Blablabla... avant de commencer...
Hello ! :D
Avant de blablater, je voulais dire : MERCIIIIII de poursuivre la lecture d'Into The Fire. J'en profite pour remercier cadeline1, sabinecarpentier8 d'avoir rejoint l'aventure. :D J'espère que la suite vous plaira !
Nous voici donc avec la deuxième partie qui aura plus de chapitres que la première (le double, si ce n'est plus).
Rythme de publication
Contrairement à la première partie, je ne pense pas avoir de rythme précis. Je n'ai pas pu avancer comme je le voulais dans l'écriture, mais (aussi paradoxalement que Calipso) j'ai vraiment envie de vous partager la suite. Donc... je vais essayer de tenir à une semaine sur deux, mais je ne promets rien. Donc les chapitres tomberont quand ils tomberont, ahah. Je suis très fatiguée physiquement, mentalement, émotionnellement (tout ce que vous voulez) donc je fais de mon mieux. ;) J'espère que vous comprendrez. :)
Chronologie
Nous reprenons directement aux événements de la fin de la première partie (octobre 2024) et se terminera en juin (2026).
Ambiance
La deuxième partie sera aussi feel-good que la première, mais sera bien dramatique dans son genre... J'aime le drama, sorry not sorry. Comme lors de la première partie, je mettrai des Content Warning quand ils me sembleront nécessaires. Si vous estimez que d'autres doivent être ajoutés, n'hésitez vraiment pas. Surtout, tenez compte des CW. Ce sont de réels avertissements. Prenez soin de vous.
Playlist
Une playlist correspond à l'histoire, elle se poursuit pour cette deuxième partie. Je continuerai d'annoncer la publication des chapitres sur mon Instagram (lookingforviolette) avec une citation du chapitre et la chanson du chapitre. La chanson de cette partie est : Sleeping at Last - Eight. Je vais voir comment m'organiser, mais je mettrai peut-être la playlist dans le premier chapitre... Je vous tiendrai au courant au prochain chapitre.
Personnages
Rien de bien nouveau. Nous retrouverons les personnages déjà connus, dont les informations sont toujours présentes en début d'histoire et vous avez eu de nouvelles informations dans la première partie. Pour deux personnages introduits dans la partie (Yasmine et Ellie), je vous mets juste en dessous quelques petits éléments. Je ne dis, bien sûr, pas tout sur Yasmine car le but est de garder un peu de surprise. Il y aura, bien sûr, de nouveaux personnages que vous découvrirez en temps et en heure.
Yasmine « Yaz » Rakkan. Née le 31 août 1991. Yasmine habite à Los Angeles. Elle est, actuellement, mère au foyer pour s'occuper de sa fille, Ellie. Yasmine est très peu entourée, elle a coupé les ponts avec sa famille. Yasmine a eu sa fille, seule. Elle est devenue amie avec Calipso depuis qu'elle a donné naissance à Ellie à la 118.
Ellie Rakkan. Née le 10 septembre 2024. Ellie est la fille de Yasmine. Elle est née à la caserne 118. Rien de plus à dire, elle n'a qu'un mois de vie.
Voilà, je pense avoir fait le tour. Ah si... Lors de l'introduction de l'histoire, je vous avais évoqué le fait qu'à partir de la deuxième partie, il y aurait plusieurs points de vue. Je pense qu'il devrait en avoir... cinq ou six – plus ou moins récurrents. A voir, au fil de l'histoire. A ce sujet, et si on commençait par un nouveau point de vue ? ;)
Bonne lecture ! :D
CHAPITRE 14 - Eddie
Calipso était de ces êtres exceptionnels qui aimaient de toute leur âme et aimaient être aimés. Le problème étant qu'elle ne savait pas comment recevoir l'attachement qui en découlait.
Calipso aimait et le prouvait. Tout le monde aimait Calipso et elle adorait cela. Mais que faire de ces sentiments plus forts qu'un tremblement de terre ou qu'un tsunami ? Que faire de ces sentiments qui nous secouaient et nous engloutissaient ? Le rejet était la solution la plus simple.
Depuis leurs premiers échanges, Eddie s'était demandé ce qu'il s'était passé dans la vie de Calipso. Bien sûr, il connaissait son histoire : la perte de ses parents et de sa sœur, la perte de sa tante, les démissions des casernes, un petit copain qui aurait mérité le poing d'Eddie dans sa figure – Christopher lui avait raconté les confidences de Cali, jamais elle ne l'aurait fait de son plein gré.
Mais que s'était-il vraiment passé ?
