CHAPITRE 17

Semaine 23

Drago accompagna Hermione jusqu'à son bureau comme il le faisait chaque matin depuis qu'ils s'étaient enfin mis ensemble. Aujourd'hui était un jour spécial, c'était l'anniversaire d'Hermione. Il voulait lui offrir l'univers, mais savait qu'elle n'était pas ce genre de personne, alors à la place il avait pensé à l'idée parfaite, et il était sacrément fier de lui. Les minutes s'écoulaient déjà lentement, et il savait que la journée allait être atrocement longue. Une fois qu'ils atteignirent la porte de son bureau, elle l'ouvrit et haleta, ce qui fit sourire largement Drago. Au moins, ça voulait dire qu'elle aimait... n'est-ce pas ?

— « Drago... » Elle s'avança lentement vers son bureau. Il y avait là un magnifique bouquet d'au moins deux douzaines de roses rouges et blanches, avec une boîte contenant quelque chose à côté. Elle s'approcha, retira la carte du ruban sur la boîte et la lue.

Ma très chère Hermione, joyeux anniversaire. J'espère que tu passeras une merveilleuse journée et j'ai hâte de te revoir plus tard pour notre rendez-vous du vendredi soir. Je t'aime, Drago

Elle se tourna finalement vers lui, où il était appuyé contre le cadre de la porte, l'air légèrement étourdi.

— « Joyeux anniversaire mon amour. »

— « Oh, Drago. Tu n'étais vraiment pas obligé. »

— « Bien sûr que non, je le voulais juste. Je pensais que tu ne voulais rien de tape-à-l'œil, alors voici mon cadeau pour toi. » Il s'approcha et déposa un doux baiser sur ses lèvres. « Passes une bonne journée. Je t'aime. »

— « Je t'aime. » Dit-elle gentiment en se penchant pour un autre baiser. « J'espère que tu passes une bonne journée aussi. »

— « Je te vois ce soir. » Avec un dernier baiser, il quitta son bureau.

Hermione se tourna vers le bouquet et la boîte. Curieuse, elle l'ouvrit et trouva une douzaine de fraises enrobées de chocolat. « Oooh. » Elle en ramassa une, incapable de résister, et en prit une bouchée. « Oh mon Dieu. » roucoulait-elle. Elle le savoura autant qu'elle le put, puis décida de garder le reste et de le partager avec Sophie plus tard. Elles devaient préparer leur rencontre avec les directeurs et directrices de trois écoles différentes pour discuter d'un éventuel programme d'échange d'étudiants, puisque celui-ci avait finalement été approuvé par le Département de Coopération Magique, et elles allaient avoir besoin de toutes les bonnes émotions qu'elles pouvaient ressentir pour cela.

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— « Alors, quel est le programme de ce soir ? » demanda Hermione alors qu'ils atterrissaient dans son salon. Elle avait été curieuse toute la journée si Drago n'avait vraiment rien d'autre de prévu pour son anniversaire, ou s'il faisait juste l'imbécile.

— « C'est une surprise. Je veux te montrer quelque chose. »

Les sourcils d'Hermione se haussèrent. Drago avait une surprise ? « Bien. »

— « Eh bien, c'est plutôt comme si je voulais t'emmener quelque part. »

— « Drago, nous ne… »

— « Je le sais. » dit rapidement Drago, la coupant. « Mais c'est quelque chose que je voulais faire depuis un moment, et je choisis aujourd'hui de le faire. »

— « Où allons-nous, alors ? » demanda-t-elle d'un ton amusant.

Drago la regarda nerveusement dans les yeux. « Fais-moi confiance, d'accord ? »

Hermione pencha la tête, confuse. « Où allons-nous ? »

— « S'il te plaît, fais-moi confiance. » Il tenait son visage dans ses mains pendant qu'il lui murmurait. « Je t'aime. »

— « Je t'aime aussi. Je te fais confiance, Drago. »

Il embrassa à peine ses lèvres avant de la serrer fort autour de la taille et de les faire disparaître tous les deux.

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— « Où sommes-nous ? » Demanda-t-elle en regardant autour d'elle.

— « Nous sommes au Manoir. Dans quelques mètres, tu sentiras les protections qui entourent le terrain. Accroches-toi simplement à moi et tout ira bien jusqu'à ce que nous ayons fini. »

Hermione acquiesça simplement. Drago lui attrapa la main et la serra fermement alors qu'ils avançaient vers les protections. Elle fut surprise qu'ils soient dans les bois, les broussailles étaient épaisses de chaque côté d'elle et l'herbe était haute. Ils étaient sur un chemin très étroit qui ne menait apparemment nulle part jusqu'à ce que Drago sorte sa baguette et la lève, sans aucun doute contre les protections du Manoir. Elle sentit la magie ancienne l'engloutir, comme si elle essayait de déterminer si elle représentait une menace.

