Désolé pour ce chapitre un peu plus court que les autres. Promis, la suite arrive bientôt. Bonne lecture !


CHAPITRE 8 - LE PLAN

- Oui, Bernardo, Ana-Maria est aux mains de ses crapules et je sais grâce à cet homme...

Zorro désigna celui qu'il avait assommé puis transporté jusqu'ici. L'homme gisait sur le sol, bâillonné, ligoté et un voile devant les yeux.

- … qu'ils n'hésiteront pas à la tuer. Je vais aller voir de quoi il en retourne mais j'aurais besoin de ton aide la ruse sera notre meilleure alliée comme toujours mais je n'y arriverai pas tout seul. Tu prendras le second costume de Zorro et nous nous y rendrons tous les deux avec ce gredin. C'est le señor Varga qui retient Ana-Maria captive.

Bernardo fit signe de son incompréhension. L'Aigle n'était-il pas mort à Los Angeles ?

- Si, affirma don Diego en retirant son masque, il est bien mort mais cet homme m'a dit qu'il avait eu un fils. Je suppose que ce dernier veut ressusciter le rêve de son père.

Bernardo haussa les épaules et dessina un Z dans l'air.

- Oui, Bernardo, Zorro va l'en empêcher bien sûr.

Le jeune homme avait l'air préoccupé malgré tout. Le sourd-muet n'aimait pas le voir ainsi.

- Bien, tiens-toi prêt, reprit don Diego. Nous partirons demain soir. En attendant, donne à manger au prisonnier avec une bonne dose de somnifère, c'est plus sûr.

Bernardo fit oui de la tête et partit exécuter les ordres de son maître tandis que celui-ci finissait de se changer. Ils devaient se presser car ils n'avaient pas beaucoup de temps pour échafauder un plan afin de déjouer l'infâme machination du señor Varga. Diego de la Vega et Zorro avaient tous deux frémi à l'annonce de ce qui attendait Anna-Maria mais c'est Zorro qui allait se battre.


A quelque distance de là, le señor Varga finissait de donner ses instructions. Malgré toutes les précautions prises, il n'était pas serein. Il avait entendu parler de tous les exploits de Zorro mais aussi de toutes les tentatives qui avaient été faites pour le capturer et il avait toujours réussi à s'échapper. A ce stade-là, ce n'était plus un homme mais un démon masqué. Pourtant, Felipe avait avec lui une vingtaine de bandidos mais d'après ce que ses hommes lui avaient rapporté, Zorro était déjà au courant. Il avait pénétré dans l'hacienda Verdugo et délivré tout le personnel. Felipe espérait qu'il avait bien reçu son ultimatum.

Maintenant que l'heure approchait, le jeune homme devenait de plus en plus nerveux et éprouva le besoin de faire un tour pour se calmer les nerfs. L'un après l'autre, il appela ses hommes, dissimulés du mieux qu'ils pouvaient, puis il se rendit dans la grotte où était retenue sa prisonnière. Bien qu'ayant les mains liées et un bâillon sur la bouche, Ana-Maria trouva encore le courage de puiser dans l'énergie qui lui restait la force de braver son ravisseur du regard. Don Felipe se mit à rire méchamment :

- Tu peux toujours essayer de m'impressionner, tu n'y parviendras pas. Toi et Zorro êtes faits comme des rats. Car Zorro a été averti de ce qui t'attendait s'il ne venait pas et je ne m'étonnerai pas de sa prochaine arrivée. Mais ce qu'il ne sait pas, c'est que ni lui, ni toi n'en réchapperez.

Et là-dessus, l'homme quitta la malheureuse jeune femme complètement abattue.

Pendant ce temps, don Diego et son valet finissaient d'enfiler leurs costumes respectifs, dédoublant ainsi les capacités de Zorro. Ils s'étaient remémorés une dernière fois leur plan et resserrés les liens du prisonnier qui pourrait leur servir d'otage. Bernardo s'était muni de deux pistolets et d'un fouet qu'il avait accrochés à sa selle tandis que le jeune homme avait ceint son épée à la ceinture, pris aussi un fouet et glissé un couteau dans sa botte. Ils installèrent ensemble leur prisonnier toujours drogué sur la selle de Zorro, puis, vérifiant qu'ils n'avaient rien oublié, ils enfourchèrent leur cheval et se dirigèrent au grand galop vers l'endroit où Ana-Maria était retenu prisonnière.

Ils se séparèrent à un moment donné et pendant que Bernardo contournait la montagne, Zorro s'avança au trot. Arrivé à peu de distance de la maison, il descendit de cheval et envoya Phantom se cacher tandis que lui-même se dissimulait derrière un buisson pour mieux observer les lieux.

La maison était entourée d'un bosquet d'arbres dans lequel se tenait au moins un guetteur ; un autre devait se trouver sur le toit et le reste des hommes à la botte du señor Varga étaient sûrement à l'intérieur. Restait à savoir si Ana-Maria était retenue dans la maison ou dans une grotte, creusée dans le flanc de la montagne. Zorro s'approcha un peu plus, cherchant à échapper aux yeux perçants des bandidos qui l'attendaient. Mais c'était surtout Ana-Maria, retenue quelque part non loin de lui, et sans lui, sa délivrance n'était pas possible. Cette pensée lui redonna du courage et il avança de nouveau : il n'était désormais plus qu'à quelques mètres de la casita. Il jeta un coup d'œil autour de lui et son regard fut aussitôt attiré par un homme qui lui tournait le dos, en haut d'un rocher.

Zorro eut un petit sourire à la pensée de ce qui attendait ce bandido. Il rampa comme un chat jusqu'à lui, se redressa soudainement et réduisit à l'impuissance sa proie qui glissa au sol. Le justicier masqué ne perdit pas de temps, enfila sa veste de cuir et se coiffa de son chapeau à large bord. Puis il attendit, observant les environs tandis que son esprit fertile échafaudait un plan audacieux pour tirer Ana-Maria des mains du fils Varga.