Coucou tout le monde ! Je reviens avec un petit Snamione (enfin, petit...). Pour une fois, je n'ai pas encore fini l'écriture. Le rythme de publication risque donc d'être plus lent. J'espère que vous serez toujours au rendez-vous ! Comme d'habitude, je suis très contente de revenir dans le fandom. J'ai eu quelques soucis de santé m'ayant amené à prendre de sacrés pauses sur cette fic, mais je suis déterminée à la terminer. Je vous tiens informé dans l'intro, comme d'habitude. Bonne lecture à tous
Le pacte des âmes
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Chapitre 1.
« Nous parlons juste d'une collaboration expérimentale, chercha à convaincre le professeur McGonagall qui poursuivait Snape partout dans les couloirs.
_ Avec qui ?
_ Sybille.
_ Non, trancha le maître des potions.
_ Mais… »
La professeur de métamorphose, nouvellement directrice de Poudlard, resta plantée là, au beau milieu du grand hall, les bras ballants.
Après la guerre, elle avait été affectée officiellement à ce poste. Elle qui l'avait pensé plus reposant que celui de professeur, c'était sans compter sur son bien détesté collègue, Severus Snape.
Elle avait insisté pour le reprendre en temps que directeur des Serpentards au sein de l'école, malgré les avis mitigés, malgré les protestations ainsi que l'obligation de devoir enseigner à cette classe exceptionnelle de huitième années.
La sorcière avait dû faire preuve de son meilleur ton persuasif pour convaincre Severus d'accepter. En fin de compte, son consentement n'avait été mu que par des perspectives professionnelles guère enchanteresses. S'il devait être tout à fait honnête, Snape aurait préféré fabriquer des potions pour le reste de son existence, planqué quelque part, dans une vieille bourgade de Grande Bretagne. Seulement, l'écho de son nom faisait désormais tâche sur n'importe quel papier, semblait-il.
Toujours était-il que, même si le professeur s'était montré un peu moins amer, il n'en demeurait guère moins résistant lorsqu'il s'agissait de sortir de sa zone de confort. Autant dire qu'une collaboration avec Trelawney était loin, très loin de ça.
Minerva contourna les élèves s'agitant à aller en classe pour rattraper le sorcier qui tentait de s'échapper dans ses cachots, histoire de fuir cette demande complètement lunaire.
« Nous n'avons pas terminé ! l'interpella-t-elle.
_ Je serais catégorique Minerva. Je ne m'allierais pas avec Trelawney, pas contre tout l'or des coffres de Gringotts, est-ce clair ?
_ Mais pourquoi ?!
_ Je déteste la divination.
_ C'est justement pour cette raison que vous pourriez m'aider. S'il vous plait, je ne vous demande jamais quoi que ce soit Severus… »
Snape s'arrêta au milieu d'un de ces couloirs humides, froids et déserts qu'il affectionnait tant. L'homme prit une profonde inspiration, fermant les paupières pour mieux rassembler son esprit afin de se focaliser sur l'air dans son nez, un air empli d'une odeur un peu marine due à la présente du lac noir tournoyant tout autour d'eux. La voix de Minerva s'était éteinte dans les couloirs déserts.
La directrice avait appuyé sur la corde sensible : elle ne lui demandait jamais rien, et il ne pouvait le nier.
Il avait exigé de retrouver son poste de directeur des Serpentards : il l'avait eu. Il avait réclamé des horaires flexibles et un rythme paisible et cela lui avait été accordé. Il avait même pu garder ses quartiers, l'accès à tout le château, et continuer ses parties d'échecs de temps à autre avec le portrait d'Albus, sans compter sur le montant de son salaire. En bref, il vivait comme un véritable pacha, sous son point de vue. Et sans elle, rien de cela n'aurait été possible.
Qui sait même, vers quelle destination il aurait dû se réfugier afin de vivre ne serait-ce que décemment, lui qui ne voulait rien voir d'autres que les Highlands. Il chérissait bien trop la Grande Bretagne pour avoir l'idée de foutre une patte ailleurs, ne serait-ce même que pour voyager.
Enfin, là n'était pas le sujet.
