait de les rassurer.

-Avec Coop.

Son chien releva la tête et elle lui fit coucou de la main. Ces trois dernières années, Coop avait été sa meilleure compagnie. Il était son petit rayon de soleil, cette lueur qu'elle n'avait pas connue depuis bien longtemps.

Malgré toute l'affection qu'elle portait à Coop, son équipe ne paraissait pas convaincue. Elle subit les réactions de chacun d'eux, cette fois-ci, ils étaient tous assez expressifs pour qu'elle puisse y lire leurs pensées.

Buck était le plus surpris, cela lui semblait inconcevable. Hen et Bobby discutaient par télépathie, elle en était certaine. Peu importait ce qu'ils se disaient, des questions les traversaient. Ravi lui souriait tendrement, comme toujours. Ravi était la douceur incarnée, son binôme et celui dont elle se sentait la plus proche. Eddie était partagé, il l'analysait comme souvent. Elle parvenait à discerner ses œillades vers ses autres camarades et il essayait d'identifier les pensées de Bobby et Hen. Lui aussi se posait des questions. Et il y avait Chimney qui ne cessait d'hocher la tête en parcourant son portable, ce fut le premier à rebondir :

-Cela explique pourquoi je ne l'avais pas noté dans mon téléphone, tu peux répéter la date s'il te plaît ?

-Cinq décembre, répondit-elle et ils sortirent tous leur portable.

-On doit réellement tenir un calendrier d'anniversaire, conclut Bobby.


-9-1-1, quelle est votre urgence ?

Des rires résonnaient dans l'appareil, la musique était si bruyante que Maddie dut abaisser le son de son casque. Il n'y eut aucune réponse, juste des rires. Elle crut à une erreur mais préféra s'assurer que l'appel était réel.

-9-1-1, quelle est votre urgence ?

-Oh pardon, dit la voix d'une jeune fille. Vous pouvez appeler les pompiers ?

-Pouvez-vous me donner votre adresse ?

L'adresse correspondait à une résidence universitaire. Il était près d'une heure du matin, Maddie craignait le pire avec les étudiants, d'autant plus que la pause hivernale approchait. Maddie soupira, elle aurait préféré être chez elle, avec Jee-Yun et Chimney, plutôt que gérer un appel qui ne semblait pas si sérieux. Mais c'était son travail, elle devait être là pour chaque personne. Peu importait l'urgence de l'appel, ces personnes avaient besoin d'elle.

-Quel est ton prénom ?

-Kaya et elle, c'est Jenyfer.

-Qui elle ?

-Ma pote ! Celle qui a la tête coincée entre les barreaux ! C'est pour ça que je vous appelle.

-D'accord, Kaya. Les secours arrivent.

Chaque jour au centre d'appels livrait son lot de surprises, aujourd'hui n'échappait pas à la règle. D'un ricanement, elle lança l'alerte. Heureusement pour elle, son tour était terminé. A la 118 de s'en occuper.

Sur la route, sirène allumée, Calipso s'approcha de Ravi afin d'éviter d'être entendue. Elle s'assura qu'Eddie et Buck regardaient ailleurs et elle chuchota :

-Pourquoi nous a-t-il choisi ?

-Cali, ton casque est allumé, la surprit Bobby.

Tous ses coéquipiers explosèrent de rire, sa seule réaction fut de les incendier de ses yeux noisette. Qu'elle pouvait être ridicule. Elle avait souhaité être discrète mais c'était raté. Elle avait de la chance si Bobby ne lui passait un nouveau savon mais il n'avait pas l'air de cette humeur.

-Qu'est-ce qui ne te convient pas dans cette intervention ? demanda Bobby.

-C'est pire que faire des mathématiques. Ces étudiants sont tout simplement idiots, répliqua-t-elle.

-Mais tu viens en aide, constata Ravi. N'est-ce pas ce que tu aimes ?

-Et un peu de fun en université, on ne va pas se plaindre ! ajouta Buck.

-Ouais, si vous le dites.

Calipso croisa les bras et bougonna dans son coin, de toute façon ils ne partageaient pas son avis. Elle ne gardait pas de très bons souvenirs de son année à Yale. Elle avait cru les étudiants de cette université intelligents mais la réalité était toute autre. Ce n'était que de la compétition et beaucoup de fêtes. Tout le temps.

Quand ils arrivèrent sur les lieux, ce fut le contraire de leur dernier appel. Personne ne les attendait et ils durent se faufiler entre les étudiants qui se frottaient les uns aux autres en dansant. C'était répugnant. Elle suivait Buck, qui tenait la scie circulaire, de très près.

Si elle n'avait pas été si fière, elle se serait bouché les oreilles de ses mains. La musique – si on pouvait la qualifier ainsi car cela ressemblait plus à des boum boum – était bien trop forte, sans compter les hurlements d'euphorie des étudiants.

Parmi tout ce brouhaha, elle parvenait à entendre les commentaires sur le physique de Buck et Eddie, ils faisaient toujours en fureur. Malheureusement pour elle, elle entendait aussi ceux à son égard. Elle détestait cela.

-JEN ! JEN ! ILS SONT LA ! cria d'une voix aiguë une étudiante dont les yeux étaient bien rouges, elle ne devait pas avoir fumé que du tabac. Oooooh et tu es servie, j'aimerais bien qu'ils me touchent.