— « Détends-toi. » murmura Drago. « C'est juste toi et moi. Ma mère n'est même pas là, elle va à Paris pour l'automne donc on ne sera pas dérangés. » Il sentait les protections les entourer, et il sentait aussi son anxiété être de retour ici, même si le Manoir lui-même n'était même pas en vue. Après un autre moment, les protections se relâchèrent et il baissa sa baguette. « Prête ? »

Hermione hocha la tête d'un air absent. Était-elle prête ? Drago la conduisit plus loin sur le chemin étroit jusqu'à ce qu'elle puisse apercevoir une clairière devant elle. Le coucher de soleil ne révélant rien, elle pouvait sentir ses nerfs prendre le dessus sur elle. Elle ne voulait pas le montrer, elle faisait confiance à Drago et elle savait qu'il ne ferait jamais rien qui puisse la mettre en danger. Il sembla le sentir de toute façon et lui serra la main alors qu'ils entraient dans la clairière.

— « Est-ce…? » Elle regarda autour d'elle avec admiration. Ils étaient à l'étang dont Drago lui avait parlé quand ils commençaient à se connaître. L'étang où a été réalisé l'un de ses souvenirs préférés. Elle regarda autour d'elle la scène parfaite devant elle. L'étang était assez grand à son avis, avec une petite île en plein milieu avec un seul arbre. Des broussailles et d'autres plantes poussaient sur les bords à certains endroits, mais la vue sur l'eau était dégagée.

— « Par ici. » Drago l'entraîna jusqu'à l'extrémité de l'étang, là où coulait un petit ruisseau à proximité. Une fois qu'ils se rapprochèrent du grand banc de pierre, elle vit que Drago avait déjà préparé un pique-nique pour eux, et que leur endroit avait une vue parfaite sur le soleil couchant.

— « Je pensais t'amener ici depuis un moment, je n'étais tout simplement pas sûr que tu sois prête. » Dit-il alors qu'ils s'asseyaient, son bras passant autour de sa taille pour la rapprocher.

— « Je ne m'attendais pas du tout à ça. Ça semble être une tendance chez toi. » Dit-elle en lui souriant. « À quelle distance se trouve le Manoir Malefoy ? »

— « Peut-être 500 mètres. » Répondit-il en commençant à mettre de la nourriture dans son assiette. Il n'avait rien d'extraordinaire, il apprenait encore à cuisiner même les aliments les plus simples. Il était cependant très impressionné par lui-même car il était capable de préparer des sandwichs et un plateau de fruits, ce qui techniquement n'était pas de la cuisine, mais il négligeait juste cette partie en ce moment. « Je pouvais presque oublier où j'étais chaque fois que je venais ici. »

— « Tu n'aimes ça là-bas ? »

Drago laissa échapper un profond soupir. Ce n'était vraiment pas une conversation d'anniversaire joyeuse, mais il savait qu'on n'y pouvait rien. « Je n'arrive pas à me décider. Ce n'est pas l'endroit où j'ai grandi. C'est en proie à l'obscurité et cela me rappelle des choses, de qui j'étais avant et de ce qui s'est passé là-bas. Combien de vies ont été prises. Savais-tu qu'après avoir entendu parler de votre effraction chez Gringott, il a amené tous les gobelins qui s'y trouvaient au Manoir et les a tous massacrés ? Comment puis-je m'attendre à ce que je vive dans un endroit comme celui-là ? »

— « Oh, Drago. » Hermione appuya sa tête contre son épaule, essayant de le réconforter. « Je n'aurais même jamais imaginé ce que c'était pour toi, pendant la guerre, de devoir vivre avec lui et de voir des choses pareilles chez toi. Pas étonnant que tu viennes ici si souvent. »

— « C'est calme ici. Eh bien, sauf quand Blaise me trouvait, c'était tout le contraire. »

— « Tu as de bons amis, Drago. » Elle fit semblant de gronder.

— « Je sais. »

Elle se blottit plus près de lui alors qu'elle ramassait un raisin et le mettait dans sa bouche. « C'était une idée géniale, Drago. J'adore. »

Il lui sourit fièrement. « C'est aussi proche que possible de ton rendez-vous parfait. J'ai toujours pensé que cet endroit était magnifique. »

— « À quand remonte la dernière fois que tu étais ici ? »

Drago bougea inconfortablement. « Le jour où je t'ai vu pour la première fois, quand toi et Harry reveniez d'une promenade et que je me suis complètement ridiculisé sur ses marches. C'était justement un jeudi et contre mon meilleur jugement, je suis allé dîner ce soir-là et je me suis énervé contre Astoria, puis je suis parti et je suis venu ici. » Il retira à nouveau sa baguette, faisant de petites bulles flottantes avec de petites flammes au milieu.

