Note de l'auteur : Deuxième chapitre ! Je ne sais pas trop si ça vous plaît jusqu'à présent, mais bon ! Pour ceux qui se poseraient la question, ce n'est pas une "simple" réécriture des événements de FFXV, mais vraiment un mélange. Donc il ne faudrait pas non plus trouver étrange qu'il y ait de vraies différences avec certains éléments du lore tel qu'il est présenté dans FFXV (et puis il y a toute l'histoire avec Etro, donc forcément !).
Bonne lecture !
FINAL FANTASY — VERSUS XV
Fiche personnage : Noctis Lucis Caelum
Caractère : Noctis est un jeune homme au tempérament changeant. Il peut faire preuve de maturité comme d'une immaturité assez importante, selon les situations.
Aime : Les siestes, ses proches, les batailles rapides.
N'aime pas : Les insectes, la politique, les complications.
Style de combat : Le Prince se bat en invoquant de nombreuses armes variées, qu'il peut manier sans avoir à ne rien toucher. Ses capacités « éclipses », provenant du la lignée royale, lui permettent également des déplacements très rapides.
[Yoko Shimomura — Hellfire]
Une étendue enflammée.
L'odeur du désespoir mêlée à celle de la mort. Grondements et explosions se mêlèrent dans une synesthésie presque impossible à décrypter. Doucement, une paire d'yeux noirs s'ouvrit, pour contempler un spectacle d'horreur faramineux. Non loin de lui, gisait d'innombrables corps. Frappés par la mort. Brûlés vifs ou sectionnés, ils formaient à eux seuls un spectacle d'épouvante bien trop insoutenable pour un enfant de cet âge. Noctis Lucis Caelum n'avait que huit ans, lorsqu'il vit le cadavre fumant de sa mère, à quelques mètres de lui.
Plus loin, de multiples coups furent échangés.
« — Cor ! Occupe-toi de Noctis, vite ! Clarus, viens avec moi ! »
Une ombre, surplombant bien d'autres. Au loin, Noctis ne parvenait pas à la distinguer convenablement. Des voitures renversées et brûlées obstruaient encore davantage toute visibilité. Seule une forme humanoïde, haute de presque dix mètres, dont les yeux rouges brillaient à travers l'obscurité, heurtait l'esprit du jeune enfant. Un esprit suffisamment secoué par des événements pratiquement incompréhensibles à ses yeux. Blessé, le garçon ne pouvait plus bouger ses jambes, et ne réagit d'ailleurs pratiquement pas lorsque Cor Leonis arriva jusqu'à lui, pour le tirer de cet amas de débris.
Plus loin, le roi Regis fit apparaître une pléiade d'épées, qui se dirigèrent toutes vers l'immense créature démoniaque. Celle-ci ne bougea d'ailleurs pratiquement pas. Pourtant, une colonne de feu se forma, la protégeant de tous les assauts adressés.
« — Tu ne t'en sortiras pas comme ça ! »
Tandis que le monstre répliqua, en faisant s'abattre une large boule de feu, le roi s'éclipsa littéralement, en suivant le tracé d'une épée, lancée droit vers sa cible. Une fois à portée de frappe, Regis empoigna son sabre et sauta, à hauteur du visage de ce démon. Armé d'une volonté de fer et porté par la force conférée par une colère comme nulle autre, le roi parvint à balafrer directement la puissante entité, au niveau de son œil. Mais dans le même temps, un feu brûlant comme nul autre le toucha, directement sa jambe. Une vérité au goût douloureux, qui arracha un râle de douleur au roi. Il chuta lourdement sur le sol.
« — Mon roi ! »
Clarus arriva, quelques secondes plus tard. Un retard qui ne l'empêcha pas de sauver son monarque, en l'extirpant d'un nouveau cercle de feu, adressé par leur ennemi du soir.
« — Il faut se replier ! Nous ne pouvons pas le vaincre ici !
— Non ! Il doit payer !
— Pensez à votre fils ! Il vient de perdre sa mère, ne lui infligez pas une double peine ! »
Le roi Regis secoua négativement la tête.