L'étudiante haussa les sourcils, certainement pour séduire Buck et Eddie, puis elle se colla à eux. Calipso hocha la tête, désespérée, tandis qu'Eddie et Buck se dégageaient de l'étudiante. C'en était très malaisant.

-Cali, occupe-toi de manipuler la jeune fille, ordonna Bobby. Buck, fends les barreaux.

-Pas de problème, Cap !

Elle monta les escaliers pour arriver à la hauteur de Jenyfer, suivie par Eddie. Buck plaça des lunettes de sécurité sur le visage de la jeune fille tandis qu'elle et sa copine continuaient de commenter la présence d'Eddie et de Buck.

-Eh ! Regardez messiers les pompiers, on dirait que je suis en prison c'est trop drôle !

-Impressionnant, se moqua Buck.

-Jamais, je n'oublierai ce moment, ajouta Eddie et Calipso pinça ses lèvres pour se retenir de rire.

Buck face à l'étudiante, Calipso derrière elle, il était temps de passer à l'action, qu'ils puissent rentrer à la caserne pour des missions plus intéressantes.

-Okay Jenyfer, la prévint Calipso, mon collègue va scier les barreaux pour qu'on puisse vous sortir de là. Cela va faire beaucoup de bruits, mais ne vous inquiétez pas vous ne risquez rien. Pour ma part, je vais placer mes mains autour de votre tête afin de la manipuler et la sortir dès qu'un petit espace se libère.

-Pourquoi ce n'est pas le beau gosse à côté de vous ? demanda la copine de Jenyfer.

-Pour la simple et bonne raison que ce sont les ordres de notre capitaine, répondit-elle en roulant des yeux.

-Et votre capitaine, ne peut pas changer d'ordre ?

-Ma collègue se débrouille très bien, vint à son secours Eddie.

-Allez, Jenyfer. Buck, c'est parti ! annonça Bobby.

Le bruit de la scieuse fit sursauter l'étudiante et Calipso ne put s'empêcher de ricaner. Le premier barreau brisé, Calipso pivota légèrement la tête de Jenyfer et sa tête put se glisser. Alleluia. Elle n'aurait pas à supporter plus longtemps l'étudiante.

-Et voilà ! s'enthousiasma Calipso en relevant doucement Jenyfer.

-Libérée délivrée, chantonna-t-elle.

-Ouais, c'est ça. Attention à la marche.

Calipso l'aida à descendre les escaliers et Jenyfer se laissa tomber dans les bras de son amie en pouffant de rire. Calipso ne savait pas combien de grammes d'alcool elle avait dans le sang ou quelle drogue elle avait ingéré, mais cela semblait bien puissant. Mais très bien, il était temps pour eux de partir d'ici…

-Oh attendez, attendez ! les interpela Jenyfer et Calipso dut retenir son impatience. C'est mon anniversaire aujourd'hui, j'peux avoir une photo avec ces deux beaux gosses ?

Elle désigna Buck et Eddie, qui se regardèrent mi-amusé mi-gêné. Bobby soupira mais fit comprendre d'un geste à Buck et Eddie de se dépêcher. Ces derniers se positionnèrent et Calipso croisa les bras, il fallait encore attendre. Elle appela à l'aide Ravi qui paraissait complétement s'amuser.

-Kaya, Kaya, viens, viens. Et le capitaine aussi, et lui ! Ce sera encore plus classe.

-Et un mars aussi ? ronchonna Calipso tandis que Ravi se montrait pour être sûr que Jenyfer parlait bien de lui.

-Ma sauveuse prendra la photo ! Vous pouvez prendre la photo, n'est-ce pas ?

-Oh oui, bien sûr, ironisa-t-elle d'un faux sourire. Sur mon CV de pompier, il s'agit de ma première compétence : « excellente photographe ».

-AH AH AH ! s'esclaffèrent les deux étudiantes. Elle est trop drôle.

Oui, cela aussi elle aurait pu le préciser sur son CV. Elle se dépêcha de prendre deux-trois clichés puis elle rendit le téléphone à Jenyfer.

-Joyeux anniversaire Jenyfer.

-Merci ! Trop gentiiiiille !

Que de compliments. Au passage, elle saisit la scie et préféra s'échapper de ce lieu. Elle la rangea non pas sans douceur alors que son équipe revenait en rigolant. Elle percevait très bien leurs moqueries et aurait dû anticiper la remarque de Buck.

-Calipso, photographe officielle de la 118. La prochaine fois, choisis mon autre profil.

-Oui et je prendrai la photo en contre-plongée aussi.

-Allez, on rentre, annonça Bobby.


Depuis treize ans, Calipso était pompier. La vocation l'avait saisie depuis le plus jeune âge, c'était une évidence. Mais enfant, elle n'aurait jamais pu se douter des idioties dont elle serait témoin en exerçant ce métier. L'humain avait d'incroyables dons pour se retrouver dans des situations farfelues. Et cette dernière mission en avait été une nouvelle preuve.

En secouant la tête d'incompréhension, et pleine de jugement oui, elle rangeait ses affaires d'intervention. Elle n'en revenait toujours pas que cette personne se soit coincé la tête entre les barreaux de manière volontaire ! Les gens n'avaient donc aucune fierté ?

Elle décrocha ses cheveux ne supportant plus de les avoir accrochés. Sa crinière de lion ne demandait qu'à respirer, et elle aussi. Ce fut à ce moment que Bobby l'interpela :

-Athena m'a envoyé un message pour m'informer que May est à la maison demain soir, elle serait ravie de te revoir. Tu peux venir si tu veux, ce sera barbecue.