Les petites boules de lumière la faisaient sourire. « J'avais l'habitude de les faire tout le temps quand nous étions en fuite. Harry et Ron les ont toujours aimés. »

— « Blaise est celui qui m'a montré comment faire. » répondit Drago.

Hermione poussa un soupir de contentement pendant qu'ils mangeaient et regardaient les canards nager tranquillement sur l'étang. Il avait même apporté deux cupcakes et une bougie, juste pour qu'elle puisse faire un vœu. Il avait vraiment pensé à tout. Dans son esprit, il n'y avait aucune chance que quoi que ce soit après celui-ci puisse un jour surpasser cet anniversaire. Elle était chaque jour plus reconnaissante d'avoir finalement tenté sa chance avec Drago. Elle ne se souvenait pas de la dernière fois où elle s'était sentie aussi heureuse, en paix avec elle-même, et au Manoir Malefoy, entre autres.

— « Drago ? »

— « Hmm ? »

— « Emmène-moi au Manoir. »

— « Quoi ? » Il s'assit brusquement et se tourna pour lui faire face. « Hermione, non. »

— « Je dois faire ça. C'est le seul démon qui me reste. Ça sera toujours entre nous et ça doit cesser. »

— « Tu n'es pas prête et je ne veux pas faire ça. » plaida-t-il. « Pas aujourd'hui. »

— « Drago, je suis prête. Je peux le faire. Je veux que tout soit derrière nous. Je suis déjà sur le terrain, n'est-ce pas ? Alors nous pourrions transplaner là-bas ? »

— « Oui mais… »

Hermione se leva et lui fit face.

— « Hermione, non ! » Avant qu'il puisse l'atteindre, elle ferma les yeux et disparut. « Bon sang. »

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Hermione essaya de se souvenir de tout ce qu'elle pouvait sur cette pièce. Elle n'avait jamais pu l'oublier complètement, mais elle pensait en avoir assez pour pouvoir y arriver en toute sécurité. Il était clair que Drago n'allait pas l'amener, et maintenant elle ne lui laissait d'autre choix que de la suivre. Elle ouvrit les yeux et regarda autour de la chambre froide et sombre. C'était tout ce dont elle se souvenait.

— « Ce n'était peut-être pas la meilleure idée. » Se dit-elle nerveusement.

Eh bien, elle était là, autant essayer. Drago serait là d'une seconde à l'autre et elle n'était vraiment pas sûre de ce qui se passerait alors. Prenant de profondes inspirations, elle regarda autour d'elle tandis que les souvenirs revenaient. Elle se dirigea vers l'endroit où Bellatrix l'avait coincée, où elle était convaincue qu'elle allait mourir. Elle sentit les larmes couler sur ses joues alors qu'elle se souvenait de ce qu'elle avait ressenti ce jour-là.

— « Hermione ? »

Elle ne se tourna pas face à la voix douce de Drago. Elle ne l'entendit pas non plus entrer plus loin, sachant que la toucher maintenant pourrait être une mauvaise idée.

— « J'étais juste ici. » chuchota-t-elle. « Je pensais que j'allais mourir ici. »

Drago hocha la tête même si elle ne le regardait même pas. « Je le pensais aussi. »

— « Je me souviens de ton visage. Je me souviens à quel point tu avais peur. Ça a du sens maintenant pourquoi tu avais cette apparence. »

— « Je déteste être ici. » Admit-il doucement. « Je t'ai vu te faire torturer, par un membre de ma famille en plus. Je déteste avoir fait partie de tout ça. Je déteste avoir été si loin que je ne voyais pas d'issue. Je déteste ne pas avoir trouver de moyen de t'aider, même si je vous détestais tous, ce n'était pas bien. »

Hermione se tourna lentement et regarda Drago. Son visage avait presque la même expression que cette même nuit il y a toutes ces années. C'est drôle comme c'était presque exactement la même heure de la journée, il commençait à faire nuit et l'éclairage des immenses fenêtres dégageait des ombres étranges dans toute la pièce. « Viens ici, Drago. »

Drago bougea instantanément, reconnaissant à peine à quel point il était rapide à ses côtés.

— « Embrasse-moi. » Ses joues étaient mouillées de larmes et sa voix se brisait alors qu'elle parlait, alors qu'elle le suppliait d'effacer les souvenirs de cette même pièce.