Plus les jours s'étaient écoulés, plus Calipso l'avait intrigué. Eddie rêvait d'apprendre le mystère qu'elle était, alors, ce jour-là, il lui avait proposé de courir avec elle. Un objectif en vue : percer la carapace qu'elle se forgeait.
Au fil du temps, Eddie avait réalisé que percer une carapace serait difficile. Car Calipso n'était pas qu'une carapace. Elle était un iceberg. Seule la surface de l'iceberg de Calipso était visible, le reste était enfoui dans des profondeurs inaccessibles.
Toute la 118 était prête à nager leur plus grande traversée pour elle, c'était ainsi que fonctionnait leur famille. Eddie l'était aussi, il n'était pas effrayé.
Du jour où Eddie était tombé pour elle, il avait gardé espoir qu'elle tombe pour lui. Calipso l'avait fait. Elle avait paniqué. Elle était tombée pour lui avant de le laisser tomber, de la pire des manières. A son sens.
Calipso l'avait enchanté, il n'avait pas pu résister.
Il était incapable de le cacher aux yeux des autres, sauf de ceux de Calipso qui demeuraient aveugles.
Au retour de l'intervention, Eddie rangea ses affaires. Il écouta d'une oreille les paroles de Bobby. Calipso Rivera était la nouvelle recrue, celle qui venait compléter leur équipe. D'après Bobby, il s'agissait d'une candidature spontanée. Il avait bien lu le dossier et son expérience passée était compliquée. Bobby refusa de leur apporter plus d'informations, il estimait que cela ne lui appartenait pas.
Quand ils retrouvèrent la mezzanine, Eddie repéra May, accompagnée de Calipso Rivera. Il ferma son visage, intrigué par ce que Bobby savait. Surtout pour masquer une attirance indéniable, Calipso Rivera dégageait une aura inqualifiable. Il la vit échanger des murmures avec May et leurs yeux se posèrent sur lui. May paraissait amusée, il ne souhaitait pas savoir ce qui était dit.
Pendant tout le repas, il remarqua les vagues réponses apportées par Calipso Rivera. Il était certain qu'il n'était pas le seul à ne pas avoir manqué cette divergence. Tous étaient passés par la phase « cachons-nous pour ne pas être découverts ». Calipso Rivera ne savait pas encore qu'elle aussi la dépasserait. Un jour.
— Elle te plaît, hein, remarqua Buck.
— Elle est très jolie, se défendit-il.
— Qui est « très jolie » ? apparut de nulle part Christopher.
— Calipso Rivera, répondit Buck. On fête son anniversaire chez Bobby et Athena.
— Cooool !
Les sourcils froncés, Eddie observa son fils quitter la pièce. Il déglutit avec difficulté. Il savait que Christopher adorerait Calipso et vice versa – comment pourrait-il en être autrement ? Sa seule barrière se dressa. Seul, il aurait joué jusqu'au bout. Eddie aurait pris tous les risques. Il n'était pas seul, Eddie ne prendrait jamais le risque de blesser son fils.
Les jours suivants, Eddie subit moqueries et taquineries alors qu'il tombait chaque jour un peu plus. Comment résistait à Calipso Rivera ? Le monde lui avait déposé sous les yeux.
Eddie n'avait jamais cru aux signes, au destin, au karma. Eddie croyait aux coïncidences. Les signes n'étaient que des croyances auxquelles se raccrocher pour se rassurer… ou se donner espoir.
L'arrivée de Calipso l'avait remis en question. Comment croire que Calipso Rivera était arrivée par hasard, à Los Angeles, à une vingtaine de minutes à pied de chez lui ? Plus les jours en sa compagnie s'écoulaient, plus elle l'intriguait. Eddie rêvait d'apprendre à connaître le mystère qu'elle était.
Eddie s'était promis de percer la carapace qu'elle se forgeait, la 118 l'avait vite soutenue. Ce qui aurait dû être d'une facilité se révélait une mission redoutable.
Facilité, difficulté, un pas en avant, un pas en arrière, proximité, distance : le paradoxe de Calipso les menait en bateau.
Il buvait ses paroles, de la même manière qu'on pouvait boire un verre d'eau. Elle échangeait avec Tia Pepa avec tant de naturel, comme une part de la famille. En bout de table, Eddie les écoutait discuter de la vie au Mexique. Il baissait les yeux, amusé, quand Tia lui racontait les bêtises qu'il faisait enfant et Cali se moquait, bien sûr. Eddie percevait les hochements d'approbation de sa Tia, elle était charmée. N'importe qui l'aurait été. Elle n'était pas la seule.