-Euh… Je ne sais pas trop.

Tout son cœur lui hurlait d'accepter. Elle avait beaucoup apprécié May et elle serait très heureuse de la revoir. De plus, elle ne connaissait qu'Athena par de rapides passages à la 118 et lors d'interventions communes. Plus encore, elle désirait mieux connaître Bobby. Son cœur souhaitait s'ouvrir à eux, il souhaitait les accueillir et les aimer.

Mais sa raison était toute autre. Sa raison refusait, sa raison avait peur. Sa raison lui rappelait que l'attachement ne rendrait les « au revoir » que plus durs le jour où elle devrait partir, car elle finirait toujours par partir. Sa raison tentait de la convaincre que ce n'était pas sage, qu'elle se faisait du mal et qu'elle leur en ferait.

Le cœur et la raison : ce perpétuel combat.

Le visage calme de Bobby attendait une réponse plus précise. Calipso savait qu'il ne la forcerait pas, Bobby ne ferait jamais cela. Bobby comprenait les décisions.

Quelques semaines plus tôt, elle avait appris le passé de Bobby, ce passé qui l'avait fait atterrir à Los Angeles. Il avait perdu toute sa famille dans l'incendie de l'immeuble où il vivait et dont il était en quelque sorte responsable. Sa femme et ses deux enfants étaient morts, ainsi que 145 autres personnes. Elle savait que Bobby avait mis du temps à s'impliquer dans les relations à la caserne.

Bobby lui laisserait le temps nécessaire mais elle était certaine qu'il attendait d'elle d'être entièrement avec eux. Peut-être une mission personnelle. Elle n'en avait aucune idée.

-Coop est bien entendu le bienvenu, ajouta Bobby pour la convaincre.

Il haussa les sourcils, railleur, et elle leva les yeux au ciel. Elle devait donner une réponse. Le cœur ou la raison. Elle ferma les yeux, sachant qu'elle regretterait très probablement cette décision dans les mois ou années à venir.

-D'accord, je serai là.

-Très bien Cali, sourit-il.

Il lui tapota l'épaule et elle discerna de la fierté dans son comportement. Quand il eut le dos tourné, elle se prit le visage entre les mains. Quelle idée avait-elle eue ? D'autant plus que cela ne faisait que trois mois qu'elle était à Los Angeles.

Il y avait pourtant une raison à cela et son cœur ne manqua pas de lui rappeler. Il était déjà trop tard. Elle était déjà beaucoup trop attachée à la 118.


La boule au ventre, Calipso se gara devant la maison d'Athena et de Bobby. Elle devait se ressaisir, il ne s'agissait que d'un repas avec Bobby, Athena, May et peut-être son petit-ami Darius. Ce n'était rien. Après tout, cela arrivait régulièrement que des employés mangent chez leur patron. Ce n'était en rien différent.

Elle ouvrit la portière à Coop qui sauta joyeusement et courut avec fierté jusqu'à la porte de chez Bobby et Athena. Lui au moins ne se posait pas de question. Elle suivit son chien et frappa à la porte avec fermeté afin de combler son manque d'assurance. Depuis quand ne s'était-elle pas rendue à une soirée ou juste un endroit avec d'autres personnes ?

Un moment. La dernière fois devait être quand elle était en couple avec Zack, pas d'agréables souvenirs donc. Ce n'était pas une relation rêvée, heureusement elle s'en était vite rendu compte. Malheureusement, il avait fait de sa vie un enfer à la caserne par la suite.

La porte s'entrouvrit et elle échappa à ces mauvais souvenirs, ce n'était que du passé. Elle l'avait fui. Bobby lui ouvrit la porte, tout sourire, une pince de barbecue à la main. C'était agréable de le voir ainsi.

-CALIPSO RIVERA ! cria-t-il ce qui fut très étrange, Bobby n'haussait la voix qu'en cas d'extrême urgence. Elle fit un pas en arrière mais Bobby la rattrapa vite par l'épaule. Content de te voir, suis-moi. Toi aussi Coop, bon chien.

Il ne fallut pas répéter deux fois à Coop d'entrer car il dévala les escaliers qui servaient d'entrée. Bobby lui proposa une nouvelle fois d'avancer et elle s'exécuta remarquant May et un garçon à la peau noire qui devait être son petit-ami en bas des escaliers.

Calipso fut accueillie par une étreinte amicale et chaleureuse de May. Pour une raison qui lui échappait, Calipso se sentit parfaitement bien. Elle avait cette sensation de connaître May depuis toujours alors qu'elle ne s'était croisée que deux-trois fois.

-Je suis tellement heureuse de te revoir ! s'exclama May puis elle se tourna vers son petit-ami. Je te présente Darius. Darius, voici Calipso.

-Bonjour, lui tendit la main Darius.

-Salut ! répondit-elle. Enchantée.

Elle se concentra de nouveau sur May dont les yeux pétillaient de malice. C'était très bizarre. Seulement à cet instant, Calipso remarqua que Coop n'était plus à leurs pieds et que Bobby n'était même plus derrière elle. May comprit son égarement car son sourire touchait presque ses oreilles, elle inclina la tête pour l'inciter à regarder sur la gauche. Et là…

-SURPRIIIIIIIIIIISE !

Ils ne seraient pas que six.