— « Je t'aime, Hermione. » Ses lèvres effleurèrent les siennes et il prononça ces mots. Il l'embrassa lentement, avec précaution. Ses mains remontèrent vers ses joues trempées tandis que ses mains s'enfonçaient dans sa chemise au niveau de sa poitrine et il pouvait sentir ses propres yeux se remplir de larmes. Tout simplement à cause de la force incroyable de cette femme, de la façon dont elle faisait face à des choses qu'il ne pouvait même pas faire lui-même. Comment ils se trouvaient maintenant dans la pièce même où il pouvait à peine se résoudre à passer, et il l'embrassait à l'endroit exact où ils pensaient tous les deux que sa vie se terminerait.

— « Je t'aime tellement. » Il croassa en rompant le baiser, des larmes coulant sur son propre visage. « Je t'aime. »

— « Je t'aime, Drago. Je n'aurais jamais pensé qu'une chose pareille se serait produite, mais c'est le cas. Je t'aime et j'ai besoin de toi. Tu me fais me sentir moi de nouveau. »

Il sourit alors que son pouce lui effleurait la joue. « Tu as toujours été aussi incroyable, Hermione. Je ne l'ai tout simplement pas vu. Je ne laisserai plus jamais rien t'arriver, je te garderai en sécurité pour le reste de nos jours. »

— « Je te crois. » Elle enfouit son visage contre sa poitrine et le serra fort dans ses bras, chassant ses dernières peurs. « Fais-moi l'amour, Drago. »

— « Quoi ? » Il avait dû mal l'entendre. « Ici maintenant ? »

Malgré l'endroit où ils se trouvaient et les émotions dans la pièce, elle rit. « Pas ici, je suppose que tu as une chambre ? »

Drago se contenta de la regarder. Elle ne pouvait pas être sérieuse.

— « Fais tout disparaître, Drago. Nous pouvons changer ça, nous pouvons combattre ça. Ceci est ta maison. Tu ne devrais plus avoir peur de ça. Fais-moi l'amour ici. »

Il regarda dans ses yeux chocolat profonds et n'y vit qu'honnêtement. Clarté. Amour. « Attends. »

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Avec un très léger pop, ils atterrirent deux étages plus haut dans sa suite. Hermione regarda prudemment autour d'elle, ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre. Elle s'attendait à moitié à voir des gargouilles et des basilics et rien d'autre que du vert, du noir et de l'argent. Au lieu de ça, elle vit du bleu marine, avec des meubles marron riches en bois épais. Son lit était immense, facilement pour un roi, et avait de riches couvertures bleues et des oreillers gris avec des rideaux bleu marine foncé. Il avait des bibliothèques remplies de livres et une cheminée juste en face du lit. Il y avait un ensemble de doubles portes plus loin dans la mesure où elle supposait qu'elles menaient soit à une salle de bain, soit à un placard, probablement les deux.

Elle se retourna lorsqu'elle l'entendit allumer la cheminée. « C'est très joli. »

— « Tout ce dont tu rêvais ? » plaisanta-t-il.

— « Pas vraiment. » admit-elle. « Je suis agréablement surprise. »

— « Tu ne l'aurais peut-être pas été il y a quelques années. » Dit-il en s'approchant à nouveau d'elle, enroulant ses bras autour de sa taille pour l'embrasser. « Hermione, j'ai juste besoin que tu saches que nous ne sommes pas obligés de faire ça ici. Nous ne sommes pas obligés de faire ça du tout, si tu n'es pas prête. Je ne veux pas que tu te sentes comme si c'était une erreur. »

— « Je ne ressens pas ça. Je te fais confiance, je veux faire ça avec toi. Tu as mon cœur, Drago, et je te veux. Je veux que nous soyons libres de tout ce qui nous a toujours retenu. »

Drago le voulait aussi. Tellement. Il ne demanderait jamais de changer quoi que ce soit à leur relation actuelle, elle lui avait tellement appris au cours de ces quelques mois qu'il se sentait comme une personne complètement différente. Il attendait patiemment qu'elle lui dise ce dont elle avait besoin, et quand elle ne le pouvait pas, il le savait. Et à cet instant précis, elle avait besoin de lui pour l'aider à remporter cette dernière bataille. Ce qu'ils avaient surmonté avait rendu leur amour plus fort que tout ce qu'ils n'avaient jamais ressenti auparavant. Il chassait les démons, arrêtait les cauchemars et faisait des rêves une réalité. C'étaient de longues promenades, et des disputes sur la question de savoir si Mille herbes et champignons magiques devaient être classés dans la catégorie de la fabrication de potions ou de l'herbologie, c'étaient des dîners gênants avec les amis et la famille, mais toujours se connaître à la fin était ce qui comptait vraiment. C'était se regarder s'effondrer complètement, sachant qu'ils ne seraient jamais jugés. C'était tout ce dont Drago rêvait.

— « Je vais aller me changer, je reviens tout de suite. D'accord ? On y va doucement. »

— « D'accord. » Hermione hocha la tête.