A côté de Cali, Christopher la sollicitait, beaucoup. Comme prévu, son fils l'adorait et elle aussi. Eddie le voyait. Son fils plaisantait avec elle, il réclamait sa présence.
Ce n'était pas suffisant.
Il en discutait assez souvent avec Carla, qui disposait du point de vue le plus objectif qu'Eddie n'avait jamais connu. Après tout, c'était elle qui lui avait ouvert les yeux quand il n'aimait plus vraiment Ana, il aimait juste que Christopher l'adore. Carla discernait la faille de Calipso, confirmant les doutes d'Eddie.
Calipso était plus brisée qu'elle ne le montrait.
Calipso se noyait entre peur et désir.
Pendant des mois, Cali et Eddie avaient joué. Un jeu addictif. Cali l'avait tentée, il n'avait pas pu lui résister. Sans s'en apercevoir, Cali l'avait charmé. Ce n'était pas difficile. Eddie avait cru atteindre la victoire. Ces quelques semaines avaient été en accéléré, balayant tout espoir.
Eddie regrettait, parfois, de ne pas l'avoir embrassé sur la plage la première fois. Il regrettait, chaque jour, de ne pas l'avoir embrassé sur la plage la deuxième fois. Il regrettait de ne pas lui avoir pris la main dans la voiture, juste avant l'accident. Il regrettait de ne pas lui avoir dit je t'aime quand il avait cru mourir.
Il était trop tard.
Eddie avait cru atteindre la victoire jusqu'à ce jour. Le discours de Cali avait été ponctué de sous-entendus. Il avait saisi ses sentiments et son refoulement. Être des amis qui s'entendent bien, il en était capable. Eddie avait joué ce rôle depuis le premier pas de Calipso à la caserne, il était capable de le poursuivre.
Bien sûr, Eddie aurait pu lui livrer mille et une promesses, elles lui avaient brûlé les lèvres. Il aurait pu lui promettre sa sécurité avec eux. Il aurait pu lui promettre un radieux futur. Il aurait pu lui promettre une famille. Il aurait pu lui promettre de l'aimer autant qu'elle le méritait, même si elle pensait ne pas en être à la hauteur. Il aurait pu, oui.
Mais Eddie était pompier, il n'était pas le sauveur des âmes, même pas celle de Calipso Rivera.
Cali était une adulte. Elle devait ouvrir les yeux d'elle-même. Eddie espérait qu'elle prendrait conscience qu'elle n'était pas seule, que son passé ne définissait pas son futur. Cali devait réaliser que vivre n'était pas protéger les autres, vivre s'agissait de prendre des risques.
Et il y avait Christopher… Eddie ne pouvait faire de telles promesses qui concernaient son fils. Il avait assez souffert. Cali devait s'impliquer à cent pour cent, ou pas du tout. Jamais Eddie ne forcerait Cali à les rejoindre. Elle ne serait avec eux, si et seulement si, elle prenait cette décision par elle-même.
Alors, Eddie l'attendait. Il l'attendrait le temps qu'il fallait.
— Tu es pompier, donc ?
Ce date était une terrible idée.
Buck et Carla avaient insisté pour qu'il se change les idées. Attendre Calipso ne signifiait pas s'abandonner. Ils estimaient qu'il devait penser à lui. Ils ne comprenaient pas que penser à lui était penser à elle. Eddie avait craqué, pour leur faire plaisir.
Susan avait tout d'une femme banale, tout le contraire de Cali. Susan était ce cliché qu'Eddie détestait. Elle était maquillée avec goût, des cheveux lissés sans aucune mèche rebelle, habillée avec chic plus qu'avec personnalité. Même Shannon et Ana – déjà bien différentes de Cali – n'en étaient pas à ce point.
C'était ce qu'Eddie avait recherché. La différence.
Ce date était une terrible idée.
Eddie s'était laissé piéger par la fatigue et les pintes de bières. Il s'était retrouvé dans le lit de Susan. Quelle erreur. A ce moment, il ne savait pas que ce n'était que le premier battement d'ailes du papillon et que les prochains seraient dévastateurs.
Il arriva ce matin, une araignée dans les cheveux. Les doigts de Cali s'y glissèrent pour lui enlever. Un geste doux, anodin, si seulement il avait duré plus longtemps.
Leur conversation dériva sur l'accident. Cali lui apprit qu'Athena souhaitait les voir à la station. L'estomac d'Eddie se noua. Il détestait se remémorer l'accident. Pourtant, Athena ne les aurait jamais convoqués sans raison particulière. Qu'avait-elle à leur apprendre ?