Ces pensées revenaient le hanter, jour après jour. Des souvenirs marqués au fer rouge, qui resteront éternellement au fond de son cœur. Titubant à chacun de ses pas, s'avançant à l'aide d'une canne, le vieil homme respirait doucement. Sa jambe gauche, artificielle, lui donnait une impression pataude, à chaque pas effectué, comme s'il risquait de tomber à n'importe quel moment. Pourtant, le roi du Lucis restait bel et bien lui, et personne d'autre. C'est avec cette ferme conviction qu'il ouvrit la pièce dans laquelle l'ambassade du Niflheim venait de faire irruption.
Chapitre 2 : Une Lumière au Sommet d'Insomnia
Accompagné de ses fidèles troupes royales, Regis ne comptait aucunement perdre la face contre cet homme sournois que représentait Iedolas Aldercapt. Ce dernier patientait, devant la luxueuse porte d'entrée, un sourire que son hôte jugeait très faux, gravé sur son visage.
« — Regis Lucis Caelum. Quel honneur de vous voir. Déclara-t-il, en s'inclinant légèrement.
— Iedolas Aldercapt, Empereur du Niflheim. Nous avons sûrement beaucoup de choses à nous dire.
— C'est bien là la raison de ma présence, n'est-ce pas ? »
Le ton presque provoquant avec lequel l'Empereur parlait suffisait à convaincre Régis. Cette négociation ne devait pas être manquée, sous peine de terribles représailles.
« — Installons-nous donc confortablement, déclara le roi. Il y a une belle table sur laquelle nous pourrons aisément évoquer bien des sujets.
— Je vous suis, roi du Lucis. Je vous suis. »
Au sommet de la citadelle d'Insomnia, les deux monarques n'étaient toutefois pas les seules personnalités relativement fortes et connues des environs. Du côté du Lucis, le célèbre Clarus restait sur ses gardes, en tenant derrière lui une cohorte d'hommes armés, prêts à faire régner l'ordre. Il lançait d'ailleurs un regard désapprobateur, en direction de celui qui tenait globalement le même rôle que lui, dans le camp adverse : Ardyn Izunia. D'ailleurs, ce dernier semblait avoir remarqué cet œil et s'en amusait, par le biais d'un large sourire que Clarus qualifierait aisément « d'hypocrite ». Mais pour l'heure, cette réunion au sommet n'avait pour but que la recherche de la paix. Alors mieux valait laisser de côté ses à priori pour se concentrer sur l'essentiel.
« — Alors, vénérable roi du Lucis. Par quel sujet voudriez-vous commencer ? Vous êtes l'hôte, après tout.
— Effectivement, mais n'est-ce pas le Niflheim qui l'a suggéré ? Je suppose donc que vous venez avec vos propres idées. Je suis donc disposé à les écouter.
— Voilà qui est bien aimable. Sourit largement Iedolas, derrière sa barbe. Je vais dans ce cas accepter votre proposition. Parlons du plus important des sujets : la Guerre Froide dans laquelle nos deux contrées sont impliquées depuis un long moment.
— Elle n'est pas si ''froide'' que cela, si vous voulez mon avis. Murmura lentement Régis, en plissant le regard.
— Je ne sais pas exactement ce que vous avez en tête, mais les faits sont là : nous recherchons tous les deux un moyen de stopper ce conflit. Appelez-le comme bon vous semble, roi du Lucis. Mais je viens aujourd'hui avec des propositions.
— Ou bien des menaces ?
— Libre à vous de l'interpréter comme vous le préférez. Ricana légèrement l'Empereur. Libre à vous de décider de votre avenir, après tout. Je ne suis pas le roi du Lucis. »
La façon dont il insistait sur ce dernier fait n'augurait rien de bon aux yeux de Régis, qui préféra ne pas répondre réellement, en prenant place sur l'une des chaises présentes. D'un signe de la main, il incita son invité à faire de même, chose qu'il accepta volontiers.
« — Commençons donc les négociations. Déclara le roi. Je vous écoute.
— Fort bien. Parlons donc du Cristal du Lucis, si vous voulez bien … »
Insomnia — Entrée de la Citadelle
« — Visiblement, ils sont déjà là. »
La fameuse Regalia et son design sombre se stoppa, à quelques encablures des marches surélevées, menant droit vers la Citadelle. Autour, Noctis parvenait déjà à voir une foule de journalistes, photographes, agglutinés pour essayer d'intercepter la moindre information. D'ailleurs, trouver une place pour se garer s'avéra plutôt difficile. Plusieurs hommes de bras travaillant pour la famille royale organisaient la sécurité du mieux possible.