Avec un baiser sur son front, Drago se dirigea vers les doubles portes qui, selon elle, menaient à la salle de bain. Prenant une profonde inspiration après avoir fermé la porte, elle regarda autour de la pièce. Elle aimait vraiment la chambre de Drago ici. Ce n'était en rien ce qu'elle pensait, tout comme Drago lui-même n'était en rien ce qu'elle pensait qu'il serait. Se dirigeant vers l'une des chaises situées à côté de la cheminée, elle enleva ses chaussures et les glissa à l'écart. Elle allait coucher avec lui ce soir. Au Manoir Malefoy ! Honnêtement, elle sentait qu'elle était prête pour cette prochaine étape depuis un moment maintenant, mais les choses étaient tellement bien entre eux, et il n'a jamais poussé. Il n'en a jamais demandé plus. Il était toujours si content de l'avoir dans sa vie que ça la rendait encore meilleure. Elle avait le temps d'y réfléchir, et elle se sentait en sécurité avec lui et ça seul signifiait tout pour elle. Elle entendit la porte s'ouvrir et se tourna pour voir Drago debout, vêtu juste d'un boxer, et rien d'autre. Elle ne l'avait jamais autant vu auparavant et il était magnifique.

— « J'ai pris une de mes chemises pour toi. » Dit-il en se dirigeant vers elle et en lui tendant le t-shirt.

— « Merci. »

— « Tu es sûr de ça ? »

— « Je reviens tout de suite. » Ses yeux ne quittèrent jamais les siens et alors qu'elle passait devant lui, elle se sourit.

Elle se changea rapidement, décidant qu'elle enfilerait simplement la chemise et rien d'autre. Il lui demanderait au moins cinquante fois si elle en était sûre, mais elle ne pouvait pas lui en vouloir, et ça la faisait juste l'aimer davantage. Elle plia soigneusement ses vêtements et les posa sur le meuble de la salle de bain, puis retourna dans la chambre. Drago était allongé sur le lit, les draps rabattus, l'attendant.

— « Tu es si belle. » Lâcha-t-il.

Hermione eut un rire nerveux. « Je pensais juste la même chose à propos de toi. » Elle s'approcha et se glissa dans le lit avec lui, emportant les draps avec elle. Doucement, elle leva une main pour toucher sa poitrine. Sa peau parfaitement lisse faisait frémir ses doigts d'impatience. Elle sourit, sachant qu'elle était excitée et non effrayée. Juste une autre chose qu'elle pourrait ajouter à la liste toujours croissante de choses pour lesquelles Drago l'avait aidée. Juste au moment où elle voulait se pencher et l'embrasser, elle ressentit quelque chose. Une cicatrice.

— « De quoi ça vient ? » Demanda-t-elle en bougeant pour le regarder. C'était si petit qu'elle pouvait à peine le sentir, mais après l'avoir vu de près, elle réalisa exactement de quoi il s'agissait. Ça allait de sa clavicule jusqu'à presque son nombril.

— « Est-ce qu'Harry t'a déjà dit ce qui s'est passé ? » demanda doucement Drago.

Hermione croisa son regard. « Oui. Je lui ai dit de se débarrasser de ce stupide livre toute l'année. Je n'avais pas réalisé que ça laisserait une cicatrice. »

— « C'est à peine une cicatrice, grâce à Severus. Il m'a guéri et le dictame que j'ai utilisé ensuite l'ont fait guérir presque parfaitement. J'oublie qu'elle est même là maintenant. »

— « Ce sort stupide. Il en était obsédé. Je suis vraiment désolé, Drago. »

— « Tout va bien, Hermione. Ça ne me dérange plus. » Dit-il honnêtement. Vraiment, il était sur le point de crucio Harry, ce qui n'est pas tellement mieux. Parfois, Drago aurait souhaité mourir ce jour-là, mais c'était la voie des lâches et il le savait. Tout ce qui arrivait devait se passer comme ça, ils avaient tellement parlé de la guerre, et en réalité, ce que lui et Harry étaient pendant toutes ces années n'étaient que deux personnes qui étaient forcées de grandir trop vite dans des rôles qu'ils n'avaient pas choisis. Avant même qu'il ne réalise ce qu'elle faisait, elle embrassa sa cicatrice. Tout. De sa poitrine à son ventre, puis remontant. Puis, cette belle femme avec sa belle âme, lui prit le bras et embrassa sa peau cicatrisée là où se trouvait sa marque.

— « Je t'aime tout entier. Tu m'as tellement donné, Drago. »

Bon sang, il refusait de pleurer pour le moment ! Tu ne pleureras pas au lit avec une femme magnifique à côté de toi ! « Je t'aime. » Dit-il aussi uniformément qu'il le pouvait. « Tu es sûr que ça va ? »

— « Ça va très bien. » Elle lui sourit pour le rassurer.