— L'enquête sur l'accident avance ? demanda-t-il, en cachant son émotion.
— Je ne sais pas, répondit Cali en haussant les épaules. Athena ne…
— BOUJOUR LA 118 !
La voix qu'il n'aurait dû entendre qu'une soirée, qu'il n'aurait même pas dû entendre une nuit coupa celle de Calipso. Buck et Cali se bousculèrent, Eddie n'aurait jamais pu retenir son désespoir :
— Oh non…
Les yeux noisette de Cali étaient à l'affût d'une moindre information. Elle était curieuse, il ne souhaitait pas croiser son regard. Eddie passa ses mains sur son visage et se tourna, à la recherche de son sourire le plus sincère – qu'il ne trouva pas. Il évita Cali et se retrouva face à ce terrible date.
A son grand malheur, Susan avait pris cet ébat trop au sérieux. Jamais, il n'aurait pu s'attendre à ce qu'elle trouve le chemin de la 118, brownie en main et qu'elle lui claque un baiser comme un ami trop proche. D'où il était, il entendait le cœur de Cali se briser. Il la sentait bouillir.
— Bonjour, s'exclama Cali d'une voix mal assurée. Eddie, tu ne nous présentes pas ?
Il la regarda, il commençait à la connaître. Pourquoi devait-elle agir de cette manière ? Elle se protégeait, comme toujours. Elle cherchait à s'extirper de cette gêne en prenant le taureau par les cornes. Car Cali fonçait, pour son meilleur, comme pour son pire. Chaque réponse prouvait qu'elle s'engouffrait dans son propre incendie.
Une alarme muette se déclencha vers Ravi. Il était aussi inquiet que lui. Cali était paniquée. Elle le prouva une dernière fois. Foncer n'avait pas suffi, alors elle choisit la fuite.
— Calipso Rivera, ravie de t'avoir rencontrée. Je… Je suis d'inventaire, mais j'espère te revoir bientôt !
Calipso n'était pas d'inventaire. Elle était une très mauvaise menteuse. Elle s'échappa et le bouscula au passage, volontairement – très certainement. Eddie la trouvait très lunatique. Après tout, elle était la première à l'avoir repoussé. Pourtant, il s'en voulait, à lui-même.
Alors qu'Eddie se démenait pour lui transmettre les signaux les plus visibles, son erreur lui valut d'apporter le signe le plus contradictoire : celui qu'il ne l'attendait pas et appréciait d'autres femmes. Celui que Cali n'avait jamais compté.
Eddie se sentit comme le plus idiot des idiots. Il perdait Cali et il n'avait pas été honnête avec Susan. Quelle personne agissait d'une telle manière ?
Le plus intelligent aurait été de rattraper Cali. Il recula d'un pas. Ravi lui donna un coup de coude. Aïe. Cette caserne avait un sérieux problème.
— Je suis aussi d'inventaire, je vais la rejoindre ! Au revoir, Susan !
Puis, Ravi se retourna de manière à ne pas être visible des autres.
Il marmonna entre ses dents :
— Occupe-toi de Susan. Je vais voir Cali.
D'accord, le plan de Ravi était bien plus malin. Le sien était peut-être trop… irréfléchi ? Inadapté ? Au choix. Eddie croisa le jugement de Bobby, l'interrogation dans les yeux d'Hen, la déception – vraiment ? – sur le visage de Chim et l'incompréhension de Buck, rien de plus normal.
Bon… Eddie s'accrocha à la table et se bascula d'avant en arrière. Qu'était-il censé dire ? Eddie n'avait pas prévu de revoir Susan, après tout, il n'avait pas eu de message depuis hier, comment avait-elle pu s'imaginer quoi que ce soit ?
Le raclement de gorge et le haussement de sourcils de Bobby l'incitèrent à prendre son courage à deux mains au lieu d'attendre le dégel.
— Euh… On doit…
Il désigna la cuisine, puis les camions et le placard ? Bobby approuva, son petit sourire en coin.
— On doit nettoyer la caserne, conclut Eddie en se relâchant. Je t'accompagne jusqu'à la sortie, Susan ?
— Bien sûr.
Très bien, Eddie la laissa saluer la 118. Il se pinça la crête du nez et commença à descendre les escaliers. Les talons de Susan claquèrent au sol et il ralentit pour l'attendre. Pendant ce temps, il analysa le rez-de-chaussée à la recherche de Cali. Eddie repéra la queue de Coop balayer la plus haute marche. Elle était donc là, cachée. Après avoir ramené Susan, il se promit de retrouver Cali.