« Soyons sérieux, reprit-il en secouant la tête. J'ignore pourquoi vous vous évertuez à garder Trelawney à ce poste. Albus ne le faisait que dans le but de la protéger, et je sais que vous partagez le même avis que moi concernant la divination.
_ Severus, je ne peux pas me mettre à supprimer les postes concernant les matières enseignées qui me déplaisent, nous ne sommes pas en dictature. En ce qui concerne les compétences de Sybille… Il est vrai que je suis restée longtemps dubitative, marmonna la vieille sorcière.
_ Vous l'êtes encore, trancha Snape.
_ Oui ! Mais vous ne pouvez pas nier qu'elle a tapé juste un certain nombre de fois. Le souci que nous rencontrons est qu'elle partage toujours son poste avec Firenze, et que les élèves peinent à s'y retrouver, et surtout, à avoir un regain d'intérêt.
_ Mais enfin Minerva, vous ne pouvez tout de même pas me demander d'intervenir pour terroriser ses classes à sa place !
_ Oh non, loin de là. »
Snape envoya alors un regard entendu vers la directrice qui prit une inspiration, avant de secouer ses mains.
« Bon, peut-être, mais avouez que son projet est assez intéressant pour s'y pencher ! répondit-elle sous le regard désabusé de Snape. Les étudiants ne veulent plus apprendre la divination, il faut redonner un souffle à cette matière qui est d'ores et déjà en perdition dans de nombreuses écoles.
_ J'ai un passif avec ses prédictions, se vexa Snape en croisant les bras devant sa poitrine.
_ Mais enfin, sa théorie sur les vies antérieures, l'origine de notre magie, ne vous exalte-t-elle pas, ne serait-ce qu'un peu ? »
Severus Snape prit de nouveau une profonde inspiration.
« Vais-je devoir discuter avec elle ? »
Minerva leva les yeux au plafond. Elle ne répondit pas un mot, son silence en disant long sur le reste.
Il était vrai que sa « théorie » était intéressante, peut-être, porteuse pour le reste, dégageant tout juste assez de possibilités pour éveiller sa curiosité de potionniste, celle-là même qui lui manquait tant depuis la fin de la guerre, depuis qu'il avait laissé la fatigue et la lassitude prendre le dessus.
« Bien. »
Minerva cligna plusieurs fois des paupières. Bien ? Comment ça « bien » ?
« Quoi, c'est tout ?
_ Oui, vous vous attendiez à une effusion de joie peut-être ? »
Minerva observa ainsi son collègue s'effacer, d'un retournement de cape savamment exécuté. Elle resta coite un léger instant.
Dire qu'il avait accepté.
xXx
La rumeur s'était presque envolée comme une traînée de poudre de cheminette.
Une collaboration entre Sybille Trelawney et Severus Snape, voilà une nouvelle inattendue qui avait ravivé la curiosité des étudiants, et c'était moins de le dire !
Face à la perspective d'en apprendre peut-être plus sur l'origine de leurs pouvoirs magiques, les élèves s'étaient rués sur l'option de la divination dès le début du printemps suivant les vacances de fin d'année.
Vacances qui n'en avaient pas vraiment été pour Severus Snape, ayant passé ses jours et surtout, ses nuits à plancher sur des dizaines et des dizaines de formules complexes.
Il n'avait imaginé que ce travail serait aussi titanesque, ne percevant que l'heure avancée de la nuit uniquement par le picotement de ses yeux brûlants et rouges face à des parchemins gribouillés.
Nous parlions tout de même de provoquer une transe au travers d'une potion… Du moins, quelque chose s'y apparentant. Le but était surtout d'explorer, non la possibilité d'un pouvoir nouveau ou plus grand, mais davantage au chemin précédent, ayant amené un être à se doter de pouvoirs magiques.
Certains auraient mis cela sur le compte de la génétique, d'un bête concours de circonstances ou une tare, mais les recherches en ce sens n'avaient jamais été très concluantes. C'est là que la théorie de Trelawney était entrée en jeu, non uniquement portée par ses convictions personnelles, mais avec l'appui de plusieurs recherches effectuées par une grande partie des voyants d'Europe (car oui, il semblerait qu'une telle communauté existait).