Il se retourna pour qu'ils soient tous les deux allongés l'un face à l'autre. Il se déplaça sous le drap pour poser une main aussi lentement et doucement que possible sur sa hanche. « Hermione... » dit-il lentement. « Est-ce que tu portes quelque chose sous cette chemise ? »

— « Non, Drago. Ce n'est pas le cas. »

— « Merlin, aide-moi. » Au diable elle et son sourire sexy et sa voix séduisante. Il voulait y aller doucement. Plus lent qu'un escargot. Cela lui faisait beaucoup de bien en ce moment.

— « Est-ce que tu... es-tu prêt pour ça ? » demanda-t-elle timidement. Elle ne voulait pas tout remettre en question, mais son appréhension prenait le dessus sur elle.

— « Je suis plus que prêt, fais-moi confiance. » grogna-t-il pratiquement. Il dut prendre une profonde inspiration pour se redescendre. « Je le veux aussi. »

— « Tu devras me montrer quoi faire. Je ne suis pas… » elle s'arrêta pour déglutir durement. « Je ne suis pas très doué pour ça. »

Drago roula sur elle, s'appuyant sur ses avant-bras pour pouvoir planer au-dessus d'elle. « Toi, ma chérie, tu ne feras rien. Je vais te montrer ce qu'est faire l'amour, et tout ce que s'est censé être. Ce que ça va être à partir de maintenant. Parce que vous, Hermione Jean Granger, êtes l'amour de ma vie. »

Si quelqu'un lui avait demandé il y a trente secondes si elle aimait Drago Malefoy, elle aurait répondu oui. Maintenant, elle dirait qu'elle l'aimait avec tout ce qu'elle était. Elle n'était plus aussi confiante qu'avant, mais il compensait par sa patience et sa compréhension. Elle n'était pas directe, Drago étant attentif et semblait savoir ce dont elle avait besoin avant elle. Elle n'était pas forte, mais Drago était son roc. Son endroit sûr. Sa maison.

Elle n'avait pas confiance en elle pour dire quoi que ce soit, alors elle hocha la tête et essaya de ne pas laisser les larmes couler de ses yeux. Bien sûr, Drago les vit quand même et les essuya avec ses pouces quand elle ferma les yeux.

— « Je t'aime. » murmura-t-il.

Elle hocha de nouveau la tête, essayant désespérément de combattre les émotions qu'elle ressentait. Tout cela était tellement bouleversant, mais dans le bon sens. Elle prit une profonde inspiration tandis que Drago l'embrassait. C'était un baiser lent, un baiser qui réveillait des sentiments au plus profond d'elle, un baiser qu'elle voulait répéter toute la nuit. Il s'approcha de son menton, puis de son cou, suçant un point sensible dont elle ignorait même l'existence. « Drago. »

Salazar, cette femme ne comprenait-elle vraiment pas à quel point elle était sexy ? La façon dont elle se courbait vers lui sans même s'en rendre compte, la façon dont elle gémissait déjà pratiquement son nom ? Drago était prêt à être en elle au moment où elle s'est glissée dans le lit à côté de lui, mais il voulait que ce soit parfait. Il devait juste lui montrer à quel point elle était belle, étonnante et désirée. Drago baissa hardiment une main jusqu'à ce qu'il sente l'ourlet de sa chemise, et la glissa lentement en dessous pour pouvoir serrer sa hanche. Ses jambes se plièrent immédiatement de chaque côté de lui, la faisant presque se serrer contre lui. Il inspira bruyamment par le nez, se disant qu'il ne fallait pas s'emballer trop vite.

Sa peau était si douce. Il passa ses doigts sur son ventre, se dirigeant lentement vers sa poitrine. Il ramena ses baisers sur ses lèvres et ses mains trouvèrent ses cheveux, tirant et grattant doucement ses ongles sur sa peau. Au moment où il toucha un de ses seins, il prêt à perdre la tête. Elle était si parfaite ! Tout chez elle était parfait. Ses jambes n'arrêtaient pas de frotter contre ses côtés, implorant une friction qu'il était sûr qu'elle ne comprenait même pas.

— « Puis-je enlever ta chemise, Hermione ? » supplia-t-il sans s'en rendre compte.

Elle hocha frénétiquement la tête. « Oui. »

Il se redressa et, à sa grande surprise et avec son plus grand plaisir, elle l'arracha et la jeta au sol. Sans demander, il se leva pour retirer son boxer, puis se réinstalla sur elle, s'assurant de regarder son visage pour évaluer sa nervosité.

