Commentaire de l'auteur : Bonjour à tous ! Le chapitre tarde (les chapitres tardent tous, sorry !) mais il finit par arriver ! Bonne lecture à ceux qui suivent encore !

FINAL FANTASY — VERSUS XV

Précédemment …

Tandis que les préparatifs continuent pour amorcer l'opération qui allait se produire au Disque de Cauthess, chacun des membres du groupe en profite pour se reposer un petit peu plus. Noctis fête ses retrouvailles avec Iris, tandis que Lunafreya se surprend elle-même à se rapprocher un petit peu trop de Nyx Ulric.

Sombre.

Un chemin encore noir.

Un chemin interminable, au bout duquel seul le néant semblait l'attendre.

Là encore, des hurlements. Là encore, une folle et macabre synesthésie qui emballa son cœur. Là encore, une ombre bien trop familière se tenait.

« — Ravus ! »

Dos à elle, il ne bougea pas d'un pouce.

Tout autour, les Ténèbres vinrent l'engloutir.

Il ne répondit pas, emporté par une nuit sans fin.

Il ne s'approcha pas, en dépit de tous les pas menés dans sa direction. Il n'offrit pas la moindre réaction, ignorant les appels de son cœur.

« — Ravus ! Reviens ! »

Un rire cruel retentit alors. Un rire à lui glacer le sang d'effroi.

Lorsque Stella se retourna dans l'obscurité, elle distingua pourtant cette ombre si singulière, dans son dos.

« — Voyons, Princesse … on ne joue pas avec les morts. »

Deux grands yeux bleus s'ouvrirent avec stupeur.

Allongée dans le canapé du salon principal, Stella Nox Fleuret affichait une mine particulièrement affolée.

Encore.

« — Stella … tout va bien ? »

La jolie blonde cligna légèrement des yeux, avant d'apercevoir la silhouette du Prince Noctis. Ce dernier tenait un gros sac sur son dos et affichait une mine plutôt inquiète.

« — Encore un cauchemar ?

— Oui … ça devient vraiment une mauvaise habitude, murmura la jeune femme, en déposant sa tête sur le canapé.

— Il y a quelque chose que je puisse faire ?

— Hélas, je ne crois pas, soupira son interlocutrice. Mais que portes-tu ?

— Oh. Juste le sac d'Iris, on prépare le départ pour demain.

— Tu comptes la ramener avec nous au Disque ?

— Non, ce serait beaucoup trop dangereux. On pensait la laisser dans une station.

— Je vois. Je suppose que c'est la meilleure chose à faire. »

Noctis prit alors place sur le petit fauteuil, à côté de l'autre « élue » de la déesse Etro.

« — Tu as l'air fatiguée, déclara le jeune homme. Tu devrais te reposer convenablement.

— Mes sommeils ne sont plus très reposants, concéda l'intéressée.

— S'ils se déroulaient sur un endroit plus confortable, ce serait peut-être déjà mieux. Tu as pris une chambre avec Luna, non ?

— Oui, oui … je me suis juste endormie involontairement ici.

— D'ailleurs, où est-elle passée ?

— Cette maison n'est pas bien grande, tu devrais facilement la retrouver.

— Pas faux. Je t'aide à monter dans ta chambre ?

— Ça ira, merci. »

Le Prince hocha alors simplement la tête, avant de partir en direction du hall, là où toutes les affaires s'entreposaient. L'aînée des Nox Fleuret, elle, décida de se relever. Les événements risquaient de s'enchaîner avec une vitesse effarante dans les prochaines journées.

La maison comportant plusieurs chambres, l'organisation s'avérait tout de même relativement simple. Nyx occupait le rez-de-chaussée, les sœurs de Tenebrae une chambre au second, Gladio restait avec Iris dans une autre et les trois frères d'armes restants dormaient dans la dernière chambre. Ce faisant, Stella préférait ne pas empiéter sur les plates-bandes d'un Nyx qui devait probablement toujours être à l'extérieur. En remontant les marches d'escaliers lentement, la jeune femme finit par atteindre le lieu escompté.

Une fois arrivée à destination, elle aperçut la silhouette de sa sœur, assise sur le lit et le regard quelque peu perdu.

« — Luna ? »

La cadette sortit de sa torpeur, pour poser son regard encore brumeux dans celui de sa grande sœur. De quoi rendre la situation encore plus inconfortable. Parce que même sans demander, quelque chose clochait de façon si évidente que poser la question s'avérait inutile. Le seul problème résidait dans le fait que les deux sœurs partageaient une impression réciproque. Toutes deux devinaient un malaise chez l'autre. Stella finit par fermer les yeux, tout en lâchant un soupir.