Toute son équipe était là mais ce n'était pas tout, leur famille aussi était là. Elle remarqua les ballons qui flottaient au plafond et les décorations qui mentionnaient Joyeux anniversaire. Ils étaient tous là. Pour elle.

Le temps de réaliser, elle resta paralysée. Seuls ses yeux pouvaient se mobiliser. Elle vit Eddie qui tenait par les épaules un garçon avec des béquilles – sûrement son fils, Christopher. A côté Buck tenait une petite fille de deux ans, Jee-Yun. Il y avait Chimney et sa femme, Maddie. Puis il y avait Ravi qui semblait la provoquer, apparemment aussi fier que tous ceux présents. Il était accompagné d'une dame bien plus âgée, elle avait les mêmes yeux tendres de Ravi. Elle déduisit qu'il s'agissait de sa mère. Enfin, il y avait Hen avec Karen et un garçon, qui devait être Denny.

Toujours surprise, elle était incapable de réagir, Bobby et Athena durent s'approcher d'elle pour la sortir de cet état. Les bras tendus vers elle, Bobby jubila :

-Joyeux anniversaire, Cali.

Derrière lui Athena chantonnait discrètement la célèbre chanson et May l'accompagnait. L'accolade de Bobby fut rapide mais elle dégagea une aura réconfortante, pleine de confiance. Athena lui sourit précieusement et c'est à ce moment que Calipso recouvrit la parole :

-Je… Merci. Mais… Il ne fallait pas.

-Nous ne laissons aucun membre de la famille de côté, lui rappela Bobby d'un clin d'œil.

-Bienvenue à la 118, conclut Athena.

Son cœur s'emballa, impatient de vivre ce moment qu'il avait gagné. Elle le suivit, il valait mieux ne pas se ridiculiser. Ses pas suivirent chaque battement pour retrouver toutes ces personnes qui avaient organisé cette fête pour elle, alors qu'ils la connaissaient à peine. Sans réfléchir, elle laissa Eddie la prendre par les épaules.

-Bon anniversaire Cali.

Elle n'était pas prête à l'entendre autant de fois. Pourtant chaque parole la réchauffait un peu plus, comme le soleil de Los Angeles.

-Voici…

Même si Eddie avait été plus rapide, il ne l'aurait jamais été autant que Buck qui s'imposa rapidement. La bonne humeur de Buck était indétrônable. Il ébouriffa les cheveux du préadolescent dont elle entendait régulièrement parler et dit :

-Laisse-moi te présenter mes personnes préférées sur Terre, il posa son index sur la petite-fille qui se mit à rigoler. Voici Jee-Yun, la fille de Maddie et Chim. Et mon pote Christopher !

Malgré son manque de fréquentations avec les enfants, Calipso n'en était pas pour autant réfractaire. Elle fit un rapide coucou à la petite fille qui lui rendit avant de s'échapper des bras de Buck. Puis elle se tourna vers Christopher qui lui adressait un sourire sincère.

-Le fameux fils d'Eddie, résuma-t-elle en levant les yeux vers le concerné.

-Le seul et l'unique, confirma Eddie en regardant fièrement son fils.

-Ravie de faire ta connaissance, Christopher. J'ai beaucoup entendu parler de toi.

-J'ai beaucoup entendu parler de toi aussi.

-Ah !

Elle leva un sourcil vers Eddie par provocation, mais il évita son regard se préoccupant bien plus de son fils. Bien flattée, elle écouta Eddie ajouter :

-J'ai aussi beaucoup entendu parler du cadeau que Carla et toi lui avaient fabriqué.

-C'est vrai, rit Christopher en calant une de ses béquilles contre lui pour sortir un bracelet de perles de sa poche. Tiens, un bracelet de l'amitié. Buck m'a dit que ta couleur préférée était le vert.

-C'est super gentil, merci ! s'émerveilla-t-elle en enfilant le bijou fait maison. Un bracelet de l'amitié comme ceux de Taylor.

-Tu aimes Taylor Swift ? s'étonna Christopher.

-Swiftie depuis le premier jour !

-Cooool !

-Je vais dire bonjour aux autres, encore merci Christopher, lui sourit-elle.

Elle s'échappa pour faire la connaissance du reste des personnes mais aussi remerciaient toutes celles présentes. Elle approchait de Chim et Maddie qu'elle entendit la voix de Christopher :

-C'est vrai qu'elle est très jolie.

Et bien… Elle n'attendait pas autant d'attention en cette journée. Elle passa son doigt sur les perles aux nuances de verts et où Cali était écrit, entouré de deux cœurs. Celui-ci, elle ne le quitterait jamais.

Au fil des connaissances, Calipso réalisa que les retrouvailles étaient attendues. Elle avait été attendue par chacune des familles de ses collègues. Elle retrouva Karen, qu'elle avait rencontrée quelques semaines plus tôt lorsqu'Eddie avait offert sa tournée dans un bar pour son anniversaire. Karen était d'une ouverture déconcertante et d'un naturel inouï.

Le cœur de Calipso palpitait. Il était en train de vivre sa plus belle expérience, le bonheur dont il rêvait depuis tant d'années. Difficilement, Calipso évitait sa raison qui cherchait à la dissuader de garder en mémoire ces moments. Mais elle ne s'était pas déplacée pour finalement écouter sa raison. Cela n'avait aucun sens.

