LA CAPTURE DE ZORRO
Précision chronologique : cette histoire se place à la suite de l'épisode 13 de la saison 2 de la série Zorro (Walt Disney).
Note de l'auteur : les personnages sont pour la plupart empruntés à la série. Certaines situations sont inspirées d'épisodes de cette même série mais le reste provient de mon imagination.
Bonne lecture !
PROLOGUE - UNE AMNISTIE MANQUEE
1821. Californie espagnole. Sur la plaza de Monterey.
- Bien, sergent, le délai accordé est déjà passé.
- Oui, Excellence.
- Et pas de Zorro.
- Non, Excellence.
- Notre offre d'amnistie est annulée. Zorro est toujours un hors-la-loi, décréta le gouverneur de Californie.
- Alors, il y a toujours une récompense pour sa capture ?
Le sergent ne pouvait y croire ; c'était trop beau pour être vrai. A ses côtés, le caporal Reyes affichait le même espoir.
- Oui, sergent.
- Oh gracías, Excellence, salua le sergent Garcia, la mine hilare.
- Oh, sergent, le retint le gouverneur, j'apprécie votre empressement à capturer Zorro mais serait-il possible de remettre vos recherches à plus tard ? Disons, après que vous m'aurez reconduit.
- Oui, certainement, Excellence, fit Garcia en s'écartant pour laisser passer le gouverneur.
Les trois hommes s'éloignaient quand un cheval blanc monté par un cavalier noir traversa le village en trombe, s'arrêta auprès de la señorita Ana-Maria Verdugo pour la prendre sur son destrier et s'enfuya au triple galop. La scène n'avait duré que quelques dizaines de secondes.
- C'est Zorro ! Venez, caporal !
Ana-Maria se sentait bien contre la poitrine de Zorro.
Celui-ci l'avait soulevée de terre et déposée délicatement sur son cheval blanc alors qu'elle attendait, aux côtés de don Ricardo Del Amo, que Zorro enlève le masque. La cloche avait sonné les douze coups de midi et Zorro n'était toujours pas venu. Déçue, elle s'était apprêtée à rentrer chez elle quand soudain Zorro était apparu, splendide comme toujours sur Phantom, tandis que Ricardo était aux prises avec une femme qui persistait malgré ses protestations, à le prendre pour son mari.
« Tel est pris qui croyait prendre », pensa Ana-Maria qui espérait bien que cette chevauchée durerait éternellement. Hélas, lorsque Zorro jugea qu'ils étaient suffisamment éloignés du pueblo de Monterey, il la déposa à terre et sauta de cheval, la prenant dans ses bras pour l'empêcher de tomber. Elle porta la main vers ce masque mais il lui prit les mains.
- Vous arrivez trop tard, señor, les douze coups de l'Angélus ont déjà sonné.
- Oui, je sais, répliqua le mystérieux justicier.
- Ce qui me laisse présumer que vous voulez rester un hors-la-loi ?
- Pour le présent, il le faut, répondit le justicier masqué.
- Je vois, soupira Ana-Maria.
- Je ne saurais abandonner tout un peuple qui se fie à moi. Je sais que vous pouvez comprendre cela, ajouta-t-il d'une voix soudainement radoucie.
- Il me faudra du temps pour réfléchir à tout ceci, pour...
- Croyez bien que je le regrette bien plus que vous ne le pensez, señorita, la coupa-t-il comme s'il avait lu dans ses pensées.
Ana-Maria ne put continuer tant les larmes menaçaient de couler. Ainsi, Zorro ne voulait pas d'elle.
- Ne verrais-je donc jamais votre visage, señor Zorro ? lui demanda-t-elle d'une voix tremblante.
- Il vous suffit de regarder autour de vous, señorita, lança-t-il avec une lueur mystérieuse dans les yeux.
Ana-Maria ne comprenait pas. Que signifiait cette phrase ? Et soudain, la réalité lui apparut, brutale : adieu, l'avenir merveilleux qu'elle s'était forgé, adieu, tous ses espoirs, le rêve était bel et bien fini et elle garderait à jamais le cœur meurtri. Refoulant ses larmes, elle enlaça de ses bras la taille de ce caballero mystérieux. Ce dernier ne lui refusa pas cette dernière consolation, bien au contraire, et appuya de sa main la tête de la seule femme qu'il ait vraiment aimée contre sa poitrine. Après tout, lui avait tout autant besoin de réconfort. Don Alejandro l'avait convaincu de garder le masque mais son cœur aussi resterait blessé à jamais. Ana-Maria pleurait silencieusement et Zorro aurait bien voulu en jamais la quitter.
Un bruit de sabots se fit entendre au loin. Il se retourna subitement, redevenant l'animal sauvage qu'il était. Les lanciers du roi étaient à sa poursuite. Il se décida à mettre fin à cette merveilleuse étreinte et s'écarta doucement de la jeune femme qui put voir dans ses yeux quelque chose de scintillant, ... comme une larme...
- Adíos, Ana-Maria, je reviendrai, je vous le promets.
Sa voix avait pris les accents du serment et Anna-Maria s'en sentit presque consolée : Zorro ne la rejetait pas, il ne pouvait pas. Du moins, pas maintenant... Les chevaux se rapprochaient. Il remonta prestement sur son étalon blanc et partit au grand galop dans les collines.
- Tout va bien, señorita Verdugo ? demanda le sergent Garcia, déboulant à la tête de ses lanciers.
- Êtes-vous à la poursuite de Zorro ? éluda la jeune fille.
- Euh ... oui.
Ana-Maria ne résista pas au plaisir de le taquiner.
- Eh bien, vous vous préparez une magnifique journée !
- En avant, cria le sergent Garcia à ses hommes, tous à la poursuite de Zorro !
Ana-Maria les regarda s'éloigner. Au loin, elle aperçut un cavalier noir dont le cheval blanc se cabrait à la lumière du soleil couchant. Il leva la main et Anna-Maria répondit tout simplement à son salut. Zorro, car c'était lui, dut la voir car il lui sourit puis disparut dans les collines qui entouraient le pueblo de Monterey.