Trelawney était farfelue, certes, mais on ne pouvait partir du postulat que l'ensemble des prophètes l'étaient. Il était vrai que, lorsque plusieurs d'entre eux avaient commencé à parler d'origine magique et du concept de l'âme, Snape avait cru avoir affaire à une sorte de caméra cachée, ou bien d'une secte. Mais comme toute bonne théorie se respectant, il était de bon ton de chercher à la prouver. Alors, ces prophètes avaient fait face au même bla bla habituel : comment pouvait-on croire un sorcier entrant simplement « en transe » par un simple témoignage ? Il n'y avait rien de tangible, rien à quoi se raccrocher de physique.
La solution était alors venue d'elle-même : pourquoi ne pas s'aider d'une potion, après tout ? L'idée avait été assez intéressante et dangereuse pour attirer Severus Snape. Un potion capable de remonter nos propres souvenirs, jusqu'à avant notre naissance, afin d'obtenir des réponses… N'était-ce pas fascinant ?
Pour commencer, Snape avait choisi de se pencher sur les recherches de Granger concernant les souvenirs rendus à ses parents suite au sort d'amnésie leur ayant été lancé.
La jeune femme avait été coopérante, bien que très perplexe sur l'avancée de ces travaux. Elle qui avait réussi ce tour de passe-passe malgré la puissance du sort. Mais Snape s'en était servi et avait réussi à en améliorer la formule. Il ne lui restait plus qu'à l'essayer.
Là dessus, Hermione Granger n'avait pas retenu sa langue face à l'inconscience de tester un sort et une potion aussi expérimentales sur quelqu'un. Mais, en ce qui concernait ce genre de questions, le congrès magique n'avait rien à voir avec le conseil d'éthique chez les moldus et demeurait assez laxistes.
Ses parents faisant parti du corps médical, la jeune femme avait été surprise qu'un tel groupe surveillant l'éthique en magie n'existe pas. Mais pour être tout à fait honnête, cela arrangeait bien les affaires de Severus Snape qui n'y aurait vu qu'un frein à la créativité. Alors il avait laissé la Gryffondor repartir de son bureau en grommelant sans un regard.
Elle et ses principes, avait-il soupiré.
Heureusement que la plupart des sorciers aux portes de grandes découvertes n'avaient pas raisonné ainsi.
Ainsi, Severus Snape avait achevé la potion en un trimestre à peine, à la sueur de son front. Trelawney de son côté, avait étonnamment pris son rôle très à cœur.
Il était une chose d'amener un individu à faire un hypnose régressive magique, il en était une autre de le guider. Ainsi, la prophétesse avait élaboré, avec la complicité de Filius, un sort qui permettait d'amener le sorcier aux travers du dédale des portes enfermant chacune de ses vies antérieures.
Fin prêts, il ne leur restait plus qu'à mettre tous ces travaux à exécution pour une expérience hors du commun ! Sybille, si excitée, savaient à quel point ses élèves attendaient le résultat de ces recherches avec impatience, et en particulier les huitième années.
Ces derniers semblaient avoir vu tellement durant la guerre, que peu de choses pouvaient attiser leur curiosité. La sorcière avait donc insisté pour faire un cours spécial autour de ce projet, malgré les protestations de son collègue. Minerva avait tranché.
Ce jour-là, ils testeraient leur formule sur un élève.
Ce n'étaient plus des adolescents turbulents qui l'attendaient donc en ce bel après midi dans cette salle de classe lumineuse, perchée en hauteur dans la tour des Serdaigles. Une myriade de sorciers expérimentés, approchant davantage de la vingtaine s'était agglutinée dans la pièce, et Sybille songeait avec émotion n'avoir jamais fait classe à autant d'étudiants en même temps.
Les cris et rires avaient fait place aux chuchotements impatients, et même certains étudiants les plus réfractaires comme Hermione Granger, avaient décidé d'assister à cette heure de cours.
Snape, accoutumé aux cachots, restait debout comme un spectre et jaugeait ses élèves comme si n'importe lequel d'entre eux serait capable de faire une immense bêtise d'un moment à l'autre. Il n'aimait vraiment pas cette idée et aurait préféré engager l'expérience dans un endroit plus encadré, avec des sorciers moins immatures.
Autant dire que, comme à son habitude, il ne respirait pas la joie de vivre.