C'est pourquoi elle s'excusa auprès de Karen et Hen pour retrouver Ravi. Elle lui donna un coup de poing amical sur l'épaule et il fit mine d'avoir été douloureusement touché. Elle se laissa ensuite attendrir par sa moue affectueuse, celle avec laquelle il l'avait accueillie.

-Tu étais au courant Panikkar, et tu ne m'as rien dit ?

-L'intérêt d'une surprise, Rivera, est de ne rien dire, répliqua-t-il.

-Eum… Qui a eu l'idée ? l'interrogea-t-elle.

-Buck est très certainement l'initiateur, tu as bien vu la manière dont il a réagi. Cependant, je dirai qu'on était tous très motivés à l'idée de t'offrir une fête d'anniversaire, répondit Ravi avec honnêteté. Je craignais que tu n'acceptes pas ou que tu paniques, es-tu contente ?

-Très, admit-elle. Vous avez géré.

C'était une réflexion sincère. Le regard de Ravi sur elle prouvait qu'il était fier d'eux mais aussi fier d'elle. Elle se doutait que Ravi était un observateur, son commentaire en était une preuve. Elle était plus facilement cernée qu'elle ne l'imaginait.

-Je te présente ma mère, Jaya Pannikkar.

-Enchantée Calipso ! s'exclama Madame Pannikar. Ton arrivée a marqué mon Ravi.

-En bien, j'espère.

-Il t'adore, fit-elle un clin d'œil. Je suis heureuse que Ravi soit à la 118 et qu'il t'ait comme amie.

-Parce que vous ne me connaissez pas encore, rigola-t-elle, gênée par tant de compliments.

En guise de réponse, Madame Pannikar lui tapota l'épaule. Elle s'éclipsa pour demander une coupe de champagne à Darius. Calipso en profita pour s'approcher de Ravi :

-Très charmante, dit-elle en ignorant la boule dans sa gorge.

-Toujours. Te sens-tu à ta place ? s'intéressa Ravi alors que Bobby commençait à sortir les steaks du barbecue pour les hamburgers de chacun.

-Je commence à me rendre compte que j'en ai une, oui, s'ouvrit-elle au grand dam de sa raison.

-Parfait alors. Notre mission est réussie. J'en viens donc aux faits.

Il la tira par le bras pour l'éloigner légèrement des autres et elle le regarda curieusement, quelle mouche l'avait piqué ? Au loin, elle remarqua que l'attention méfiante d'Eddie était portée sur eux. Elle se demandait bien s'il arrêterait de lui porter ce regard un jour. C'était de plus en plus rare certes, il ne s'en détachait pas pour autant.

-Nous sommes les deux derniers arrivés, nous devons nous soutenir coûte que coûte. Hen et Chim sont comme ça, Ravi serra ses deux mains bien soudées. Buck et Eddie sont comme ça, il réitéra son geste. Nous sommes notre binôme principal. Donc on doit être…

-Comme ça, le coupa-t-elle.

Elle imita son geste et son visage illumina, apparemment soulagé qu'elle ait compris où il voulait en venir. Il avait l'air d'un enfant dont on avait accepté d'être le copain dans la cour de récréation.

-Tu as quel âge Ravi ? se moqua-t-elle gentiment.

-Vingt-huit, répondit-il vexé. Ce que je veux t'expliquer, c'est…

-J'ai compris. Sache juste que cela me paraissait évident, j'accepte d'être ta partner in crime et de te soutenir coûte que coûte. On sera comme eux, à notre manière.

-J'ai juste besoin d'être rassuré, se justifia Ravi en se grattant l'arrière de la tête.

Tout le monde avait ses insécurités songea Calipso. En simple réponse, elle lui tendit la main et il la saisit. Ils se les serrèrent bien soudées avant de se prendre dans leurs bras. Calipso n'avait pas hésité une seule seconde. Elle devait satisfaire son cœur et cela commençait par se lier officiellement d'amitié avec Ravi.

Mais leur alliance fut interrompue par la réalité. Ils furent rappelés à l'ordre pour venir manger tout en remettant en mémoire à Calipso que cette soirée n'était rien que pour elle. Ils s'installèrent à table, côte à côte, et Calipso dégusta les meilleurs hamburgers de toute sa vie ! Bobby ne cesserait jamais de l'étonner pour ses talents en cuisine.

Après ce repas, un gros gâteau d'anniversaire fut posé devant elle accompagné d'une chanson traditionnelle bien mélodieuse, et bruyante. Elle ne prit pas le temps de compter toutes les bougies mais elle ne doutait pas que le compte était juste.

Trente-trois bougies. Quatorze de plus depuis le dernier anniversaire où elle avait eu des bougies. Vingt-trois de plus depuis son meilleur anniversaire.

Jee-Yun lui tira la manche pour venir s'asseoir sur elle et May l'aida à monter sur elle. Calipso proposa à la petite fille de souffler les bougies avec elle ce qui lui valut un grand oui.

-1, 2, 3.

Toutes les deux soufflèrent et durent se reprendre à plusieurs fois pour éteindre toutes les bougies. Calipso faisait une piètre pompière.

-Besoin d'une lance, peut-être ? la taquina Eddie.

C'était exactement ce qu'elle était en train de se dire. Elle laissa la dernière bougie à Jee et les applaudissements s'écroulèrent sur elles. Calipso dégusta le gâteau à la vanille, avec toujours sur elle Jee qui avait refusé de trouver les genoux de ses parents et de son « Tonton Buck » qui s'en trouva vexé. Bien fait, il avait l'attention de son chien, elle aurait l'attention de sa nièce.