« — Fais attention à tes mots. Avertit Cor Leonis, bras croisés.
— Pour qui tu me prends ? Marmonna le Prince, en détachant sa ceinture. Tu ne descends pas, toi ?
— Je vais aller garer la Regalia ailleurs. Je viendrai plus tard.
— Comme tu veux, hein …
— Va d'abord te rhabiller correctement.
— Je sais. »
Le jeune Prince sortit rapidement du véhicule, et sentit alors les nombreux flashs heurter ses yeux. Un flot ininterrompu de questions plus ou moins bruyantes lui assaillit d'ailleurs les tympans.
« — Prince Noctis ! Dîtes-nous ce qu'il va se produire !
— Êtes-vous d'accord avec ce traité ?
— Que va-t-il nous arriver, Prince Noctis ? »
Le jeune homme préférait se frayer un chemin parmi la foule ambiante et se rapprocher de la citadelle. Il éprouva d'ailleurs quelques difficultés à le faire, mais entouré par les nombreux gardes, Noctis y parvint finalement au bout de quelques micro-péripéties. En haut des marches, un homme vêtu d'une longue tenue noire l'attendait déjà. Ses bras imposants croisés, l'intéressé arqua vivement les sourcils à la vue du Prince arrivant.
« — Noct, t'es en retard.
— Ça va. Pas plus de cinq minutes.
— Ils ont déjà commencé la réunion ! Amène-toi ! »
Gladiolus Amicitia, ou « Gladio » pour les plus intimes. Fils du bouclier royal, Clarus, il marchait déjà sur les traces de son père dans cette fonction glorieuse mais périlleuse. Tous deux arrivèrent finalement à l'intérieur de l'impressionnant complexe.
« — Il y a cette fille de la famille Nox Fleuret là-haut, qui a dit qu'elle attendrait que le Prince vienne. Elle est à l'avant-dernier étage, dépêche-toi.
— Luna ?
— Non, c'est Stella Nox Fleuret. Sa sœur. »
Les événements s'enchaînaient un peu trop vite au goût du dernier arrivant. Toutefois, il fallait bien admettre que lui-même n'avait pas été particulièrement regardant, compte-tenu de sa propension à perdre du temps, sur la route. Enfin, le temps perdu se rattrapait, encore fallait-il faire l'effort de le chercher. Saluant rapidement son ami Gladiolus d'un geste de la main, il fila vers les ascenseurs. Il y avait des cabines où se reposer, au premier étage. L'endroit idéal pour se changer rapidement, en assurant d'être toujours présentable. À cet égard, il enfila un beau costume noir, lui donnant l'impression de se rendre dans une soirée plutôt huppée.
Une fois prêt, le Prince emprunta les escaliers. Histoire de se préparer mentalement. Étrangement, une forme de trac gagnait son cœur, sans qu'il ne puisse en comprendre la raison réelle. Une fois l'avant-dernier palier atteint, Noctis ouvrit doucement la porte, débouchant sur un lieu qui débordait d'une beauté presque surnaturelle. Les lustres illuminant les environs d'une pâle clarté, participaient grandement à cette ambiance. Le regard de Noctis se perdit dans les alentours, jusqu'à voir la silhouette fine d'une femme, toute de blanche vêtue. Celle-ci se tenait droit devant un tableau sombre. Doucement, elle tourna la tête dans sa direction, en lui offrant un tendre sourire.
« — Bonsoir, Prince Noctis. Murmura-t-elle, doucement. Heureuse de pouvoir vous rencontrer en personne. »
Ledit Prince s'approcha doucement, sans trop forcer ses pas. Son regard posé sur cette femme qu'il ne connaissait que peu montrait une certaine distance. Une distance dont Stella Nox Fleuret ne semblait toutefois pas se préoccuper.
« — Vous pouvez la voir, n'est-ce pas ?
— La voir ?