Le cours commença dans un silence de plomb. Sybille en profita pour s'étaler sur les récentes recherches du congrès des prophètes d'Angleterre, assommant l'assemblée de discours rasoirs qui firent lever les yeux au ciel de son collègue.
Ce n'est qu'au bout d'un quart d'heure à peine que le maître des cachots perdit patience.
« Madame Trelawney, soupira Snape. Je suis certain que ces élèves présents seraient ravis d'en savoir plus sur l'historique du département des mystères. Je crains néanmoins, que tous ne soient guère venus pour cela. »
Sybille se tourna soudain vers Snape, les mains pendantes dans les airs, remontant maladroitement sa paire de lunettes qui rendait son regard globuleux avant qu'elle ne sursaute toute seule.
« Bien sûr Severus ! Alors, un volontaire ! s'exclama soudain la voyante d'une voix de crécelle. »
L'ensemble des élèves tirèrent une mine incrédule et perplexe, tous restant bien silencieux, hormis peut-être Hermione Granger qui souriait d'un air moqueur. Ils étaient peut-être jeunes, mais pas inconscients.
Snape soupira et s'avança vers la voyante afin de la virer de l'estrade de sa classe, non sans claquer sa langue contre son palais.
« Je suppose que tout le monde ici a été tenu au courant des rumeurs concernant les avancées sur l'origine magique des sorciers. Aussi, j'ai élaboré une potion, ayant le pouvoir de permettre au sujet de remonter ses souvenirs aussi loin que nécessaire afin de lui permettre de comprendre, ce qui semblerait être le point d'origine.
_ Oui, le point d'origine, étaya la voyante en remontant une nouvelle fois, sa monture sur son nez, nerveuse. L'objet de l'expérience sera également placé sous un sort qui le guidera pour son voyage. Afin de récolter la preuve étayant cette découverte, une larme sera récoltée pour nous permettre de nous plonger à nos tours, dans ses souvenirs. Monsieur Longdubat, vous avez une question ?
_ Vous avez dit, « l'objet de l'expérience » ?! »
Snape ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Ce gamin était toujours aussi peureux, comment le pouvait-il en ayant tué d'un coup d'épée un foutu serpent géant, il se le demandait.
« Oui, pourquoi ? demanda Sybille, sans voir que le gamin affichait une expression aussi terrifiée que celle de ses camarades.
_ Mais, c'est sûr, non ?
_ Quel est le terme qui vous chiffonne dans « expérimental » Longdubat, grogna le maître des cachots. »
Le Gryffondor ouvrit la bouche, puis la ferma aussi sec. L'ensemble des élèves se turent comme s'ils étaient sur le point de subir une interrogation écrite, ce qui agaça plus encore le professeur de potions.
« Je vois. Pour assister à un spectacle, vous vous portez tous volontaires, mais dès qu'il s'agit de participer aux recherches, je constate que la lâcheté est de mise. Granger, par ici. »
Hermione, qui pouffait en chuchotant sans doute des bêtises à son ami Ron, sursauta à l'appel de son prénom.
« Quoi ? Moi ?
_ Oui, vous, avez-vous d'autres questions plus idiotes encore à me poser ?
_ Mais je ne vais quand même pas prendre cette potion !
_ « Mais je ne fais quand même pas prendre cette potion », l'imita-t-il d'une voix suraiguë. Venez ici, et prenez là avant que j'y ajoute de la ciguë. Ça vous apprendra à sourire comme une bécasse, vous venez d'éviter à Longdubat d'y passer. »
Hermione marmonna, et Ron comme Harry tentèrent de protester, sans grand succès néanmoins.
Dire qu'elle avait toujours détesté la divination ! Dire qu'elle n'était là que parce qu'une fois n'étant pas coutume, ses deux copains l'y avaient traîné en lui promettant que ce serait « marrant ». Oh Dieu, elle les détestait !
Hermione s'avança bon gré mal gré sur l'estrade, le pas traînant. Elle jaugeait Sybille d'un regard noir et Snape grogna pour de bon.
Il lui tendit la fiole, ou plutôt manqua de la lui plaquer sur le torse.
« Je n'ai jamais accepté, marmonna-t-elle.
_ Votre simple présence ici signe votre accord.
_ Le professeur McGonagall est au courant de ça au moins ?