La table débarrassée, May déclencha une playlist et les danses débutèrent. La 118 ne rigolait pas avec les fêtes, elle ne faisait jamais rien à moitié. Cependant, Calipso préféra s'isoler un peu. Elle n'avait plus l'habitude d'être autant entourée et elle avait l'impression que sa batterie s'affaiblissait. Comme celle de Coop a priori, son chien était couché proche du canapé et dormait paisiblement malgré le fait que Jee se couchait sur lui.

Assise sur le banc en bois, Calipso observait les étoiles dans le ciel. Il était dégagé et les points lumineux illuminaient l'obscurité. Elle s'apaisa de l'écoulement de l'eau de la petite fontaine près d'elle.

C'était vraiment une belle soirée. Si son dixième anniversaire n'était pas si important, peut-être que cette soirée serait passée devant. Tout le monde était si gentil avec elle, elle se sentait si bien avec eux. Son cœur eut une réflexion pertinente, à cet instant, elle aurait été incapable de la rejeter.

Calipso était cette dernière pièce du puzzle qu'on imbriquait au reste. Cette dernière pièce, tant attendue, qui trouvait sa place pour combler un vide et former un tout.

-Tu ne croyais tout de même pas à une simple soirée, alors que deux jours plus tôt tu nous as dit que nous avions raté ton anniversaire ?

Ses pensées s'interrompirent quand la voix d'Eddie vint la chercher. Il s'assit à côté d'elle, un sourire railleur sur le visage.

-Je rêve ou tu sous-entends que je suis naïve ?

-Ce n'est pas un rêve.

Leur échange s'ensuivit d'éclats de rires dans le silence d'une nuit paisible et tiède californienne. Il lui tendit une bière qu'elle accepta, ils trinquèrent délicatement et elle porta la bouteille à ses lèvres. Le liquide s'écoula dans sa gorge et elle s'étouffa presque quand Eddie déclara calmement :

-Nous avons tous une histoire, je suppose que tu en as une ?

-Pardon ?

A vrai dire, elle avait très bien compris le sens de sa question. Elle était juste inattendue. Eddie haussa les sourcils en prenant une gorgée de bière sans la quitter des yeux. Il avait perdu ce regard sombre et elle trouva qu'il avait baissé sa garde. Seule l'empathie marquait ses traits, encore plus quand il s'expliqua.

-Un dixième anniversaire si important, les reste des anniversaires seule. Cela n'a échappé à personne. Tu es seule ici, tu ne parles pas de ta famille, ni de tes amis.

-Bien vu, elle évita son regard car sa gorge se nouait. J'ai une histoire.

Des secondes s'écoulèrent dans un fond sonore ôté de paroles. Les claquements de l'eau de la fontaine, proche d'eux, s'imposait parmi les rires dans la maison et les notes de musique. Au loin des sirènes retentissaient, accompagnées du bruit des moteurs.

Pas un mot. Elle pivota et constata qu'Eddie ne la regardait plus. Il hochait simplement la tête en pleine réflexion. Sans un mot. Il attendait de voir si elle souhaitait en parler ou non. Il avait bien une histoire. Seules les personnes avec une histoire respectaient cela.

-Je ne te raconterai pas celles des autres, celles dont tu n'as pas encore connaissance, elles ne m'appartiennent pas. Pas celles dont je ne fais pas partie du moins.

Calipso ne décrocha pas son regard d'Eddie. Elle comprenait parfaitement son objectif, il n'était pas venu là par hasard. Cette soirée n'était pas un hasard. Peut-être qu'elle parlerait, ou peut-être pas, cela n'était d'aucune importance. Maintenant, elle devait simplement écouter.

Son histoire commençait avant d'arriver à la 118. Avant d'être pompier, Eddie était infirmier de l'armée et prodiguait les premiers secours sur le terrain. Il était alors marié à Shannon, la mère de Christopher. Lors de sa dernière mission, leur hélicoptère a été attaqué. Il a alors sauvé tous ses camarades, sauf un.

-J'ai été décoré pour mon acte héroïque alors qu'il ne s'agissait que de mon métier, commenta-t-il et elle comprenait très bien. Mais j'ai fini par comprendre que pour les personnes autour, c'était toujours bien plus.

Cela, Calipso ne le comprenait pas. Ils n'étaient pas des citoyens lambda qui partaient à la rescousse d'un inconnu dans la rue. C'était leur métier, ils étaient payés pour cela. Il n'y avait rien d'exceptionnel. On ne félicitait pas un restaurateur car il avait bien dressé la table et servi ses clients après tout.

Eddie poursuivit. A son retour du terrain, les disputes avec Shannon n'ont fait qu'augmenter. Ils étaient très tendus par rapport aux soins à fournir à Christopher. Shannon souhaitait partir en Californie mais Eddie n'était pas prêt. Le lendemain, Shannon était partie. Après cela, Eddie accumula du travail pour prendre soin de Christopher. Les parents d'Eddie ont estimé préférable de s'occuper de Christopher et le conflit entre ses parents fut intense.

-J'avais la sensation qu'ils tentaient de me voler mon fils, que mon père tentait juste de rattraper ce qu'il n'avait pas eu avec moi car il n'était jamais à la maison. Mon père et ma mère insistaient, estimant que je devais faire ce qu'il y avait de mieux pour mon fils. Mais ce qu'il y avait de mieux pour Christopher, c'était moi. On a donc décidé de quitter El Paso pour Los Angeles.