A l'extérieur de la caserne, il expira d'un gros souffle à détruire la maison des petits cochons. Il aurait vraiment aimé ne pas avoir à faire cela, ce n'était pas son genre.
— Tu crois que ça marché ? demanda Susan.
Quoi ? De quoi est-ce qu'elle parlait ? Il recula sa tête et fronça les sourcils, alors que Susan accrochait ses cheveux en une queue de cheval dans un petit ricanement.
— Calipso, hein ? ajouta Susan. Ne me remercie pas, Eddie.
— Je ne comprends pas…
— Tu n'as cessé de parler d'elle à notre date. De manière implicite, certes.
Ah bon ? C'était gênant.
— Il est plutôt évident qu'elle en pince pour toi aussi.
— Je m'excuse…
— A qui est-ce que ce n'est jamais arrivé ? J'ai commis cette erreur un jour. J'espère vraiment qu'elle réalisera ses sentiments, ajouta Susan. Tu m'as l'air d'être un chouette gars. Au revoir, Eddie.
— Au revoir, Susan.
Il n'eut pas le cœur à lui dire qu'elle avait sûrement empiré la situation, elle partait d'une bonne intention et il était celui qui s'était glissé dans ce pétrin. Bon… Maintenant qu'il s'était ridiculisé, il devait retrouver Cali Eddie pivota et la trouva en train de mettre KO le sac de frappe. Allez… Il devait l'affronter, avec l'espoir de ne pas terminer à la place du sac.
Accroché à l'échelle, Eddie suppliait Cali de descendre. Elle devait arrêter de prendre ces risques physiques. Elle hésitait, peut-être pouvait-il la convaincre. Les yeux de Cali le fixaient, il le pouvait. Il murmura entre ses lèvres :
— Descends, maintenant.
La main de Cali s'accrocha au bord de la fenêtre, elle…
— PARS, BUCK ! cria-t-elle.
La fenêtre se ferma. Non. Calipso ne pouvait pas avoir fait cela. ELLE N'AVAIT PAS OSE. Buck descendit en vitesse, Eddie le poussa et grimpa à l'échelle.
— Eddie ! l'appela Buck.
— Je ne partirai pas sans elle !
Rien ne l'arrêterait. Son cœur battait à la chamade, au bord de l'épuisement. En haut, il se retint de crier son prénom. Alors que tout son corps hurlait, il lui hurlait d'apparaître, il lui hurlait de quitter ce lieu dangereux, il lui hurlait de lui revenir.
PAN !
Du sang gicla sur la vitre. Eddie se pétrifia. Son cœur se brisa, les morceaux pleuvaient sur l'herbe verte. Il avait attendu trop longtemps. Il avait attendu et elle lui avait échappé.
PAN ! PAN !
Les coups de feu étaient interminables. Eddie se glaçait, les larmes aux yeux. Comment la retrouverait-il ? Aurait-il droit de lui dire au revoir de tout ce qu'il éprouvait ? Ou devrait-il garder indéfiniment ces sentiments enfouis ?
La fenêtre s'ouvrit. Cali était là. Il souffla. Gracias Dios. Eddie s'impatienta quand le garçon ne se décida pas à descendre, s'il mettait Cali plus en danger qu'elle ne l'avait déjà été, Eddie ne l'épargnerait pas. Cali poussa le garçon et Eddie prit un malin plaisir à le descendre beaucoup plus vite qu'il ne l'aurait dû. Quand le garçon toucha le sol, il reporta son attention sur Cali.
Elle était si effrayée, il craignait ce qui chamboulait son esprit. Il craignait qu'elle ne reparte. Mais non. Cali se faufila par la fenêtre et il tendit sa main :
— Je peux te rattraper, proposa-t-il, il voulait juste l'avoir près de lui.
— Cela va être galère.
— Alors… Prête ?
— On se retrouve en bas.
Pendant que Cali se libérait de son équipement, Eddie descendit de l'échelle. Il courut et bouscula Buck pour blottir Cali contre lui. Elle eut un gémissement de douleur et il constata sa blessure. Si ce n'était que cela… Il la serra contre lui, il se réchauffa de la chaleur qu'elle dégageait.
— Tu pars quand ?
Deux jours plus tôt, Eddie avait aperçu les papiers de démission. Il avait cru au coup de tête de Cali – c'était bien son genre. Bobby et Athena avaient vite balayé cet espoir. Cali leur avait annoncé, elle quittait la 118 et Los Angeles. Elle filait entre ses doigts.