« — Qui commence ? »

Chapitre 46 : Une dernière nuit de repos

Quel con.

Nyx Ulric se remémorait ces dernières minutes passées en compagnie de la Princesse aînée de Tenebrae. Ses gestes idiots et irréfléchis risquaient de rendre la situation à venir plus complexe. Un soldat Lucisien tel que lui ne devait vivre que pour cette unique raison : vaincre le Niflheim une bonne fois pour toutes. Alors que dire de sa ridicule idée ? Se rapprocher excessivement de l'Oracle, autrefois promise au Prince du Lucis et qui, par-dessus le marché, éprouvait probablement des sentiments très forts pour ce dernier ?

« — Quel con. »

Il ramassa une petite pierre qui traînait par-là, et décida de l'envoyer valser au loin, sur un sol de plus en plus détrempé par la pluie qui gagnait également en intensité.

Même si personne avant Lunafreya ne s'était montré si proche et attentionnée depuis la disparition de ses proches, même si la Princesse elle-même se révélait plus qu'attrayante … il ne pouvait décemment pas omettre tout ce qu'impliquait son rôle. Secouant négativement la tête, afin de chasser ces idées sombres de sa tête, le Glaive décida de se relever. Il fallait qu'il accomplisse son devoir. Son devoir en tant que soldat du Lucis, rien d'autre.

Pour ce qui est du bonheur, il aviserait une fois le Niflheim tombé. Pour l'heure, il fallait déjà rentrer à l'intérieur. Le temps se gâtait dehors, et pas question d'attraper une stupide maladie avant d'aller sur le champ de bataille. Demain serait un grand jour. Il en profiterait pour mettre un terme à la vie de ce traître de Titus Drautos pour soigner l'honneur des siens.

« — Tu as pu discuter avec Dame Lunafreya ?

— Un petit peu. Mais elle avait l'air épuisée.

— Sûrement. Comme toi, d'ailleurs. Il est temps de dormir, non ?

— Je n'ai plus douze ans, tu sais. »

Adossé confortablement sur le fauteuil près du lit de sa sœur, Gladiolus Amicitia la regardait d'un air préoccupé.

« — Ça ira pour toi demain ?

— Je risque juste de m'ennuyer à la station-service, affirma Iris. Mais ça va donc, je m'en remettrai, hein ?

— Espérons que ça se passe comme ça, alors …

— Tu es toujours stressé comme ça ? Pour un grand gaillard, maintenant.

— Pff. J'ai beaucoup de trucs à gérer, qu'est-ce que tu crois ? »

Même si les choses se révéleront problématiques par la suite. Il n'y avait aucun doute à ce sujet. Gladio se redressa lentement.

« — Je vais voir Noct et les autres, je reviendrai tout à l'heure.

— Tu n'es pas obligé, tu sais. J'ai l'âge de dormir seule.

— Ha ! Et après on va devoir te secourir, non merci.

— T'exagère ! Qui plus est, je ne te laisserai même pas monter sur ce lit, alors tu devras te faire une raison.

— Hmpf, je dors facilement dans la Régalia, alors pas de problème pour moi. Le fauteuil me suffira. »

Continent du Lucis — Disque de Cauthess.

« — Ah, c'est une jolie nuit étoilée que nous avons.

— Je ne vois qu'un piètre ciel couvert de nuages. »

Sur le toit d'un des grands vaisseaux composant la redoutable flotte du Niflheim, Ardyn Izunia et Verstael Besithia disposaient d'un panorama complet sur le Disque de Cauthess, là où l'Archéen, la divinité symbolisant la Terre, risquait de se réveiller fort bientôt. Les nombreux autres vaisseaux se trouvaient tous à terre, posés au milieu de terrains plus ou moins abrupts. Pas un endroit idéal pour des atterrissages, mais la situation l'exigeait.

« — Comptez-vous faire exactement comme pour Léviathan ? Lâcha Verstael.

— Réveiller moi-même Titan, de façon incorrecte ? Évidemment, c'est ainsi qu'il déchaînera le plus facilement possible sa fureur. N'est-ce pas l'idéal ?

— Si, évidemment.

— Et puis cette fois, pas besoin de tour de passe-passe afin de faire croire que je suis absent, hein ? Voilà une situation qui ne pouvait donc que me convenir.