Ici, Eddie a rejoint la 118. Calipso crut qu'il en avait fini mais elle était loin d'imaginer la suite. Shannon était de retour dans leur vie quelques temps après leur arrivée à LA. Eddie avait cru reconstruire leur vie mais Shannon avait fini par demander le divorce. Elle est décédée le lendemain devant Eddie à la suite d'un accident.

Calipso était presque admirative d'Eddie, de toujours tenir malgré tout. Elle ne savait pas si toute la caserne avait de si longues histoires mais elle commençait à réévaluer la sienne. Finalement, elle n'avait rien vécu.

-As-tu entendu parler du tsunami qui a touché Los Angeles en 2019 ?

-Evidemment, leva-t-elle les yeux au ciel.

Elle était presque jalouse des pompiers de Los Angeles qui avaient eu la chance de vivre un tel secourisme. Elle n'avait jamais expérimenté cela, mais c'était peut-être mieux ainsi.

-Buck et Christopher étaient sur la jetée ce jour-là, Calipso blêmit, honteuse de ses dernières pensées. Je dois la vie de mon fils à Buck. Buck à sauver Christopher ce jour-là.

Calipso se força à déglutir, c'était une vision d'horreur. La même année, Eddie avait failli mourir après avoir été enseveli sous terre lors d'une intervention. Cela la fit frissonner, elle n'aurait jamais survécu à cela. C'était un vrai cauchemar pour elle. Deux ans plus tard, il avait failli mourir après s'être fait tirer dessus. Décidément.

-J'ai eu beaucoup de chance de survivre, conclut Eddie. Sans compter toutes les fois où chacun d'entre nous a frôlé la mort.

-Et tu es toujours debout ? s'étonna-t-elle.

-Evidemment.

Non, elle pouvait le dire. Elle était admirative d'Edmundo Diaz. D'une certaine manière, elle se sentait soulagée d'en apprendre autant si les personnes qui l'entouraient désormais. Il était toujours plus simple de devenir proches de personnes qui avaient eux aussi une histoire. L'ambiance dramatique l'obligea à faire diversion. Elle tendit le bas de sa bouteille vers celle d'Eddie et dit :

-Cheers à ton stock de vie !

Il émit un petit rire, ce qui lui provoqua un sourire incontrôlable. Elle laissa sa tête retombée sur le dossier du banc, les yeux toujours posés sur lui. Volontairement ou non, il l'imita. Elle put alors découvrir la couleur de ses yeux. Elle avait toujours cru que ses yeux étaient foncés à cause des regards sombres qu'il lui adressait, mais ce n'était pas le cas. Ils étaient d'un marron clair, moins noisette que les siens, mais ce qui était sûr était qu'ils n'étaient pas foncés.

-Tout cela pour te dire, reprit Eddie, n'importe qui ici te comprendra. Personne ne pourra imaginer mais nous comprendrons. Ici, quoiqu'il arrive, nous sommes là les uns pour les autres. On se soutient, toujours. Tu n'as pas besoin de rester enfermée, tu peux avoir en confiance en nous.

Elle n'en doutait plus. Non, elle ne doutait pas d'eux. Elle doutait d'elle. Elle regarda le ciel, cherchant une réponse, appelant à l'aide. Mais cette aide ne venait plus depuis qu'elle avait seize ans, deux mois et vingt-quatre jours. Elle devait avoir confiance.

Sa tête bascula à nouveau vers Eddie. Elle avait à confiance.

-Ce dixième anniversaire est important car il est le dernier que j'ai passé avec ma famille. Mes parents et ma sœur sont morts trois mois avant mon onzième anniversaire.

Elle s'interrompit pour avaler un peu de bière. Elle crut que cela suffirait mais elle la continua un peu plus pour échapper à ses larmes, elle allait avoir besoin d'une autre bouteille. C'était la première fois qu'elle en parlait réellement à quelqu'un. Elle l'avait déjà évoqué mais toutes les personnes qui ne la connaissaient pas s'étaient toujours contentées de ses vagues réponses.

-Je suis allée vivre chez ma Tia Helena après cela. Elle est décédée, à son tour, l'année de mes dix-neuf ans. Depuis des générations, nous sommes maudits dans la famille. Toute le monde meurt jeune. Pour le moment, je suis la survivante.

-Désolé, murmura-t-il avec peine.

-C'est toi qui t'excuses après tout ce que tu as vécu, ricana-t-elle en se relevant.

-Une histoire n'est jamais plus importante qu'une autre.

-Merci Eddie, dit-elle en lui donnant une tape sur l'épaule.

Il était temps que leur conversation se termine, non pas que Calipso le veuille mais la baie vitrée menant à la maison venait de s'ouvrir. Les notes de la chanson parvinrent à l'oreille de Calipso, comme un appel, et elle reconnut la musique sans souci.

I wasn't jealous before we met

Now every woman I see is a potential threat

And I'm possessive, it isn't nice

You've heard me saying that smoking was my only vice

May courrait vers elle et la tira par le bras. Ils avaient décidément tous de mauvaises habitudes.

-ABBA ! Je suis sûre que tu es une adepte d'ABBA ! Viens avec moi !

En effet, elle adorait ABBA. Son film préféré était d'ailleurs Mamma Mia ! Elle s'excusa auprès d'Eddie qui semblait trouver cela particulièrement drôle et elle suivit May en sautillant.