_ Oh je vous en prie Granger, je n'ai pas empoisonné cette fiole !
_ Il y a quoi dedans ?
_ Vous voulez un historique ?
_ Oui !
_ Nous avions prévu ça dans la seconde partie du cours, jubila Snape. »
Hermione le fusilla à son tour. Oh il se délectait de la situation, elle en était certaine ! Elle n'avait pas vu Snape s'exciter de la sorte depuis sa dernière torture sur Harry datant d'il y a plus d'un an au moins. Autant dire qu'aujourd'hui, il était au top de sa forme.
« Bien sûr, vous avez le droit de refuser, mais vous ne pourrez donc aucunement accéder à toute la partie recherche de cette expérience. »
Hermione soupira. Elle grogna tout haut avant de clopiner d'un pied à l'autre, indécise.
« Arrêtez de vous poser des questions pour l'amour du ciel, et buvez. »
Hermione soupira avant de se décider à vider cul sec le contenu de la fiole tendue par Snape. Merde, sa curiosité académique finirait vraiment par la tuer un jour !
Le maître des potions avait beau jouer au fier Serpentard qu'il était, il n'en menait guère très large intérieurement en vérité.
Minerva n'aurait jamais accepté un test aussi précoce, et encore moins sur une élève. En vérité, Snape avait de prime abord, prévu de tester son œuvre lui-même. Mais il avait réalisé qu'en étant le cobaye de cette expérience, il ne pourrait jamais fournir cette fameuse preuve objective attendue. Il lui serait aussi incapable d'analyser les données. Quant à la filer à Trelawney, il n'en avait pas été question au vu de sa crédibilité déjà bancale.
Il avait tellement planché sur ce philtre qu'il savait, à coup sûr, qu'il fonctionnerait. Alors, il n'avait rien dit à Minerva concernant ce cours. Minerva l'aurait bien sûr tué pour ça, alors il s'était contenté d'agir comme un parfait connard en ne dévoilant rien du tout et en mentant allègrement à Sybille.
Au grand maux les grands remèdes, si ces élèves étaient là, c'était qu'ils étaient eux aussi, intéressés par cette expérience, non ? Et Minerva avait tant insisté pour redonner de l'intérêt aux cours de divination, se répéta-t-il.
En silence, Snape surveilla Hermione, et celle-ci, à peine cinq secondes plus tard, perdit son regard dans le vide. De justesse, Snape la rattrapa alors qu'elle ne s'écroule sur le sol, et Sybille fit invoquer un ensemble d'oreillers ainsi qu'une mince couverture.
L'assemblée d'étudiants, un peu inquiets, se leva d'un même homme pour fixer Hermione qui semblait endormie.
Sybille dirigea ensuite sa baguette vers la tempe de la jeune femme. Elle ne prononça pas un mot, et pourtant, un mince filament bleuté s'échappa du bout de son instrument, pénétrant l'oreille de la Gryffondor.
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Hermione planait dans un cocon confortable.
Oui, elle pouvait dire qu'elle se sentait bien, comme entre rêve et réalité.
Elle venait de se trouver projetée dans un long corridor. C'était froid, bizarre, ni agréable, ni désagréable. Tout ce qu'elle voyait était des murs blancs, un sol blanc et ce couloir sans fin.
Ce dernier semblait bifurquer en de nombreux autres corridors, à la manière d'un labyrinthe. Curieuse, Hermione fronça les sourcils et marcha machinalement sur le chemin devant elle. Tout autour se trouvaient des portes, des centaines de milliers de portes, de part et d'autre.
Elle avançait encore et encore, et plus elle le faisait, plus ces dernières s'enchaînaient les unes après les autres, toutes portant un numéro en or en leur centre.
Il y en avait tant, c'était affolant, effrayant même ! Hermione semblait avoir totalement oublié cette expérience, oublié même que son corps se trouvait à Poudlard, entourée par deux des pires professeurs qu'elle avait pu avoir de toute sa vie, à des degrés divers bien sûr.
Tout ce dont Hermione était sûre était qu'elle avait le sentiment de devoir… chercher quelque chose.
Mais quoi ?