— Si vous le dîtes. Je compte tout de même lâcher le projet Omega demain. Histoire de voir s'il fonctionne. Il faut dire que la technologie du Solheim dépasse de loin tout ce que nous avons aujourd'hui, c'est vraiment fascinant.

— Huh. Trop technologique pour moi, sûrement. »

Les deux comploteurs ne restèrent pas indéfiniment plantés. Ardyn Izunia avait sans aucun doute la bougeotte et ne restait que rarement sur place. Tant mieux pour lui, Verstael ne s'en importait d'ailleurs que peu. Lui, ne comptait véritablement que sur une chose : ses recherches et comment les faire fructifier. À cet égard, la journée qui s'annonçait demain risquait de devenir particulièrement instructive.

« — Voyons si les Six sont à la hauteur. »

Un petit peu plus loin, Ardyn s'amusait comme il le pouvait, en marchant dans ces vastes étendues désertes. Il bouillonnait déjà d'une folle envie de voir la conclusion de cette histoire, que le dernier lever de rideau puisse faire vibrer son âme. Que la prophétie soit accomplie.

Mais là encore, il fallait faire preuve de patience.

« — Ardyn.

— Oh. Général Glauca, vous m'avez fait peur. »

Titus Drautos se trouvait à quelques mètres devant, en arborant une mine continuellement sérieuse.

« — Notre accord tient toujours, n'est-ce pas ?

— Évidemment, pourquoi ne tiendrait-il plus ?

— Vous n'êtes pas l'homme le plus digne de confiance qui soit.

— Oh. Vous non plus, je me trompe ?

— Il semblerait bien.

— Dans ce cas-là, nulle crainte à avoir, non ?

— Au contraire. »

Le Chancelier laissa échapper un petit sourire narquois.

« — Insomnia vous reviendra, mon cher Glauca. Mais faites donc preuve de patience. »

Les premières lueurs de l'aube furent masquées par un ciel couvert de nuages, chargés de pluie. Malgré tout, les volets peu solides et entrouverts de la maison endommagée, laissaient passer une légère luminosité. Légère, mais suffisante pour réveiller Lunafreya Nox Fleuret. Confortablement installée dans les bras de sa sœur aînée. Les deux femmes partageaient généralement un sommeil agité, surtout Stella d'ailleurs. Cette nuit, en revanche, pas de crise, cauchemar ou quoi que ce soit de suffisant pour la réveiller.

Doucement, la Princesse cadette se retira, enfila sa longue robe blanche et avança à pas feutrés en direction de la salle de bain. En voyant son reflet dans le miroir, Luna soupira devant cette triste mine. Elle prit quelques minutes pour se rafraîchir le visage et se coiffer convenablement. Comme pour dissimuler le mal-être qui venait et revenait dans son âme. Une peur naissante, liée à cet avenir au-delà duquel elle ne voyait qu'un sombre brouillard opaque.

Au cours d'un vif moment, l'instant présent changea également. Frappée par une once de migraine, Lunafreya tituba et posa alors son dos contre la froide paroi de la petite pièce, en essayant de reprendre un petit peu de consistance. Calmant sa respiration et voyant progressivement plus clair autour d'elle, l'Oracle parvint à sortir de cet état, sans réveiller sa sœur. Soupirant vivement, elle finit par repartir, comme si de rien n'était.

Stella pouvait bien dormir quelques minutes supplémentaires, elle le méritait bien. Restant quelques secondes à observer son aînée paisiblement endormie, la jeune femme esquissa un faible sourire, avant de sortir de la chambre.

En marchant dans les couloirs, elle entendit déjà du bruit provenant d'ailleurs. Les autres habitants d'infortune semblaient d'ores et déjà réveillés.

Dans la chambre partagée par Noctis et ses frères d'armes, exception faite de Gladio, qui a effectivement dormi en compagnie de sa sœur même s'il avait littéralement mangé le parquet, seule une personne restait dans les bras de Morphée.

« — Noct, réveille-toi.

— Hmm … hm …

— Noct. Il est déjà plus de six heures. »

''Déjà plus de six heures'' ?

Le jeune Prince voulut s'enterrer, en entendant des mots qui revenaient d'ailleurs si souvent, comme une mauvaise plaisanterie. Il finit toutefois par ouvrir les yeux, lorsqu'il sentit un coussin venir le frapper la tête.

« — Allez, Noct ! S'enquit joyeusement Prompto Argentum. Ignis était gentil avec toi, mais moi je suis sans pitié !

— Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne idée, tempéra l'intéressé en remontant ses lunettes. »

Lorsque l'on frappa à la porte, un instant de flottement s'empara des lieux.

