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Ailleurs

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La chute n'avait durée qu'une fraction de seconde.

Harry s'écrasa, violemment, face contre terre.

Le choc résonna dans ses os, mais la douleur physique ne fut rien comparée à la confusion qui l'envahissait.

Il resta là, immobile, allongé de tout son long sur le sol, pendant un moment qui lui parut interminable.

Le vent soufflait doucement à travers les arbres, faisant frémir les feuilles.

Les oiseaux chantaient leur mélodie tranquille.

Les senteurs de la campagne l'enveloppaient : le foin fraîchement coupé, l'herbe verte, l'air pur...

Une certitude s'imposa à lui : il n'était plus à Londres, c'était évident. Mais où avait-il atterri ? Il n'en avait aucune idée.

Harry se releva péniblement, sentant chaque muscle de son corps protester. Il était au milieu d'une route de campagne, bordée d'ormes majestueux.

Aucune habitation ici, seulement des champs s'étendant à perte de vue.

« Mais qu'est-ce que c'est que cette connerie ? » marmonna-t-il, regardant autour de lui avec incrédulité.

Il n'y avait pas de rues, pas de bâtiments familiers. Aucun Londonien qui se pressait pour aller travailler.

Rien que cette campagne étrangère.

Il se laissa tomber au bord de la route, retirant rageusement sa chaussure droite, et la lança dans les airs : « Pétasse ! Ramène-moi chez moi ! » rugit-il vers le ciel, mais aucune réponse ne lui parvint.

Pire encore, les lacets de la chaussure se coincèrent dans une branche et celle-ci pendouilla misérablement dans un des arbres, définitivement hors de portée.

« Putaiiiiiin ! » hurla-t-il de frustration.

En jogging, en marcel sale, une seule chaussure au pied, avec une baguette cassée... et au milieu de nulle part… Il laissa échapper un soupir profond : le tableau de sa situation actuelle n'était rien moins que désastreux.

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