Un coin de paradis
La caserne de pompiers était un lieu vivant, vibrant d'activité et d'énergie.
C'était un endroit où la camaraderie et le professionnalisme se mêlaient pour créer une ambiance unique. Eddie Diaz s'y sentait comme chez lui, surtout lorsqu'il était avec Buck. Chaque recoin de la caserne portait les traces de leur quotidien, et aujourd'hui ne faisait pas exception.
La baie où se trouvaient les camions de pompiers était immense, ses murs recouverts de divers équipements soigneusement rangés. Les camions eux-mêmes étaient alignés, prêts à partir à tout moment. La lumière naturelle pénétrait à travers les grandes baies vitrées, illuminant les véhicules rouges étincelants.
Non loin de là, les vestiaires occupaient un coin de la baie.
Contrairement à la plupart des vestiaires, ceux-là étaient partiellement vitrés, offrant une vue dégagée sur l'ensemble de la baie. Cela permettait aux pompiers de garder un œil sur leurs véhicules et d'être prêts à réagir en cas d'urgence.
Les casiers en métal alignés le long des murs contenaient leurs uniformes, leurs équipements personnels, et des photos de leurs proches, ajoutant une touche personnelle à cet espace fonctionnel.
La cuisine de la caserne, située sur une mezzanine qui surplombait la baie, était le cœur battant de la vie quotidienne de la station.
C'était là que tout le monde se rassemblait pour partager des repas, discuter et se détendre entre les appels. Aujourd'hui, l'odeur alléchante d'un ragoût mijotant emplissait l'air, promettant un repas savoureux après une matinée bien remplie.
La salle commune adjacente, avec ses canapés confortables et sa grande télévision, offrait un espace de détente bien mérité. Les pompiers pouvaient s'y reposer, discuter ou simplement se perdre dans leurs pensées. Eddie aimait cet espace, surtout lorsqu'il pouvait le partager avec Buck.
Alors qu'Eddie montait les escaliers menant à la cuisine, il ressentit une vague de satisfaction.
Il aimait ces moments de calme, ces instants de tranquillité où il pouvait être simplement lui-même, entouré de ses collègues et amis. Il aperçut Buck déjà installé à une table, un large sourire illuminant son visage. À ses côtés, deux collègues discutaient joyeusement, tandis que leur capitaine s'affairait aux fourneaux.
Eddie prit place à côté de Buck, leurs épaules se touchant naturellement.
Il sentit immédiatement cette chaleur réconfortante, cette sensation d'appartenance qui le faisait se sentir complet. De l'épaule jusqu'au genou, leurs corps étaient en contact, une connexion silencieuse mais puissante.
– Alors, comment se passe la matinée ? demanda Buck, ses yeux pétillants d'intérêt.
Eddie haussa les épaules en souriant.
– Pas trop mal, mes corvées sont faites, et je suis assis à côté du plus bel homme de cette planète. Et toi ?
Buck roula des yeux de façon exagérée, mais Eddie ne manqua pas la rougeur sur ses joues.
– Juste une journée classique à faire l'inventaire, tu sais, rien d'extraordinaire.
Eddie éclata de rire en voyant un collègue passer en lui jetant un regard noir.
– Je vais devoir t'interdire les blocs-notes, Buck.
– Je n'ai absolument rien fait, se défendit-il un peu trop rapidement.
Eddie lui jeta son regard breveté qui disait : « Tu es bien sûr de ça ? » Et Buck essaya de lui faire son air le plus innocent possible, avant de soupirer.
– Bon d'accord mais il ne le faisait pas correctement et ça aurait pris des heures, je voulais seulement que ça soit plus efficace.
– Tu l'as sûrement traumatisé, rit-il.
– Mais je lui ai juste donné quelques conseils, je ne comprends pas pourquoi il le prend si mal.
– Tu es un tyran, lui sourit-il en se penchant vers lui. Mais j'adore ça.
Buck ploya contre lui et Eddie adorait vraiment ça.
Ils continuèrent à discuter, savourant le délicieux ragoût préparé par leur capitaine.
La conversation dériva naturellement vers Christopher, son fils, et ses activités périscolaires.
– Christopher adore son club de sciences, dit Eddie. Il passe des heures à me raconter ses expériences et ses découvertes.
Buck hocha la tête avec enthousiasme.