— La Lumière. »
Noctis plissa doucement son regard, pour porter ses yeux au-delà même du tableau. D'ailleurs, le Prince se fit une réflexion rapide : il n'avait jamais pris le temps de contempler cette œuvre antique, quand bien même vivait-il à Insomnia. Mais en effet, ce qui l'intéressa davantage se trouvait encore au-delà. Là même où une ouverture vers le ciel sombre, seulement éclairé par une belle lune d'argent.
« — On dit qu'il s'agit d'une manifestation d'Etro, la Déesse de la Mort. Aujourd'hui encore, comme toujours, des âmes rejoignent le Valhalla … Du moins, c'est ce que l'on dit à Tenebrae. Et ici, au Lucis ?
— J'ai toujours préféré l'ignorer. Affirma doucement le Prince, en détournant finalement les yeux. Et il y a peu de personnes qui voudraient en parler, je suppose.
— Vous en avez au moins une, ici. Sourit la belle femme, en s'approchant du Prince. »
Noctis décida de bouger de quelques mètres. Peut-être pour changer de paysage. Lui-même en ignorait la raison. Stella lui emboita en tout cas le pas, mains jointes dans son dos.
« — On dit que ceux qui peuvent voir la Lumière finiront par avoir le pouvoir de voir les âmes et leur destin.
— On a le même conte de fée ici. Déclara le jeune homme, en s'asseyant sur un banc.
— Vous n'y croyez pas ?
— Je ne voudrai pas de ce pouvoir, de toute façon.
— Voir la Mort elle-même … ce serait en effet effrayant. J'en ferai sûrement des cauchemars.
— Heureusement que ce n'est qu'une histoire, alors. »
Tandis qu'un léger moment de silence s'installa, tous deux relevèrent la tête, dans la même direction. Celle que Noctis avait voulu éviter, quelques secondes plus tôt.
« — S'il ne s'agissait que d'un conte de fée … que pourrait être cette Lumière ?
— Juste quelque chose qui se trouve là. Déclara lentement le Prince. Ça ne pourrait pas être suffisant ?
— Tout le monde devrait être capable de la voir, dans ce cas. Et au fond, j'aimerais que ce soit possible.
— Pour ne pas vous sentir différente ? Je connais ça. Être différent ne cause que des problèmes. »
Il se releva doucement, et se surprit d'ailleurs à la détailler un peu trop longuement du regard.
« — Stella Nox Fleuret, si je ne me trompe pas ?
— Oh ! Pardon, je ne me suis pas présentée.
— Ce n'est pas grave. De toute façon, je posais la question tout en connaissant la réponse. Lâcha Noctis, en détournant légèrement les yeux.
— Malheureusement, nous ne nous sommes pas rencontrés en personne, même lors de votre séjour à Tenebrae.
— Je m'en souviens, en effet. »
Un nouveau silence, tous deux s'observant doucement en silence, sans réellement savoir quoi dire.
« — Peut-être qu'il faudrait y aller. Le Sommet a sûrement dû commencer et ils ne vont pas attendre éternellement.
— Oui, vous avez raison. »
Leur marche reprit, un peu plus silencieusement. Noctis sentait la tension initiale qui faisait battre son cœur s'amenuiser. Il ne connaissait Stella Nox Fleuret qu'à travers les informations et le contact avec cette femme au tempérament doux lui enlevait un certain poids de ses épaules. Tous deux finirent par arriver près de l'ascenseur, que Noctis actionna pour le faire descendre. Ils entrèrent, le Prince laissant poliment la native de Tenebrae entrer en première.
« — Vous savez … je pense que cette Lumière donne vraiment du pouvoir. Elle m'a permis de discuter un petit peu avec vous.
— Eh bien … profitez donc du cauchemar. Lâcha son interlocuteur, une main sur la hanche, en haussant légèrement les épaules. »
Stella se fendit d'un léger rire cristallin à la remarque de son hôte, tandis que la porte de l'ascenseur s'ouvrit finalement. La jeune femme s'avança en première, Noctis la suivit. À quelques mètres de là, sur la droite, la salle de réunion, dans laquelle deux armées différentes s'observaient en chien de faïence. L'ambiance restait pourtant sensiblement différente entre Noctis et Stella.
« — Prince Noctis … j'espère qu'une paix durable sera signée entre le Niflheim et le Lucis.
