Petit mot de l'autrice : salut salut ! On se retrouve pour un nouveau recueil sorti de nulle part, ou plutôt du cerveau de Leia qui a organisé pour avril un défi Crack (ou "Crackvril") ! Ce recueil est donc destiné à n'avoir que très peu de sens. Parce que j'aime troller Kaz, il sera centré autour de Kaz, mais c'est un prétexte à le martyriser, à faire intervenir des objets parlants ou à pondre des crossover qui n'ont aucun sens. Bref, du n'importe quoi comme on aime (ou pas)


Texte 1 : Il est question d'un poisson


Entre les « Ta coupe de cheveux est atroce » de Nina et les « Tu devrais essayer les vestes roses » de Jesper, Kaz Brekker avait entendu tout un tas de choses improbables dans sa vie. La plupart du temps, il arrivait à passer outre, sans vraiment donner de l'importance à ces divagations.

Là, toutefois, Kaz ne put faire autrement que de réagir.

Premièrement, parce qu'il était légalement obligé d'écouter tous ceux qui se présenteraient devant lui. C'était l'accord qu'il avait passé avec cette espèce de folle d'Almayen : elle le faisait sortir du palais de Glace et, en échange, il acceptait de recevoir quiconque frapperait à la porte du CRACKVRIL (1) pour l'aider (2).

Deuxièmement, parce que la phrase que prononça son interlocuteur était beaucoup trop idiote pour ne pas réagir :

- Nous avons besoin d'un poisson.

Un poisson. Oui. Il avait dû mal entendre, non ? Parce que venir lui demander un poisson, c'était parfaitement absurde. Il avait ouvert une agence pour venir en aide aux autres, y comprit aux personnages d'autres fandoms. Même s'il avait franchement mieux à faire, il s'était dit qu'il pourrait gagner un minimum de bénéfices de toute cette histoire. Pas de kruges, non, il était censé faire ça bénévolement – le mot lui donner envie de vomir rien qu'y penser – mais tout de même. Le CRACKVRIL pourrait lui permettre de se faire de nouveaux contacts, d'asseoir sa réputation et de faire fonctionner ses méninges avec des affaires intéressantes.

Apparemment, ce n'allait pas être le cas, à en juger par cette demande loufoque.

Heureusement pour lui, un espoir se dessina devant lui :

- Mais non ! intervint le comparse de l'interlocuteur. C'est pas un poisson ! C'est du poison !

- Ah bon ? Moi j'étais persuadé qu'il fallait qu'on ramène du poisson.

- N'importe quoi. Qu'est-ce que tu veux que le chef fasse avec un poisson ?

- Assommer des ennemis avec ? Ou si il en a plusieurs, les étaler pour qu'ils glissent dessus ?

Kaz ne savait pas très bien qui était leur chef, mais il pressentait que cette tactique d'assassinat n'était pas des plus pertinentes. Apparemment, celui qui militait pour l'hypothèse « Poison » était du même avis :

- Ca pourrait jamais marcher. C'est du poison qu'il veut, je te dis. T'entends « Poisson » juste parce que t'es obsédé par la nourriture.

- N'importe quoi ! Le poisson, c'est pas de la vraie nourriture, ça compte pas. Donc...

Kaz pressentait que cette (non) conversation pouvait durer bien longtemps, alors il tâcha de reprendre le contrôle tant bien que mal.

- Bien. Reprenons depuis le début. Vous êtes...

- Karadoc, répondit l'homme « Poisson ».

- Perceval, dit celui de l'équipe « Poison ».

- Très bien, marmonna Kaz en fronçant les sourcils. Donc vous venez de la part de votre chef, mais vous ne savez plus ce qu'il vous a demandé de prendre. C'est ça ?

- C'est ça, répondit piteusement Perceval.

- Il ne vous aurez pas dit quelque chose d'autre qui pourrait vous aider à vous en souvenir ? Quelque chose comme « attention, c'est fragile » ou je ne sais pas quoi ?

- Il m'a dit de ne surtout pas y goûter, commenta Perceval après une bonne dizaine de secondes de réflexion.

- Donc il s'agit bien de poison ! s'enthousiasma Kaz, ravi d'avoir une conclusion à cette torture.

- Pas forcément. Je suis super allergique au poisson.

Kaz porta sa main à sa tempe, dans une vaine tentative de faire disparaître le mal de crâne qui commençait à poindre. Malheureusement pour lui, le fait que le dit Karadoc se mette à parler ne l'aida en rien :

- Moi, il m'a dit de faire attention à l'odeur. Le poisson, ça pue. Le problème, c'est que le poison, ça pue aussi.

- Pas tous les poisons, non, commenta Kaz.

- Tous les poissons non plus, fit remarquer Karadoc.

C'était si logique que Kaz ne sut pas bien quoi répondre.

- Finalement, il finit par soupirer :

Vous savez quoi ? Je vais vous donner les deux. Du poison et du poisson. Et du poisson au poison, et du poison au poisson. Comme ça on sera sûrs.

Les deux hurluberlus en face de lui se regardèrent, un peu hésitants. Se rendant finalement compte qu'il s'agissait probablement là de la meilleure solution à leur problème, ils finirent par acquiescer.

– – –

Cinq jours après (4), Perceval et Karadoc étaient devant Arthur, tout heureux d'être enfin de retour à Kaamelott. Pour ne rien gâcher, le roi avait l'air d'être lui aussi de bonne humeur, conduisant les deux chevaliers à penser que tout compte fait, ils avaient réussi à mener leur mission à bien.

- Alors, Sire ? finit par demander Perceval en lui tendant ce qu'ils avaient rapportés. C'était quoi dont vous aviez besoin ? Du poisson ou du poison ? Savoir qui a gagné...

- Ni l'un ni l'autre, répondit alors Arthur. J'ai juste prit deux mots très ressemblants pour vous embrouiller et vous envoyer le plus loin possible. Neuf jours de tranquillité, vous imaginez pas le putain de bien que ça fait au moral. Faudra que j'écrive un mot de remerciement à ce Kaz Brekker, d'ailleurs.


(1) Compagnie Rietveldienne d'Assistance aux Cons, Kiwis et autres Variétés Rares d'Idiots Loufoques

(2) Le pourquoi du comment de cette histoire sera racontée demain. Il s'agit ici d'un choix narratif de l'autrice afin d'assurer plus de suspense et de mise en bouche, et absolument pas parce que le thème du 2 avril est « Le quatrième mur ? » et qu'elle n'avait pas le temps de trop digresser dans ce premier thème. (3)

(3) Bien évidemment, il est fort probable que le texte du 2 avril soit finalement totalement différent de ce qui vient d'être annoncé, ou bien qu'il soit publié dans cinq ans, trois mois et six jours.

(4) Se déplacer entre les fandoms n'est pas chose aisée ; il faut ainsi quatre jours aller, cinq jours retour