Jamais Gladio ne frapperait pour demander la permission d'entrer. Ce qui signifiait …

« — Excusez-moi, retentit la voix de Lunafreya. Dois-je revenir plus tard ? »

En un éclair, les yeux de Noctis finirent par s'ouvrir, ses neurones se connectant enfin les uns avec les autres.

« — Noct ! S'égosilla Prompto. Si tu ne te lèves pas, Dame Lunafreya va rentrer et te verra en caleçon !

— F-Ferme-là ! Grommela le Prince en se redressant. »

Histoire de sauver un petit peu la situation, Ignis entrouvrit la porte pour y glisser sa tête et voir directement la Princesse de Tenebrae.

« — Si vous pouviez attendre juste deux-trois minutes, s'excusa-t-il.

— Aucun problème pour moi, sourit simplement l'intéressée. »

Ces instants plus légers devaient rester dans son cœur. Ils devaient partir avec elle, aussi insignifiants pouvaient-ils sembler être. Lorsque la porte finit par s'ouvrir, laissant apparaître un Prince plus gêné qu'elle ne l'aurait imaginé, la belle Oracle lui adressa un simple sourire.

« — … Salut, finit-il par lâcher.

— Bonjour, Prince Noctis. Bien dormi ?

— Hum … tu sais que j'ai même tendance à trop dormir, non ? Marmonna-t-il, en se grattant l'arrière du crâne.

— Oui, rit doucement son interlocutrice. J'ai vu ça. »

L'expression heureuse de son visage témoignait d'une certaine joie. Placés légèrement en retrait, Ignis et Prompto conservaient — momentanément — le silence. Parce que ces deux âmes dont les destins paraissaient complètement dictés par autrui pouvaient trouver une forme de bonheur, ensembles. Ignis se racla légèrement la gorge. Il ne voulait rien de mieux pour son ami. Juste pouvoir être heureux. Le voir ainsi avec la femme à laquelle il était jadis promis, lui procurait une sensation de joie.

Mais une sensation de joie qui ne pouvait oublier les sombres nuages qui surplombaient un horizon qui peinait à être radieux. Plongé dans ses pensées, le conseiller du Roi n'entendit même plus les quelques paroles échangées entre Lunafreya et Noctis.

Sa résolution s'avérait toutefois bien ferme.

Il protégerait cet avenir rêvé. Même s'il ne s'agissait que d'une utopie. Même si cela s'avérerait impossible.

[Yoko Shimomura — Theme Of Episode Ignis]

Progressivement, les autres membres de cette faction singulière se rassemblèrent. Il fut ainsi rapidement décidé de lever le camp le plus rapidement possible.

« — Même pas de petit-déjeuner ?! S'offusqua tout de même Prompto, en marchant vers la sortie.

— On bouffera du Niflheim si tu veux ! Ricana Gladio, en avançant avec une confiance retrouvée. »

À l'entrée de la maison et adossé contre le mur, Nyx Ulric attendait tout ce beau monde, sans dire un mot. À côté de lui, Lunafreya et Noctis finirent par passer, en queue de peloton. Du coin de l'œil, la belle Princesse l'observa brièvement, sans en faire davantage.

Il y avait probablement mieux à penser dans l'immédiat. Le soldat le concevait parfaitement et n'y voyait aucun inconvénient. Surtout pas dans une situation où il se trouvait être le fautif d'une ambiguïté qu'il ne désirait pas.

Les deux groupes se scindèrent assez rapidement. Les sœurs Nox Fleuret accompagnaient toujours Nyx Ulric, mais cette fois en compagnie d'Iris Amicitia, tandis que l'habituel quatuor du Lucis repartit dans la Régalia.

« — Il y a une station qui ne se trouve pas si loin du Disque, affirma Noctis. On se retrouve là-bas d'abord pour déposer Iris. Ensuite … je voulais te le demander une dernière fois.

— Je ne resterai pas en arrière. »

Luna ne laissait pas place à la contestation. Noctis soupira légèrement, devant un tel entêtement. Les deux jeunes nobles se trouvaient littéralement au milieu des deux véhicules, où leurs compagnons achevaient de s'installer.

« — Tu sais ce que j'en pense, marmonna le Prince du Lucis.

— Oui, rétorqua Luna. Il en est de même pour toi. Je t'ai soutenu contre Léviathan, je le ferai également contre Titan. Peu importe les risques, c'est non seulement mon devoir … mais aussi ce que je veux faire. »

Le fils de Regis finit par se résigner. De toute façon, peu importaient les arguments qu'il avancerait, elle ne changerait pas d'avis. Personne ne pouvait la faire plier.