— Appelez-moi Noct. Glissa l'intéressé. J'espère aussi.
— J'y penserai. Sourit-elle, doucement. Ainsi, repassez à Tenebrae. Lunafreya sera ravie de vous revoir, et moi aussi.
— J'y penserai. Lâcha l'intéressé, en haussant négligemment les épaules. »
Un dernier regard entendu. Et tous deux finirent par pousser la grande porte d'entrée, dans laquelle les négociations avaient déjà commencées entre le roi Régis et l'Empereur. Tous deux lancèrent un bref regard aux deux derniers arrivants, qui se dirigèrent chacun dans leur camp respectif. Aucune remarque particulière, envers les retardataires. Les deux monarques se lancèrent plutôt un regard austère, digne d'une réunion de la plus haute importance.
« — Alors vous voudriez que le Cristal revienne aux mains du Niflheim ? Marmonna doucement Régis.
— Ce n'est pas exactement cela, roi du Lucis. Rétorqua Iedolas. Nous avons certes la technologie Magitek de notre côté, mais imaginez donc pouvoir combiner ces deux forces. Nous n'aurions plus rien à craindre des Daemons qui pullulent sur Eos. Ce que je demande, c'est une juste répartition du pouvoir de ce Cristal.
— Et vous voulez marier Lunafreya et Noctis, pour sceller cette union ?
— Évidemment, il faut un symbole de paix fort entre nos deux Nations, n'êtes-vous pas du même avis ? Cette idée a déjà fuité depuis longtemps, ne feintez donc pas la surprise. Sourit légèrement l'Empereur. »
Au milieu de l'assemblée, Noctis plissa légèrement les yeux. À vrai dire, il préférerait ne pas assister à cette réunion, sachant pertinemment tout le mépris qu'il avait à l'égard de cet homme, qui se trouvait à la tête du Niflheim. L'idée, déjà dans les eaux depuis un moment, d'un mariage entre Lunafreya Nox Fleuret et lui-même, avait déjà secoué la presse. Et pour le Prince, cela se traduisit surtout par les petites moqueries de ses compagnons.
Au-delà de ces pensées personnelles, l'avenir de deux continents dépendait de de ces décisions, auxquelles le Prince ne pouvait d'ailleurs pas pleinement prendre part.
« — Nous discuterons du mariage. Je ne suis, de base, pas opposé à un véritable symbole de paix. Déclara Régis, en plissant légèrement les yeux. Mais j'aimerais comprendre pour quelle raison vous tenez à tout prix à cette alliance ?
— Haha, mon bon Régis, vous vous méprenez sur mes intentions. Je ne souhaite que mettre un terme au conflit opposant nos Nations. Cela fait bien des siècles que cela dure, et depuis les quarante années que je dirige le Niflheim, l'horizon n'a été que guerre, blocus et désolation. Nos peuples sont lassés, n'est-ce pas ?
— Je suis d'accord sur le principe. Mais si nous, donnons une partie du pouvoir du Cristal, que recevrions-nous en échange ?
— Les avancées Magitek pourraient bien être étendues au Lucis, qui sait ? Vous savez, les avancées sous la houlette de nos meilleurs savants sont impressionnantes. Nos nouvelles forteresses volantes sont capables de balayer des régions entières en quelques heures seulement … »
Régis ne répondit pas, plongé dans une réflexion interne. Les mots, savamment choisis par l'Empereur, prenaient parfois une consonance toute particulière, offrant un visage bien différent une fois bien analysés.
« — Très bien. Seraient-ce là vos seules propositions ? Le mariage ainsi que le partage de ces pouvoirs communs ?
— À vrai dire, nous pourrions également discuter de certains détails. Comme l'annexion de certains territoires, ne pensez-vous pas ? Nos guerres ont causé bien des ravages. Et certains morceaux du Lucis sont maintenant sous la juridiction complète du Niflheim. Ne souhaiteriez-vous pas les récupérer ?
— Il y a une contrepartie, j'imagine ?