— « Ça va ? »

Hermione n'était pas sûre de ce à quoi elle s'attendait, mais Drago semblait surpasser tout ce qu'elle avait en tête. « Oui, ça va. »

Drago lui fit un sourire de travers et se pencha pour l'embrasser à nouveau, appréciant à quel point elle était excitée par de simples baisers. « Sais-tu à quel point tu es belle ? » Demanda-t-il en déplaçant son autre main pour toucher son autre sein auquel il n'avait pas encore prêté attention. « À quel point je suis désespérément amoureux de toi ? À quel point je pense que tu es absolument parfaite ? »

Elle n'avait même pas remarqué que sa main descendait de plus en plus bas jusqu'à ce qu'elle sente ses doigts glisser entre ses jambes, effleurant lentement sa peau sensible du bout de ses doigts, les recouvrant de son excitation. Ses yeux se fermèrent tandis qu'elle se concentrait sur ce sentiment. Ce sentiment à couper le souffle qu'elle ressentait montait en elle. L'anxiété euphorique dont elle ne s'attendait pas à profiter. Elle n'avait jamais ressenti quelque chose de pareil auparavant.

Il glissa un doigt à l'intérieur et elle haleta, le calmant instantanément. « C'est bien. » le rassura-t-elle. Elle ne voulait pas qu'il s'arrête, c'était trop satisfaisant et Godric, ne le laisse pas s'arrêter !

Drago reprit son mouvement, laissant un doigt entrer et sortir d'elle. Elle était mouillée et prête, mais il savait qu'il devait y aller doucement. Cela faisait très longtemps pour eux deux et sa dernière expérience avait été si horrible que Drago voulait l'effacer complètement de ses souvenirs. Ses hanches commencèrent à se soulever pour rencontrer sa main, alors il glissa un autre doigt et effleura doucement son clitoris avec son pouce, faisant frissonner tout son corps. Il tira sa lèvre inférieure entre ses dents et frotta à nouveau son clitoris, la faisant gémir et poussant tout son corps vers le sien. Elle était chaude et tout son corps était rose, Drago voulait graver ce moment dans son cerveau, pour ne jamais l'oublier.

Il retira lentement ses doigts, la faisant gémir, et plaça le bout de son érection dure comme de la pierre à son entrée. « Tu me diras si ça fait mal ou si c'est inconfortable, n'est-ce pas ? »

— « Oui. » Dit-elle rapidement. Elle voulait ça, elle ne pouvait pas croire à quel point elle le voulait. Elle ne l'avait même pas touché et elle pouvait sentir son besoin désespéré d'elle. Cela la faisait se sentir désirée et puissante, et elle aimait ça. Décidant d'être audacieuse, elle cambra ses hanches et regarda son visage tandis que ses yeux se fermaient et qu'il gémissait son nom. Son nom ! Sa chaleur humide l'enveloppait en elle et elle n'avait jamais rien ressenti de plus spectaculaire. Elle savait que ça ne ferait que s'améliorer à partir d'ici. « Plus, Drago. »

Il poussa plus loin aussi lentement qu'il le pouvait, jusqu'à ce qu'elle l'ait entièrement pris. Il se força à rester immobile pour que son corps puisse s'adapter à lui, se déplaçant atrocement lentement lorsqu'il n'en pouvait plus. Il se retira presque complètement, puis repoussa au même rythme. « Hermione, mon dieu, tu es tellement incroyable. »

Elle commença à bouger avec lui, le suppliant silencieusement d'aller plus vite. Elle voulait le ressentir avec lui, elle voulait qu'il prenne autant de plaisir avec elle qu'elle avec lui. Ses hanches se soulevèrent et elle fit glisser ses ongles le long de son dos, puis elle l'attira plus près pour un baiser brûlant. Elle aurait pu pleurer quand il commença enfin à bouger avec urgence, se laissant céder au sentiment qu'ils avaient créé ensemble. Son corps se frottait contre le sien, leur peau moite glissant l'une contre l'autre, ses terminaisons nerveuses ayant l'impression qu'elles étaient sur le point d'exploser d'énergie. Elle était proche, si proche.

Drago n'était même pas sûr de combien de temps ils duraient, mais au moment où il sentit ses muscles se tendre, il lâcha prise. Il s'enfonça en elle aussi vite qu'il le pouvait, oubliant d'être doux, mais il avait tellement besoin de cette femme et il savait juste qu'elle ressentait la même chose. Elle s'accrocha à lui alors qu'elle atteignait enfin son orgasme, son nom lui étant arraché comme si c'était son dernier souffle. Drago explosa en elle. Quand ils eurent tous deux fini, il s'effondra sur elle, embrassant chaque centimètre de peau qu'il pouvait atteindre. Une fois arrivé à son visage, il embrassa ses lèvres et sentit une humidité douce qui n'était pas de la sueur.