But now it isn't true

Now everything is new

And all I've learned has overturned

I beg of you

-J'aurai juste besoin d'une nouvelle bière.

-Pas de problème. Après cela !

Don't go wasting your emotion

Lay all your love on me

May lui prit sa bouteille vide et la posa sur le meuble le plus proche avant de lui prendre les deux mains.

It was like shooting a sitting duck

A little small talk, a smile, and baby I was stuck

I still don't know what you've done with me

A grown-up woman should never fall so easily

Depuis quand Calipso n'avait pas dansé si déchaînée, hors seule à la maison, cela n'avait plus aucune importance. Avec May, elle vivait un vrai moment d'euphorie qui parcourait son corps. Elles furent rapidement rejointes par Maddie et Buck. Plus à l'écart, Eddie tendit sa bouteille vers elle et elle crut lire sur ses lèvres : Cheers.

I feel a kind of fear

When I don't have you near

Unsatisfied, I skip my pride

I beg you, dear

Elle lui sourit.

Don't go wasting your emotion

Lay all your love on me

Don't go sharing your devotion

Lay all your love on me

Sans mentir, elles n'étaient plus en train de danser. Il s'agissait plutôt de sauts tout en agitant leurs bras tendus mains liées. Ce n'était pas chanter mais plutôt s'égosiller. Ravi arriva à son tour en sautillant. Calipso fit tournoyer May puis elles se firent passer l'une après l'autre sous leurs bras. Le cœur serré, Calipso réalisa qu'elle n'avait pas eu de telles moments de complicité depuis Bianca. Elle sentit une larme couler le long de sa joue et elle s'empressa de l'essuyer, ce n'était pas le moment. Elle n'était pas seule. Plus maintenant.

I've had a few little love affairs

They didn't last very long and they've been pretty scarce

I used to think I was sensible

It makes the truth even more incomprehensible

La fin de la chanson approchée, May et elle agrandirent leur cercle. Calipso prit la main de Ravi, son binôme. Si Ravi avait besoin d'être rassuré, elle serait là. Ils continuèrent de sautiller et Calipso trouva de nouveau Eddie qui discutait avec Christopher.

'Cause everything is new

And everything is you

And all I've learned has overturned

What can I do?

L'histoire d'Eddie commençait avant d'arriver à la 118, comme Bobby et très probablement comme celles des autres. La 118 était le point de chute, celle qui offrait une seconde chance.

La 118 était ce nouveau chapitre. Calipso n'était peut-être pas arrivée par hasard, peut-être aurait-elle sa nouvelle histoire. Ou bien, son histoire se répéterait-elle indéfiniment comme un jour sans fin.

Don't go wasting your emotion

Lay all your love on me

Don't go sharing your devotion

Lay all your love on me

C'était le problème avec la vie. On ne savait jamais où était le début de l'histoire et quand elle se terminait. Calipso avait abandonné l'idée d'une nouvelle histoire depuis bien longtemps. Son destin était tout écrit, grâce à la Loi de Murphy. Elle attendait juste le point final.

En attendant ce moment, la 118 avait raison. Elle avait peut-être une place dans une nouvelle famille.

Don't go wasting your emotion

Lay all your love on me

Don't go sharing your devotion

Lay all your love on me

Don't go wasting your emotion

Lay all your love on me


Et voilà ! :D

Ce chapitre marque un tournant dans le vie de Calipso !

Bref, reprenons.

Ces petites interventions vous ont plu ? Je trouvais que des interventions rapides et "fun" avaient leur place dans ce chapitre. J'essaie de garder un maximum l'aspect feel-good qu'apporte la série, donc j'espère que cela vous a plus. Après, je ne suis pas quelqu'un de très drôle, donc je m'excuse si ce que j'écris ne vous fait pas rire ahah. C'est un véritable challenge dans mon écriture d'apporter des rires, je suis plus dans le drama. :')

Sinon, comment avez-vous trouvé cette fête d'anniversaire ? Certains personnages font leur première apparition, on devrait les voir plus souvent un peu plus tard. Pour le moment, Calipso s'intègre petit à petit et entre dans sa période d'acceptation. Il me semblait important que les autres membres n'aient pas énormément d'importance tout de suite.

L'amitié entre Ravi, May et Cali se ficèlent doucement, j'espère réussir à retranscrire cette progression. Cette amitié est très précieuse pour Calipso, elle en prend conscience petit à petit.

La conversation avec Eddie ! C'est une des premières scènes qui m'a obsédée quand les idées de la fic apparaissaient. Je souhaitais aborder cet arc pour Eddie, après tout ce qu'il a vécu et l'évolution de son personnage dans la série. Je voulais montrer que son breakdown l'a fait évoluer et qu'il est disponible pour en parler, mais surtout saisir son expérience pour aider les autres.

Enfin, des parties du passé de Calipso sont dévoilées. J'imagine que ce n'était pas une "grande" surprise", surtout que des indices étaient déposés par ci par là. Pour le pourquoi de leur mort et bien... Il y a aussi des indices dans les précédents chapitres, que vous pouvez assembler avec des informations de celui-ci, eheh.

Au prochain chapitre : "Mais il y avait bien un type d'intervention qu'elle détestait, une seule. Aujourd'hui était l'une d'elle." La 118 est appelée pour une mission extraction dans une grotte. Cette intervention perturbe Calipso et fait remonter un souvenir bien précis.

A dans deux semaines ! :D

Blue.