— Nous avons déjà installé des protectorats qui fonctionnent très bien. Observez donc Altissia, qui rayonne sous nos couleurs, tout en restant autonomes. Mais à vrai dire, je ne pourrai tout détailler. Il y a eu beaucoup de zones de tension, après tout. »
Iedolas sortit une enveloppe blanche, de laquelle il retira un document long de plusieurs pages, toutes agrafées les unes aux autres. Doucement, il la tendit au roi du Lucis, qui y jeta un bref coup d'œil, avant de relever son regard sur son homologue venant de l'autre continent.
« — J'ai pensé qu'une petite synthèse de nos propositions seraient appréciées à leur juste valeur. Murmura-t-il doucement.
— Je vous remercie. Rétorqua calmement son interlocuteur. Mais l'étudier de façon approfondie me paraît difficile dans l'immédiat.
— Évidemment, cela ne m'a même pas traversé l'esprit. Je comptais vous offrir un délai d'une semaine, avant que vous ne m'envoyiez un accord ou une contre-proposition. N'est-ce pas là le concept même de ''négocier'', cher roi du Lucis ? »
Régis hocha positivement la tête, avant de placer le document sur un côté.
« — Dans ce cas, c'est avec joie que j'accepte ce délai.
— Parfait. Nous n'avons plus rien à faire ici, dans ce cas-là.
— Vous n'allez tout de même pas déjà repartir ? Après un si long trajet ?
— Nous sommes relativement occupés, voyez-vous.
— Nous avons déjà préparé un buffet royal, pour ce soir. Reprit le roi du Lucis. Accepteriez-vous au moins le dîner, à vingt heures ? »
Les deux monarques se lancèrent un nouveau regard, lourd de sous-entendus. Difficile pourtant de pouvoir y déceler leurs pensées. Chacun cherchait à se protéger de la meilleure des façons possibles. Iedolas finit par lâcher un léger sourire.
« — Très bien, vous n'alliez tout de même pas préparer de telles festivités en vain, n'est-ce pas ?
— Vous m'en voyez ravi. Soyez donc présents, vous et vos troupes, dans le grand réfectoire pour vingt heures. En attendant, vous pourriez peut-être visiter Insomnia ? Notre ville regorge de belles choses à voir.
— Oh, je n'en doute pas. Insomnia est vraiment le Joyau du Lucis. Cela dit, je préférerai ne pas me perdre et manquer notre rendez-vous.
— Je vous accompagnerai moi-même, s'il le faut. Il n'y aura aucun risque.
— Fort bien.
— Dans ce cas-là, retrouvons-nous donc dans une demi-heure, histoire que je puisse me préparer. »
Sur ces derniers mots échangés, Iedolas et Régis se levèrent d'un commun mouvement, avant de se diriger chacun en direction de leurs troupes. Toutes postées de part et d'autre de l'immense pièce, aucune n'avait réagi de façon véhémente. Les négociations politiques avaient cet aspect délicat, à tel point que peu se risquaient à y mettre leur grain de sel. Silencieux pendant tout ce temps, Noctis décida de se lever, pour rejoindre son père et les troupes royales qui l'accompagnaient, dans le long couloir menant aux quartiers personnels du roi.
« — Tu te laisses mener en bateau par ce type. Marmonna le fils unique de la famille.
— Mon fils, une négociation politique ne s'appréhende pas de la même façon qu'un combat. Tu ne peux pas foncer tête la première comme tu as trop souvent tendance à le faire.
— Tss. Qu'est-ce que tu comptes faire ?
— N'as-tu rien écouté ?
— Tu vas vraiment suivre ces conneries ?
— N'as-tu rien écouté de ce que je viens de te dire, Noctis ? Tonna Régis, d'un ton légèrement plus sévère. Nous allons dîner avec eux, et ensuite seulement, nous reparlerons du futur. »
Le Prince se stoppa dans sa marche, laissant son père et ses suivants poursuivre leur chemin. Les poings légèrement serrés, Noctis sentait une pointe de colère irradier à travers son cœur, une pointe de colère qu'il désirait plonger au plus profond de lui-même. Il ne connaissait pas le futur, certes. Mais ouvrir ainsi les portes du Lucis au Niflheim apporterait de nouveaux troubles.
Une vérité presque aussi évidente, que la clarté qui brillait encore au-dessus de lui, dans les cieux. Une clarté que lui seul voyait, dans son royaume. Le jeune Prince ferma finalement les paupières, avant de reprendre sa marche.
À suivre …