– Je trouve ça génial qu'il soit aussi passionné. Le club de sciences est vraiment épanouissant pour lui. Il m'a montré comment il construisait une petite fusée la dernière fois. C'était impressionnant.
Eddie sourit, sentant une chaleur envahir son cœur.
Il aimait la façon dont Buck s'intéressait à Christopher, comment il le traitait comme s'il était son propre fils. Cette implication et cet amour faisaient d'Eddie le plus heureux des hommes.
– Merci, dit-il doucement, posant une main sur la cuisse de Buck en signe d'affection. Merci d'aimer Christopher autant que moi.
Buck lui rendit son sourire, une lueur tendre dans les yeux.
– C'est facile de l'aimer. Il est incroyable, tout comme son père.
Leur collègue, un asiatique, qui avait écouté leur conversation, ne put s'empêcher d'intervenir avec une taquinerie.
– Oh, vous deux, vous êtes tellement mignons que ça en devient écœurant.
Eddie et Buck éclatèrent de rire.
– Jaloux ? répliqua Buck en lui lançant un regard amusé.
– Peut-être bien, admit-il avec un sourire en coin. Mais sérieusement, c'est chouette de vous voir aussi heureux.
La conversation continua, ponctuée de rires et de moments de tendresse.
Eddie aimait ces instants où il pouvait être simplement lui-même, entouré de ceux qu'il aimait. La chaleur de Buck à ses côtés, la complicité de ses collègues, tout cela formait un tableau de bonheur et de paix qu'il chérissait profondément.
Après avoir terminé leur repas, ils restèrent assis côte à côte, profitant de la chaleur réconfortante de leur proximité. Buck se pencha légèrement, ses yeux pétillants d'excitation.
– Au fait, j'ai regardé un peu plus sur le club de sciences. Il y a une exposition la semaine prochaine. Je pensais que ce serait chouette d'y emmener Christopher. Qu'est-ce que tu en penses ?
Eddie se tourna vers lui, les yeux brillants de reconnaissance.
– Ce serait parfait. Chris va adorer.
Buck sourit, visiblement ravi de pouvoir faire plaisir à Christopher.
Eddie posa une main sur sa joue, le regardant avec une tendresse infinie.
– Tu es un gars incroyable. Je crois que j'ai de la chance que tu sois dans ma vie.
Buck rougit légèrement sous le compliment, mais ses yeux reflétaient une profonde affection.
– Je veux juste que tu sois heureux, Eddie. Toi et Christopher.
Eddie se sentit submergé par l'amour qu'il ressentait pour cet homme.
Chaque jour, il réalisait à quel point il avait de la chance d'avoir Buck dans sa vie. Leur relation était un ancrage, une source de force et de bonheur qui rendait chaque journée plus lumineuse.
Ils passèrent le reste de la journée ensemble, partageant des moments de complicité et de tendresse.
Que ce soit dans la cuisine, en train de préparer le dîner, ou dans la salle commune, regardant un film ou jouant à des jeux, chaque instant était précieux.
Le soir venu, alors que les autres pompiers commençaient à se disperser pour la nuit, Eddie et Buck restèrent un moment sur le canapé, savourant la quiétude de la caserne endormie.
Eddie se blottit contre Buck, posant sa tête sur son épaule.
– Je pourrais rester ici pour toujours, murmura-t-il, sa voix empreinte de contentement.
Buck passa un bras autour de lui, le serrant doucement.
– Moi aussi, Eddie. Moi aussi.
Ils restèrent ainsi, enveloppés dans un cocon de paix et d'amour, savourant la simple présence l'un de l'autre. Pour Eddie, ces moments étaient un refuge, un havre de bonheur où il se sentait pleinement épanoui.
Et alors qu'il fermait les yeux, bercé par la respiration régulière de Buck, il ne put s'empêcher de sourire. La vie n'était pas toujours facile, mais avec Buck à ses côtés, il savait qu'il pouvait tout affronter. Ensemble, ils formaient une équipe, une famille, et Eddie n'aurait voulu être nulle part ailleurs.
Dans les bras de Buck, il trouvait son coin de paradis, un endroit où il se sentait aimé, en sécurité et profondément heureux, même si ce n'était que pour quelques heures irréelles. Et alors qu'il s'endormait, il fit un vœu silencieux : que rien ne puisse jamais les séparer.
S'il pouvait ne pas se réveiller cette fois.