— « Hermione ? » Il bougea pour s'écarter d'elle, mais elle le maintint en place. « Mon amour, pourquoi pleures-tu ? » Son cœur se serra à l'idée qu'il était allé trop loin et lui avait fait du mal.

— « Je suis juste… » Elle secoua la tête, comme si ça pouvait l'aider à exprimer ses pensées. Elle allait bien, plus que bien. Elle était si parfaitement heureuse et ne savait pas pourquoi elle pleurait. La surcharge émotionnelle de l'intimité qu'ils venaient de partager la frappait et elle ne parvenait pas à la contrôler. Elle n'aurait jamais imaginé que ça pouvait ressembler à ça. « Je t'aime. »

— « Et je t'aime. » Dit-il doucement.

— « Non, tu ne comprends pas. Je n'ai jamais pensé que ça pourrait être comme ça. Ça a toujours été... ça n'a jamais été... Je t'aime juste. »

Il se retourna, mais garda son corps pressé contre le sien, passant le bout de ses doigts sur sa peau pour l'apaiser. Elle était dépassée et c'était un grand pas pour eux, ils avaient vaincu tout ce qui les séparait et en étaient ressortis plus forts de l'autre côté.

Hermione ne pouvait pas contrôler ses larmes alors qu'elle s'allongeait dans les bras de Drago. Elle n'avait jamais ressenti quelque chose de pareil auparavant. Cet homme, cet homme extraordinaire, qui avait été si doux avec elle depuis le premier jour, lui avait ouvert les yeux sur ce qu'était réellement l'amour. Drago Malefoy l'aimait tellement que ses morceaux brisés s'étaient finalement réparés. Elle le méritait et elle n'avait plus peur de le dire. Elle avait fait des erreurs, mais elle avait appris. Hermione avait trouvé la paix dans les bras de Drago, il effaçait sa douleur d'un simple contact, avec ce regard d'amour sans fin dans ses yeux. Elle avait envie de tout de lui. Son sourire, son rire, ses mains, ses baisers. Tout. Elle était perdue depuis si longtemps qu'elle avait oublié ce que c'était que de se sentir aussi vivante.

— « Drago ? »

— « Hmm ? » fredonnait-il contre ses cheveux.

— « Merci. » Murmura-t-elle, ses lèvres effleurant sa poitrine tandis qu'elle parlait. Elle pourrait rester comme ça pour toujours. « Merci d'avoir tenté ma chance. Merci de ne jamais m'avoir abandonné quand je t'ai repoussé tant de fois. »

— « Je devrais te dire ça. Regarde jusqu'où tu es arrivée. »

— « Grâce toi. »

— « Non. Grâce à toi. Tu es forte, Hermione. Tu es tout ce que j'aurais aimé être depuis si longtemps. Tu m'as montré ce qui me manquait, tu as fait de moi une meilleure personne. J'aime tout chez toi. Tu réalises que nous sommes au Manoir Malefoy en ce moment, et que c'était ton idée. Tu es si forte, Hermione. »

Elle ne put s'empêcher de rire à ça. Ils venaient de faire l'amour pour la première fois au Manoir Malefoy. « Je suis surprise que l'endroit soit toujours debout. »

— « Aucune sorcière aussi talentueuse, aussi puissante ou aussi belle n'a jamais mis les pieds dans ce Manoir. »

— « Je t'aime, Drago. »

— « Je t'aime tellement, Hermione. » Il captura ses lèvres avec les siennes, étonné du sentiment qui coulait entre elles. Il pouvait sentir sa magie le parcourir, il savait ce qu'elle ressentait, à l'intérieur comme à l'extérieur et c'était enchanteur. Il voulait ressentir cela pour toujours. Son corps lui répondait déjà à nouveau, la façon dont elle soupirait pendant qu'il l'embrassait, la façon dont ses seins effleuraient sa poitrine, la façon dont elle se courbait vers lui sans même le savoir ; envie de cette connexion aussi. C'était un sentiment exaltant de savoir qu'elle le voulait autant qu'il la voulait.

Hermione avait besoin de cet homme. Elle voulait chasser ce sentiment avec lui jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus bouger un seul muscle. Il lui avait ouvert les yeux sur une expérience entièrement nouvelle et elle en était affamée, en avait besoin comme d'une drogue.

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Ils avaient fait l'amour presque toute la nuit. Rempli de passion, de sourires et d'amour. Leur magie était si en harmonie l'une avec l'autre, si vivante du lien qu'ils partageaient entre eux, que le Manoir était devenu plus léger. L'obscurité qui se cachait dans les coins avait été chassée et la peur qui y était emprisonnée s'était dissipée en un murmure dont on n'entendra plus jamais parler.

FIN