Si Cali avait cru disparaître sans un mot, elle s'était trompée. Eddie estimait mériter mieux qu'une ignorance. Il était, d'ailleurs, plutôt satisfait de la surprendre. Elle s'était pétrifiée, le mouvement de sa main encore dans le vide.
— Quoi ? s'assura-t-elle.
— Il paraîtrait que tu souhaites démissionner, je suppose que tu serais partie sans un au revoir.
Ses bras étaient croisés et il leva un sourcil quand elle daigna lui faire face. Si Cali n'était pas réceptive à sa demande, il sortit sa meilleure carte : la provocation. Si Calipso Rivera n'y réagissait pas, le monde ne tournait plus. Bingo. Elle l'imita et croisa les bras, elle se protégeait de cet air fier qui ne lui allait pas. Eddie lui proposa de ne pas rester seule, sans surprise, elle refusa. Pire encore, Cali lui souhaita une bonne soirée et lui offrit la porte de sortie. Elle était naïve, maintenant ? En rire ou en pleurer, il n'était pas sûr. Eddie posa sa main sur la porte et la ferma aussitôt. Non, il ne partirait pas. Pas maintenant.
Eddie attendait deux mots, seulement deux mots.
— Tu ne dis pas au revoir alors ?
La tension de Cali était perceptible, elle se décomposa. Eddie restait confiant, il pouvait la faire rester, n'est-ce pas ? Les muscles d'Eddie se crispèrent, ils n'étaient pas de cet avis. Il masqua ce manque d'assurance par le calme. Il tenta de s'approcher. Près d'elle il irait mieux, comme toujours.
Cali l'évita, alors Eddie s'exprima. Il partagea avec elle ses observations, parce qu'elle devait savoir qu'il avait cerné une partie d'elle. Il n'avait pas tout déniché, comment aurait-il pu ? Calipso était hantée par les pertes et les échecs, qui était-il pour lui reprocher ? Cependant, il en connaissait beaucoup sur elle.
Peut-être commettait-il une erreur, Cali valait la peine qu'il prenne le risque. L'iceberg de Calipso Rivera se dévoilait, elle perdait sa défensive. Il voyait les yeux noisette de Cali s'humidifier, cela lui pinça le cœur. Son bouclier restait son arrogance, cela ne fonctionnait pas. Il en était bien trop familier.
— C'est bon ? La porte est derrière toi.
Très bonne information, le chemin lui était inconnu…
Calip était désespérée, il n'était pas si loin… Il résista à l'envie de la blottir contre lui, ce n'était pas le moment. Eddie devait lui apporter cette raison et si elle acceptait, il pourrait enfin l'avoir dans ses bras. Chaque jour qui suivrait. Il ne la lâcherait plus.
— Ah oui ? Pourquoi, hein ? Pourquoi me cherches-tu toujours ?
Il avait sous-estimé Cali et il se perdait entre ce qu'il avait à lui dire et les doutes de Cali. Sa mâchoire se crispa, il tentait de contenir son agacement. C'était une lourde tâche, car elle était têtue ou bien trop aveugle.
— Oui, tu vois seulement ce que TU veux voir !
Là, était le vrai fond du problème. Cali le confirma quand elle évoqua Sa Femme-Au-Prénom-Banal. Evidemment… Cali lui prouvait, une énième fois, qu'elle cherchait les signes contradictoires à ce qu'elle attendait. Car Susan n'avait jamais été sienne et ce surnom immature démontrait qu'elle était jalouse.
Là, était le vrai fond du problème. Calipso Rivera n'acceptait pas l'amour qu'elle méritait car elle craignait les répercussions. Elle se troublait d'éléments insignifiants et inexistants pour se donner raison, à oublier de laisser une place à son cœur.
— Ouvre les yeux !
Eddie porta ses mains à ses tempes et se massa du bout des doigts. Il devait se tempérer, pourtant la colère le gagnait. Il perdait le jeu et il refusait de la laisser gagner.
— Susan n'a jamais compté ! J'ai… J'ai commis une erreur, avoua-t-il, il la vit trembler alors il ajouta, Calipso… Tu sais très bien pourquoi je suis là !
— JE T'AI VU ! JE T'AI TOUJOURS VU ! Je ne peux juste pas !
Les muscles d'Eddie se contractèrent, pour contenir la fureur et la frustration A vrai dire, Cali l'insupportait. Elle était décomposée, certes. Comment était-il censé la croire ? Comment était-il censé croire qu'il avait compté quand elle le quittait sans un mot ?