« — Dans ce cas-là, allons-y. »

Assise à sa place habituelle, Stella ne dit pas un mot en observant les deux tourtereaux. Quelque chose dans son propre cœur la mettait mal à l'aise. Comme si cette vision idyllique qu'elle pouvait presque toucher de ses douces mains, s'éteindrait inexorablement pour ne laisser sa place qu'à un profond chagrin.

En voyant l'expression du visage de la jeune femme dans son rétro intérieur, Nyx Ulric ne souhaitait cette fois pas faire de commentaire.

Dans l'autre véhicule, les amis du Prince ressentaient depuis longtemps cette idée.

« — J'ai pas envie de les voir se séparer, marmonna calmement Prompto, en s'adossant sur son siège.

— Personne n'a envie de voir ça, articula simplement Gladio.

— On fera le nécessaire, conclut Ignis. Mettons un terme aux agissements de l'Empire. »

Sous un soleil voilé par quelques nuages grisâtres, les deux groupes entamèrent une route périlleuse. Une route périlleuse qu'ils cherchaient tous à enterrer au fond de leur conscience. Personne n'ignorait le danger. Mais personne ne voulait s'en sentir oppressé.

Alors ils remporteraient la victoire.

Le trajet jusqu'au disque ne devait, en théorie, pas être très long. Les deux véhicules traversèrent en tout cas une longue route montante, déserte de tout autre véhicule.

« — Iris, tu resteras ici, ok ?

— Je sais, je sais. »

En descendant de la voiture royale, Iris Amicitia cherchait à se montrer forte et sereine. Quand bien même son inquiétude restait réelle au fond de son cœur, elle ne pouvait pas, ne devait pas, la transformer en un poids supplémentaire sur des épaules déjà bien chargées. Noctis et Gladio, debout face à elles, lui adressèrent des regards entendus.

« — Prends soin de Noct, grand-frère.

— Tss. Même pas un mot pour moi, plutôt ?

— Hein ? Mais tu prétendais être le ''Bouclier du Roi'', non ? C'est à toi de le servir !

— Pff, n'importe quoi. T'façon, tu sais que je couvrirai ses arrières, pas vrai Noct ? »

L'intéressé décroisa momentanément les bras.

« — Ouais, lâcha-t-il. Sois tranquille, Iris. Je suis bien épaulé. »

Et il ne devait pas l'oublier, non. Il ne devait pas négliger ses frères d'armes, avec qui il passait déjà tant de moments.

Le son des moteurs grondant au cœur d'une zone peu habitée et la fumée des pots d'échappement, voilà les derniers restes de leur présence. Iris contempla l'horizon lointain vers lequel les deux voitures fusaient. Un horizon qui les menait droit vers le Disque de Cauthess, là où une épreuve des plus rudes allait être menée.

« — Wow ! C'est quoi ça ?! »

Les petits cris de Prompto Argentum suffisaient à faire comprendre que quelque chose n'allait pas. Pour Ignis, au volant, cette intervention s'avérait toutefois bien superflue.

« — Un tremblement de terre, marmonna Gladio. Tout ce qu'il y a de plus surnaturel, hein ?

— Qu'est-ce que t'en sais ? T'es géologue ? Lâcha Prompto, plus railleur qu'autre chose.

— S'cuse moi, hein. Juste de partir à la lutte avec le dieu qui contrôle la terre devrait servir comme explication. »

Noctis, lui, plissa son regard.

Quelque chose commençait à germer dans sa tête. Comme un son, un picotement de plus en plus intense.

Et plus loin, une énième lueur dorée transperçant les cieux. Celle qui annonçait les plus lugubres auspices.

Une lumière que Stella Nox Fleuret voyait également distinctement.

Aujourd'hui encore, ils allaient devoir marcher sur les plates-bandes mortelles du Valhalla.

« — Hmm … on dirait qu'ils arrivent enfin. »

Main sur son chapeau, Ardyn Izunia prenait soin de le maintenir afin qu'il ne soit pas balayé par un vent plutôt lourd aujourd'hui. Depuis les sommets de grandes falaises surplombant tous les alentours, le Chancelier disposait d'un panorama complet sur les routes menant au Disque.

« — Montre-moi donc, Noct ... »

Un séisme d'une magnitude plus élevée secoua les alentours. Nombreux furent les rochers à tomber dans les environs, s'écrasant sans ménagement sur certaines routes.

« — Si tu seras capable d'atteindre ces sommets ... »