La jeune femme soupira. Lorsqu'elle porta ses mains pour se masser les tempes, elle constata qu'elle ne portait plus son uniforme de Poudlard mais un espèce de vêtement en coton vaporeux et assez confortable.
« Le point d'origine, entendit-elle en un murmure. »
Hermione sursauta, et regarda tout autour d'elle.
Rien. Mais elle jurerait avoir entendu sa professeur de divination.
Elle continua néanmoins d'avancer, jusqu'à un croisement donnant sur trois chemins différents.
« Je vais t'aider à le trouver. »
Hermione prit une profonde inspiration. Elle plissa les yeux avant de voir un fil bleuté de dessiner et tourner vers la droite.
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« Est-ce normal que ce soit aussi long ? demanda Sybille.
_ Aucune idée, balança le maître des cachots en haussant les épaules.
_ Attendez… Severus, vous voulez dire que vous ne plaisantiez pas ?
_ Plaisanter sur quoi ? demanda-t-il à l'abri des oreilles des étudiants, curieux.
_ Sur la potion ! Vous l'avez faite tester avant tout de même ? C'était juste pour les effrayer inutilement comme vous avez l'habitude de le faire, non ? couina-t-elle.
_ Sur qui vouliez-vous que je la teste au juste ? »
Sybille arrondit le regard et peut-être pour la première fois de son existence, Snape vit enfin la couleur claire de ses iris.
« Je suis maître en potions depuis des années Sybille, je sais ce que je fais, trancha-t-il.
_ Mais enfin !
_ Chut, murmura Snape tandis qu'il sentit un léger sursaut sur le bras d'Hermione sur lequel il vint poser sa main. »
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Hermione s'arrêta enfin devant une porte… différente.
Son numéro n'était pas la 001, mais elle sentait pourtant, que c'était celle-ci qu'elle recherchait depuis déjà plusieurs minutes. Et le fil devant elle s'était justement enroulé autour de la poignée. Lorsqu'elle leva les yeux, elle vit l'écriteau portant le numéro 1276.
En dehors de cela, la porte était dans le même bois blanc que les autres, rien ne permettait donc de la distinguer.
Hermione soupira. Puis, se remémora que si elle l'ouvrait, elle aurait la possibilité de comprendre une donnée qu'elle n'avait jamais véritablement saisi : l'origine de ses pouvoirs.
Personne dans sa famille n'avait de pouvoirs magiques. Hermione venait d'une généalogie de moldus, et cela n'avait eu de cesse de l'intriguer. Oh elle avait bien fait des recherches, soupçonnant des ancêtres d'avoir peut-être caché ce secret, mais rien. Elle n'avait eu de cesse de se heurter à des murs. Aujourd'hui, la réponse était peut-être là, à portée de main.
Confiante, Hermione prit une inspiration et enclencha la poignée.
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Snape fronçait les sourcils, le regard fixement planté sur le visage d'Hermione, semblant plongée dans un profond sommeil.
Puis, quelque chose se produit… En tout lieu de laisser échapper une larme, les filaments envoyés par Sybille sortirent de ses tempes et se muèrent en une épaisse fumée, se matérialisant devant eux pour former des images.
Sybille ne s'attendait pas à cela, mais trouva l'effet de son sort plus intéressant encore.
Excitée, elle se tourna vers Snape, mais son sourire disparut assez rapidement.
« Severus ? »
Snape avait le regard perdu, fixé sur les volutes de fumée à ses pieds. Déjà à genoux, il tenta bien de se raccrocher à quelque chose, mais une drôle de sensation envahit sa gorge, sa poitrine jusqu'à la racine de ses cheveux qui semblèrent se parer d'une fine couche de glace.
Il flancha, attirant l'inquiétude de ses étudiants.
« Professeur ! lâcha Malfoy, assez effrayé pour une fois. »
Tous avaient respiré un peu de cette fumée, pourquoi diable est-ce que cela semblait n'affecter que Severus Snape ?
Le sorcier s'accrocha au bras d'Hermione, serrant ce dernier et Sybille eut un léger cri d'horreur lorsque l'homme se mit à trembler, les lèvres cyanosées.
« Severus ! »
Mais il était trop tard, et Sybille demanda soudain à un élève d'appeler Pompom au plus vite tandis que le maître des potions s'écroula à son tour, inconscient.
