Je ne possède aucun des personnages des livres
Un homme se tenait devant le feu de la forge, un homme qui tenait dans le feu une barre de métal qu'il voulait la plus incandescente possible. Il était tout vêtu de noir et une capuche cachait une partie de son visage, mais la lueur des flammes éclairait son sourire sadique qui se fit plus grand lorsqu'il murmura en tournant la tête vers la droite.
Ce texte a été écrit pour la nuit du FOF sur le thème "Donner"
En espérant que cela vous plaise !
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
L'homme en noir dans la forge
Chapitre 2
La nuit venait de tomber, elle serait froide froide et les types de ce salopard lui donnait l'impression d'être partout, augmentant la peur de Jaskier qui savait pertinemment qu'il n'avait rien d'un guerrier. S'ils leur tombaient dessus, il se ferait massacrer. Surtout que Géralt n'était pas en état de l'aider, étant toujours inconscient dans ses bras, ce qui finissait de faire monter ses angoisses. Ils ne pouvaient pas passer la nuit dehors, il leur fallait un lieu calme et à l'abris. Du coup, le petit village qui se dessina à la sortie des bois lui redonna un peu d'espoir. Il allait bien trouver une auberge !
En fait, trouver l'auberge ne fut pas le plus compliqué. Non, c'était l'étape suivante qui lui parut nettement plus compliqué. Depuis une semaine qu'il remontait la trace de Géralt pour le prévenir, il n'avait pas chanté, sa bourse était donc vide et celle de son ami aussi. Du coup, il joua tout sur son charme et adressa à l'aubergiste son plus beau sourire.
- Je suis un barde célèbre. Acceptez de nous laisser passer la nuit ici et je trouverai comment vous payez demain.
- Je ne fais pas crédit, répliqua l'aubergiste en nettoyant le bois de son bar.
- Attendez, mon ami est blessé, nous avons besoin d'une chambre.
- Ce n'est qu'un Sorceleur.
- Non, c'est mon ami. Il est faible. La nuit est froide, avec ses blessures… Il est déjà inconscient… je…
Il tentait de jouer sur la corde sensible, mais visiblement cela ne marchait pas vraiment et son cœur se mit à battre plus vite. Surtout qu'il n'avait pas pu laisser Géralt dehors, qu'il le tenait fermement contre lui et qu'il sentait sa faiblesse de plus en plus prononcé.
- Je vous en prie. Si vous avez peur d'un Sorceleur, regardez, il est inconscient.
- Ce de ne pas voir mon argent que j'ai peur. Va donc dans les bois, tu trouveras bien un coin abrité.
- Quoi… Moi je vous parle de la vie d'un homme, je vous en prie, il a besoin de cette chambre.
La voix de Jaskier tremblait, il était bouleversé, mais l'homme semblait si froid. Il devait trouver une solution. Géralt avait besoin de soin, mais il n'avait rien à part… D'une main tremblante, le barde empoigna son luth et le posa sur le comptoir de l'aubergiste.
- Je peux vous donner mon luth. Il est de fabrication elfique, il coûte aussi cher que cette bigote, vous en tirerait de 1000 pièces d'or… et je ne vous demande même pas une chambre… juste un coup à l'abris, ça peut être votre écurie si vous ne voulez pas nous mélanger avec vos clients. Je veux juste un lieu à l'abris pour prendre soin de mon ami. Il est blessé, je vous en prie.
Les yeux de Jaskier étaient rougis de larmes, mais il savait aussi qu'il jouait sa dernière carte. Si cet homme n'acceptait pas son offre, il ne savait pas ce qu'il ferait. L'aubergiste prit le luth, le fit tourner entre ses doigts et hocha la tête.
- J'accepte. Suis-moi.
Il prit une clé sous le comptoir, une torche et se dirigea vers l'escalier tout en portant aussi l'instrument du barde. C'était un vrai crève-cœur de devoir se séparer de son instrument, il n'était pas prêt d'en retrouver un autre, mais c'était de la vie de Géralt qui se trouvait en jeu, alors le sacrifice n'était pas aussi grand.
L'aubergiste ouvrit la porte de la dernière chambre au fond du couloir et les fit entrer. Un lit, une table, une chaise et une cheminée remplie de braises, c'était sommaire, mais il n'avait pas besoin de plus.
Doucement, Jaskier fit tomber Géralt sur le lit et fit glisser les doigts sur la chemise pleine de sang de son ami.
- Encore un petit effort, je vais prendre soin de toi.
Il posa la main sur son front, n'appréciant que fort peu sa fièvre et se retourna vers l'aubergiste.
- Je vous remercie. Vous pensez que nous pourrions rester trois nuits. Il a besoin de repos et le prix de mon luth est…
- Tiens, reprends-le, le coupa l'aubergiste en lui tendant l'instrument.
Jaskier écarquilla les yeux, surprit par le geste.
- Non, je n'en ferais rien, je viens de vous le donner. Si je le reprends vous pourriez dire à la milice que j'occupe frauduleusement l'une de vos chambres et…
- Reprends-le. Un barde sans son instrument ça ne vaut plus rien. Il compte vraiment pour toi ce Sorceleur.
- Ce… C'est mon meilleur ami.
- Je vois. Tiens.
- Mais… je… enfin vous, vous ne voulez pas le garder.
- Non, et tu vas me payer autrement.
- Comment ? Demanda Jaskier un peu suspicieux.
- Je veux que tu chantes chaque soir que tu resteras là, si tu es connu, ça ramènera du monde et je garderai tout l'argent. En échange, je te laisse occuper cette chambre et je vous offre le repas, ça vous va ?
- Si ça me va ! S'exclama Jaskier un grand sourire aux lèvres. J'accepte avec joie.
- Tant mieux. Je vais te monter de l'eau et des longes propres.
- Oh… je… merci.
- De rien, il a l'air mal en point ton ami.
- On l'a torturé.
- Je suis désolé. Reste ici le temps que tu veux et demande si je peux t'aider.
- Merci, répéta une nouvelle fois Jaskier alors que l'homme sortait de l'auberge.
Il était heureux de l'arrangement et de leur situation, mais il ne pouvait pas s'empêcher de rester un peu suspicieux parce que c'était presque trop beau. Cependant, il tenta de ne pas penser à ça et reposa à nouveau la main sur le front de son ami inconscient avant de murmurer.
- Je vais aller chercher le reste de nos affaires dont ta boîte d'élixir, tout ira bien Géralt, je gère. Toi, essaie juste de rester en vie