Plus encore, il s'énervait pour la bonne raison qu'il était sûr qu'un rien suffisait pour que Cali ne leur échappe. Seulement un au revoir ne lui aurait pas déplu ! Était-ce trop demandé ? A défaut de ne plus la revoir, il espérait avoir un minimum de reconnaissance, de constater qu'il avait été ne serait-ce qu'un peu important. Cependant, Calipso Rivera était tenace, il n'aurait jamais cette chance.
Et si Calipso ne faisait plus partie de sa vie, il devait éviter ses propres regrets.
— Reste. Si tu me le demandes, je serai là.
Aucune réponse. Sans une pointe d'hésitation, il s'avança, au plus proche. Son visage n'était qu'à quelques centimètres d'elle. Eddie aurait pu l'embrasser, là, maintenant. Cela n'aurait pas été correct.
— Je peux ?
Aucune réponse. A contre-cœur, il s'imagina reculer sans jamais avoir eu l'occasion de l'embrasser. Il avait manqué tant d'occasions ! Oh. Calipso hocha la tête, était-ce un oui ? La bouche de Cali frôla la sienne, il n'avait pas bougé. C'était un oui. Eddie contempla le noisette des yeux de Cali, ils étaient tellement beaux de si près. Torturés, sans doute, mais magnifiques. Eddie ferma les yeux, il était temps d'apprécier.
Ses lèvres découvrirent celles de Cali. !Per Dios ! Tous ces mois à éviter cet instant, alors qu'il aurait adoré en profiter plus souvent.
Eddie s'accrocha aux joues de Cali, si seulement ce baiser était éternel. Si seulement… Il s'accrocha à elle, la main de Cali se posa sur sa hanche. Bientôt, il serait incapable de s'arrêter. Eddie ne le pouvait pas, c'était à elle de le retenir. Il devait la lâcher avant qu'elle ne le fasse… Alors, il recula.
Une gifle claqua sur sa joue, enfin… C'était l'impression qu'il eut. Le retour à la réalité était violent.
— Je t'aime, Calipso.
Les mots lui avaient échappé. Il l'observa. La bouche de Cali forma un O et ses sourcils se froncèrent. Aucune réponse. Maintenant qu'il s'était lancé, il devait tout donner. Eddie devait s'ouvrir, lui prouver que lui l'avait toujours vue. Il pesa chaque mot, les plus précis, ceux qui la marqueraient, il l'espé que lui l'aimait, depuis le premier jour. Car la manière dont son prénom Edmundo chantait entre les lèvres de Calipso était une nouvelle mélodie, une qui l'avait appris à apprécier, une qu'il aurait écouté sans jamais que la dernière note ne s'éteigne.
Malheureusement, elle était déjà éteinte.
Cali ne réagit pas. Elle était comme pétrifiée. Eddie avait besoin d'un mot, juste un. Il ne savait pas qu'il n'entendrait pas une dernière fois la voix de Calipso, car elle ne produisit aucun son.
— Reste à la 118, avec nous. Avec moi. Reste.
Il était à deux doigts de la supplier. Toujours rien. Juste une larme qui coula le long de la joue de Cali. Il aurait aimé l'effacer, mais il était trop tard. Eddie lui avait tendu son cœur, Calipso l'avait détruit. Il était tout à elle, elle n'avait jamais été sienne.
Il prit son visage entre les mains et soupira, quel idiot ! Comment avait-il pu croire en elle ?
— J'espère que cette raison sera suffisante. Sinon… Au revoir, Calipso. Don't waste your emotion.
C'était sa dernière carte. A défaut de voir celles que Cali dissimulait, Eddie déposait la sienne. Lui, lui aurait dit au revoir. Lui, lui aurait dit je t'aime. Lui n'aurait pas de regret. Peu importait ce qu'elle ressentait, lui n'aurait rien à se reprocher. Eddie se serait battu pour elle.
Il avait perdu, c'était le risque à prendre quand on jouait.
Il ignora la deuxième larme de Cali. Eddie caressa Coop, lui aussi lui manquerait et il quitta la maison de Calipso. Jusqu'au bout, il espéra qu'elle représente la comédie romantique et qu'elle lui crie de rester. Il choisit de prendre son temps pour rejoindre la voiture. Il était ridicule. Jamais, la porte ne se rouvrit.
Eddie aida Christopher à rejoindre la place avant, sans quitter la maison de Cali des yeux. Le moteur en marche, Christopher demanda :
— On ne reverra pas Cali, c'est ça ?
