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Vers la sortie

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« Thomas ? » s'étrangla Harry, pas certain d'avoir correctement compris.

« Thomas – dit Tom - Marvolo Riddle. Un si bel enfant. Si talentueux. Il était parfait pour vous. »

« Parfait pour… » Harry s'interrompit et chercha fiévreusement autour de lui les caméras cachées, un groupe de potes en train de lui faire une mauvaise blague.

Ou une solution pour se réveiller de ce putain de cauchemar.

La créature l'imita : « Qu'est-ce qu'on essaye de trouver, exactement ? » murmura-t-elle au bout d'une minute.

« La logique à tout ça. »

« Ho. Je vois. » La femme s'arrêta de chercher, visiblement très déçue.

Harry sentit la colère monter en lui : « C'est une plaisanterie, n'est-ce pas ? Voldemort ? Le mage noir ? Le plus… vil… sorcier de notre époque ? Ce type sans âme à la face de serpent ? »

« Tout de suite les grands mots… il n'était pas si terrible… » essaya de tempérer la créature avec douceur.

« Pas si terrible ? – hurla Harry – Il a fait la guerre, avec des prétextes plus nauséeux les uns que les autres ! Il a maudit sa propre âme juste pour pouvoir vivre un peu plus longtemps ! Il a… tué mes parents ! Fait de ma vie un enfer ! Et vous, vous dites tranquillement que ce n'est « Pas si terrible ? » »

« Bon. – reconnu enfin la femme – C'est vrai qu'il n'a pas exactement suivi le scénario que je lui avais fourni. Mais il a juste manqué… d'un peu de soutien ? D'un ami à qui parler ? Avec qui partager toutes ces folles aventures ! (Elle fit virevolter ses doigts dans l'air avec enthousiasme.) Je peux corriger ça tout de suite ! il suffit de changer deux ou trois paramètres. Imaginez : vous, riche propriétaire d'un grand manoir dans la campagne anglaise, rencontrez un jour le jeune et beau héritier de…»

Mais Harry n'écoutait plus. Il avait pointé sa baguette tremblante sur la créature et sentait qu'il était sur le point de réaliser un acte immoral. « Vous croyez que ma vie est un jeu ? Une histoire qu'on peut changer comme on veut ? Mais vous vous prenez pour qui, exactement ? Laissez-moi tranquillement vous montrer le chemin de la sortie, avant que… je ne regrette… quoi que ce soit… »

D'un geste lent, il dirigea sa baguette abîmée sur la porte d'entrée pour l'ouvrir furieusement. Malheureusement, rien ne se passa comme prévu : au lieu d'indiquer clairement la sortie du logement, de petites étincelles crachotèrent difficilement entre le bois fissuré et une décharge violente traversa l'appartement de part en part, droit sur la femme, avant d'exploser sur elle dans une détonation assourdissante.