Eddie éteignit le moteur. D'où Christopher sortait-il cela ? Il regarda son fils. Dans ses mains, il tenait une enveloppe blanche. Les yeux clairs de Christopher la fixaient, comme une bombe prête à exploser. Il ne savait juste pas qu'il ne risquait plus rien. Elle avait déjà explosé.
— Qu'est-ce qui te fait dire ça, mijo ?
— Je l'ai trouvée sur le siège. C'est ton prénom dessus.
Christopher lui tendit l'enveloppe. edmundo était écrit au stylo noir. Il aurait aimé l'ouvrir chez lui, seul. Le regard pesant de Christopher le dissuada d'attendre. C'était une obligation. Alors Eddie l'arracha et ses yeux parcoururent les lignes.
Ma voix a toujours été ma pire ennemie. Je n'ai jamais su l'utiliser. Elle s'éteint dès que j'en ai besoin. Les mots sur un papier sont plus simples, peut-être moins réels.
J'ai cru avoir trouvé ma place, je l'avais. C'est ce qui m'a mené à ce choix. C'est mieux ainsi, pour moi, mais surtout pour vous.
Merci d'avoir été présent. Embrasse Chris de ma part.
Ce n'est qu'un départ, car quand je lèverai les yeux au ciel, tout me rappellera Los Angeles. Je n'ai pas su briller, mais Calipso-Edmundo m'éblouira tous les soirs.
Au revoir.
Cali
Le cœur d'Eddie tambourina dans sa poitrine, il se dépêcha d'essuyer une larme qui coula le long de sa joue. Avait-il réalisé à quel point elle souffrait de ce choix ? Non. Il était sûrement allé trop loin. Eddie en voulait à Cali, mais il avait aussi de la peine. Seule une personne emplie de souffrance agissait de telle sorte.
Seule une personne qui vous aimait écrivait au revoir sur une feuille et vous la laissait, car c'était plus simple.
Il avait eu le droit à son au revoir, loin de celui qu'il espérait, certes, mais il l'avait eu. Elle avait pensé à lui. Il regarda vers la maison de Cali, il ne la voyait pas.
— Pour toujours ? demanda Christopher.
— Je crois.
La lettre était une preuve. Cali s'était perdue parmi eux. Et pourquoi parlait-elle de sa voix ? Était-ce pour cette raison qu'elle était restée silencieuse ? Mais pourquoi ?
— Rien ne la fera rester ?
— Je lui ai donné une raison, à voir si elle suffit, admit-il.
— Laquelle ?
Eddie lisait et relisait la lettre laissée par Cali. Il s'agissait de la troisième lettre qu'on lui laissait. Shannon avait agi ainsi. Deux fois. Eddie n'avait pas su la garder auprès de lui, auprès d'eux. La deuxième fois avait été fatale. Il ne souhaitait pas réitérer les expériences. Eddie ne perdrait pas Calipso.
Plus rien n'arriverait à Cali. Il ne la perdrait pas. Elle ne partirait pas.
Il se remémora le goût des lèvres de Calipso sur les siennes, les mots de la lettre. Elle avait parlé de Christopher. Eddie se concentra sur le visage de son fils. Il comprit que sa raison n'était pas celle qu'il croyait.
Ce n'était pas lui. Ce n'était pas un baiser qui ferait la différence. La vraie raison, celle qui garderait Calipso était cette année écoulée. Ce seraient tous les souvenirs. Ce seraient les personnes.
Avec certitude, il donna la plus valable des raisons.
— Nous.
Heureuxses de ce nouveau point de vue ? :D
Vous comprendrez qu'il s'agit d'un chapitre de transition entre ces deux parties. J'ai longtemps hésité à "comment" présenter ce chapitre, il me semblait que c'était la meilleure solution. Donc j'espère qu'il vous aura plu et vous aura semblé judicieux.
Eh oui... he fell first (and fell harder...). Je ne suis pas sûre que ce soit une surprise, mais si vous aviez des doutes, c'est maintenant une certitude.
Bref, qu'en avez-vous pensé ? Qu'imaginez-vous pour la suite ? Et surtout... Comment interprétez-vous le mot de Calipso ?
Au prochain chapitre : Hantée par le fantôme de son passé, Calipso prend conscience de la réalité. Calipso trouvera-t-elle ses réponses parmi les souvenirs et le présent ?
Je poste pour mon autre FanFiction la semaine prochaine et je pars en voyage ensuite. Je pense publier le chapitre suivant la semaine du 13 mai. :)
A bientôt. :D
